Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin
Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche
ADDRESSE XXIII
BRAVO PEUPLE BENINOIS !
CONTINUE ET INTENSIFIE TES COMBATS POUR DE PLUS GRANDES VICTOIRES !
Peuple béninois,
Mes chers compatriotes !
Ce jour du 28 Avril 2019 restera un jour jalon dans l’histoire mouvementée de notre pays. Comme le 4 avril 2017 avec la première tentative avortée de révision de la Constitution ! Comme en juillet 2018 avec cette fois, la deuxième tentative avortée de la révision de la même Constitution ! C’est un jour de défi. Des Mentors de la politique terroriste de la Rupture n’ont pas hésité à prédire la déroute, sinon la « honte » à l’opposition qui a appelé à s’abstenir d’aller cautionner l’inacceptable. Et pour réussir leur forfait, on coupe toute communication internet et des réseaux sociaux pendant toute la durée du scrutin.
Ce jour, 28 Avril 2019, les résultats sont sans appel. Le peuple a exprimé son verdict : rejet total non seulement de la mascarade électorale mais surtout du pouvoir autocratique. Les chiffres les plus optimistes donnent au plus 8,9 % de participation au scrutin du 28 Avril. Tout autre chiffre supérieur donné, par on ne sait quelle institution, ne serait que manipulation frauduleuse ! Les expressions du rejet populaire de ces élections ont été multiples et variées : Cela a été d’une simple abstention de vote – qui se traduit en un simple boycott ( on reste chez soi) jusqu’à des expressions actives de rejets consistant à déchirer les bulletins, à saccager les bureaux de vote et les urnes, et enfin à donner la chasse à des candidats (en brûlant leurs maisons, leurs voitures ) tels les Gbadamassi, Charles Toko et autres Sacca Lafia à Parakou et qui n’ont dû leur vie sauve qu’en se protégeant sous les chars dépêchés à leur protection. Cela c’est le boycott actif. Une cinglante défaite pour le pouvoir du César Auguste, Talon Patrice et son plan de nomination des députés au Parlement
Peuple béninois,
Mes chers compatriotes !
Au regard des résultats de cette journée du 28 Avril, je peux affirmer que mon adresse à « constituer partout des Comités de Résistance et d’Action (CRAC) dans les arrondissements, dans les communes, dans les villages et quartiers de villes etc. pour dire non au « hold-up » électoral, à « s’opposer par tous les moyens légaux et légitimes à des élections exclusives et dire non aux hold-up électoraux » à « faire honte partout sur toute l’étendue du territoire national aux candidats-députés fonctionnaires de Patrice Talon à tous les lieux qu’ils se présenteraient devant le peuple affamé et privé de liberté », je peux dire que ces appels ont été largement entendus.
L’appel à ne pas « nous rendre à ces lieux d’abattoir de la démocratie béninoise » le 28 Avril parce que « nous ne sommes pas invités au prochain festin de la curie autocratique du 28 Avril 2019 » a rencontré également votre adhésion. En témoigne la large abstention du peuple enregistrée.
Vous avez réalisé là un exploit et je vous dis « Bravo » !
C’est un jour de combat ! C’est un jour de victoire !
C’est le lieu de rendre un hommage respectueux à ceux qui, pour la défense de la cause commune, ont perdu la vie et de souhaiter prompt rétablissement aux nombreux blessés au cours de ces nombreux affrontements intervenus avant et le jour du 28 Avril.
Béninoises et Béninois
Mes chers compatriotes !
La souveraineté appartient au peuple et vous venez de l’exercer. Et votre verdict est sans appel : c’est le rejet de la gouvernance autocratique de Patrice Talon avec toute sa kyrielle de lois despotiques, anti-sociales et inhumaines.
La souveraineté consiste également à renvoyer un gouvernement quel qu’il soit et à instaurer une Gouvernance nouvelle qui ne peut être autre chose que celle basée sur les fondamentaux de la démocratie et des libertés élémentaires, le bien-être pour tous les citoyens quelle que soit sa classe sociale.
Avec l’expérience, notamment des trois années de gouvernance- Talon aujourd’hui complètement vomie, avec les malheurs que cette gouvernance Talon a entraînés pour le peuple, ce peuple souverain a eu raison de le désavouer, lui signifiant son divorce total d’avec lui, et son aspiration à une gouvernance nouvelle qui ne peut qu’être patriotique, démocratique et de probité.
Béninoises et Béninois ;
Mes chers compatriotes,
Nous avons un grand défi à relever : détruire l’hydre autocratique, restaurer la démocratie assassinée, recouvrer nos patrimoines accaparés par le clan Talon.
C’est pourquoi j’appelle tous les Comités de Résistance et d’Action à tous les niveaux à poursuivre, sans désemparer, les combats à partir de la victoire du 28 Avril 2019, en accomplissant et en exigeant les revendications ci-après.
Pour l’ensemble du Peuple :
1°- Que Patrice Talon prenne acte de la volonté du peuple et procède à l’annulation pure et simple de la mascarade du 28 Avril 2019 appelée élections législatives pour des élections consensuelles, non effectivement exclusives (tant des pauvres que des riches).
2°- Que toutes les libertés démocratiques et syndicales soient rétablies, les détenus politiques libérés et les exilés politiques libres de revenir au pays. Que soient donc abrogées les lois scélérates telles la charte des partis politiques, le code électoral, le code pénal, le code numérique, celle créant la CRIET.
3°- Que partout le peuple s’organise pour empêcher par tous les moyens possibles, ces députés-nommés, donc illégitimes, d’oser parler en son nom en tant que Représentants du Peuple et de voter une quelconque loi qui engage l’avenir de ce pays.
Pour les Travailleurs salariés :
Vous avez subi les affres de type esclavagiste du patron économique et politique unifié, Patrice Talon. Vous avez aujourd’hui plus qu’hier le devoir d’intensifier vos luttes contre sa dictature autocratique pour défendre les droits du Travail afin d’obtenir :
1°-L’abrogation immédiate des lois assassines et anti-sociales telles, celle 2018-35 modifiant et complétant la loi 2015-18 du 1er Septembre 2017 portant statut général de la fonction publique, la loi n° 2017-05 fixant les conditions et la procédure d’embauche de placement de la main-d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en République du Bénin, la loi 2018-34 modifiant et complétant la loi 2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin notamment.
2°- La satisfaction des multiples revendications salariales objet de conflit Gouvernement-Patronat-Travailleurs.
Pour la Jeunesse :
1°- La réforme des formations théoriques et pratiques et l’emploi à la fin des formations. La prise en charge des formations des artisans par l’Etat.
2°- Les bourses et secours scolaires et universitaires pour les fils des pauvres.
Pour les universitaires : la garantie des libertés académiques, le droit d’élire et de destituer les divers responsables des entités universitaires : directeurs, doyens, recteurs…
Pour les artisans, vendeurs et vendeuses des marchés :
1°- L’évaluation des dommages causés aux vendeurs et vendeuses et autres gagne-petit, victimes des sauvages opérations de déguerpissement de janvier 2017 et les compensations à leur apporter.
2°- La suppression des impôts et taxes iniques qui vous accablent et vous ruinent ;
3°- L’aide de l’Etat pour le recyclage des artisans à travers un Conservatoire National des Arts et Métiers à créer; l’aide à la coopérativisation des artisans.
Pour les paysans en général, les paysans producteurs des produits de rente : coton, anacarde, ananas
1°-La fixation des prix rémunérateurs pour les produits et la réduction des coûts d’engrais et de pesticides.
2°- la transformation sur place des produits agricoles.
Peuple béninois,
Mes chers compatriotes !
De toutes les façons le Peuple n’acceptera jamais une Assemblée totalement illégitime, une Assemblée synonyme d’un Gouvernement-bis composé de 83 membres nommés par Patrice Talon, et la confiscation totale du pouvoir législatif que cela signifie pour la pérennité de la dictature autocratique.
A la veille de la fête internationale du travail, fête du Premier Mai je me fais un devoir de m’adresser particulièrement à vous, peuple travailleur du Bénin. Cette Journée qui recèle l’histoire des combats et luttes du prolétariat international, revêt une signification profonde pour le prolétariat de note pays. En effet, vous vivez cette particularité d’avoir dans la même personne le patron-chef d’entreprise et le chef de l’Etat, censé jouer à l’arbitre quand vous avez un conflit avec le patronat ; ce qui fait que vous subissez les affres de type esclavagiste du patron économique et politique unifié, Patrice Talon. Plus que tout travailleur de tout autre pays, le prolétariat du Bénin doit mener alors de front, la lutte économique et la lutte politique pour vous affranchir à la fois du joug politique et du joug économique. Nul doute que vous accomplirez cette mission historique.
Levons-nous pour des lendemains qui chantent pour nous et les générations futures.
Cotonou, le 30 Avril 2019
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