DECLARATION
A PROPOS DE LA MARCHE DES FEMMES ALLANT A LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

Le 12 février, des femmes à l’appel de Thérèse WAOUNWA responsable du CONARAB et de Mathurine SOSOUKPE du MFLPP ont décidé d’une marche pacifique pour le 20 février 2018 pour aller à la Présidence de la République dire au Président Patrice TALON la gravité et l’ampleur de la faim et de la désolation dans les foyers au Bénin.
Toutes les formalités ont été faites. Mais ce jour 20 février au petit matin, les artères donnant accès à la Bourse du Travail, lieu de rassemblement, ont été prises d’assaut et barricadées par les forces de l’ordre, sans égard aux travailleurs et aux milliers d’élèves des nombreux collèges de la zone.

Par ailleurs, des canons à jet d’eau sont déployés pour disperser la manifestation. Il s’agissait, par ce dispositif policier commandité par le pouvoir, d’empêcher, dès le départ, le rassemblement des manifestantes et ensuite disperser toute manifestation.
Mais, force a été de constater que, faisant preuve d’initiative, des femmes ont pu franchir les barrières et accéder à la Bourse du Travail, lieu de rassemblement, à plusieurs centaines. Sorties de la Bourse du Travail, elles se mises en colonne pour la Présidence mais ont été interrompues par le dispositif policier. Des heures durant, elles n’ont pas renoncé devant le dispositif policier. Elles ont manifesté, chanté leur colère avec leurs casseroles et marmites vides, dénoncé la politique de famine et de dictature du pouvoir.
En fin de compte, les manifestantes, faisant preuve de retenue, se sont retournées au lieu du rassemblement où la motion sera lue avec les exigences suivantes :
1- La réinstallation et le dédommagement des gens dégagés des espaces publics ;
2- La réduction des impôts et taxes sur les marchés et pour les artisans et artisanes ;
3- L’arrêt de la liquidation des entreprises publiques afin de sauvegarder les emplois de nos maris, sœurs et enfants ;
4- L’équipement de nos centres de santé pour assurer des soins adéquats aux populations ;
5- La résolution des problèmes des enseignants, l’octroi des bourses et secours aux élèves et étudiants pour que nos enfants retrouvent les chemins des classes et aussi la résolution des problèmes des autres travailleurs en grève ;
6- La fin des poursuites et détentions politiques, la libération de Laurent METONGNON et de ses co-accusés
Les manifestantes se sont quittées avec la promesse de se retrouver dans les tous prochains jours. Car elles n’entendent pas s’arrêter tant que les libertés seront dans les fers, tant que la politique de famine ne sera pas arrêtée. Elles ont réaffirmé qu’elles reviendront, et si Talon ne change pas, pour le déloger du palais de la Présidence.
Le FSP dénonce encore une fois le piétement des libertés publiques par le pouvoir de Talon, l’envoi de la police contre des femmes qui veulent manifester pacifiquement pour lui dire la faim et la désolation dans les foyers et dans le pays. Le pouvoir de la ruse et de la rage montre, encore une fois, qu’il est coupé du peuple affamé dont il a peur d’entendre les vrais problèmes et préoccupations.
Le FSP dit bravo aux femmes manifestantes ainsi qu’à leurs responsables notamment Thérèse WAOUNWA et Mathurine SOSSOUKPE pour leur courage et détermination qui ne peuvent qu’inspirer tout le peuple.
Cotonou, le 20 février 2018
Pour le Front pour le Sursaut Patriotique
Le Porte-parole
Jean Kokou ZOUNON

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