Fils du peuple morts pour la patrie
Politique systématique d'abandon et de mépris du pouvoir de la rupture
Le 11 avril 2022, une attaque terroriste dans le Parc de la Pendjari a fait officiellement cinq (05) morts et des blessés dans le rang des militaires.
Quelques jours après cette attaque meurtrière, nous avons vu sur des réseaux sociaux que ce sont les parents des victimes qui enterrent leurs morts parce que les corps leur sont abandonnés. C'est par exemple le cas du soldat HOUESSOUBO G. Albert dont le corps a été exposé dans des conditions déplorables, révoltantes même au cours de ses obsèques. Le tout à la charge de ses parents tout comme s'il s'agissait d'un enterrement de personnes ordinaires dans une famille.
À Natitingou, c'est l'Organisation de Base du Parti Communiste du Bénin qui, dans une déclaration du 14 avril 2022 condamnant l'attaque de même que l'attitude du Gouvernement face à ces attaques répétées, a rendu hommage au fils du terroir Ghislain Santoma TCHA, Maréchal de logis tombé au front. De même le dimanche 17 avril 2022, Médard KOUDEBI écrit : << Bénin en ce jour de Pâques, l'ONG Bénin Diaspora Assistance présente ses sincères condoléances aux parents des forces de sécurité et de défense tués, ainsi qu'aux civils du nord Bénin victimes du terrorisme dont le gouvernement béninois n'en parle jamais, nous apportons tous nos soutiens aux familles des 5 derniers militaires décédés le lundi 11 Avril 2022 dont les obsèques sont organisées dans la clandestinité, sans aucun traitement des corps de manière professionnelle>>. Dans sa sortie médiatique le dimanche 17 avril 2022, le porte-parole du Gouvernement, Wilfried Léandre HOUNGBEDJI ne parle d'aucune mesure prise par le Gouvernement pour honorer les victimes. Il déclare plutôt aux hommes des médias : << Je veux rassurer l'opinion que vous n'avez pas idée de combien de dégâts nous provoquons en face. Je peux vous rassurer que le rapport de force est en faveur du Bénin.>>
Pourtant le vendredi 21 janvier 2022 à l'occasion de la cérémonie de présentation de vœux au Chef de l'État et cela après les dénonciations populaires, le Chef d'Etat-Major Général, Patrick AHO, fait des recommandations dont la première se présente comme suit : << L'adoption d'un texte législatif instaurant le statut de pupille de la nation au profit des ayant cause de nos frères d'armes tombés dans l'exercice du devoir, constituerait une avancée notable.>> ( Voir la déclaration de Patrick AHO citée par La Flamme n° 438 du 28 janvier 2022).
Mais, on ne voit pas le Gouvernement agir dans ce sens. Le Président de la République en tant que Chef Suprême des Armées ne descend jamais sur le terrain pour encourager les militaires alors qu’il y en a qui tombent au front. Même ce que la vice-présidente TALATA est allée faire sur le terrain avec le Ministre délégué à la défense, Fortunet NOUATIN, suite aux dénonciations populaires est insuffisant, si en plus des honneurs rendus aux soldats morts pour la patrie, rien n’est envisagé en faveur des femmes et enfants qu’ils ont laissés derrière eux. Il ne s’agit pas de faire seulement des promesses ; il faut des actes concrets qui encouragent la troupe et remontent le moral. Nous savons et nous voyons que dans les pays étrangers, lorsqu'un militaire meurt dans ces conditions-là, c'est le Président de la République qui en fait un deuil national, avec des cérémonies solennelles, des décorations à titre posthume. Parfois même, les noms des soldats tombés aux champs d’honneur sont donnés à des promotions militaires, à des rues ou des écoles supérieures, etc. Mais ici malheureusement, non seulement le pouvoir n'organise pas grand-chose pour prendre en charge les familles des héros mais pire on assiste comme à un mépris du sort des fils du peuple qui meurent pour la patrie et à l’abandon de leurs dépouilles à la charge de leurs parents.
Rapt R.