SUSPENSION DU QUOTIDIEN "LA NOUVELLE TRIBUNE" :
UN ACTE INADMISSIBLE POUR UN MUSELEMENT TOTAL DE LA PRESSE

 

Par l’intermédiaire de la HAAC, le pouvoir de Patrice Talon vient de suspendre de parution, le quotidien « La Nouvelle Tribune ». Le journal est accusé de s’être « engagé depuis quelques mois dans un registre injurieux, outrageant, attentatoire à la vie privée du Chef de l’Etat sur la base d’un champ lexical dévalorisant » (sic). C’est la liberté d’expression et de presse de toute opinion libre qui vient encore d’être directement et frontalement attaquée.
Cette décision prise par le Président BONI TESSI de la HAAC est inacceptable. La HAAC vient encore de démontrer que loin d’être un organe de régulation, elle est en réalité une hache qui abat tous les organes de presse qui ne sont pas dans la ligne de la "rupture". Depuis l’arrivée de Patrice Talon au pouvoir, plusieurs télévisions ont été interdites de diffusion ; « Radio Soleil » est brouillée depuis des mois sans que la HAAC cherche à en déceler la cause ; des journaux sont fermés ; des intimidations diverses sont adressées à ceux qui interviennent sur les réseaux sociaux.

En imposant le silence au journal « La Nouvelle Tribune » qui, pour satisfaire le droit à l’information du peuple, est l’un des rares à oser donner la parole aux opposants du pouvoir, le Président de la HAAC veut imposer un black-out total sur la réalité vivante dans le pays et laisser la voie libre aux seuls journaux flatteurs et mensongers à ordre et à articles siamois.
Patrice Talon a déjà domestiqué les institutions, l’Assemblée nationale est à son service, la Cour Constitutionnelle avec en son sein, ses associés en affaire dont le ministre zélé Joseph DJOGBENOU, sera une Cour à sa botte. L’Etat de non droit est installé et ne veut tolérer aucun autre son de cloche, surtout contradictoire.
La situation est très grave. Mais notre peuple en a vu d’autres, notamment sous le pouvoir dictatorial du PRPB ; malgré cela il en est arrivé à bout avec la mobilisation de toutes les couches populaires. Voici une autre situation qui se présente devant lui et qui appelle à la mobilisation et à l’action.
C’est pourquoi, le Parti Communiste du Bénin dénonce cette suspension arbitraire du journal « La Nouvelle Tribune » et exige qu’elle soit rapidement rapportée.
Nous appelons le peuple à puiser dans sa riche expérience de lutte pour mettre fin à la gouvernance autocratique du pouvoir dit de la rupture.
Cotonou, le 24 mai 2018
Le Parti Communiste du Bénin

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