COORDINATION GENERALE DE LA RESISTANCE DANS LA DIASPORA
DECLARATION SUR LA SITUATION NATIONALE AU BENIN
Les Béninois patriotes et démocrates de la diaspora, réunis au sein de la Résistance dans la diaspora pour le rétablissement de la démocratie et de l’Etat de droit, suivent avec grande préoccupation et consternation la dégradation de la situation socio-économique, politique et sécuritaire au Bénin.
Face aux graves atteintes portées aux droits de l'opposition et à la démocratie, la Coordination générale de la Résistance dans la diaspora s’est réunie, en session extraordinaire, les dimanche 09 et lundi 10 février 2020. Il a été question d’analyser la situation et de formuler des recommandations.
La Résistance dans la diaspora note la poursuite de la purge sauvage au sein de l’opposition, des journalistes indépendants, des activistes du web et des défenseurs des droits humains, sur la base de lois liberticides et scélérates votées par des députés godillots et un parlement privé, illégal et illégitime. Plus de doute. La dictature autocratique s’est confortablement assise au Bénin avec la fermeture des médias d’expression libre (La Nouvelle Tribune et Soleil Fm), l’emprisonnement des journalistes d’investigation et de web activistes tels que Ignace Kokou Patrice Sossou et Hamiss Dramane, les agressions physiques contre des militants de la démocratie (Damien Dégbey)…
Il convient d’ajouter à ce triste tableau, la pauvreté galopante, la précarité, le chômage, les licenciements abusifs et massifs dans la fonction publique (cas des enseignants par exemple), le désespoir, la faim dans les ménages et les récentes attaques jugées terroristes au nord du pays.
Au regard de tout ce qui précède, la Résistance dans la diaspora :
dit sa vive préoccupation après ces différents événements ;
dénonce les manœuvres politiciennes du régime visant à affaiblir la lutte du peuple béninois à travers des actes conduisant à la division au sein de certains partis politiques se réclamant de l’opposition ;
constate que le pouvoir tente un nouveau passage en force dans le cadre des communales et municipales, sans solder les comptes du passé récent : restaurer la démocratie et l’Etat de droit confisqués, faire la lumière sur les massacres des populations civiles et doter le pays d’un vrai parlement au service de la Nation ;
constate que les mêmes stratégies qui ont conduit à des législatives non inclusives refont surface avec à la clé, cette fois-ci, l’instrumentalisation de certains partis d’opposition désormais à nu, à la solde du pouvoir autocratique ;
estime que les partis d’opposition qui se sont laissés attirer par les promesses mielleuses pour troquer les luttes pour l’avènement d’un Bénin libre et uni contre l’obtention de récépissé administratif, dans des conditions opaques, n’ont pas été cohérents et responsables envers eux-mêmes et donc ont trahi les aspirations profondes du peuple béninois ;
constate avec regret des démissions et trahisons tous azimuts au sein de l’opposition et appelle les Béninoises et Béninois à la grande vigilance pour démasquer tous les traîtres, opportunistes et agents doubles encore tapis dans les rangs de la Résistance : Les masques tombent. C’est l’heure de la clarification ;
se déclare particulièrement préoccupée par la crise qui ébranle le parti FCBE et qui engendre sa paralysie. Elle invite instamment les démocrates et patriotes de ce parti à œuvrer ardemment à une sortie de crise favorable aux profondes aspirations de notre peuple pour se démarquer de toute action qui tend à renforcer le pouvoir autocratique ;
appelle les responsables et militants du parti FCBE dans la diaspora à prendre leurs responsabilités et à trouver les voies et moyens de poursuivre ensemble avec nous, les combats pour les idéaux de liberté et de démocratie qui fondent notre existence ;
exprime sa profonde reconnaissance à tous les vrais patriotes et démocrates, de l’intérieur et de l’extérieur, pour leur amour sincère pour le Bénin et leur cohérence dans la lutte. Elle les invite à rester aux côtés du peuple martyrisé par le pouvoir autoritaire en place ;
considère que dans le contexte actuel, où toutes les structures d’organisation, de contrôle, de supervision et de validation des élections sont toujours aux mains du pouvoir despotique, aller aux élections communales et municipales sans que l’équation de la parodie d’élections législatives ne soit résolue n’est que chimère, pure illusion et ne fera qu’envenimer la situation, les conditions minimales n’étant pas remplies pour des élections ouvertes, crédibles, transparentes et dignes de confiance.
En effet, aller aux communales et municipales de mai 2020, c’est :
valider tous les crimes de sang résultant de la parodie des élections législatives d’avril 2019 (cautionner les crimes perpétrés en février, mai, juin 2019 et janvier 2020 dans plusieurs localités du pays : Kilibo, Cadjèhoun, Tchaourou, Savè, Kandi…) ;
valider la révision opportuniste et opaque de notre Constitution ;
valider toutes les lois drones qui tuent et emprisonnent les voix critiques ;
accepter la prise en otage de tous les secteurs vitaux de notre économie par le pouvoir clanique et népotiste en place, de la classe politique, des institutions de la République et du patrimoine national ;
accepter les députés nommés pour constituer le parlement personnel de sang du pouvoir exécutif ;
légitimer les actions odieuses de ce régime dit de la Rupture qui a défiguré et abîmé considérablement notre image et notre fierté nationale.
C’est pourquoi, la Résistance dans la diaspora ne se sent donc pas du tout concernée par cette vaste mascarade électorale qui vise à légitimer le pouvoir dictatorial au plan international et à renforcer l’autocratie au Bénin.
La Résistance dans la diaspora, conformément aux résolutions et recommandations des Assises de Paris, réaffirme son ferme engagement à demeurer aux côtés du peuple béninois (souffrant, humilié, terrorisé et méprisé) et exhorte tous les patriotes et démocrates à la vigilance, à la cohérence, à la responsabilité, à l’unité et à la détermination.
Seule la lutte paie !
Enfants du Bénin, restons debout pour que vive le Bénin !
Paris, le 11 février 2020
La Coordination générale
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