Réforme des retraites en France
Montée en puissance des mouvements de rejet
La mobilisation contre la réforme des retraites a encore battu des records de mobilisation dans la rue ce 07 mars 2023. L’intersyndicale (avec les huit principales confédérations syndicales : CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, SOLIDAIRES, FSU) qui conduit le vaste mouvement se félicite d’une mobilisation historique contre la réforme de la retraite et demande une rencontre urgente avec le Président Macron pour qu’il retire sa réforme. A cette demande, Olivier Véran, le ministre porte-parole du Gouvernement répond que « la porte du Gouvernement est plus qu’ouverte ». Or, lors des dernières manifestations en février un de ses collègues narguait le peuple en mouvement en disant que cette mobilisation n’impressionnait guère le Gouvernement qui fermait la porte du dialogue jusqu’alors. La force et la détermination du mouvement, le soutien de la grande majorité de la population française en sont pour quelque chose dans cet assouplissement de la position du Gouvernement. En effet, La CGT décompte 3,5 millions de manifestants pendant que le ministre de l’intérieur signale 1,8. De toute façon, tous les observateurs s’accordent à reconnaitre que la mobilisation ne cesse de croitre au fur et à mesure des grèves et des manifestations de rue à travers toute la France. A titre comparatif, le mardi 31 janvier, les mouvements de grève et de manifestations de rue contre le projet de loi sur les retraites ont mobilisé plus de 2.000.000 (deux millions) de personnes dans plus de 230 villes de France.
Ce qu’on peut retenir, c’est que les travailleurs, les jeunes, les chômeurs, les élèves, les étudiants, les retraité(e)s, femmes, vieux, etc. tiennent promesse et le mouvement monte et s’approfondit. En effet, le 19 janvier 2023, ils étaient plus du million dans les rues pour exiger le retrait de cette réforme qui pousse l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Avec cette caractérisation par les manifestants : « L’esprit de cette réforme, c’est métro, boulot, caveau ». Le pouvoir de Macron leur avait opposé un grand mépris. Mais à présent, il déchante.
L’un des slogans forts des manifestants se décline ainsi : « Retraités, une nouvelle espèce menacée ». C’est tout dire! Alors, on observe que le trafic routier, ferroviaire ou aérien est fortement perturbé, les livraisons de carburant sont bloquées dans les secteurs de Total Énergies surtout, un des secteurs à la pointe du mouvement pour paralyser le pays, ainsi que cela se dit de plus en plus face à la surdité du Gouvernement.
Cette fois-ci comme les autres fois d’ailleurs depuis le 31 janvier, les femmes sont au-devant des manifestations et clament que « le mouvement doit aller jusqu’au bout, jusqu’à ce que le Gouvernement plie devant la décision de la rue ». Des manifestants entendus par la presse rejettent une réforme qui ne se justifie ni économiquement ni socialement. D’où de nouvelles mobilisations prévues dont certaines auront lieu le samedi prochain, 11 mars. Déjà le 08 mars, la manifestation commémorative de la journée internationale des droits de la femme a été l’occasion aussi de la mobilisation contre la réforme des retraites. Elles appellent d’ailleurs à une grève générale. Et pour cause! Les pensions de retraite des femmes sont de 24% inférieures à celles des hommes.
A présent, le peuple de France a élevé la barre de la mobilisation et entend poursuivre jusqu’à satisfaction. Ce que le mouvement gagne déjà, c’est non seulement la mobilisation qui monte en puissance mais surtout, l’unité d’action des syndicats de travailleurs et des autres couches sociales. Le texte de loi sur la réforme a été discuté au Parlement sans issue. Il est devant le Sénat. Mais les bruits courent que le Gouvernement tient à le faire passer en force avec l’article 49-3 de la Constitution (qui permet au Premier Ministre de faire passer le texte qu’il propose, sans le vote du Parlement). Nul doute que la poursuite du mouvement de rejet avec les succès francs de ce 07 mars et des jours suivants, la multiplication des formes de lutte avec plus de détermination encore et un niveau plus élevé d’organisation des couches populaires les plus larges arriveront à bout du pouvoir de MACRON à la solde du capital financier.
Monguinin A.