Résistances des masses face à la répression des usagers de la route
La terreur du pouvoir sera vaincue !
Le premier mars 2024, comme prévu avec beaucoup de tapages médiatiques, la répression sauvage des usagers de la route a commencé sur toute l'étendue du territoire. Les menaces de Soumaïla YAYA et « la folie annoncées » ont été observées à beaucoup d'endroits. Des exactions ont été perpétrées contre les populations partout dans le pays.
On avait signalé les cas de répression qui ont poussé des jeunes, des Zém ou des couches de populations de Kalalé, Tchaourou, Dangbo, Azowlissè, Calavi Kpota et ailleurs à s’insurger pour attaquer des commissariats et emportées leurs motos confisquées. Ce sont là autant d’interpellations directes du pouvoir à faire cesser cette répression sauvage contre les Zém, les taximen, les transporteurs et autres usagers de la route. Faisons une synthèse avec les propos d’une dame en Fongbé que nous avons essayé d’interpréter pour vous.
« Monsieur le Président Patrice Talon, Messieurs les députés et ministres. Le Zém qui sort, le fait parce qu’il doit aller chercher de l’argent pour nourrir sa famille ou pour leurs soins de santé ou pour l’accouchement de sa femme, ou pour l’écolage des enfants, etc. Le casque qui était à 5.000F est maintenant à 9.000F ; celui de 7.000F est désormais à 12.000F. Et cela s’observe suite à la campagne de répression. Pourquoi ne pas ramener les casques à 2.000F ou 3.000F et même les distribuer pour qu’ils soient accessibles à tous ? Malgré cela, le Zém a son casque, son passager aussi à un casque. Ce dernier n’a pas mis la ceinture du casque. On arrête le Zém…Pourquoi ne pas simplement demander au passager de serrer la ceinture et les laisser partir ? » Au contraire c’est un zèle qui dans bien des cas, donne lieu à une course poursuite qui entraine des pertes en vies humaines et des blessés comme cela a été le cas à Tankpè (Calavi) en pleine nuit le 19 mars autour de 23 heures ; le jeune Amoussou Raphael est passé de vie à trépas et son second blessé est transporté aux Urgences du CNHU de Cotonou.
On peut aussi citer Dame Togbédji Thérèse de Klouékanmè qui elle aussi s’écrie en Adjagbé: « J'interpelle les autorités à commencer par le Président de la République Patrice TALON, les Ministres, les Députés, les maires et tous les responsables à divers niveaux. Je suis venue les larmes aux yeux vous dire que dans notre pays le Bénin, nous allons mourir. Le pays s'effondre à cause de la répression du non port de casque. On ne sait pas comment les autorités ont instruit les policiers. Ils pourchassent jusqu’à ce que mort s’en suive. Je vous demande Président Patrice TALON d'arrêter cette répression… »
Le mépris du pouvoir révolte les masses. Ainsi à Azowlissè dans la commune d'Adjohoun, un affrontement meurtrier a eu lieu le mercredi 3 avril 2024 entre les populations et les policiers suite à l'interpellation d'un zemidjan. Il remorquait deux passagers dont l’un n'avait pas porté de casque. Malgré sa fuite pour aller trouver un abri, il a été poursuivi. Cela a suscité la colère des gens qui déjà exaspérés par cette répression qu’ils avaient rejetée en assiégeant le commissariat quelques jours plus tôt sont revenus à la charge. Ils font face à la police qui a dû faire recours à des renforts pour se tirer de la colère des masses insurgées.
En gros, la résistance contre la répression ne s’essouffle pas. Le peuple en a marre. Et avec sa détermination, la terreur qui lui est imposée sera vaincue.
Clénon K.