LE ROI DOSSOU ROBERT A Parlé
DOSSOU Robert s’est offert une émission télévisée le Dimanche 20 février 2011 à partir de 21h30. Le thème de l’émission est « Cour constitutionnelle : rôle et prérogatives ».
Ce long monologue de plus d’une heure et demie d’horloge où DOSSOU Robert s’est donné en spectacle, peut être classé en les rubriques que voici.
Premièrement : Affirmation d’un pouvoir autocratique tiré de la Constitution
Dès l’entrée, Robert DOSSOU campe le décor à travers les articles 114 et 124 de la Constitution. « La Cour constitutionnelle est la plus haute juridiction de l’Etat en matière constitutionnelle. Elle est juge de la constitutionnalité de la loi et elle garantit les droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés publiques. Elle est l’organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics »
L’article 124 dispose que « Une décision déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application- Les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours… » Partant de ces prémisses, Robert DOSSOU avec une arrogance et un mépris total vis-à-vis du peuple souverain tient les propos que voici : « La Cour a pour prérogative de veiller au bon fonctionnement des pouvoirs publics quels qu’ils soient. Si une institution ne marche pas la Cour doit l’obliger à fonctionner ». Et comme exemple il brandit la décision constitutionnelle de 2001 où la Cour s’est substituée aux députés pour le choix des membres de la CENA pour se « conformer à la configuration du parlement ». Cela pour justifier la décision du 14 février 2011 demandant aux députés de changer les secrétaires parlementaires. « C’est ainsi dit-il et quiconque le conteste est en dehors de la Constitution ». DOSSOU le Roi a dit et il faut se taire sous peine d’excommunication, puisque « Les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours ». Il s’agit là d’un véritable pouvoir au-dessus des pouvoirs, au-dessus des organes de souveraineté que sont le parlement et le gouvernement. Ce qui est proprement inacceptable pour une démocratie et nous renvoie dans les bas-fonds du gouvernement des juges. C’est dire que les élaborateurs de la Constitution de 1990 ont par ces dispositions confisqué la souveraineté populaire. Et DOSSOU qui en est un, sait de quoi il parle.
Deuxièmement : DOSSOU Robert avoue qu’il fait de la politique.
Aux questions pressantes des journalistes sur le fait curieux que depuis son arrivée à la tête de la Cour toutes les décisions prises par cette institution sont favorables à un camp : le camp présidentiel, DOSSOU Robert tout en pérorant sur la soi disant indépendance des membres de la Cour déclare : « Oui la Cour intervient dans le champ politique, j’ai mes convictions et je suis un homme de conviction et personne ne peut me les enlever ; un homme sans conviction est insipide ». Toutes les autres affirmations sur le fait que : « les décisions que nous prenons à la Cour sont toujours fondées en droit je mets quiconque au défi de lui prouver le contraire », ne sont que purs mensonges que démentent les faits de tous les jours. « Est-ce dire le droit lorsque la Cour constitutionnelle se base sur une loi, celle 2009-10 du 13 Mai 2009 portant organisation du RENA pour invalider une autre loi, celle 2010-33 portant règles générales des élections en République du Bénin ? Est-ce dire le droit que d’ériger en norme constitutionnelle ses propres décisions faisant ainsi de l’autoréférence ? ».
Troisièmement : Mépris du peuple à commencer par les députés.
Pour Robert DOSSOU « Les gens peuvent raconter ce qu’ils veulent, nous à la Cour on s’en fout », il a répété au moins dix fois. Les protestations populaires qui fusent de partout sur la Cour qui conduit tout droit le pays dans l’impasse ? Robert DOSSOU s’en fout. Les Béninois n’ont qu’à dire ce qu’ils veulent, la Cour n’en a que faire et de conclure « nous n’allons pas construire un « Etat de rue ou un Etat de chienlit ». Ainsi DOSSOU Robert traite-t-il du peuple et des mouvements insurrectionnels comme ceux actuellement en cours dans le monde. Quant aux députés, ils n’ont pas le droit de venir « perturber les membres de la Cour dans leur lieu de travail »
Quatrièmement : DOSSOU réaffirme sa volonté de conduire le pays dans la couverture de la fraude aux élections frauduleuses le 06 mars 2011.
Malgré ces « silences » DOSSOU Robert a été clair : « Il faut respecter les délais constitutionnels. Ce sont les députés eux-mêmes qui ont voté la loi sur la LEPI » proclame-t-il sans ajouter que les députés qui ont voté la loi sur la LEPI sont libres d’en voter une autre dérogatoire. Ce que refuse obstinément la Cour de DOSSOU Robert conduisant le peuple vers des élections complètement frauduleuses excluant plus d’un million de personnes pour favoriser un candidat, YAYI Boni.
Au total, DOSSOU Robert tout en évitant de répondre aux questions brûlantes sur l’impasse dans laquelle ses décisions ont plongé le pays ne fait pas mystère de sa position. Il a parlé, on doit se plier. On croit entendre Louis XIV avec sa fameuse phrase « L’Etat c’est moi » ou « Tel est notre bon plaisir » Tel est le bon plaisir de Robert et il faut que le peuple se taise pour qu’il nous donne le président de la République de son choix le 06 avril prochain. Et la souveraineté populaire ? DOSSOU Robert prétend n’être jamais mêlé à aucune magouille. Qu’il trompe qui il veut, mais il est bien connu comme traitre à la cause populaire et indicateur de la police politique depuis la période du PRPB-KEREKOU.
Le peuple avisera.
Cotonou, le 21 février 2011
Le Parti Communiste du Bénin