Editorial
Pour une gouvernance patriotique et démocratique pour toute la société béninoise
L’Assemblée nationale a voté le 13 mars 2025 le projet de loi sur la Chefferie traditionnelle introduit par le gouvernement. De partout, s’expriment incompréhension et protestations. L’analyse critique de l’APP a le mérite de relever les principaux défauts qui fondent le tollé populaire contre cette loi.
Parmi ces défauts, il y a qu’au lieu de faire rentrer le « traditionnel » dans le moderne, d’intégrer la gouvernance traditionnelle dans la gouvernance moderne, la loi votée traite les us et coutumes dans lesquels baigne chaque citoyen béninois dans son aire socio-culturelle, comme s’ils lui étaient étrangers. Alors, foulant aux pieds les désidératas largement exprimés, et à maintes occasions, par les Rois et les Dignitaires traditionnels, la loi en question nie et rejette dans l’oubli, exactement comme le colon français, tout le savoir et savoir-faire de nos Institutions traditionnelles et ne leur confère aucune fonction étatique ni administrative, ni juridictionnelle au lieu de les intégrer au corps social béninois.
L’incompréhension et les protestations générales des populations observées sur toute l’étendue du territoire indiquent par conséquent une crise de notre société entière dans ses aspirations à en finir avec le passé colonial que continuent de perpétuer les gestionnaires du pacte colonial, et ici le pouvoir autocratique de Patrice Talon.
Il faut une autre gouvernance pour notre pays et ses hommes : une gouvernance patriotique et démocratique. Ainsi, l’appel du Coordonnateur du Front Patriotique à préparer une Nouvelle Conférence Nationale prend encore ici, toute sa valeur ; c’est l’impératif du moment : la seule issue salvatrice pour cette nouvelle gouvernance, qui affirme et met en œuvre notre souveraineté et garantit la démocratie pour le peuple.
La Rédaction