ADRESSE XXII
QUELLE ATTITUDE TENIR FACE AU SCRUTIN DU 28 AVRIL 2019 ?
Peuple béninois, compatriotes de l’intérieur comme de la diaspora,
Dans mon adresse XXI en date du 12 avril 2019, je vous disais ceci :
« De toutes les libertés, la liberté de suffrage, le droit d’aller désigner celui qui peut vous représenter à l’Assemblée Nationale est l’une des plus importantes. On ne saurait jamais le marchander quoi que cela puisse coûter.
C’est pourquoi, je vous appelle, je nous appelle à
1°-Partout, s’organiser en des comités de Résistance et d’Action dans les arrondissements, dans les communes, pour empêcher le hold-up électoral en préparation.
2°- Faire honte partout sur toute l’étendue du territoire national aux candidats-députés fonctionnaires de Patrice Talon à tous les lieux qu’ils se présenteraient devant le peuple affamé et privé de liberté.
3°- S’opposer par tous les moyens légaux et légitimes à des élections exclusives et dire non aux hold-up électoraux.
4°-Exiger partout dans tous les foyers, les marchés, les rues, les ateliers, les champs, la suppression de la caution des 249 millions CFA (380.000 euros)
5°- Se battre pour les conditions matérielles fortement dégradées sous le pouvoir affameur de Patrice Talon et pour les libertés démocratiques illégalement confisquées »
Cet appel dans son ensemble a été entendu, relayé par monts et vallées et dans les contrées les plus reculées de notre pays. Partout, des Comités de Résistance et d’Action (CRAC) ont été montés –dans les arrondissements, dans les communes, dans les villages et quartiers de villes etc.), pour dire non au « hold-up » électoral. Les jeunes, les femmes des marchés et des champs sont montés au combat qui « déchirant par-ci les affiches, qui barbouillant certaines posters de candidats –députés fonctionnaires de Talon. Des graffitis ont été effectués dénonçant la supercherie électorale.
Partout et en même temps qu’ils se battent contre le hold-up électoral en préparation, les masses de travailleurs, de femmes, de jeunes se battaient contre le pouvoir de la faim, pour leurs revendications expresses, pour des exigences de vie décentes et contre les autres lois liberticides telles la loi sur l’embauche, la loi sur la grève etc.
Le pays avec toute cette situation s’est transformé en un véritable brasier sous les pas des mafieux du pouvoir de la Rupture.
Alors, le pouvoir mafieux de Patrice Talon ne trouve d’autre solution que de mettre notre patrie en état de siège avec déploiement de chars jusque dans les campagnes les plus reculées de notre pays, déclarant ainsi la guerre à son peuple, devenu ennemi intérieur. Les libertés élémentaires de réunion, d’expression, de manifestation qui sont, d’ordinaires plus ouvertes, plus larges pendant une campagne électorale ont été supprimées. Même les rassemblements en lieux clos ont été interdits. On n’est plus autorisé à faire campagne contre la campagne des mafieux ; le journaliste Casimir KPEDJO, pour avoir démontré sur les antennes, les faussetés des données économiques du pouvoir, est arrêté. Les candidats-députés fonctionnaires de Talon eux-mêmes, apeurés, partout conspués se déplacent en campagne sous protection d’une armada de policiers et de militaires sous la menace d’être lynchés par le peuple.
Béninois, Béninoises,
Mes Chers Compatriotes,
Nous avons été exclus par le pouvoir de la Rupture du processus électoral en cours !
Talon a exclu le peuple du processus électoral en cours. Non seulement il l’a exclu par la fixation de caution faramineuse, mais encore en lui arrachant le pouvoir électoral qui lui reste : celui de choisir, par la voie des urnes, celui qu’il veut pour le représenter à l’Assemblée nationale.
En clair, peuple béninois, jeunes, femmes et hommes de ce pays, tant de l’intérieur que de la diaspora, nous ne sommes pas invités au prochain festin de la curie autocratique du 28 Avril 2019 ; et ne pouvons pas nous rendre à ces lieux d’abattoir de la démocratie béninoise, en ces lieux de consécration de la dictature autocratique que sont les « bureaux de vote » de ce jour.
En conséquence, je demande à tous les Comités de Résistance et d’Action (CRAC) à tous les niveaux
1°-de poursuivre les luttes multiformes (légales et légitimes) déjà engagées pour faire échec au hold-up en préparation jusqu’à ce jour du 28 Avril.
2°- De considérer la journée du 28 Avril comme un jour de deuil pour la démocratie au Bénin à méditer dans nos différentes maisons et différents lieux de culte (églises, temples et moquées)
3°- De considérer ce jour comme un jour de résolution et de résurrection du peuple combattant pour faire échec à la dictature autocratique en installation.
Enfant du Bénin debout !
Cotonou le 23 Avril 2019.
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