Les dépenses des partis politiques aux législatives de janvier 2023
Leçons de choses pour le peuple

 

La Cour des Comptes a publié les dépenses communiquées à elle par les partis politiques autorisés à participer aux dernières élections législatives du 08 janvier 2023. Des trois partis qui siègent à l’Assemblée nationale, le Bloc Républicain (BR) a fait part de 1 928 226 716 fcfa ; l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), 1 763 685 142 fcfa ; le parti Les Démocrates (LD), 1 011 847 226 fcfa. Après ces partis élus, l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (UDBN) a communiqué 931 770 000 fcfa, le Mouvement des élites engagées pour le développement du Bénin (MOELE-Bénin), 362 813 085 fcfa, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) 237 051 532 fcfa, et enfin le Mouvement populaire de libération (MPL), 68 480 618 fcfa.


Dans ces dépenses communiquées, il n’y a pas les frais officiels de constitution des dossiers des candidats, ni la caution qui s’élève à 163.500.000 fcfa, ni évidemment les frais d’achat massif des voix, bien connu, ouvert et généralisé pendant toute la campagne et notamment la nuit à la veille du vote.
Donc, si l’on s’en tient à ce qu’ils ont bien voulu déclarer, les dépenses minimum par exemple du parti Mpl sont 68,48 millions (montant déclaré) plus 163,5 millions (caution), soit au moins 232 millions fcfa. Et comme la pratique d’achat massif des voix est généralisée par les hauts bourgeois au pouvoir, on peut prêter foi aux déclarations des mercenaires du Mpl d’avoir reçu de leurs « partenaires » plus de 500 millions fcfa qu’ils accusent leur président Tèbè d’avoir détourné l’essentiel.


Les élections au Bénin ne sont donc pas à la portée des éléments du peuple. D’abord, dès le départ, seuls peuvent être candidats les hommes fortunés. C’est à leur seul profit que la caution, chargée dit-on « d’écarter les candidatures fantaisistes » est de nature financière. La fortune est ainsi proclamée la caution morale, la caution d’une représentabilité sérieuse. Les candidatures des voleurs impunis des biens publics, les trafiquants enrichis de tous genres (marchandises, drogue, armes, etc.) sont d’office respectables. Cette caution financière, fixée à 1.500.000 correspond à plus de 28 mois du smig. Les éléments du peuple réel, dans leurs divers secteurs, se battant tous les jours pour la production, pour la vie, pour la survie à savoir les travailleurs salariés, les paysans producteurs, les artisans, les commerçants des marchés etc. sont écartés et exclus dès le départ. Ensuite, c’est également à la hauteur des riches que le plafond des dépenses de campagne par député a été légalement fixé à 30.000.000 fcfa, ce qui correspond à dix ans de salaire de l’instituteur en fin de carrière et gagnant 250.000 frs pas mois.


Dans ce scrutin des riches, on observe à travers les dépenses communiquées que ce sont les partis ayant fait les plus fortes dépenses qui ont eu des députés élus. L’UPR, le BR, le parti Les Démocrates, qui ont dépensé au bas mot plus du milliard de francs cfa ont eu des députés. Ce sont les plus riches qui se sont retrouvés au parlement. Si l’on prend le cas du parti Les Démocrates qui laissait entendre qu’il ne disposait pas de moyens, on observe qu’il affiche un montant supérieur à l’UDBN, parti déclaré de la mouvance. Si l’on ajoute le montant de caution, le parti Les Démocrates aura dépensé en moyenne près de 42 millions pour un député élu.


La réalité des choses, les résultats concrets enseignent des leçons de choses. Les élections sont gagnées par les partis qui disposent et dépensent le plus d’argent. Il ne s’agit pas d’un système démocratique, mais d’un système des riches, d’un système de gouvernance ploutocratique. Il en a été ainsi depuis le système dit du Renouveau Démocratique que Talon, homme d’affaires a piraté et que Talon, Président de la République a perfectionné et soumis à sa dictature autocratique. La caution par député a été portée de 100.000 fcfa à 3.000.000 fcfa, pour redescendre à 1.500.000. On assiste alors à une débauche d’argent par les hauts bourgeois pour appâter le peuple exclu et considéré comme du bétail électoral. Le parlement ne représente point le peuple.


Alors, toutes les lois votées par ces parlements, et particulièrement sous l’autocratie sont celles favorables au pillage du peuple, à son exclusion et répression. Le parlement de la 9ème législature, issu des élections du 08 janvier 2023 ne fera que prendre des lois renforçant la politique de famine du peuple, de pillage des ressources publiques et de soumission de notre pays à la domination étrangère, française notamment.
Il faut autre chose ; il faut mettre fin à ce cirque qui dure depuis et qui a permis la restauration et le renforcement d’une nouvelle autocratie.


D’abord, supprimer la caution financière. Pourquoi, la caution d’une candidature non fantaisiste ne serait-elle pas par exemple, la caution par la recommandation signée d’un certain nombre de citoyens ? La caution d’une candidature cessera d’être liée à la fortune, mais celle liée à la notoriété reconnue du candidat par des citoyens. Ensuite, pour être représentatif du peuple, il faut garantir la présence au Parlement des représentants des divers secteurs productifs se battant tous les jours pour la vie, la survie : les travailleurs salariés, les paysans producteurs, les artisans, les commerçants des marchés, etc. Il faut la présence des Représentants de Nos Dignitaires (Rois, Chefs de terre, Chefs de nos cultes), Gardiens de nos Valeurs Endogènes, seuls porteurs d’un Développement patriotique de ce pays.
Il faut un autre parlement au peuple.
Remy

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