EDITORIAL

Dénoncer les actes de diversion du pouvoir pour se lever
contre la faim planifiée et la gouvernance ruineuse.

Le peuple a faim et accablé sous des taxes ruineuses. Le
pouvoir de Talon, au lieu de mesures urgentes pour
soulager les hommes, se livre à des actes de diversion. On
nous sort un dossier de banditisme organisé à l’AnaTT (Agence
Nationale des Transports Terrestres) une des Agences
dépendant comme toutes les autres de la Présidence de la
République, et qui montre un tout petit bout des dessous de la
gouvernance mafieuse du pays. On veut nous distraire à propos
du « Changement du nom "Bénin" en "Dahomey"». On voudrait
illusionner le peuple « A propos de la limitation du nombre de
mandats en Afrique » pour nous faire croire que Talon serait un
grand démocrate parce porteur de la limitation des mandats. Le
pouvoir fait du bruit à propos des réformes dans l’enseignement
supérieur, pensant escamoter le « Programme de
l’APP pour Quelle école pour un Bénin émancipé ?».
Mais, la fourberie ne passe pas. Le peuple relie chaque acte de
diversion orchestrée à la gouvernance mafieuse et ruineuse du
pouvoir de la Ruse et de la Rage. Cela ne peut que renforcer sa
conviction que ses problèmes existentiels ne peuvent être
résolus qu’en se levant contre la faim planifiée et la gouvernance
du pouvoir de Talon.
La Rédaction


Changement du Nom ‘’Bénin’’ en ‘’Dahomey’’
Communiqué du Président de l’APP et 1er
Secrétaire du PCB.
COMMUNIQUE
UN NOUVEAU DEBAT SUR LA DENOMINATION DE NOTRE
PAYS, POUR QUEL OBJECTIF ?
epuis quelques jours le débat revient au-devant de
l’actualité nationale. Il s’agit de l’appellation de notre
pays de Bénin ou Dahomey. L’affaire a été lancée par un
recours introduit devant la Cour Constitutionnelle par un certain
« Hubert DEGBEDJI » sur le retour de notre pays à la
« dénomination « Dahomey » ; car argue-t-il « la dénomination
Bénin qui est d’origine nigériane » pourrait « engendrer une
guerre entre les Etats du Bénin et du Nigeria ». En réponse de
quoi, la Cour se serait déclarée « incompétente ». Du reste,
l’argumentaire ne se fonde ni sur des faits d’aspiration populaire
ni de guerre du Nigéria contre notre pays depuis 1975 que le
nom Bénin a été donné. Néanmoins, le sujet a enflammé des
esprits et l’on rappelle, chacun de son côté, les raisons du pour
ou contre l’appellation Bénin ou Dahomey.
Compte tenu du caractère très sensible de cette question pour
l’unité des peuples de notre pays, pour la défense de la Patrie
commune contre l’oppression coloniale perpétuée, je me dois,
au nom du Parti Communiste du Bénin et de l’Alliance Pour la
Patrie, de situer les choses au regard des éléments exposés en
les points qui suivent :
1°- Le Bénin est un pays multinational au sens de multi-ethnique.
2°-Les peuples qui composent ce territoire du nord au sud, de
l’est à l’ouest, ont leurs propres histoires constituées, au cours
de siècles, de collaboration mais aussi de guerres et
d’affrontements qui ont laissé dans les consciences collectives,
des ressentiments ou d’amour ou de frustrations réciproques.
3°- Le colonialisme français, en imposant par la force des armes
à des peuples autrefois séparés, son administration (sur un
territoire commun), sa langue, sa religion et cultures, leur a
imposé aussi des appellations au gré de sa volonté de
domination.
4° Les peuples ont le droit, pour s’émanciper de cet esclavage
colonial, de faire l’inventaire de ce passé colonial, d’en rejeter les
scories aliénantes et frustrantes et de ne conserver que ce qui
contribue à la dignité et personnalité béninoises.
5° L’appellation « Dahomey » même tirée de la bravoure et de
l’héroïsme du peuple Fon (héroïsme dont on doit s’inspirer), est
l’une de ces reliques coloniales à prendre sous réserve
d’inventaire.
6°- Il se fait que cette appellation recèle des signifiants
historiques non assumés par une proportion non négligeable de
notre population.
7° La politique du Parti Communiste du Bénin, insérée dans son
programme depuis sa fondation, et assumée par l’Alliance pour
la Patrie, se formule comme ceci « Libérer et unir les
nationalités ». Libérer les nationalités de l’oppression coloniale
sous toutes ses formes, les unir pour leur émancipation. Ce qui
signifie : proscrire tout motif de frustration d’un peuple par
rapport à un autre ; éviter tout divertissement des peuples qui
n’ont qu’un seul objet véritable à l’heure actuelle : se libérer de
la domination coloniale française qui perdure avec le pacte
colonial.
8°- En conséquence, l’appellation « Dahomey » au vu de ces
éléments, ne peut plus convenir à l’objectif d’union des
nationalités de ce pays.
9°- Quant à l’appellation « Bénin », elle n’est ni bonne, ni
mauvaise en soi en rapport aux références historiques. Le nom
Ghana donné à un pays en changement du nom "Gold Coast",
qui n’a aucune liaison géographique avec le nom mythique
« Ghana » des Soninké, atteste de cette réalité. L’appellation
d’un pays dépend de beaucoup de facteurs ; l’importance est son
assomption par les peuples qui y habitent pourvu qu’elle porte
les aspirations d’unité et de patriotisme que l’on entend faire
porter par ce pays.
Cotonou, le 14 Juillet 2021.
Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin
Président du Conseil National de Gouvernance Patriotique du
Bénin (APP)
L
Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du Parti Communiste du
Bénin (PCB)
Président du Conseil National de
Gouvernance Patriotique et Démocratique de
l’Alliance Pour la Patrie
D
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A propos de la limitation du nombre des mandats en
Afrique
Opinion du Professeur Philippe NOUDJENOUME
OPINION
La QUESTION DE LIMITATION DE MANDAT PRESIDENTIEL
OU COMMENT ON EMBROUILLE LE CONCEPT DE
DEMOCRATIE AVEC SES MODES DEXPRESSION POSSIBLES.
Le Président Talon a fait des déclarations devant des
représentants de la « Société civile » de la CEDEAO réunis à
Cotonou du 8 au 11 juillet 2021. Le contenu de cette
déclaration est le suivant : « Je mesure la portée du relai et (je)
vous prend à témoin pour passer ce relai le troisième dimanche
de mai 2026 à celui qui aura la confiance du peuple
béninois ». Autrement dit, Patrice Talon déclare ne pas faire un
« troisième mandat ». La première remarque est qu’il avait pris
aussi solennellement l’engagement de ne pas faire un second
mandat, mais on a vu ce qui s’est passé. Cette déclaration fait le
tour des organes de presse et le Président Talon est magnifié
désormais comme le champion de « l’alternance » et donc de la
démocratie dans l’espace CEDEAO.
Ainsi est entretenue la confusion sur des concepts, on manipule
sans s’en rendre compte des consciences non averties pour
ériger des dictateurs autocrates en démocrates bon teint à qui
on veut ériger des stèles et des lauriers.
En fait, comment définit-on la démocratie ? « Gouvernement du
peuple par le peuple pour le peuple ». Cette formule s’entend
seulement que la démocratie est un système qui permet à un
peuple (dans sa majorité) de faire librement le choix de son
régime ; d’établir les règles de dévolution au pouvoir, de choisir
librement ses dirigeants, de les évaluer et au besoin les changer,
selon les échéances qu’il se sera défini préalablement. Les
éléments que l’on évoque tels que « multipartisme, séparation
de pouvoirs, élections libres et régulières, alternance au pouvoir,
nombre de mandats, etc. » ne constituent que des modes
d’expression possibles de la démocratie et non ses
caractéristiques intrinsèques. L’élément essentiel dans la
démocratie, c’est la fusion entre la volonté du peuple souverain
et la politique des gouvernants ; autrement dit, la confiance du
peuple aux gouvernants. C’est ce que l’on appelle la légitimité.
Si la mesure de cette confiance peut s’évaluer périodiquement
par consultation électorale, il est un fait que le peuple ne saurait
être bridé par quelque échéance que ce soit.
Dès lors que cette confiance, pour une raison ou une autre, est
rompue, le peuple souverain a le droit de reprendre sa
souveraineté en changeant de dirigeant politique sans attendre
une échéance électorale. En rejoignant ce que le grand
politologue français Georges Burdeau dit si justement « Il n’y a
de démocratie authentique que lorsque le peuple, support de la
puissance politique, est mis à même de l’exercer directement, du
moins d’en contrôler l’exercice » (Démocratie, essai synthétique,
Bruxelles, 1956).
On peut bien avoir de multipartisme sans démocratie
(multipartisme au sein du même sérail, du même clan pour ne
pas dire de la même classe). On en a vu au lendemain de
l’exigence par Mitterrand du multipartisme en Afrique
francophone ; Bongo père a simplement invité ses amis à créer
des partis politiques et leur a distribué à cet effet vingt millions à
chacun. Nous avons au Bénin un exemple de « multipartisme »
actuellement formé de UP, BR, FCBE, MOELE-Bénin, FCDB, UDBN
et autres MPL, pour ne citer que ceux-là, qui tous sont nés d’un
même père et d’une même mère, c’est-à-dire qui relèvent tous
d’un même pouvoir autocratique. Peut-on dire que cela est
expressif de la démocratie au Bénin ? Ainsi on peut, en 2026
assister à ce phénomène ubuesque d’un Prédisent Talon cédant
comme d’habitude par fraude et exclusion, son fauteuil à un
Boco Olivier ou à Wadagni Romuald pour poursuivre son œuvre.
Parlerait-on alors d’alternance réussie et de respect de limitation
de mandat et donc de l’exercice de la démocratie ? Voilà des
situations qui peuvent se produire avec la réduction de la
démocratie à des modes d’expressions possibles de cette
démocratie.
Le cas des questions agitées comme alternance, limitation des
mandats etc. auxquelles on attache la démocratie, nous
interpelle.
On confond souvent alternance et alternative. L’alternance,
c’est le passage du pouvoir d’un individu ou d’un parti politique
à un autre ceci au sein d’un même régime ou système.
L’alternative, c’est le passage d’un système ou d’un programme
politique à un autre système ou programme politique. On a
souvent mélangé des questions de forme ou de conjoncture aux
questions de principe.
Il en est ainsi du cas de limitation de mandat à deux. La question
de deux mandats est l’un de ces débats oiseux à caractère
mimétique. La question de deux mandats résulte de
l’amendement XXII(22) de la Constitution américaine fait en
mars 1947, c’est-à-dire au sortir de la deuxième guerre
mondiale. En effet, Roosevelt élu en 1933, a dû passer toute la
période de la guerre au pouvoir. Et même a dû finir son mandat
en chaise roulante. Au vu de cela, les Américains ont décidé
librement de limiter les mandats présidentiels à 2. Il s’agit d’un
contexte historique propre à un pays déterminé, les Etats-Unis
d’Amérique. Cela n’a aucune signification particulièrement
démocratique, ni ne confère au système une supériorité
démocratique sur tout autre système. Par exemple, pendant
longtemps, il n’y a pas eu de limitation de mandat en France. Et
cela jusqu’aujourd’hui n’existe pas en Allemagne (Mme Merkel
vient de faire 16 ans, soit plus de quatre mandats au pouvoir) ni
en Grande-Bretagne. En quoi ces systèmes sont-ils inférieurs du
point de vue démocratique à un autre qui admet la limitation de
mandat ?
Sur la base de confusions du genre entre démocratie et ses
modes d’expressions possibles, on érige des barrières et des
critères d’appréciations où tout système qui ne respecte pas ces
canons de démocratie libérale d’Europe de l’Ouest et
d’Amérique, est taxé de régime dictatorial. Sur cette base de soidisant non alternance, on classe par exemple le pouvoir de Fidel
Castro de « dictature autoritaire » ainsi que d’autres dans le
monde.
En résumé, le continent africain a l’apanage du mimétisme et du
« copier-coller » des autres, l’apanage de l’imitation servile des
institutions émanées des expériences d’autres peuples (et
propres à leur contexte historique) que l’on vend à travers les
grands mass media, tels RFI, France 24 et autres CNN.
Dès que nous prenons conscience des concepts et de leur
contenu, il revient aux peuples africains d’être inventifs, de
puiser dans leurs ressources, pour apporter des solutions
correctives aux problèmes mondiaux qui se posent à l’humanité,
parmi lesquels la crise de la démocratie représentative dont les
L
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systèmes politiques prennent de l’eau de toutes parts à
l’exemple de ce qui s’est passé en janvier 2021 au Capitole
américain ou des remises en cause incarnées par les « Gilets
Jaunes » en France.
La seule boussole pour nous est le pouvoir du peuple, autrement
dit le pouvoir de la majorité et de l’exercice de sa souveraineté à
tout moment. Tout le reste n’est qu’habillage pour tromper le
monde.
Pr. Philippe NOUDJENOUME
PROGRAMME DE L’ALLIANCE POUR LA PATRIE
QUELLE ECOLE POUR UN BENIN EMANCIPE ?
(Suite et Fin)
II-. Comment en sortir ?
I-1. Disposition générale
out le développement ci-dessus dessine les contours de
l’école béninoise en virtualité à construire. Le défaut
essentiel de toutes les réformes qui ont connu l’échec
constaté, c’est de maintenir la césure de l’école avec le tissu
social béninois, avec ses us et coutumes, ses valeurs linguistiques
et culturelles propres. C’est de ne pas orienter cet enseignement
vers la satisfaction des besoins du peuple béninois.
Ici encore, que l’on me permette de me référer à Fantodji
(2004 : p.15)
D’après ce qui précède, dans un pays arriéré comme le
nôtre où il existe une université dépendante avec des
programmes dépendants de recherche, de formation, etc.
quelles sont les exigences pour une culture scientifique et
démocratique ? Celles-ci sont de trois ordres : a) que les
opérateurs patriotes des cultures et des sciences soient
critiques et révolutionnaires à l’égard des praticiens de la
culture et des sciences au service des apatrides ; b) que les
opérateurs patriotes des cultures et des sciences s’allient
aux praticiens des cultures traditionnelles ; c) que les
éléments de culture traditionnelle et universelle soient mis
à la portée des classes et couches populaires.
Une école au service de quelle société ? Telle est la
question. La réponse donne la direction de recherche. Une école
béninoise aujourd’hui doit être la rupture avec l’école présente,
celle du pacte colonial. Elle doit être des centres de recherche
continue de solutions aux équations de l’existence du peuple
béninois. Autrement dit constituer le levier de la liberté de
produire retrouvée avec l’accès de tous à l’information
scientifique ; ce qui signifie l’enrayement dans un bref délai de
l’analphabétisme, plaie et fléau de notre époque. Une école
intégrée au tissu social béninois et qui développe une formation
technique moyenne généralisée (avec de multiples écoles
techniques et polytechniques) sous la supervision de centres de
recherche de hauts niveaux capables de répondre aux besoins de
transformations des divers secteurs de l’économie nationale.
Ainsi sera résolue la question angoissante de l’emploi des jeunes.
L’école à venir doit être patriotique.
L’alphabétisation rapide de tout le peuple et
l’enseignement dans l’école formelle ne peut naturellement se
dérouler que dans les langues nationales. Alors, comment en
sortir et par où commencer ?
II-2- Dispositions pratiques : par où commencer ?

1 On peut convenir par exemple de quelques heures supplémentaires retenues et payées par l’Etat.
Une série d’actes intervenant comme dans un certain
ordre chronologique semble nécessaire pour la question posée.
Il s’agit :
1°- De la décision politique d’instituer les langues nationales
comme langues d’instruction à l’école, langues d’administration
et de justice. Cette décision implique la suppression de l’article 2
de la Constitution2 qui fait du français la langue officielle. Pour
l’administration et la justice, cela se décline en les sous-tâches
que voici : instituer les débats parlementaires dans les langues
nationales ; instaurer l’obligation à tout candidat au poste
d’administrateur de collectivités locales (Maire, Chef
d’Arrondissement) de savoir parler, lire et écrire la langue
locale et décider que l’administration des communes se fasse en
les langues nationales ; instituer l’obligation aux juges des
tribunaux de s’alphabétiser en les langues nationales pour dire
les décisions de justice en les langues nationales. Car le premier
droit du citoyen c’est d’être entendu et jugé dans une langue
qu’il comprend.
2°- Enrayer rapidement l’analphabétisme : des mesures
pratiques doivent être prises pour enrayer en trois ans maximum
l’analphabétisme dans le pays. Cela nécessite de confier cette
tâche aux dizaines de milliers d’instituteurs qui, à cet effet,
seront formés en leurs langues respectives pour ensuite, selon
les modalités retenues,
1
s’occuper de l’alphabétisation des
adultes de plus de 15 ans.
3°- Mettre ces trois années à profit pour l’élaboration des
matériaux didactiques dans les différentes langues nationales.
Des prix annuels devront être décernés aux meilleures
productions littéraires et scientifiques par l’Etat pour
l’encouragement de cette tâche indispensable.
4°-Débuter après ces trois années avec les enfants de l’école
primaire, l’instruction dans les écoles en les langues maternelles
prêtes du point de vue des matériaux didactiques disponibles.
Dans le cadre de l’union et le brassage des nationalités, envisager
l’obligation d’apprendre une deuxième langue (comme par
exemple le baatnum ou le dendi pour les élèves du sud et le fon
pour les élèves des régions septentrionales) en plus de leurs
langues maternelles. A ce titre, faire les trois premières années
entièrement en langues maternelles.
5°- Introduire l’élève en quatrième année à une langue
étrangère, le français en l’occurrence.
6°- Du point de vue programmatique, il faut réexaminer tous les
contenus des programmes de formation du primaire au
supérieur existants ; en extirper tous les relents coloniaux et
néocoloniaux qui font de nous des hommes culturellement
aliénés sur notre propre terre. Il faut revisiter de manière critique
le contenu de tous les manuels existants notamment de sciences
sociales (histoire, sociologie, pédagogie, psychologie,
ethnologie, linguistique, philosophie, droit, économie) pour en
extirper tout ce qui ne s’adresse pas aux nationaux béninois,
pour une étude et une intégration de nos autorités scientifiques
traditionnelles, telles les guérisseurs traditionnels, nos bokno ou
babalawo, nos chefs de couvents traditionnels (hunno ou alfa)
dans un mouvement cognitiviste qui ne perde rien de la richesse
du pays tout en s’arrimant aux derniers cris de la science.
7°- Au lieu de multiplier aujourd’hui les centres universitaires
avec l’orientation actuelle et qui font de ces centres et
universités des usines à fabriquer des chômeurs, il faut envisager
la généralisation d’une formation duale, combinant la formation
théorique à la formation technique, du primaire à l’université.
Chaque école primaire devant être dotée d’ateliers techniques
comportant, outre la menuiserie et la maçonnerie,
2 Art 2 (Constitution de 1990) Art 1, 5
ème Titre (Constitution de 2019)
T
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 5
nécessairement la mécanique, l’électricité, l’électrotechnique,
l’informatique etc. Au niveau secondaire, créer dans tout le pays
des dizaines d’écoles techniques (industrielles, agricoles et de
services) où peuvent accéder les élèves à partir des classes de
seconde. Faire de telle sorte que le plus grand nombre des
étudiants accédant à l’université et aux grandes écoles,
proviennent de ces centres techniques du secondaire. Par
exemple recruter prioritairement les étudiants en agronomie
(FSA) à partir de ceux sortis des écoles techniques agricoles de
type Mèdji de Sékou. Créer pour cela une banque d’Etat pour
promouvoir des initiatives et/ou des projets individuels émanant
des produits de formation de nos centres techniques et de nos
universités pour faciliter l’utilisation de ces produits dans le tissu
social et économique de notre pays.
8°- En plus de ces tâches qui participent de l’émancipation de
notre pays et de tous ces citoyens, il faut instaurer
immédiatement un contrôle, avec l’aide des organisations
syndicales, du déroulement des examens et concours dans notre
pays. Car, l’idée que tous les examens et concours relèvent de la
fraude et des appuis politiques et non du travail et du mérite est
destructrice de tout effort chez l’apprenant et participe
grandement aujourd’hui de la ruine de l’école.
III-. Conclusion
En reprenant notre ami et camarade Albert Gandonou
dans sa communication (voir étude 9 dans le présent ouvrage,
p.) je dis :
L’école doit inculquer à nos enfants le respect et l’amour
de nos cultures et de nos civilisations. L’objectif à se fixer
peut se résumer comme suit : renouer avec notre culture
dans tous les domaines (langues et religions vernaculaires,
justice et administration traditionnelles, médecine, savoirs
et savoir-faire endogènes, système de sécurité, etc.) et, sur
la base de ces racines, aller au dernier cri de la science, de
la technologie et du développement… Mais, en vérité, ceci
nécessite un changement de perspective, de paradigme.
Changer de paradigme, cela s’appelle révolution. Car en fait c’est
de cela qu’il s’agit. Parce que, à y regarder de près, la décision de
l’instruction dans les langues maternelles signifierait dans nos
pays de l’aire de la colonisation française, une remise en cause
du pacte colonial, une véritable révolution démocratique, vu la
nature particulièrement colonialiste, rapace et guerrière de
l’impérialisme français en Afrique. Quand est-ce qu’interviendra
ce bouleversement populaire - cette révolution - pour la
renaissance de ce pays ? Je ne saurai le dire maintenant. Mais la
situation est mûre pour cela.
Alors on peut dire : Aux combats pour la fin de la misère et
de la fatalité qui aujourd’hui revêtent un visage : la
FrançAfrique !
Vive la journée Internationale de la Langue maternelle !
Vive l’émancipation des peuples du Bénin !
Vive l’émancipation des peuples africains !
Vive l’émancipation des peuples du monde.
Extrait de la communication du Pr. Philippe
NOUDJENOUME au colloque sur « la ruine de l’école au
Benin : pourquoi et comment en sortir ? » (2013)

Procès contre Joël Aïvo : Poursuite des procès de la honte
par une Cour d’inquisition
e jeudi 15 juillet a débuté le procès contre Joël Aïvo, ceci
trois mois après son arrestation le 15 avril 2021 en "flagrant
délit" pour « atteinte à la sécurité de l’Etat et blanchiment
de capitaux ». Ce long délai, alors que le flagrant délit appelle
selon la loi à une présentation du prévenu à la plus prochaine
audience, est déjà indicatif de la mission confiée à la Criet (Cour
de répression des infractions économiques et du terrorisme) et
à son Procureur spécial, le sieur Mètonou.
A cette audience, le procureur spécial, Mario Mètonou celui-là
même qui a ordonné l’arrestation manu-militari pour flagrant
délit, donc censé détenir des éléments à ce propos, demande au
juge du céans de prononcer l’incompétence de la Cour et le
renvoi de l’affaire en instruction préalable en vue d’une
requalification des faits. Et la Cour de céans, au lieu d’accéder
aussitôt à la demande par les avocats de la défense de la mise en
liberté provisoire face à l’arbitraire flagrant du Procureur spécial,
a décidé de donner rendez-vous pour le 5 août 2021 pour se
prononcer sur son incompétence (donc la requalification des
motifs) et la demande de mise en liberté provisoire, prolongeant
ainsi encore la torture des prévenus.
Voilà comment va la Justice au Bénin. Et cette audience du 15
juillet 2021 aura une fois de plus montré le caractère inquisitoire
de la Justice aux ordres au Bénin, au service de l’autocratie. Ce
qui s’est passé le 15 juillet 2021 rappelle les tribulations et les
piétinements du droit contre tous les détenus politiques depuis
l’arrivée au pouvoir de Talon. On peut rappeler les tribulations
contre Ajavon contre lequel la Criet est revenue sur une « affaire
ayant acquis l’autorité de la chose jugée » pour prononcer sa
condamnation. On peut rappeler le procès contre Laurent
Mètongnon et ses co-accusés où, même après condamnation de
toute la procédure par la Cour Constitutionnelle, le tribunal en
première instance et la Criet s’accaparant le rôle de Cour d’appel,
ont validé la condamnation par Talon en son Conseil des
Ministres du 02 novembre 2017. Ce qui s’est passé le 15 juillet
dans le procès contre Aïvo augure de ce que pourraient être les
procès contre les centaines de dirigeants et de militants
politiques raflés par le pouvoir de Talon lors des dernières
élections présidentielles 2021 pour "terrorisme". Tous, donc des
procès de la honte.
Vouloir, trois mois après une arrestation pour flagrant délit,
demander une requalification des faits pour revenir à une
procédure d’instruction, relève de l’arbitraire absolu de la part
d’une institution censée dire et défendre le droit. La Justice au
Bénin montre sa nudité ainsi que celle de la cause de ses
commanditaires.
Le Parti Communiste du Bénin, dans un Communiqué en date du
16 avril 2021 intitulé « A propos des arrestations en cours,
consécutives à l’élection présidentielle de mars-avril 2021 » a
souligné « que la cause première de la violence actuelle qui règne
dans le pays, est le pouvoir de la Rupture dirigé par le président
Talon qui, en dépit de son extrême illégitimité constaté par le
rejet massif par les masses populaires, s’obstine et s’accroche par
toutes sortes de manœuvres » et a exigé en conséquence "l’arrêt
de toutes arrestations et poursuites, la libération des détenus
politiques et le retour de tous les exilés politiques » (Cf "LA
FLAMME" n° 397 du 16 avril 2021).
L’arrêt des procès de honte, la libération de tous les détenus
politiques et le retour des exilés restent les seules décisions de
droit, susceptibles de redorer le visage de la Justice au Bénin.
Bio Syla
COUPE DE LA CONFEDERATION CAF, COPA, EURO : trois
finales historiques jouées dans la même année.
L’année 2021 restera dans la mémoire collective des amoureux L et fans du monde footballistique. Dans une ambiance de liesse,
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les 10 et 11 juillet ont marqué la fin de trois grandes compétitions
d’Afrique, d’Europe et d’Amérique
Le stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou et
pour la première fois de son histoire a abrité la finale de la coupe
de la confédération CAF. Au terme des 90mn de jeu, le Raja
Casablanca s’impose (2-1) face à la JS Kabylie en remportant la
18e édition de la coupe de la confédération CAF. Dans un climat
de bataille ardue, les champions ont rapidement ouvert le score
mais ont dû ensuite luter ferme pour préserver leur avantage.
Une défaite mal digérée par les supporters de la JS Kabylie qui
considèrent leur équipe comme favori de l’affiche surtout que le
Raja Casablanca était réduit à 10 à la deuxième partie.
De l’autre côté du Brésil, la nuit du samedi a été une nuit de joie
pour les Argentins. Le pays du phénoménal Lionel Messie a
remporté la Copa America en dominant le Brésil (1-0). Une
victoire d’une longue et interminable attente des supporters et
de toute l’équipe de l’Argentine depuis 1993 soit 28 ans. Ainsi
sur une longue ouverture de Rodrigo de Paul, Angela Di Maria
marque l’unique but de la rencontre à la 22e minute de jeu
permettant au génie argentin de remporter pour sa carrière et
pour la première fois un trophée régional pour son pays.
C’est aussi dans une liesse comparable que les Italiens ont
soulevé la coupe de l’Europe, et sont consacrés champion.
L’Italie remporte face à l’Angleterre le deuxième Euro de son
histoire après 1968. En effet, au bout d’une finale palpitante, il a
fallu les séances des tirs au but pour situer chacun sur son sort.
Donnarumma étant mentalement présent lors de ses séances
des tirs au but a semé la joie au cœur des supporters de l’équipe
italienne par ses arrêts qui ont permis aussi la victoire.
L’Angleterre n’a remporté que 22% de ses tirs au but. Un record
que l’histoire retiendra. Quoi qu’on dise l’année 2021 sera
inscrite en lettres d’or dans les archives footballistiques.
Apollinaire K.

Paiement des 12 mois sur 12 des émoluments: les
enseignants aspirants face à leurs illusions!
est désormais clair. Au sujet du paiement des
émoluments douze mois sur douze aux Aspirants au
Métier d’Enseignant (AME) au titre de l’année scolaire
2020-2021, le gouvernement n’exprime aucune volonté pour y
penser maintenant. C’est du moins ce qui ressort d’un entretien
accordé au journaliste André DOSSA de la Chaîne télévision
Canal3 par le porte-parole du gouvernement béninois le
dimanche 11 juillet 2021.
En effet, à écouter M. Wilfried Léandre HOUNGBEDJI, porteparole du gouvernement, le paiement des 12 mois sur douze
« … c’est bien une préoccupation que le gouvernement connaît,
puisque les Secrétaires Généraux Confédéraux ont pu la porter à
l’attention du gouvernement. Et si demain une décision est prise
à cet effet, vous la connaitrez. Dans tous les cas si le
gouvernement a les moyens aujourd’hui de payer les 12 mois sur
12 à ces Aspirants, c’est avec bonheur il le ferait. ...Si demain les
conditions sont remplies c’est avec bonheur comme je le disais
qu’on paierait les 12 mois sur 12 ». Il apparaît clairement que le
gouvernement jusqu’à cette période de mi-juillet 2021 ne
manifeste aucune volonté de payer les 12 mois sur 12 aux
enseignants aspirants. Donc, désormais ils n’ont plus rien à
espérer de Patrice TALON et son gouvernement.
L’on se souvient encore comme si s’était hier. Certains
enseignants pour briser les grèves contre l’imposition d’un quota
horaire de 30heures par semaine et la bivalence par le Président
Patrice TALON n’avaient pour objet de chantage que cette
histoire de paiement de salaires douze mois sur douze. Les voici
donc aujourd’hui face à leurs illusions !
Les enseignants doivent prendre leur destin en main, se
mobiliser comme un seul homme, se battre en vue de
l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Par Simplice SODJO
Correspondant de La Flamme à Abomey-Calavi / Atlantique
Correspondance
Arraisonnement des vivres : Décidément Talon prive les
populations de l'Alibori de nourriture
ans sa lutte brouillonne contre la flambée vertigineuse
des prix des produits de première nécessité, le pouvoir
de Talon crée la pénurie des denrées alimentaires dans
l'Alibori. En effet, depuis quelques semaines, beaucoup de
camions sont arraisonnés par les commissariats de police se
situant entre la Commune de Gogounou et celle de Malanville.
Ces camions ont chargé soit du maïs, soit du sorgho, soit du gari,
soit de l'ananas. Compte tenu des conditions de
conditionnements assez précaires, ces produits vivriers sont
actuellement exposés à la pourriture puisque les pluies qui
s'abattent régulièrement sur le nord du pays actuellement
concourent à cet état. Cette bévue du gouvernement de la
rupture a asphyxié les marchés de l'Alibori en l'occurrence celui
de Malanville. D'abord le marché de Malanville est un marché
international des produits vivriers. Et c'est ce qui fait la vitalité et
la force de ce marché. Avant l'opération commencée par la
police, on trouvait les produits dans le marché mais à des prix
élevés. Ce qui est normal, puisque c'est la période de soudure où
les autres pays ayant besoin de constituer des stocks de
souveraineté pour leurs populations, venaient s'approvisionner
ici. Actuellement le marché de Malanville existe de nom. La
police avec cette opération a tué complètement le marché
aujourd'hui. C'est seulement les articles fabriqués ou produits
dans les pays environnants ou importés qui existent dans le
marché.
Face à cette catastrophe, le gouvernement n'a trouvé d'autres
alternatives que d'ordonner la vente de ces vivres par les
commissariats et les recettes seront partagées entre les
différents services de la police nationale. Pour le moment, avec
cette note de service du ministre Akotègnon, c'est un grand émoi
dans le rang de ces commerçants. Certains se sont endettés
auprès des Institutions de Micro-Finances, et désormais seront
obligés de vendre tous leurs biens pour les rembourser ; d'autres
voient leur capital de commerce partir en fumée.
Assissanath
Allure inquiétante de la misère au sein de la population
béninoise: dame OKOU trouve la mort à l’hôpital Camp
Guézo de Cotonou
Il y a quelques jours une visite à un parent à l’hôpital Camp
Guézo de Cotonou a permis de toucher du bout du doigt les
dégâts qu’occasionne la faim planifiée par le Président Patrice
TALON et son système dit de la rupture. Selon les révélations
d’un de ses garde-malades, dame Okou résidant à Akpakpa,
n’ayant rien à manger avec ses petits-fils, avait décidé d’aller
avec les 200f qui lui restaient acheter du riz auprès d’une
vendeuse du quartier. C’était un matin autour de 11h. Après
achat, elle se rend compte lorsqu’elle revient à la maison qu’un
des petits-fils était encore près de la vendeuse. Elle laissa alors la
C’
D
LA FLAMME N°409 09 juillet 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
nourriture au portail, le temps d’aller chercher l’enfant que la
nourriture a disparu. Surprise, elle chercha en vain son plat de
riz. Comment le plat de riz peut-il disparaitre ? Se posant mille et
une questions sans réponse, dame Okou perd connaissance. Elle
est transportée d’urgence à l’hôpital d’instruction des armées,
Camp Guézo (HIA). Le constat à l’arrivée est qu’elle était dans
coma. Elle est prise en charge mais elle n’a pu survivre et meurt
quelques jours après. De la faim aux soucis ; des soucis au coma ;
dame OKOU s’en est allée !
Par Simplice SODJO
Correspondant de La Flamme à Abomey-Calavi / Atlantique

VENEZUELA : UN PAYS, UNE HISTOIRE, UN PEUPLE

Partie I : Venezuela, un pays
a Rédaction de « La Flamme » entreprend ici une série de
publications sur le Venezuela pour faire connaître à ses
lecteurs et au peuple béninois ce pays, son histoire et son
peuple en lutte contre les agressions impérialistes notamment
étatsuniennes.
La première rubrique est « Venezuela, un pays »
I- GEOGRAPHIE PHYSIQUE.
Du point de vue géographique, le Venezuela a un territoire situé
dans la partie la plus septentrionale de l'Amérique du Sud,
bordé10 au nord par la mer des Caraïbes. Il s'étend depuis les
environs de l'Equateur jusqu'au nord du onzième parallèle. Sur
le continent, le Venezuela possède des frontières avec
le Guyana (743 km à l'est-sud-est), le Brésil (2. 200 km) au sud,
la Colombie au sud-sud-ouest et à l'ouest (2. 050 km). Le
Venezuela est à quelques dizaines de milles marins au large des
côtes de la mer des Caraïbes au nord, se trouvent les Antilles
néerlandaises (Aruba, Bonaire, Curaçao) et Trinité-etTobago (ex-GB).
Sa superficie est de 916. 445 km2
. Soit comparativement aussi
grand que le Nigeria (963.000 km2) et à peu près 9 fois le
Bénin. De manière très schématique, trois grandes régions
géographiques composent ce pays : au nord et à l'ouest le
littoral et les Andes ; au centre du pays de vastes plaines ; au
sud-est le massif guyanais.
La pointe septentrionale de la cordillère des Andes culmine à
4.978 m au Pico Bolívar. Elle enserre le lac Maracaibo et se
prolonge vers l'est en longeant la côte.
Les grandes plaines, appelées les Llanos (plaines en espagnol)
occupent le nord du bassin de l’Orénoque et de ses
affluents Arauca et Apure. Le fleuve se jette dans la mer des
Caraïbes par un énorme delta marécageux qui occupe toute la
région nord-est du pays (Delta Amacuro).
Le sud du bassin de l'Orénoque, avec son affluent Caroní, est
sauvage et est une région touristique. Elle constitue un des hauts
lieux les plus attractifs du pays : les chutes de Salto Ángel hautes
de 979 m, reconnues comme les plus hautes chutes d'eau au
monde.
Le Venezuela possède également 72 îles, dispersées dans la mer
des Caraïbes et dans l'océan Atlantique, regroupées dans
les Dépendancesfédérales. Margarita est la plus grande et la plus
peuplée.
Le Venezuela est l'un des 17 pays « mégadivers » au monde, en
raison de facteurs tels que sa situation géographique, entre le
nord de l'Amérique du Sud et la mer des Caraïbes, facilitant ainsi
la migration des espèces, en plus d'avoir un climat constant tout
au long de l'année. Cela a favorisé, pendant des millénaires, en
particulier dans les zones montagneuses et fraîches (comme la
chaîne de montagnes côtières, la chaîne de montagnes Perijá, la
chaîne de montagnes de Merida et le massif guyanais)
l'adaptation, l'isolement et la préservation de la vie de
nombreuses espèces animales et végétales, principalement
endémiques.
Le Venezuela partageant la forêt amazonienne avec le Brésil, la
Colombie et autres, se positionne dans le monde comme le
sixième pays le plus riche en biodiversité en termes d'espèces
animales et végétales accueillies. Il existe encore de nombreuses
espèces non découvertes ni comptabilisées. On estime ainsi que
le nombre total de plantes vasculaires pourrait passer de 21.073
(actuellement découvertes) à 30.000-35.000 ou même plus si cet
espace était suffisamment étudié.
Liste du nombre d'espèces selon leur genre : 1.420 espèces
d'oiseaux (dont 48 endémiques) ; 413 espèces de reptiles ;
363 espèces de mammifères ; 1.723 espèces de poissons ;
21. 073 espèces de plantes vasculaires.
La capitale du Venezuela, Caracas, s’étend d'est en ouest de
l'autre côté de la cordillère côtière, à quelque 900
mètres d'altitude. Maracaibo, capitale de l'État de Zulia, est la
deuxième métropole du pays. Puis viennent les villes
comme : Valencia, Maracay et Barquisimeto.
II- POPULATION
La population vénézuélienne est d’environ 31 millions
d’habitants dont près de 5 millions vivent dans la capitale,
Caracas. La langue officielle est l’espagnol ; mais existe d’autres
langues indigènes. C’est l’une des populations les plus métissées
au monde, avec un taux de croissance de 1,4%. La religion
officiellement pratiquée de façon dominante est le christianisme
dans les variétés catholique à 73% et protestante à 17%. Les
groupes ethniques s’établissement ainsi qu’il suit :
1°- Métis ou « les Mestizo » Vénézuéliens sont des personnes
vénézuéliennes qui ont des ancêtres européens, amérindiens et
africains, quel que soit leur lieu de naissance. Ils constituent la
majeure partie de la population du pays à 51,6%. Des études ont
montré qu'environ 57% des Mestizos possèdent des
caractéristiques européennes alors que 28,5% possèdent des
caractéristiques africaines, seul 14,2% présente des
caractéristiques amérindiennes.
2°-Blancs (ascendance européenne) 42,5% ; ce sont des
Vénézuéliens d’ascendance essentiellement européenne. Ces
personnes s'identifient comme ayant hérité des groupes
ethniques européens. Le terme implique principalement l'aspect
physique d'un individu tel que la peau claire, la forme, la couleur
des cheveux et bien plus encore. Ils forment le deuxième groupe
ethnique en importance dans le pays soit 43,6% de la population
totale. Une étude a été menée et a montré que 61,5% de leur
pool génétique est d'origine européenne.
3°- Noirs d’ascendance africaine :
Ils sont également connus sous le nom d'Afro-Vénézuéliens et ce
sont des Vénézuéliens d'ascendance africaine, venus pour la
plupart d'esclaves amenés en Amérique du Sud pendant l'ère de
la traite des esclaves de l'Atlantique. Ils représentent environ
3,5% de la population totale du pays. Au XIVe siècle, les esclaves
étaient amenés à travailler dans les mines de cuivre, la pêche,
l'exploitation minière et l'agriculture à petite échelle. Ce
commerce a augmenté au XVIIIe siècle, mais les afrovénézuéliens ont joué un rôle majeur dans la lutte pour
l'indépendance, d'où l'abolition de la traite des esclaves. Leurs
pratiques religieuses ont été noyées dans le catholicisme. Selon
L
LA FLAMME N°409 09 juillet 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
les recensements récents, 54% des Vénézuéliens sont afrodescendants.
4°-Indiens autochtones
Ce sont les Amérindiens qui forment environ 2.5% de la
population totale du pays. Un pourcentage plus élevé de la
population totale des Vénézuéliens sont situés dans la forêt
tropicale du sud de l'Amazonie et dans les Andes de l'Etat
occidental de Zulia. Ce sont au moins des groupes autochtones
au Venezuela tels que le peuple Baniwa. Il a été clairement
indiqué combien de personnes vivaient dans le pays avant la
colonisation, mais leur nombre a considérablement diminué
après la propagation de nouvelles maladies en Europe.
L’espérance de vie est de 74,08 ans.
III- ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE.
Le Venezuela est une République Fédérale à statut présidentiel.
Le Président est Nicolas MADURO depuis le décès de Hugo
CHAVEZ en 2013.
Administrativement, le Venezuela est structuré comme une
Fédération composée de 23 Etats, de 2 régions à statut spécial :
Un district fédéral contenant la capitale Caracas et des
dépendances fédérales. Le Venezuela revendique également un
important territoire dénommé Guayana Esequiba (ou zona en
reclamación), faisant actuellement partie du Guyana. Ce
territoire d'une superficie de 159 500 km2
(soit plus de 62 % du
Guyana) comptait environ 102. 000 habitants en 2008.
Les Etats sont eux-mêmes subdivisés en municipalités ou
communes
(Sources: fr.m. wikipedia.org).
Sommet du G5Sahel: Le Président du Niger en mode
esclave de maison de Macron
e 9 Juillet 2021, le Président français Emmanuel Macron a
réuni un sommet du G5Sahel (Burkina Faso, Mali,
Mauritanie, Niger, Tchad) en visioconférence. C’était le 1er
sommet après l’annonce du retrait des troupes françaises de
l’opération Barkhane au Mali en menace contre le putsch qui a
enlevé le Président Bah N’Daw. On sait que la volteface française
de ne plus retirer définitivement les troupes d’occupation du
Mali fait suite à la position des autorités maliennes de nouer une
coopération militaire avec la Russie.
Il se fait qu’à l’issue de ce sommet, le président nigérien qui était
à Paris, fait une conférence de presse commune avec le
président Macron. Il y déclare notamment ceci : « Il ne faut pas
permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont
des déboires sur le front où ils devraient être et que les colonels
deviennent des ministres ou des chefs d’Etat. Qui va faire la
guerre à leur place? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée
de nos pays a un échec sur le terrain, elle prenne le pouvoir! C’est
ce qui s’est passé par deux fois au Mali. En 2012, les militaires
avaient échoué, ils sont venus faire un coup d’Etat. Cette année
encore en 2020, ils ont fait la même chose». Les autorités
maliennes par le biais du ministre des affaires étrangères ont
élevé une vive protestation contre les propos du Président
Bazoum avec signification à l’ambassadeur du Niger à Bamako.
Dans la forme comme dans le fond, les propos du Président
Bazoum posent problème. Il ne s’adresse pas à son homologue
du Mali en Afrique mais en France à côté de Macron, Président
français en perte de vitesse dans son pays et qui cherche par tous
les moyens comment consolider les positions de la France qui
domine et pille en Afrique les ressources tels l’uranium du Niger,
l’or du Mali, etc. Alors que les Français eux-mêmes toutes
catégories confondues (parlementaires, personnalités diverses,
jeunes, vieux, gilets jaunes, parents de soldats abattus au Sahel,
etc.) dénoncent la présence des forces d’occupation française et
européenne au Sahel en appui aux mouvements protestataires
des populations de cette sous-région africaine et la mainmise de
la France sur le CFA. Il ne voit pas tous les problèmes de
souveraineté que soulève la présence des troupes françaises et
européennes au Sahel (et au Niger). En ce qui concerne le putsch,
il appartient au peuple malien de juger. Encore que le président
nigérien se trompe lorsqu’il parle de putsch concernant la
situation de 2012 où il est clair que c’est le pouvoir français qui a
manœuvré avec le Président Diouncounda Traoré pour faire
venir ses forces au Mali…Et aucune loi n’interdit que des
militaires deviennent ministres ou chefs d’Etat si des
circonstances particulières l’exigent. Le Général de Gaulle n’a-til pas été Président de la France?
Il tient de tels propos à Paris, à côté de Macron, dirigeant de la
France (ancienne puissance coloniale) et patron des réseaux de
la FrançAfrique qui ont le genou sur le cou de l’Afrique. C’est à se
demander, s’il n’y a pas là un comportement semblable et trop
marquant comparable à ce que faisaient les esclaves de maison
contre leurs frères esclaves des champs pour plaire aux maîtres?
Et dire qu’il agit ainsi dans un contexte où les conclusions de ce
sommet ne font qu’accentuer la domination de la France par de
simples manœuvres. Tenez!
Les conclusions de ce sommet sont entre autres la fermeture des
bases de Khidal, Tessalit et Tombouctou au nord du Mali, d’ici à
la fin de l’année et le recentrage des forces françaises vers la
zone des trois frontières Mali-Burkina-Niger. Ainsi, il n’y aura à
terme que 2500 à 3000 soldats français contre 5000
actuellement avec Barkhane. Ce sera désormais au sein de
Takuba que les forces françaises vont opérer et dont le
commandement sera à Niamey au Niger. Soit dit en passant,
Takuba est une coalition européenne qui regroupe des soldats
des pays suivants : Belgique, Estonie, Italie, Pays Bas, République
tchèque, Portugal, Suède, France, Roumanie. Le Danemark
envisage d’y faire son entrée aussi; tout comme la Grèce, la
Serbie ou la Hongrie. Le Président du Niger est d’accord avec
cette nouvelle formule. Il n’écarte pas l’idée que le G5Sahel
puisse évoluer et s’ouvrir à d’autres pays africains (Ghana, Togo,
Bénin?). Or, comme le dit un des porte-parole de la société civile
malienne, parlant de Takuba et de la France, « c’est pour donner
davantage de place à ses alliés. (…) Takuba sera toujours piloté
par la France. Nous, nous savons que le Mali en tant que pays
peut effectivement faire face à cette guerre et la gagner ». Ces
propos patriotiques tranchent avec ceux d’une soumission
inqualifiable du Président nigérien.
Ce qui se joue au Sahel, c’est que la France qui ne peut plus
contenir son empire colonial fait feu de tout bois pour construire
un condominium franco-européo-américain impossible contre la
Chine et la Russie. D’où les guerres qu’elle impose en Afrique
notamment au Sahel et auxquelles résistent les peuples qu’il faut
soutenir pour la bouter dehors. Ce que ne semble pas ou ne veut
pas comprendre le Président Bazoum.
Aske
L
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
190 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
Cliquer ici pour télécharger l'intégralité du N°410 du journal LA FLAMME