EDITORIAL
A la Classe Ouvrière à l’occasion du 1er Mai 2020.
La classe ouvrière internationale comme celle du
Bénin vit des moments difficiles. Pour la première
fois depuis l’instauration de cette Journée en
1890, comme Fête Internationale du Travail, il
n’y aura aucun défilé, aucune manifestation de
rue pour célébrer la fête du Travail. Et pour
cause, la classe ouvrière internationale est
aujourd’hui confinée dans les maisons, sujette
au chômage, à la faim et à la peur de mourir de
COVID.19. Pendant ce temps, les pouvoirs
bourgeois de par le monde prennent des
mesures les plus despotiques, les plus
assassines contre les travailleurs, à commencer
par la liberté d’aller et de venir au nom du
combat contre COVID.19. Au Bénin, la chose a
pris une allure plus dramatique. Alors qu’il
décide des mesures de méso-confinement,
arrêtant du coup bon nombre d’activités des
artisans, des restaurateurs et autres
conducteurs de motos et cars, le pouvoir
autocratique de Patrice Talon n’a octroyé
aucune mesure de compensation à l’instar de
certains de ses pairs de l’Afrique. Le
Gouvernement de la Rupture condamne ainsi à
la mort bon nombre de petites gens. Pire
pendant qu’il récolte des aides provenant de
divers bienfaiteurs, et que lui-même ne donne
pas un franc pour la solidarité nationale, il
lance un appel au recensement d’éventuels
bénéficiaires de ces aides à étudier pour le 05
Mai prochain. Autrement dit, il laisse mourir
les hommes pour intervenir après leur mort.
Les travailleurs de notre pays ne doivent pas se
laisser mourir de faim.
La classe ouvrière internationale, les
travailleurs de notre pays, en ce jour du 1er mai
2020, doivent refuser cette situation, doivent
refuser de se faire manipuler par la haute
finance internationale, ils doivent préférer
combattre et éventuellement mourir de
CORONAVIRUS que de faim. Les travailleurs du
Bénin doivent aussi se battre contre le pacte
colonial, base du régime barbare que connait
notre pays depuis 60 ans.
Au combat contre la faim et pour la vie ! Au
combat contre le pacte colonial pour la libération
des forces productives et pour l’avènement d’un
pouvoir des travailleurs et des peuples au Bénin.
Que vive le Premier Mai, Fête Internationale du
Travail !
La Rédaction
LA FLAMME N°347 01 mai 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 2
DECLARATION DU BUREAU POLITIQUE DU
PARTI COMMUNISTE DU BENIN
A L’OCCASION DU 1er MAI 2020, FETE
INTERNATIONALE DU TRAVAIL
FAILLITE DE LA GRANDE BOURGEOISIE
FINANCIERE ET ENJEUX POUR LE PROLETARIAT
ET LES PEUPLES !
Ce jour premier mai 2020, pour la première fois,
depuis l’instauration de cette Journée en 1890,
comme Fête Internationale du Travail, la classe
ouvrière internationale dans maints pays, en
dehors des périodes des grandes guerres, ne
fera aucun défilé, aucune manifestation de rue
pour célébrer la fête du Travail. Et pour cause,
elle est aujourd’hui confinée dans les maisons,
sujette au chômage, à la faim et à la peur de
mourir de COVID-19.
1°- En effet, depuis décembre 2019 une crise
sanitaire qui n’a de précédent immédiat que
celle de 1919 (grippe espagnole), secoue
l’Humanité. Il s’agit de la crise de CORONAVIRUS
ou COVID-19. Née en Chine dans la ville de
Wuhan, elle a envahi toute la planète et revêt
un caractère mondial du fait qu’elle a embrassé
les centres névralgiques de la planète.
Pratiquement en quelques jours, écoles,
universités, églises, mosquées, temples,
synagogues, cafés, bars, restaurants, salles de
cinéma, théâtres, bibliothèques, stades, jardins
publics, presque toutes les entreprises,
aéroports, les commerces etc., sont fermés et
toute la population enfermée dans les maisons.
En quelques jours, selon les chiffres officiels,
plus de trois milliards d’hommes et de femmes
de la planète, soit au moins 40% de la
population mondiale, ont été confinés dans les
maisons. Cette crise sanitaire entraine une crise
économique mondiale, la plus grave depuis
2008 et sûrement la plus catastrophique pour ce
qui est des entreprises et surtout des conditions
de la classe ouvrière et des hommes en général.
L’économie de tous les grands pays du monde
est bloquée, presque arrêtée. Du jour au
lendemain, toutes les activités humaines et
partant, toute l’activité économique est arrêtée.
Du jour au lendemain, les grandes entreprises
de transport, de tourisme, de l’hôtellerie, de
restauration, de travaux publics, de la culture,
les activités des indépendants (artisans et
autres) etc. sont bloquées et menacées de
faillite. Cela ne s’est jamais produit dans
l’histoire humaine. Aucune des deux guerres
mondiales du XXème siècle n’a entrainé de
telles conséquences. Une panique généralisée
règne sur la planète terre.
Le Bureau Politique du Parti Communiste du
Bénin salue ici la bravoure des professionnels de
la santé de par le monde, y compris ceux de
notre pays, dont bon nombre ont donné leur vie
dans le combat contre le CORONAVIRUS. Il leur
rend hommage ainsi qu’à la mémoire de ceux
qui sont morts pour sauver l’Homme.
2° - Quelle est la source de cette pandémie ?
L’on ne saurait le dire, tant les grandes
puissances se renvoient la balle en matière de
responsabilité. Les Occidentaux en renvoient la
responsabilité à la Chine en mettant en action le
Prix Nobel français, Luc Montagnier, en
occultant complètement que c’est la France qui
a livré clé en main et inauguré le laboratoire
chinois de Wuhan, actuellement incriminé, ville
d’où est partie la première alerte. Pour nous, il
apparait selon toute vraisemblance, qu’il ne
s’agit pas d’un virus naturel, que le COVID-19 est
d’origine anthropique, et pourrait faire partie de
la panoplie d’armes chimiques et
bactériologiques, des armes de guerre
qu’entretiennent les grandes puissances pour
leur hégémonie dans le monde.
3°- Quels sont les dégâts humains causés par le
COVID-19 ?
Au bilan du CORONAVIRUS version 2019, selon
les chiffres publiés, nous avons en ce moment,
trois millions de personnes recensées dans le
monde comme atteintes du virus, avec jusque-là
215.000 morts dont 50.000 sur le million
recensés aux seuls Etats-Unis et donc environ
deux millions sept cent mille (2.700.000)
guérisons, ce qui donne un taux de guérison
d’environ 95%. En Afrique, malgré l’alerte du
Directeur Général de l’OMS prévoyant des
millions de morts, le bilan officiel donne pour
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
l’heure 33.273 testés positifs, 1467 décès, soit
plus de 31000 guérisons. En comparaison, nous
avons pour le cancer (l’année 2018) les chiffres
de 18,1 millions de diagnostiqués dans le monde
et 9,6 millions de décès dont 1,5 millions de
morts en Europe ; pour le paludisme, nous
avons au moins 400.000 morts par an
principalement en Afrique (Réf. OMS données
sur le cancer 2018). En comparant les dégâts des
pandémies passées, cela nous donne, plus près
de nous, la grippe espagnole qui a causé 50
millions de morts entre 1918 et 1920, la grippe
asiatique, 3 millions de morts de de 1956 à
1958, la grippe de Hong Kong, 1 million de morts
de 1968 à 1970. Nous n’allons pas oublier la
tuberculose qui a causé 1,5 millions de morts en
2018, le SIDA qui, depuis 1981 a causé près de
32 millions de morts sans compter les épidémies
telles Ebola, Lassa et nous en passons.
4°-Il est clair qu’en comparaison, la pandémie
du COVID.19 peut apparaître somme toute,
pour le moment, dérisoire. Mais pourquoi tant
de battage médiatique, cette hyper
médiatisation, si ce n'est pour apeurer, pour
répandre la panique dans le monde et faire
perdre aux hommes, le contrôle de soi, face à
une situation, certes grave, mais surmontable ?
A quelles fins et qui a intérêts ou quelles classes
ont intérêt à cette peur généralisée ?
Le Bureau Politique du Parti Communiste du
Bénin, au regard de la crise dans laquelle était
plongé le système capitaliste mondial à la veille
de l’éclatement de la crise du COVID-19 et des
rivalités aigües entre les superpuissances,
notamment américaine et chinoise, au regard
des mesures extrêmes qui aggravent plus que
jamais les conditions de vie et de libertés de la
classe ouvrière et des peuples dans le monde,
vu le battage médiatique dont l’objectif clair est
de conditionner des personnes confinées à
domicile avec comme seules interlocutrices, les
chaines de télévision, déclare que les
travailleurs et les peuples du monde sont objet
– avec le COVID-19- de grandes manipulations
du grand Capital financier mondial.
Il y a manifestement manipulation quelque part,
venant des grandes industries pharmaceutiques
avec la complicité de l’OMS, lorsque l’on
observe toutes les polémiques développées
autour de la chloroquine avec le Professeur
Raoult et autour du produit malgache COVIDOrganics et l’Apivirine de notre compatriote
Valentin AGON, alors que la vie de l’homme est
en jeu.
5°- Beaucoup de pays face au COVID-19 ont
recouru à la méthode de confinement strict, une
méthode digne du moyen-âge. Or, l’humanité a
fait depuis lors d’énormes progrès, notamment
en génie biologique et en génie logistique. Il
n’est donc pas normal, admissible que l’on ne
puisse pas avec de tels progrès faire face à des
pandémies sans confinement. Cela indique que
ces progrès sont mis, non pas au service du
bien-être de l’homme, mais au service du profit
du capital financier.
Il se fait que ce sont les pays qui ont recouru le
plus à cette méthode moyenâgeuse qui ont
enregistré le plus de décès à l’instar des pays
(tels la France, l’Italie, l’Espagne, le Royaume
Uni, les Etats fédérés des Etats Unis etc.). La
réalité est que ce sont les pays qui ont
méthodiquement détruit leur système de santé
avant l’arrivée du COVID-19. Le cas français est
un cas illustratif. Pendant des années, le peuple
français à travers des grèves et mouvements
sociaux divers (le mouvement des blouses
blanches) a combattu cette destruction
méthodique du système sanitaire français, s’est
constamment battu pour un service public
sanitaire de qualité et a été réprimé par les
divers gouvernements français. Est-ce digne
d’un pays qui se réclame cinquième puissance
du monde de manquer d’usines de fabrication
de masques et de respirateurs artificiels et de
devoir les commander en Chine avec cette
scène ubuesque de se voir subtiliser sa
commande par un plus puissant qu’elle ? Est-ce
digne de la France de ne pouvoir disposer de
matériels de détection suffisants comme
l’Allemagne, pour tester toute la population et
isoler seulement les malades ? Le confinement
est donc une méthode arriérée, une méthode
des années 1919 et inadaptée pour l’époque
actuelle et destinée à couvrir la faillite de la
gouvernance du grand capital. Ce qui fait écrire
à « Charlie Hebdo » que « la France n’est plus
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grande puissance, mais une petite nation
mesquine, bouffie d’orgueil et d’arrogance. »
L’aveu du Président Macron déclarant qu’il faut
reconnaitre que la « France n’est pas préparée à
cette pandémie », répond à la règle selon
laquelle nul ne peut se prévaloir de sa propre
turpitude.
Il est établi que ce sont les pays disposant d’un
système sanitaire public et de qualité pouvant
s’occuper de l’homme à tout instant qui se sont
bien tirés d’affaire sans besoin de confiner.
L’Allemagne a hérité du système sanitaire
socialiste de l’ex Allemagne de l’Est.
L’intervention des pays comme Cuba démontre
largement la supériorité sociale et humanitaire
du système socialiste
6°- Que le capitalisme soit en crise profonde à la
veille de cette crise sanitaire et annoncée de
toutes parts, nul ne peut en douter. Les portevoix du grand Capital financier, tels Jacques
Attali en France, Stiglitz –prix Nobel
d’économie) et autres, l’annoncent dans maints
ouvrages. Des contestations internes de la
gouvernance du système capitaliste,
apparaissent par-ci par-là, notamment
exprimées par l’émergence au sein de la grande
bourgeoisie des pouvoirs d’extrême droite,
(Trump et autres Bolsonaro) et du sein des
peuples, par l’émergence de mouvements
assembléistes, de type soviétique, comme les
Gilets Jaunes en France. Le capitalisme offre à
l’humanité cette situation où à peine 1% de la
population possède toutes les richesses de la
planète, pendant que plus de 70% meurent de
faim. Un tel système anti-humain, anti-éthique
et destructeur de l’homme et de son
environnement se trouve au bout du rouleau.
Avec la réunion plus que jamais des prémisses
de l’humanisme absolu, autrement dit, des
conditions du communisme, synthétisé aux
Nations Unies sous forme d’Objectifs dits du
Millénaire pour le Développement (nourriture
pour tous, éducation pour tous, santé pour tous,
travail décent, etc.), le capitalisme, en l’absence
d’une révolution sociale, d’une révolution
prolétarienne, devait se réformer pour
continuer encore son parcours. La crise du
COVID-19 et les actes qui s’en suivent sont trop
bienvenus pour être simplement fortuits.
Il suffit de mettre dans la balance les gains
engrangés par le capital financier mondial avec
cette crise COVID-19 en rapport avec les pertes
en avantages sociaux, matériels et
organisationnels du prolétariat pour mesurer les
grands enjeux de l’heure.
7°-Le COVID-19 offre l’occasion à la grande
bourgeoisie financière mondiale, de tester et de
mettre en œuvre des réformes de son système
et d’enlever en même temps, aux travailleurs
tous les avantages sociaux, acquis des luttes
séculaires. Alors on y va. Le télétravail entre en
scène comme règle, avec en conséquence
l’augmentation des heures de travail du
travailleur, ramenées aux premiers moments de
luttes ouvrières pour la journée de 8 heures. On
parle ainsi de 60 heures, faisant plus que jamais
de l’ouvrier, un vrai esclave salarié au service du
Capital, y compris dans son domicile. La classe
ouvrière est extrêmement fragilisée dans ses
conditions de travail. Le chômage explose (avec
en France au moins 11,3 millions en chômage
partiel, plus de 25 millions aux Etats-Unis et plus
de 300 millions dans le monde). Avec la
croissance exponentielle et jamais vu du
chômage dans le monde, l’ouvrier « enfermé »
ne trouve plus provisoirement à s’employer et
donc à vendre sa force de travail pour vivre ; en
retour, on lui jette des miettes comme aides
sociales, pendant que l’on engraisse les grands
monopoles capitalistes. On imagine le
marchandage et le chantage auxquels cette
situation donnera lieu de la part du Capital dès
la reprise du travail, une fois le
«déconfinement » intervenu. Face à cela, la
grande bourgeoisie apparaît alors comme
« maîtresse de la situation » comme recours du
prolétariat, alors, adieu les revendications
légitimes !
8°- En plus des acquis sociaux, la Crise COVID-19
donne l’occasion à la grande bourgeoisie
impérialiste de renforcer son pouvoir, de ravir
aux travailleurs et aux peuples, toutes les
libertés et les droits démocratiques. Au nom de
la crise de CORONAVIRUS vous ne devez plus
sortir. Les militaires sont déployés dans les rues
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pour donner la chasse à tout contrevenant. Mais
en même temps, les gouvernements se donnent
des pouvoirs exceptionnels de période de
guerre, s’approprient les deux attributions
étatiques (exécutif et parlement) et gouvernent
par voie d’ordonnance, devenant de fait des
« dictateurs ». Et ceci avec le consentement
réclamé aux travailleurs apeurés et craignant
pour leur vie. Quelle aubaine pour le Capital
financier! Or comme on le sait, la classe ouvrière
n’a pas d’autre force que l’organisation et elle
ne peut s’organiser sans les libertés
élémentaires d’aller et de venir, de se réunir, de
s’associer, de manifester physiquement et non
en ligne. On ne laisse à la classe ouvrière que la
sociabilité virtuelle qui ne peut pas remplacer la
sociabilité physique sans laquelle il n’y a pas
révolution.
9° Nous nous trouvons en face « d’une guerre
silencieuse », une guerre pour le passage de
témoin entre la première puissance dominante
mais déclinante et une autre émergente, une
guerre pour le repartage de la planète et la
réforme violente du système capitaliste. Alors
que 22 millions d’Américains ont perdu leur
travail, la fortune des milliardaires s’est accrue
de 10% soit une hausse de 282 milliards de
dollars indique un organe américain, Fast
Company. Les grandes victimes étant toujours
les travailleurs et les peuples du monde qui en
paieront la facture.
10° Le grand capital financier et ses comités
exécutifs appelés Gouvernements renoncerontils à ces avantages colossaux obtenus au
détriment des travailleurs et des peuples, une
fois la crise terminée ? Permettront-ils
l’exercice, par la classe ouvrière des libertés
élémentaires et la réactivation des mouvements
populaires revendicatifs profonds ? Sûrement
pas. Ils n’y renonceront point sans lutte des
travailleurs. Ils pousseront à conserver les
avantages obtenus sous couvert du COVID-19 et
à les amplifier si possible. Alors on agitera
longtemps encore, sous une forme ou une
autre, la menace de retour du COVID qui pourra
prendre d’autres noms et ce, pour maintenir les
restrictions aux libertés, synonymes de
destruction des acquis sociaux et
démocratiques. Comme déclare le premier
Ministre Edouard Philippe de France, le 28 Avril
dernier, « il nous faut progressivement
déconfiner ; nous allons devoir vivre avec le
virus, le virus va continuer à circuler ». Alors il va
falloir maintenir la « vigilance » donc les
mesures.
11° La classe ouvrière n’a pas d’autres moyens
de s’émanciper de l’esclavage salarié que
l’organisation et pour cela, il faut les libertés
complètes, les libertés d’aller et de venir, les
libertés de s’associer, les libertés de manifester,
de s’insurger. Plutôt préférer la mort au combat
par COVID-19 que de mourir de faim dans nos
maisons. Les travailleurs et les peuples doivent
se libérer de la panique dans laquelle veut les
l’enfermer le Capital financier avec ses
Gouvernements pour cacher la faillite et son
incapacité à gouverner au service de l’homme et
non au service du profit.
L’enjeu pour le prolétariat et les peuples, c’est le
système de gouvernance de nos sociétés ; c’est
de bâtir une société au centre de laquelle se
trouve l’homme dans toutes ses dimensions, où
la gouvernance vise l’humanisme absolu. Cela
passe par le renversement du système actuel
dont la faillite est évidente.
La classe ouvrière dit « Non à la manipulation !
Assez le Confinement ! » « Nos libertés ! Nos
droits sociaux ! ».
Reconquérir tous les droits (économiques,
sociaux et démocratiques) et instaurer un
système humain, qui assure la nourriture pour
tous, la santé pour tous, l’éducation pour tous,
un toit pour tous, tel est le défi de l’heure, que
doit relever l’humanité et le prolétariat mondial.
Que vive le premier mai 2020, Fête
Internationale des Travailleurs !
Cotonou, le 1er mai 2020
Le Bureau Politique du Parti Communiste du
Bénin.
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I- Anti-Manuel (Suite)
« Nous sommes dans une situation où la victoire
des auteurs et amis de «Manuel» est déjà
acquise. La déclaration de guerre de «Manuel»
est un moyen de perpétuer sa victoire en fait
incertaine. C’est bien pour cela que «Manuel»
craint une déclaration de guerre de la partie
adverse ainsi que la connaissance par elle de sa
stratégie à lui.
Lorsque nous lisons «Maintenir le divertissement
public en-dessous du niveau de la sixième», nous
nous interrogeons sur la possibilité réelle de
cette contrainte. Or, si tant est que le niveau
d’instruction de l’homme s’accroît avec
l’expérience cumulée durant des années, des
siècles, des millénaires, peut-on en forcer le
niveau à une valeur fixe relativement basse ? Et
si le niveau de la sixième peut être estimé au
niveau intellectuel de l’âge de 12 ans, on voit
aussitôt la signification de cet objectif. Même si
le niveau intellectuel moyen de l’Américain est
celui de l’enfant «standard» de 12 ans, peut-on
convenir qu’il faut que cela stagne sur plus d’une
année lorsqu’on sait que le niveau de l’enfant de
12 ans est lui-même croissant, même si
faiblement croissant ? En admettant la
croissance nécessaire du niveau de
divertissement public, on se conforme à
l’évolution naturelle et empirique ainsi qu’au
désir de certain des hommes. Et si nous prenons
cette croissance régulière comme objectif à
atteindre, nous nous trouvons en opposition
avec les vues de «Manuel».
On n’ira pas plus loin pour faire observer que
d’une part, pratiquement tous nos objectifs sont
opposés à ceux de «Manuel» et que d’autre
part, pour atteindre les siens, «Manuel» est
obligé de procéder comme on fait en Recherche
opérationnelle avec l’optimisation
(maximisation ou minimisation) de variables
sous contraintes. Nous pensons ici que cette
méthode de «Manuel» est classique et fiable.
Mieux, nous pensons que ses remarques
analogiques permettent d’approfondir la
recherche et d’instruire sérieusement ses
adeptes avec les concepts de mécanique,
d’électrostatique et d’électrocinétique avec la
théorie du potentiel et autres concepts
mathématiques et physiques de très haut
niveau. «Manuel» ne peut donc admettre que le
niveau mathématique du public s’élève dans la
crainte «de la menace de la souveraineté de
l’élite». Cela est dit explicitement en page 16 (je
cite) :
« Au fil du temps et de l’amélioration de la
communication et de l’éducation, les éléments
des classes inférieures deviennent aptes à la
connaissance et envieux des bonnes choses que
les membres des classes supérieures possèdent.
Ceci menace la souveraineté de l’élite. »
A partir d’ici, notre méthode est claire. Nous
devons aller à l’école de «Manuel». Nous devons
apprendre la programmation en recherche
opérationnelle pour laquelle nous savons les
auteurs de «Manuel» très forts. Nous savons
aussi qu’ils comptent avec les nombreuses et
grandes écoles de programmation en recherche
opérationnelle en leur possession. Nous
comprenons aussi pour le peu que nous savons
de cette discipline que si les auteurs se placent
dans un «espace» donné de travail, en prenant
la contraposé de leurs objectifs : minimisation là
où il y a maximisation et inversement, nous
devons nous poser nos problèmes en termes de
problèmes duaux de ceux de «Manuel».
Telle doit être ici notre méthode théorique
générale qui nous permettrait de lire des
solutions à nos problèmes à partir de «Manuel».
Avant de procéder à cette lecture, on fera ici un
retour aux problèmes humains avec la théorie
universelle de l’homme. Cette théorie qui prône
l’unicité de l’espèce humaine estime que cette
espèce doit se manifester avec le
développement de toutes ses variétés qui font sa
spécificité. Les différentes variétés de l’homme
consistent en ses différentes langues avec leurs
parlers. Le respect de cette spécificité consiste
en le respect des langues, en leur protection
pour leurs survies respectives. Il résulte de ce
précepte peut-être moral que l’espèce humaine
doit veiller elle-même à ce que les langues
meurent peu. Une conséquence de ce respect
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consiste en l’exigence que chaque langue
devienne le support de la science au dernier cri,
puisse passer par tous les canaux de diffusion
existants, Internet notamment et qu’il soit
loisible à chaque homme de pouvoir s’instruire
en sa langue maternelle pour accéder plus
aisément à toute autre langue et au savoir dans
son intégralité. Tout cela est admis dans les
institutions internationales, à l’UNESCO en
particulier. L’homme avec son devenir, exclut
ainsi un entretien particulier d’élites et l’élitisme.
Seule l’indépendance des peuples, leur
autonomie administrative pour le moins et la
démocratie au sein des communautés sont
compatibles avec ces caractéristiques du genre
Homo en une espèce animale sociale. Tout cela
a reçu une preuve scientifique fort
heureusement et l’élitisme dont parle «Manuel»
ressemble plutôt à un mélange d’esclaves
scientifiques et de grands bourgeois maîtres des
précédents et qui collaborent avec des hautes
bourgeoisies cupides et voraces dans les
colonies, néocolonies et pays dépendants.
«L’élite» intellectuelle qui a pu prouver cette
unicité du genre Homo en une seule espèce est
certainement capable au moins partiellement de
se désolidariser de ces grandes bourgeoisies et
travailler à l’affirmation plus prononcée de ce
devenir de l’homme. Elle formera avec ce qui est
ici appelé «majorité du public ordinaire» (page
29) ou «classes inférieures» (page 16) une
opposition franche aux vues de «Manuel». Ce
qu’il faut souligner ici, c’est que les
démonstrations scientifiques de résultats
progressifs sommairement présentés ci-dessus
résultent du travail de la nature et
principalement de lutte des classes. Là où la
lutte des classes n’a pas été suffisante, on
assiste toujours à une ignorance de ces résultats
progressifs, à leurs rejets et en conséquence à
une domination forcenée des classes
supérieures.
La tâche fondamentale qui apparaît pour le
genre humain est le renversement définitif de la
domination des classes supérieures, la
bourgeoisie et celle-ci, en disparaissant comme
classe dominante, voit disparaître du coup et à
tout jamais (la vigilance aidant) les classes
dominées pour l’émancipation véritable de
l’Homme. Cette tâche commence par
l’organisation des classes dominées où un rôle
particulier aura été assigné à l’élite intellectuelle
qui se sera mise de leur côté et ce rôle doit
consister en la recherche à coût minimum de
l’instruction de chacun et de tous aux niveaux les
plus élevés et sans cesse renouvelés dans tous
les domaines du savoir. Il s’agit là d’investir des
sciences particulières, les sciences cognitives et
les faire approprier par les classes inférieures
(les prolétariens et le prolétariat), première
condition de libération définitive de l’esclavage
et de la dépendance. Il suffit d’un coup d’œil sur
la situation du monde pour observer que les
ressources inexplorées sont encore énormes
pour l’édification et la popularisation de ces
sciences cognitives qui supposent la mise en
œuvre de banques de données et un
développement de puissants logiciels pour leur
analyse et traitement. Le génie logiciel va donc
de pair avec les sciences cognitives et tous deux
permettront l’investissement de tous les
domaines théoriques, techniques et
technologiques pour l’élévation sans cesse
accrue du niveau scientifique et culturel des
peuples et sans discrimination d’aucune
sorte. »
II- Lu pour vous.
DETTES DES PAYS AFRICAINS UNE POSITION
SUSPECTE DU GOUVERNEMENT BENINOIS
Romuald WADAGNI Ministre des Finances du
Bénin déclare sur TV5 : «Repousser ou même
annuler la dette revient à “demander l’indulgence
pour ne pas respecter nos engagements. Cela
handicaperait notre capacité à avoir accès aux
financements dans le futur et à renouer avec le
chemin de la croissance” ». En clair, le Ministre
WADAGNI rejette l’annulation pure et simple de la
dette béninoise. On croit rêver et on est en droit
de se poser la question de savoir si les dirigeants
actuels du Bénin, en hommes d’affaires qu’ils sont,
ne font pas partie des créanciers détenteurs des
dettes de notre pays, et qui craindraient de ne pas
recouvré leurs placements avec l’annulation des
dettes ? La question mérite d’être posée.
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
Nous publions à ce propos les extraits de
l’interview d’un chercheur africain qui se démarque
des positions suspectes du Président TALON et de
son ministre des Finances.
NDONGO SAMBA SYLLA, ECONOMISTECHERCHEUR A LA FONDATION ROSA
LUXEMBURG : «Ceux qui disent que le
paiement de la dette est une affaire de
«dignité» ou de «crédibilité» pour l’Afrique
ont tort»
…
« L’annulation totale de la dette publique extérieure
- multilatérale, bilatérale et privée - s’impose non
parce que des leaders africains le demandent mais
parce qu’il est injuste d’infliger des souffrances
supplémentaires aux populations africaines. Celles-ci
n’ont pas été interrogées lorsque leurs
gouvernements ont contracté des dettes en
monnaie étrangère. Sans mentionner que la dette
extérieure leur a rarement bénéficié sur le plan
matériel. La dette extérieure de l’Afrique, vue selon
la perspective des peuples, est dans la plupart des
cas une dette illégitime.
Je pense que ceux qui disent que le paiement de la
dette publique extérieure est une affaire de
«dignité» ou de «crédibilité» pour l’Afrique ont tort.
Ceux qui tiennent ce discours moralisant sur la dette
ne sont pas ceux qui vont la payer. Leur moralité est
suspecte et le sort de leurs concitoyens est le cadet
de leur souci. Pour m’inspirer du philosophe
argentin Enrique Dussel, je dirais que ce type de
position viole la maxime première de toute «éthique
critique» : nous devons critiquer tout système
éthique qui implique la production de victimes.
En quoi faisant ?
Pour surmonter les nombreux défis de l’heure (la
pandémie, les changements climatiques, la nécessité
de créer chaque année 20 millions d’emplois
décents, etc.) une annulation de la dette publique
extérieure est nécessaire sachant que la pandémie
risque de laisser un impact économique durable….
Comme par le passé, l’annulation de la dette
de l’Afrique ne profitera-t-elle pas qu’à ses
dirigeants ?
Posons-nous la question : la mauvaise gestion de
certains dirigeants africains est-elle un argument
pour condamner la majorité de leurs populations à
une vie encore plus misérable ? Je pense que non. Il
faudrait œuvrer à l’annulation de la dette publique
extérieure en totalité sans s’arrêter à cette mesure.
Il est urgent de mettre en place dans chaque pays un
observatoire citoyen de la dette publique. Cet
observatoire aurait un pouvoir de contrôle a priori –
il devrait disposer d’un droit de veto sur tout projet
d’endettement de l’Etat en monnaie étrangère,
c’est-à-dire sur le budget soumis par le
gouvernement et validé par le parlement…
Comment arriver à redorer l’économie dans
le continent où les énormes richesses et
ressources minières et minéralières,
ligneuses et fauniques etc., ne servent qu’à
une poignée de dirigeants et aux
occidentaux ?
Le défi est de ramener l’«économie» à la place
qu’elle aurait toujours dû occuper : une sphère
parmi d’autres de la vie sociale. La logique du profit
pour le profit, c’est à dire une accumulation de
monnaie qui n’a d’autre finalité qu’elle-même, est
une quête absurde. Il faut placer l’humain et les
besoins humains devant les exigences de la logique
capitaliste. Ceci requiert que les gens ordinaires
partout, au Nord comme au Sud, luttent pour
récupérer sur des bases démocratiques le pouvoir
politique, économique, monétaire, médiatique, etc.
afin de sceller la liquidation du système capitaliste
au profit d’une civilisation nouvelle faite d’égalité et
d’abondance et où le libre développement de
chacun est la condition du libre développement de
tous.
L’unité notée dans la gestion de la pandémie
du Covid-19, à l’échelle du continent et au
niveau interne des Etats, ne doit-elle pas
servir de base pour un sursaut de l’Afrique
qui, à ce jour, malgré les pronostics
critiques, compte le moins de cas positifs et
de décès comparé aux grandes puissances
jusque-là enviées qui ont fini de montrer leur
vulnérabilité ?
A mon avis, mais je peux me tromper, c’est plutôt
l’absence d’unité et de coordination à l’échelle
continue qui a prévalu dans la gestion de cette
pandémie. Par exemple, sur la question de
l’annulation de la dette, le ministre béninois des
Finances s’est désolidarisé de la position du
président sénégalais Macky Sall alors que les deux
pays sont membres de la même zone monétaire.
Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons fonder l’unité
LA FLAMME N°347 01 mai 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
africaine sur le constat que les puissances d’antan
sont devenues plus fragiles. Nous devons la fonder
sur les bases qui ont été posées par Kwame
Nkrumah, Cheikh Anta Diop et d’autres. Ne
l’oublions-pas, le panafricanisme est un projet de
libération de l’Afrique et du genre humain. Nous
avons besoin de l’unité africaine pour mettre fin au
néocolonialisme et aux différentes facettes de
l’impérialisme, pour libérer le potentiel de l’homme
africain et de la femme africaine, mais aussi pour
travailler à l’avènement d’un monde de solidarité et
d’égalité entre tous les peuples. C’est le sens de
notre déclaration : profiter de cette crise comme
une opportunité pour remettre le panafricanisme
sur de bons rails. »
III- Correspondances.
Gestion du COVID-19, un exemple de solidarité
au sein du peuple !
Quand un acte marque un individu, il en parle pour
que les autres apprécient.
Je suis un conducteur de taxi-moto « zémidjan». Ma
moto est sous contrat et je paie huit mille francs
(8000F) chaque samedi à mon propriétaire et la fin
du contrat est proche. Mais, à l’arrivée de la
pandémie Covid-19, surtout avec la mesure de
confinement, tout a chamboulé. C’est ainsi que
durant la première semaine, contrairement aux
autres jours, difficilement je rentre avec 300F. De ce
fait, j’ai raté la première paye. Que faire ? J’ai
expliqué la situation à mon propriétaire qui m’a
compris et me recommanda de faire d’effort afin
que le samedi suivant soit un succès. Alors, dans
l’espoir d’une amélioration de la situation devant me
permettre d’honorer mon engagement, j’ai remercié
le propriétaire pour la compréhension. Mais, c’est
sans compter avec l’empirement de la situation
économique durant le confinement.
En effet, cette 2ème semaine s’est avérée pire que la
première : impossible d’avoir le moindre sous pour
mettre du carburant dans la moto, puisque je dois
manger et nourrir mes quatre (04) enfants et mon
épouse qui est une ménagère. Nous voici au samedi
sans même 1000f .Or, selon le contrat, quand vous
manquez de payer deux fois successives, vous
perdez le contrat. La peur dans le ventre je me rends
chez le propriétaire pour des explications encore
alors que ce dernier espérait cette fois-ci être payé.
Je ne savais par où commencer mon discours. Car, la
peur et la crainte de perdre la moto
m’enveloppaient entièrement.
Mais contre toute attente, monsieur ATASSOU Noël,
comme c’est de lui qu’il s’agit, après m’avoir écouté,
me répondit en ces termes : « mon frère, je
comprends ce que tu vis, la situation est très difficile
pour tout le monde en ce moment de récession
d’activités économiques surtout pour nous qui
vivons au jour le jour de ce que nous faisons. Tu
peux conduire cette moto et nourrir ta famille
jusqu’à la fin du confinement et nous nous
reverrons ».
A ces mots, une forte chaleur me prit de l’intérieur
du corps et je me résous aux remerciements sans me
lasser.
Je rends public cet acte d’ humanisme pour me
demander ce que le gouvernement de TALON fait
vis-à-vis des citoyens démunis que constituent nous
zémidjans, conducteurs de taxis et bus, artisans (
mécaniciens , menuisiers ,vulcanisateurs ,maçons,
vendeurs de divers et autres tenanciers de bars et
restaurants et j’en oublie ) qui se retrouvent
subitement comme moi dans un dénuement
indescriptible à cause de cette pandémie .
Dans les autres pays, nous apprenons par voie de
presse que des vivres sont achetés par des
présidents et distribués à leurs populations : TOGO,
NIGER, NIGERIA et autres
Propos recueillis par KPOSSOU Landry,
correspondant depuis IFANGNI, Département du
Plateau.
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