PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B)

01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)

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ADRESSE AUX ENSEIGNANTS EN GREVE

CONTRE LES MENACES ET INTIMIDATIONS DU DICTATEUR BONI YAYI.

La rencontre d’hier 12 mars 2012 au Palais de la Présidence que tout le monde (enseignants, parents d’élèves, responsables d’enseignement privé, élèves), espérait déboucher sur une note d’espoir, sur un plan de sortie de crise afin que l’école reprenne s’est soldée encore une fois par un échec. Au lieu d’un discours démocratique, attentif aux revendications des enseignants, soucieux de l’avenir de l’Ecole, des sacrifices des parents et de la jeunesse, le Chef de l’Etat, Boni YAYI s’est encore une fois lancé dans des mensonges falsificateurs des justes revendications des enseignants pour tenter de faire dire que les enseignants avançaient des revendications nouvelles, et sur cette base de renouveler des menaces, intimidations contre les enseignants et les humiliations des dirigeants syndicaux. Pour résumer, YAYI s’est montré égal à lui-même, un dictateur qui ne connaît qu’un seul langage, celui de la démagogie, des menaces et des intimidations. Son objectif, c’est de faire taire le peuple afin de satisfaire les exigences, non pas des travailleurs, des élèves et des populations, mais celles des institutions financières.

Alors que les textes, précisément les décrets 2010-101 et 2011-505 sont clairs, YAYI et ses ministres s’évertuent à tordre le cou à la réalité. L’argument "massue" avancé par YAYI est que des responsables du Front et notamment Paulin GBENOU auraient été d’accord lors de leur rencontre pirate la nuit du mardi 06 mars 2012 au Palais de République que les revendications seraient nouvelles et que ces responsables du Front auraient promis mettre fin à la grève. Mais cet argument ressassé sur tous les tons au cours de la séance d’hier par Boni YAYI à l’endroit des responsables du Front qualifiés "d’enfants à qui lui YAYI ne refusait rien", cet argument ne vaut rien dans un système démocratique. Au contraire ! Les engagements de responsables ne s’imposent pas automatiquement aux bases qui sont et demeurent les seuls mandants et décideurs en premier et dernier ressort. Fustiger, humilier les responsables du Front pour ne pas être parvenus à briser la grève des enseignants indique simplement que Boni YAYI est un dictateur pour qui l’engagement d’un responsable devrait s’imposer automatiquement aux bases.

On se retrouve encore comme au 1er mars 2012 avec des menaces, des intimidations et des ultimatums guerriers. Les enseignants sont sommés de reprendre des cours sans débats, sans aucun engagement sous peine de menaces de licenciements, notamment contre les contractuels. C’est n’avoir aucun souci pour l’Ecole, pour l’avenir immédiat et à terme des élèves et les soucis des parents que de vouloir remplacer les contractuels qui ont accumulé des années de formation et de pratique sur le terrain par des appelés et des diplômés en chômage sans aucune expérience. YAYI veut définitivement tuer l’Ecole à l’autel de son seul égo et de sa dictature.

Le Parti Communiste du Bénin proteste contre la surdité de Boni YAYI et de son gouvernement face aux revendications légitimes et légales des enseignants et contre les mensonges falsificateurs de ces justes revendications. Il élève une vive protestation contre l’irresponsabilité du pouvoir de Boni YAYI qui au lieu d’examiner et de chercher à satisfaire ces revendications n’a à la bouche que les dénigrements, les menaces et intimidations au risque de conduire à une année blanche. Les enseignants ont indiqué les recoins où l’on gaspille l’argent du pays. Ils ont indiqué les nombreuses institutions inutiles non prévues par la Constitution et que Boni YAYI a créées de toute pièce, de par sa seule volonté : la primature (à qui le budget 2012 octroie un milliard pour son équipement), le médiateur de la République, le haut commissariat à la gouvernance concertée, le haut commissariat à la solidarité nationale, etc.) ; de même que les sources de pillage quotidien, de missions dispendieuses qui grèvent la masse salariale. Un pouvoir sérieux, responsable, démocratique se serait penché sur ces solutions en ces temps de crise pour aller de l’avant. La séance d’hier, 12 mars, prouve à tout le peuple que le pouvoir de Boni YAYI, réélu frauduleusement en 2011 est un malheur dont le peuple doit se débarrasser pour avoir la paix.

"Cabri mort", s’il n’est pas dégagé ne peut qu’empester l’atmosphère de ses odeurs. Il est nécessaire que les travailleurs, la jeunesse et le peuple, au-delà et à travers les luttes actuelles se donnent les ressources pour dégager de la tête de notre pays, "le cabri mort" qui nous empoissonne l’atmosphère. Il faut, comme l’a indiqué Philippe NOUDJENOUME, 1er Secrétaire du PCB, dans son adresse du 10 mars 2012, « il faut pour le pays, un Gouvernement Patriotique de Transition constitué de représentants des patriotes et combattants de proue des travailleurs et des peuples » pour sortir honorablement le pays du gouffre dans lequel Boni YAYI l’a plongé dans tous les domaines. Les peuples de par le monde indiquent que pour un peuple, il n’y a pas d’échéance.

Pour l’heure, le PCB exige de Boni YAYI le retrait de toutes ses menaces contre les enseignants grévistes et la satisfaction de leurs justes revendications. Il appelle les enseignants à rejeter et combattre la dictature. Il appelle les parents d’élèves, les démocrates, les hommes en armes, les élèves à se souder aux enseignants pour arrêter la main assassine du pouvoir tyrannique de Boni YAYI et sauver l’année scolaire.

Cotonou, le 13 mars 2012

 Le Parti Communiste du Bénin