DECLARATION

A PROPOS DU CONSTAT DE L’ABSENCE DE LA GOUVERNANCE DU PAYS PAR LE POUVOIR EN PLACE

 

  1. Depuis le 20 août 2019, suite à la fermeture unilatérale des frontières par le Nigéria, le pays est plongé dans une profonde crise économique et sociale. Au-delà des importateurs réexportateurs de produits querellés par les autorités nigérianes, des milliers de petits et moyens producteurs dans beaucoup de domaines sont précipités dans la faillite avec de lourdes conséquences sur leurs employés, leurs fournisseurs, clients, créanciers et familles. Les marchés, déjà frappés par la mévente, sont entrés dans un coma économique. L’augmentation brutale des prix du carburant importé du Nigéria a plombé le pouvoir d’achat déjà affaibli des populations, et pire en cette période de rentrée scolaire.
    Le pays est en désolation et cela dure depuis bientôt six longues semaines. Et aucune autorité du gouvernement de Talon ne dit rien. Pas un mot du Conseil des ministres qui ne rechigne pourtant pas à connaître et parler des sanctions contre des directeurs d’école à propos du manque d’un demi sac de haricot dans les cantines scolaires. Le ministre des Affaires étrangères ne dit rien. Celui de l’Intérieur à qui incombent des problèmes de frontières s’amuse à autre chose. Le ministère du commerce, celui des finances et de l’Economie, celui des affaires sociales, le ministre d’Etat chargé de la planification, tous sont muets pendant que le pays s’effondre dans la désolation, que les opérateurs économiques sont dans l’angoisse, au bord du naufrage. Evidemment, il n’y avait rien à attendre du Parlement des députés nommés qui ne peuvent pas ouvrir la bouche sans l’autorisation de leur patron.
    Le pouvoir de Talon est aux abonnés absents. Pendant ce temps, les autorités nigérianes, (Président de la République, Parlement, Responsables des affaires douanières et sécuritaires, etc.) communiquent et abondamment avec leur peuple, augmentant la désespérance et les inquiétudes du citoyen béninois. Ailleurs des mesures compensatrices sont annoncées et prises pour soulager quelque peu les difficultés des commerçants, des producteurs et le peuple. Ici, le constat est au silence ; ce qui traduit une démission du pouvoir devant la catastrophe qui accable l’ensemble du peuple. Ici, il y a comme une vacance de pouvoir.
    Conséquence, le peuple est laissé à son propre sort. Il doit lui-même se prendre en charge pour se sortir du naufrage causé par la perpétuation et l’aggravation par le pouvoir de Talon de la gouvernance basée sur le pacte colonial.
    Le Parti Communiste du Bénin appelle le peuple, les producteurs et opérateurs économiques à tous les niveaux, devant ce constat de démission du pouvoir face à leur sort, à se prendre résolument en charge pour la survie des hommes. Que de partout s’organisent des concertations pour examiner la situation, recenser les pertes, examiner les mesures immédiates de soulagement et prendre des dispositions pour leur mise en œuvre immédiate.
    Pour le court et moyen terme et face à cette situation le Parti Communiste du Bénin appelle tous les patriotes à discuter les propositions pertinentes de réorientation du modèle économique et politique du pays du professeur Philippe NOUDJENOUME pour des initiatives en vue de sauver le peuple.
    Tous debout pour la survie des hommes, la renaissance économique et politique de notre pays !
    Cotonou, le 27 septembre 2019
    Le Parti Communiste du Bénin
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