EDITORIAL

L’affirmation du camp du patriotisme

Le 09 janvier 2021 a connu la proclamation de l’Alliance Pour
la Patrie (A.P.P). Les initiateurs, dans leurs déclarations et
résolutions ont indiqué l’orientation et les objectifs de
façon claire : « Nous, Démocrates Patriotes, représentant des
Béninois tant de l’Intérieur que de la Diaspora, déterminés,
contre vents et marées, à arracher notre chère Patrie des griffes
du néo-colonialisme décadent, du sous-développement et de la
pauvreté organisés, et à édifier un Bénin maîtrisant ses
ressources, un Bénin démocratique, développé et épanoui, réunis
ce jour 07 janvier 2021, Décidons d’œuvrer à la mise en place d’un
Gouvernement Patriotique, Démocratique et de Probité en vue de
l’édification d’une République Indépendante et Démocratique. »
Toutes les femmes et tous les hommes qui veulent d’un Bénin
développé et épanoui ont désormais un camp : l’APP. Les
combats pour le renversement de la dictature autocratique de
Talon et pour sortir du pacte colonial, conditions pour une
démocratie véritable et pour le développement du pays au profit
du peuple, ont désormais un cadre épanouissant. Le rêve d’un
Bénin, prenant et mettant en œuvre ses ressources et moyens,
langues, monnaie, institutions ancrées dans ses cultures, avec
des patriotes au pouvoir, a pris forme. On assiste ainsi à la
concrétisation et à l’illustration au Bénin de l’élan actuel de toute
l’humanité, de cette révolution culturelle à l’échelle mondiale,
qui rejette l’étouffement de tout être, de tout pays sous le genou
d’un autre.
Par les combats, le rêve prendra corps dans une révolution
sociale qui instaurera un Gouvernement Patriotique et de
Probité sur les ruines du pouvoir décadent de Patrice Talon, et la
défaite des hauts bourgeois défenseurs du pacte colonial.
La Rédaction.


Cérémonie officielle de proclamation de l’Alliance Pour la
Patrie (APP) : Naissance d’une grande alliance Patriotique
et Démocratique.
e samedi 09 janvier 2021 a eu lieu à Cotonou la cérémonie
solennelle de proclamation de l’Alliance Pour la Patrie
(APP). C’était dans la grande salle de conférence du
CODIAM. L’événement était attendu puisque annoncé depuis le
29 Juillet 2020 par un appel de la Convention Patriotique des
Forces de Gauche (CPFG). Le point 4 de l’Appel invitait à « un
engagement républicain et patriotique à œuvrer au
renversement révolutionnaire de l’Autocratie, à l’instauration
d’un Gouvernement Patriotique et de Probité en vue de réunir
les Etats généraux pour la réorientation du modèle économique
et politique de notre chère patrie, le Bénin ». Depuis lors, les
préparatifs avaient commencé avec les consultations tant au
Bénin qu’à l’extérieur pour sa faisabilité. L’appel a donc été
entendu et son couronnement est cette cérémonie de
proclamation effective de l’APP. Elle est précédée par la
Conférence constitutive qui a eu lieu le 7 Janvier et sanctionnée
par les documents fondamentaux présentés à cette
proclamation à la face du monde entier.
Le film du déroulement de cette cérémonie présente les scènes
de délégations venant par groupe et fières d’être là. Les uns et
les autres se congratulant ou se formulant les vœux de nouvel
an. Toutes les régions du pays étaient représentées, que ce soit
le Sud, le Centre ou le Nord, ou l’Est et l’Ouest. Toutes les
couches sociales également : jeunes gens et jeunes filles,
scolaires, étudiants, artisans, paysans, travailleurs salariés,
femmes des marchés, intellectuels de tout rang, médecins,
agronomes, ingénieurs, opérateurs économiques, etc. Des non
invités, des personnalités mordues de sympathie pour
l’évènement ont fait le déplacement pour ne pas se faire conter
cet acte politique exceptionnel sous le ciel de l’autocratie. Au
total, une grande mobilisation pour la proclamation de l’Alliance
Pour la Patrie qui marque un tournant certain dans la vie
politique de notre pays et qui fera date dans l’histoire des luttes
pour l’émancipation des peuples.
La salle était décorée des banderoles de l’APP aux mots d’ordre
comme « En avant pour une gouvernance patriotique et de
probité », « A bas la dictature autocratique de Talon, pour les
Libertés Politiques Complètes et les Libertés de Produire de
notre Peuple ! », « Pour la Souveraineté Politique, Culturelle,
Monétaire et Economique du Bénin ! », etc.
L’Aube nouvelle ouvre la séance aux environs de 15h05min
après l’annonce du déroulement par l’imprésario Damien
DEGBE. Lorsqu’il lui donne la parole, le Pr. Noudjènoumè, après
avoir souhaité la bienvenue et dit ses vœux à l’auguste auditoire,
fait observer une minute de silence en mémoire de Goras
Gaglozoun, membre fondateur de la CPFG.
Le clou de la cérémonie de proclamation sera marqué par la
présentation des documents fondamentaux adoptés par la
Conférence constitutive : Le Manifeste, la Déclaration politique,
la Structuration, la Résolution générale ainsi que celles
particulières.
L
L
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Il y a eu, après cela,
quelques interventions
tant à l’intérieur de la
salle qu’à Paris et au
Canada. Ainsi tour à tour
la parole est donnée à
Nestor GUEDENON
(Cotonou), Inoussa
DANGOU (Cotonou),
Rigobert Komlan
MISSINHOUN (Paris),
Thérèse WAOUNWA
(Cotonou), Koffi ABLOH
(Canada), Samuel KLOTOE (Cotonou) et Frédéric PRODJINONTO
(Cotonou). Chacun d’eux a, de vive voix, exprimé sa pleine
satisfaction. C’était si émouvant, si exaltant que Justin
Ahanhanzo qui n’était pas prévu a tout fait pour prendre la
parole, afin d’exprimer le fort sentiment que l’espoir de sa
génération en la libération de notre pays afin qu’il recouvre sa
souveraineté entière mais aussi et surtout linguistique et
culturelle intégrant la pharmacopée renait avec la certitude d’y
arriver. Ils ont tous insisté sur la nécessité de mobiliser le peuple
Béninois autour de l’APP en vue de la réalisation des objectifs
fixés. A la fin des interventions, il a été procédé à la proclamation
de la Direction Exécutive dont le Professeur Philippe
NOUDJENOUME présidera les destinées. Les participants ont
reçu les mots de clôture du Président Philippe NOUDJENOUME
accompagnés de l’Hymne National en langue nationale Fongbé.
C’est dans cette ambiance chaleureuse et de passion patriotique
pour aller au front que la cérémonie a pris fin.
Fulbert GANTCHIDE
Reporter de ‘’La Flamme’’
ALLIANCE POUR LA PATRIE (APP)
01BP 2582 Cotonou, recette principale. Rép. du Bénin ;
Tel : (+229) 61 92 63 84 / 66 16 01 69
e-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ; Site web: app-benin.org
Facebook : Alliance Pour la Patrie - APP
DECLARATION DE PROCLAMATION DE L’ALLIANCE POUR
LA PATRIE
Béninoises et Béninois tant de l’intérieur que de la
diaspora !
Démocrates et Patriotes de par le monde !
1°- Le 06 avril 2016, le Président Patrice Talon accédait à la
magistrature suprême de notre Etat, le Bénin. Bien vite et à pas
de charge, au plan économique, il transforma par des lois et
règlements, tout le patrimoine national en une propriété quasi
privée où tous les secteurs productifs sont accaparés par Talon
et son groupe, à travers des privatisations sauvages des
entreprises publiques, des marchés de gré à gré illégaux, des
emprunts obligataires par fournée effectués dans l’opacité
totale, etc. Il prit à cet effet des mesures législatives et
réglementaires pour légaliser ce pillage et hold-up jamais réalisé
dans notre pays.
Au plan social, le Président Talon réduisit la population à un
ensemble de producteurs à sa solde, privés de tous les droits
élémentaires (d’association, et de grève) affamés et accablés par
des taxes et impôts divers.
Au plan politique, il a détruit les libertés démocratiques et
instauré un pouvoir despotique de type monarchique avec
comme seul repère le Chef et consacré par une Constitution. Il
verrouille toutes les issues démocratiques pouvant permettre le
déroulement d’une élection transparente et inclusive au Bénin ;
en fait d’élections, ce sont des simagrées pour se donner les
moyens de nommer des soi-disant représentants à divers
niveaux (députés, maires et bientôt, dirigeants syndicaux). Les
prochaines élections présidentielles de mars 2021, n’offrant
aucune possibilité d’alternance face à l’autocrate. Notre pays
est, plus que jamais, plongé dans une situation catastrophique
face à son destin. Il se trouve encore face à une nouvelle
autocratie sans possibilité de l’enlever par voie constitutionnelle.
On dirait un éternel recommencement. Le Bénin est-il frappé par
une malédiction ?
2°- En réalité, la «malédiction » dont est victime notre pays, c’est
celle qui frappe pratiquement tous les pays issus de la
colonisation française : c’est le maintien du Bénin dans les liens
de la colonisation française avec le pacte colonial comme
« Enclos français ». En effet comment pouvez-vous vous
développer lorsque le produit de votre travail est confisqué dans
une banque étrangère sous forme de zone CFA et que toute
votre politique économique est dictée de l’extérieur ? Comment
pouvez-vous vous développer sur la base de l’instruction et donc
d’une école fournissant des connaissances complétement
étrangères à vos réalités ? Comment voulez-vous vous
développer lorsque toute votre consommation est déterminée
par l’extérieur et que vous êtes obligés de consommer ce que
vous ne produisez pas et de produire ce que vous ne consommez
pas ? Enfin comment peut-on se développer lorsque l’on vous
enlève toutes cultures, croyances, valeurs traditionnelles
positives incarnées par nos Dignitaires, nos Rois déchus par la
force militaire de la colonisation et ce en faveur de l’invasion des
cultures, langues, croyances étrangères ? Telle est la
malédiction qu’il faut vaincre.
En fait, les soixante années passées depuis l’indépendance
nominale du Bénin n’ont été que la continuité d’une politique :
celle de la poursuite de la colonisation à travers le pacte
colonial. A travers un Traité secret imposé par la France
coloniale, notre pays le Bénin, demeure un pays de type colonial
(par-delà les turbulences superficielles et de surface), un « Enclos
français », une « Prison française », et notre peuple, un Peuple
prisonnier à domicile. De la sorte, les différents Gouvernements
du Bénin sont des Appareils d’Administration de Prison, le Chef
de l’Etat étant le Régisseur de Prison, assisté des « GardiensChefs » que sont les ministres, le tout descendant au plan local
par les « Chefs-Bâtiments » que sont les Préfets et maires etc. Il
en résulte que la Démocratie dans notre pays est une
Démocratie de prisonnier ; c’est celle compatible avec les
intérêts de la domination française au Bénin et de conservation
du Bénin comme « Enclos français ». Et à chaque échéance
électorale d’importance, l’impérialisme français s’empresse de
susciter de nouveaux « Gouverneurs à peau noire » pour faire le
change et conserver l’essentiel. C’est ce qui s’observe en ce
moment à l’approche de l’échéance électorale prochaine.
3°- La période dite du Renouveau démocratique n’a constitué
qu’une phase de la politique de l’Etat du pacte colonial. Avec une
Constitution, qui tout en consacrant les libertés démocratiques
générales (de réunion, d’association, de manifestation, de grève,
de presse, etc. une trentaine d’articles y sont consacrés)
conquises dans le sang et les larmes au cours de la décennie
1979-1989 et particulièrement le 11 décembre 1989, a en
particulier constitutionnalisé deux éléments rétrogrades
essentiels : l’impunité avec son corollaire le règne de la
corruption, et l’antipatriotisme et ceci au nom de « paix » et de
« tolérance ».
Les deux pouvoirs qui ont marqué le plus cette situation sont
celui de Mathieu Kérékou de 1996 à 2006 et celui de YAYI Boni
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de 2006 à 2016. Pendant cette période, soit 20 ans en effet, la
soumission à la France coloniale a atteint son paroxysme, la
corruption généralisée, les concours frauduleux ont pignon sur
rue, les élections étaient plus que jamais soumises au plus
offrant, celles de 2015 avec les législatives et les communales
notamment ont été les illustrations patentes. Au plan
économique, le renforcement de la mainmise des monopoles
français sur tous les secteurs stratégiques béninois (Port,
Aéroport, Cimenteries, Brasseries, etc.) en plus du maintien de
l’esclavage monétaire du CFA et du contrôle de toute la politique
économique du pays ; au plan éducationnel, le maintien d’un
système colonial complétement inadéquat aux besoins de
développement du Bénin, un système asséchant l’esprit et toute
faculté créatrice du Béninois.
Le pouvoir de Patrice Talon est le produit de la politique du
Renouveau démocratique arrivé à son paroxysme, à sa
putréfaction ultime, et actuel gestionnaire du pacte colonial.
La tâche de l’heure, le premier verrou à sauter, c’est le
renversement de ce pouvoir de dictature autocratique pour
ouvrir la voie à la réalisation de la tâche centrale qui est de
supprimer « l’Enclos français » qu’est encore notre patrie et de
restaurer le pays de Béhanzin, Saka Yérima, Bio Guerra, Kaba.
Cette tâche centrale pouvant se résumer en les cinq exigences
que voici : a) En finir avec le franc CFA et conquérir la
souveraineté monétaire. b) conquérir la souveraineté sur nos
richesses du sol et du sous-sol ainsi que sur nos entreprises
stratégiques ; c) Réorienter l’économie dans le sens de «
Produire ce que nous consommons et consommer ce que nous
produisons » ; d) Rétablir les prérogatives des institutions
traditionnelles fondamentales du pays (Rois et autres autorités
traditionnels) en tant que législateurs, matérialisé par la création
d’une Chambre des Autorités Traditionnelles au Parlement
(chargée d’étudier la conformité des lois votées avec nos
traditions positives) ainsi que d’une Chambre de droit
traditionnel de la base jusqu’à la Cour suprême ; e)- Réaliser
l’alphabétisation générale de la population et l’instruction des
jeunes dans les langues nationales.
4°- Depuis environ deux ans, s’est progressivement produit un
éveil de la conscience patriotique chez un certain nombre de
citoyens désireux d’œuvrer à la libération de notre pays de la
domination coloniale française et l’édification d’un Bénin
épanoui, développé et indépendant. Le contexte international
avec le développement d’un patriotisme africain y a grandement
contribué.
Il est enfin arrivé le temps pour que tous les patriotes béninois
(démocrates, possesseurs ou non de moyens et de projets de
développement) s’unissent, par un pacte patriotique
républicain, en un Conseil National de Gouvernance
Démocratique et Patriotique (CNGDP) autour d’un Programme
de développement rapide et accéléré du pays.
C’est pourquoi répondant à « l’Appel pour une Alliance pour la
Patrie » lancée par la Convention Patriotique des Forces de
Gauche en date du 29 Juillet 2020, en vue de réaliser « une
Gouvernance Démocratique et Patriotique », les Béninois tant de
l’intérieur que de la Diaspora réunis en mondovision (tant à
Cotonou, à Paris qu’en Amérique) mettent sur pied ce jour 07
janvier2021, une Union des patriotes béninois pour sauver la
Patrie, dénommée « ALLIANCE POUR LA PATRIE (APP) » pour
l’instauration dans notre pays d’une gouvernance démocratique,
patriotique et de probité.
5°- Béninoises et Béninois, où que vous vivez ou travaillez,
Démocrates et Patriotes africains et mondiaux, l’Alliance Pour la
Patrie vous appelle à
a- Rejoindre massivement ses rangs, afin d’œuvrer par tous
les moyens légitimes pour sa victoire en y apportant
toutes contributions possibles.
b- Combattre le Pouvoir de la Rupture, actuel Représentant
et Gestionnaire du Pacte colonial sous forme autocratique
et à œuvrer à son renversement révolutionnaire pour
instaurer un Gouvernement Patriotique et de Probité.
c- Combattre tous les autres tenants du système rétrograde
du maintien du Pacte colonial sous diverses facettes.
VIVE LE BENIN DEMOCRATIQUE, EPANOUI, INDEPENDANT ET
DEVELOPPE !
Fait à Cotonou, le 07 janvier 2021.
ADRESSE AUX TRAVAILLEURS ET AU PEUPLE
EXERCEZ PLEINEMENT VOS DROITS DE CONTROLE ET
DE PROTECTION DE L’ARGENT PUBLIC
ravailleurs, Peuple du Bénin
1°- Le Président Patrice Talon lors de sa tournée actuelle
dans le nord du pays a beaucoup parlé de la bonne
gouvernance. De façon particulière, c’est à l’étape de Sinendé le
vendredi 08 janvier 20212 qu’il s’est appesanti le plus sur le sujet
: « Que chacun de nous commence par marcher contre la
mauvaise gouvernance. La façon dont on défend les libertés, on
doit défendre avec la même énergie la bonne gouvernance. On
doit combattre la mal gouvernance. Je vous exhorte à défendre
la démocratie, les libertés et la bonne gouvernance. Ces trois
choses sont indispensables » avec la même énergie » déclare-t-il
(CF. Le Matinal du lundi 11 Janvier 2021). Il poursuit : « Autant
nous ne permettons pas de toucher à nos libertés, autant nous ne
permettrons plus à quelqu’un de saper la bonne gouvernance.
Que nos conclusions soient exclusivement celles-là : notre devoir
est de garantir et de protéger nos biens publics… Nous avons le
devoir de protéger l’argent public ; nous savons défendre les
libertés, mais on ne sait pas défendre le bien public… ».
2°- Cette tirade du Chef de l’Etat, Patrice Talon sur la nécessité
de « défendre la démocratie, les libertés et la bonne
gouvernance », « de défendre les libertés », mais aussi « de
protéger l’argent public » (sic), indique d’une part que la pression
populaire de défense des libertés pèse de plus en plus sur le
dictateur autocrate, et surtout d’autre part, que l’exigence de la
bonne gouvernance, de la probité dans le service de l’Etat et du
peuple face à son pouvoir de prédation, d’opacité totale et de
conflits d’intérêts permanents, fait beaucoup de chemin. Pour
tenter de faire bonne figure, Patrice Talon reprend ces mots.
3°- Mais nous savons tous, et depuis longtemps, que les deux
obstacles majeurs au développement de ce pays, les deux rocs
qui bouchent le tunnel du développement de notre chère patrie
le Bénin, et qui permettent le pillage de nos ressources, sont la
domination coloniale française incarnée par le pacte colonial et
la mauvaise gouvernance. Avec le pacte colonial, par le biais du
franc CFA, comme l’a si bien dit le Directeur des Services
Législatifs, OGAN Yves, sur 100 francs gagnés par notre travail, la
France ponctionne 80 francs et les 20 francs restants sont encore
pillés par les bureaucrates au pouvoir. La corruption généralisée
et le pillage des ressources publiques, les vols crapuleux des
deniers publics, sont un serpent de mer qui marque la vie
politique et économique de notre pays depuis 1960 et
déterminent les conditions misérables de nos populations.
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.la-flamme.org
T
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Les privations de libertés au peuple, l’imposition de lois
liberticides et de constitutions autocratiques, les répressions des
travailleurs, de la jeunesse et
du peuple de la part des
pouvoirs qui se sont succédé
ont fondamentalement pour
objectifs de défendre le pillage
par le pacte colonial et la
mauvaise gouvernance. Les
travailleurs et l’ensemble du
peuple ont toujours marché
autant contre les violations des libertés que contre le pillage de
nos ressources ; mais ce sont les différents gouvernements qui
les ont toujours réprimés dans cette lutte.
4°- Tout le mouvement populaire de 1989 qui s’est développé
contre le pouvoir despotique et corrompu de Kérékou-PRPB a
mis en avant, outre la lutte pour les libertés, la lutte contre la
corruption avec le mot d’ordre de « Contrôle populaire de la
gestion du bien public», et « faire rendre gorge aux pilleurs du
bien public ». La Constitution du 11 décembre 1990, au lieu de
consacrer cette exigence populaire, a au contraire renforcé la
corruption en constitutionnalisant l’impunité au nom de la
« tolérance » et de la « paix » ; le criminel Kérékou en ayant été
le premier bénéficiaire à travers une loi portant immunité
personnelle.
5°- Nous savons aujourd’hui tout ce que ces situations ont causé
comme tort aux travailleurs et au peuple du Bénin pendant les
trente dernières années du Régime dit de Renouveau
démocratique. Avec le renforcement de la soumission à la France
coloniale, la corruption a atteint son paroxysme avec les
élections soumises au plus offrant, où les plus grands délinquants
de la République sont (nantis de l’argent volé au peuple) revêtus
de manteau « d’honorables » ou de « maires » avec écharpe de
nos cités. C’est cette corruption marquant la puissance d’argent
qui a permis l’arrivée au pouvoir du Président Talon, étant un
produit du système, comme il l’a lui-même reconnu. Et l’on sait
que les travailleurs et le peuple dans son ensemble n’ont jamais
arrêté leur combat contre ce fléau, l’une des sources de
l’appauvrissement et de la faim dans notre pays.
Travailleurs, Peuple du Bénin,
6°- La déclaration faite à Sinendé par Patrice Talon, sans rentrer
dans les considérations de ses motivations propres, est le signe
que l’idée de la probité, de la bonne gouvernance, avec les luttes
populaires, fait beaucoup de chemin au Bénin.
Voilà pourquoi, à partir de cet instant, le Parti Communiste du
Bénin demande à tous et à toutes, travailleurs de nos
administrations et entreprises publiques, tous agents publics où
qu’ils se trouvent, tous les citoyens de nos villes et communes de
se lever pour dénoncer toutes les formes de mal gouvernance
dont ils auraient connaissance ; qu’ils se lèvent pour marcher
contre les pilleurs des biens publics, contre tous les accapareurs
de la chose publique.
Levez-vous pour défendre les libertés et vos droits !
Levez-vous pour défendre le bien public !
Levez-vous pour protéger l’argent public !
Cotonou, le 12 Janvier 2021
Le Parti Communiste du Bénin
Léon ADJAKPA : Hommages à un grand militant disparu
e vendredi 08 janvier 2021, le Parti Communiste du Bénin
(PCB) a rendu hommage à Léon Adjakpa, un militant
intrépide et membre de la Direction du parti, décédé le 08
janvier 2020.
Pourquoi c’est un an après sa disparition que le PCB rend
hommage à un de ses Chefs ? C’est qu’entre temps, Léon
Adjakpa est devenu roi ; il est intronisé sous le nom de Oba Oké
(roi de Tré, son village natal). Et en raison des rites relatifs à la
disparition des intellectuels traditionnels, il n’a pas été possible
de lui rendre hommage en ce moment-là. Sacrifiant à ses propres
traditions, le Parti devait honorer la mémoire de ce militant et
Chef. Chose faite ce vendredi 08 Janvier 2021 dans la soirée.
La cérémonie d’hommages a eu lieu au siège du PCB, en présence
de la famille biologique de Léon, de son épouse et de leurs
enfants ainsi que de ses amis. Les jeunes de l’Union de la
Jeunesse Communiste (UJCB) ont marqué leur participation par
une mobilisation remarquable. A l’ouverture de la soirée,
l’assistance a été accueillie aux sonorités traditionnelles de
Dassa. Toute la cérémonie sera entrecoupée de séquences de
l’Internationale et d’autres chansons révolutionnaires
marquantes. Telle a été l’atmosphère dans laquelle les
témoignages vivants, émouvants et poignants ont été délivrés
sur la vie exemplaire du parent généreux et attentif, du militant
intrépide, du Chef émérite ; et surtout de l’organisateur
méticuleux qui force l’admiration qu’a été Léon Adjakpa. En
effet, le disparu a été membre de la première direction de
l’Union de la jeunesse communiste puis du Comité Central du
parti. C’est le 1er Secrétaire actuel de la Jeunesse Communiste,
André ASSE qui a lancé la cérémonie d’hommages. Il a rappelé
les objectifs. Il a rappelé ce pourquoi Léon se battait : les libertés
pour la jeunesse et le peuple, l’instruction dans les langues
maternelles, l’emploi pour elle, la souveraineté politique et
économique par le décrochage du Franc CFA et de l’enclos
français. Un intermède musical révolutionnaire a suivi avant les
témoignages.
Chacun des témoignages a fait ressortir des aspects particuliers
de la vie de Léon qui fut un militant des premières heures du PCB,
sans oublier son dévouement à la cause de la patrie depuis les
mouvements populistes qui ont précédé la naissance du PCB.
Toutefois, c’est au Premier Secrétaire du Parti qui fut son
codétenu sous le PRPB du dictateur autocrate Mathieu Kérékou
qu’il est revenu de retracer son parcours militant à travers ses
hauts faits d’arme en matière d’organisation et de combativité
même aux mains de l’ennemi. Un exemple de fidélité et de
ténacité au service du pays et du parti qu’il invitera la jeunesse à
prendre comme modèle d’inspiration.
La soirée d’hommage à Léon a été aussi l’occasion de remise à sa
famille de la médaille de distinction au rang de Chevalier dans
l’Ordre Egba-Nagot-Oduduwa que lui a décerné l’Institut
International de Recherche et de Formation (INIREF) en 2008
mais qu’il n’avait pas reçue en main propre. Le Premier VicePrésident de l’INIREF, Jean Kokou Zounon a eu l’honneur de
remettre cette médaille à la famille. La cérémonie a pris fin après
une photo de famille avec le Premier Secrétaire Philippe
Noudjènoumè, les parents et certains membres du parti et de la
jeunesse communiste dans une ambiance empreinte
d’enthousiasme, de ferveur militante et de détermination à
poursuivre le combat pour le triomphe des idéaux qui ont mu
Léon Adjakpa et sont ouvertement à l’ordre du jour à présent.
Silas KOUTCHOKEHO
Reporter de ‘’La Flamme’’
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Léon ADJAKPA
Le militant communiste qu’il fut !
HOMMAGE A UN CAMARADE
a nouvelle est tombée ce 08 Janvier 2020, Léon Adjakpa
n’est plus. Une nouvelle qui fit sur nous Premiers
Responsables du Parti et à tout le personnel du Parti
souvent présents au siège du Parti, l’effet d’une bombe. Non que
ce soit la première fois que nous ayons des morts au sein du
Parti. Pas du tout. Des Chefs du parti et non des moindres sont
déjà partis. Le Chef historique, Pascal FANTODJI, Fidèle
QUENUM, MAMA Yari Moussa, AHOSSI Emile etc. et même chez
lui à Dassa je peux citer YACOUBOU Jean Marie, KOUDEZIN
Simon, Marc AMOUSSOU, etc. Mais leurs décès sont intervenus
suite à des maladies qui prédisposaient à l’attente d’une fin
fatale. Si l’annonce de la mort de Léon ADJAKPA fit sur nous un
tel effet, c’est la surprise et la soudaineté de l’évènement.
Quelques jours plus tôt Léon ADJAKA « Oba Tré » était allé nous
voir au siège ici, apparemment bien en forme. Et puis ce fut la
nouvelle du décès…
Qui est le communiste ADJAKPA Léon ?
I- Mes premiers contacts avec le camarade
Mes premiers contacts avec le camarade remontent à notre
aventure commune de la prison de 1979-1984. Nous avons eu
ensemble l’odyssée des pérégrinations du Commissariat Central
de Cotonou, Prison civile de Cotonou mai juin 1979-à juin 1980
puis prison civile de Porto-Novo (de 1980-1984). Il était du
groupe des étudiants arrêtés suite au mouvement protestataire
de juin 1979.
Ce qui était remarquable, ce sont ses qualités extraordinaires de
combattivité et réflexion, de conviction des hommes, de
propagandiste et d’organisateur. Bref des qualités de meneur
d’homme. Et tout notre séjour commun à travers les centres de
détention de Cotonou et de Porto-Novo l’ont révélé tel.
Je ne l’ai véritablement connu qu’après notre débarquement le
6 juin 1980 à la prison civile de Porto-Novo.
Sur toute nouvelle question posée et à débattre, les réflexions
du camarade Léon ADJAKPA intervenaient pour beaucoup dans
les solutions. Très calme, lent à s’exprimer, le camarade était
d’une profondeur remarquable.
Je voudrais ici signaler quelques circonstances où son
intervention détermina le comportement de l’ensemble du
groupe de prisonniers politiques que nous constituions.
La décision de refuser de nous laisser enfermer dans les
Bâtiments de détenus de droit commun à la Prison de Cotonou
en début juin 1980. Nous exigions que l’on nous trouvât des
bâtiments pour détenus politiques sans suite. Alors éclata la
révolte. Léon Adjakpa en était l’un des décideurs. « Comme je le
décrivis dans mon livre à la page 25 « Il sonnait 18h30, le moment
de nous enfermer dans nos bâtiments. Nous refusons de faire
enfermer avec les « droit-commun ». Au lieu de nous aligner
devant nos bâtiments respectifs en se regroupant ensemble.
Alors le gendarme tenta de nous persuader. Ceux qui étaient de
garde firent appel à un renfort » (Cf. Histoire d’une évasion p.
25). Dans l’échauffourée qui s’ensuivit, je le revoyais Léon
Adjakpa rejetant les étreintes des gendarmes autour de lui pour
le porter de force dans son bâtiment. C’est à la suite de cet
évènement que notre groupe dit « d’étudiants » fut scindé en
deux avec maintenus à la Prison civile de Cotonou Paul Iko, Zakari
Martin, Koudézin Simon, Gangnido Elie, Mama Yari Adam, Akpo
Glèlè Rémy etc et ceux emportés à Porto-Novo soit Agossou
Noukpo, Noudjènoumè Philippe, Mama Yari Moussa, Djossou
Joseph, Sindété Denis, Adjotin Pierre, Malèhossou Bouraima,
Offiki Hébert, Alassane Issifou, Yélomè léon, Adjakpa Léon.
Toutes les bagarres que nous avons menées sous et contre les
tortures des geôliers, Adjakpa a toujours été à l’avant- garde.
Par ailleurs, Léon ADJAKPA joua un rôle important dans
l’opération d’Evasion qui permit notre auto-libération de la
prison civile de Porto-Novo en avril 1984. D’abord parce qu’il se
trouvait au centre de l’organisation et donc des décisions ;
ensuite il faisait partie des meilleurs « grimpeurs » c’est-à-dire
ceux dont la corpulence permettait d’escalader aisément les
murs hauts d’environ trois mètres et qui offrirent leurs épaules
au-dessus desquelles les autres s’élevèrent pour franchir les
murs et disparaître dans la nature dans la nuit du 2 au 3 avril
1984.
Après cette Opération d’Evasion ou d’auto-libération des griffes
de l’autocrate Kérékou en avril 1984, Adjakpa connut en plus,
une période de clandestinité de la période de 1985 à 1990. Car
après un court retour au Campus en 1994-85 il dut passer à la
clandestinité pour échapper aux limiers de Kérékou lancés à sa
recherche. Dans cette période ADJAKPA s’est évertué à
l’organisation des communistes et œuvra pour le mouvement
insurrectionnel qui fit partir Kérékou le 11 novembre 1989.
II- ADJAKPA Léon, Grand Dirigeant du Parti Communiste.
Léon Adjakpa se trouvait dans l’interface entre les dirigeants du
Mouvement populiste passé très puissant à Dassa et le courant
nouveau. Le mouvement populiste passé était très fort dans
Dassa et l’Organisation Régionale appelée OJSD (Organisation
des Jeunes de la Sous/Préfecture de Dassa) en était l’incarnation.
En effet Dassa fourmillait de responsables du mouvement
démocratique à dimension nationale tels Joseph DEGLA,
OGOUMA Ifèdé Simon, IDOSSOU Tchona David, AZODOGBEHOU
Codjo François, ADJO Boco Ignace, DASSOUNDO Gédéon, Obed
Kokou ADJINDA dit (OKA.) etc. Et la lutte entre les deux
tendances du mouvement populiste d’alors, exprimées sous les
caractérisations de Ligue et de JUD trouvait sa plus grande
expression à Dassa. En fait c’est l’expression ouverte des luttes
entre les groupes communistes (cachés) appelés l’Organisation
des Révolutionnaires du Dahomey (ORD) contrôlés par les
révisionnistes Khrouchtchéviens du PCUS, et l’Organisation des
Marxistes-Léninistes du Dahomey (OMLD) des Dossou Robert,
Akindès Sylvain, Hazoumè Guy, Fakorédé Azaria, ADJO B. Ignace,
Sarè Eustache etc. alignés sur les positions du PCC (Chine) et de
l’Albanie. On se mangeait le nez avec des positions éclectiques et
populistes qui ne posaient pas le problème réel de la création
d’un véritable Parti Communiste pour l’établissement d’une
juste stratégie et tactique pour prendre le pouvoir et libérer le
pays de la domination impérialiste. ADJAKPA était le chef de la
jeunesse révolutionnaire de Dassa et jouissait d’une très grande
influence sur elle. Il était, un peu comme l’objet de lutte entre
les deux lignes politiques en combat à Dassa. L’adhésion de Léon
Adjakpa au nouveau Courant né en décembre 1977 fit basculer
le plus grand nombre des jeunes dans le camp du Parti
Communiste. Ainsi les Jeunes d’alors, tels Ogouma Boniface,
Djègui Narcisse, Djegui Cyprien, Dossoumou Abel, Adjinda Julien
etc…échappèrent à l’influence des « Vieux Chevaux » et se
rangèrent dans le camp de la révolution. Léon ADJAKPA était l’un
des éléments centraux du groupe dénommé « Cellule de Dassa »
L
LA FLAMME N°384 15 janvier 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
qui forma l’Union des Communistes du Dahomey (UCD) puis le
Parti Communiste du Dahomey aujourd’hui Parti Communiste
du Bénin. Toute sa vie, ADJAKPA en dépit des vicissitudes,
conserva une certaine influence sur cette génération de jeunes
engagés dans le combat. Très tôt, il fut élu membre du CC du
PCD/PCB.
C’est en considération de tous ses mérites que l’INIREF eut à le
décorer comme Chevalier dans l’Ordre EGBA-NAGO-ODUDUWA
en 2008.
Cependant, l’une des situations les plus difficiles que nous ayons
eu à la Direction du Parti à régler avec le camarade Léon
ADJAKPA fut sa désignation comme « Roi de Tré ». Il faut dire que
ce fut une surprise et pour lui-même et pour le Parti. Certes il se
savait désigné et par les Traditions et par les oracles. Mais son
refus de la chose ne fait pas mystère à son entourage. La
difficulté pour nous au Parti c’est qu’il s’agit d’un domaine
auquel le Parti n’était pas habitué ; le Parti n’était pas assez
imprégné des pratiques, coutumes, règles en œuvre dans ce
milieu. Il fallait alors beaucoup de circonspection, beaucoup de
précautions. Mais hélas ! il n’eut pas le temps d’en éprouver la
saveur et une longue expérience.
Avec la disparition de Léon ADJAPKA, le Parti Communiste du
Bénin a perdu un dirigeant intrépide, courageux, très réfléchi et
surtout ayant un haut sens de l’organisation.
Notre engagement est de travailler pour que son œuvre, tous ses
efforts à travers le Parti vivent à jamais et triomphent pour que
vive à jamais sa mémoire.
Cotonou, le 08 Janvier 2021.
Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du PCB.
TEMOIGNAGES SUR LA VIE D’UN INTREPIDE
COMBATTANT : LEON ADJAKPA
ui est l’homme dont nous commémorons la mémoire
aujourd’hui ? Feu Essèhou Léon ADJAKPA à l’état civil,
alias BAATRE OBA OKE est un cousin, puisqu’il est le fils
aîné de l’une de mes tantes paternelles. Il est né le 26
décembre 1952 à TRE, l’un des dix arrondissements que compte
la Commune de Dassa-Zoumè. Mais à l’époque où les maternités
n’étaient pas légion, le jugement supplétif qui lui a été délivré
pour les besoins de scolarisation indique qu’il est né vers 1954.
Il fit ses études primaires à l’école publique du village, de 1960 à
1966. Après avoir réussi au CEPE et à l’entrée en sixième, il fut
classé au Lycée Béhanzin où il fit toutes ses études secondaires,
sanctionnées par le BEPC (en 1971) et le baccalauréat, série C (en
1974). Il s’est inscrit l’année suivante à l’Université Nationale du
Bénin (UNB), à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques
et Politiques (FASJEP), et plus précisément au Département des
Sciences Economiques. Après la deuxième année à l’UNB, il fut
contraint, comme tous les étudiants de l’UNB en fin du premier
cycle universitaire à cette époque-là, d’arrêter les études
pendant un an pour aller suivre, au camp de Ouidah, une
formation dite idéologique et prémilitaire, avant d’aller en
mission d’enseignement au Cours Secondaire de Savalou en
1978. C’est après sa mission d’enseignement, et en revenant à
Cotonou, en 1979, pour poursuivre ses études universitaires en
troisième année de Sciences Economiques qu’il fut arrêté dans
le train par la police politique du PRPB de l’autocrate Mathieu
KEREKOU. Il sera maintenu en détention pendant cinq ans, dans
les prisons de Cotonou et de Porto-Novo. Il eut comme
codétenus en ce moment-là, Léon YELOME, Philippe
NOUDJENOUME (actuel Premier Secrétaire du PCB), feu Moussa
MAMA YARI et autres.
Après être amnistié en août 1984, il tenta de reprendre ses
études universitaires, mais pour une courte durée. Car, la grève
des étudiants de l’UNB en 1985 l’en empêcha, parce que tous les
anciens étudiants sortis des prisons étaient soupçonnés d’en
être les instigateurs et ils étaient tous recherchés. Léon et ses
compagnons durent entrer en clandestinité pour échapper à une
seconde répression, et pour aider les étudiants en lutte. Cette
période de clandestinité durera jusqu’en 1989-1990. En 1993, il
fut recruté par l’Entreprise SOGEA-SATOM qui a utilisé ses
services jusqu’à son admission à la retraite en 2014.
Dans la vie familiale, Léon était un homme calme, affable et très
courageux. Il est peu expressif mais très combatif et admiré par
son entourage. Orphelin de père très tôt, il rejoignit avec sa
maman et ses deux jeunes sœurs sa famille maternelle qui est
aussi la mienne. C’est à ce moment précis de la vie que je l’ai
connu et côtoyé jusqu’à sa disparition tragique et soudaine ce
mercredi 8 janvier 2020. C’est donc près de quarante-cinq ans de
vie commune et de complicité qui s’est ainsi éteinte. Je ne trahis
aucun secret en vous disant ici que c’est lui qui a mis mes pieds
à l’étrier, comme à bon nombre de camarades de notre région.
Je me rappelle cette nuit où il m’a sollicité pour l’aider à
distribuer les tracts annonçant la création du PCD à Savalou en
1978. Le Chef du District de Savalou à l’époque est l’actuel
Président de la Cour Suprême, M. Ousmane BATOKO un des
éléments de l’autocrate Kérékou. Je n’oublierai pas également le
rôle éminemment important qu’il a joué dans la liaison entre le
PCB et les camarades que nous appelions à l’époque ‘’les
Socialistes Petits Bourgeois Populaires’’ (SPBP). C’est après son
arrestation et sa détention à Porto-Novo que j’ai décidé de
militer au parti. Avec lui, nous avons mené une vie militante
exaltante et inoubliable. Son humilité légendaire et sa capacité
d’organisation m’ont toujours fasciné et me manqueront pour
toujours. Il était mon Chef sur tous les plans, mais lorsqu’il a
commencé par sentir que sa combativité s’émoussait sous l’effet
de moult pesanteurs, il me fit Chef au point de se mettre sous
ma responsabilité et mes ordres. Quelle humilité !
Aujourd’hui, la disparition brutale du Camarade laisse un vide
dans une région que nous étions en train de réorganiser, surtout
depuis la décision du parti de se conformer aux nouvelles
dispositions de la Charte des partis politiques en République du
Bénin. C’est avec lui que le processus de collecte des dossiers des
militants a été conduit sur le terrain, malgré sa casquette de
BAATRE, c’est-à-dire le Chef de terre du village de TRE. Je pense
que j’ai eu le temps de grandir et de mûrir sous son plumage
avant qu’il ne m’abandonne. Et c’est le lieu de prendre ici
l’engagement solennel de ne pas trahir sa mémoire, avant la
victoire finale, dans ce qui a été sa passion et qu’il m’a
communiquée, c’est-à-dire la lutte révolutionnaire pour
l’émancipation des peuples et la libération de notre pays à
laquelle il à consacré toute sa vie.
Repose en paix, Cher Frère Aîné et Ami PPH. Ta relève est
assurée !
Cotonou, le 8 janvier 2021
Julien D. ADJINDA
Cousin et Ami du de Cujus
L’ENFANT EST LE PERE DE L’HOMME
e témoignage que je peux faire par rapport à la vie de mon
jeune frère et ami ADJAKPA Léon peut être résumé sous les
vocables « l’enfant est le père de l’homme. »
Je l’ai connu très jeune, un an de moins que moi pratiquement
au sein de l’USSD (Union Scolaire de la Sous-préfecture de Dassa)
dans les années 1970 au moment où la sous-préfecture englobait
également ou s’étendait aussi jusqu’à Glazoué ; moi je suis de
Q
L
LA FLAMME N°384 15 janvier 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
Magoumi (Glazoué), Léon de Tré (Dassa) ; lui était lycéen, (Lycée
Béhanzin de Porto-Novo) et moi cégaen (CEG d’Abomey). Je l’ai
rejoint au lycée à la rentrée scolaire 1971-1972 où j’ai commencé
la 1ère en tant que non boursier externe par le truchement de
mon ex professeur de physique et chimie et de mathématiques
Adjanohoun Ambroise (Directeur de l’établissement) qui a
estimé que je devais faire de longues études (les CEG n’avaient
pas de second cycle) et que les frais de scolarité payés en
seconde au cours secondaire Mgr Steinmetz de Bohicon après la
3
ème au CEG ne pourront plus être supportés par mes parents au
cours des années qui suivront.
Donc une fois au lycée signalons, que Léon, lui faisait la 2nd
, l’on
se retrouvait plus fréquemment que pendant les vacances où les
seules activités qui nous réunissaient étaient les séances de
contrôles de pesées pendant les campagnes de
commercialisations du tabac et du coton ainsi que les assises de
l’OJSD (Organisation des Jeunes de la Sous-préfecture de Dassa).
Ainsi, au lycée les champs de rencontres étaient plus vastes. On
pourra citer les assises USSD – lycée Béhanzin, les réunions de
l’UGEED-lycée, les préparations des grèves et diverses
manifestations etc.
Ce qui était remarquable depuis plus de 50 ans que je l’ai connu,
c’est que Léon prenait régulièrement la parole et bien que les
mots ne coulaient pas aisément de sa bouche, il prenait son
temps et arrivait toujours à exposer jusqu’au bout le fond de sa
pensée. On trouvait toujours pertinente sa position. La patience
et la résilience étaient pratiquement dans son ADN.
A la rentrée 1973-1974 alors que je reprenais la classe de
terminale, Léon m’a rattrapé. Par son biais, Djegui Vincent le
frère ainé de Djegui Narcisse (responsable de la section
dahoméenne de l’UGEED puis ensuite responsable de l’UGEED
entière) m’a approché et a pu former une cellule de formation
politique composée de Léon, d’Aholou Romain qui faisait
également la terminale et de moi-même. Des ouvrages chinois
(Mao Tsétung) et vietnamiens (Hochi-minh ou oncle Hô). Je me
souviens encore de l’ouvrage « les tunnels de Kouti ». Léon
répondait plus brillamment que nous aux questions du maitre.
Ce n’est que bien plus tard dans la vie pratique que j’ai pu
imaginer qu’il s’agissait peut-être d’un des fœtus de bébés de
l’OMLD (Organisation des Marxistes-Léniniste de Dahomey). A ce
jour je n’ai jamais demandé d’explication à ce sujet. Ce dont je
suis certain c’est que Léon comprenait mais sa discrétion le lui
interdisait. Il est resté discret toute sa vie.
Un autre fait remarquable : pendant la grande grève de 1974, au
lycée Béhanzin, Léon et moi on s’est retrouvé au sein du comité
fantôme. A un moment donné, les autorités ministérielles ont
voulu négocier la fin de la grève avec les élèves. Nos chefs qui
étaient Chaffa Gédéon, Hounyovi Athanase (au maquis) ne
pouvaient pas se montrer au grand jour. La délégation de
négociation a été triée. Léon, un collègue dont J’ai oublié le nom,
je pense bien que c’était un Gboyou du Mono et moi.
C’est notre ‘’tonton’’ Viakinou Gabriel qui nous a amené nous
assoir devant le capitaine Guézodjè ministre de l’éducation
nationale assisté de son collaborateur (DGM) Okoudjou Pierre
Claver.
Tout de suite Guézodje passe à l’intimidation :
-C’est donc vous les meneurs ?
-Non, répond le proviseur
- Les premiers responsables sont dans le maquis, ajoute-t-il.
-Il n’y a pas de maquis au Bénin, encore moins à PortoNovo. Si je déverse mes éléments dans Porto-Novo, ils les
sortiront en quelques minutes, déclare le ministre.
-Ce n’est pas vrai, rétorque Léon.
-D’ailleurs je sais que c’est Djegui Narcisse qui vous
manipule. Bientôt, il va finir ses études, on va le nommer
ministre, il sera incapable de gérer, on va le fusiller. Ajoute
le ministre.
- C’est impossible, intervient encore Léon.
Le collaborateur du ministre tout souriant dit en Idaasha à
Léon de ne plus répliquer.
Moi, intimidé, je ne m’occupais plus que de la prise de notes.
Léon n’avait noté que 3 mots sur son calepin : ’’ Grève’’,
‘’reprise’’ et un dernier mot que je ne me rappelle plus.
Et pourtant après la réunion pour le compte rendu aux chefs
c’est lui et lui seul qui a eu à faire le rapport le plus large le plus
exhaustif, le plus fidèle.
De cette rencontre, j’ai pu tirer comme caractères de Léon, le
courage, la mémoire, l’esprit de synthèse.
Le dernier fait que je dois relater en quelques mots c’est ce qui
s’est passé à la fin de l’année académique 1974-1975.
On était en juin 1975. C’est la fin de l’année, Léon et moi avions
pris à la fin de la journée l’un des deux grands cars de transport
des étudiants en ce moment, (le car jaune et le car vert ou bleu),
le troisième car n’était qu’un mini bus.
On était descendus vers 17 heures au champ de foire. Au lieu de
continuer à la maison, j’ai dit à Léon :
«Je vais postuler pour les bourses extérieures. C’est le dernier
jour et c’est à côté, à la coupole de l’UAM (Union Africaine et
Malgache), le bâtiment rond à côté des affaires étrangères ».
« Tu tiens à aller à l’étranger ? », me demande mon ami
- « Oui ! ici, pas possible, je dois m’en aller », ai-je répondu.
- « Ok » me répond mon frère en hochant les épaules
« Moi je ne bouge pas. Kérékou est encore là, on va lui faire la
fête ». Ajoute Léon
Là, tout se comprend. Léon est un homme de vision. Un homme
qui a un idéal.
Je suis parti à l’étranger. Je suis revenu pratiquement 8 ans après.
A mon arrivée en janvier 1983, le camarade faisait déjà
pratiquement 4 ans en prison.
Tout le reste vous le savez jusqu’à sa mort.
Je n’oublierai pas non plus les ABC de la sécu indiqués par ses
soins et la mission de contacts avec des vieux de Tré qu’il m’a fait
faire en binôme avec son cousin Julien en pleine nuit à moto où
nous avons failli crever à Setto. Transparait là également l’esprit
d’organisation du camarade jusqu’au milieu des hommes
pouvant être ses grands-parents.
En sommant toutes ses caractéristiques vous verrez que l’idéal
défendu trainait déjà dans son cerveau depuis l’adolescence.
Ainsi on peut dire que L’enfant est alors vraiment le père de
l’homme.
C’est une leçon fondamentale pour une organisation à caractère
idéologique. Il vaut mieux commencer le formatage des militants
depuis leur jeune âge. Les religions le font aisément.
Ce récit n’est qu’une petite fenêtre ouverte sur la vie de Léon.
Gloire éternelle au frère, camarade et ami disparu.
Cotonou, le 8 janvier 2021
Cyriaque Tossa
CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)

MESSAGE AU MEETING D’OUVERTURE DE CAMPAGNE
amarades travailleurs,
La Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin vous
souhaite la bienvenue à la Bourse du Travail de Cotonou
pour prendre part à ce meeting de lancement de la campagne
C
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électorale pour la 3ème édition des élections professionnelles
nationales des travailleurs salariés du Bénin.
Après avoir rappelé le contexte dans lequel se déroulent
ces élections professionnelles nous mettrons un accent
particulier sur les objectifs que les travailleurs doivent viser à
travers ces élections : celui de se mobiliser pour la satisfaction de
leurs revendications.
1- Contexte socio-politique dans lequel s’organisent les
élections professionnelles nationales.
Avec l’avènement du pouvoir de la rupture en avril 2016,
les conditions socio- économiques des travailleurs et des
populations de notre pays qui étaient déjà précaires se sont
exacerbées. Le nouveau régime politique a entrepris des
réformes qui ont érodé le pouvoir d’achat du béninois et ont
remis en cause l’essentiel des acquis démocratiques notamment
les droits politiques et syndicaux. Désormais notre pays vit dans
une situation de monolithisme politique à caractère
autocratique où on est allé jusqu’à la nomination des députés et
des maires avec tout ce que cela entraine comme conséquence
dans la vie des citoyens.
Les travailleurs salariés ont vu leurs droits acquis de hautes
luttes arrachés par le régime de Patrice TALON. Le droit de grève
arraché aux travailleurs de la santé et aux paramilitaires et réduit
à 10 jours par an pour les travailleurs des autres secteurs.
D’autres lois scélérates sur l’embauche suppriment les contrats
à durée indéterminée et précarisent l’emploi public et privé au
Bénin. Les travailleurs meurent de faim. Ils ne connaissent
aucune augmentation de salaire pendant que les politiques se
taillent la part du lion aggravant ainsi la pauvreté et la misère des
travailleurs. La dépendance coloniale politique, culturelle,
économique et monétaire vient enfoncer le clou. Et c’est dans
ces conditions que le pouvoir de la rupture se refuse depuis 2016
de satisfaire aux revendications des travailleurs. Au contraire il a
créé de nouvelles difficultés avec ses diverses réformes
assassines. Des organisations syndicales en allant signer la charte
du dialogue social avec le pouvoir, ont compromis la satisfaction
des revendications des travailleurs. C’est dans ces conditions
qu’intervient la 3ème édition des élections professionnelles
nationales des travailleurs salariés.
2- Organisation des élections professionnelles nationales, 3ème
édition.
Après la première édition en 2001 et la 2ème édition en
2006, les préparations de la 3ème édition des élections
professionnelles nationales ont commencé depuis février 2020
avec l’installation d’une commission tripartite qui a relue les
décrets et arrêtés relatifs aux élections professionnelles.
Après signatures des décrets et arrêtés et installation du
comité électoral national (CEN) le gouvernement a décidé de
changer les règles du jeu au cours du jeu en introduisant le vote
électronique et l’implication de la CENA.
C’est grâce à vos diverses réactions de dénonciation et de
protestation en soutien aux prises de positions répétées de la
CSTB que le gouvernement n’a pas organisé sa mascarade
électorale le 10 décembre ni le 23 décembre 2020.
De même nos diverses pressions conjuguées ont poussé
l’opérateur technologique de la présidence à se retirer pour
incapacité d’organiser un vote électronique pour des milliers de
travailleurs.
Après cela, le gouvernement nous a annoncé avoir pris
contact avec un opérateur estonien qu’il a retenu
unilatéralement. Jusqu’à ce jour le Comité Electoral National n’a
jamais rencontré ce dernier ni son représentant. La phase
d’affichage des listes électorales est venue confirmer la volonté
manifeste du gouvernement d’organiser un simulacre de vote
pour effectivement nommer des Centrales et Confédérations
dont les responsables affichent ouvertement leur complicité à
travers leur empressement à vouloir voir s’organiser le vote
électronique sans liste électorale fiable.
3- Objectifs de la CSTB en participant aux élections.
Vu le contexte social, nous avons rappelé l’objectif
principal qui doit préoccuper les travailleurs à s’organiser et à se
mobiliser pour la satisfaction de leurs revendications. Ainsi la
victoire de la CSTB à ces élections lui donnera davantage de force
et de moyens pour qu’elle continue de soutenir les luttes des
travailleurs pour la satisfaction de leurs revendications.
Camarades travailleurs, ce qui préoccupe donc la CSTB est
la question suivante :
Comment allez-vous vous organiser pour imposer au
pouvoir affameur et liberticide de Patrice TALON la satisfaction
de vos revendications.
Vous avez entendu le Président Patrice TALON depuis
Sinendé demander aux populations de marcher pour dénoncer
la mauvaise gestion et protéger les biens publics. Il faut
effectivement marcher et même faire grève pour protéger les
biens publics et exiger la création des conditions économiques
qui créent des emplois et augmentent nos ressources et notre
pouvoir d’achat.
Vous avez entendu à l’Assemblée Nationale un cadre
démontrer comment le citoyen est grugé par la France à cause
du F CFA. Il a dit que si tu as 100F en poche, 80F vont au trésor
français. Des 20 F restant une partie va dans la poche de certains
privilégiés du pouvoir. C’est pourquoi les travailleurs doivent
soutenir la lutte pour la création d’une monnaie béninoise sur les
ruines du CFA pour développer l’économie béninoise. De même
nous devons nous battre pour nous instruire dans nos langues
nationales afin que nous puissions être véritablement
indépendants.
Camarades travailleurs en attendant de répondre à la
question de comment nous organiser pour obtenir la satisfaction
des revendications, je rappelle en condensé ces dernières :
- Abrogation des lois scélérates ;
- Libération des syndicalistes en prison ;
- Réintégration des travailleurs radiés de la fonction
publique ;
- Satisfaction des revendications sectorielles.
Voilà les revendications essentielles que vous devez
enrichir dans le combat pour de meilleures conditions de vie et
de travail.
Cotonou, le 15 janvier 2021
Le Secrétaire Général Confédéral
Nagnini KASSA MAMPO
10 Janvier, Fête des Religions endogènes : fête de notre
identité
e 10 janvier a été décidé comme fête des religions
endogènes, fête du Vodun. Ce fut l’une des conquêtes de la
résistance des chefs et adeptes des religions endogènes
contre le pouvoir autocratique de Mathieu Kérékou qui a interdit
les rites de ces religions traditionnelles sous le couvert de la lutte
contre l’obscurantisme, la sorcellerie et la féodalité. Des crimes
de masse ont été commis dans ce sens. Après le renversement
de cette dictature autocratique, le Président Nicéphore Soglo a
accédé à l’institution à partir de 1992 d’une journée fériée et
payée pour les religions endogènes. Les peuples du Bénin
L
LA FLAMME N°384 15 janvier 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 10
peuvent ainsi exprimer, non plus seulement dans leurs couvents
et cours, non plus séparément, mais ensemble sur toute
l’étendue du territoire national nos croyances, notre spiritualité,
les fondements de notre morale et de notre être, nos langues, ce
qui fait notre identité. Cette identité agressée, niée, méprisée
par les esclavagistes, puis les colonialistes avec l’aide et le
soutien des religions importées. La fête du 10 janvier consacre
ainsi un réveil et une expression humaniste de notre identité.
La Rédaction
INSTITUT INTERNATIONAL DE RECHERCHE ET DE FORMATION (INIREF)
01 B.P. 2740 Cotonou (RB) Tél. (229) 95 45 13 55 / 95.85.37.44 Fax : (229) 21.38. 02.75 –
e-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Le Président du Conseil d’Administration
A leurs Eminences
Chefs de Couvents, Hounnons, Bokonon,
A tous les Dignitaires traditionnels,
Objet : Commémoration de la Journée des Religions
endogènes.
Eminences,
Demain 10 janvier 2021, vous allez commémorer la Journée du
Vodoun ou des Religions endogènes. C’est le jour du Nouvel An
traditionnel où vous ferez le bilan de l’année écoulée et
exprimerez des vœux pour l’année commençante. A cette
occasion, vous faites des offrandes aux Mânes des Ancêtres et
aux Divinités diverses pour les remercier d’avoir préservé et
protégé notre peuple combattant contre les mauvais esprits, les
dangers et catastrophes ainsi que de ses ennemis. Pour l’année
nouvelle, vous les invoquerez et leur adresserez des prières pour
demander de bénir notre pays et ses populations et d’exaucer
leurs vœux. En d’autres termes, vous sacrifierez ce jour-là à une
grande invocation de toutes les puissances spirituelles
endogènes dont vous êtes dépositaires et qui assurent et
perpétuent la sécurité et l’intégrité de notre territoire et la
dignité de ses citoyens.
Eminences,
La journée du 10 Janvier, celle de la Commémoration de la
Journée des Religions endogènes est une conquête, fruit de vos
luttes, une revanche sur l’affront que vous a infligé le
colonisateur et qui dure depuis plus d’un siècle ; une revanche
sur cette situation où vous avez été agressés chez vous dans vos
convictions religieuses, humiliées et toujours en butte à des
agressions de la part des religions étrangères. C’est dire que vous
devez toujours rester mobilisés pour défendre vos valeurs
religieuses, source de paix et de concorde entre les peuples, de
valorisation de soi. Cette fête est la seule existante à notre
connaissance en Afrique au sud du Sahara contre les
malédictions et l’envahissement des religions dites révélées.
Or, tout le monde sait que la culture est la base de tout
développement. Or les croyances religieuses, font partie
constitutive de la culture. En détruisant nos religions endogènes
et leur remplacement par les religions étrangères, c’est le refus
du développement de notre pays ou en faveur d’un
développement exogène et non intégré à la société. A cet effet,
je voudrais reprendre ici le développement suivant : « Tout
développement dans un pays est avant tout un processus
d’intégration à sa culture des évolutions progressives de
l’humanité. Autrement dit, tout développement, qu’il soit
scientifique, technologique, économique et social doit passer par
la culture du peuple considéré. » (La Flamme N°361, p.4).
Eminences,
Dernièrement, nous avons été informés que le Chef de
l’Etat a annoncé vouloir intégrer les Rois et dignitaires dans
l’organigramme administratif béninois, nous avons été informés
de même que les prêtres traditionnels « IFA », ainsi que les
guérisseurs traditionnels ou « tradi-praticiens » vont faire objet
d’une réglementation.
Tout cela est bien. Et nous devons nous en féliciter. Il s’agit
là d’une victoire, des victoires de vos luttes qui datent de loin. En
effet, au sortir de votre Concertation du 30 mai 2016 à Cotonou,
vous vous êtes doté d’un Comité de Suivi qui n’a de cesse de se
réunir, soit pour les affiner, soit pour les rappeler avec insistance
au gouvernement du président Patrice TALON. Vos
préoccupations de Mai 2016 à Cotonou déposées au
Gouvernement, votre réunion du 15 juillet 2017 à Nikki sont des
jalons historiques qui ont impulsé votre lutte. Votre combativité
ainsi avérée est significative de votre haute conscience de
l’importance de votre rôle incontournable en tant que
dépositaires de la culture de notre pays.
Par le développement ci-dessus, j’ai voulu attirer votre
attention non seulement sur l’importance de votre rôle, mais
surtout sur les sacrifices et efforts inlassables que vous déployez
pour défendre vos revendications légitimes et patriotiques. Ce
sont vos actions de formes diverses, concertées ou individuelles
qui ont obligé le président Patrice TALON à faire des promesses
de reconnaissance et d’intégration aux Rois et Dignitaires
traditionnels.
En conséquence, il sied de saisir cette occasion du nouvel
An pour exprimer votre gratitude aux Mânes des Ancêtres et leur
adresser une ardente prière pour qu’elles vous inspirent
davantage et guident mieux dans vos actions pour la satisfaction
finale de vos revendications.
Nous disons que ces promesses ne sont que vains mots si l’Etat
ne reconnaît pas les éléments ci-après :
1°-les cabinets et cliniques des tradithérapeutes et guérisseurs
comme établissements de soins de santé légaux et partie
intégrante de la médecine officielle au Bénin ainsi que le
paiement par l’Etat des activités de guérisons des guérisseurs
traditionnels ;
2°- Les langues nationales comme langues officielles avec pour
conséquences :
- Leur usage obligatoire à tous les niveaux de
l’Administration de notre pays dans leurs terroirs
respectifs ;
- L’instruction des enfants dans leurs langues maternelles,
l’alphabétisation des adultes sur leurs territoires
respectifs ;
- Le déploiement immédiat de précepteurs pour
alphabétiser les Rois, Reines, Dignitaires, Intellectuels
traditionnels dans leurs langues maternelles sur leurs
territoires respectifs.
C’est pourquoi, au nom du Conseil d’Administration de
l’Institut International de Recherche et de Formation (IN.I.REF),
je voudrais vous exhorter à marquer cette Journée du 10 janvier
2021 de toute votre ferveur comme Journée Spéciale du début
de réhabilitation de la dignité et de la souveraineté du peuple
béninois.
Eminences,
C’est avec cette exhortation que je voudrais vous souhaiter une
bonne fête des Religions endogènes et une bonne et heureuse
année 2021 à vous dépositaires du patrimoine culturel, cultuel et
spirituel traditionnel de notre pays, ainsi qu’à votre famille et à
LA FLAMME N°384 15 janvier 2021
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tout votre entourage. Que les Mânes des Ancêtres et les Divinités
diverses bénissent et acceptent vos offrandes et exaucent vos
prières !
Vive la fête du Vaudou et des Religions Endogènes !
Vive nos Cultures, base de notre développement !
Cotonou, le 08 janvier 2020

Prof. Hounkpatin A. CAPO

A propos de la rencontre entre le président Patrice
TALON et ses porte-parole à Pèrèrè : encore du
mensonge débité par l’autocrate !
e jeudi 07 janvier 2021, le président de la république était
dans la commune de Pèrèrè. Rappelons que dans l’histoire
des luttes des peuples du Bénin, Pèrèrè fut au centre de
l’organisation de la résistance des peuples batombou et Boo du
Borgou contre la conquête du nord-est de notre pays par l’Etat
impérialiste français.
Avant ce 07 janvier, la voix des couches laborieuses ruinées, par
la gloutonnerie du président Patrice TALON qui s’est accaparé
des secteurs vitaux et filières rentables de l’économie nationale
à son profit et des éléments de son clan, s’était exprimée à
travers le Comité d’Action pour la Patrie (CAPP). En effet, sur
quelques murs de la place, on pouvait lire « TALON dégage ! »,
« Non au président dictateur autocrate Patrice TALON ! » etc. Au
sein de la jeunesse artisane, paysanne et diplômés sans emploi,
cette visite annoncée a été reçue comme une provocation de la
population. L’enthousiasme populaire qu’on devrait attendre à
l’annonce de la visite d’un chef d’Etat à ses mandants ne
s’observait pas.
Ce jour, les boutiques situées dans les environs du lieu prévu
pour abriter l’évènement ont été fermées sur injonction des
fonctionnaires de l’autocrate et des paysans contraints de ne pas
se rendre au champ. L’accès à la salle de la réunion fut
conditionné par la présentation d’une invitation. Ont été invités,
les conseillers communaux, chefs de village et quelques
responsables du parti présidentiel. Donc, le président de la
république, l’autocrate Patrice TALON était à Pèrèrè pour
rencontrer ses porte-parole au sein de la population.
Comme, on devrait s’attendre, un discours élogieux a été fait
autour des réformes opérées sous le pouvoir de la rupture pour
magnifier la personne de l’autocrate. L’évidence de l’abandon
total de la commune durant tout le quinquennat de l’autocrate
et surtout le rejet prononcé de ses soutiens natifs de la
commune, par la population notamment la couche juvénille, ont
contraint le maire de la commune Abdoulaye ALASSANE a
présenté quelques exigences de la population pour se soustraire
de la colère populaire. Il s’agit du bitumage de la voie Parakou,
Guinagourou, Pèrèrè, Nikki et celle de Nansi qui mène à la
frontière du Nigéria, l’assainissement et l’urbanisation de la
commune, la création des emplois pour résorber le chômage
galopant. Dans son ricanement moqueur, l’autocrate s’est
étonné de constater que les attentes de la commune ont été
présentées en peu de chose au point de demander au maire c’est
tout, comme pour dire la population manque d’ambition pour la
commune. IL promit d’en faire sa priorité au cas où, il était
candidat à sa propre succession et de les réaliser dès sa
réélection. Se faisant passer pour un chef d’Etat probe, il dit
n’avoir pas un bilan à faire en ce qui concerne la commune de
Pèrèrè puisqu’il n’a rien envisagé pour la commune durant son
quinquennat.
Un président de la république en fin de mandat qui dit n’avoir
pas un bilan à faire dans la commune que vient-il alors faire s’il
n’est pas en campagne électorale ? L’autocrate en fin de mandat
est en tournée à Pèrèrè dans la dynamique de mobiliser ses
porte-parole pour sa réélection. Acculé par la critique populaire,
il est poussé à nier qu’il est en campagne électorale puisque
l’usage des biens publics à des fins personnelles est proscrit par
la loi. L’autre mensonge de notre autocrate, c’est de dire qu’il n’a
pas de bilan à faire en ce qui concerne particulièrement la
population de Pèrèrè. En cinq ans, la gouvernance autocratique
de Patrice TALON a conduit à la ruine économique des petits
producteurs agricoles qui s’investissent dans les filières
d’anacarde, de soja, de noix de karité et les commerçants. En
s’octroyant le monopole du marché d’achat de graine
d’anacarde, de soja et de noix de karité, Patrice TALON a imposé
une rémunération très dérisoire du travail des paysans. Par
exemple, avant la monopolisation du marché de ces produits
vivriers par Patrice TALON et son clan, le kg de graine d’anacarde
était vendu sur le marché local à 1000 FCFA, le sac de 100kg de
soja à 20000 FCFA. Le commerçant qui en achetait revendait le
kg de graine d’anacarde à 1500 FCFA, le sac de 100kg de soja à
25000 CFA sur le marché des pays voisins comme le Nigéria. Sous
le monopole de Patrice TALON, le kg de graine d’anacarde est
acheté au producteur à 150 CFA par le commerçant qui livre aux
agences les graines séchées à 250 FCFA ou 300 FCFA le kg. Le sac
de 100kg de graine de soja est fixé par le gouvernement à 16000
FCFA. Les paysans sont interdits de vendre leur produit aux
demandeurs étrangers venant des pays voisins. Les paysans
producteurs de coton ont vu également baissé leur pouvoir
d’achat surtout face aux charges nouvelles que le président qui
a le monopole de la filière leur a imposé. Les impôts sur le trafic
de l’essence dit kpayo ont subi une hausse vertigineuse. Sous le
pouvoir défunt, le trafiquant de l’essence sur le marché informel
payait 200.000 FCFA le camion par voyage. Sous le pouvoir de
Patrice TALON, cette taxe est passée à plus d’un million.
Conséquence, les petits et moyens commerçants ont abandonné
cette activité. Les camions sont garés et des milliers de jeunes
mis au chômage. Or, Pèrèrè est réputé être le milieu de grand
producteurs du soja, d’anacarde, de coton et de gros
commerçants d’essence dit kpayo. C’est ce bilan désastreux, que
Patrice TALON pense cacher en disant qu’il n’a pas un bilan à
faire pour le compte de la commune.
Il n’y a que ceux qui appartiennent à la minorité des rassasiés
autour de l’autocrate pour croire à sa promesse de construire
des infrastructures routières d’accès à la commune, de lutter
contre le chômage, d’assainir et d’urbaniser la commune.
Jeunesses, paysans, travailleurs salariés, pour votre salut, le salut
de notre commune et de notre pays viendront de vos luttes
collectives autour de vos revendications, pour la gestion
transparente des biens communs.
Pèrèrè, le 12 janvier 2021.
ODB-PCB/ Pèrèrè.
L
Organisation de base du Parti communiste du Bénin (PCB)/ pèrèrè (ODB-PCB/
Pèrèrè)
Tél. 94 335375
LA FLAMME N°384 15 janvier 2021
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LES DERNIERS CRIMES DE DONALD TRUMP CONTRE LES
PEUPLES AVANT SON DEPART : CAS DE CUBA ET DU SAHARA
OCCIDENTAL.
e 11 janvier 2021, soit à quelques jours de son départ de la
Maison Blanche, Donald TRUMP a remis Cuba sur la liste
des pays soutenant le terrorisme. En 2015, suite au
rapprochement entre Cuba et les USA, Barak OBAMA avait retiré
Cuba de cette liste. « Au comble du cynisme, les terroristes et
immoraux de l’administration Trump, nous accusent de soutenir
le terrorisme », a réagi mardi le président Miguel Diaz-Canel de
Cuba. Cette décision de Donald TRUMP vient compléter une
série de mesures prises contre Cuba et son peuple depuis son
arrivée au pouvoir. Interdiction d’envoi de fonds des USA à Cuba,
de voyages touristiques, fermeture de la représentation
américaine à La Havane, autant de choses qui ont contribué à
corser le blocus criminel imposé depuis plus de 60 ans au peuple
cubain. L’inscription de Cuba sur la liste des pays soutenant le
terrorisme est d’autant plus grave qu’elle est une entrave pour
Cuba dans ses échanges avec beaucoup de pays à travers le
monde qui craignent les représailles de l’impérialisme américain.
Cette décision est inadmissible. Voilà pourquoi, il est temps que
l’impérialisme américain lève le blocus qu’il impose au peuple
cubain depuis sa glorieuse révolution en 1959.
Le même jour, 11 janvier 2021, les agences de presse annoncent
l’ouverture d’un consulat des USA à Dakhla, une ville balnéaire
au sud du Sahara Occidental, territoire reconnu par l’OUA en
1982 comme pays et que le Maroc continue d’occuper
illégalement depuis 1975 après l’opération de la marche verte
qui a consisté à se substituer aux colonisateurs espagnols alors
que l’ONU réclamait un référendum d’auto-détermination
devant conduire le Sahara Occidental à l’indépendance. En effet
depuis 1975, le Front Polisario à la tête de la République Arabe
Saharaoui Démocratique (RASD) mène une lutte implacable
contre l’occupant marocain soutenu par les impérialistes
français, américains et tous les régimes réactionnaires du
Moyen-Orient y compris l’état sioniste d’Israël. Depuis 1991,
malgré les efforts de l’ONU, de l’UA, d’aller vers un referendum
d’auto-détermination, la situation reste bloquée. Celle-ci
découle des blocages et obstructions du Maroc qui refuse que la
parole soit donnée au peuple saharaoui pour exprimer sa
volonté. En s’engageant dans une diplomatie agressive prosioniste de troc consistant à l’échange de la reconnaissance de
l’Etat sioniste d’Israël contre une reconnaissance de
l’appartenance du Sahara Occidental au Maroc, l’impérialisme
américain dirigé par Donald TRUMP commet un crime contre les
peuples africains, le peuple saharaoui et entreprend comme à
son habitude, un sabotage en règle des accords internationaux
qui ne vont pas dans ses intérêts. C’est pourquoi les démocrates
du monde entier doivent condamner avec véhémence ce coup
de force de l’impérialisme américain et du royaume du Maroc,
continuer d’apporter leur soutien indéfectible au peuple
sahraoui dirigé par le Front Polisario en lutte pour son auto
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