Editorial

La gouvernance autocratique dans l’impasse

Tout observateur de la situation politique dans le pays, en
connexion avec les masses du peuple, peut constater que
le pouvoir de Talon par ses agissements en 2021, s’est
enfoncé davantage dans son isolement du peuple et n’avait
plus rien à dire ni offrir de nouveau. C’est ce qui explique
d’ailleurs, le caractère creux du discours de Talon sur l’Etat de la
Nation et de ses vœux du nouvel an.
Les centaines de détenus et d’exilés politiques sur les bras,
l’appauvrissement et la faim qui tenaillent les hommes et
femmes du peuple ont creusé davantage l’isolement du pouvoir
de Talon, pendant que les scandales de corruption et de trafics
des tonnes de drogue indiquent l’incurie du dispositif de
sécurité et de justice du pouvoir. Les hauts cris autour du
« hautement social » du second mandat résonnent comme de
nouvelles formes de torture avec le sort de forçat esclavagiste
réservé aux milliers d’enseignants dits aspirants et à tous les
salariés avec les lois scélérates ainsi que la multitude des
impôts et taxes qui balaieront les gains d’une revalorisation de
salaires annoncée. Talon n’a plus rien à dire et à offrir de
nouveau que la poursuite de la gouvernance autocratique et
mafieuse. Alors, il est dans l’impasse.
Ce qui peut arriver de nouveau ne peut provenir que de l’éveil
du peuple dans sa lutte pour ne pas mourir de faim et contre
l’humiliation renouvelée que constitue l’occupation de notre
territoire par les troupes françaises sous le couvert de lutte
contre les djihadistes.
La Rédaction


LES AGISSEMENTS DU POUVOIR DE TALON EN 2021 :
L’AUTOCRATIE DANS L’IMPASSE
ux premiers jours de la nouvelle année 2022, les
journaux à la solde du pouvoir rivalisent d’ardeur dans
les louanges à la gloire des œuvres de Patrice Talon en
2021. "Le Matinal", journal officieux et, évidemment le journal
gouvernemental "La Nation" sont à la pointe avec de gros titres
à la Une : Ainsi, "La Nation " joue le vieux disque du mirage des
infrastructures : « Transport aérien, l’aéroport de Cotonou se
métamorphose » ; « Numérique et digitalisation en 2021 : un
secteur dynamique malgré la pandémie » ; « Gouvernance
économique : résilience économique confirmée en 2021 ».
Quant au journal " Le Matinal", il mène plus ouvertement et
plus directement la propagande politique et la défense de
l’autocratie : « Parrainage des duos à l’élection présidentielle au
Bénin, le filtre nécessaire pour décourager les candidatures
fantaisistes », « Secteur de l’énergie, les éclatants succès du
Bénin en 2021 », « Pressions pour la libération de Aïvo et
Madougou, Talon reste de marbre ». Et tout ceci sans compter
le bruit, après l’annonce de la revalorisation des salaires en
2022, sur « le hautement social » amorcé.
Mais tout observateur de la situation politique dans le pays, en
connexion avec les masses du peuple, peut constater que tous
ces articles creux et de la même veine des fleurs jetées à Talon
depuis bientôt six ans, veulent masquer une évidence : le
pouvoir de Talon, en 2021, s’est enfoncé davantage et n’avait
plus rien à dire ni offrir de nouveau. C’est ce qui explique
d’ailleurs, le caractère creux du discours de Talon sur l’Etat de la
Nation et ses vœux du nouvel an.
En effet, 2021 a été, en violation de la parole donnée et
renouvelée à maintes occasions par Talon de ne faire qu’un
mandat unique, l’occasion pour le peuple et toute l’opinion
internationale de constater que l’on a affaire à un dirigeant qui
n’a pas de parole. Ou plutôt, que sa parole n’est que la mise en
œuvre de la politique de la ruse et de la rage. La campagne
pour sa réélection pour un second mandat aura montré toutes
les manigances et toutes les forfaitures dont est capable un
autocrate pour son maintien : Fabrication de duos candidats
fantoches pour accompagner "le candidat unique" Talon,
répression aveugle de toute contestation de la légitimité du
scrutin avec des états de sièges et la guerre contre des
populations de régions entières avec des morts et des blessés,
arrestations massives de centaines de jeunes manifestants et
d’opposants. Et également, à la face du monde entier, relayée
par des vidéos des soutiens mêmes du pouvoir, le bourrage des
urnes et le trucage des résultats pour tenter de masquer le
boycott massif du peuple. Pendant que la plate-forme des ONG,
sur la base des résultats proclamés des bureaux de vote
(résultats qui comprennent déjà les bourrages), ont donné un
taux de participation de 26 %, les organes à la solde de
l’autocratie ont poussé le bouchon jusqu’à 51%.
Au total, les élections pour le second mandat de Talon ont
montré, grandeur nature, que le peuple ne s’est pas laissé
abuser par le mirage des infrastructures ; qu’il perçoit que la
soi-disant lutte contre la corruption, alors qu’il n’y a aucune
possibilité de contrôle populaire de la gestion du bien public,
sert à masquer le pillage des ressources du pays au profit des
clans associés ; que l’appauvrissement et la ruine imposés aux
populations sont des sacrifices inutiles au profit des dignitaires
au pouvoir ; bref que Talon est isolé au sein de son peuple, que
son pouvoir n’a plus de légitimité populaire. Voilà la réalité
sortie des urnes en 2021.
Si l’on ajoute les contradictions avec ses maitres impérialistes
sur le partage du butin de pillage ainsi qu’avec ses pairs des
pays voisins, le pouvoir de Talon, en 2021, s’est enfoncé dans
son isolement avec sur les bras des centaines de prisonniers et
d’exilés politiques, et en face, un peuple qui a faim et a soif de
libertés.
Par ailleurs, le début du second mandat en 2021 est jalonné de
scandales de corruption impliquant des acteurs et louangeurs
du pouvoir ainsi que par des scandales de trafics jusqu’à
plusieurs tonnes de drogue. Ces affaires qui trainent sans
aboutissement à la justice, sans désignation et poursuite des
responsables comme celle du pillage de plusieurs milliards de
T
A
LA FLAMME N°435 07 janvier 2022
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francs Cfa détenus en liquide dans les caveaux de la Direction
générale des Impôts ou encore celles des nombreux scandales
de trafic de drogue ont fini par convaincre, même les plus
sceptiques, de la nature réelle du pouvoir de la Rupture. La
rigueur et l’efficacité dans la gouvernance dont se targue le
pouvoir Talon auront montré leur limite et surtout leur
véritable objectif : museler le peuple pour mieux piller.
Enfin et non des moindres, la faim ainsi que les conditions
esclavagistes imposées au peuple ont fait bouger des
travailleurs qui ne voulaient pas mourir dans le silence. Ainsi
peuvent se comprendre les mouvements de protestation et de
grève des enseignants dits" Aspirants au métier d’enseignants"
soumis à des conditions de forçats de 26 à 28 heures de cours
par semaine et, payés 9 mois sur 12. Encore à ce niveau, la
seule réponse qui a consisté à la répression aveugle, à la
radiation de centaines d’enseignants, a confirmé, outre le peu
de souci de l’efficacité de l’Ecole, mais encore l’inhumanité du
pouvoir de Talon.
Dès lors, toute la stratégie du pouvoir, toutes les manœuvres
ont consisté à chercher à se sortir de son isolement tout en
maintenant l’armature de la dictature autocratique et de
pillage. Première chose : se soumettre davantage à
l’impérialisme français : soutien du maintien du cfa/Eco ;
concession de tout "le secteur phare" du tourisme aux
monopoles français (club Med, Sofitel) ; autorisation de
l’installation d’une base de militaires français dans le pays soidisant pour la lutte contre les djihadistes.
Et dans cette voie de soumission plus forte à l’impérialisme
français, il y a la recherche fébrile de réconciliation avec tous
les enragés de la FrançAfrique. On se souvient des démarches
dites de main tendue du Médiateur converti en chargé de
mission de Talon. La rencontre avec Yayi Boni et le projet du
parti "Les Démocrates" d’aller solliciter la clémence du
dictateur vont dans ce sens d’obtenir une légitimation de la
légalité autocratique.
Et vis-à-vis du peuple, tout en maintenant le blindage
autocratique, toutes les lois scélérates, parler abondamment du
hautement social, accorder et donner de la main droite un
minimum de satisfaction aux exigences de relèvement du
pouvoir d’achat que l’on reprendra de la main gauche par la
multiplication et la hausse des taxes et impôts.
Or, cet exercice de duperie du peuple est connu. L’impérialisme
français est dénoncé et combattu plus vivement par les
jeunesses et les patriotes. Notre pays, qui a connu et combattu
un régime pseudo-révolutionnaire de dictature autocratique,
sait mieux déceler la duperie. Les procès iniques « 5 ans », « 10
ans », « 20 ans » sont partout dénoncés. Alors, le pouvoir
autocratique de Talon se trouve dans l’impasse, tourne en rond,
n’ayant plus rien à proposer comme nouveau mirage.
Achille P.
Revalorisation des salaires des travailleurs : un paravent
pour camoufler la multiplication des impôts et taxes.
près sa réélection frauduleuse et contestée en avril
2021, le Président Patrice Talon a déclaré vouloir placer
son second mandat sous le signe d'une gouvernance
"hautement" sociale. La suite, tout le monde la connaît. La
misère est à son comble dans tout le pays et le peuple est en
proie à une hausse généralisée des prix des produits agricoles
et de première nécessité. C'est dans ce contexte de morosité
totale que le conseil des ministres, réuni en sa session
hebdomadaire du mercredi 15 décembre 2021, annonce la
décision de revalorisation des salaires des travailleurs. Il n'en
faut pas plus pour que les plumitifs de la rupture se mettent à
l'œuvre pour exalter le mandat "hautement" social du Président
Talon. Mais que représente cette revalorisation des salaires
annoncée à grande pompe mais dont le contour et le contenu
sont encore imprécis dans la gouvernance "hautement"
sociale promise au peuple ?
Alors que le budget général de l'État, gestion 2022, voté et
promulgué en décembre dernier, est muet sur la question, les
travailleurs doivent attendre encore les travaux d'un fameux
comité ministériel pour en savoir davantage sur l'augmentation
promise sur leurs salaires. Par contre, le "hautement" social est
déjà traduit dans les faits par la multiplication et la hausse des
taxes. Alors qu'aucune des anciennes taxes (de péage, de
légalisation des pièces, de casiers judiciaires, des tarifs de
communication électronique et autres) n'a été allégée, le
nouveau Code Général des Impôts prévoit plus d'une vingtaine
d'impôts et taxes. Tenez ! Dès le 1er janvier 2022, les nouveaux
barèmes de l'impôt sur les traitements et salaires (ITS), qui
remplace désormais l'impôt sur le revenu des personnes
physiques (IRPP), sont les suivants :
- 0% pour la tranche inférieure à 60.000 FCFA (c'est vrai que ce
montant était de 50.000 FCFA et taxé) ;
- 10% pour la tranche comprise entre 60.001 FCFA et 150.000
FCFA ;
- 15% pour la tranche comprise entre 150.001 FCFA et 250.000
FCFA ;
- 19% pour la tranche comprise entre 250.001 FCFA et 500.000
FCFA ;
- 30% pour la tranche supérieure à 500.000 FCFA ;
- suppression de l'abattement pour nombre d'enfants à charge.
A ce propos, Wilfried Léandre Houngbédji parle de justice faite
aux femmes ; mais quelle justice leur fait-on en supprimant le
droit des hommes salariés et la protection du couple ? Et les
hommes salariés dont les femmes ne sont pas salariées ?
Pourquoi supprimer l'abattement pour nombre d'enfants à
charge au lieu d'affecter les allocations aux femmes salariées ?
En fait, le pouvoir du dictateur Talon est sur les traces du
gouverneur Zinsou qui s’était aussi attaquer aux ressources des
A
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ménages en réduisant le nombre d’enfants allocataires à six au
maximum.
- redevance au profit de l'ORTB : 1000 FCFA sur le salaire du
mois de mars et 3000 FCFA sur le salaire du mois de juin
uniquement et pour les agents dont les salaires imposables sont
supérieurs à 60.000 FCFA (Cf. note n°
361/MEF/DC/SGM/DGB/DS/SLD/SA du 28 décembre 2021, du
Directeur Général du Budget au Directeur de l'informatique).
Par cette note, le Directeur Général du Budget donne des
instructions précises à son collaborateur chargé des services
informatiques aux fins du paramétrage de l'impôt sur les
traitements et salaires (ITS) en remplacement de l'IRPP,
conformément au Code Général des Impôts.
Par ailleurs, il est institué une contribution sur la vente des
services de communication électronique dont le taux est de 5%.
Il s'agit de tout transfert d'argent (par voie électronique,
téléphonie mobile, télégraphique ou par voie de télex ou
télécopie, sauf les virements bancaires) et tout retrait en
numéraire consécutif à un transfert d'argent effectué auprès
des établissements financiers, des entreprises de téléphonie ou
autres entités spécialisées. De même, les frais de timbre sur les
versements à la banque passent de 50 FCFA à 100 FCFA, et le
taux unique de l'impôt sur les revenus fonciers est de 12%. Ici
également, le DG des impôts nous parle d'équilibre fiscal, alors
que les revenus sur les loyers compris entre six cent mille
(600.000) francs et trois millions (3.000.000) francs étaient
taxés à 10% et qu'ils seront désormais taxés à 12%, ce sont les
revenus de loyers supérieurs à trois millions qui seront moins
taxés, passant de 20% à 12% ; soit une baisse de 8 points. Vous
comprenez que ce sont les hauts-bourgeois et les hommes du
pouvoir, propriétaires des grands immeubles qu'ils louent à
l'État et aux institutions, qui paieront moins d'impôts. C'est
pour eux que les impôts sont minorés, alors que les petites gens
et les fonctionnaires qui ont pu se construire des bâtiments à
louer pour préparer leurs retraites doivent payer plus d'impôts
dès cette année sur les revenus tirés des loyers. Du coup, les
propriétaires de maisons à louer relèveront à la hausse le prix
des loyers.
Pendant ce temps, les enseignants dits aspirants qui constituent
le plus gros contingent du corps des enseignants de la
maternelle, du primaire et du secondaire continuent de ployer
sous leurs fardeaux de 26 heures à 30 heures par semaine, avec
des rémunérations ridicules de forçats, payées neuf mois sur
douze dans l'année. C'est une évidence que la prolifération et la
hausse des impôts et taxes renchériront davantage les coûts
des produits de grande consommation, surtout avec la
propagande tonitruante du gouvernement, par presse
interposée, sur la revalorisation des salaires des travailleurs.
Au total, cette revalorisation salariale annoncée tambour
battant par le pouvoir et ses thuriféraires n'est que de la
poudre aux yeux, car ce qui sera donné par la main droite sera
repris par la main gauche au moyen des impôts et taxes. C'est
donc une revalorisation des salaires déjà noyée dans un flot
d'impôts et taxes. Elle ne contribuera point à améliorer la
situation sociale des travailleurs et ceux-ci n'auront pas d'autres
choix que de se battre pour améliorer conséquemment leurs
pouvoirs d'achat. Le régime de Talon n'est pas une citadelle
imprenable, il suffit d'oser lutter pour le vaincre.
Habib A.
5 Février 2020-5 février 2022
En avant pour la célébration du 2ème
Anniversaire de la
Parution hebdomadaire du journal « La Flamme ».
epuis le 5 février 2020, votre Journal « La Flamme »
paraît tous les vendredis, soit en hebdomadaire. Depuis
lors, sa visibilité est sans équivoque. Les revues des
titres tant en français que dans les langues nationales qui
suivent chaque parution de La Flamme ont également
contribué à ce résultat.
Vous l’attendez impatiemment comme tribune de dénonciation
des crimes et forfaits de l’autocratie et de l’exaltation des luttes
populaires ainsi qu’à leur soutien à l’intérieur du Bénin et à
l’extérieur.
Vous éprouvez de la joie et de la fierté avec ce Journal. Le 5
février 2022, cela fera deux ans.
C’est une joie partagée. Il nous paraît nécessaire de célébrer cet
anniversaire. Il faut célébrer l’évènement. Mais ce que nous
devons savoir, c’est que, en dehors de la discipline et du
dévouement des hommes à cette tâche salvatrice, il y a
également un coût matériel et financier.
Voilà pourquoi nous lançons un appel à contribution aux
lecteurs, auditeurs et à toutes les bonnes volontés attachés à la
vie et parution de « La Flamme » de nous apporter une
contribution financière pour la réalisation de cet anniversaire et
pour une longue vie à votre journal.
Vos dons et contributions sont attendues aux numéros Mobile
Money du Rédacteur en Chef, YAO DENIS SINDETE : (MTN
Mobile Money) +229 97 26 36 20 / (Moov Money) +229 68 52
33 16 ou au contact direct de personnes connues en liaison
avec La Flamme.
La Rédaction
Célébration des fêtes de fin d’année 2021
Les Béninois ont fêté dans la misère et la désolation
es reportages ci-dessous nous renseignent sur quelques
aspects du mal-vivre des populations à l’occasion des
célébrations de cette fin d’année 2021.
La nuit du nouvel an à Alègleta dans la Commune d’AbomeyCalavi : les rues sont désertes
La nuit du 31 décembre 2021 est une nuit célébrée
universellement. Comment cette nuit est célébrée à Alègleta,
un quartier de la Commune d’Abomey-Calavi ? Cette nuit du 31
décembre 2021 n’est pas marquée par l’ambiance de liesse qui
la caractérise qu’on connaît. En effet, les feux d’artifice que
tirent les enfants en signe de joie pour annoncer le nouvel an
ont diminué contrairement aux années antérieures. Après
minuit c’est quelques coups de pétard qu’on entendait au loin.
Les rues ne pas sont animées. Les jeunes d’Alègleta qui
D
L
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d’habitude dans de pareils moments de fêtes se constituent en
petits groupes pour chanter et danser dans les rues étaient
absents. L’affluence des personnes dans les buvettes et bars
n’était pas non plus au rendez-vous.
On a constaté jusqu’à deux heures du matin dans notre
ballade que c’est le calme qui a pris le contrôle des rues. A
notre retour par hasard on rencontre deux jeunes garçons dont
l’un nous dit en fongbé : « Fofo fofo ! Mi kou do houé ! A ma na
dou houé nou mi an ? » Ce qui signifie en français : « Grandfrère Grand-frère ! Bonne fête ! N’allez-vous pas nous offrir de
cadeaux de fête ! » A mon compagnon de répondre : « Les
enfants les temps sont durs à l’heure actuelle ! On n’a rien en
poche ». Autrement dit la morosité, la faim, la famine dans les
ménages, sous le pouvoir de Talon se sont reflétées dans les
rues à Alègleta à cette veille de la nouvelle année 2022.
Alègléta, le 1er Janvier 2022
Afi Tossou
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Les festivités de fin d’année dans le Couffo ont été célébrées
dans le dénuement total.
Les périodes des fêtes de fin d’année sont d’ordinaire des
moments d’euphorie dans notre département mais pour cette
fin année 2021, c’est le découragement total au niveau de la
population faute de moyens financiers. A la veille de la Noël,
jusqu’à 23 heures, pas de cris de joie de petits groupes de
jeunes à moto ou dans les maisons annonçant la fête. Les débits
de boissons sont quasi vides, quelques rares clients buvaient
avec modération. Par manque du minimum, les jeunes sont
devenus sages. Vers 2 heures du matin c’est le calme des jours
ordinaires que nous avons ressenti dans les grandes villes du
Couffo. Le jour de la fête de noël, on n’a pas observé le ballet
habituel des enfants parés de leurs plus beaux habits en petits
groupes se promenant de maison en maison pour saluer les
parents et amis de leurs familles respectives et recevant en
retour quelques pièces d’argent ou quelques plats de riz à
déguster. Chaque famille a trouvé les moyens de garder les
enfants dans la chambre jusqu’au soir. A cause de la faim, la
fête des enfants a pris un nouveau visage dans notre
département.
Le réveillon et le nouvel an ont perdu leurs grandes
réjouissances normales. A minuit, quelques coups de pétard,
des cris de joie : « vive 2022 » ont retenti quelques minutes et
c’est fini pour le réveillon. Ce qui caractérise le 1er janvier chez
nous dans le Couffo est ceci : dès que la première maman finit
de préparer son mets du jour, elle offre aux autres ménages son
copieux repas mais cette fois ci toutes nos mamans sont
devenues ‘’avares’’, situation de la faim oblige. Les groupes
culturels n’ont pas répondu au rendez-vous. Quelques jeunes
artistes ont essayé de regrouper certains jeunes curieux par
endroit. Entre les deux fêtes on entendait les hommes blaguer
entre eux en disant que si on pouvait reporter la fête ça les
arrangerait, mais cette blague nous montre la profondeur de la
morosité économique dans laquelle notre département est
plongé.
Dans le Couffo, les fêtes n’ont surpris personne mais la
pandémie de la faim planifiée par le pouvoir de TALON Patrice
depuis 2016 continue de faire des victimes. Comme d’habitude,
en début d’année, beaucoup de familles s’inscrivent dans un
groupe de tontine pour prendre en fin d’année un peu d’argent
et quelques kilos de riz et autres. Puisque les taxes se sont
multipliées, les licenciements tous azimuts, la précarisation de
l’emploi avec des salaires dérisoire, les activités génératrices de
revenus tournent mal, obligeant les petits revendeurs à aller
faire des prêts sur les dépôts dans les tontines. Au finish, pour
défaut de remboursement, plus rien à prendre dans la caisse de
la tontine. Voilà comment des familles n’ont pas pu cuir un kilo
de riz lors des fêtes.
Djakotomey, le 02 janvier 2022
V. AGOSSOU
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Signes manifestes de la morosité économique dans le pays :
Cas d'Azovè
En cette période de fin d'année, les populations des localités
d'Aplahoué ont plus que jamais été frappées par la misère. Cela
s'est traduit par le caractère clairsemé du marché d'Azovè le
plus grand marché du Couffo et l'un des plus grands marchés du
pays. En effet, la flambée des prix des produits tel que celui du
riz qui s'est élevé de 16.000f jusqu'à 22.000f le sac de 50Kg,
l'huile d'arachide qui, à la surprise générale, augmente de
14.000f jusqu'à 28.000f le bidon de 25 litres, le coût des
poissons et des viandes congelées à presque doublé, le Doïwé
qui est un composant essentiel d’un mets local coûte
extrêmement cher et va jusqu'à 5.000f le kilo soit trois fois plus
le coût d'avant. Devant cette situation, les populations qui
manquaient déjà du minimum pour vivre et qui
majoritairement viennent animer le marché d'Azovè sont
frustrés car n'ayant pas les moyens pour faire face à la flambée
des prix des produits de fête.
C'est pourquoi le marché est moins animé que les années
antérieures. Par exemple, au niveau des revendeuses de
volailles, c'est presque le désert de clients acheteurs même les
grossistes qui viennent des grandes villes comme Cotonou,
Porto-Novo pour s'approvisionner et à leur tour revendre ont
dû s'abstenir à cause de la mévente. De même, les cabris et les
moutons sont restés exposés à longueur de journée sans de
visiteurs. Le constat est le même chez les vendeurs de pagnes
qui habituellement accueillent beaucoup de clients pendant les
périodes de fêtes.
Le coût d’un tongolo (mesure locale équivalent au kilo) de maïs
à 175 les années antérieures est passé à 350f déjà en
décembre. Que va-t-il se passer alors dans les familles ? Le
renchérissement des prix fait que dans certains ménages le feu
n'a pu pas brûler. Les gens n'ont pas pu distinguer ce jour des
autres jours ordinaires. L'ambiance festive est quasiment
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absente. Certains grognent et vont jusqu'à maudire le pouvoir
de la rupture en l'accusant d'être la cause de leur misère. Et
malgré cela, ce sont les impôts qui viennent accabler les
pauvres populations déjà en difficulté pour tutoyer le pain
quotidien.
Voilà les conditions dans lesquelles les populations d'Aplahoué
ont passé ces fêtes de fin d'année.
Aplahoué, le 03 janvier 2022
Rapt R.
LPV
A la découverte de
« Viwutu, le Cahier de Porto-Novo »
(1ère Partie)
1. Une survivance de l’humiliation coloniale : les
noms français sur l’espace public de Porto-Novo
Christophe Okou
epuis quelques siècles que l’Occident cupide a posé sa
botte sur le continent africain, le dépeçage territorial au
couteau et la dépossession des peuples se poursuit.
Dans le chahut des agresseurs, en 1863 les Anglais bombardent
Lagos, prennent Badagri et font replier les Français installés à
Ikpokia, vers Porto-Novo plus à l’Ouest. C’est peut-être une
coïncidence si selon les études sérieuses, l’Angleterre est le
pays qui a agressé le plus d’autres peuples dans le monde,
suivie de près par la France en la matière. C’est peut-être aussi
une coïncidence si la révolution industrielle a commencé en
Angleterre et en France avec le métier à tisser et la machine à
vapeur dont l’invention est attribuée à James Whatt. Notre
partie du monde ainsi que d’autres, était entre le marteau
anglais et l’enclume française. Année après année l’oligarchie
Française plus particulièrement fait tout ce qu’elle peut pour
rentrer davantage les dents dans la gorge du continent africain
pour lui sucer plus de sang, détruisant les cultures des peuples,
et le potentiel économique qu’elles portent.
L’Ecole française ne parle aucune de nos langues et n’enseigne
que des bribes d’histoire cyniquement déformée et les
attitudes de servilité à l’indigène dont ce dernier reste malade
du diabète culturel. Rien d’étonnant qu’un grand nombre de
personnes ignorent que 61 ans après la proclamation de
l’indépendance du Dahomey (actuel Bénin), le drapeau français
flotte toujours par des noms sur l’espace public de PortoNovo, la Capitale du pays.
Les noms qui restent affichés pour désigner plusieurs rues et
places publiques, à Porto-Novo, sont ceux des Français
colonialistes notoires. Emblématique est par exemple ce
panneau au nom du français Liottard, placardé contre le mur
d’enceinte du Musée Palais Royal Honmè. Et que dire de
Charles de Gaulle dont le nom est resté scotché au stade de
Porto-Novo. Ce général français forme avec un certain Jacques
Focard le duo infernal, qui a fondé le système sournois de la
FrançAfrique dont nous souffrons. Peu importe, certaines
personnes en arrivent même à justifier la honte. Seule compte
l’évocation des promesses d’allocations d’un peu de francs CFA
par la France pour la réalisation des travaux d’entretiens ainsi
que pour le financement de projets sans lendemain.
Manque de chance pour ces larbins, les Béninois et les Français
ne sont pas tous dépourvus de bon sens et le problème est déjà
posé au plan politique dans leur opinion publique respective.
L’idée est qu’il n’est pas admissible :
- que des gens qui ont commis des crimes contre les
peuples soient célébrés et immortalisés dans les espaces
publics ;
- que ce soit la place dite Bayol qui accueille la statue de
Dè Tofa sur sa propre terre à Porto-Novo.
Alors surgissent ici deux contentieux lourds de sens :
- Comment est-il possible que le royaume de Dè Tofa qui
était sous le statut juridique de protectorat, selon les
accords conclus soit devenu du jour au lendemain, une
partie intégrante du territoire conquis de la colonie
française du Dahomey?
Comment fait la France pour facturer le suffocant coût des
infrastructures d’exploitation coloniale alors que celles-ci ont
été construites sur le budget propre de la colonie du Dahomey.
Au cœur des moyens, les gouverneurs ont utilisé l’impôt de
capitation (amlon kuê [taxe sur le sommeil] ou takuê [taxe par
tête mais dont le recouvrement est solidaire par collectivité]) et
le système du travail forcé musculaire (mêdé) dans lequel
l’indigène n’était pas autre chose que le mètre linéaire de
route, la traverse de chemin de fer, les kilogrammes transportés
à tête d’homme et au bout de la chaîne du colonisé
prématurément vieilli, se trouve le parc à canotiers de XwelaCondji à Cotonou pour le grand voyage vers la France, des
matières premières siphonnées. On comprend le caractère
grimaçant de l’image présentée par Porto-Novo. Cette image
est fondée sur une conception de Capitale de seconde main.
Autrement dit, la manière rentière dont la ville est gérée, oublie
qu’aucune ethnie de l’espace géographique de la colonie du
Dahomey n’avait été épargnée ni par takuê ni par mêdé. A
Porto-Novo, rien ou presque n’est à la hauteur du vrai potentiel
de cette cité, telle que les fondateurs l’avaient pressentie.
C’est aussi pour en finir avec l’humiliation que nos aînés de
toutes nationalités et catégories sociales confondues ont
consenti les sacrifices. Aujourd’hui ceux qui luttent pour
changer l’ordre néo -colonial, cherchent à reconnaître dans la
Nature et dans les visages des femmes et des hommes, les
principes et valeurs propres à nos origines et à les célébrer.
Pour agir de manière claire et efficace, il est utile de savoir que
l’approche doit éviter trois écueils.
La posture chauvine qui ne repose sur rien de plus que l’idée
que quelqu’un a de lui-même avec le sentiment d’appartenir à
un groupe de premier occupant des lieux. Cela est susceptible
de déboucher sur deux situations compliquées à résoudre.
D’une part les confusions lors de l’identification des
personnalités, des événements et des sites à considérer et
d’autre part la saturation précoce de l’espace public. Les
sceptiques qui ont besoin d’une confirmation du remplissage
mécanique de l’espace, peuvent se rendre compte sur le site de
L’Université d’Abomey- Calavi pour leur propre constat. La
pénétrante Edouard Adjanonhoun et quelques allées et
bâtiments dont les noms qu’ils portent peuvent convenir et
c’est bien. Par contre pour de nombreux noms de personnes
adoubées sur titres de manière aussi saugrenue, cela ressemble
à de la lapidation, de nos valeurs et de l’intelligentsia. Où sont
donc par exemple, les syndicalistes des années 1990 qui ont
D
LA FLAMME N°435 07 janvier 2022
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
montré tant de dignité, de combativité, d’intégrité? Et les
enseignants qui pionniers ont fondé des filières de recherches
et de formations, créé et fait habiliter des laboratoires dans les
départements et les facultés avec les moyens du bord. C’est
grâce à l’engagement de sa valeureuse communauté que
l’Université résiste à la mise en solde avant liquidation comme
s’il s’agit d’une boutique quelconque.
… (A suivre)
CAN 2022
Le refus de libérer les Internationaux Africains par
certains clubs européens est inadmissible.
u 09 janvier au 06 février 2022, aura lieu la Coupe
d’Afrique des Nations (CAN) au Cameroun. Mais certains
joueurs évoluant dans des clubs en Europe et
officiellement convoqués ne seront pas libérés dans le délai
adéquat. En effet, les joueurs évoluant dans des clubs
européens doivent être mis à disposition des équipes
nationales 13 jours avant le début de la compétition
conformément aux règlements de la FIFA. Soit, au plus tard le
27 décembre pour leur participation à la CAN 2022. C’est en
violation de ces dispositions de la FIFA que des clubs européens
refusent de libérer des certains internationaux. A travers une
correspondance adressée à la FIFA et à la CAF, plus de 40 ligues
professionnelles dont la France, l’Allemagne, l’Angleterre,
l’Espagne ou l’Italie indiquent que les joueurs ne seront pas
libérés pour participer à la CAN avant le 3 janvier. En France et
en Angleterre par exemple, le délai du 03 janvier est fixé pour
permettre aux joueurs concernés de disputer le 16e de finale
en Ligue 1 de la Coupe de France et à plusieurs journées de
championnat dont le Boxing Day anglais, avant de s’envoler
vers leurs sélections nationales. En réaction, la CAF déclare
avoir autorisé « les clubs à conserver leurs joueurs jusqu'au 3
janvier inclus », a indiqué la Fifa dans un courrier adressé à
l'Association européenne des clubs (ECA), aux ligues et aux
fédérations européennes. Par ailleurs, certains joueurs ont
essayé de justifier leur refus à répondre à la convocation des
sélections nationales. Aussi faut-il souligner que cette décision
de non libération à temps des internationaux fait suite aux
vaines pressions de la FIFA pour le report de la CAN 2022. Que
des championnats aient lieux en Europe, cela ne doit en réalité
impacter la CAN. « Ce qui est évident pour certains doit l’être
pour tous ! Le respect se doit d’être mutuel, la CAN est, pour
nous Africains, l’équivalent du championnat d’Europe, de la
Coupe d’Asie et de la Copa America. Il y a encore trop de
discriminations, d’inégalités à l’égard de nos compétitions, nos
joueurs. Partir représenter son pays est souvent synonyme de
sanctions au retour de la compétition. Vivement la CAN au
Cameroun avec tous nos talents Africains représentants leurs
pays », a lancé Didier Drogba, l’ancien capitaine des Eléphants
sur son compte Twitter. Plusieurs Africains comme Didier
Drogba sont indignés par ces humiliations que ne cesse de subir
l’Afrique ?
Le fait que la CAF ait cédé à la demande de non libération à
temps des internationaux Africains, c’est une illustration des
manœuvres de la grande mafia. C’est une manière indirecte de
saboter la CAN. Derrière ces hasardeuses, humiliantes et
inopportunes décisions de la FIFA et de la CAF contre le football
africain se cachent des intrigues et autres intérêts inavoués.
Cette situation est souvent constatée au niveau d’autres entités
sportives en Afrique. C’est à croire que le sport en général et le
football en particulier ne rapportent pas grand-chose aux
monopoles financiers. Les profits et la mafia ont pris le pas sur
les objectifs initiaux du sport à savoir la distraction et
l’unification des peuples. C’est donc clair que la FIFA et toutes
les instances du sport mondial sont désormais au service du
capital financier pour le compte de qui elles sont résolues à
réduire le sport à un instrument pour produire des profits. Le
refus de libérer à temps les internationaux africains
régulièrement convoqués par leurs sélections nationales illustre
bien ces manœuvres de la mafia. C’est vraiment inacceptable !
Cependant, la fête du football africain aura bien lieu. La plupart
des équipes admises à la compétition ont déjà foulé le sol
Camerounais. C’est la preuve que la FIFA et ses réseaux de clubs
agissant et défendant les intérêts du capital financier ont
échoué dans leur guerre contre la CAN 2022. Le 09 janvier
s’annonce bien au Cameroun.
Bolouvi G.

Halte à la répression des camarades de « La Voie
Démocratique » du Maroc par les autorités marocaines

 

 

 

 

 

 

 

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Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
215 SEMAINES
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LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
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Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
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Secrétariat de la CSTB
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