EDITORIAL : QUE FAIRE MAINTENANT ?
La désobéissance civile.
Telle est la conduite qui convient aujourd’hui à la
population béninoise face à l’entêtement du
Gouvernement de ne pas prendre les mesures
idoines pour assurer la protection de tous contre le
CORONAVIRUS. Toutes les couches ont parlé : les
parents d’élèves, les élèves et étudiants, les
professeurs, les Religieux, etc. « Fermez donc les
écoles et universités » ! Au lieu d’écouter la
population, le pouvoir fait un saut dans la barbarie,
dans le crime. Et notre combat pour la vie de tous a
connu, le mardi 24 Mars 2020, sa première victime.
Le Jeune DJAHO Théophile, étudiant en Géographie
a été froidement abattu pour avoir réclamé la
fermeture des amphis en raison du coronavirus.
Tout ce qui est décidé jusque-là par le
gouvernement est largement en-deçà de ce qui est
exigé. On met les élèves et étudiants en vacances
anticipées du 30 mars au lundi 13 Avril. Ça ne veut
rien dire. Qu’est ce qui assure que la pandémie due
au COVID-19 finira à cette date ? Et après ?
Face à la menace que cette situation fait peser sur
nos vies, il n’y a qu’une seule conduite : se prendre
en charge pour sauver nos vies : Désobéir. Voilà
pourquoi nous nous accordons avec l’appel lancé à
l’issue de la Concertation des Associations de
Parents d’élèves, des élèves et étudiants, des
syndicats des enseignants du primaire, du
secondaire et du supérieur le mardi 24 mars
dernier :
-Aux parents d’élèves de retenir leurs enfants à la
maison
-Aux élèves et étudiants de s’abstenir d’aller aux
cours.
-Aux Enseignants de tous ordres de s’abstenir de
donner des cours.
L’écrivain français, Antoine de Saint-Exupéry, dans
son livre « Le Petit Prince », dit : « Si tu demandes à
ton peuple d’aller se jeter à la mer, il fera la
révolution ». Si le Gouvernement nous demande,
par son entêtement, de nous suicider en se
refusant de nous protéger, on ne peut que nous
prendre en charge : Désobéir.
La Rédaction.
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ICRISE MONDIALE DE CORONAVIRUS OU COVID19, L’ANNONCE D’UN MONDE NOUVEAU ?
Depuis l’avènement de la Crise due au COVID-19
qui fait vaciller les économies des plus grandes
puissances mondiales, les Gouvernements, dans
un mouvement de sauve-qui-peut, se lancent dans
la prise de mesures qui, pour le moins qu’on puisse
dire, sont très loin des canons capitalistes. Le
constat est établi que le modèle fondé sur
l’individualisme et les profits capitalistes, a conduit
l’humanité dans la catastrophe.
Ainsi, Emmanuel Macron, le Président français,
dans son discours du 12 Mars 2020 à propos de la
crise sanitaire, dit : « Il nous faudra demain, tirer
les leçons du moment que nous traversons,
interroger le modèle de développement dans
lequel s’est engagé notre monde depuis des
décennies qui dévoile ses failles au grand jour,
interroger les faiblesses de nos démocraties. Ce
que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que
la santé gratuite sans condition de revenu, de
parcours ou de profession, notre Etat-providence,
ne sont pas des coûts ou des charges, mais des
biens précieux, des atouts indispensables quand le
destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est
qu’il est des biens et des services qui doivent être
placés en dehors des lois de marché. Déléguer
notre alimentation, notre protection, notre
capacité à soigner notre cadre de vie au fond à
d’autres, est une folie ».
Le discours du même Président Macron, en date du
16 Mars, décline cette solidarité agissante basée
sur les besoins des hommes en mesures concrètes :
«Je vous demande des sacrifices pour ralentir
l’épidémie. Jamais ils ne doivent mettre en cause
l’aide aux plus fragiles, la pérennité d’une
entreprise, les moyens de subsistance des salariés
comme des indépendants. Pour les plus précaires,
pour les plus démunis, pour les personnes isolées,
nous ferons en sorte, avec les grandes associations,
avec aussi les collectivités locales et leurs services,
qu’ils puissent être nourris, protégés, que leurs
services que nous devons, soient assurés . Pour la
vie économique pour ce qui est de la France,
aucune entreprise quelle que soit sa taille, ne sera
livrée au risque de faillite. Aucune Française, aucun
Français ne sera laissé sans ressources… Pour les
entreprises, un fonds de garantie de l’Etat des prêts
auprès des banques d’un montant de 300 milliards
d’euros». Pour les petites entreprises, report de
paiement des impôts, de cotisation sociale, pas de
factures de gaz et d’électricité…Pour les salariés, le
dispositif de chômage partiel sera massivement
élargi… Pour les entrepreneurs commerçants,
artisans, un fonds de solidarité sera créé abondé
par l’Etat… ». Or, nous savons que c’est leur
politique même qui, par ces mesures assassines, a
entrainé la suppression de dizaines de milliers de
lits, ces dernières années dans les hôpitaux.
Tout cela est vrai. Comme il est vrai que la pratique
des gouvernants français peut ne pas être en
conformité avec leurs proclamations.
De son côté, le Président Trump des Etats Unis fait
voter par le Congrès, pour faire face à la crise, un
fonds de 2000 milliards de Dollars. Et à la fin de
cette semaine, chaque ménage américain devrait
recevoir une aide de l’Etat de 1000 dollars.
Pas loin de chez nous, le Sénégal a, par la bouche
du Président Macky Sall , adopté un budget de
1000 milliards de F CFA (1,5 milliards d’euros) pour
« atténuer l’impact économique » de la crise liée au
corona virus, appelé « fonds de riposte et de
solidarité ». D’ores et déjà « …Une enveloppe de
50 milliards sera consacrée à l’achat de vivres pour
l’aide alimentaire d’urgence…». Pour le
gouvernement sénégalais , « ce fonds devra servir à
soutenir les secteurs, comme le transport aérien, le
tourisme, des chaines d’approvisionnement du
commerce formel et informel, l’industrie. Il sera
financé par le budget de l’Etat, les contributions
des partenaires au développement ainsi que des
Sénégalais de bonne volonté ». Et la mobilisation
des bonnes volontés, de gens quelque peu
possesseurs d’argent comme Youssou Ndour qui a
annoncé donner 10 millions de francs CFA, Sadio
Mané qui en a annoncé 30, la mairie de Dakar 100,
Sérigne Mountakha 200 millions, Kabirou Mbodj 50
millions, etc. prouve que ce ne sont pas seulement
des effets d’annonce.
Face au « tsunami » sanitaire doublé de
« tsunami » économique, qui fait trembler l’univers
capitaliste devenu chaotique, les deux grands
piliers de la Gouvernance capitaliste du monde ont
révélé leurs limites : l’Autorité politique (les
gouvernements des plus grandes puissances du
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monde) et l’Autorité Religieuse. Le monde fondé
sur l’argent, sur le profit et l’individualisme débridé
fait faillite et prend l’eau de toutes parts et appelle
un monde où l’homme est au centre des attentions
de l’homme.
Pour illustrer notre propos, nous faisons appel à
l’un des plus grands idéologues de la grande
bourgeoisie impérialiste française, Jacques Attali
(ex Conseiller de Mitterrand).
« Chaque fois qu’une pandémie ravage un
continent, elle discrédite le système de croyances
et de contrôle qui n’a pu empêcher que meurent
d’innombrables gens ; et les survivants se vengent
sur leurs maîtres en bouleversant le rapport de
l’autorité. Aujourd’hui, si les pouvoirs en place en
Occident, se révélaient incapables de maîtriser la
tragédie qui commence, c’est tout le système de
pouvoir, tous les fondements idéologiques de
l’autorité qui seraient remis en cause pour être
remplacés, après une période sombre, par un
nouveau modèle fondé sur une autre autorité et la
confiance en un autre système de valeur…Le
pouvoir politique appartiendra à ceux qui sauront
démontrer le plus d’empathie pour les autres. Les
secteurs économiques dominants seront d’ailleurs
aussi ceux de l’empathie : la santé, l’hospitalité,
l’alimentation, l’éducation, l’écologie… » (France
culture, 22 mars 2020).
Voilà où doivent aller les réflexions.
Mais qu’en est-il pour le Gouvernement du Bénin ?
Comme le dit, récemment sur les réseaux sociaux,
un citoyen béninois : « L‘heure est aux mesures
sociales qu’impose le confinement généralisé qui
s’annonce. Outre les soins médicaux de masse, les
dirigeants doivent se préparer à affronter
l’organisation des aides sociales au secteur privé,
les revenus et à la nourriture aux informels ».Est-il
socialiste ou communiste ? Certainement pas.
Le Gouvernement du Président Patrice Talon fait la
sourde oreille. Contre vents et marées, contre les
bourrasques, il s’entête : pas question de placer
l’homme au centre de ses préoccupations. Il
excède les plus radicaux des ultralibéraux tels le
Président Macron et le Président Trump en la
défense des dogmes capitalistes. Pire, il fait tirer à
balles réelles, comme en Mai 2019, sur un étudiant
qui réclamait de ne pas mourir de COVID-19 par
négligence gouvernementale. Qu’est-ce qui
explique cela ? Est-ce parce qu’en lui se fondent
deux personnages inconciliables : le Gestionnaire
de la destinée des douze millions de Béninoises et
de Béninois et l’Homme d’affaires ? Nous ne
pouvons le dire en ce moment.
Le vœu de toute la population en détresse, c’est
que l’homme, le Gestionnaire de la destinée de nos
vies, l’emporte sur toute autre considération.
Ce qui ne semble pas être le cas en ce moment.
Samson
IILES DIFFERENTS SYSTEMES DE
COLONISATION EUROPEENNE EN
AFRIQUE.
Nous publions ici un extrait du Cours dispensé
par le Professeur Philippe NOUDJENOUME à
la Formation de Amilcar Cabral School à
Accra le 8 Décembre 2019.
« A l’heure d’aujourd’hui quelles sont les
puissances coloniales ayant colonisé le
continent africain ?
Ce sont la Grande Bretagne (16), la France (20
Etats sur les 52), le Portugal (4), la Belgique
(1), l’Italie, (2) l’Espagne (3), l’Allemagne (6)
qui a perdu ses colonies à l’issue de la première
guerre mondiale : Rwanda-Burundi au profit de
la Belgique ; le Tanganyika au profit de la
Grande Bretagne, le Togo et le Kamerun au
profit de la France et de la Grande Bretagne, la
Namibie au profit de l’Afrique du sud)
Dans mon développement ici, je traiterai
essentiellement de deux puissances coloniales,
la Grande Bretagne et la France. Pourquoi ?
Parce que l’Allemagne était à l’origine peu
intéressée à la colonisation de l’Afrique et ne
s’est accaparée de quelques colonies que pour
se donner le droit de parler de partage à une
Conférence qui se tient dans sa capitale. Ces
colonies sont le Sud-Ouest africain (actuelle
Namibie), le Tanganyika (actuelle Tanzanie), le
Burundi-Rwanda et sur la côte occidentale
africaine le Togo et le Kamerun. La Belgique,
l’Espagne et le Portugal ne doivent leur survie
en tant que puissances coloniales que grâce à la
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générosité de la Grande Bretagne et de la
France. Je traiterai surtout des deux plus
grandes puissances coloniales en Afrique que
sont la France et la Grande-Bretagne parce
qu’elles possèdent 38 Etats sur les 52 du
continent africain soit 76% du continent.
La Grande Bretagne voulait se tailler la part du
lion en Afrique en reliant le Caire au Cap en
Afrique de l’Est, Lagos à Accra en Afrique de
l’Ouest. Ce à quoi la France et l’Allemagne
firent échec en Afrique de l’Ouest, par la
création de deux petites entités intermédiaires
que sont le Dahomey et le Togoland et à l’Est
africain, l’Allemagne empêcha (d’ailleurs
provisoirement) ce rêve britannique par la
création des colonies de Burundi-Rwanda et
surtout de Tanganyika.
Voyons les différences de colonisations.
La différence essentielle entre les deux
colonisations
Il est traditionnellement reconnu que la
différence essentielle entre le système de
colonisation britannique et française s’exprime
en « indirect rule » et « direct rule ». C’est-àdire « système de gouvernement indirect » et
« système de gouvernement direct ». Cela veut
simplement dire que la colonisation britannique
laisse presque intactes les institutions, les
cultures, religions, langues et coutumes des
peuples colonisés en place et les coiffe par une
administration coloniale. Alors que du côté
français, les colonisateurs détruisent ou du
moins tentent de détruire systématiquement les
institutions, cultures, religions, langues et
coutumes des peuples colonisés pour les
remplacer par les structures, coutumes,
religions, langues et cultures françaises dites
supérieures. Ce que l’on appelle une politique
d’assimilationnisme. Quelle est la logique de
ces deux politiques ? Pour un jugement de
valeur, aujourd’hui il est apparu que la politique
britannique est plus positive parce que
respectueuses de nos institutions, religions,
langues, cultures et traditions. Et nous nous en
félicitons. Alors que la politique
d’assimilationnisme française est réprouvée et
condamnée. Mais la logique des deux
colonisations part des mêmes prémisses : la
supériorité de la civilisation européenne et le
mépris des civilisations des peuples colonisés.
Pour les Britanniques, la civilisation
britannique est tellement supérieure qu’il est
hors de question de vouloir y élever les peuples
indigènes. Laissons-les dans leur barbarie. Pour
les Français, au nom du même principe de la
supériorité des civilisations, il faut pour tout
colonisé qui veut mériter le qualificatif de
citoyen, renoncer à toutes les valeurs endogènes
qui constituent sa personnalité pour embrasser
la civilisation française, il faut détruire en lui le
barbare avec ces institutions, cultures et langues
barbares pour les assimiler aux valeurs de
civilisation européenne, française en
l’occurrence.
Alors avec cette conception, l’on fabrique d’une
part des personnalités « singes » copiant jusqu’à
l’extrême les modes de vie français et de l’autre
des gens affirmant spontanément leur
personnalité.
Il suffit d’ouvrir les chaînes de télévisions
publiques de ces pays et de regarder
aujourd’hui les pratiques comportementales
exposées des mêmes peuples de l’actuelle Côte
d’Ivoire et de l’actuel Ghana, de l’actuel Bénin
et de l’actuel Nigeria pour comprendre les
choses. On y voit l’importance des stigmates
coloniaux sur les peuples.
Toutes les deux colonisations utilisent le
principe de « Divide and rule » : « Diviser pour
régner ». Elles opposent les peuples entre eux à
l’intérieur de leurs différentes colonies,
s’appuient selon le moment, sur l’un pour
dominer ou combattre les autres.
Mais au moment de la décolonisation, la
Grande Bretagne préfère et œuvre au maintien
de grandes entités étatiques (généralement de
type fédéral) alors que la France continue dans
la division des peuples en morcellant en petits
Etats les peuples pouvant constituer de grands
ensembles. La France, dans sa politique de
continuer la domination et le pillage des
colonies, crée de petites entités étatiques dont
chacune est trop faible pour négocier et affirmer
sa personnalité face au Colonisateur.
L’histoire coloniale britannique et française
nous laisse les observations suivantes : La
France n’a jamais constitué volontairement un
grand ensemble étatique hérité de sa
colonisation. Ce qui n’a pas été le cas de la
Grande Bretagne.
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Les Etats-Unis d’Amérique, ce grand ensemble
est un héritage colonial britannique ; certes ils
se sont constitués par rupture militaire de la
tutelle coloniale britannique. La fédération du
Canada est demeurée et les tentatives d’y
détacher le Québec n’ont pas été couronnées de
succès. L’Union Indienne est un exemple et
l’Inde s’est maintenue comme grande Entité
malgré le détachement de la composante de
religion musulmane que sont le Pakistan et le
Bengladesh. L’Australie est un vaste territoire
de 7 millions de km2, etc.
Nous n’allons pas essayer d’aller vers les autres
puissances coloniales comme le Portugal ou
l’Espagne qui ont constitué de grands Etats
postcoloniaux : le Brésil, l’Argentine, le
Mexique, Chili, Colombie, etc.
Le cas du Nigeria en Afrique est
symptomatique de ce que nous avançons. En
1960, selon les confidences d’un gouvernant du
Nigeria, les hommes politiques de l’actuel
Nigeria se sont présentés au « 10 Downing
Street » (siège du Premier Ministre britannique)
à Londres, pour se constituer en trois Etats
séparés ; l’Etat du Nord constitué de l’entité
Hausa, l’Etat de l’Est constitué des Igbo et
autres et l’Etat de l’Ouest constitué très
majoritairement du peuple Yoruba. Le
Colonisateur britannique les a éconduits et leur
a dit : « Nous voulons un seul Etat ». Ce qui fut
fait. Nous avons aujourd’hui l’ensemble fédéral
Nigeria.
Mais voyons le cas de la France. A partir de
1950, bon nombre de politiques africains des
colonies françaises des deux grandes
fédérations coloniales françaises de l’Afrique
Occidentale Française (AOF) et de l’Afrique
Equatoriale française (AEF) ont réclamé le
maintien de ces deux Grandes Fédérations en
Etats fédéraux indépendants. La France s’y est
opposée catégoriquement. Et elle a, soit tué tous
les patriotes partisans du fédéralisme, soit les a
récupérés. Le dernier carré restant pour
l’Afrique de l’Ouest fut la fédération du Mali
(composée du Soudan français et du Sénégal)
qui a accédé à l’indépendance en 1960 et qui fut
disloqué quelques mois plus tard. Le cas de la
division entre le Togo, et le Dahomey (deux
petits entités étatiques) en est une illustration.
La France a ainsi créé des entités étatiques de
dimension petite comme le Bénin, le Togo, le
Gabon (seulement 1,5 millions d’habitants).
Elle a toujours ainsi procédé dans sa politique
coloniale à travers l’histoire. L’Indochine a été
démantelée en trois Entités (constituées du
Vietnam, du Cambodge, du Laos). Sans la
guerre et la victoire historique du peuple
vietnamien sur les deux puissances que sont la
France et les Etats-Unis, le Vietnam aussi était
divisé en deux entités (le Vietnam du Sud et
celui du Nord).
Là où nous avons eu un Grand Etat issu de la
colonisation française, c’est toujours à l’issue
d’une guerre victorieuse sur la France. Le cas
du Vietnam cité, et celui de l’Algérie.
Même jusqu’à ce jour, pendant que la Grande
Bretagne a libéré toutes ses anciennes colonies
y compris les poussières et petites îles
britanniques éparpillées sur la planète, comme
Guyana, les Îles telles Antigua et Barbuda,
Barbades, Grenades, St Christoph, Fidji,
Samoa, Vanuatu, etc. qui sont toutes devenues
indépendantes, sans parler de la Jamaïque, la
France maintient ses colonies telles la Guyane,
la Martinique, la Guadeloupe, la Nouvelle
Calédonie, la Polynésie, la Réunion. Elle va
jusqu’à provoquer la division du territoire des
Comores pour y créer Mayotte. Et elle n’est pas
prête d’y renoncer et, ce, malgré de temps en
temps les rappels à l’ordre de la Commission de
la Décolonisation de l’ONU.
La France n’a jamais autorisé et permis le
développement d’aucune de ses anciennes
colonies. Même Haïti en est un modèle de
torture coloniale par l’impérialisme français.
La France est aujourd’hui la dernière
puissance coloniale de la planète.
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CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES
DE GAUCHE (CPFG)
COMMUNIQUE
A propos du crime perpétré sur les étudiants de
l’UAC avec la mort de DJAHO Théophile
Le 24 Mars 2020, la police du Président
Talon a encore tiré à balles réelles sur de jeunes
étudiants ; des étudiants généreux qui ne
faisaient que défendre leur droit à vivre d’abord
pour étudier dans un environnement sain,
débarrassé de tout risque de contamination au
coronavirus L’étudiant DJAHO Théophile
Dieudonné en formation en Géographie sur le
campus de l’Université d’Abomey-Calavi a été
ainsi fauché et d’autres blessés.
Rien ne peut justifier une telle barbarie contre
la jeunesse porteuse de l’avenir du pays.
La Convention Patriotique des Forces de
Gauche s’indigne et dénonce cette habitude
incompréhensible du pouvoir à faire dégainer à
tout propos contre la jeunesse estudiantine qui
suit tout de près et voit et entend les mesures
qui se prennent partout dans le monde y
compris plus près de nous, au Togo, au Niger,
au Burkina, Mali etc. pour prévenir contre le
coronavirus : fermetures des universités et des
écoles ; confinement, couvre-feu, report
d’élections….
On ne comprend pas que le pouvoir ne veuille
pas prendre des mesures fortes et voir avec les
étudiants en alerte contre la pandémie,
comment lesdites mesures vont s’appliquer
concrètement pour l’ensemble des étudiants
comme pour ceux qui vivent dans les résidences
et cités universitaires dont bon nombre viennent
de l’intérieur du pays ou n’ont pas leurs parents
à Calavi et environs. Ils ont besoin que les
cours soient suspendus ; ils ont besoin
d’assistance pour la survie pendant la fermeture
des amphis, ils ont besoin de mesures sanitaires
de dépistage, de prise en charge en cas de
contamination, etc. C’est autant de choses que
ces jeunes voient empiriquement et ils ont
raison.
Non ! La situation appelle l’humanisme et le
bon cœur vis-à-vis de la jeunesse. Et le
gouvernement devra se plier en quatre pour
trouver des solutions apaisantes pour les
étudiants et les usagers de l’école.
Malheureusement, le pouvoir de Talon passe à
côté et verse dans la brutalité contre la fine fleur
du peuple. C’est inadmissible.
Elle présente ses condoléances à la
communauté universitaire et aux parents de la
victime. Elle demande à tous de soutenir les
jeunes qui luttent en toute légitimité pour la vie.
La Convention Patriotique des Forces de
Gauche apporte son soutien indéfectible aux
jeunes qui se battent pour préserver la vie.
La CPFG demande au Gouvernement de Talon
de se ressaisir en faisant la lumière sur les
forfaits inadmissibles contre les étudiants et
d’accéder aux exigences humanitaires des
étudiants, des parents d’élèves, des enseignants
et plus globalement du peuple.
Si le gouvernement ne le fait pas et s’entête
comme il le fait jusqu’ici, alors il pousse les
étudiants et peuple le dos au mur, à la légitime
défense pour survivre.
Cotonou, le 26 Mars 2020
La Convention Patriotique des Forces de
Gauche
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