Expulsion des troupes françaises du Burkina Faso
Un acte salutaire et de haute portée patriotique


Le 20 janvier 2023, le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso a envoyé une lettre au ministère français des affaires étrangères pour exiger le départ de la force française « Sabre » du Burkina Faso. Qu’est-ce que la force « Sabre » ? La Force Sabre a été créée en 2009 suite à un attentat suicide contre l’ambassade de France en Mauritanie. "Ces évènements conduisent la France à déployer un premier détachement d'abord en Mauritanie, puis au Niger et au Burkina Faso pour défendre les intérêts français et intervenir en cas de prise d'otage", explique le journaliste Jean-Marc Tanguy, auteur de plusieurs ouvrages sur les forces spéciales françaises (AFP du 25/01/23).


En 2018, un accord formel est signé avec le Burkina Faso pour stabiliser cette force sur la base de KAMBOISIN non loin de Ouagadougou comme base logistique de ses opérations à travers tout le Sahel. Depuis lors, cette force stationnée au Burkina Faso se déploie au Sahel selon les intérêts de la France, mais assiste dans l’indifférence aux attaques des forces terroristes contre la population Burkinabè, si elle n’y prend pas part comme soutien des forces terroristes ainsi que le pense le peuple Burkinabè qui depuis un temps, ne cesse de demander son départ.


Dès que la nouvelle de l’exigence du départ des militaires français du Burkina Faso s’est répandue à travers les réseaux sociaux, les mesures de diversions de la France ont commencé. Le ministère des affaires étrangères de France annonce qu’il n’a reçu aucune lettre des autorités du Burkina Faso. Dès que le ministère des affaires étrangères du Burkina Faso a confirmé l’envoi de la lettre, c’est Emmanuel Macron qui monte sur ses grands chevaux pour déclarer qu’il attend des « clarifications » de la part du Président de la transition burkinabè. C’est alors que le porte-parole du gouvernement Burkinabè, Monsieur Emmanuel Ouédraogo, est venu confirmer que conformément à l’accord signé en 2018, le gouvernement Burkinabè demande le départ de la force « Sabre » dans un mois comme le prévoit l’accord entre les deux pays (en son art.16).


Coincé par cette déclaration et après consultations avec ses agents de la sous-région et notamment avec leur chef Allassane OUATTARA, qui est allé déjeuner avec Emmanuel Macron le 25 janvier 2023 en annonçant qu’il allait discuter du Burkina Faso avec lui, l’impérialisme français consent à retirer ses troupes dans un mois en demandant de lui accorder le délai d’avril pour l’évacuation du matériel. Dans la foulée, il rappelle son ambassadeur à Ouagadougou, accédant enfin au désir des autorités burkinabè de voir retirer de leur pays, cet ambassadeur arrogant et provocateur, Luc Hallade.
Ce départ annoncé de la force « Sabre » est une grande victoire du peuple Burkinabè qui depuis longtemps et particulièrement depuis le coup d’Etat du capitaine TRAORE, ne cesse de réclamer le renvoi de cette force d’agression contre les peuples de l’Afrique de l’Ouest en général et ceux du Burkina Faso en particulier. En chassant cette armée française d’occupation « Sabre », comme le Mali l’a fait avec la force Barkhane, le peuple burkinabè accomplit un acte salutaire de haute portée patriotique et rend un grand service aux peuples d’Afrique et en particulier à ceux de l’Afrique de l’Ouest.


En acceptant de partir dans un mois, mais en déclarant que le matériel partira en avril, l’impérialisme français commence à jouer la montre comme si en avril, le matériel va s’envoler de lui-même sans des hommes pour le convoyer. Contrairement aux autres pays qui, une fois battus, retournent les soldats à la maison, la France ne fait jamais rentrer ses soldats quand il s’agit de l’Afrique. Elle leur cherche toujours une nouvelle destination. On a vu avec Barkhane en errance, comment elle a cherché et trouvé d’autres points de chute au lieu de rapatrier les soldats à la maison. Déjà, elle doit s’être mise à la recherche d’autres points de chute en Afrique.


Le peuple béninois se réjouit de cet acte d’audace et de bravoure du peuple frère du Burkina Faso. Concernant le pouvoir de Patrice Talon, tout le monde a vu comment après le renvoi de Barkhane du Mali, il s’est empressé d’aller signer des accords avec Emmanuel Macron le 17 février 2022 à l’Elysée pour venir installer une partie des troupes Barkhane à Kandi, crachant ainsi sur la mémoire de nos héros nationaux BEHANZIN, BIO GUERA, KABA, SAKA YERIMA, KPOYIZOUN etc. Depuis là, l’insécurité s’est répandue dans beaucoup d’endroits du Nord de notre pays.


Ces derniers temps, l’impérialisme français déverse des gadgets dans notre pays en guise de soutien et de dons à notre armée. L’ambassadeur de France Marc VIZY et tous les agents de la France dans notre pays, ne manquent pas une occasion de parler de la générosité de la France et autres fadaises concernant ces « dons ». Tout ceci, c’est pour préparer d’autres complots contre notre peuple. Maintenant que les troupes de l’opération Sabre sont en déshérence et en errance, que la France est probablement en train de leur chercher un point de chute en Afrique de l’Ouest, espérons que le Président Patrice Talon n’osera pas accueillir dans notre pays, cette nouvelle troupe d’agression de l’impérialisme français, lui qui a décidé de se plier désormais aux desiderata et aux exigences de l’impérialisme français dans notre pays.


Afia

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