PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site : www.la-flamme.org
APPEL DU COMITE CENTRAL DU PCB
AUX OUVRIERS, PAYSANS PAUVRES, ARTISANS MOYENS ET PAUVRES, ENTREPRENEURS MOYENS ET PAUVRES, REVENDEURS DES MARCHES ET AU PEUPLE
LEVEZ-VOUS CONTRE LA FAIM, CONTRE L’ASSASSINAT COLLECTIF ORGANISE PAR LE GOUVERNEMENT DU PRESIDENT TALON.
I- Les éléments basiques de la politique du Pouvoir de la Rupture : la ruine et l’appauvrissement de la population
Peuple du Bénin, Chers concitoyens !
Sept ans que Patrice Talon est au pouvoir. Sept ans d’appauvrissement et de ruine du peuple, notamment pour les couches populaires que vous êtes.
Depuis l’avènement du Pouvoir de la Rupture, le Parti Communiste du Bénin et toutes les Organisations de la Démocratie Révolutionnaire n’ont cessé de dénoncer sa politique de ruine et d’appauvrissement systématique de toutes les couches populaires de notre pays. Beaucoup d’articles du journal « La Flamme » et des Déclarations du Parti en ont traité.
Ainsi, dans une Adresse en date du 16 Juin 2021, portant « Appel au Peuple à se battre contre la faim planifiée par la Gouvernance du Pouvoir de la Rupture », le Premier Secrétaire du Parti, Philippe NOUDJENOUME, décrivait le processus par lequel le Pouvoir du Président Talon a organisé systématiquement la famine, la ruine de la population et la mort collective des hommes.
« Premièrement. Dès son avènement, le Pouvoir de la Rupture s’est empressé de supprimer toutes les structures existantes de prévoyance et de secours aux peuples dans les périodes d’incertitude naturelle. Il supprime l’ONS (Office National de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles) ; il supprime l’Office National des Céréales (ONC) dont le nom est modifié en Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) qui avait pour mission de constituer une réserve stratégique de l’Etat pour faire face aux périodes difficiles…. Il détruit l’Entreprise publique, la SONACOP (Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers) livrée aux privés et en place monte ses propres entreprises ¬prête-nom du genre JNP, etc.
Deuxièmement, le Pouvoir de la Rupture s’est attaqué aux petits emplois de repli des pauvres des bords des voies qu’il détruit méthodiquement par un déguerpissement sauvage sans alternative de survie possible ; … et cela sans oublier les milliers d’emplois publics et/ou privés supprimés du fait de la liquidation de nombreuses entreprises et structures publiques et privées.
Troisièmement, le Pouvoir de la Rupture organise méthodiquement l’appauvrissement de la population par diverses mesures les plus assassines les unes que les autres. D’abord, en augmentant du simple au double et même au triple des tarifs de services publics tels les ponts péages, les actes administratifs divers à tous les niveaux de l’administration, récupère toutes initiatives et entreprises privées notamment importatrices de produits divers et procède à l’augmentation subséquente des prix de ces produits au détriment de la population.
Ensuite, en faisant pleuvoir sur le peuple abasourdi une pluie de taxes et impôts. Taxe sur la grossesse, taxe sur le mariage, taxe sur les cérémonies mortuaires, taxe sur tous les matériaux de construction, taxe sur la poubelle, etc…
Quatrièmement, le pouvoir de la Rupture s’ingénie tous les jours et par tous les moyens à ruiner toute la « classe moyenne », la bourgeoisie moyenne, la classe des moyens entrepreneurs au profit des gros capitalistes-monopolistes, tous reliés au clan ».
II- Depuis 2021 qu’en est-il de la situation ?
Les choses se sont empirées
En dehors des taxes sur les producteurs, se sont poursuivis, des multitudes de taxes injustes sur toute activité sociale privée : taxe sur la grossesse, taxe sur le mariage, taxe sur les cérémonies mortuaires, taxe sur tous les matériaux de construction, taxe sur la poubelle, sans compter l’augmentation vertigineuse des taxes sur la délivrance des documents administratifs, etc. L’attestation de résidence qui valait 1000 frs et le temps de se rendre chez son chef de quartier ou de village (à proximité), désormais demande 3000 f de redevance et des jours, voire des semaines d’attente à la mairie ! Les ponts-péage/pesage se multiplient avec des tarifs qui font augmenter les prix de transport des marchandises et de déplacement des hommes. Les tarifs d’électricité et d’eau ont augmenté. Dans les villages, les exploitants à qui le pouvoir de Talon a cédé (par le fameux affermage) la gestion de l’eau potable ont doublé les tarifs sans égard aux besoins des populations.
En synthétisant, nous avons les séries de situations qui se sont poursuivies depuis quelques années :
1°- La poursuite de l’augmentation et de la multiplication des impôts et taxes dans tout le pays et dans tous les secteurs et par voie de conséquence l’augmentation des prix des produits et services à la population ; ainsi pour ne prendre qu’un exemple : le prix du Kwh de la SBEE qui était de 95 Fr jusqu’en 2020 est passé à 125 en 2021 et à 170 en 2023.
2°- Le Pouvoir dans son zèle de pressurer la population, institue à la charge des communes à travers la Loi n° 2021-15 du 23 décembre 2021 portant code général des impôts de la République du Bénin 2022, des taxes et impôts contre les petits artisans, notamment la paysannerie pauvre des campagnes dans le cadre de la politique dite de « mobilisation de ressources propres ». Selon les dispositions de cette loi « Les tarifs et les taux de la contribution au développement local, il est institué des taxes de : - 1 à 2 francs CFA par kg de riz vendu ; - 1 à 5 francs CFA par kg des autres céréales, légumineuses, cossette, gari et autres farines, des racines et tubercules, de coton, de produits halieutiques vendus ; - 0,20 à 1 franc par kg de régimes de palme ; - 1 à 5 francs CFA par kg de noix d’anacarde et autres produits oléagineux ; - 0 à 5 francs CFA des autres produits tels que, les produits maraîchers, les fruits et légumes ; - 500 à 1 000 francs CFA par madrier transporté etc. » ( article 300). Les maires sont instruits de fixer et d’augmenter ces taux à leur guise.
Ainsi, les maires sont sommés de rivaliser d’initiatives pour créer autant de taxes et d’impôts sur les populations notamment rurales.
Ainsi par exemple, en sa première session ordinaire 2023, le Conseil municipal de Parakou a procédé à l’augmentation des taxes sur les Compagnies de transport ; de 150.000 francs par an antérieurement, ces taxes sont passées à 250.000 voire à 300.000 CFA. Dans les Communes comme Avrankou, Adjarra à titre d’exemple des droits sur les places des marchés sont passés de 100 fr à 200 en 2023, occupation du domaine public de 2000 en 2020 à 5000 en 2023 ; les patentes courant pour le coiffeur de 8000/an à 15000 en 2023, patente couturier de 8000 à 18000 ; de patente de boutique de 12000 à 35000 Fcfa, etc.
3°- Les exactions du pouvoir entrainent la ruine des producteurs de soja dans le nord de notre pays. Par la mesure assassine contraignant les producteurs d’acajou à devoir céder leur produit à 250 fr le kilo contre 500 les années antérieures, ou à imposer pour l’exportation une taxe de 140 f sur le kilo, le gouvernement de la Rupture a systématiquement coulé des populations entières de producteurs réduits à la ruine et à la famine.
4°- Les tracasseries contre la population à travers les certificats administratifs tels les Attestations de Résidence (ADR) soulignés plus haut et la menace d’expropriation foncière agitée sous le couvert des Attestations de Détentions Coutumières (ADC) avec échéance pour l’année 2023, viennent en rajouter à l’insécurité et aux peines de la population.
5°- Enfin, un nouveau problème vient se greffer sur la panoplie déjà lourde de l’exploitation de la paysannerie pauvre : la guerre déclarée de toute la bourgeoisie au pouvoir contre la paysannerie pauvre : la question du conflit éleveurs/paysans agricoles dans notre pays. Partout se multiplient des affrontements entre éleveurs et populations agricoles avec des victimes en vies humaines à l’instar de ce qui vient de se passer à Soclogbo dans les Collines. En fait, il ne s’agit pas de conflits Eleveurs-Peuhls/agriculteurs ou de la transhumance, comme on le dit ; mais du conflit Paysans pauvres et Autorités politiques au pouvoir à divers niveaux, véritables propriétaires de troupeaux de bœufs et qui utilisent simplement le service des éleveurs peuhls à titre d’employés pour détruire les productions agricoles de la paysannerie pauvre. Ainsi, au lieu de construire des parcs et d’acheter à manger à leurs troupeaux de bœufs, les véritables propriétaires des bœufs préfèrent l’élevage en divagation et font des cultures des paysans, les repas de leurs bêtes. Ce qui explique la sainte alliance, la complicité manifeste des autorités au pouvoir avec les bouviers à chaque conflit qui oppose ceux-ci aux paysans ; car le CA, le maire, le commissaire de police ou le procureur au tribunal est toujours finalement du côté du bouvier. Or, des exemples d’élevage en parcs existent depuis longtemps et ont fait leur preuve dans des fermes pilotes d’Etat à Kpinnou dans le Mono, à Bétécoucou dans les Collines, à Samiondji dans le Zou et à l’Okpara dans le Borgou. Dans tous ces conflits, c’est toujours le paysan dont les produits sont détruits et réduits à la famine, qui est condamné.
Les conséquences de toute cette politique, c’est que tout meurt dans le pays, sauf les affaires du clan de ceux qui sont au pouvoir. Tout meurt : les ateliers des artisans, les étals des commerçants, les entreprises moyennes tombent en ruine ou se délocalisent en dehors du Bénin ; la population halète de famine face à la mort.
III- PEUPLE BENINOIS : Trop ! C’est trop !
Ouvriers, paysans, artisans, revendeurs des marchés, peuple du Bénin,
Le Pouvoir du Président Talon est une Pieuvre à double Ventouse : la Ventouse gouvernementale qui incarne le pouvoir politique ; la Ventouse économique représentée par toute une armature d’institutions telles AIC- SODECO, et Bénin-Control. Par le pouvoir politique, le Pouvoir de Talon s’approprie le travail des hommes à travers les impôts qu’il prélève sur la population ; plus il en prend, plus il s’enrichit.
Par la Ventouse économique, le pouvoir de Talon est un Véritable chef d’entreprises qui s’approprie par le monopole économique, l’ensemble de la plus-value extorquée à la population travailleuse tant dans ses usines que dans les champs des producteurs de produits de rentes tels l’anacarde, le coton (cotonculteurs, véritables ouvriers à domicile pour l’AIC- SODECO et donc à Talon; expropriation des producteurs d’anacarde par la fixation de prix et d’impôts injustes), etc. L’ensemble des deux Ventouses a pris en otage l’ensemble de la vie des hommes et des femmes de ce pays. Il s’agit là d’une véritable Catastrophe et qui ne peut que conduire à une mort collective.
Peuple béninois, chers concitoyens !
Face à ces fléaux dont le pouvoir de Talon vous accable, vous cherchez les voies de montrer votre mécontentement et les dénonciations sont quotidiennes. Vous êtes de ceux-là qui avez massivement boycotté les dernières élections électorales, indiquant que vous ne voulez plus du pouvoir autocratique, pilleur et affameur. Les conflits entre éleveurs et agriculteurs indiquent que vous ne restez pas les bras croisés devant les dévastateurs de vos cultures.
Il faut aller de l’avant pour des résultats qui améliorent la vie quotidienne. Vous commencez par formuler vos droits et exigences sous formes de programmes d’action immédiates face aux abus du pouvoir autocratique. C’est bien ; c’est très bien ! Poursuivez !
Voilà pourquoi, le Comité Central du Parti Communiste du Bénin vous appelle à vous lever contre la faim, les taxes injustes, la destruction de vos champs par les troupeaux des hauts-bourgeois, la vie chère.
Vous avez le droit de dire « NON » à cette situation ! Regardez un peu à l’heure actuelle, les gigantesques luttes et mouvements que mènent les peuples frères européens (France, Grande-Bretagne, Allemagne) contre la Vie chère et l’inflation injustifiée contre les Gouvernements de leur pays. Regardez ce qui se passe au Sénégal ! Ce sont des Exemples ! Ne jamais accepter l’inacceptable. Le Comité Central du PCB vous demande de renforcer vos luttes pour arracher
1- La réduction immédiate et/ou la suppression des multiples impôts et taxes injustes ;
2- La réduction des taxes d’exportation qui frappent la production libre du soja, des noix de cajou ;
3- La disponibilité des engrais et intrants aux producteurs des produits vivriers ;
4- Le rétablissement des structures de prévoyance et de secours public telles l’ONASA, l’ONS ;
5- L’ouverture des boutiques-témoins offrant des produits de première nécessité à prix subventionné ;
6- L’interdiction de l’élevage des bœufs par divagation et l’indemnisation conséquente des paysans, victimes de saccage de leurs cultures par des bœufs en divagation ;
7- Le relèvement des salaires des ouvriers et employés du secteur privé suite au relèvement du SMIG et en rapport avec l’augmentation du coût de la vie ;
8- La fin du contrat de l’Etat avec la société Bénin-Control pour la vérification des importations au Bénin ainsi que le retour de la SODECO dans le giron de l’Etat.
Cotonou, le 30 mars 2023
Le Comité Central du PCB
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