EDITORIAL
Renverser l’autocratie et dessoucher ses racines
La question des droits de l’homme et de leur défense est
revenue de façon plus aigüe avec l’instauration par Patrice
Talon d’une nouvelle dictature autocratique au Bénin. La
répression des droits élémentaires d’expression, de manifestation,
de grève, les procès iniques où sont bafoués les procédures et le
droit de la défense par une justice à ordre, les atteintes brutales au
droit à la vie par la police aux ordres du pouvoir, ont mis à l’ordre du
jour le combat pour le respect les droits de l’homme au Bénin.
Mais, pour un peuple, l’oubli du passé est une grande erreur. Et un
petit retour en arrière, à la réalité il y a encore un peu plus de trente
ans, rappelle que le pays vivait sous un régime tout aussi barbare,
sous une dictature autocratique, celle de Kérékou-PRPB. Le peuple,
dans un combat héroïque l’a combattue et renversée en 1989.
Mais, le régime autocratique n’a pas été jugé ni condamné. Ses
dirigeants tortionnaires, oppresseurs des droits de l’homme et
particulièrement son Chef Mathieu Kérékou ont été absous sans
aucun acte de contrition. Les victimes n’ont pas été réhabilitées ; les
combattants jamais célébrés en vue de l’instauration d’une tradition
de combat et de rejet de toute tentative de gouvernance de type
autocratique.
Les racines de l’autocratie n’ont donc pas été dessouchées. Au
contraire ! Elles sont demeurées, donnant des bourgeons
entretenus par la pratique des nouveaux dirigeants dont l’ancien
dictateur revenu au pouvoir pendant dix ans. Vingt-cinq ans après,
l’arbre de la dictature autocratique a repoussé, avec vigueur,
replongeant à nouveau notre pays dans une nuit noire.
L’histoire donne des leçons. Comme par le passé, la rechute du pays
dans la nuit d’une nouvelle autocratie a réveillé le peuple. « Plus
Jamais Ça !», tel est le cri lancé par les défenseurs des droits de
l’homme et des peuples. L’autocratie de Patrice Talon sera vaincue,
sans aucun doute. Et cette fois-ci, dans le contexte d’une révolution
philosophique et culturelle mondiale de type humaniste, l’histoire
accomplira certainement son œuvre éducatrice : les racines de
toute dictature autocratique seront dessouchées pour laisser fleurir
une gouvernance démocratique, patriotique et de probité.
La Rédaction
DROITS DE L’HOMME, DROITS DES PEUPLES !
Tout citoyen doit se lever pour leur défense en vue de
l’instauration d’une Gouvernance Démocratique,
Patriotique et de Probité !
e quatrième Congrès de l’Organisation pour la Défense des
Droits de l’Homme et des Peuples (ODHP), est annoncé pour
se tenir le 31 Octobre 2020. Avec le mot d’ordre « Plus jamais
ça ! »
Mais ce Congrès se tient au lendemain d’une date : le 26 Octobre.
26 Octobre 1972, date du coup d’Etat des militaires putschistes
conduits par le commandant Mathieu Kérékou. Cette date est
historique par sa valeur négative ; en ce sens que, c’était la
première fois (si l’on excepte la brève dictature du pouvoir d’Emile
D. ZINSOU) que s’est instaurée dans notre pays une autocratie
fasciste d’autant plus horrible qu’elle s’est affublée des vernis du
« marxisme-léninisme » et d’un langage populo-mystificateur.
Despotisme autocratique avec à la clé de milliers de citoyens jetés
en prison sans jugement ; d’autres milliers poursuivis et partis en
exil ; des citoyens marqués à vie dans leur peau, dans leur moral,
par les tortures atroces, humiliantes et dégradantes subies dans les
camps de torture de Parakou, Ségbana etc. Pour la première fois
dans notre pays, on a vu et entendu un Président de la République
déclarer publiquement qu’il est « prêt à marcher sur des cadavres »
des étudiants appelés « crapauds » et par voie de conséquence,
ordonner de tirer à vue sur des regroupements de citoyens sans
arme et d’avoir ainsi abattu le 6 Mai 1985 l’élève ATCHAKA Parfait.
Pour la première fois, on a assisté à un assassinat crapuleux
politique (celui de Michel AÏKPE, Ministre de l’intérieur) abattu
froidement, sous un prétexte fallacieux de mœurs.
Pour en avoir une idée de ce que représentait ce pouvoir de
Kérékou-PRPB (que les jeunes générations n’ont pas vécu ou n’ont
vécu que l’expérience de Kérékou Président-Pasteur de 1996-2006),
nous citons ici un passage du Rapport du Haut Magistrat Jacques
MAYABA, Président de la Commission interministérielle, mise en
place par décret N° 91-95 du 27 Mai 1991 du Président Nicéphore
D. SOGLO.
« 99% des victimes entendues sont des hommes. La Commission a
recensé en effet 5 femmes qui ont été arrêtées et torturées à la
place de leur enfant ou de leur époux recherché. A propos des
femmes, il faut signaler qu’elles subissaient des tracasseries de
toutes sortes à l’occasion de l’arrestation de leur conjoint. Lors des
visites, les tortionnaires se plaisaient à infliger des sévices corporels
à leur mari en leur présence… Toutes les personnes recensées ont
été arrêtées entre 1975 et 1989. Les arrestations les plus
importantes ont eu lieu en 1979 et 1985 avec les grèves des
étudiants en 1987 et en 1988…et enfin en 1989 avec des grèves des
enseignants, des élèves, des étudiants et des fonctionnaires…Que ce
soit à Natitingou, Parakou, Bembérékè, Camp Ghézo, Camp PLM
Alédjo, en passant par les Commissariats et les Brigades , les
conditions de détentions ont été des plus inhumaines, humiliantes.
Les détenus étaient enfermés dans des cellules étroites, chaudes et
malsaines, sans un minimum d’hygiène. Les premiers jours on les
soumettait à la diète. Ils passaient plusieurs jours sans être autorisés
à se laver, à recevoir les visites de leurs parents. Ils y faisaient
également leurs besoins. Les soins leur étaient refusés et toute
révolte était sévèrement punie… Les détenus étaient exposés en file
indienne et bastonnés…Les rodéos, torture la plus courante
intervenait pour couronner les traitements cités plus haut… Les
victimes tombaient souvent évanouies sous les coups de leurs
tortionnaires. En guise de soin, on leur répandait de l’alcool sur les
plaies béantes… Les détenus qui ont le plus souffert de ce traitement
en dehors de ceux qui sont morts ont pour noms : Baparapé
Aboubakar, Agnankpé Luc, Chabi Sika Karim, Hountondji José,
Allossè Ange, Dagbo Agossouvi François, Vidégla Euloge etc. Ils en
portent des cicatrices indélébiles » (1er Rapport Commission
Mayaba, pp.4,5,6)
Quelques noms des tortionnaires de l’époque nécessitent d’être
cités. Capitaine Tawès Pascal, Colonel Zinzindohoué Clément,
Commandant Ogoutchola Irénée, Commandant Soglohoun Jérôme,
Capitaine Patrice Hounsou Guèdè, Capitaine Babalao Alexis,
Capitaine Zankaro Moumouni, Capitaine Agonkan Alphonse etc.
Tout cela a duré dix-huit ans. Le peuple s’est levé comme un seul
homme avec la détermination, l’esprit de sacrifice des femmes et
hommes de ce pays sous la conduite du Parti Communiste du
Dahomey (aujourd’hui Parti Communiste du Bénin) et l’a renversé
par l’insurrection populaire le 11 décembre 1989. Les communistes
du PCB, il est vrai, ont payé dans leur vie, dans leur chair, le prix le
plus fort. Nous avons tous crié « Plus jamais ça ! » ou comme feu
Professeur TEVOEDJRE, rapporteur Général de la « Conférence
Nationale » : «Nous avons vaincu la fatalité ! ». Du moins, le peuple
le croyait.
L
L
LA FLAMME N°373 30 octobre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
Mais voilà avec Talon la « fatalité » est bel et bien de retour. Et le
Pouvoir de la Rupture met entièrement les pas dans ceux horribles
du pouvoir de Kérékou-PRPB de 1972-1990. De nouveau, on a
ordonné de tirer à balles réelles sur des citoyens sans armes. On a
abattu des citoyens dans les villes et campagnes : Cotonou,
Tchaourou, Kandi etc. Des personnes disparues dont on n’a plus de
nouvelles ; des assassinats crapuleux se perpètrent sous divers
prétextes, des corps de victimes trainent encore dans les morgues
sans sépulture. Des citoyens sont jetés en prison avec des procès
montés et indiqués. Une Cour criminelle politique (appelée CRIET)
en réalité « Cour des Règlements de Comptes Politiques ( CRCP) a
été mise sur pied pour régler des comptes politiques. Des
magistrats dressés et payés pour cette sale besogne. A la différence
de Kérékou qui exerçait une dictature purement policière, le
pouvoir de Talon exerce quant à lui, un despotisme judiciaire, en
éditant des lois barbares à cet effet et donc se donnant les
apparences de légalité. Conséquences : des centaines de gens jetés
sur le chemin de l’exil, des dizaines de gens jetés en prison, des
morts dont on ne saurait jamais peut-être le nombre.
Il faut se poser la question : Mais pourquoi la fatalité que l’on
croyait avoir vaincue est-elle de retour ? L’on dit chez nous « que
lorsque l’on tombe, il ne faut pas regarder là où on a chuté mais là
où on s’est cogné le pied. »
La cause essentielle du retour du despotisme réside dans le fait que
l’on n’a pas soldé les comptes du premier : à savoir évaluer et faire
le bilan public des crimes tant politiques qu’économiques du
pouvoir de Kérékou-PRPB, en déterminer les auteurs et sanctionner
les responsables. Les acteurs principaux de cette épopée, de
l’époque, héros et martyrs, devraient pour une éducation et
armement moral du peuple, pour une formation à l’héroïsme et à la
générosité être réhabilités et honorés, pour en faire des exemples,
des modèles à suivre pour l’instauration d’une tradition
démocratique et patriotique contre toute autocratie. Tel n’a pas été
le cas. Non seulement cela n’a pas été fait mais on s’est même
permis le luxe de blanchir le principal Criminel, Mathieu Kérékou en
lui accordant une Immunité personnelle par la loi 91-013 du 12 avril
1991 portant immunité personnelle du Président Mathieu Kérékou.
Ainsi, on le décore pour services rendus (en commettant les crimes
ci-dessus cités). Et cela au nom de la paix ! Kérékou, le Criminel est
devenu le Héros chanté même par des artistes. Dans le sens
contraire, ceux qui ont été les victimes sont diabolisés, les Pascal
FANTODJI, Fidèle Quenum, Philippe Noudjenoumè, Jean Kokou
Zounon, Kouessi Gilbert, Baparapé Aboubakar, Waounwa Thérèse,
Mama Yari Moussa, Faradito Paul, Sandjougouma Séro Jean Pierre,
Kassa Mampo Gilbert, Sindété Denis, etc. ont été traités de tous les
noms « intolérants, violents » « ennemis de la paix » etc.
1
ère Conséquence : une déformation (ou une écriture fausse de
l’histoire, tendant à créer une amnésie collective surtout au sein des
jeunes générations. Posez la question à un citoyen de moins de
cinquante ans « Qui sont ceux qui ont amené la démocratie » il vous
répondra automatiquement ce sont « Mgr De Souza, Kérékou,
Dossou Robert » en fait les tortionnaires et complices.
2
ème Conséquence : le Tortionnaire Mathieu Kérékou a pu revenir,
transmuer en Pasteur, diriger ce pays pendant dix autres années de
1996-2006. Les acteurs de ce moment lugubre ont pignon sur rue
de la démocratie, occupant des hautes fonctions d’Etat tels Batoko
Ousmane (Président de la Cour Suprême) ou un Houdou Ali etc.
« bavard délirant et se proclamant démocrate convaincu ». Kérékou
a pu donc diriger ce pays comme agent de la FrançAfique ainsi
signalé par Jacques Foccart dans ses Mémoires et ceci pendant près
de trente ans. Au point que l’on peut dire aujourd’hui que toute la
classe dirigeante actuelle au Bénin (à l’exception notable du
Président Soglo et de son Parti, la RB originelle) a eu comme Mentor
ou Référentiel, Mathieu Kérékou. Il suffit de regarder et d’examiner
le parcours politique de chacun de nos « politiciens » actuels pour
s’en rendre compte. Ce qui montre le rôle central de l’Agent
Kérékou dans le dispositif français pour le maintien de l’Enclos
français qu’est le Bénin.
Il apparait la nécessité historique de faire l’état des lieux des droits
de l’homme au Bénin, et de se lever aujourd’hui comme un seul
homme pour dire « , Plus jamais cela ! » et comme le 11 décembre
1989, sceller une Alliance patriotique pour balayer l’hydre
autocratique immonde qui fait obstacle à la démocratie et à
l’émancipation politique de notre peuple.
La Rédaction
PROGRAMME COMMUN DE GOUVERNEMENT DES ENCLOS
FRANÇAIS D’AFRIQUE.
Réflexion d’un Constitutionnaliste et politique.
IIIGOUVERNANCE INSTITUTIONNELLE
omme on sait, il ne suffit pas d’avoir une gouvernance
politique traduite dans une Constitution, il faut comme
support de cette politique et de cette Constitution, des
Institutions solides capables de mettre cette politique en œuvre.
Quelles sont les institutions du Programme commun de
gouvernement des pays Enclos français d’Afrique ? Pour les traiter,
nous allons citer les écrits de Verschave et de Philippe Hausser « Au
mépris des peuples, le néo-colonialisme franco-africain » : « La
FrançAfrique fonctionne comme un iceberg : 10% des relations
franco-africaines forment la partie émergée, immaculée. C’est le
discours de la « France meilleure amie de l’Afrique », « plus grande
donatrice », « patrie des droits de homme », « avocate de
l’Afrique », tous ces slogans politico-médiatiques que l’on entend si
souvent et qui ont encore une étonnante efficacité. Mais il y a aussi,
dans un iceberg, 90% d’immergé : il s’agit en l’occurrence, de
l’ensemble des structures parallèles mises en place par Foccart pour
faire en sorte que ces pays restent dépendants » (Verschave et
Hausser, Editions La fabrique, 2004).
En prenant ces indications pour référence, nous dirons que la
gouvernance institutionnelle comprend deux séries d’institutions :
la première, ce sont des institutions constitutionnelles. C’est-à-dire
celles prévues et inscrites dans les diverses Constitutions et que
tout le monde connaît. La deuxième série et la plus vaste, la plus
ramifiée, ce sont les institutions formelles et informelles à caractère
international, régional ou national comportant une face ouverte et
la plus grande face cachée.
A- LES INSTITUTIONS CONSTITUTIONNELLES
Elles sont : le Président de la République tout-puissant partout, élu
au suffrage universel direct en France comme dans tous ces Etats
d’Enclos français d’Afrique et rééligible une seule fois, pour la
plupart (sauf quelques exceptions en retouchant la Constitution
éventuellement). Le Président de la République, tout-puissant du
régime présidentiel, se retrouve aussi (quoiqu’un peu atténué),
dans les Etats d’Afrique issus de la colonisation britannique qui eux
ont généralement abandonné le système parlementaire britannique
pour le présidentialisme franco-américain.
Pour faire bien comme la France, la plupart des Etats francophones
ont institué le poste d’un Premier ministre (qui n’est nullement celui
du système parlementaire) et qui en fait est une Institution de
pacotille tout juste bonne pour arroser « les chrysanthèmes », un
véritable fusible que l’on fait sauter à la moindre secousse.
Toujours par mimétisme du système français, beaucoup de pays ont
institué un Sénat qui n’a nullement le sens du Sénat gardien des
valeurs et Traditions du Pays comme en France ou ailleurs.
Ils ont institué aussi un « Médiateur».
C
LA FLAMME N°373 30 octobre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 4
Tous ont créé une Juridiction constitutionnelle appelée ici
Conseil Constitutionnel (même appellation que l’institution
française comme au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso), làbas Cour constitutionnelle (comme au Bénin, au Togo, au Mali, au
Niger). Beaucoup d’Etats francophones (Sénégal, Burkina Faso,
Niger) ont en fait repris sans changement les appellations françaises
des institutions juridictionnelles telles le Conseil Constitutionnel, le
Conseil d’Etat et la Cour de cassation tel que l’exprime l’article 80
de la Constitution sénégalaise « Le pouvoir judiciaire est
indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est
exercé par le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’Etat, la Cour de
Cassation et les Cours et Tribunaux ».
Un Conseil Economique et social est institué dans les Etats africains
sans oublier aussi la Haute Cour de Justice.
B- LES INSTITUTIONS EXTRACONSTITUTIONNELLES
INTERNATIONALES A CARACTERE UNIVERSEL ET REGIONAL.
1°-Institutions universelles sous imperium français :
a) Tutelle coloniale linguistique et culturelle : Au centre,
l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF),
La suprématie de la langue française et son rayonnement dans le
monde est l’une des préoccupations déterminantes des
Impérialistes français au point de l’inscrire dans la Constitution
française au Titre XIV article 87 « la francophonie et des accords
d'association » : « La République participe au développement de la
solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le
français en partage ».
Toutes les institutions qui sont la face émergée de l’iceberg du
réseau FrançAfrique se trouvent dans la pieuvre appelée
Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), c’est-à-dire
49 Etats et Gouvernements ayant en partage le français ; soit 25
millions de km2 et plus de 500 millions d’habitants.
On peut citer :
-Sommet des Chefs d’Etat, la Conférence ministérielle de la
francophonie, le Conseil Permanent de la Francophonie, Agence de
la Francophonie « opérateur principal des sommets des Chefs
d’Etats et de Gouvernements des Etats ayant le français en
partage » ; l’Agence francophone pour l’enseignement supérieur et
la recherche (AUPELF-UREF) ; la Conférence des Ministres de
l’Education des pays ayant le français en partage (CONFEMEN) ;
l’Association Internationale des Maires des Métropoles
Francophones (AIMF) ; Assemblée Internationale des
Parlementaires de Langue Française (AIPLF) : Forum Francophone
des Affaires (FFA) ; la Foire d’échange économique et commerciale
des pays de la francophonie ; la Banque Internationale
d’information sur les Etats Francophones (BIEF) ; l’Union
Internationales des Journalistes de la Presse de Langue Française
(UIJPLF) ; la Fédération internationale des Professeurs de français
(FIPH) ; le Centre d’Echanges Multilatéraux d’Activités
Francophones (CEMAF) ; le Club des Lecteurs d’Expression Française
(CLEF) ; l’Association des Ecrivains de Langue Française (ADELF) ; la
Revue Echos ; l’Institut international du Droit d’Expression et
d’inspiration Française (IDEF), l’Association Internationale des
directeurs d’établissements scolaires (AFIDES) ; le Conseil
francophone de la chanson (CFC) ( source asie.fee.fr).
Il y a en outre 16 Réseaux institutionnels fédérant près de 600
institutions membres dans plus de 60 pays de l’espace
francophone » (source ; www.francophonie.org). Les organes de
propagande de l’OIF sont RFI et la chaîne TV5. RFI a poussé son
intrusion jusqu’à s’implanter dans chacun de ces pays en
modulation de fréquence.
Dans ces institutions, au plan de l’hégémonie linguistique et
culturelle, on peut citer le Conseil Africain et Malgache pour
l’Enseignement Supérieur (CAMES) qui s’inscrit dans le maillage
français de domination linguistique et culturelle française en
Afrique.
b) Tutelle juridique :
Les différentes Associations d’avocats qui sont Union Internationale
des Avocats (UIA) ; Union des Avocats Francophones (UAF) ;
Association des Avocats Francophones (AAF) ; sans oublier le CIFAF
(Centre International de Formation des Avocats francophones) ; la
Conférence Internationale des Doyens des Facultés de Médecine
d’Expression Française (CIDMEF).
2- Institutions à caractère régional.
a) Tutelle Juridique :
Les Universités de tous les Etats francophones enseignent dans les
facultés de droit sur la base du Code civil français, napoléonien et
des autres branches du droit français. Ainsi les juridictions sont
créées sur ces bases. La division binaire française droit public /droit
privé est partout reproduite, ainsi que l’institution d’une juridiction
administrative autonome de la juridiction de droit commun.
Nous avons l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit
des Affaires (OHADA), organisation dont le socle central est le droit
des sociétés commerciales françaises recopié et remodelé à la sauce
africaine regroupant 17 pays. Ce sont le Bénin, le Burkina Faso, le
Cameroun, les Comores, le Congo, la RD Congo, la Côte d’Ivoire, le
Gabon, la Guinée, la Guinée Bissau, la Guinée Equatoriale, le Mali, le
Niger, la République Centre Africaine, le Sénégal, le Togo, le Tchad.
L’objectif réel est l’uniformisation des droits des pays africains, sous
l’égide du droit commercial français, pour sécuriser les affaires et
les entreprises françaises en Afrique.
Ses institutions sont : La Conférence des Chefs d’Etat et de
Gouvernement et le Conseil des Ministres de la Justice et des
Finances de l’OHADA, le Secrétariat Permanent (installé à Yaoundé),
la Cour Commune de Justice et de l’Arbitrage (CCJA), installée à
Abidjan et l’Ecole Régionale Supérieure de Magistrature (ERSUMA)-
(installée à Porto-Novo).
Ce qui révèle le caractère colonial de cette Organisation régionale,
c’est le fait d’harmoniser les droits des pays africains avec le droit
français. Et l’on sait que lorsqu’on harmonise le droit d’un pays plus
avancé (économiquement ou politiquement ou militairement) avec
ceux des pays à niveau de développement inférieur, c’est le droit du
pays le plus avancé qui s’impose. Aussi simple que cela ! l’OHADA,
ce n’est que le droit français ripoliné.
Avec cela, on comprend pourquoi dans l’affaire opposant
l’opérateur économique, Patrice Talon à l’Etat béninois dirigé par le
Président YAYI Boni, on peut attraire notre Etat devant la CCJA à
Abidjan et le faire condamner à des dizaines de milliards de FCFA en
faveur de Patrice Talon !
b) Tutelle coloniale économique et monétaire
Là, on a deux sortes d’institutions : celles à dimension de toute
l’Afrique francophone comprenant à la fois les deux zones
économiques et monétaires (UEMOA et CEMAC) avec en plus les
pays comme la République Démocratique du Congo.
Les Institutions sous régionales sont : l’Union Economique et
Monétaire Ouest- Africaine (UEMOA et la Communauté
Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). La Zone
Monétaire CFA se subdivise en les deux sous institutions (Union
Monétaire Ouest-africaine (UMOA) et la BCEAO et l’Union
Monétaire d’Afrique Centrale avec la BCEAC gérant la monnaie
confisquée à la Banque de France et frappée à Chamalières en
France.
Au plan régional ouest-africain, nous avons ainsi en Afrique de
l’Ouest , l’UEMOA qui comprend 8 pays (le Bénin, le Burkina Faso, le
Sénégal, le Mali, le Niger, la Guinée Bissau, le Togo, la Côte d’Ivoire).
Outre la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, le
Conseil des Ministres, l’UEMOA comprend la Commission (organe
exécutif de l’Union), les organes de contrôle juridictionnel que sont
LA FLAMME N°373 30 octobre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 5
la Cour de Justice (installée à Ouagadougou) et la Cour des
Comptes, le Comité Interparlementaire ; comme organes
consultatifs : la Chambre Consulaire Régionale, le Conseil du Travail
et du Dialogue social, le Conseil des Collectivités territoriales. Enfin,
nous avons deux Institutions spécialisées : la BCEAO et la BOAD.
En Afrique Centrale nous avons avec pratiquement les mêmes
missions et institutions, la CEMAC.
c) Tutelle militaire. Cela fait l’objet des accords ouverts ou
secrets de défense.
3)- Au Plan national, les Institutions ci-dessus citées notamment la
BCEAO et autres ont leurs subdivisions dans chaque pays.
Les instituts coloniaux français de recherche sont implantés dans
chaque pays à l’exemple du Centre International de Recherche
Agronomique pour le Développement (CIRAD) et de l’IRD (Institut
de Recherche pour le Développement) qui contrôlent étroitement
la recherche ainsi que les chercheurs dans notre pays le Bénin.
Tout cela est complété par des Organisations Non
Gouvernementales Françaises qui fourmillent, s’occupant de
domaines divers tels l’Education (Plan- Bénin), la Santé (CARE), etc.
pour conditionner et formater nos jeunes Béninois à la soumission à
la puissance dominatrice de la France.
C’est ceux que nous connaissons de ce qui est ouvert et public, et
qui forme les 10% de l’iceberg FrançAfrique dont ont parlé
Verschave et de Philippe Hausser ; si on y ajoute le reste, soit les
90% camouflés et couverts sous des neutres et informelles
organisations, nous avons toute la Constellation et le maillage
enserrant tous les secteurs et activités des hommes dans les Enclos
français.
Prof. Philippe NOUDJENOUME
Ruine et appauvrissement au Bénin : Augmentation
des frais de communication
e pouvoir de Talon a procédé à l’augmentation des frais de
communication. Pour donner une base légale à une telle
décision, le gouvernement en sa session du 25 juillet 2018 a
adopté le décret 2018- 341 portant introduction d’une contribution
des services de communication électronique fournis par les réseaux
ouverts au public en République du Bénin. Après l’adoption de ce
décret, l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques
et de la Poste (ARCEP-Bénin) est montée au créneau pour sa mise
en œuvre. Le 03 août 2018, un changement intervient dans le coût
de communication. Depuis lors, les frais de communication ont
flambé et sont maintenus contre la volonté des Béninois. Le coût
des appels, des SMS, de la navigation internet est modifié. De
nouveaux prix de communication sont entrés en vigueur. Les frais
d’appel sont passés du simple au double. En effet, l’on pouvait
communiquer auparavant en 7 minutes en payant 100F.
Aujourd’hui, il faut 233F pour le même temps, soit un coût deux fois
plus cher. Le prix de l’appel en 14 minutes qui valait 200F est passé
à 400F. Cela est deux fois plus élevé qu’avant.
Dans la rubrique du forfait internet pour la navigation, on pouvait
dépenser 100F pour acquérir 200 Mo. Aujourd’hui, avec 100F, on
ne peut que bénéficier de 40 Mo. Le prix des 200 Mo est donc passé
à 250F au lieu de 100F soit une augmentation de 250%. Sur tous les
achats de forfait 300 Mo, 400 Mo, 500 Mo, un Giga, c’est la même
proportion de 250% d’augmentation. On voit clairement que, quel
que soit le mode de communication choisi par le consommateur
béninois, à chaque fois on lui soutire de l’argent.
Or, il se fait que la communication est une nécessité élémentaire.
L’augmentation des frais liés à sa jouissance dans les circonstances
actuelles où les possibilités existent constitue un véritable coup de
force de la part du pouvoir à l’encontre des populations. L’on se
rappelle que le gouvernement avait mis à disposition des moyens
colossaux pour organiser une série de show médiatique pour vanter
et louer son programme de faire du Bénin la plateforme numérique
de l’Afrique de l’Ouest. Ce qui suppose que dans chaque hameau,
chaque village, chaque ménage les citoyens doivent avoir accès à
moindre frais à la communication. Il s’agit de démocratiser et
rendre populaire l’accès à la communication, une nécessité
élémentaire de la vie. Le passage de l’analogie au numérique suite
aux avancées de la technologie offre beaucoup de facilité d’accès à
la communication. Tout le monde sait qu’elle permet aux hommes
d’être en contact entre eux sans se déplacer. Elle contribue au
développement des activités économiques, du commerce, améliore
le climat des affaires.
Plus de 80% des ménages au Bénin ont au moins un téléphone.
Alors, le pouvoir de Talon a trouvé une nouvelle source pour
rançonner le peuple. Après une première tentative d’augmentation
qui a été vigoureusement repoussée par les jeunes en colère aux
cris de « Taxe pas mes Mo » ; le pouvoir de Talon est revenu à la
charge avec une augmentation de plus de 250% des frais de
communication. Il faut aujourd’hui deux fois, voire trois fois plus
d’argent qu’hier pour une simple communication. Les populations
sont ainsi saignées chaque jour, aggravant leur appauvrissement et
leur ruine.
Abla Adan
COMITE NATIONAL DES REVENDEURS, VENDEURS ET AARTISANS
DU BENIN POUR LA LIBERTE ET LE PAIN (CONARAB).
DECLARATION
LES FEMMES DES MARCHES, DES VILLES ET DES
CAMPAGNES
ONT LE DROIT ET DES RAISONS DE MANIFESTER
CONTRE LE POUVOIR DE TALON
la suite des appels sur des réseaux sociaux à l’adresse des
femmes à manifester dans les marchés le 31 octobre 2020, le
pouvoir de Talon, comme pris de panique met en avant ses
"klébés". Sur la télévision nationale, on fait défiler des hommes à la
solde du pouvoir. Le Parti des traitres des FCBE a publié un
communiqué signé de Paul Hounkpè en date du 26 octobre
pour s’opposer à « l’organisation d’une supposée marche qui ferait
craindre des actes de vandalisme à l’allure d’une insurrection ». Le
Zémidjan Sosthène Amouzou dit que « l’on incite la population et
on lui demande de contribuer à un soulèvement populaire pour
déstabiliser le pouvoir en place ». Au nom soi-disant des vendeuses
du marché Dantokpa, Anastasie Chodaton bien connue comme
soutien de Talon a publié le 23 octobre une déclaration qui va dans
le même sens.
Toutes ces déclarations sont reprises sur la télévision et les journaux
du pouvoir. Elles nient le droit élémentaire des femmes, comme de
tout autre citoyen, de manifester pacifiquement son
mécontentement dans la rue et sur les places publiques.
Or, les appels publiés sur les réseaux sociaux parlent de marches
pacifiques pour la paix, le pain et la démocratie. En quoi, cela
troublerait l’ordre public, en quoi cela serait du vandalisme ou de
l’insurrection ? Sauf, si sous le pouvoir de la Rupture, rechercher la
paix, réclamer le pain, vouloir la démocratie est devenue un acte de
rébellion, de soulèvement. C’est ce que les cris des Paul Hounkpè,
Sosthène Amouzou et Anastasie Chodaton disent. Leurs cris de
condamnation d’un simple appel à une marche pacifique pour le
pain montrent que le Bénin est devenu un enfer pour les femmes et
aussi pour les hommes du peuple.
L A
LA FLAMME N°373 30 octobre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
Contre tous ces griots et soutiens du pouvoir de dictature
autocratique de Talon, la Présidente du CONARAB, Mme Thérèse
WAOUNWA, dit et réaffirme que les manifestations pacifiques
sont un droit inaliénable de tout citoyen et par conséquent, les
femmes des marchés ont le droit de manifester. Nous disons en
plus qu’aujourd’hui, elles ont des raisons valables, urgentes de
manifester.
Dans les marchés partout au Bénin, il y a la mévente, bien avant le
Covid-19. Le Covid-19 est venue simplement tout faire sombrer,
sans que le pouvoir ne donne aucune mesure de compensation.
Sous le pouvoir de Talon au contraire, pendant cette mévente, les
taxes ont été augmentées dans tous les marchés ; les brimades ont
été multipliées. Les vendeuses à Dantokpa et à Missèbo sont
bousculées tout le temps pour des soi-disant débordements de leur
étalage. Les vendeuses ambulantes sont pourchassées. L’insécurité
a augmenté. C’est dire que les revenus des vendeuses des marchés
sont tombés au plus bas. Des milliers de femmes, revendeuses ou
artisanes qui ont été sauvagement déguerpies des bords des rues
sans aucune alternative ont plongé, elles et leurs familles, dans la
misère.
Le peuple a faim. Et comme c’est sur les femmes que repose le
soutien dans les familles, avec le chômage accru des maris et des
enfants, il est devenu difficile de donner à manger. Les femmes
souffrent donc deux fois, pour elles-mêmes et pour leurs foyers.
Lorsqu’il n’y a plus rien pour faire à manger, c’est un calvaire pour la
femme.
Tout le peuple, les jeunes, les salariés étouffent sous des lois
iniques. Des salariés peuvent être radiés pour un oui ou un non. Les
contrats à durée déterminée à vie ont rendu tous les emplois
précaires et donnent tous les droits aux patrons. Les enfants
peuvent être arrêtés et emprisonnés avec la loi sur le numérique,
pour attroupement non armé. Des procès arbitraires conduisent en
prison et en exil nombre d’enfants et pères de famille.
Les femmes des marchés, les femmes du Bénin souffrent. Elles ont
des raisons de se lever, de manifester pour demander :
- La baisse immédiate des taxes dans les marchés et les
ateliers ;
- La fin des brimades de toutes sortes, notamment de la part
des tickettiers et des policiers dans les marchés ;
- La fin de l’insécurité dans les marchés ;
- L’abrogation des lois liberticides.
Pour toutes ces raisons, le CONARAB appelle les femmes à être
sereines et confiantes en leur droit et leur devoir de se lever contre
la faim, les humiliations et pour les libertés, la dignité pour elles,
leurs familles et la patrie. Il les appelle par conséquent à s’organiser
partout pour la satisfaction de ces revendications.
Cotonou, le 28 octobre 2020
La Présidente
Thérèse WAOUNWA (Tél : 97.72.80.65)
LES TRAVAUX DE PAVAGE ET DE BITUMAGE :
PACOTILLES A BUT ELECTORALISTE ET MERCANTILISTE
OU OUVRAGE SOLIDE SUR FOND DE PATRIOTISME ?
ne chose est évidente : c’est la joie des populations chaque
fois que dans une localité, commencent des travaux de
construction d’une voie car il faut le reconnaitre l’état des
infrastructures routières et ferroviaires est un grand tableau sinistre
où on lit aisément le « sous-développement, la misère. »
Mais aussi une chose est constatée : c’est la dégradation précoce
desdites voies.
1) Dans la ville de Lokossa, il y a moins de dix ans, la voie
principale qui traverse la ville par le grand carrefour allant à
l’IUT (Institut Universitaire de Technologie) passant par la
Maison du Peuple, SITEX, le CARDER. Cette voie sous forme
de boulevard, disons-nous, moins de 4 ans après, est en
dégradation profonde et permanente, plâtrée et replâtrée
chaque année.
2) Le tronçon carrefour CHD allant à l’hôtel la Madeleine après
la Recette-perception. On ne sait ce qui se passe. Depuis son
pavage qui est de date récente, les travaux sont repris en
recommencement permanent sans la suite désirée.
Actuellement, moins de trois ans après la reprise, ce chemin
est parsemé de bosses en briques désordonnées. Même
situation pour le pavé CBT, Grand Terrain en passant par
l’Ecole Primaire de Guinkomé.
3) Pour qui fait attention sur la voix bitumée COLODO (ComèLokossa-Dogbo) de temps en temps des perforations qui ne
sont que le début de perforation profonde sont observées.
Voilà quelques éléments à titre d’exemples. Alors une question se
pose : les travaux en question sont-ils réalisés sur fond de
patriotisme et par conséquent solides et durables au bénéfice de la
population de notre pays ? ou bien, ce sont des ouvrages réalisés en
fondation précaire et en couche superficielle pour d’une part des
gains d’intérêt financiers crapuleux de gens pour flatter la
conscience du peuple pour des buts électoralistes surtout que
paradoxalement ces travaux coïncident très souvent avec la période
des grandes élections ?
« Quand chacun vient, il fait un peu et prend beaucoup », disent
souvent certains déçus dans la population.
Jonas Houdji
Correspondant à Lokossa.
*****************************************************
PCB ORGANISATION DE BASE DE PARAKOU PCB
Parakou : Mort accidentelle d’un conducteur de taximoto et violente réprobation des zém.
n conducteur de taxi moto a trouvé la mort au matin du
jeudi 22 octobre 2020 au quartier Gbira dans la ville de
Parakou suite à un accident de circulation. Il avait remorqué
un élève qui lui, grièvement blessé est conduit à l’hôpital pour des
soins. Nous ignorons à ce jour, si cet élève a pu survivre à ce
macabre accident.
Suite à cet accident mortel d’un des leurs, les zém de la ville ont
désapprouvé violemment la non réactivité de leurs responsables
syndicaux à leur interpellation. Ils ont attendu vainement près de
deux heures d’horloge que leurs responsables syndicaux dépêchent
une délégation sur les lieux pour voir comment aider au transfert de
leur camarade victime. Ils ont dû lancer sur place une souscription
financière qui leur a permis d’aider les parents pour le transport du
corps à Bétérou pour l’inhumation. Pour manifester leur
compassion et leur tristesse, une foule compacte et dense de
zémidjans a escorté le véhicule transportant leur collègue victime
jusqu’à la sortie de Tourou où ils ont fait demi-tour.
Très remontés contre leurs responsables syndicaux à qui ils
reprochent de ne pas faire preuve de bienveillance dans le soutien à
apporter à la victime et pour marquer cette désapprobation,
l’importante colonne de zémidjans dans un mouvement
d’ensemble, a sillonné plusieurs artères de la ville en klaxonnant et
en scandant des slogans défavorables à leurs responsables
syndicaux et en visitant les sièges des bureaux syndicaux qu’ils
U
U
LA FLAMME N°373 30 octobre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
saccagent avant de poursuivre. Dans cette malheureuse colère, tous
les sièges de la quasi-totalité des syndicats à l’exception d’un seul
(ACVR-C) ont été mis à sac. Documents divers arrachés et déchirés,
du tissu pour uniforme zém acheté par la mairie pour sa soi-disant
réforme et stocké déchiré, etc. Les dégâts matériels étaient
importants. Le commissaire central en personne a eu de la peine à
calmer les manifestants en courroux. Toutefois, il faut signaler que
c’est grâce à la police que le dernier siège a pu être protégé puisque
celle-ci a réussi à devancer les manifestants sur le lieu.
Bien que n’appréciant pas les casses faites par les zém en colère,
ceux-ci ont été félicités par les populations en général mais surtout
les femmes des marchés de la ville, les populations riveraines des
rues empruntées durant leur avancée furieuse, des chauffeurs de
taxi-autos et des artisans qui les saluaient et les félicitaient de vive
voix et par des gestes de mains puis leur demandant de tenir bon
jusqu’à ce que l’administration municipale cesse de les mépriser.
La situation a contraint le Maire à sortir de son silence en
intervenant sur une radio de la place pour appeler les zém au calme
et promettre de les recevoir incessamment pour écouter leurs
revendications. Il a dit ses condoléances aux parents de la victime.
Cette violente réaction des zém qui paraît comme spontanée est à
n’en point douter, le signe de leur désaveu total des responsables
syndicaux actuels qui ne défendent plus leurs intérêts corporatistes
et qui se sucrent sur leur dos avec la complicité de la mairie de
Parakou.
Chers Zém de Parakou ! la victoire est proche et certaine.
Maintenez le cap haut. La mairie a exprimé sur les antennes qu’elle
ne vous réclame que 6 000 F pour le droit-taxi comme vous le
payiez par le passé jusqu’en 2018. Vous l’avez poussée à dire
publiquement que ce sont vos responsables qui ont demandé
d’ajouter 4 000 F et qu’elle leur permet de récupérer sur votre dos.
C’est au regard de tout ce qui précède que :
Le CO/ODB/PCB de Parakou vous félicite et vous encourage à : :
- vous organiser en dehors de vos associations syndicales
corrompues en mettant en place vos propres structures de
lutte pour revendiquer vos droits ;
- continuer d’exiger de voir clair dans la gestion de la fameuse
réforme dans votre secteur terminée à queue de poisson et
qui n’était rien d’autre qu’une vaste escroquerie que la mairie
veut à présent camoufler pour se couvrir et couvrir
également sa complicité avec vos responsables.
- rassembler des preuves à votre disposition pour saisir
éventuellement en bonne et due forme la justice pour que
vos responsables rendent gorge pour les perceptions à votre
insu des 4 000 F que la mairie ristourne à vos responsables
sur chacun de vous,
- exiger que la mairie annonce clairement et formellement
l’arrêt de ladite réforme,
- sympathiser avec toutes les couches de la population en
l’occurrence, les femmes des marchés et les artisans de la
ville..
Seule la lutte paie !
Parakou, le 28 octobre 2020.
Le CO/ODB/PCB de PARAKOU
SUCCES DU PARTI D’EVO MORALES, UNE GRANDE
VICTOIRE
DU PEUPLE BOLIVIEN
n remportant sans contestation possible le 18 octobre 2020,
l’élection présidentielle en Bolivie, le candidat du MAS (le
Mouvement vers le socialisme du 21ème siècle), Luis Arce a
infligé une correction à Donald TRUMP, Jair BOLSONARO, l’Union
Européenne et tous les fascistes et provocateurs qui voulaient
remettre la Bolivie sous leur influence. On se souvient que tout ce
beau monde avait prétexté de fraudes pendant les élections
présidentielles de 2019 où le Président Evo MORALES a été réélu
pour organiser un coup d’Etat contre lui. Ils l’ont contraint à l’exil et
confié le pays à une clique d’extrême droite pour le reprendre en
mains afin de rassoir leur influence. Cette période intérimaire
confiée à une certaine Janine ANEZ, une enragée d’extrême droite,
a été une véritable catastrophe pour le peuple bolivien. Attaques
contre les militants de gauche, provocations contre les
organisations populaires anti-putsch. Des dizaines de radios locales
de gauche, des journaux ont été interdits de diffusion et de
publication. Lors des élections du 18 octobre, l’église catholique, les
sphères réactionnaires de l’armée, l’impérialisme américain, se sont
mobilisés pour barrer la route au candidat du MAS et surtout
empêcher le retour d’Evo MORALES au pays. En élisant le candidat
du MAS, le peuple bolivien a fait démentir les allégations des
impérialistes sur les supposés tripatouillages lors de la réélection du
Président Evo Morales en 2019, en infligeant une cinglante défaite
aux impérialistes et à leurs agents boliviens. Cette victoire du
peuple bolivien est un grand soutien aux peuples du monde,
d’Amérique Latine, du Venezuela, de Cuba, de l’Argentine, etc. qui
se battent contre les ingérences des impérialistes yankees et la
politique de brutalité et d’agression de Donald TRUMP en Amérique
Latine.
Bravo au peuple bolivien !!!
*******************************************************
A l’occasion de la mort du dernier secrétaire général
de la période clandestine, nous publions cet hommage
tiré du journal Fernent du Sénégal (novembre 2020.)
HOMMAGE A WOUNGLI-MASSAGA
COMMANDANT KISSAMBA
DE LA LUTTE INDÉPENDANTISTE DE L'UPC AU
KAMERUN
'Union des Populations du Cameroun (UPC) vient de perdre ce
17 octobre 2020 son dernier Secrétaire Général de la période
de la clandestinité imposée et qui fut Commandant en chef du
IIème Front de l'Armée de Libération Nationale du Kamerun (ALNK)
et qui dirigea les combats de la Lélé, de Ndongmen dima, de Djoum,
etc.
E
L
LA FLAMME N°373 30 octobre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
Président de l’Union Nationale des Etudiants du Kamerun (UNEK) en
1960, Woungly Massaga présente une thèse de doctorat en
Mathématiques à la Sorbonne avant de faire l'objet d'un arrêté
d'expulsion de France à la suite d'une manifestation d'étudiants
africains sur les Champs-Élysées pour protester contre l'assassinat
de Patrice E. Lumumba.
Après la mort et la décapitation d'Osendé Afana en mars 1966,
Woungli Massaga, Secrétaire administratif de l’UPC, réorganisa
militairement son front en implantant un camp d'entraînement en
Angola dans une région contrôlée par les combattants du MPLA où
furent formés et équipés par des instructeurs cubains des
combattants upécistes. La troupe commandée par le Commandant
Kissamba avait pris le nom de « colonne Ruben Um Nyobe »,
traversa le Congo pour pénétrer au Cameroun à la fin de l'année
1967.
Du côté de la frontière nigériane, dès le 21 juillet 1961, après
l'empoisonnement par les services secrets français du second
Secrétaire Général de l'UPC, Félix Roland Moumié (le premier est
Ruben Um Nyobe), Ernest Ouandié, troisième Secrétaire Général,
était déjà revenu clandestinement dans le sud-est du pays, pour
prendre la tête de l'ALNK dans la guerre contre le colonialisme et le
néocolonialisme françafricain. Il sera arrêté en 1971 et fusillé.
De janvier 1955, date de la répression féroce déclenchée par le
colonialisme français contre les véritables indépendantistes
Camerounais (Ruben Um Nyobe est assassiné en 1958), à 1971,
l'UPC mena une guerre défensive de libération nationale et
n'obtiendra le droit à la légalité qu'en 1991 dans le cadre du
multipartisme néocolonial. Au Cameroun, le colonialisme et le
néocolonialisme n'ont lésiné sur aucun moyen et des plus sauvages
pour massacrer les combattants de la liberté et les populations :
décapitation, napalm, enfumage, etc.
Woungli Massaga en plus de son rôle de commandant de la guerilla
armée a été aussi à Accra Secrétaire administratif de la Conférence
des Peuples Africains où il remplace Frantz Fanon, puis Secrétaire
général de la Conférence panafricaine organisée au Ghana en 1958
pour booster la première phase de la lutte pour les indépendances
africaines. Il remplace Ernest Ouandié au Comité Directeur de cette
conférence où siégeait également Osendé Afana, au titre du
Secrétariat afro-asiatique du Caire où il représentait l’UPC.
Woungli Massaga fut aussi de 1962 à 1965, Conseiller à la
présidence de la République du Ghana auprès de Kwame Nkrumah
et collaborateur de Agostinho Neto, président du MPLA en Angola.
Après un séjour à Cuba après l'épisode de la lutte armée, le
Commandant Kissamba entre en 1970 en clandestinité au Sénégal
et en 1972, il lance le processus pour la fondation du Manidem qui
voit le jour en 1974, puis l’ARPA (Alliance Révolutionnaire des
Peuples Africains).
Malgré tous les efforts déployés pour réunir les Upécistes de 1991 à
sa mort, Woungli Massaga alias Commandant Kissamba n'a pu
vaincre la corruption endémique qui a fait exploser l'UPC en mille
morceaux.
Et c'est au moment où le long sommeil des illusions de la jeunesse
sur la "mondialisation libérale" et sur "there's no alternative"
commence à prendre fin que le lion indomptable tire sa révérence
en léguant à la postérité une longue tradition de combat
révolutionnaire pour sortir le Cameroun de la "fin de l'histoire"
Upéciste et l'Afrique du néocolonialisme.
C'est en renouant avec l'histoire et l'idéologie révolutionnaire de la
première phase indépendantiste africaine (1945-1987-1991) que la
jeune génération patriotique, panafricaine, anti-impérialiste et
internationaliste réunira les conditions pour vaincre l'impérialisme
et le néocolonialisme.
Gloire et honneur à ces dignes fils de l'Afrique digne qui ont donné
leur vie pour que vive le Cameroun et l'Afrique libres et unis : Ruben
Cliquer ici pour télécharger l'intégralité du N° 373 de la Dlamme