Mini-sommet de Nikki
La Haute Autorité Royale du Bénin rappelle les doléances des Rois et Chefs traditionnels au Président Talon
Les 22 et 23 février 2024, les Rois et chefs traditionnels du Bénin se sont réunis en mini-sommet à la Cour impériale de Nikki. Ce sommet a été marqué par une communication sur « Le rôle de la chefferie traditionnelle dans un Etat moderne ». Il y a été souligné notamment que la colonisation a dépouillé les rois et chefs traditionnels d’Afrique de l’essentiel de leur pouvoir et fait d’eux des collaborateurs de l’administration coloniale Après les indépendances, ils ont connu un traitement mitigé allant de la collaboration avec les nouveaux dirigeants au mépris total. Au Bénin, aucune loi, aucun texte n’a été pris pour favoriser le travail légal des rois et chefs traditionnels. Toutefois en 2019, ils sont inscrits dans la Constitution comme gardiens des traditions. Le mini-sommet demande l’accélération des travaux de la Commission AKOHA afin que la Loi portant statut de la chefferie traditionnelle en République du Bénin soit adoptée.
Faut-il rafraîchir la mémoire des uns et des autres sur les doléances des rois et autres dignitaires traditionnels ? Il s’agit de :
« 1- La Reconnaissance par l’Etat des Rois et Chefs de terre dans leur rôle quotidien de juges et d’administrateurs. Mise en place sur cette base d’une juridiction traditionnelle (en matière domaniale, matrimoniale, des délits jusqu’à un certain niveau, de conflits entre des communautés, etc.,) depuis la base jusqu’au sommet de l’Etat ;
2- La Mise en place au sein de l’Assemblée nationale d’une Chambre des dignitaires traditionnels, chargée d’examiner la conformité des lois votées par les députés avec nos valeurs positives ;
3- La Reconnaissance et la mise en œuvre des langues nationales, socles et véhicules des cultures nationales, en tant que langues d’instruction et d’administration dans leurs terroirs respectifs, conditions sans lesquelles, il n’y a point de sauvegarde et promotion des valeurs positives de nos us et coutumes.
4- La Reconnaissance des autres dignitaires, auxiliaires principaux des Rois et Chefs de terre (Chefs de couvents, guérisseurs traditionnels, chasseurs et brigades de jeunes-donkpê) dans leur rôle en matière de santé (morale et physique), de sécurité des biens et des personnes ;
5- La Rémunération des Rois, Chefs de terre et autres dignitaires sur la base de ces rôles qu’ils jouent et reconnus officiellement. Il ne s’agit pas, en ce qui concerne les rémunérations, d’une aumône, mais de paiement pour un service rendu à l’administration et à la gestion du pays pour le bien de tous.
6- La réhabilitation des palais royaux ainsi que des hauts lieux culturels ».
Il est à souligner qu’avant la clôture du mini-sommet de Nikki, une concertation a permis le renouvellement du Bureau de la Haute Autorité Royale.
La Flamme N°540 du 08 mars 2024