Festival Culturel et Artistique des Waaba (Waama)
Hommage aux victimes des crimes des colons français.
Le Festival Culturel et Artistique des Waaba a réuni sa deuxième édition du 21 au 24 avril dernier à Tanguiéta. Le reportage qui en a été fait par l’ODB/PCB de Natitingou a été repris dans le N° 452 de La Flamme. Un lecteur dudit reportage souligne une séquence particulière de ces retrouvailles entre filles et fils Waba: Il s’agit d’une grande procession organisée par les festivaliers sur les tombes des résistants du peuple Wama exécutés ou décapités par les colons français. Ceux qui ont participé à la procession mémorable ou vu les images de reportage auront remarqué ou lu sur un écriteau planté en terre, « En souvenir de Yarikaté KOUKOUBOU, Warakaté KAMPOSSIKI et de leurs compagnons, exécutés en ces lieux le 11 Avril 1918, Sur ordre du chef de BATAILLON SCALIER, Commandant de cercle de l’ATAKORA, pour leur soutien à la résistance anticolonialiste de KABA ». Voilà remis au goût de l’actualité un document historique vivant.
Scrutant les images et les inscriptions sus-indiquées, il se souvient que des chansons à la gloire des résistants renseignent que Yarikaté KOUKOUBOU était un chef de terre d’un village de Tanguiéta. C’est lui qui (avec ses hommes) alimenterait la vaillante armée de KABA par la fourniture de flèches empoisonnées et des détachements. Pour le punir, le colon l’aurait décapité à l’entrée de Tanguiéta sans épargner ses compagnons. Si tel a été le cas, où est-ce que sa tête se trouve? Les résistants exécutés ou décapités ont-ils été simplement enterrés en rase terre ou a-t-on emporté leurs dépouilles quelque part? Comme il en a été par exemple de la tête de Bio Guèra que la France doit retourner au Bénin!
Autant de questions pertinentes et préoccupantes. Les préoccupations peuvent même être teintées de colère et de révolte si l’on voit l’état des lieux signalés et que les images projettent : Aucune marque de respect pour la glorieuse mémoire de ces vaillants résistants. Aucun crédit voté pour la recherche historique en vue de faire la lumière sur ces passés épiques des peuples. Aucun crédit prévu pour donner une sépulture respectable à Kaba et ses plus de quatre cents (400) guerriers massacrés dans les grottes de Data-Wori.
Et puis à ce jour, ces crimes abominables de l’envahisseur ensauvagé ne sont pas réparés par la France impérialiste. Et c’est en ce moment que des gouvernants plus qu’apatrides à dire vrai, livrent le pays de ces illustres héros aux héritiers de leurs assassins effrontés.
Quel affront! Quel sacrilège!
Yéropa N. Yéropa