LA POSITION STRATEGIQUE ET POLITIQUE DU SENEGAL DANS LE DISPOSITIF IMPERIALISTE FRANÇAIS
I- Position géographique stratégique du Sénégal.
Le Sénégal est situé à l’extrême pointe rentrant dans l’Océan Atlantique regardant vers les Amériques notammant du Sud et aussi l’Amérique du Nord.
C’est la pointe la plus avancée de l’Afrique de l’Ouest en dehors des Iles du Cap Vert dans l’Océan Atlantique. Cette position géographique fait du Sénégal un point de passage entre l’Europe, les Amériques et l’Afrique.
C’est pour cela que le Sénégal, avec l’Ile de Gorée, a constitué, pendant des siècles le principal point d’embarquement des esclaves vers les Amériques.
D’une superficie de 196. 722 km2, le Sénégal est un pays à dimension modeste par sa superficie. Du point de vue ethnique, le Sénégal comprend 4 grandes ethnies ou Groupes ethniques : Les Wolof et Lébou (5.208.000), les Peuls, Poulars, Toucouleurs (3.452.000), les Sérères 1.376.000) ; les Malinké (1.296.000) ; la langue largement la plus parlée est le wolof.
II- Du point de vue historique
« L'actuel territoire du Sénégal a vu se développer plusieurs royaumes dont le Djolof, vassaux des empires successifs du Ghana, du Mali et du Songhaï. Après 1591, il subit le morcellement politique ouest-africain consécutif à la bataille de Tondibi. L'islam est introduit au Sénégal pour la première fois entre le VIIIe siècle et le IXe siècle par le biais des commerçants arabo-berbères. Ils diffusent pacifiquement cette religion et convertissent les Toucouleurs, lesquels la propageront partout au Sénégal. Plus tard, au XIe siècle, les Almoravides, aidés des Toucouleurs, tentent d'islamiser les groupes de religion traditionnelle par le Djihad. C'est l'une des raisons qui entraînent la migration des Sérères vers le Sine Saloum, des Wolofs, des Peuls et des Mandingues, qui étaient tous concentrés au Tekrour.
Au XVIIe siècle, plusieurs comptoirs appartenant à différents empires coloniaux européens s'établissent le long de la côte, et servent de support au commerce triangulaire. La France prend peu à peu l'ascendant sur les autres puissances, puis érige Saint-Louis, Gorée, Dakar et Rufisque en communes françaises régies selon le statut des Quatre communes.
C’est ainsi que déjà en 1.638, les Français étaient présents dans la zone. Saint-Louis du Sénégal qui fut la plus ancienne colonie française d'Afrique et qui connut une période glorieuse pendant deux siècles a été fondée en 1.659 par Louis Caullier. Saint-Louis, baptisée en hommage au Roi de France, Louis IX, sous la régence de Louis XIV (https://fr.wikipedia.org/).
Au moment de l’aventure coloniale de 1870 à 1898, les composantes des forces de colonisation française qui conquirent l’Afrique étaient composées en partie de troupes noires en provenance du Sénégal. Ainsi, le Général Dodds qui conduisit l’expédition coloniale au Dahomey et qui vainquit en 1892 les braves troupes de Béhanzin était d’origine sénégalaise, saint-louisienne. Autrement dit, ce sont les « Tirailleurs sénégalais » avant la lettre pour servir la France.
Une fois la colonisation territoriale terminée, c’est la capitale sénégalaise, Dakar qui devint la 2ème Métropole coloniale française et a abrité toute la haute Direction de l’Administration fédérale de l’Afrique Occidentale Française (AOF) où a siégé pendant plus de 60 ans le Gouvernement Général de l’AOF.
Dakar était le siège de toutes les Institutions fédérales et le Centre Intellectuel et Universitaire par excellence du monde colonial français en Afrique. L’Université de Dakar servait de centre de formation, non seulement de tous les étudiants de l’AOF, mais aussi de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) comprenant le Congo Brazzaville, le Gabon, la République Centrafricaine (RCA), le Tchad et le Cameroun.
III- Acutualité
Les choses n’ont fondamentalement pas changé aux dites indépendances.
Le Sénégal dans le dispositif impérialiste françafricain (et ceci pour l’OTAN) demeure la vitrine intellectuelle, le centre de rayonnement des idées politiques et directives coloniales françaises en Afrique francophone.
Pour cela, il faut en soigner l’image ; celle d’un pays « à démocratie modèle », pays d’alternance régulière et sans accroc de pouvoir, bref un pays sans « coup d’Etat ». Mais en fait comme le montre l’article ici Intitulé « Elections, Luttes de classes et permanence de la domination française sur le Sénégal », tout ceci se fait, c’est-à-dire qu’il y a changement des hommes à la tête du Sénégal, mais permanence et le maintien sans faille de la colonisation française.
Au plan monétaire, vu la manne que constitue la monnaie CFA pour la France, celle-ci a pris soin d’installer la BCEAO à Dakar pour raison de sécurité pour la France, en même temps qu’elle décide que le Gouverneur de cette Banque, doit être la pourvoyeuse Principale de la Zone CFA XOF c’est-à-dire un Ivoirien. En résumé, du point de vue politique, pour rappel, la Capitale du Sénégal anciennement le Chef-lieu de la Fédération de l’Afrique Occidentale Française (AOF), continue de se compter comme le centre idéologique et politique de la politique française dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest, pendant que la France attribue à la Cote d’Ivoire le centre de la domination économique française des pays francophones. Le Sénégal depuis son détachement de l’éphémère Fédération du Mali (Soudan français et Sénégal en 1960) provoqué par la France, demeure un pion de l’impérialisme français et a toujours propagé la politique française en Afrique francophone.
En raison de cette situation particulière et de l’importance stratégique et politique du Sénégal dans le dispositif impérialiste français et de l’OTAN en général, une base militaire Permanente est installée au Cap Vert- Dakar pour assurer la surveillance et le contrôle.
C’est dire que le Peuple sénégalais a toutes les raisons de chanter « France dégage ! », « base militaire française hors du Sénégal ! », « Non au Franc CFA ! », « Sans souveraineté monétaire pas de de souveraineté tout court ! »
Bravo, Peuple sénégalais !
Bravo, jeunesse sénégalaise !
Bonne chance et beaucoup de Courage au Président Diomaye FAYE !
Une manche vient de s’achever ; une autre manche commence !
Le Cercle de Recherche près la Rédaction de La Flamme
La Flamme N°543 du 29 mars 2024