EDITORIAL
L’Union nécessaire des patriotes

La célébration des 60 ans de l’indépendance formelle du Bénin,
a donné lieu à des débats sur les causes de la stagnation
économique et sociale du pays. Ceux-là qui ont le rôle de
maintien du pacte colonial et qui en vivent taisent la perpétuation de
la domination de type colonial sur notre pays. Les discours de Talon
ainsi que des présumés candidats qui comptent l’accompagner dans
la duperie électoraliste sont de cet ordre. De l’autre côté, le discours
des patriotes retentit de plus en plus clair, de plus en plus sonore
pour indiquer que notre pays est demeuré un « Enclos français »
gardé par des gouverneurs à peau noire. Un pays sans aucun attribut
d’Etat souverain, sans souveraineté linguistique, sans souveraineté
monétaire, sans souveraineté sur ses secteurs économiques
stratégiques, ne peut au mieux que vivoter, mais ne peut jamais se
développer. Alors l’union de tous les patriotes pour la souveraineté
de notre pays apparait comme une nécessité historique pour son
développement. L’Appel à cette union, à une Alliance Pour la Patrie
ressort avec plus de relief et de signification.
La Rédaction


DE LA SIGNIFICATION DE L’APPEL A L’ALLIANCE POUR LA PATRIE !
ans un papier en date du 29 Juillet 2020, la Convention
Patriotique des Forces de Gauche a lancé un Appel à la
formation d’une « Alliance Pour la Patrie(APP) ». Dans cet
Appel, il est dit notamment « Depuis 1960, il est demeuré une
constante évidente. Ce qui n’a pas varié en dépit des nombreux
coups d’Etat et de la valse des gouvernements que notre pays a
connus, ce sont : la monnaie détenue par la Banque de France, la
langue française et la propriété de nos entreprises stratégiques, nos
ressources du sol et du sous-sol par l’ancienne puissance coloniale, la
France.
Ce qui n’a pas varié, c’est que notre pays, le Bénin, demeure un pays
de type colonial (par-delà les turbulences superficielles et de
surface), un « Enclos français », une « Prison française », et notre
peuple, un Peuple prisonnier à domicile. De la sorte, les différents
Gouvernements du Bénin sont des Appareils d’Administration de
Prison, le Chef de l’Etat étant le Régisseur de Prison, assisté des «
Gardiens-Chefs » que sont les ministres, le tout descendant au plan
local par les « Chefs-Bâtiments » que sont les Préfets et maires, etc.
Il en résulte que la Démocratie dans notre pays est une Démocratie
de prisonnier ; c’est celle compatible avec les intérêts de domination
française au Bénin et de conservation du Bénin comme « Enclos
français ». Cet appel résume le seul vrai débat aujourd’hui dans nos
pays dits francophones. Il faut détruire la Muraille qui entoure notre
pays, le Bénin, et récupérer sa liberté. C’est le sens de l’appel « à une
ALLIANCE POUR LA PATRIE (A.P.P) ».
En clair, la Convention Patriotique des Forces de gauche appelle à
l’union de toutes les Béninoises et tous les Béninois quels que soient
leurs appartenances idéologiques et religieuses autour de la seule
idéologie ici qui vaille à cette étape de l’histoire de notre pays : le
patriotisme. Ce faisant la Convention Patriotique s’inscrit dans la
ligne directrice de sa Plate-forme de Constitution en 2012.
Les Rois et Dignitaires, Gisement et Gardiens potentiels du
Patriotisme de notre pays ont approfondi le contenu du patriotisme
à travers leur diagnostic en date du 30 mai 2016.
« -Constatant que par la force des armes, les colonialistes français
(de 1894 à 1919) ont complètement dépouillé nos Pères des pouvoirs
et attributions qu’ils détenaient par l’histoire et la tradition sur leurs
peuples (pouvoirs d’administration et de juges et même pouvoirs
religieux) et installé une nouvelle administration ;
-Constatant que la nouvelle administration coloniale s’est installée
en négation de nos us et coutumes et s’exerce dans une langue
étrangère à nos populations ;
-Conscients que depuis 1960 notre pays va mal parce que - par cette
œuvre coloniale - certains de ses fils façonnés par les colons ont
tourné le dos aux valeurs existentielles héritées de nos Pères (langues
et cultures) au profit de ces valeurs étrangères héritées de la
colonisation française ;
-Considérant que depuis lors les lois de l’Etat se font et s’appliquent
sur la base de ces valeurs étrangères au mépris de nos us et
coutumes, avec une administration fondée sur une langue étrangère
qui exclut complètement les peuples de nos terroirs ;
- Convaincus que le salut de nos peuples et par conséquent de notre
pays, le Bénin, passe par une « Refondation » de la Terre de nos
aïeux sur des bases propres à nos valeurs tout en prenant en
compte les valeurs positives des peuples du monde…
Prenant acte du souhait formulé par le Président de la République
« d’aboutir rapidement à un projet (de Constitution) qui synthétise
les réponses les plus adéquates aux aspirations actuelles et futures
de notre peuple»,
Portons à l’attention de la Commission Technique chargée des
Réformes Politiques et Institutionnelles que soient insérées dans la
constitution :
1°- La création au sein du Parlement de la Chambre des Nationalités
composée de Représentants des Autorités traditionnelles et qui aura
pour mission de contrôler la conformité des lois votées par les
députés de l’Assemblée nationale avec les coutumes positives de
notre pays… »
Notre pays le Bénin, conquis par la force des armes par Dodds de
1894 à 1897 demeure encore un pays assiégé par les « troupes »
coloniales françaises, déguisées et masquées en troupes à peau noire
jusqu’à ce jour.
La propagande politique officielle au Bénin, se focalise surtout sur
l’état de la démocratie interne telle qu’octroyée par le Patron de
l’Elysée dont l’expression la plus pure est synthétisée par la
Conférence des Forces Vives de la Nation et la Constitution qui en est
issue, considérée par certains comme la meilleure du monde. La
démocratie révolutionnaire- avec le PCB- a toujours mis l’accent sur
le caractère néocolonial de notre pays, la fausseté de son
indépendance et la nécessité pour notre peuple d’enrayer la
domination française comme condition de son émancipation. Cette
position a été approfondie à maintes reprises et occasions telles que
la Plate-forme de la Convention Patriotique de 2012, la déclaration
des Rois et Dignitaires citée plus haut de 2016, enfin les propositions
pour « une gouvernance démocratique et patriotique du 12
Septembre 2019 pour ne citer que ces cas-là. Les détachements des
troupes françaises à peau noire dans notre pays ne l’entendent pas
de cette oreille. Mis à nu par les dénonciations, avec le soutien des
multiples réseaux (ouverts ou cachés de la Françafrique), ils frétillent
tels des vers sous les rayons du soleil. La commémoration le 1er août
L
D
POLITIQUE
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2020 des 60 ans de « l’indépendance » du Bénin leur en a offert
l’occasion de parler.
En effet, l’orientation des débats officiels des tenants du maintien de
l’Enclos français est d’occulter complètement ces fondamentaux.
Certains appellent à l’union autour de la « démocratie de prisonnier »
à restaurer. La plupart rendent responsable une certaine élite
béninoise « suspicieuse » et responsable de la situation de
dégradation actuelle. Autrement dit, on veut rendre les victimes
responsables de leur sort. On met un accent surdéterminé sur les
querelles entre tels hommes politiques (Apithy, Ahomadégbé, Maga,
Zinsou, Kérékou, Soglo, Houngbédji, Yayi Boni, Talon, etc.), les
divisions des uns pour les opposer aux autres, la suspicion etc.
comme cause de l’arriération de notre pays.
Non, la cause première de l’arriération de notre pays, ce ne sont pas
« des divisions, suspicions, des hommes de l’élite béninoise », c’est,
comme on l’a dit dans ce pays, « la domination étrangère» française.
Celle-ci a fabriqué une classe toute demeurée fidèle à la domination
coloniale. Mais elle ne représente pas toute l’élite. Les luttes que l’on
constate au sommet, sont des luttes des éléments de cette classe
dans le sens de « Ôte-toi de là que je m’asseye » pour faire la même
chose sinon pire que toi et ce, dans la défense des intérêts français.
C’est pour la suppression de ce triste spectacle de luttes des antipatriotes pour le pouvoir et la Réhabilitation de la Patrie, que la
Convention Patriotique des Forces de Gauche a lancé cet Appel.
Unis, Patriotes la Victoire est Certaine !
Denis SINDETE

PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.la-flamme.org
DECLARATION
A PROPOS DU DISCOURS DU PRESIDENT TALON A
L’OCCASION DES 60 ANS D’INDEPENDANCE DE NOTRE
PAYS :
UN PRESIDENT POUR QUI LE SORT DU PEUPLE NE
COMPTE PAS
l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance de
notre pays, le président Talon a délivré comme il est de
tradition, la veille, le 31 juillet 2020, un discours radio-télévisé
à l’attention du peuple. La particularité de la présente
commémoration, c’est qu’elle intervient 60 ans après l’indépendance
formelle.
A l’écoute du discours, on peut constater deux parties. Dans la
première, Talon, évoquant qu’il y « a 60 ans, notre pays annonçait au
monde, sa souveraine volonté de se construire en Nation et de se
déterminer en Etat libre », rend hommage à ses « illustres
prédécesseurs », présidents décédés ou encore vivants.
Dans la deuxième partie, Talon a exhibé ses performances dans « le
lancement vers ce développement certain et durable dont nous
rêvons depuis 60 ans ». Et la base de ces performances, ce sont « les
réformes majeures que le Gouvernement met en œuvre depuis
bientôt cinq ans…». Les résultats déjà perceptibles « sont de plus en
plus en plus appréciés à l’international », par la Banque Mondiale, le
FMI, l’OCDE, dit-il.
A écouter ce discours, on a l’impression d’entendre un étranger, ou
mieux un extraterrestre parler du Bénin.
Dans la première partie, il n’y a aucun bilan pour savoir si, depuis la
sortie formelle de la colonisation il y a 60 ans, le pays a avancé dans
la construction d’un « Etat libre » de l’ancien colonisateur. Talon se
tait sur cet Etat de pays maintenu "Enclos français", toujours
enchainé à l’ancien colonisateur par la monnaie, la langue dite
officielle, la diplomatie, par les gouverneurs à peau noire. Il montre
qu’il est un étranger et un obstacle à toutes les aspirations largement
exprimées aujourd’hui par la jeunesse et les patriotes africains qui
dénoncent le pacte colonial.
Alors, dans la deuxième partie de son discours, l’exhibition de ses
performances demeure dans le cadre du garant du pacte colonial et
surtout dans le style du dictateur autocrate dont la référence
demeure lui, lui-même et lui seul. Le discours ne cite que les
flatteries, les notations louangeuses à "l’international."
Le peuple ne compte pas. Le chômage qui s’accroît par les
licenciements récurrents et la rareté dans la création d’emplois, le
Président du Bénin ne le voit pas. La misère qui suinte dans les rues
et que viennent souligner des drames de mères qui jettent leurs
bébés dans les marais, l’augmentation de l’alcoolisme de la jeunesse
dénoncée par des autorités morales, tout cela ne compte pas.
Lorsqu’il arrive à parler « des effets de ces performances qui pourtant
améliorent déjà sensiblement la satisfaction de nos besoins basiques
comme l’eau, l’électricité, les soins de santé, l’éducation, les routes »,
c’est encore pour se décerner une auto-satisfaction et masquer les
réalités de pénurie d’eau même dans les grandes villes, l’état délabré
des hôpitaux, l’accès de plus en plus difficile aux soins de santé, les
classes et amphis pléthoriques, le délabrement des voies et pistes
dans les régions en dehors du mirage de l’asphaltage des quartiers
huppés ou des rues des " camarades" dans certaines villes.
Ces réalités, avec la misère endémique, ne peuvent être toujours
cachées. On ne peut cacher que depuis bientôt cinq ans, les salaires
des ouvriers, des employés n’ont pas augmenté et donc que par
conséquent, leur pouvoir d’achat a diminué, entraînant la mévente
dans les marchés et la baisse des commandes aux artisans. On ne
peut cacher que la culture du coton profite surtout au clan au pouvoir
et à quelques gros exploitants, mais que le petit paysan se ruine la
santé sans contrepartie. Toute étude sérieuse montrerait la réalité
de l’ampleur de la misère au Bénin sous Talon.
Le 25 juillet 2020, le Centre Statistique de l’UEMOA a publié les
résultats d’une enquête sur les conditions de vie des ménages en
2018-2019, enquête réalisée dans les huit pays de l’UEMOA. En
comparaison avec ces pays, l’enquête indique que 47,5 % soit près
de la moitié des ménages au Bénin sont pauvres. Si on sait que le lit
du pauvre est fécond, c’est-à-dire que les pauvres ont relativement
plus d’enfants, c’est donc plus de la moitié de la population, environ
6 millions d’âmes en 2019 qui croupissent dans la misère. Les
résultats publiés par l’Institut National de la Statistique et de
l’Analyse Economique indiquent que la pauvreté n’a pas
significativement diminué entre 2015 et 2019.
Alors lorsque, face à tant de misère pour laquelle aucune mesure de
compassion, aucune perspective de soulagement n’est évoquée
dans son discours, le pouvoir autocratique exhibe le Palais du
Président rénové à plus de 14 milliards, le peuple a raison d’exprimer
sa désapprobation. Il a raison de s’indigner contre un Président qui
confirme ce qu’il a déclaré au lendemain de son arrivée au pouvoir,
en mai 2016, au journal " Le Monde " : « Ça va vous choquer, mais
ce que je fais, c’est d’abord pour moi-même, je pense à moi tout le
temps.»
Le peuple a raison de s’indigner contre un Président pour qui le
peuple ne compte pas.
Cotonou, le 5 août 2020
Le Parti Communiste du Bénin
A
ACTUALITE
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La situation que vivent les étudiants en Kinésithérapie
à la FSS de Cotonou
epuis la rentrée académique 2019-2020, l'Ecole Supérieure
de Kinésithérapie vit une situation critique; les étudiants en
3ème année de kinésithérapie à la Faculté des Sciences de la
Santé (FSS) n’ont pas pu commencer les stages académiques prévus
pour le 02 mars 2020. Pour cause, les encadreurs de la Clinique
Universitaire de Médecine Physique et de Réadaptation (CUMPR) du
CNHU-HKM n’ont pas été payés par les autorités de la faculté pour
les stages antérieurs.
Déjà, lors de la rentrée académique le 30 septembre 2019, la pression
a été mise sur les étudiants pour que les frais de scolarité (s'élevant
à 400.000 Fcfa pour les nationaux non boursiers et à 500.000 Fcfa ou
plus pour les étudiants étrangers) soient soldés au plus tard le 28
Février 2020. Après paiement de cette somme, les étudiants ne
s'attendaient qu’à débuter les stages académiques. Mais ils ont été
surpris de constater une fois sur les lieux du stage à l'Hôpital
Universitaire CNHU-HKM d’être accueillis par des encadreurs qui
refusent de les encadrer. Ces derniers donnent comme raison le nonpaiement des frais d'encadrement des années antérieures par les
autorités de la Faculté. Malgré les différentes démarches de
l'Association Djididé des Etudiants en Kinésithérapie (ADEK) à
l’endroit des autorités, aucune suite favorable n'a été donnée.
Les étudiants sont ainsi livrés à eux-mêmes ou sont certaines fois
invités à rattraper les cours de la deuxième année qu’ils étaient
sensés avoir finir. Ainsi ils ont épuisé toutes les voies légales, même
la demande d'audience auprès du Doyen Delphin MEHINTO n'a eu
aucune suite.
Il faut noter que ce n'est pas la première fois que de telles situations
se produisent, cette situation existe depuis plusieurs années et s'est
empirée sous le Doyen MEHINTO Delphin. Les années précédentes,
cela a toujours été le cas, non seulement pour les étudiants en
kinésithérapie mais pour d'autres écoles de la faculté. À la FSS, les
3ans de licences sont souvent transformés en 5 ans pour les
étudiants sans qu’ils n'aient repris une année. Les résultats sont
donnés à la veille de la composition de rattrapage.
Certaines fois, sans que les résultats des compositions ne soient
disponibles, les rattrapages sont programmés et les étudiants sont
dans l'embarras, car ne sachant s’il faut composer ou pas.
Trop c’est trop !
Les étudiants en 3ème année de kinésithérapie exigent dans les plus
brefs délais la programmation et le commencement des stages
académiques.
Christine MEGNI
A PROPOS DE LA POLITIQUE CULTURELLE AU BENIN.

Inculturer le Développement ou Périr
I - LES FONDAMENTAUX SUR LA CULTURE.
l’occasion des 4 ans du pouvoir de la Rupture, le Ministre de
la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Michel Abimbola a
fait à la presse un bilan en ces termes : « Je voudrais dire que
jusqu’aujourd’hui, le tourisme en relation avec la culture et les arts,
reste un axe important pour le développement économique de notre
pays. C’est le deuxième pilier identifié dans le PAG avec l’agriculture
et sur lesquels notre pays veut se fonder pour pouvoir se révéler,
impulser le développement et créer la richesse. …En ce qui nous
concerne au Bénin, nous sommes persuadés que grâce à l’agriculture
et à la culture qui va donner les intrants au tourisme, nous allons
pouvoir révéler notre pays le Bénin et créer la richesse…La vision du
chef de l’Etat, c’est de faire de la culture et des arts, de véritables
intrants au service d’une industrie touristique » (Intervention en date
du 20 Avril 2020).
Décrypté en termes simples et compréhensibles pour tous, la culture
est développée pour servir « d’intrants au tourisme » c’est-à-dire à
des fins touristiques et pour les besoins d’exotisme étranger.
Tel est le Programme d’Action du Gouvernement de Patrice Talon en
matière culturelle. Cette politique a reçu un appui actif et
enthousiaste de Roger Ahoyo, ancien Ministre de la Culture dans une
longue interview (Voir interview à Cotonou 10 Avril 2020) qui estime
que « Le Président TALON a bien démarré en consacrant davantage
de ressources pour le secteur culturel ».
Notre pays s’est doté de la Charte culturelle qui a été adoptée à la
suite des Etats Généraux de la Culture et des Sports en 1990. Dans
les Orientations générales de cette politique culturelle, il a été pris la
définition de la Culture telle que l’a faite le Manifeste Culturel
Panafricain de 1969 en les termes que voici « La culture, c’est l’action
de l’homme sur lui-même et sur le monde pour le transformer et,
par-là, elle englobe le social, le politique, l’économique et le
technique… Elle englobe la totalité de l’outillage matériel et
immatériel, œuvres et ouvrages d’art, savoir et savoir-faire, langues,
modes de pensée, comportement et expériences accumulées par le
peuple dans son effort de libération pour dominer la nature et édifier
une société de culture meilleure… » Nous convenons parfaitement
avec cette définition du Manifeste Culturel Panafricain.
En décryptant cette définition, nous entendons ceci :
1°- Tout développement dans un pays est avant un processus
d’intégration à sa culture des évolutions progressives de l’humanité.
Autrement dit, tout développement, qu’il soit scientifique,
technologique, économique et social doit passer par la culture du
peuple considéré. C’est dire qu’aucun peuple au monde ne peut
emprunter et parcourir l’aventure du développement sans le faire
passer par son psychisme collectif, son vécu historique, spirituel,
linguistique, industriel ou simplement « fabricationnel ». Comme on
le sait, l’un des éléments porteurs de ce psychisme collectif est non
seulement l’histoire, mais la langue, vectrice des valeurs profondes
du peuple. L’âme d’un peuple s’exprime à travers sa langue. Il n’y a
pas d’autre voie d’aller au développement que d’intégrer celui-ci à la
culture. C’est ce que l’on appelle l’inculturation du développement.
2°- La culture n’est pas simplement un facteur de développement
parmi tant d’autres, c’est le socle du développement, c’est-à-dire le
substratum sur lequel s’érige le développement. C’est dire que la
culture ne saurait être considérée comme objets de tourisme (danses
et folklores) exposés aux touristes en mal d’exotisme tel que cela se
perçoit à travers maintes politiques de nos différents gouvernements
depuis les indépendances et notamment avec celui de la Rupture :
aménagement des places et des lieux de danses simplement pour
leur valeur touristique et économique.
C’est cette conception qui a déterminé nos différents
gouvernements à coller le département de la Culture au Tourisme ou
au Sport, etc.
Notre pays a tenu, sur les questions de cultures, deux grandes
Assises : Les Etats Généraux de la Culture, de la Jeunesse et des
Sports, réunis du 02 au 04 mai 1990 à Cotonou ; le Forum National
D
A
CULTURE
EDUCATION
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de la Culture, organisé du 27 au 29 Décembre 2007 avec un Plan
d’action.
A suivre…
Commission « Culture » près « La Flamme »
SAKA YERIMA, un héros national oublié
(3ème partie)
°1- Gardien du temple (Orou Naan Sabi) à Bon Nuki ou ce qui
reste de ce lieu mystique.
En effet, averti du forfait perpétré contre le village d’origine
de sa mère, le Wasangari lança un ultimatum agressif aux Français en
même temps qu’il conviait ses guerriers à la « rencontre de Bon
Nuki.» La mobilisation générale se poursuivit et les forgerons
travaillèrent de jour comme de nuit pour doter de flèches les
guerriers baatombu. Parmi la troupe dirigée par Saka Yérima, on
retint trois noms dont la célébrité traversa le temps et parvint à la
postérité :
- Sina Yènragi, guerrier impénitent, un esprit prompt à oser sans
se laisser intimider. Ses flèches hardies destinées à l’ennemi et
ses initiatives d’attaque prouvaient à merveille la
détermination des Baatombu à lever dans le sang leur dignité
entamée, outragée et flétrie.
- Yon Ginrè Sunnè : illustre et légendaire pour sa profonde
maitrise des sciences occultes. Il marqua son époque de ses
prouesses magiques, de son courage et de ses hauts faits.
C’était aussi un patriote virulent.
- Koto N’Gobi Tanma Sunon qui avait une dette de
reconnaissance à l’égard de Oru Kasakperigi, père de Saka
Yérima. Une discorde familiale intervenue à Niki ternit son
nom que la guerre mit en évidence. Les griots l’étiquetèrent
Tanma Sunon Bon Nuki Kpunon. Chaque année, ses
descendants bravent la broussaille et les pistes tortueuses
pour aller célébrer à Bon Nuki la mémoire de leur illustre
ancêtre. Journée de vénération, de culte et d’honneur
militaire.
D’autres vaillants combattants étaient cités pêle-mêle : Bagiri Sobadi
et Yaru Yérima (Wassangari, makararo)…
Les deux armés, l’armée française et celle du Borgu se jetèrent dans
la mêlée. De part et d’autre, les pertes furent si importantes que les
Français reculèrent, imposant ainsi une trêve salvatrice. Elle permit
aux troupes coloniales de reprendre des forces en faisant appel aux
renforts : le lieutenant Brot renforça Bretonnet avec 60 hommes. Le
capitaine Vermeesh chef d’Etat-major au capitaine Ganier qui reçut
le commandement de l’ensemble des forces françaises, soit 490
fusils.
Du côté baatonnu, la trêve inattendue permit à Saka Yérima de
construire un rempart pour barrer aux Blancs l’entrée de Niki. Les
Wassangari devinaient que le colonialisme ferait sombrer à jamais la
culture baatonnu. Ils craignaient après la défaite éventuelle,
l’incompréhensif mépris de leurs nouveaux maîtres. Rongé par ses
instincts nationalistes comme par des puces, Saka Yérima tenta de
refaire ce que la percée du Borgu par les troupes coloniales avait
défait, s’efforçant de reprendre le contrôle du pays makararu
assiégé. La dernière bataille serait donc décisive.
A suivre…
Un joueur d'origine béninoise impressionne
Zinédine Zidane.
près la victoire en Liga BBVA cette saison, Zinédine Zidane a
pour intention de rajeunir son effectif afin de continuer par
asseoir son assise sur la prochaine Liga.
Recruté par le FC Séville en provenance de Bordeaux, Jules Koundé
a été exceptionnel dans l'axe de la défense des Andalous. Des
performances qui ont séduit le technicien français qui le verrait
comme le remplaçant de Sergio Ramos.
Le Real Madrid prépare déjà son effectif pour les saisons à venir.
Malgré la présence d'Eder Militao, les dirigeants voudraient
toujours se renforcer sur le plan défensif. Et Jules Koundé pourrait
être la prochaine recrue des merengues. Même si le joueur français
d'origine béninoise aurait pour objectif de franchir un palier en
signant dans le club madrilène, le FC Séville pourrait demander un
prix exorbitant puisque le jeune défenseur est devenu un véritable
pilier de l'effectif.
Dimitri N.
Fête de la Tabaski 2020 dans le Borgou : illustration de
la misère sociale dans notre pays, le Bénin.

ans notre pays, l’AID EL KEBIR (TABASKI) 2020 a été célébré le
vendredi 31 juillet sur toute l’étendue du territoire national
par nos compatriotes musulmans.
La célébration de l’AID EL KEBIR constitue une opportunité
économique pour les vendeurs, revendeurs de nos marchés, les
habilleurs, les esthéticiennes, les propriétaires des taxis de transport
interurbain. Généralement, on note un regain d’activité au niveau de
ces différentes catégories d’acteurs économiques de notre pays au
cours des trois semaines qui précèdent les jours de célébration de la
Tabaski. C’est l’une des occasions dans l’année qui s’offrent à elles
pour faire de bon chiffre d’affaire.
Nous avons tendu le micro à la population à la fin des journées
marquant la célébration de la Tabaski pour avoir leur sentiment et
appréciation. Les entretiens avec les vendeurs, revendeurs,
habilleurs, propriétaires de taxi de transport interurbain ont permis
de constater que leurs attentes ont été déçues en comparaison aux
années antérieures. Ecoutons cette expression de la déception notée
N
A
D
SPORTS ET LOISIRS
ECHO DES REGIONS
HISTOIRE-TRADITIONS ET DEVELOPPEMENT
LA FLAMME N°361 07 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
PAGE INTER
à travers quelques témoignages des personnes qui ont accepté se
confier.
Dans la commune de Pèrèrè, SALIFOU, un vendeur de mouton bien
connu pour son ancienneté dans ce commerce nous confie « cette
année 2020, les choses ne se sont pas passées comme les années
antérieures. L’année dernière, on n’était pas content mais, cette
année, on manque de mots pour parler. Le mouton que nous avons
acheté à 40.000 CFA pour revendre, sur le marché, les clients nous
proposent 35.000 CFA ou 38.000 CFA au mieux des cas ». Un autre
revendeur, rencontré dans la commune de N’dali, du nom de Lamidi,
extériorise sa déception en ces termes « nous avons vécu une
particularité cette année. Les moutons que je revends, je les achète
à crédit à rembourser juste après la Tabaski. Je jure au nom d’Allah,
les bêtes sont encore là, personne n’a rien demandé ». Dans la
commune de Parakou, c’est le même constat. En effet, dans sa
parution du mardi 21 juillet, le journal numérique Daabaaru, suite à
sa descente sur les marchés de bétail à Guèma et à Bio Guerra situés
respectivement dans le 3ème arrondissement et 2ème arrondissement
rapporte les propos de quelques marchands de mouton, notamment
de Boubakar lequel aurait laissé entendre « ça ne va pas vraiment
cette année, le marché n’est pas vraiment ce qu’on espérait. Les gens
ont de la peine à nous visiter et les quelques-uns qui viennent ici
demandent les prix et repartent. Pourtant, les prix sont abordables
cette année. Nous avons de gros et jolis animaux, mais à peine j’ai
vendu 06 depuis que je suis là. » A Pèrèrè un propriétaire d’un prêtà porter, du nom de ISSIAKOU, rencontré dans sa boutique, n’a pas
caché son état d’âme. A cet effet, il dit « si j’ai bonne mémoire,
l’année passée pendant les trois jours de la fête, j’ai vendu près de
400.000 CFA. Mais cette année, je vous dis que je n’ai vendu que trois
complets à raison de 9000 CFA le complet. » Dans la même
commune, un boutiquier du nom de Abdoul Bakari confie, malgré sa
réticence à répondre à nos questions, « cette année, on a fait que
dormir dans la boutique. Par le passé, on n’a pas de repos en ces
périodes. Mais cette année, l’argent manque beaucoup ». Le souci
d’avoir des opinions diverses et multiples, nous a conduits vers les
propriétaires de merceries, de dépôt d’essence dit kpayo, de taxis
interurbains dans la cité impériale, Nikki. Là-bas, nous avons entendu
de nos interlocuteurs les mêmes propos tenus dans les autres
communes. Tenez, le propriétaire de la mercerie, avec son cahier de
comptes mis à notre disposition, a montré la différence négative de
cette année. A la faveur de la célébration de la Tabaski en 2019, il a
vendu près de 600.000 CFA alors que cette année, il a vendu moins
de 200.000 CFA. La baisse de son chiffre d’affaires s’explique par la
faible sollicitation des couturiers et couturières par les autres
couches de la population. Le vendeur de l’essence dit kpayo, a confié
que par le passé, dans les trois semaines qui précèdent la Tabaski, il
vendait par jour, 15 à 20 bidons d’essence d’une contenance de 25
litres. Par contre cette année, il a vendu moins de 10 bidons par jour.
La raison avancée est le manque de clients pour les taxis, qui a poussé
bon nombre parmi eux à garer leurs véhicules pour les activités
champêtres.
Les musulmans approchés, pour savoir comment ils ont célébré
l’événement, ont fait savoir qu’ils ont éprouvé des difficultés
économiques dans l’accomplissement de ce devoir sacré envers
Allah. Peu de pères de famille ont été capables d’immoler le bélier
qui est la bête idéale pour la célébration d’AID EL KEBIR. Bon nombre
ont été contraints de se constituer en groupe de 3 à 5 personnes pour
acquérir un bœuf de 100000 CFA à 120000 CFA. La célébration de la
Tabaski de cette année-ci fut éprouvante pour nos compatriotes
musulmans.
Cette situation douloureuse vécue par les couches populaires
notamment nos compatriotes musulmans dans la célébration de la
fête de la Tabaski, révèle la profondeur du malaise économique dans
lequel est plongé notre pays et illustre la ruine des activités
économiques des petits producteurs, vendeurs et revendeurs. La
destruction des filières d’anacarde, de soja et l’exploitation
inhumaine des producteurs de coton à travers une rémunération
dérisoire de leur travail ont précipité, accéléré la dégradation des
conditions de vie de ces petits producteurs, vendeurs et revendeurs
qui constituent la majorité des masses populaires. A cela s’ajoute la
ruine économique des milliers d’ouvriers, de travailleurs salariés qui
se retrouvent aujourd’hui sans revenu suite aux vagues de
licenciements, radiations cyniques opérées par le pouvoir
autocratique de TALON.
ZERMAH Bâh-Lémam,
Correspondant de la Flamme dans le Borgou,
ACCORD FRANCE-CEMAC
LE SABOTAGE DE L’ECO PAR LA FRANCE CONTINUE
elon l’Agence Ecofin (Conseil pour les Affaires Economique et
Financières) du 1er août 2020, « La Communauté Economique
et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et la France ont
conclu un accord pour passer du CFA à l’ECO », et elle poursuit : « tout
comme le processus qui est mené dans la zone jumelle de l’UEMOA,
la nouvelle monnaie serait toujours liée à l’Euro sur la base d’une
parité fixe mais les Français ne figureraient plus dans les instances
monétaires sous régionales…Une légère différence cependant, le
rapatriement des réserves hors du compte des opérations du trésor
public français ne serait pas acté, comme c’est le cas pour l’UEMOA,
mais la CEMAC n’aura plus l’obligation d’effectuer cette
consolidation des réserves de change en France."
D’autre part, d’après ce que rapporte l’Agence, il s’agirait d’un accord
secret que la France aurait peur de divulguer. En effet, elle poursuit :
« La prudence des leaders de la CEMAC quant à l’annonce au grand
public du plan de réforme de la coopération monétaire est
compréhensible. Le processus dans la zone UEMOA est aujourd’hui
dans l’impasse, tiraillé entre plusieurs paramètres. Il y a tout d’abord
une pression des opinions publiques africaines pour que soit arrêtée
sans autre forme de procès, cette coopération monétaire qui est
comprise comme une « servitude monétaire ». Il y a ensuite la
volonté affichée de la France de garder l’initiative sur la question
monétaire dans ses ex-colonies d’Afrique subsaharienne. Pour cela,
le processus à son niveau prend la forme d’un passage en force. »
Voilà encore une nouvelle provocation de la France vis-à-vis
des peuples africains. Et l’on se demande quand est-ce-que la France
va laisser les peuples africains gérer leurs propres affaires comme ils
l’entendent. Soixante ans après les indépendances nominales qu’elle
a accordées à la hâte en prenant soin de tuer ou d’écarter les leaders
qui voulaient la véritable indépendance et en installant à leur place
des pantins à sa solde, la France s’accroche désespérément à
l’Afrique comme sa bouée de sauvetage.
A la lecture de tout ce que rapporte l’Agence Ecofin, La France
est vraiment décidée à tuer l’initiative de la monnaie commune de la
CEDEAO, l’ECO, initiative qui risque de lui porter un coup mortel.
Après l’accord de décembre 2019 avec ses pantins de l’UEMOA, elle
S
LA FLAMME N°361 07 août 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
poursuit son complot avec ses agents en Afrique Centrale. 60 ans
après la duperie des pseudo-indépendances, cette fois-ci les peuples
africains ne se laisseront plus faire car ils sont debout et demandent
à l’impérialisme français d’ôter ses genoux de leur coup pour qu’ils
puissent respirer.
Afia
DEJA 142 SEMAINES QUE PATRICE
TALON RETIENT LE CAMARADE
EN
DETENTION ARBITRAIRE.
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