ELECTIONS LEGISLATIVES DE JANVIER 2023
A BAS L’AUTOCRATIE ! A BAS LA COALITION DES PILLEURS ET ANTI-PATRIOTES !
(Message de l’Alliance Pour la Patrie au meeting du 30 décembre 2022 à Cotonou)
Les élections législatives du 08 janvier 2023 offrent déjà des éléments de leçons aux travailleurs, à la jeunesse et au peuple pour mieux connaitre la nature des partis et de leurs dirigeants. Présentent des candidats à ces élections, les partis se réclamant de la mouvance présidentielle, UP-R, BR, UDBN, MOEL-Bénin, des partis se réclamant de l’opposition, MPL, FCBE, Les DEMOCRATES. Ces leçons peuvent être tirées à l’issue des réponses des différents partis à des questions que l’on est en droit de se poser.
Première Question : Les élections législatives de 2023 sont-elles inclusives ?
Répondent oui à cette question, non seulement les partis se réclamant de la mouvance présidentielle autocratique UP-R, BR, MOEL-Bénin, UDBN, les partis satellites de la mouvance autocratique FCBE et MPL qui se sont toujours présentés avec des candidatures aux élections, notamment celles municipales de 2020 et également le parti Les DEMOCRATES. Les maîtres impérialistes, de leur côté, déclarent aussi que les présentes élections sont inclusives, comme on l’a entendu de la part de l’Ambassadeur français au Bénin, Mr Marc VIZY dans une déclaration en date du 26 novembre 2022.
Seul le Parti Communiste du Bénin a répondu qu’il s’agit une fois encore, après celles de 2019, 2020 et 2021, d’une élection exclusive, mais cette fois-ci déguisée. Cette appréciation a été clairement démontrée par le 1er Secrétaire Philippe NOUDJENOUME dans son Adresse au peuple en date du 23 décembre 2022 portant "Attitude à tenir et proposition de programme de contrat pour une République Patriotique, Démocratique, Indépendante et Moderne." En effet, il dit : « Mais en fait, les prochaines élections législatives n’auraient rien de particulier par rapport aux précédentes organisées sous l’autocratie, c’est-à-dire exclusives, s’il ne s’est introduit un élément, et un seul : la participation du parti « Les Démocrates » de l’ancien Président YAYI Boni. Tout le monde a suivi les péripéties ayant présidé à l’autorisation de participation de ce parti aux prochaines élections. Tant l’aveu des dirigeants mêmes que toutes les procédures qui ont été suivies, ont révélé que l’admission de ce Parti à concourir n’est que le fruit d’un deal entre YAYI Boni, HOUNDETE Eric et TALON ; ce qui confère en réalité à ces élections, un caractère non pas inclusif, mais exclusif déguisé, car toutes les mesures scélérates d’exclusion politique, administrative et financière sont demeurées..»
Une élection est inclusive lorsque tout parti est libre de participer et de présenter des candidats. Est-ce le cas au Bénin du pouvoir de la Rupture et notamment pour les présentes élections législatives ? Non ! Les lois scélérates, Charte des partis et le code électoral toujours en vigueur contiennent des barrières d’exclusion administrative (certificat de conformité et récépissé) que l’autocrate ne lève qu’aux partis accompagnateurs de son système, (le PCB qui a rempli toutes les formalités a son récépissé toujours confisqué par Talon) ; ainsi que des barrières d’exclusion financière (caution multipliée par 15, de 100.000 frs à 1,5 millions par candidat à la députation, de 10 millions à 250 millions pour les présidentielles, etc.) sans compter l’achat des consciences érigé en système par les hauts-bourgeois. Sous couvert "d’empêcher les candidatures fantaisistes", le pouvoir autocratique, avec l’appui de tous les députés de la 7ème législature dont les dirigeants actuels du parti Les DEMOCRATES (Eric Houndété, Basile Ahossi, Nourénou Atchadé, Guy Mitokpè, etc.) a fait voter ces lois d’exclusion des partis représentant les couches populaires (ouvriers, paysans, artisans, jeunes). L’autocrate Talon y a ajouté, dans la chasse de ses concurrents et adversaires économiques, les poursuites et condamnations judiciaires pour les écarter de la scène politique. Tous ces détenus et exilés politiques ainsi que leurs partis sont toujours exclus de la participation sous leur propre bannière aux élections. Et pourtant, des partis, se réclamant de l’opposition et même du peuple, comme le parti Les DEMOCRATES, ne dénoncent pas le caractère toujours exclusif du scrutin en cours.
Deuxième Question : Les partis candidats aux élections de janvier 2023 défendent-ils les intérêts du peuple ?
Tous clament qu’ils défendent les intérêts du peuple. Les partis se réclamant ouvertement de la mouvance présidentielle, UP-R, BR, MOEL-Bénin, UDBN se démènent et s’embrouillent comme de beaux diables pour justifier les bienfaits pour le peuple de la gouvernance autocratique, affameuse des masses et de pillage du pays. Les Djogbénou, Bio Tchané que le peuple a déjà rejetés par le boycott massif des scrutins organisés depuis 2019 sont bien connus comme ne défendant aucun intérêt du peuple, mais seulement celui de leur système, de leur clan et de leurs maîtres impérialistes. Coincé par la révolte sourde causée par la ruine des cotonculteurs, la chasse aux producteurs de soja, de karité, d’acajou, Bio Tchané et son parti BR se lancent dans la démagogie. De même, du fait des dérives ethnicistes et régionalistes du clan Talon, le BR se trouve obligé, de façon démagogique de parler de la libération des détenus politiques et du retour des exilés. Tout ceci sans toucher à aucune loi scélérate qui est la cause de ces crimes politiques du pouvoir autocratique.
Les partis se réclamant de l’opposition font de la libération des détenus politiques et du retour des exilés le thème principal de leur campagne. Le parti Les DEMOCRATES en fait ses choux gras. Sous ce thème, tous les autres partis des hauts bourgeois bureaucrates non au pouvoir, Komi Koutché, Valentin Agossou Djènontin, Léhady Soglo, Reckiat Madougou ont donné des directives à leurs partisans. Et déjà, alors que le parti Les DEMOCRATES n’avait jamais pris de position de soutien des revendications matérielles et démocratiques des travailleurs salariés ainsi que des paysans, Nourénou Atchadé, lors du meeting de leur campagne à Parakou dira que c’est la participation de leur parti aux élections qui a poussé le pouvoir à la revalorisation des salaires des fonctionnaires ou à la reculade du pouvoir prédateur à propos du soja, etc. Les luttes des masses et la résistance des travailleurs et paysans sont tout simplement ignorées. Or, le parti Les DEMOCRATES avait-il jamais pris position auparavant contre les mesures du pouvoir contre les travailleurs et les paysans producteurs? Jamais. Ceci montre que le parti Les DEMOCRATES, tout comme tous les partis hauts bourgeois, ne fait que se nourrir des fruits des luttes des masses et surfer sur leurs malheurs.
Le parti Les DEMOCRATES prône le retour à la situation et à la Constitution issue de la Conférence de 1990. C’est vrai que Talon a détruit les libertés conquises au prix de lourds sacrifices et reconnues en partie dans cette Constitution. Mais le parti Les DEMOCRATES « oublient » de reconnaitre que leurs dirigeants actuels, Boni YAYI, Eric HOUNDETE, etc. ont été les premiers assassins de ces libertés dans le cadre même de cette Constitution. Et on sait que le pouvoir de YAYI a inauguré la destruction des droits et libertés des travailleurs et du peuple. L’interdiction du droit de grève aux agents des douanes, de la police et des eaux et forêts, les assassinats de manifestants pacifiques (Cas du jeune Fawaz à Natitingou), les crimes de sang (Dame Sohoudji), d’enlèvement jamais élucidé (Dangnivo), des élections truquées sous la terreur comme en 2011, vont dans le sens de la « dictature de développement » que prônaient YAYI et tous ses compagnons aujourd’hui dans les partis FCBE, MPL, Les DEMOCRATES. Les concours frauduleux sans vergogne montraient comment l’égalité des droits des jeunes à l’emploi est compris et appliqué par ces hauts bourgeois. Lorsque la CSTB, première centrale élue par les travailleurs est exclue du droit de représentation au Conseil Economique et Social en 2014 par le pouvoir de Yayi et de la Commission Béninoise des Droits de l’Homme par Eric Houndété, alors Vice-président de l’Assemblée Nationale, le peuple peut comprendre dans quelle mesure ces hauts bourgeois tiennent à la démocratie et la défense des droits du peuple.
Ces hauts bourgeois sont de faux démocrates. Et l’on sait que, jusqu’à ce jour, comme le souligne Philippe NOUDJENOUME dans son Adresse citée plus haut « Pas un mot sur ces scandales aujourd’hui. Pas d’excuse au peuple, pour être pardonnés ; aucune excuse publique au peuple. Certes, on peut se tromper, mais nulle part, on n’a vu un repentir de leur part et la volonté de ne pas recommencer si l’on revient au pouvoir. » Ainsi, tous ces partis qui concourent dans le cadre de ces élections législatives de 2023 ne sont pas de nature à défendre les intérêts fondamentaux des travailleurs, de la jeunesse et du peuple.
On peut alors aussi comprendre pourquoi, les partis de Aditi HOUDE, de Théophile YAROU, de Iréné AGOSSA, de Hinnouho ATAO qui se disaient de l’opposition, parlaient de la restauration de la démocratie, ont rejoint les partis jumeaux de Talon.
Pire, tous s’entendent contre la souveraineté du peuple, contre les aspirations patriotiques du peuple béninois dans le servilisme aux puissances étrangères et notamment à l’impérialisme français et américain. C’est le socle de l’alliance. Ce sont les directives de ces puissances dans la guerre pour la suprématie de l’OTAN et le maintien de notre peuple sous leur domination qui sous-tendent la vaste coalition de tous les hauts bourgeois autour de Talon qui s’est aplati depuis devant la France coloniale. Tous les partis admis pour les élections de 2023 soutiennent l’installation des bases militaires étrangères françaises, de Barkhane en Afrique et dans notre pays. Aucun de ces partis, de l’UP-R et BR de Talon au parti Les DEMOCRATES de Yayi-Houndété ne s’est élevé contre le retour d’une base militaire française au Bénin, contre le retour des assassins de la mémoire de Béhanzin, Saka Yérima, Bio Guèra, Kaba. Aucun de ces partis ne défend l’intérêt supérieur de notre peuple, l’indépendance véritable de notre pays sans laquelle aucun développement durable, aucune dignité des béninois ne peut être défendue et affirmée.
Ainsi, tous les partis admis par Talon pour participer aux élections de 2023 ainsi que tous les hauts bourgeois qui rejoignent un camp ou un autre constituent une coalition des pilleurs et des antipatriotes au service des puissances de l’OTAN contre le peuple en lutte pour le patriotisme au pouvoir. C’est une coalition pour barrer la voie à la Révolution panafricaniste patriotique au Bénin.
Troisième Question : Quelle attitude juste alors dans cette élection de 2023 ?
Comme l’a souligné justement Philippe NOUDJENOUME, Président de l’Alliance Pour la Patrie et Premier Secrétaire du PCB, le choix ne peut être « Aller régler son compte à TALON en votant YAYI ». Pure illusion ! Car YAYI Boni, ce fut, et c’est encore, un alter ego de Talon selon les deals cachés au peuple. Si l’on sait que quelqu’un a affirmé que le deal entre Talon et Yayi se traduit par des espèces sonnantes et trébuchantes et que cette affirmation n’a jamais reçu de démentis de la part des mis en cause !
Nous devons refuser d’être encore une fois le dindon de la farce des duperies du duo YAYI-TALON (2006-2012), séparation (2012-2021), retrouvailles (2021…)
Le Peuple n’a rien à y faire dans les prochaines élections législatives : il n’a aucun intérêt à se déplacer pour aller voter.
Car « PEUPLE BENINOIS, PAR LES ELECTIONS LEGISLATIVES DU 8 JANVIER 2023, LE POUVOIR DE TALON ENTEND SE PERPETUER APRES 2026 : UN POUVOIR DE FAIM PLANIFIEE, DE LIVRAISON DE NOTRE PAYS AUX TROUPES BARKHANE ET DE DESTRUCTION DE LA DEMOCRATIE. »
Alors,
« LEVE-TOI, DANS UNE UNION SACREE POUR DIRE NON AUX MENTEURS ET VENDEURS D’ILLUSIONS DE TOUTES SORTES, TOUS ENVOYES DU POUVOIR DE TALON, ET POUR L’INSTAURATION D’UN AUTRE POUVOIR, TON POUVOIR ».
Une République Patriotique, Démocratique, Indépendante et Moderne.
Voilà la voie indiquée. Comme souligné plus haut, elle est difficile, elle est tortueuse ; mais il n’y en a pas de meilleure. L’on sait que les plus longues distances commencent par un pas. Que chacun dès à présent, s’engage dans la voie de refus de l’existant, commence par s’organiser dans des structures indépendantes de celles des hauts bourgeois corrompus et autocrates qui nous gouvernent ; s’engage avec des patriotes organisés pour l’édification de la République Patriotique, Démocratique, Indépendante et Moderne.
Et cet Objectif qui peut se réaliser dans un avenir qui n’est peut-être pas aussi lointain que l’on croit, verra s’instaurer bientôt, cette République que nous appelons de tous nos vœux.
Alors,
A bas l’autocréatrice ! A bas la coalition des pilleurs et antipatriotes contre le peuple !
Vive les luttes pour une République Patriotique, Démocratique, Indépendante et Moderne.
Cotonou, le 30 décembre 2022