31 Déc 1977- 31 Déc 2022 : Commémoration du 45ème anniversaire du PCB
Intensifier le combat pour l’avènement d’un pouvoir patriotique
Ce 30 décembre 2022, s’est tenue à la Bourse du Travail de Cotonou la cérémonie commémorative du 45e anniversaire du Parti communiste du Bénin. Cette cérémonie qui a vu une forte mobilisation de jeunes, de travailleurs, de femmes et des militants du Parti communiste du Bénin a été un moment de joie pour les uns et les autres. L’entrée en matière a été l’exécution vivante de l’International. Puis, une minute de silence a été observée en mémoire du Chef historique du Parti, le camarde Pascal Fantodji, et de tous les militants communistes disparus.
Des drapeaux du parti étaient brandis et agités par les participants un peu partout dans la salle.
La cérémonie a été égayée par des intermèdes de slogans et d’animation artistique sous la direction du jeune regayman ‘’Le Général Black’’. Il y a eu également des chansons en Fongbé, etc. C’est dans cette atmosphère de ferveur militante chaleureuse que les camarades Gilbert Kouessi et André Assè ont respectivement délivré l’allocution du Parti Communiste à l’auditoire et le message de l'Alliance Pour la Patrie à propos des élections législatives de janvier 2023.
La cérémonie a pris fin dans la gaîté avec les vœux de Bonne et heureuse année et de détermination dans les combats pour vaincre l’autocratie en vue de l’avènement du pouvoir aux mains des patriotes.
Ci-dessous, l'intégralité des différentes interventions.
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POUR LE 45ème ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DU PARTI COMMUNISTE DU BENIN
INTENSIFIER LE COMBAT POUR L’AVENEMENT D’UN POUVOIR PATRIOTIQUE
Il y a 45 ans, le 31 décembre 1977, a été proclamée publiquement la création du Parti Communiste du Dahomey. Cette proclamation a été l’aboutissement du travail entrepris par un groupe de jeunes de notre pays avec à leur tête, Pascal FANTODJI, dont l’ambition était de renverser l’impérialisme, français en particulier et ses agents du pouvoir, et d’instaurer dans notre pays, une république populaire, démocratique, indépendante et moderne. Dans l’immédiat, il s’agissait de redonner confiance à notre peuple suite à l’instauration d’une dictature implacable sur le pays par l’autocrate Mathieu KEREKOU et à l’écrasement du soulèvement populaire de mai-juin 1975 suite à l’assassinat crapuleux de Michel AIKPE.
En effet, notre peuple s’est trouvé plongé dans un grand désarroi suite à ce soulèvement écrasé, d’autant que, quelques mois avant cela, les responsables des organisations démocratiques du pays avaient demandé aux militants de se considérer comme sans père ni mère, suite à la dissolution administrative de la JUD (Jeunesse Unie Anti-impérialiste), abandonnant le peuple à lui-même face à la dictature.
En s’engageant dans cette entreprise de doter notre peuple d’un état-major capable de le guider, ces jeunes se sont lancés deux défis. D’abord en jurant de continuer la noble tâche de nos héros qui se sont sacrifiés pour la liberté et l’indépendance du pays, ensuite, arracher le mouvement démocratique et les masses de l’influence des socialistes petits-bourgeois (les AMOUSSOU Bruno, Sylvain AKINDES, FAKOREDE Azaria, etc.) dont la direction tirait le mouvement vers l’arrière. Ce groupe de jeunes a d’abord contribué à créer l’Union des Communistes du Dahomey (UCD) en juillet-septembre 1976. Après un an de travail acharné, les conditions ont été réunies pour la création et la proclamation du Parti Communiste du Dahomey, aujourd’hui Parti Communiste du Bénin.
Quels étaient les problèmes qui se posaient alors au pays ? Après les pseudo-indépendances de 1960, la France a imposé à ses anciennes colonies d’Afrique sub-saharienne dont le nôtre, un pacte colonial dont les fondements économiques, sociaux et culturels sont : le contrôle de notre économie à travers la monnaie, le CFA (Franc des Colonies Françaises d’Afrique masquée en Franc de la Communauté Financière Africaine), la langue française qui permet une domination culturelle et un formatage des instruits, la domination militaire qui lui permet d’entretenir des bases militaires nombreuses à travers le continent africain. D’emblée, dès sa création, le Parti Communiste s’est fixé comme objectif, de mettre fin à cette situation, de réaliser l’indépendance véritable de notre pays par une révolution nationale démocratique populaire et anti-impérialiste qui allait mettre le pays sous la voie d’un vrai développement. Cette perspective était d’autant plus urgente que le gouvernement de Mathieu KEREKOU trompait le peuple en faisant croire qu’il était anti-impérialiste et révolutionnaire. Pire, les semi-libertés octroyées par le colon et maintenues après l’indépendance nominale de 1960 ont été supprimées et une chape de plomb était tombée sur le pays. La fondation du Parti allait redonner confiance au peuple. C’est ainsi qu’on a pu voir la jeunesse se lancer avec abnégation dans la lutte, conquérant pas à pas des espaces de liberté, endurant des sacrifices, prison, clandestinité, y compris le sacrifice suprême comme on l’a vu avec les Rémy AKPOKPO GLELE, Luc TOGBADJA, Moussa MAMA YARI, etc., pour arriver au 11 décembre 1989, jour du renversement de l’autocratie après le soulèvement populaire à Cotonou et dans beaucoup d’autres villes du Bénin.
En effet, l’année 1989 a été l’année d’une grande épopée où notre peuple a consenti de lourds sacrifices pour conquérir la liberté de réunion, d’association, de presse, l’amnistie générale pour en arriver au 11 décembre 1989. En effet, cette révolution du 11 décembre 1989 a été l’aboutissement d’un mouvement populaire commencé depuis le mois de décembre 1988 et qui s’est étendu et prolongé sur toute l’année 1989 avec la grève générale des élèves, étudiants et travailleurs de toutes catégories. Le mouvement, pendant des mois, avait par touches progressives, déchiré la Loi Fondamentale, la constitution autocratique. Tout le long de l’année 1989, les masses insurgées en allant en grève, en faisant des manifestations, en publiant des tracts et même des journaux d’opposition, en enjambant ou en contournant tous les complots du pouvoir et de ses mouchards, passaient outre les interdictions constitutionnelles autocratiques et par conséquent déchiraient, par petites touches, la Loi Fondamentale.
La révolution insurrectionnelle du 11 décembre 1989 a été le couronnement de ce mouvement, mettant fin au régime despotique. Pour en arriver à ce résultat, à l’union de tout le peuple pour la nécessaire insurrection, il a fallu combattre les illusionnistes, les opportunistes qui prônaient les voies électoralistes, les voies de compromission avec l’autocrate Kérékou. C’est ce même rôle que jouent aujourd’hui le réseau autour de Yayi appelé Les DEMOCRATES. Ils constituent par conséquent l’obstacle à dégager pour permettre au peuple d’aller dans un élan vigoureux pour abattre l’autocratie et fonder son propre pouvoir.
Les libertés avaient été donc conquises dans la rue, dans et par l’action populaire et il ne restait qu’à les consacrer dans une Constitution. Les éléments de la haute bourgeoisie, ceux-là, les Mgr De Souza et autre Robert DOSSOU, qui sur injonction du président français, François Mitterrand, ont sauvé Mathieu KEREKOU avec la Conférence nationale, et lui ont donné une immunité contre toute poursuite judiciaire et avec lui, consacré l’impunité de tous les tortionnaires et pilleurs, ont voulu noyer et effacer de la mémoire populaire cette date mémorable du 11 décembre 1989. Ainsi, ont-ils retenu le 11 décembre 1990 comme jour de la promulgation de la Constitution votée par référendum le 02 décembre 1990. Malheureusement, le peuple n’a pas pu parachever sa victoire parce que l’insuffisance de conscience anti-impérialiste ne lui a pas permis de comprendre le traquenard dans lequel l’impérialisme français et ses agents l’entrainaient avec la Conférence Nationale. En effet, cette Conférence Nationale a permis à l’impérialisme français de se sauver d’une révolution qui aurait mis fin à sa domination sur notre pays et se propager dans toute l’Afrique sub-saharienne.
C’est suite à cette Conférence que notre pays a connu 30 ans de pouvoir dit du Renouveau démocratique, en fait, une fausse démocratie, une démocratie pour les agents de l’impérialisme, pour les voleurs et les pilleurs des richesses nationales, 30 ans de gabegie, de corruption, qui l’ont saigné. Pendant ces trente ans, l’impérialisme et ses agents ont voulu tuer au niveau de la jeunesse, toute idée de sacrifice, de générosité. A son niveau on a cultivé la veulerie, l’individualisme, le servilisme, la couardise. Le Parti Communiste du Bénin ne cessait de mettre en garde contre de tels agissements. C’est dans ces conditions qu’une nouvelle autocratie s’est instaurée dans le pays avec le pouvoir de Patrice Talon.
En effet, profitant de l’opposition du peuple à la recolonisation ouverte du pays par l’imposition d’un membre de la nomenklatura française Lionel ZINSOU à la tête de notre pays, Patrice Talon accéda au pouvoir en 2016. Dès le premier mois de son avènement, notre parti s’inquiéta des premières mesures prises par son gouvernement et appela le peuple à la vigilance. En décembre 2016, le comité central du PCB concluait que nous avons à faire à un régime autocratique et appela le peuple à la résistance. A partir de là, tout était mis en œuvre pour unir le peuple afin de le mettre en ordre de bataille contre la nouvelle autocratie. Dès avril 2017, le Parti travailla pour la mise sur pied d’un Front le plus large possible en vue de la lutte contre le pouvoir ; ce fut la création du Front pour le Sursaut Patriotique qui avait conclu à la faillite du Renouveau Démocratique et à la nécessité pour le peuple d’aller aux Etats Généraux pour en faire le bilan et réfléchir à un nouveau vivre ensemble pour le pays. Par deux fois, avec des mobilisations populaires et la pression sur les députés à l’Assemblée Nationale, le FSP réussit à bloquer les projets de révision de la Constitution à l’Assemblée Nationale. Le FSP réussit aussi de grandes mobilisations dans le pays contre les lois scélérates et les atteintes aux droits de l’homme et du citoyen. Malheureusement, l’approche des élections législatives et les illusions électoralistes de nos alliés eurent raison du FSP. Nos alliés des FCBE dirigés par YAYI BONI, sortis laminés des élections présidentielles de 2016 avec l’échec de Lionel ZINSOU, étaient convaincus qu’avec l’impopularité du pouvoir, ils allaient battre l’autocrate et ses partis lors des élections législatives. Partout, ils avaient répandu au sein des masses, l’idée que le match était déjà plié avant même d’avoir lieu. Le parti les mettait en garde et tentait de convaincre les masses que jamais on n’a vu un dictateur se laisser battre dans les urnes et que cette illusion pouvait coûter très cher au peuple. Effectivement, c’est ce qui arriva en mai 2019 quand Patrice Talon décida de bloquer tous les partis d’opposition et de n’autoriser que ses partisans à aller aux élections. Il en découla un parlement monocolore et quand les hauts-bourgeois incitèrent les masses à se soulever sans préparation, ce fut un massacre à Cotonou et dans certaines régions à l’intérieur du pays.
Aujourd’hui, la situation a empiré dans le pays. Profitant du parlement monocolore et godillot issu des élections législatives de mai 2019, Patrice Talon a fait adopter des lois, les unes plus restrictives et plus scélérates que les autres. Loi sur la grève, sur l’embauche etc. Il a revendiqué même ouvertement devant ses maitres impérialistes, le droit de restreindre les droits démocratiques qui l’empêchent d’avancer. Des centaines de gens sont en prison sans jugement ; pleins de béninois sont contraints à l’exil. Des enseignants sont radiés par caprice alors que l’école manque cruellement d’enseignants pendant que les Aspirants au Métier d’Enseignement (AME) qui ploient sous les heures supplémentaires et qui forment le gros lot des enseignants du pays, sont payés comme des tâcherons. Plus grave, Patrice Talon a osé ce que n’ont pas osé beaucoup de gouvernements de notre pays depuis 1964, autoriser la France à installer une base militaire française dans notre pays, notamment à Kandi, allant à contre-courant du vent anti-impérialiste qui souffle actuellement sur le continent. On voit donc que les puissances de l’OTAN et la France en particulier ont un grand intérêt que les élections prochaines ne soient pas des motifs de friction entre leurs agents dans notre pays. Voilà comment le Parti « Les Démocrates » a été repêché et pourquoi les impérialistes et leurs agents parlent d’élections inclusives. Comme le disait le 23 décembre 2022 le Président de l’Alliance pour la Patrie et 1er Secrétaire du PCB Philippe NOUDJENOUME : « Mais en fait, les prochaines élections législatives n’auraient rien de particulier par rapport aux précédentes organisées sous l’autocratie, c’est-à-dire exclusives, s’il ne s’est introduit un élément, et un seul : la participation du parti « Les Démocrates » de l’ancien Président YAYI Boni aux élections législatives du 8 Janvier 2023. Tout le monde a suivi les péripéties ayant présidé à l’autorisation de participation de ce Parti aux prochaines élections. Tant de l’aveu des dirigeants mêmes, que de toutes les procédures qui ont été suivies, ont révélé que l’admission de ce Parti à concourir n’est que le fruit d’un deal entre YAYI Boni, HOUNDETE Éric et Patrice TALON ; ce qui confère en réalité à ces élections, un caractère non pas inclusif, mais exclusif déguisé, car toutes les mesures scélérates d’exclusion politique, administrative et financière sont demeurées ; aucune des conditions démocratiques pour une élection inclusive n’a été réalisée ; les détenus politiques toujours en prison et les exilés, toujours poursuivis. Le deal pour la cooptation du parti « Les Démocrates » aux prochaines élections est scellé avec la protection et la bénédiction des mentors impérialistes franco-américains. »
Et déjà, Le parti « Les Démocrates » se pensant sûr de sa victoire, annonce le retour à la démocratie et à la constitution de 1990, oubliant qu’en 2017, ils avaient reconnu que le Renouveau Démocratique a échoué et que le peuple devait s’assoir pour réfléchir à un nouveau vivre ensemble pour le pays. Ce parti a oublié qu’il avait reconnu que tous les responsables des crimes et impliqués dans de grands dossiers de corruption comme Icc-Services, Maria-Gléta, siège de l’Assemblée Nationale, devaient rendre des comptes au peuple. Mais le plus grave, c’est que ce parti distille au sein des masses, le fait qu’on puisse renverser une autocratie par des élections. Comment penser que, quelqu’un qui organise les élections, qui a veillé à la composition de la liste de tous les partis, puisse se laisser battre dans les urnes ? Comme on le voit, le parti « Les Démocrates » en distillant des illusions au sein des masses, les tire en arrière et constitue un grave danger pour le peuple. En réalité, le peuple n’a rien à gagner dans les élections à venir sinon se retrouver devant de graves désillusions. Il ne doit pas s’y mêler et doit les ignorer.
Aujourd’hui, partout en Afrique et surtout au niveau des enclos français, la colère gronde. Les peuples sont debout pour en finir avec le pacte colonial, les bases militaires étrangères et surtout avec les dirigeants apatrides placés à la tête de nos pays. Ce vent panafricaniste qui souffle et qui balaie tout sur son passage doit être entretenu et renforcé. C’est le sens qu’il faut donner à la récente création de l’OPAO (Organisation des Peuples de l’Afrique de l’Ouest) qui participe du désir des peuples africains de se prendre en charge face à la démission des dirigeants corrompus qui sont là pour exécuter les volontés de nos ennemis. Les fondateurs de l’OPAO ont fait l’honneur au PCB d’élire son premier Secrétaire, Philippe NOUDJENOUME comme Coordonnateur Général de cette organisation sous-régionale, ce qui fait une reconnaissance des combats de notre parti aux côtés des peuples.
Comme on peut le voir, l’objectif que s’était fixé le Parti Communiste du Bénin et que beaucoup considérait comme utopique, est à l’ordre du jour et est devenu un leitmotiv sur tout le continent africain. Plus que jamais, nous devons intensifier la lutte contre les vendeurs d’illusion et collaborateurs camouflés de Patrice Talon, ceux-là qui proposent de fausses pistes aux masses comme celle de faire croire qu’ils vont mettre fin au pouvoir de la ruse et de la rage. Ceux-là qui ne dénoncent jamais les lois scélérates, les arrestations arbitraires, ces agents de la FrançArique et de ceux qui maintiennent leur genou sur le coup du Bénin
Le Parti Communiste du Bénin quant à lui continuera son combat pour le renversement de l’autocratie et du système de la FrançAfrique et l’avènement au Bénin d’une République Populaire Démocratique Indépendante et Moderne. C’est la tâche que s’est assignée l’Alliance Pour la Patrie (APP) et son Président Philippe NOUDJENOUME.
Vive le Parti Communiste du Bénin ! En avant pour le patriotisme au pouvoir.
Cotonou, le 30 décembre 2022.