DEFINITION D’UNE BASE MILITAIRE :
Une base militaire est un site - terrains, bâtiments, équipements - voué aux besoins des armées et géré par les militaires qui généralement y logent et y travaillent en dehors des opérations extérieures. En vertu d'accords entre États, certaines grandes puissances disposent de bases en dehors de leurs frontières. Les bases militaires sont les points de coordination et de départ des interventions des armées.
(Wikipédia)
BASE BARKHANE AU BENIN
I- Des gesticulations du gouvernement pour tenter de cacher la réalité
Dans le numéro 470 de La Flamme N°470 du 07/10/2022, nous avons apporté des preuves irréfutables de la présence d’une base militaire de l’opération Barkhane au Bénin. Depuis là, le Gouvernement et ses soutiens se démènent de toutes leurs forces comme de beaux diables pour démentir et décrédibiliser ces révélations. Pour le porte-parole du Gouvernement : « Les Forces de défense et de sécurité béninoises sont appuyées par la France, mais aussi les Etats-Unis d’Amérique. Dans ce cadre, des militaires français sont effectivement à Kandi. Mais ce n’est pas l’installation d’une base militaire française. ». Plus loin, il ajoute, concernant l’avion qu’on voie voler dans les airs à Kandi : « Quant à l’hélicoptère qui sillonne le ciel du Borgou-Alibori, il s’agit d’un Mi8 de fabrication russe. Les pilotes béninois s’habituent à conduire cet appareil sous l’éclairage d’instructeurs étrangers. » Le ministre des affaires étrangères, lui, déclare sur l’ORTB, qu’il y a effectivement une quarantaine de soldats à Kandi, mais c’est pour aider l’armée béninoise et qu’il n’y a pas de base militaire française au Bénin. Certains thuriféraires du pouvoir au lieu de présenter des preuves sur la non présence des troupes françaises, se sont livrés à des injures abjects. C’est le cas du journal « Le Matinal », l’organe officieux du pouvoir qui, dans un article publié dans son numéro 6437 du lundi 10 octobre 2022 et intitulé « Supposée présence de la force Barkhane au Bénin, une pure invention », écrit : « … C’est le Parti Communiste du Bénin qui est l’artificier de la manœuvre. Un parti politique dont le requiem a été célébré depuis l’avènement de la réforme du système partisan et qui donc n’existe que dans l’esprit de ses thuriféraires et inconditionnels. C’est ce conglomérat d’ennemis du progrès qui, dans leur tourmente actuelle ont sonné l’alerte. Une fausse information dénuée de toute logique et dont les initiateurs sont les seuls à en connaitre les véritables mobiles ».
A travers ces propos, on peut retenir :
- le pouvoir dans sa tentative de démentir l’existence d’une base reconnaît qu’il y a des militaires français, une quarantaine, à Kandi, chargés de la formation ;
- le pouvoir est furieux d’être mis à découvert et ses thuriféraires en rage se lancent dans des injures contre le PCB.
Compte-tenu de la gravité du problème posé, et au danger que court notre peuple, l’heure n’est pas à la réponse à des injures. Nous dirons que s’il y en a qui préfèrent se prélasser dans la boue, laissons-les continuer à barboter dans leur souillure puisqu’on sait que ce sont les mêmes qui diront le contraire de ce qu’ils affirment aujourd’hui si demain le pouvoir change de mains. Mais pourquoi donc tous ces dénis et toutes ces circonvolutions de la part du Gouvernement ? C’est parce que les révélations sur la présence de Barkhane ont soulevé un vent de colère et d’indignation dans le pays. Notre peuple, qui porte chevillé au corps le patriotisme dans son ADN, n’arrive pas à comprendre cet acte de trahison nationale.
Alors, en ce qui concerne les tentatives de démentis du pouvoir, pour démêler le vrai du faux, nous allons analyser un à un les réactions du pouvoir et remettre les choses dans l’ordre.
1- Puisque nous nous exprimons en français, selon la définition d’une base (voir encadré), les démentis du pouvoir ne font que l’enfoncer davantage. Si donc nous avons, comme le reconnait le gouvernement béninois, un contingent de 40 militaires français à qui on a fabriqué un espace spécial à Kandi, séparé du contingent béninois et interdit aux soldats béninois, on a affaire à une base militaire française en territoire béninois, quelle que soit la tâche à laquelle s’adonnent ses militaires, conseillers, ou on ne sait quoi.
2- Il faut rappeler que depuis l’indépendance formelle que la France nous a bricolée en 1960, nous avons toujours eu des conseillers militaires qui assistent les nôtres. Sous le PRPB, il y avait des militaires coréens, des russes, des allemands de l’Est
etc. Personne n’a jamais parlé de base étrangère coréenne ou russe chez nous. On peut venir faire son travail de conseiller sans avoir une base militaire.
3- Les 4 et 6 octobre 2022, le commandant de la Force Barkhane, le général Bruno Baratz et le commandant des forces françaises au Sénégal Etienne Peyroux, quelqu’un qui a l’expérience des bases militaires françaises en Afrique, ces deux responsables de forces d’occupation françaises en Afrique ont fait une visite au Bénin les 4, 5 et 6 octobre 2022. « Lors de cette visite de deux jours, les généraux Baratz et Du Peyroux ont également échangé avec le ministre béninois de la Défense, le chef d’état-major de l’armée de terre et le numéro deux du cabinet militaire du président Patrice Talon. Ensuite, ils se sont rendus dans la garnison du 7e bataillon de l’armée béninoise, située dans le nord du Bénin. » Le Chef de Barkhane est venu au Bénin pour passer en revue ses troupes. On voit bien qu’ils ne sont pas venus visiter la statue de l’amazone ou de Bio Guèra ou la route de l’esclave à Ouidah. Ils sont venus pour un objectif précis, faire la revue des troupes et renforcer l’emprise militaire de la France sur notre pays.
4- A propos des allégations sur l’hélicoptère russe, elles sont vraiment bizarres et grotesques. Voilà un avion acheté chez les russes, mais ce sont les français qui apprennent à le piloter et à l’entretenir aux militaires béninois. En général, quand on achète un appareil chez un fabricant, c’est lui qui s’occupe du service après-vente ! Non, vraiment, le pouvoir de Patrice Talon ne sait plus comment mentir.
5- Que retenir de tout ceci ? Le pouvoir s’est adonné à des gesticulations, à des démentis qui confirment l’existence d’une base (française) de Barkhane au Bénin.
En cela, leur responsabilité d’avoir accepté ce que le peuple a toujours combattu est entière. 1960, lorsque la France mettait fin à la colonisation directe, elle avait laissé une base militaire dans notre pays. En octobre 1963, lors du renversement d’Hubert Maga, l’armée française a menacé d’intervenir pour le rétablir au pouvoir. Lorsque le Président Ahomadégbé est arrivé au pouvoir après la chute de Maga et qu’il a vu en février 1964, comment l’armée française est intervenue au Gabon pour rétablir Léon M’Ba qui avait été renversé par un putsch, il a décidé de chasser l’armée française de chez nous. Depuis là, aucun gouvernement n’a osé ramener le loup dans la bergerie.
Depuis la résistance de Béhanzin, et de tous nos héros contre la présence étrangère dans notre pays, la présence d’une force étrangère sur notre sol est ressentie par notre peuple comme une agression intolérable. Patrice Talon et ses thuriféraires le savent. C’est pourquoi ils se démènent avec des arguments qui ne font que les plonger.
En conclusion, la présence de Barkhane au Bénin, cette entreprise de fabrication de terroristes est une grave menace pour notre peuple. Ainsi, il s’agit d’un acte de haute trahison et un parjure contre le peuple par Patrice Talon. Aujourd’hui, tout notre peuple demande le départ immédiat de ces troupes d’agression de notre pays. En cas de non application de cette mesure, notre peuple ne pardonnera jamais ce forfait.
La Rédaction