PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B)

01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)

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COMMUNIQUE DE PRESSE

A PROPOS DE LA POLEMIQUE AUTOUR DU SALAIRE DE BONI YAYI

Lors de la rencontre intimidatrice de Boni YAYI avec les responsables syndicaux le 12 mars 2012 au Palais de la Présidence de la République, le Ministre de l’Economie et des Finances, Adidjatou MATHYS, a enfin parlé à propos du salaire de Boni YAYI à la tête de l’Etat. Adidjatou MATHYS dit, sans rire, que YAYI, Chef de l’Etat, ne gagne rien, en prend pas de salaire, ne coûterait rien à l’Etat béninois. Le plus surprenant pour quiconque écoute notre ministre des Finances, c’est que Dame MATHYS elle- même ne se montre pas surprise et fait diffuser sous sa signature cette énormité par des communiqués officiels et défilant sur les bandes annonces télévisées.

Disons d’emblée que cette polémique n’aurait pas eu lieu s’il y avait transparence sur la gestion du bien public dans notre pays, si comme ailleurs dans le monde et au Rwanda par exemple en Afrique, le salaire du Président était connu et consultable sur le net avec les impôts qu’il paie. Mais ici, malgré et contre les revendications des travailleurs qui demandent une gestion à livre ouvert, qui ont demandé la publication des audits des entreprises et administrations publiques, le pouvoir YAYI-KOUPAKI oppose un refus catégorique a toute transparence et continue de gérer dans l’opacité totale.

La mise au point du ministre des Finances concernant le salaire de YAYI n’est donc pas une réponse puisque la question qui vient aussitôt à l’esprit est la suivante : Comment le Président finance-t-il ses dépenses personnelles ? De quels fonds finance-t-il ses nombreux cadeaux, dons et ses dépenses personnelles si tant est qu’il ne coûte rien à l’Etat béninois ?

La réponse à cette question est de quatre ordres.

1.- Soit le Président vit de sa fortune personnelle. Mais, est-ce sur les économies ou les pensions du fonctionnaire de la BCEAO, du Conseiller Technique à la Présidence de la République et du Président de la BOAD que continue de vivre Boni YAYI depuis six ans à la tête du pays ? Est-ce que la déclaration de son patrimoine à l’entrée en fonction mentionne ce niveau de fortune ?

2.- Soit le Président vit sur des rémunérations provenant de fonds étrangers. Alors, on aurait, dans ce cas, à la tête de l’Etat béninois un mercenaire puisque payé par des ressources étrangères pour des tâches à effectuer à la tête de notre pays. On comprendrait alors mieux pourquoi la référence en matière de riposte aux exigences des travailleurs et des enseignants reste toujours les bailleurs de fonds étrangers.

3- Soit comme de nombreux directeurs de cabinet, conseillers ou ministres, Boni YAYI aussi continue d’être payé par la BOAD ou la BCEAO comme des cadres de ces institutions détachés au service de l’Etat béninois. On sait que ses salaires sont calculés au décompte du Bénin qui les rembourse. Il serait faux de dire que ces personnes ne coûtent rien à l’Etat béninois.

4.- Soit, enfin tout simplement, Boni YAYI n’a pas de salaire parce qu’il puise sans compter dans le Trésor public considéré comme sa propriété personnelle. Cette hypothèse n’est pas sans fondement pour qui suit la méthode de gestion du pouvoir depuis 2006 où tout ce qui existe sous les cieux au Bénin doit être à la disposition de Boni YAYI, où il n’existe aucune loi opposable au désir du Chef de l’Etat comme on le constate à chaque crise. On peut, par exemple, au Bénin de Boni YAYI, décider de radier des travailleurs pour fait de grève. On peut décider et annoncer, au vu des femmes sont venues nombreuses accueillir le Chef de l’Etat, le doublement des fonds de microcrédits sana égard au montant initialement voté. Voilà des choses qui nous a été donné de vivre. Le scandale de la CEN-SAD et autres ne révèlent-ils pas au fonds cette tendance à considérer le Trésor public comme une propriété privée à la discrétion du Chef de l’Etat ?

Au total, la question de connaître le salaire de Boni YAYI reste posée et sans réponse sensée. Il ne peut vivre sur les fonds souverains de la caisse noire qui est noire non pas parce que le montant ne peut pas être connu mais parce que l’usage est réservé à la seule discrétion de son titulaire et n’est soumis à aucun contrôle ni justificatif. A ce propos, on remarque que le ministre Adidjatou MATHYS est également restée muette sur cette autre révélation de 250 millions de francs que le ministre des l’Economie et des Finances perçoit par an ? Pourquoi ce silence ?

Gouvernement et Autorités au pouvoir : Publiez les audits, acceptez le contrôle de la gestion du bien public par des représentants des travailleurs et les sources de polémique à propos de vos rémunérations seront aussitôt épuisées.

Pour l’heure, il reste évident que le pillage des ressources publiques sous le couvert de l’impunité et de la gestion opaque demeure la source de l’enrichissement et de la vie de luxe des dirigeants de ce pays.

Cotonou, le 14 mars 2012

Le Parti Communiste du Bénin