Poursuite des luttes des enseignants
Sit-in de la FéSEN/CSTB au MESTFP
Cette après-midi du mercredi 20 Mars 2024, la Fédération des Syndicats de l'Education Nationale (FéSEN/CSTB) a organisé un sit-in au Ministère de l'Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle -MESFTP- (MESFTP choisi pour représenter l’ensemble des ministères des 3 ordres d’enseignement). Les enseignants de tous ordres et de toutes catégories étaient représentés à ce sit-in. Que ce soit ceux du primaire et de la maternelle avec à leur tête le SG/SYNAPRIM (Syndicat National des enseignements Publics Primaire et Maternel) que ceux du secondaire avec le SG/SYNECLOS (Syndicat National des Enseignant des Collèges et Lycées….) On remarque également une forte délégation des AME.
Ces enseignants mobilisés étaient venus crier leur ras-le-bol par rapport à leurs mauvaises conditions de travail et de vie. Déjà le jeudi 07 Mars 2024, ils étaient en grève d’avertissement de 24h. Dans leur plateforme revendicative, l’un des points les plus importants est le reversement de tous les AME en ACDPE. Pour eux, c’est la seule manière de diminuer considérablement la souffrance de cette catégorie d’enseignants qui rassemble plus de 30.000 de nos compatriotes. Notons ici que le lundi 18 Mars le gouvernement a pris cinq mesures en faveur des AME. Parmi ces mesures se trouve la réintégration des 175 AME radiés en 2021 pour avoir réclamé le paiement de 12 mois sur 12 de salaire. Cette réintégration et leur indemnisation par le paiement des rappels a toujours été pour la FéSEN/CSTB une revendication capitale depuis leur radiation.
Pour le porte-parole des manifestants, Norbert KOUTO, Secrétaire Administratif de la FéSEN/CSTB, au lieu de régler les problèmes de la plateforme revendicative liée à la motion de grève, le gouvernement donne un peu et passe à l’intimidation en envoyant des demandes d’explication aux grévistes. Il tente de les distraire avec les élections professionnelles sectorielles qui jusque-là n’ont permis la résolution d’aucun problème essentiel. D’où le slogan « Elections professionnelles d’accord, la satisfaction des revendications d’ABORD ! ».
Ils comptent continuer la lutte jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. Pour ceci ils projettent une autre grève pour le mardi 26 Mars 2024 sur toute l’étendue du territoire national.
Précisons qu’ils ont reçu le soutien du SG/CSTB qui s’est déplacé pour l’occasion.
Voici l’intégralité de la déclaration de protestation lue par le Secrétaire Administratif de la FéSEN/CSTB, Norbert KOUTO.
FEDERATION DES SYNDICATS DE L’EDUCATION NATIONALE
(FESEN/CSTB)
Tél : 95335375 / 97096227 / 95224834
DECLARATION AU SIT-IN ORGANISÉ PAR LA FeSEN/CSTB LE 20 MARS 2024 AU MESTFP A COTONOU
Depuis 2018, nous avons suspendu les mouvements de grève sous des promesses du gouvernement de travailler pour l‘amélioration de nos conditions de vie et de travail. En 2019, des lois scélérates ont été votées pour la restriction du droit de grève. Les cadres officiels de négociations ont été instaurés dans l’administration de chaque ministère appelés Commission Administrative Paritaire (CAP) et la grande commission de négociation Confédérations centrales syndicales – Gouvernement qui tiennent régulièrement des sessions pour ce qui est des CAP et de temps en temps pour la grande commission. Durant 6 années, les conditions de vie et de travail des enseignants et du personnel administratif, même des travailleurs des ministères de l’éducation, se sont considérablement dégradées. Dans plusieurs bureaux de la tour administrative où nous tenons ce sit-in, beaucoup de climatiseurs sont en pannes depuis plusieurs mois. Le combat de la FéSEN/CSTB est clair. Les cadres officiels de négociations ont échoué. Il faut faire recours aux luttes des travailleurs sous forme de grève et aux mouvements de protestation (sit-in, marche, Assemblée Générale, etc.) pour obliger le gouvernement à satisfaire les revendications. C’est au vue de ce constat qu’après avoir adressé une plateforme revendicative le 07 février 2024 à nos trois ministres de tutelle qui est restée sans suite, nous avons décidé d’entrer en grève en leurs adressant un préavis de grève d’avertissement de 24 heures, le 26 février 2024 qui a eu lieu le jeudi 07 mars 2024. Le gouvernement nous a répondu d’abord par un silence et un mépris. Mais après la grève, des menaces de répression ont commencé par des demandes d’explications qui ont été adressées aux enseignants qui ont observé le mouvement de grève pourtant prévu par la loi.
C’est inadmissible. Il apparait clairement que le gouvernement n’est pas dans la posture de donner satisfaction aux exigences des enseignants et du personnel administratif des écoles, lycées et collèges. Pour le gouvernement, c’est organiser une élection professionnelle frauduleuse pour retarder la satisfaction des revendications qui importe. Non ! Nous n’allons plus accepter de nous engluer dans des CAP sans la satisfaction des revendications urgentes. Rien n’est plus urgent que le paiement des primes de rentrée aux ayants droit, le retour en formation des professeurs adjoints, la reprise de l’intégration en A3 des instituteurs ayant fait 25 ans de service, le déblocage des avancements à l’indice 12, l’arrêt du prélèvement des frais de services auxiliaires de la CNSS sur les rappels et les pensions des travailleurs, etc.
La FéSEN/CSTB n’est pas contre l’organisation des élections professionnelle pour désigner les représentants des enseignants et du personnel administratif dans les différentes CAP et autres structures paritaires. Mais ce qui importe c’est de régler d’abord en urgence les problèmes qui se posent à nous. C’est pourquoi la FéSEN/CSTB exige le report sine die des élections pour la satisfaction des revendications qui figurent sur la plateforme revendicative de la FéSEN/CSTB en date du 02 février 2024.
Nous n’allons pas finir de lire cette déclaration sans revenir sur la situation des AME. Nous prenons acte de la décision du conseil extraordinaire des ministres du lundi 18 mars 2024 qui a apportée certaines améliorations à leur condition de vie. Néanmoins leur revendication principale reste et demeure leur reversement sans condition en ACPDE. Naturellement, s’ils deviennent contractuels de l’Etat, ils bénéficieront de toutes les mesures annoncées par le gouvernement et des conditions dont bénéficient les autres agents de l’Etat. La FéSEN/CSTB exige le payement des rappels des mois non perçus par les AME depuis le début et le paiement des rappels de la période de radiation aux 175 AME réintégrés.
Nous les participants au sit-in de ce jour mercredi 20 mars 2024 réaffirmons notre détermination à poursuivre la lutte et exigeons en urgence :
- L’annulation pure et simple des demandes d’explication adressées aux enseignants et au personnel administratif de l’éducation pour fait de grève ;
- La satisfaction des revendications figurant sur la plateforme revendicative de la FéSEN/CSTB avant toute poursuite des élections professionnelles ;
- Le report sine die des élections professionnelles sectoriel dans l’enseignement
La FéSEN/CSTB décline toute responsabilité quant aux déconvenues qui découleraient de la volonté du pouvoir de poursuivre l’organisation des élections sans la satisfaction des revendications.
SATISFACTION DES REVENDICATIONS D’ABORD !
ELECTIONS PROFESSIONNELLES APRES !
Cotonou, le 20 mars 2024
Les manifestants
La Flamme N°542 du 22 mars 2024