EDITORIAL
L’autocratie en agression permanente des travailleurs et
du peuple.
Le mode d’existence d’une dictature autocratique, c’est
l’agression permanente des travailleurs et du peuple. Une
agression permanente contre les libertés des travailleurs et
le peuple, sur les ressources des travailleurs et du peuple, une
agression permanente sur l’avenir même du pays.
C’est ce qui a été donné aux travailleurs et aux peuples de subir.
Main basse sur les ressources publiques, et surtout main basse
sur les libertés, main basse sur le droit de représentation
autonome du peuple.
Une des manifestations de cette agression permanente, c’est le
changement desdes jeux au cours du jeu, des règles d’élection au
cours du processus électoral. Après les élections législatives,
après les élections municipales, c’est ce que le pouvoir
autocratique veut encore faire pour les élections
professionnelles devant désigner les représentants des
travailleurs salariés.
Talon et son ministre du Travail, Adidjath Mathis, plus d’un mois,
après que le Comité électoral national des élections
professionnelles est installé, veulent changer les textes devant
régir le vote. Ceci afin d’introduire de façon frauduleuse, le vote
électronique, un vote sans bulletin, sans urne, sans
dépouillement public. Un vote à la merci du commanditaire du
vote électronique, l’autocrate, pour désigner celui qui plait et le
proclamer gagnant.
Pour faire cesser cette agression permanente, une seule
solution : la riposte populaire.
La Rédaction
Elections présidentielles de 2021 : Talon confirme qu’il
nommera ses accompagnateurs aux élections
epuis le 12 novembre 2020, Talon est en tournée dans
les communes du Bénin. Contrairement à ce que la
presse à sa merci crie et chante sur tous les toits, à
savoir qu’il est parti à l’écoute des populations, tout le
monde sait qu’il est allé au rassemblement et à la rencontre de
ses grands électeurs. A chaque étape, c’est à un auditoire trié sur
le volet, invité et rassemblé dans une salle close, composé des
élus nommés par lui (ministres, députés, maires et conseillers
locaux, responsables ressortissants ou locaux des partis
politiques gouvernementaux) auxquels sont ajoutés quelques
dignitaires pour faire illusion.
C’est devant cet auditoire choisi que Talon parle. Et au fur et à
mesure du déroulement de la tournée, se dégagent les
préoccupations réelles de cette tournée électorale. L’étape
d’Athiémé dans le Mono, le 24 novembre est révélatrice des
angoisses et du jeu de Talon à propos des prochaines élections
présidentielles.
A Athiémé, Talon déclare : « Qu’ils ("Les Démocrates") aillent
jusqu’au bout ; ils ont déposé leurs dossiers pour avoir le
récépissé, il a été constaté qu’il y a quelques erreurs. Le ministre
leur a montré, ils sont allés corriger. J’ai appris hier qu’ils auraient
déposé, …. ils ont déposé déjà même. Le ministère va regarder à
nouveau ; mais je suis sûr, que cette fois ci, ils auront leur
récépissé et à nouveau nous aurons un nouveau, un autre grand
parti politique qui va se créer. Ce qui montre que même les
reformes les plus difficiles qui ont amené des bagarres, qui ont
amené des morts et qu’enfin les uns et les autres finissent par
adhérer. Est- ce que ce n’est pas le Bénin qui est en train de
gagner comme ça ? Même dans un domaine si difficile. C’est
l’occasion, à nouveau, de nous féliciter encore. De féliciter "Les
démocrates", de féliciter les Forces Cauris pour in fine, à la fin,
avoir adhéré à notre marche commune, notre changement. Si
tout le monde doit changer, faire des efforts pour s’améliorer y
compris le politicien, donc on peut les féliciter également, on peut
les applaudir, eux tous, s’il vous plaît, (applaudissements) pour
avoir adhéré à ce changement-là. Ce qui fait que pour les
élections présidentielles qui viennent là, ils seront tous présents :
les forces cauris, les démocrates et autres. Tous les grands
ensembles qui voudront avoir des candidats, nous allons tout
faire pour que leur candidat participe aux élections. Pour que les
élections soient, comme on aime mieux le dire, inclusives, pour
qu’on ne retombe plus jamais dans ce qui s’est passé. Les maires
que vous êtes ou vos collègues, les députés, mes chers honorables
députés, la tâche vous incombe. Moi je ferai tout ce qui est de
mon pouvoir. Et Dieu sait que quand une cause est bonne, tu peux
être acharné derrière pour que les candidats des autres, qui sont
des grands ensembles, Démocrates ou Forces cauris, qu’ils aient
aussi leur parrainage afin de participer aux élections pour que les
élections à venir soient à nouveau une grande fête et le Bénin
aura gagné sur tous les plans (applaudissements)………. »
On comprend que Talon, l’autocrate qui a montré que c’est lui
qui détient la clé de délivrance des récépissés aux partis
politiques, est prêt maintenant à en délivrer au parti "Les
Démocrates". Là, il ne fait que répéter la promesse déjà faite à
l’étape de Parakou. Mais à Athiémé, il y a du nouveau. Talon, non
seulement s’en réjouit comme une adhésion à ses réformes,
mais surtout promet au parti "Les Démocrates" le parrainage de
leur candidat aux élections présidentielles de 2021. « Moi, je
ferai tout ce qui est de mon pouvoir…. pour que les candidats des
autres, "Démocrates" ou Forces Cauris aient aussi leur
parrainage afin de participer aux élections..»
Tous les maires et députés pouvant donner le parrainage aux
candidats à l’élection présidentielles ont été nommés par Talon
et soumis à lui. Sans avoir abrogé la loi sur le parrainage, c’est
donc Talon qui parrainera le candidat de son choix. Cela, nous
l’avions déjà montré, au sujet de l’interview accordé au magazine
Jeune Afrique que Talon va nommer ses challengers. (Cf "La
Flamme" n° 369 du 02 octobre 2020".)
Mais ici, Talon dévoile ses appréhensions. Il veut « qu’on ne
retombe plus jamais dans ce qui s’est passé ». Mais qu’est ce qui
s’est passé ? Lors des élections législatives de 2019, l’exclusion
de tous les partis opposés à la politique du dictateur a entrainé
le boycott massif du scrutin. Moins de 5% de taux de
participation, gonflé à 22% par la CENA des "fautes mineures" et
regonflé à 27 % par la Cour Constitutionnelle afin de justifier
l’atteinte des 10% de suffrage exprimé à chacun des deux partis
UP et BR, niveau nécessaire pour l’attribution des sièges de
députés.
Donc ce que redoute Talon, c’est le boycott massif des
prochaines élections présidentielles par les masses. Talon,
candidat à un second mandat, a tout mis en œuvre pour être
déclaré vainqueur. La liste électorale, les structures chargées de
l’organisation des élections, la CENA et ses démembrements, la
Cour Constitutionnelle sont à sa dévotion. Les dernières
élections en Afrique ont montré qu’avec ses deux organes en
leurs mains, les présidents gouverneurs noirs des post-colonies
L
D
LA FLAMME N°377 27 novembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
françaises ont été proclamés gagnants dès le premier tour. Sauf
soulèvement victorieuse des masses, sauf renversement de
l’autocratie comme en 1989-1990, Talon s’est déjà assuré la
victoire.
Mais, il craint quelque chose. Un faible taux de participation. Il
veut un fort taux de participation. Alors, il recherche les partis
qui vont l’accompagner à ces élections pour cautionner et valider
sa victoire. Les Forces Cauris de Hounkpè et Yarou sont tellement
discrédités et connus comme le troisième bloc de Talon. Alors
l’autocrate recherche un autre parti qui peut faire gonfler le taux
de participation, un parti accompagnateur qui servira de
rabatteur des masses dans les filets électoraux de Talon. Et
pourquoi pas "Les Démocrates" !
C’est pourquoi, il donne déjà des directives ouvertes et formelles
à ses maires et députés nommés. « Les maires que vous êtes ou
vos collègues les députés, mes chers honorables députés, la tâche
vous incombe…. pour que les candidats des autres, qui sont des
grands ensembles, "Démocrates" ou Force cauris qu’ils aient
aussi leur parrainage afin de participer aux élections. » Et lui, le
maitre, fera tout ce qui est en son pouvoir pour avoir ces
accompagnateurs et caution de son triomphe.
Le parti "Les Démocrates" sera-t-il assez dupe pour tomber dans
ce jeu ? En tout cas, l’expérience passée de notre peuple, et les
expériences actuelles, vivantes autour de nous, indiquent aux
masses populaires, aux travailleurs et au peuple, qu’on ne défait
pas un dictateur autocrate par les urnes. Il faut d’abord l’avoir
renversé. Et à cette tâche, le peuple est en œuvre pour sa
réalisation.
Rémy
CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)
03 B.P. 932 Cotonou
Tél. : (00229) 67-08-61-14 (00229) 67-40-68-00 (00229) 64-58-00-86
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Direction de Campagne
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TALON ORGANISE L’ARNAQUE DU SIECLE
MOBILISONS NOUS POUR FAIRE TRIOMPHER LA CSTB EN
BARRANT LA ROUTE A LA FRAUDE
es différentes informations et compte-rendus que nous
avons reçus sur le processus des élections professionnelles
nous amènent à l’analyse suivante.
Tout le mois de novembre, l’ensemble des travailleurs salariés se
mobilise pour la troisième édition des élections professionnelles
qui doivent désigner les Centrales représentatives des
Travailleurs du Bénin. Il s’agit pour vous et nous de la Centrale
qui représente le mieux les intérêts des travailleurs et du Pays.
Ces élections étaient attendues depuis plus de cinq ans (les
dernières ayant eu lieu en 2006) mais Mathys et Talon ont
réfléchi pendant tout ce temps pour trouver comment truquer le
scrutin et mettre hors ligne la CSTB, et ce qu’ils ont trouvé est
encore plus grossier que tout ce que l’on a pu combattre par le
passé : un vote électronique, qui est si mal fichu que tous les
travailleurs et leurs organisations devraient rejeter.
Analysons un peu la situation
I- Quel est le système de vote jusque-là en vigueur ?
La liste électorale est élaborée et affichée par secteur ou
Unité de Production, les bureaux de vote correspondent à des
espaces de travail habituels ; les votants se reconnaissent donc
et peuvent identifier les intrus ; les votes sont faits à partir de
bulletins de vote que l’on choisit dans des isoloirs et que l’on
dépose dans une urne posée devant le public. Le bureau de vote
est ouvert et fermé sous la supervision directe des travailleurs et
le décompte a lieu de façon publique. Un procès-verbal de
dépouillement est établi et signé. Les contestations ultérieures
sont faites sur la base de ces PV, etc. Les organisations
candidates ont ainsi la possibilité de compiler au fur et à mesure
des dépouillements au même rythme que le Comité Electoral.
II- Quel est le système légalement prévu par les propres
textes pris par le gouvernement Talon ?
Nulle part dans les textes, le système jusque-là appliqué pour
les élections professionnelles n’a été changé. Mieux, l’article 8
de l’arrêté de la MTFP en date du 12 octobre 2020 portant
création, organisation et fonctionnement du Comité Electoral
National et des Comités Electoraux Départementaux, cite, au
nombre des « opérations électorales » à la charge des comités :
- « la commande de badges et autres signes distinctifs au
profit des équipes de supervision…
- L’adoption du spécimen et la commande du bulletin unique
de vote ;
- La commande des urnes et des isoloirs ;
- La confection préalable des listes d’émargement des
électeurs et des formulaires de procès-verbaux ;
- L’acquisition ou la commande de l’encre indélébile et des
encreurs ;
- L’acquisition ou la commande des cachets « A VOTE » et des
cachets « NON UTILISES ».
En somme, tout a été prévu pour un vote comme à
l’accoutumée.
Mais on en était là quand brusquement la Ministre a fait
intervenir son informaticien et sa machine.
III- Quel est le système en vue pour le vote
Il s’agit de faire voter les travailleurs salariés à partir de leur
téléphone ANDROID par internet. Ils se connecteront à une
plateforme et seront identifiés par leurs numéros de téléphone
préalablement affichés avec la liste électorale. Chacun restera
donc chez lui et émettra son vote qui sera récupéré par un
ordinateur qui fera la compilation et donnera le résultat que la
Ministre va proclamer. Cette plateforme à laquelle on se
connectera et qui est seule à donner les résultats est pilotée par
une Agence logée à la Présidence et sous la supervision du Chef
de l’Etat.
IV- Quels sont les éléments de ce système qui ne le
rendent pas crédible ?
1- Exclusions de fait d’une bonne partie des travailleurs.
Pour pouvoir participer à ce vote, il faut : sensibilisons
- Posséder un téléphone portable et un numéro actif ;
- posséder un téléphone intelligent, ANDROID,
- avoir du crédit ;
- savoir utiliser internet.
Il faut ensuite :
- vivre dans une zone connectée et disposer de la connexion
au moment du vote, ce qui est loin d’être évident.
On assiste donc à une exclusion censitaire, technologique et
géographique.
2- Violation de la confidentialité des données personnelles
du votant et du vote.
La publication d’une liste électorale comportant les numéros
de téléphone de chaque personne (ainsi que d’autres
informations administratives personnelles) sans son autorisation
L
LA FLAMME N°377 27 novembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 4
est une violation de la confidentialité des données personnelles,
et donc du code du numérique.
Dans le cas où un travailleur dépourvu de téléphone ou de
connexion internet ou encore analphabète devrait recourir à un
camarade pour lui assurer son vote ; mais techniquement cela
devrait être interdit et empêché car la possibilité de plusieurs
votes à partir d’un même téléphone (alors même que
l’identifiant est le numéro de téléphone) reviendrait à ouvrir les
portes aux votes multiples.
3- Le système n’a aucune légalité ; il est arbitraire et aucun
replâtrage ne lui rendra cette légalité
Le vote électronique tel que décrit n’est prévu par aucun des
textes en vigueur au jour où nous écrivons. Et l’administration
réfléchit à comment contourner cette difficulté, ce qui est une
fraude aggravée. Parce que lorsqu’un texte existe, on l’applique ;
on ne le change pas pour l’adapter à ses désirs. Il n’y a plus d’Etat
de droit, il y a l’Etat de la volonté du Chef.
4- Le système est opaque et manque de contrôle
Vous voterez à partir de vos smartphones (pour ceux qui en
ont) comme on envoie un post WhatsApp ou un sms. Comment
évaluera-t-on le taux de participation ? Comment le simple
travailleur prouvera-t-il que dans son bureau, des centaines de
personnes ont voté ? Comment prouvera-t-il que les scores
déclarés sont invraisemblables ? Quelle sera la base du
contentieux électoral ? Tout le monde sait que grâce aux génies
de la programmation, on peut faire dire tout ce que l’on veut à
une touche de clavier d’ordinateur ou de téléphone. C’est donc
la porte ouverte à tous les tripatouillages sans qu’il n’existe
aucun élément matériel pour les dénoncer.
Plus grave, qui a fait le test et l’audit du système et de son
inviolabilité pour que l’on croit à son efficacité et à la fiabilité des
résultats ? Personne. Le Président de la République et sa Ministre
peut-être ! Mais ce ne sont pas eux les candidats.
Vous votez par téléphone et un obscur informaticien quelque
part décide à qui attribuer votre voix et donne ses résultats ou
les résultats qu’il aura été payé pour donner. Chacun n’y verra
que du feu. Non à cette boîte noire à la place d’une urne
physique et transparente. Même si on veut nous faire croire que
le vote physique est archaïque.
5- Le vote électronique est-il moderne ? Plus avancé que
celui des urnes et bulletins physiques ?
La modernité n’est pas synonyme d’obscurité. Le progrès
c’est « beaucoup plus de transparence que par le passé ». Ici,
on nage en pleine obscurité où toutes les manipulations sont
permises.
Les Etats-Unis ont les plus grands serveurs informatiques
du Monde et les plus gros ordinateurs pour les traitements de
données, une connexion parfaite, des lois consensuelles sur la
protection des données personnelles et informatiques, ils ont la
Silicon Valley, incubateur mondial des technologies de
l’information, et pourtant, les votes ont toujours un support
physique, matériel. Le principe est que le citoyen se rende dans
un bureau et glisse son bulletin dans l’urne. Des votes par
correspondance sont autorisés et arrivent ou par fax ou par la
poste. Il s’agit donc, à l’arrivée, de bulletins papier. On les
dépouille, on s’assure de l’authenticité du bulletin et c’est
seulement alors que l’on glisse le bulletin papier dans la machine
pour qu’elle décode et comptabilise. Et même dans ce cas,
chaque fois que le résultat est serré ou qu’il y a une contestation,
on procède à un nouveau décompte, manuel cette fois-ci.
6- S’agit-il seulement de la CSTB ?
Non. Cette arnaque grossière met en doute tout résultat
qui sera proclamé à l’issue du scrutin. Aucune organisation n’est
à même de contrôler ou de certifier de la bonne organisation du
scrutin. Le seul organe qui en fait pilote, organise et décide du
résultat est une Agence basée à la Présidence, donc patronnée
par le Président de la République et ses conseillers. Ce Directeur
d’Agence peut d’ailleurs rester seul dans son bureau et faire
voter les travailleurs, répartir leurs votes selon son humeur et
déclarer un résultat. Le système est d’une opacité totale.
Mobilisons-nous pour la vérité des urnes. Mobilisons-nous
pour la transparence. Gagnons la bataille de la crédibilité contre
un simulacre d’élections afin qu’émergent des centrales
syndicales véritablement représentatives et combatives.
Non à la nomination des représentants des travailleurs par le
gouvernement TALON.
Cotonou, le 23 novembre 2020
Pour La Direction de Campagne
Julien ADJINDA.-
CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)
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ALERTE N°6 !
AUX TRAVAILLEURS, AUX PEUPLES, AUX ORGANISATIONS
NATIONALES ET INTERNATIONALES, DE LA SOCIETE CIVILE
ET DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME.
amarades travailleurs,
Peuples du Bénin, militants et militantes des
organisations de la société civile et de défense des droits
de l’homme,
Le lundi 23 novembre 2020, la CSTB a organisé une conférence
publique pour réaffirmer sa participation à la 3ème édition des
élections professionnelles nationales et dénoncer l’intrusion
illégale de la CENA et le recours frauduleux au vote électronique,
initialement non prévus par les textes mais irréaliste, inadapté
aux réalités technologiques de notre pays.
En effet, l’article 8 de l’arrêté 047 du 12 octobre 2020
portant création, attributions, organisation et fonctionnement
du Comité Electoral National et des Comités Electoraux
Départementaux prévoit les opérations suivantes :
- la commande de badges et autres signes distinctifs au profit
des équipes de supervision…
- l’adoption du spécimen et la commande du bulletin unique
de vote ;
- la commande des urnes et des isoloirs ;
- la confection préalable des listes d’émargement des électeurs
et des formulaires de procès-verbaux ;
- l’acquisition ou la commande de l’encre indélébile et des
encreurs ;
- l’acquisition ou la commande des cachets « A VOTE » et des
cachets « NON UTILISES ».
En somme, tout a été prévu pour un vote comme à
l’accoutumée.
Mais on en était là quand brusquement la Ministre a fait
intervenir son informaticien et sa machine pour le vote
électronique.
C
LA FLAMME N°377 27 novembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 5
Quel est le système en vue pour le vote ?
Il s’agit de faire voter les travailleurs salariés à partir de leur
téléphone ANDROID par internet. Ils se connecteront à une
plateforme et seront identifiés par leurs numéros de téléphone
préalablement affichés avec la liste électorale. Chacun restera
donc chez lui et émettra son vote qui sera récupéré par un
ordinateur qui fera la compilation et donnera le résultat que la
Ministre va proclamer. Cette plateforme à laquelle on se
connectera et qui est seule à donner les résultats est pilotée par
une Agence logée à la Présidence et sous la supervision du Chef
de l’Etat.
Quels sont les éléments de ce système qui ne le
rendent pas crédible ?
7- Exclusions de fait d’une bonne partie des travailleurs ;
8- Violation de la confidentialité des données personnelles
du votant et du vote ;
9- Le système n’a aucune légalité ; il est arbitraire et aucun
replâtrage ne lui rendra cette légalité ;
10- Le système est opaque et manque de contrôle.
S’agit-il seulement de la CSTB ?
Non. Cette arnaque grossière met en doute tout résultat
qui sera proclamé à l’issue du scrutin. Aucune organisation n’est
à même de contrôler ou de certifier de la bonne organisation du
scrutin. Le seul organe qui en fait pilote, organise et décide du
résultat est une Agence basée à la Présidence, donc patronnée
par le Président de la République et ses conseillers. Ce Directeur
d’Agence peut d’ailleurs rester seul dans son bureau et faire
voter les travailleurs, répartir leurs votes selon son humeur et
déclarer un résultat. Le système est d’une opacité totale.
Avec toutes les dénonciations de la CSTB, des syndicats et
des travailleurs, le gouvernement s’est vu coincé. Mais au lieu de
renoncer à sa méthode frauduleuse, son ministre en charge du
travail, madame Mathys ADIDJATOU, vient de soumettre
frauduleusement deux projets d’arrêtés à l’étude du Comité
Electoral National (CEN) pour légaliser son dispositif de fraude
qui comporte le vote électronique et l’implication de la CENA.
Le constat est clair, comme à son habitude, le
gouvernement est en train de modifier les règles du jeu au cours
du jeu. Ce qui est inadmissible et inacceptable.
Au Bénin, nous savons tous que le Président Patrice TALON
ne fait rien au hasard. Si, après la Chambre du Commerce et
d’Industrie du Bénin (CCIB), il insiste pour vouloir imposer le vote
électronique aux élections professionnelles des travailleurs
salariés, c’est qu’il vise certainement loin.
C’est pourquoi la CSTB élève une fois encore une vive
protestation contre le vote électronique et l’implication de la
CENA dans le processus.
Mobilisons-nous pour la vérité des urnes. Mobilisons-nous
pour la transparence. Gagnons la bataille de la crédibilité contre
un simulacre d’élections afin qu’émergent des centrales
syndicales véritablement représentatives et combatives.
Elle invite, en conséquence, les travailleurs, tous secteurs
confondus, les artisans, les paysans, les femmes des marchés, la
jeunesse, les têtes couronnées, les responsables des
organisations de la société civile et de défense des droits de
l’homme à s’intéresser à ce complot, qu’organise le
gouvernement et à le contrer.
Alors, levons-nous immédiatement pour faire échec à
cette arnaque en préparation.
Mobilisez-vous partout à travers des Assemblées
Générales, des meetings, des sit-in, marches, prises de motions
et de pétitions pour faire échec au complot et pour porter la
CSTB comme la plus grande Confédération Syndicale plus que
par le passé.
Non au vote électronique !
Non à l’intrusion de la CENA !
Non au changement des règles du jeu au cours du jeu !
Cotonou, le 25 novembre 2020
Grève sur le tas des Conseilleurs Pédagogiques de
l’Enseignement Secondaire contre la Confiscation de
leurs primes annuelles par le gouvernement de Talon :
Boycott général des Animations Pédagogiques
epuis quelques semaines, les Conseillers Pédagogiques
de l’Enseignement Secondaire Général, Technique et de
la Formation Professionnelle (SYNACOPES-GTFP) au
Bénin ont décidé de sortir de leur mutisme pour exprimer leur
ras-bol contre la confiscation de leurs arriérées de primes et
celles de l’année en cours. Ce ras-bol a pris la forme d’une
cessation d’activité au titre de l’année2020-2021. A cet effet le
Bureau Directeur de leur syndicat a sorti un communiqué de
grève le mercredi 18 novembre 2020 la teneur suit :
« - Vu la situation du mépris qui est celle des Conseillers
Pédagogiques (CP) de l'enseignement secondaire aujourd'hui,
- Vu le non démarrage de la formation des CP du secondaire,
formation lancée depuis trois sans suite,
- Vu le non-paiement des primes et tickets valeur de l'année
2019-2020 alors que les CP ont rempli leur cahier des charges et
déposé les rapports d'activités,
- Vu le non-paiement des primes des années 2017-2018 et
2018-2019 à certains CP du Bénin,
- Vu la dernière rencontre accordée par le MESTFP au BDN
accompagné du SG COSI-BÉNIN,
- Vu la décision du DAF MESTFP de ne payer que 270.000 de
prime au CP au lieu des 405.000 alors que les CP ont bel et bien
fini et déposé les rapports d'activités,
- Vu la dernière formation des CP sur l'appropriation du contrat
de performance, contrat qui augmente le nombre des visites de
classe et ajoute une autre charge appelée appui conseil au
cahier des charges des CP,
le BDN, après analyse de la situation qui est celle des CP du
Bénin aujourd'hui, condamne:
- le mépris et l'arbitraire dans le traitement des CP,
- la volonté du DAF MESTFP d'abattre nos primes du tiers,
- le retard dans le paiement de nos tickets valeur et primes.
- le retard observé dans la mise en formation des CP et
- le retard observé dans le démarrage effectif de ladite
formation
- l'augmentation du cahier des charges alors que les primes sont
en passe d'être abattues du tiers.
En conséquence, le BDN lance le mot d'ordre de cessation
d'activités au titre de l'année 2020-2021 jusqu'au paiement de
nos tickets valeur et primes sans aucun abattement, puisqu'on
ne change pas les règles de jeu au cours du jeu.
D
LA FLAMME N°377 27 novembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
Ainsi, il n'y a pas de démarrage des Visites de Classe(VC,), Visite
de Groupes(VG) et Animations Pédagogiques de Zones (APZ)
jusqu'à la satisfaction du paiement des tickets valeur et les
primes de 405.000 pour les CP ayant rempli la plénitude de leur
cahier de charges jusqu'à nouvel ordre.
Le BDN compte sur tous les CP en général et les BSD en
particulier pour le respect de ce mot d'ordre et exhorte les
collègues qui ont déjà commencé les VC à les surseoir
purement et simplement. Il exhorte enfin tous les CP du Bénin
au calme et à la sérénité jusqu'à la satisfaction du minimun que
constitue le paiement des tickets valeur et des primes.
Après paiement de ce minimum, le BDN demande aux
camarades de reprendre les activités comme on le faisait
habituellement puisque les CP sont toujours en situation de
classe et le contrat de performance ne saurait être mis en
application qu'après la formation des CP.
Camarades salut !
Le BDN SYNACOPES-GTFP. »
On peut dire que ce communiqué du Bureau directeur suivi
d’action, grève sur le tas des Conseillers Pédagogiques de
l’Enseignement Secondaire révèle qu’il y a des arriérés de
travailleurs non payés par Talon.
Bravo aux Conseillers pédagogiques !
Abla Adan
Audition du journaliste Virgile Ahouansè à la HAAC
INTIMIDATION POUR ETOUFFER LA LIBERTE
D’EXPRESSION ET DE PRESSE.
est du moins ce qu’on peut déduire des débats de la
plénière des conseillers de la HAAC ce jeudi 26
Novembre 2020. En effet, le journaliste Virgile
Ahouansè est passé à l’instruction devant la Commission de
Carte, d’Ethique et de Déontologie (Présidé par Me. Bastien
Salami) puis à l’audience publique devant la plénière de la Haute
Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) à son
siège à Cotonou. Il est assisté pour la circonstance de Me.
Baparapé, Président de l’ODHP.
Déjà, le matin à 08 heures, l’appel de l’ODHP au peuple à soutenir
le journaliste faisait son effet : Des jeunes de l’UNSEB ainsi que
des personnalités et représentants de partis politiques de
l’opposition et de syndicats notamment de la Confédération
Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB) étaient sur les lieux
pour soutenir le journaliste. Ses parents étaient de la partie. Il
faut les en féliciter. Les militants et les responsables de l’ODHP,
la Présidente du Comité de Soutien aux Détenus et Exilés
Politiques, Mme Françoise Sossou-Holonou et ses collaborateurs
dont ceux de la Diaspora, etc. Malgré les manœuvres pour les en
empêcher, tous ces gens sont venus et beaucoup sont restés
jusqu’à la fin de l’audience publique officielle pour soutenir le
journaliste.
Que retenir après l’audience publique ?
La Haac a congédié comme de coutume, le journaliste, son
conseiller et ses soutiens pour délibérer et notifié sa décision au
journaliste par un courrier. Que décidera-t-elle ? On ne saurait le
dire.
Toutefois, de l’audition et des débats entre les conseillers de la
HAAC, on peut constater que la Haac a agi sur ordre de
l’extérieur. En effet c’est au cours même de l’émission incriminée
que Me. Jacques Migan, ancien bâtonnier a téléphoné au
journaliste pour dire que son invitée disait des contre-vérités et
tenait des propos graves… Plus tard, la lettre d’interpellation du
journaliste ajoutera « propos diffamatoires et attentatoires à
l’unité nationale et à la paix sociales ». Me. Migan insinuera
même que le journaliste tombe sur le coup du code du
numérique en son article 8, etc. On voit bien là, les indications
pour réprimer arbitrairement la liberté d’expression et le
journaliste.
Dans leur réquisitoire, le Président de la Hacc, Monsieur Moretti
et tous les conseillers qui sont intervenus reconnaissent les
compétences du journaliste. Ce qu’on lui reproche par contre,
c’est de n’avoir pas demandé à l’invitée si elle a les preuves de
ce qu’elle avance ou si elle peut soutenir un débat contradictoire.
On lui reproche d’animer un organe en ligne sans autorisation de
la Haac. Puis, on lui prodigue des conseils à ne plus manquer de
professionnalisme. Le journaliste a pris acte des conseils et
promis en tenir compte à l’avenir.
On peut noter que le Président de la HAAC et ses collègues se
défendent d’être indépendants, mais les faits les accablent. Ce
que Me. Baparapé relèvera en insistant d’abord pour dire qu’il
demande aux conseillers de la HAAC d’éviter d’étouffer la liberté
d’expression et de presse. Car, pourquoi Me. Migan, s’il estime
qu’il y a diffamation et tutti quanti, pourquoi ne demande-t-il pas
un droit de réponse ? Et pourquoi ne demande-t-il pas non plus
un débat contradictoire avec l’invitée ? Or, les faits évoqués sont
réels, vérifiables et palpables. Peut-on nier que dame Prudence
Amoussou a été tuée par balle et que son corps est encore à la
morgue ? Pourquoi Me. Migan et les pourfendeurs de la
Présidente du Comité ne relève pas qu’elle a dit que par l’acte de
pardon le Chef de l’Etat s’est montré un grand homme. Et alors,
ne doit-on pas demander réparation pour les préjudices subis ?
Et puis, dira Me. Baparapé, en tant qu’avocat, ‘’j’ai eu moult
difficultés avec les geôliers pour rencontrer mes clients et les
détenus en question. Et j’ai dû insister pour leur demander de
faciliter les visites aux parents, amis et institutions qui souhaitent
voir les détenus politiques.’’
Il a dit avoir constaté que le Président de la Hacc, Monsieur
Moretti et ses collègues ont prodigué de sages conseils au
journaliste et qu’il espère qu’ils s’en tiendront là. Et que de
toutes les façons, l’ODHP et ses institutions veillent et ne
laisseront pas passer les mesures tendant à bâillonner la presse,
les journalistes et les libertés d’expression et d’opinion.
TOUS DEBOUT CONTRE LE BAILLONNEMENT DES LIBERTES
Cotonou, le 26 Novembre 2020
Le Bureau Exécutif National.
Maradona, idole de toute une nation
iego Maradona a connu l’une des plus belles idylles qu’un
joueur puisse connaitre avec sa sélection nationale. Il
reste et demeure l’une des plus grandes légendes
installées au panthéon de ce sport. L’icône du foot argentin s’en
est allé au cours de la semaine. On vient de perdre l’un des
monuments de notre histoire contemporaine. Avant la
comparaison Ronaldo-Messi , qui elle, voit s’affronter les deux
immenses stars de la génération actuelle, il y a eu la comparaison
ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS
DE L’HOMME ET DES PEUPLES (ODHP)
2005 / 0061 / DEP - ATL -LITT / SG / SAG – Assoc-JORB N°²4 du 15 février
2005
08 BP 1114 Cotonou (Rép. du Bénin) ;Tél : (229) 21 03 23 98 /97 26 36
20 /97 68 49 31
C’
D
LA FLAMME N°377 27 novembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
entre Pelé et Maradona qui ont pourtant évolué à deux ( 2 )
époques différentes. On se souvient de la fameuse main au
mondial de 1986 d’el pibe de oro (le gamin en or) qu’il a, luimême baptisé la main de Dieu. Mais comme pour faire taire
toutes critiques par rapport à cette action controversée, il réussit
dans le même match une action de classe et d’anthologie digne
des plus grandes prouesses individuelles que seuls les solistes de
son rang peuvent réaliser. Avec l’Argentine, mais aussi avec
Naples où il est érigé au rang de Dieu pour son court passage qui
lui a permis de hisser le club au firmament du football italien.
Maradona n’est plus et le foot a perdu l’un de ses plus dignes
ambassadeurs. Chapeau, l’artiste pour toute l’œuvre accomplie
et que la terre te soit légère.
C. ADANLE
La visité de Patrice Talon à Lokossa
a visité de Patrice Talon à Lokossa a été source de plusieurs
dégâts causés à la population. Ainsi devant le CEG1 Lokossa,
des vendeuses de gâteaux, de fruits et d’essence ont été
vandalisés. Cette horrible scène s’est également observée aux
alentours de la maison du Peuple. En face de la DDEMP, sur la
route de la mosquée vers la place de l’indépendance, entre
autres victimes, on peut citer dame Adjalla Rosine et Hoffo Félix
qui ont vu leurs marchandises vandalisées.
La déclaration ci-après de l’organisation de base du Parti
Communiste du Bénin de Lokossa renseigne davantage sur cette
barbarie observée.
La rédaction
Communes de Lokossa et d’Athiémé (ODB-PCB
D’ATHIEME ET DE LOKOSSA)
Préparation de la visite de officielle de du Président Patrice Talon
à Lokossa : les populations subissent la répression et le calvaire.
Des ateliers des artisans aux abords des rues sauvagement
saccagés et emportés.
Les abris et étalages des vendeurs et vendeuses cassés,
démolies et emportés.
Les vendeurs d’essence poursuivis et dessaisis impitoyablement
de leurs marchandises.
La cour de la mairie de Lokossa, quant à elle devenue le parc
d’évacuation des débris des choses saccagées.
Tel est le tableau cynique de la ville de Lokossa depuis l’annonce
de la visite de Patrice Talon.
Les populations meurtries et révoltées ne cachent guère leurs
sentiments : « Quoi donc ! Talon a répandu la misère partout.
Comme cela ne lui suffit pas, il veut nous achever ; il nous arrache
tel un sorcier les peux de biens qui nous servent de ressources
pour acheter du gari et du sel. Malheur à lui ! Malheur à tous
ceux œuvrent pour son retour… »
Ces actes antipopulaires, ces cris de détresse des populations
signifient une seule chose : Talon est disqualifié pour continuer à
diriger le Bénin.
Œuvrons hardiment pour son renversement révolutionnaire et
l’instauration d’un pouvoir patriotique et de probité.
Lokossa, le 21 novembre 2020
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
ORGANISATION DE BASE DE KLOUEKANME
Tél. : 95 22 48 34
LE PASSAGE DE TALON DANS LE COUFFO, UNE
CAMPAGNE POUR SA REELECTION EN 2021
e 23 novembre 2020 le chef de l’Etat était dans les
communes de Klouékanmè, Toviklin et Lalo puis dans
Aplahoué, Djakotomey et Dogbo le 24 novembre. Cette
étape du département du Couffo fait partie de la tournée
nationale de réédition de compte initié par le président Talon.
Qu’est-ce qu’on peut attendre de cette visite du président de la
république à notre population ?
1-Une mobilisation générale des populations vers les chefs
lieu des communes. Ce qui n’a pas été le cas dans le Couffo, les
masses sont restées indifférentes à cette rencontre. Les
quelques curieux qui ont effectué le déplacement sont tenus à
l’écart, à des dizaines de mètres, derrière les barricades de
cordes. Les dignitaires traditionnels sont restés hors des salles de
réunion et ont suivi le président sur écran géant. Ils ont qualifiés
cette visite de tournée cinéma. Ceux qui ont accès ont été
fouillés, une fois dans la salle tu ne peux plus ressortir ni recevoir
d’appel. C’est du jamais vu. De l’intérieur comme de l’extérieur
les invités sont restés sur leur soif car personne n’a pu lever la
main pour poser le problème de la faim, du manque de voies
d’accès au village, le manque de d’enseignants dans les écoles,
les formations sanitaires etc. Les représentants désignés des
populations n’ont que des éloges du président l’ont appelé à
construire certaines voies à l’avenir.
2-Un compte rendu de son quinquennat sur la résolution
des problèmes du peuple béninois en général et du couffo en
particulier. Ce qui n’est pas le cas chez nous. Lors de sa tournée
nationale, l’étape du COUFFO et plus précisément à klouékanmè
a consisté à expliquer la compréhension que les béninois doivent
avoir de l’expression « il faut serrer les ceintures ». Dans son
explication, le chef de l’Etat a montré que les salariés ont
régulièrement les salaires, les artisans ne sont pas empêcher
dans leur production, les paysans sont libres de produire…
seulement il demande à chacun de dépenser ce qu’il gagne.
Talon a oublié que, sous son règne, le salarié est obligé de
dépenser 250F pour un forfait internet de 200 Mo au lieu de 100F
par le passé, le couturier est appelé à payer 10000F de patente
par machine à coudre au lieu de 3500F, le soudeur de 5000F à
10000F voire plus, les taxes des postes de pesage et de péage ont
doublé entrainant la hausse des frais de voyage. Il faut débourser
4000F pour les frais de taxi aller de klouékanmè ou d’Azovè pour
Cotonou au lieu de 2500F. Tout ça, sans une augmentation des
salaires des fonctionnaires depuis 2016.
3-A un bilan sur les réalisations des infrastructures
sociocommunautaire surtout dans le domaine de l’eau potable
et d’accès des populations à l’électricité. Puisque rien de tout ça
n’a pas été fait dans tout le COUFFO, le président a reconnu que
le département n’a pas bénéficié des avantages du projet
asphaltage phase 1 du PAG mais que la phase 2 prendra en
compte le département.
Ce que nous pouvons retenir dans le COUFFO, le président
TALON est venu solliciter un second mandat. Les réhabilitations
des voies, l’accès à l’eau potable et autre sont renvoyés en 2022.
ODB/PCB/COUFFO
L
L
LA FLAMME N°377 27 novembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin (UNSEB)
Section Universitaire d’Abomey-Calavi
01BP1012Cotonou, Tél: 90259108-95662209-61709741 Email:Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.; Enregistré au MISAT
sous le N°94/168/MISAT/DAI/ASSOC du 05/10/94
La grève des 24 et 25 novembre 2020 : Halte à
l’escamotage des revendications par les traitres !
amarades étudiants du campus de l’UAC et des centres
affiliés. Nous venons de boucler la deuxième semaine de
notre grève de 48 heures. Votre organisation UNSEB-UAC
sous la direction de son Président Samuel KLOTOE vous adresse
ses vives félicitations pour l’esprit de discipline observée. Faut-il
le rappeler, notre mouvement de cette semaine, c’est-à-dire des
24 et 25 novembre 2020 a amorcé un nouveau tournant qui exige
la vigilance et l’état de veille permanant.
En effet, après notre première semaine de grève, nous avons
constaté qu’une autre organisation estudiantine notamment la
Fédération Nationale des Etudiants du Béni (FNEB) a rejoint le
mouvement. Cet élargissement du mouvement vient légitimer la
justesse des causes pour lesquelles nous sommes rentrés en
lutte depuis le 17 novembre 2020. De fait, votre organisation
(UNSEB-UAC) se félicite d’être la locomotive de ce grand
mouvement dont le cercle ne cesse de s’élargir. Cependant, elle
voudrait convier l’ensemble de la communauté estudiantine à la
vigilance contre les pratiques d’escamotage et de sabotage qui
se dessinent contre les légitimes revendications pour lesquelles
la lutte a été engagée. Car, nous avons été informés que dans
l’après-midi de la journée du 24 novembre, les autorités
ministérielles et celles rectorales ont tenu une réunion avec des
représentants d’étudiants sans associer notre organisation qui a
été la première à introduire sa motion de grève. Jusqu’à l’heure
actuelle, ni les soi-disant représentants d’étudiants, ni les
autorités, personne n’a rendu public un rapport pour éclairer
l’opinion sur ce qui a été dit au cours de cette réunion. Aussi,
nous est-il revenus de constater que dans l’après-midi de la
journée du mercredi 25 novembre, le Directeur Adjoint de
Cabine (DC) du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique Monsieur Josué AZANDEGBE s’était
rendu sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi et a tenu une
séance d’échange avec un groupe d’étudiants sous conduite de
Venceslas AKAKPO, Président de la FNEB. Au terme de leurs
échanges, le DC a remis une enveloppe de 40 milles francs aux
membres du groupe pour, dit-il, avoir contribué à leur
« rafraîchissement ». L’on se demande alors, depuis quand des
autorités commencent à encourager les grèves engagées contre
leur gouvernance. Est-ce pour le triomphe des revendications
que les étudiants agitent contre le gouvernement de Patrice
Talon que le DC du MESRS vient encourager les étudiants
grévistes ? La question reste alors posée !
De toutes les façons, ces genres de pratiques révèlent la
corruption douce et ont pour seul objectif l’escamotage et le
sabotage de la lutte.
Par conséquent, la Direction de l’UNSEB-UAC appelle la
communauté estudiantine à la vigilance pour faire échec aux
traitres du mouvement étudiant et pour le triomphe des
légitimes revendications.
Par ailleurs, nous dénonçons avec véhémence le déploiement
des forces policières aux entrées principales du campus de l’UAC
le mardi 24 novembre 2020. Non à la violation des franchises
universitaire !
La lutte continue !
Abomey-Calavi, le 26 novembre 2020.
Pour le BEU/UNSEB-UAC,
Le Président
Samuel KLOTOE.
Correspondance d’ Allada
1- Les conditions de vie et de travail à l’hôpital de
zone d’Allada
Les toilettes sont très vétustes, les gardes malades
font leurs besoins un peu partout. Il n’y a qu’un seul
WC dans l’administration dans le bureau du
coordonnateur et c’est ça que tous les travailleurs
utilisent dans la maison.
Les travailleurs sont sans salaires depuis juillet 2020
alors que l’hôpital leur devait un mois et demi de
salaire pour l’année 2019.
Le nombre du personnel est réduit et une seule
personne qui fait le travail de deux personnes. Parce
que Talon s’apprête à venir dans la maison, les
responsables sont en train de rendre un peu propre
l’hôpital.
Les chefs service perçoivent régulièrement leur salaire
à partir de 19 de chaque mois.
Plus de versement à la CNSS pour les travailleurs alors
qu’on leur prélève cela.
HOUNSOU H.
Election professionnelle au Bénin, COGECAR-Bénin
Déterminé à faire gagner la CSTB
C
LA FLAMME N°377 27 novembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
ELECTION PRESIDENTIELLE AMERICAINE :
POUR LE QUATRIEME ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE
FIDEL CASTRO
l y a quatre ans, le 25 novembre 2016 s’éteignait, le grand
dirigeant cubain Fidel Castro. La disparition de ce grand
révolutionnaire a été une perte immense, non seulement
pour le peuple cubain mais pour les peuples du monde et surtout
d’Afrique.
En effet, tandis que dans les années 1950, Cuba ployait
sous la dictature impitoyable de Fulgencio BATISTA, Fidel Castro
se mit à la tête d’un groupe de jeunes patriotes révolutionnaires,
qui allèrent à son assaut et la renversèrent en 1959 avec le
soutien de tout le peuple cubain. Cette révolution eut un impact
très important à travers le monde. En effet, en quelques années,
le régime instauré par Fidel Castro a éradiqué l’analphabétisme,
et doté le pays d’une médecine avancée qui fait la fierté de toute
l’Amérique Latine et de tous les pays opprimés du monde.
Aujourd’hui, les organismes internationaux spécialisés
reconnaissent que Cuba a les systèmes d’éducation et de santé
parmi les plus avancés au monde. Ces réalisations sont d’autant
plus importantes que le pays subit depuis le début de la
révolution, un blocus criminel de la part de l’impérialisme
américain qui ne tolère pas qu’un petit pays comme Cuba puisse
lui tenir tête à 150 kilomètres de ses côtes. La dernière
manifestation de ce blocus est l’interdiction depuis le 23
novembre 2020 de l’envoi d’argent par Western Union depuis les
USA à Cuba.
Cette révolution eut un grand impact en Amérique Latine,
en Afrique et dans tous pays dominés. En Afrique, Cuba apporta
son soutien indéfectible à tous les mouvements de libération des
colonies françaises et portugaises mais surtout contre les
régimes racistes d’Afrique Australe. Il faut rappeler ici la
contribution décisive des troupes cubaines dans la bataille de
Cuito Cuanavale en Angola où la victoire sur les troupes racistes
d’Afrique du Sud a sonné le glas du système de l’apartheid.
Comme on le sait, les grands hommes ne meurent jamais.
En ce quatrième anniversaire de la disparition de ce grand
combattant, nous saluons sa mémoire et sa grande contribution
à la lutte pour la libération des peuples de la domination
impérialiste.
Agbozo
CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)
PCB, CDP, PSD-Bélier, CSTB, FESYNTRA-Finances, INIREF, UNSEB, UNAPEEB, ANADEC, ODHP,
CCUMAB, CPCM, MFLPP
Tél : 97 98 35 65/ 96 32 47 09/ 95 28 42 01
LE PRESIDENT EMMANUEL MACRON SE TROMPE
D’EPOQUE !
ans une longue interview accordée à l’Elysée aux
Journalistes Benjamin ROGER et Marwane BEN YAMED
de Jeune Afrique (JA) le 16 Novembre 2020, le Président
français Emmanuel MACRON appelle à une « reconsidération des
Relations France-Afrique »
A ce propos, le Président français a abordé plusieurs aspects des
relations entre la France et l’Afrique. Nous citerons certains
sujets abordés par lui tels que : « la restitution du patrimoine ; la
lutte anti-terroriste dans le Sahel ; les troisièmes mandats de
Ouattara et de Condé, le cas Soro ; les relations avec Paul Kagamé
ou la colonisation ; le franc CFA etc.».
« J’ai lancé plusieurs chantiers. Le premier était un tabou : la
restitution du patrimoine. Le deuxième était la fin du franc
CFA…», déclare-t-il. Mais les propos qui font la synthèse de la
politique française à l’égard de l’Afrique s’expriment ainsi qu’il
suit :
A propos du sentiment anti-français, il déclare :
« Mais il y a également une stratégie à l’œuvre, menée par des
dirigeants africains mais surtout par des puissances étrangères
comme la Russie ou la Turquie qui jouent sur le ressentiment
postcolonial. Il ne faut pas être naïf sur ce sujet : beaucoup de
ceux qui donnent de la voix, qui font des vidéos, qui sont présents
dans les médias francophones sont stipendiés par la Russie ou la
Turquie. Je pense qu’entre la France et l’Afrique, ce doit être une
histoire d’amour. Notre pays a été présent sur le continent à la
fois à travers le commerce triangulaire, des conflits dès le début
du XIX ème siècle, puis des guerres coloniales. Cette histoire est
là. Nous en sommes des héritiers. En avons-nous été des acteurs ?
Non. …Mais j’ai toujours eu un discours de vérité pleinement
assumé à l’égard de cette histoire. Partout où la France a été
présente elle s’est mêlée… Pour construire une relation apaisée
avec les nouvelles générations, il faut n’avoir aucun tabou. Les
tabous nourrissent une forme de paranoïa et un ressentiment
très fort contre la France. Aujourd’hui il y a des régimes étrangers
et des projets politico-religieux qui utilisent le fait colonial comme
un des leviers contre la France y compris au sein des générations
qui n’ont jamais connu le colonialisme. Il nous faut regarder cette
période de l’histoire en face, de manière décomplexée mais avec
un souci de vérité pour ne pas donner du grain à moudre à ces
gens… Si l’on veut changer le regard de l’Afrique sur la France, si
l’on veut réussir économiquement, culturellement en Afrique,
continent qui est pour moi notre avenir, nos diasporas sont une
chance. C’est une réalité …La France a une part d’Afrique en elle.
Nos destins sont liés.»
Voilà un peu la synthèse de la « nouvelle politique » que
MACRON entend nouer avec l’Afrique.
Tout cela peut se résumer en ces points :
1°-.La France et l’Afrique, c’est une histoire d’amour ; La France
a une part d’Afrique en elle. Nos destins sont liés. Certes, il y a eu
l’histoire (traite négrière, colonialisme, etc). Mais nous n’en
sommes pas des acteurs et c’est du passé.
2°- Des Puissances étrangères, telles que la Russie et la Turquie
entretiennent le sentiment anti-français en Afrique.
3°-Pour changer cette donne, il faut seulement deux choses : la
première : « il faut regarder cette période de l’histoire en face,
de manière décomplexée mais avec un souci de vérité » ; la
deuxième, nous servir de « nos diasporas » qui « sont une
chance ».
Comprenez « Tout est bien dans le meilleur des mondes entre la
France et l’Afrique ; c’est l’amour parfait ; les trouble-fêtes ce
sont la Russie et la Turquie ; et comme solution, « nous appuyer
sur nos diasporas » entendez les Lionel ZINSOU et autres
THIAM ».
Tous ces propos sont colonialistes, insultants pour les peuples
africains et, à la limite racistes.
I- Les rapports entre la France et l’Afrique « ce doit être
une histoire d’amour ».
Drôle d’histoire d’amour en effet consistant en les crimes de
masses que sont :
1°-Madagascar : 27 mars 1947 : Révolte de Madagascar.: Bilan
officiel 89.000 morts rien qu’en 20 mois tués par les troupes
colonialistes françaises. 2°-Massacres de Sétif, Guelma et
Kherrata dans le Constantinois algérien 8 mai 1945: Bilan de
I
D
LA FLAMME N°377 27 novembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 10
nationalistes algériens tués 45000 morts. - Guerre d’Algérie de
1954- 1962 : Bilan officiel : plus de 250.000 hommes ; 4°- Guerre
du Cameroun (1955- 1962) contre l’UPC. Bilan : 400.000
personnes tuées par les troupes françaises. Un vrai génocide. Les
nationalistes Moumié, Ruben Um Nyobe, Wandié, tués.
Pour tout cela l’on peut dire que c’est du passé et on prend acte
du fait que Macron reconnait la colonisation comme crime
contre l’Humanité ?
Mais les crimes postcoloniaux commis et en voie de commission
aujourd’hui, qu’en est –il ?
1°- Génocide rwandais : Bilan 800.000 morts ; 2° Guerre du
Congo-Brazzaville (1998) : 25 000 morts ; 3°- Guerre du Biafra :
bilan plus de 1 million de morts ; 4°-Guerre de Libye :
Officiellement au moins 50.000 tués ; guerre de Côte d’Ivoire :
officiellement 3000 morts avec support actif de la France ;
Actuellement les guerres en cours en Afrique avec des milliers de
morts dont la plupart ont pour auteurs occultes ou ouverts la
France telles les guerres au Mali, Burkina Faso, Niger, Cameroun,
Centrafrique, guerre au Nord du Nigeria etc. n’ont pas encore
livré le décompte macabre des morts qui en sortiront.
II- A propos du « sentiment anti-français, grandissant en
Afrique », des propos insultants pour les peuples
d’Afrique et à la limite racistes.
Tous les crimes que commettent les impérialistes français en
Afrique tels que :
- la confiscation de la monnaie CFA, fruit du travail des
producteurs africains à la Banque de France, et qui
rapportent des centaines de milliards de dollars à la France
par an, alors que s’accroissent en Afrique la misère, le
chômage, les maladies diverses et les morts quotidiennes
qu’occasionne cette politique.
- Les assassinats tels celui de Olympio, de Sankara, etc.
- Les crimes de masses au Congo, au Rwanda, en Côte
d’ivoire par les troupes françaises stationnées sur notre
continent ;
- Le soutien sous toutes les formes aux présidents
dictateurs africains, gouverneurs à peau noire.
Tout cela, les Africains eux-mêmes ne peuvent, par eux-mêmes,
les percevoir et se révolter. Etant trop bêtes dénués de réflexion,
donc des sous-hommes ! On y voit l’action des Puissances
étrangères en l’occurrence ici la Russie et la Turquie. Deux
Puissances par hasard blanches !
Or, pendant longtemps, du lendemain des simagrées
d’indépendance de 1960, jusqu’à l’agression contre Kadhafi et la
Lybie en 2011, en dehors des cénacles restreints de groupes antiimpérialistes et patriotiques, les vues sur les crimes français en
Afrique étaient camouflées sous des langages mensongers
d’amitié, et n’étaient donc pas connues clairement par le peuple
et particulièrement, la jeunesse.
La perception aujourd’hui par le peuple et en particulier par la
jeunesse, de l’ampleur de ces crimes qui se perpètrent au
quotidien, explique la révolte populaire anti-française et que l’on
qualifie sous l’expression de « sentiment anti-français », qui en
réalité est un sentiment anti-impérialiste français et non contre
le peuple français.
Or, que propose le Président français pour changer les choses ?
il faut seulement deux choses : la première « il faut regarder
cette période de l’histoire en face, de manière décomplexée mais
avec un souci de vérité » ; la deuxième, nous servir de « nos
diasporas » qui « sont une chance ». Si ces propos ne venaient
pas de la bouche du Président français, on penserait simplement
à une plaisanterie. C’est dire l’absence de nouvelle proposition
que cela signifie.
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