Mondiaux d'athlétisme en Ecosse : Noélie Yarigo honore le Bénin par une médaille de bronze
La béninoise Noélie Yarigo décroche la médaille de bronze sur 800m ce dimanche 3 mars 2024 pour les mondiaux d'athlétisme en salle. Elle monte sur la dernière marche du podium derrière l'Éthiopienne Tsige Duguma, médaille d'or et la britannique Jemma Reekie, médaille d'argent.
L'évènement est historique puisqu'il s'agit de la première médaille de l'histoire de notre pays aux mondiaux. Le Bénin se voit encore une fois honorée par une de ces dignes filles et ambassadrices sportives.
Mais, quelle part de mérite le ministère des sports du Bénin pourra s'attribuer dans cette performance historique et de portée mondiale de Noélie Yarigo? Pas grand-chose. En parcourant la biographie de l'athlète, on se rend compte que c'est lors des championnats d'Afrique de Porto-Novo qu'elle fût découverte par son entraîneur actuel, le Français Claude Guillaume alors qu'elle s'entraînait toute seule depuis 2009, année de son entrée dans l'armée. Elle dira à ce propos: << Il a proposé de me prendre en charge parce que depuis mon entrée dans l'armée, je m'entraînais toute seule. J'ai tout de suite saisi l'opportunité parce que j'avais envie de devenir une grande athlète comme les Kényanes, les Américaines, etc... >>.
Elle intègre alors le centre d'entraînement et d'éducation en athlétisme (CEC ) et s'entraîne avec le club Running 41 de Blois en France. Bénéficiant donc de l'expertise de son entraîneur qui a su détecter en elle des capacités innées et un don pour l'athlétisme, des infrastructures de qualité et une exigence du haut niveau qui ne pouvait que l'emmener de progrès en progrès, elle participe à de nombreux concours en France et remporte des médailles. Il va s'en dire que les conditions précédemment citées, on ne les trouve pas au Bénin à cause de facteurs comme la déstructuration du sport dû à un manque de volonté politique et le fait que tous les autres secteurs de ce département ministériel sont les parents pauvres au profit du football.
Des performances qui hisseront le nom du Bénin au firmament, il y en aura encore mais, ce ne seront que des cas isolés d'exploits réalisés au compte-goutte par la diaspora et certains champions locaux.
Pour finir, il est de notoriété publique que la prise en charge de ces ambassadeurs spéciaux de notre pays n'est souvent pas garantie. Des exemples lointains ou plus proches sont là pour en témoigner toutes catégories de sport confondues. Nos légendes et anciennes gloires dans leur vie "après-carrière" sont abandonnées à leur triste sort et vont jusqu'à demander l'aumône et quémander leur pitance dans leurs derniers jours sur terre.
Dine
La Flamme N°540 du 08 mars 2024