EDITORIAL
La leçon de chose
Pour les autres peuples africains et le peuple béninois en
particulier, le soulèvement du peuple sénégalais contre le
pouvoir de Macky Sall et ses maitres impérialistes
constitue une leçon de chose et la preuve de la vitalité de cette
arme que constitue l’insurrection générale pour espérer en finir
avec l’impérialisme et ses agents.
En la matière, il n’est pas besoin de menaces, de dates ni
d’ultimatum. Il s’agit, après avoir élaboré un programme
cohérent sur la base de l’examen des grandes contradictions qui
traversent la société ainsi que des classes qui souffrent et de
celles qui profitent de la situation, continuer à observer
attentivement l’évolution de la situation dans le pays, à expliquer
inlassablement aux catégories exploitées et brimées l’origine de
leurs maux, les aider à s’organiser pour dénoncer régulièrement
cette situation et se préparer quotidiennement contre les
brimades et les provocations du pouvoir jusqu’au jour où,
exaspérés et n’en pouvant plus, les masses puissent se dresser
comme un seul homme pour en finir avec leurs exploiteurs.
C’est une telle démarche que les communistes ont observée
pour vaincre la dictature de Mathieu Kérékou. C’est cette
démarche qu’ils observent et appellent tous les patriotes et
démocrates à renforcer dans l’action pratique contre la nouvelle
autocratie, celle de Patrice Talon. On ne défait pas une dictature
autocratique par les urnes. Il faut l’avoir défaite par un
soulèvement populaire (droit légitime reconnu à tout peuple)
pour espérer la battre par des élections. Pendant que le peuple
Béninois apprend amèrement à se détacher des illusions
électoralistes, le peuple sénégalais renouvelle la leçon positive.
La Rédaction
L’INSURRECTION POPULAIRE AU SENEGAL, UN MODELE
QUI DOIT INSPIRER
e mercredi 03 mars 2021, alors qu’il se rendait à une
convocation du juge pour une sordide affaire de viol,
apparemment montée par le pouvoir, le député sénégalais
Ousmane SONKO et responsable du PASTEF, le parti des
(Patriotes Sénégalais pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité) a
été arrêté par la police de Macky SALL pour trouble à l’ordre
public.
Cette provocation du pouvoir a entrainé une réaction massive et
violente du peuple sénégalais.
Le domicile et les biens de certains caciques du pouvoir et de leur
famille ont été saccagés. Les insurgés se sont particulièrement
acharnés sur les représentations visibles des intérêts de
l’impérialisme français. Auchan, Total, Orange, Eiffage, toutes
ces sociétés qui symbolisent la domination de la France au
Sénégal ont vu beaucoup de leurs infrastructures détruites.
Le Sénégal s'est retrouvé en un laps de temps très court, dans
une situation insurrectionnelle dans tout le pays y compris les
régions les plus reculées.
Il faut dire que cette affaire de viol, que le pouvoir de Macky
SALL tente de coller à un responsable de l’opposition arrivé
troisième lors des dernières élections présidentielles, semble
cousue de fil blanc. Elle est tellement louche que le juge en
charge du dossier s’est désisté pour ne pas ternir sa réputation,
tandis que le gendarme chargé de l’enquête a lui aussi envoyé
une lettre de démission au ministre de l’intérieur.
Ces évènements sont la conséquence de la frustration d’une
population et surtout d’une jeunesse accablée par la misère, le
chômage, l’absence de perspectives dans un pays où les
responsables arrogants et insensibles ont pour seul objectif, de
tout faire pour se maintenir au pouvoir pour continuer à piller les
richesses nationales.
On se rappelle qu’en 2012, le peuple sénégalais s’était insurgé
pour empêcher le vieux président Abdoulaye Wade de se
maintenir au pouvoir ou de se faire remplacer par son fils. Macky
SALL, qui était un produit du système Wade a profité de cette
situation et des démêlées qu’il a eues avec le clan Wade à la fin
du pouvoir de ce dernier, pour se faufiler au pouvoir. Depuis lors,
lui et son clan, notamment sa femme, son frère, son beau-frère
etc. se sont accaparés le pouvoir politique et économique du
Sénégal et se livrent à un pillage en règle du pays. Leur boulimie
a surtout décuplé avec les dernières découvertes de pétrole et
de gaz au large du Sénégal avec les nombreux contrats
mirobolants que cela génère.
Tout ceci se fait naturellement avec le soutien et la complicité
de l’impérialisme français qui est la puissance dominatrice, et qui
s’appuie comme dans les autres pays dits francophones sur le
pacte colonial qu’il entretient à travers le franc CFA notamment.
Et en effet, Macky SALL s’est arrangé avec ses maitres français
pour que l’exploitation du pétrole revienne à la société TOTAL.
Quelle manne en effet si le Sénégal devenait un grand
producteur de pétrole et de gaz et déposait la moitié de ses
réserves au trésor français ! Pendant ce temps, les jeunes
sénégalais meurent quotidiennement dans le désert du Sahara,
en mer méditerranée ou dans l’océan atlantique à la recherche
d’un paradis hypothétique que leur interdisent ceux-là même qui
en complicité et en soutien de leurs bourreaux sénégalais sont à
la base de leur malheur.
Depuis quelques temps, avec l’apparition de nombreux
mouvements patriotiques et anti-impérialistes au Sénégal
comme le FRAPP- France Dégage (Front pour une Révolution
Anti-impérialiste, Populaire et Panafricaine), le journal Fernent
etc. l’ennemi principal du peuple sénégalais est de plus en plus
bien identifié et bien cerné, à savoir, l’impérialisme en général,
français en particulier et ses agents locaux. Ce n’est pas pour rien
que le peuple s’en est pris aux intérêts économiques français,
aux biens et aux domiciles des barons du pouvoir.
Ce qui vient de se passer au Sénégal est une leçon vivante pour
tous les peuples africains et notamment ceux victimes du pacte
colonial imposé par la France. La panique qui a saisi le clan de
Macky SALL et ses maitres français est à la mesure du choc
produit par ce soulèvement du peuple sénégalais. Certes,
l’autocrate Macky SALL a cédé en n’emprisonnant pas Ousmane
SONKO. Mais il a arrêté dès le début de cette rocambolesque
affaire de viol, beaucoup de militants anti-impérialistes du
PASTEF, du FRAPP, de Fernent et le patriote et panafricaniste
Marius Guy SAGNA. Aujourd’hui, ils sont gardés comme otages
dans des prisons à travers le pays. En outre, les milices de Macky
SALL ont tué et blessé beaucoup de patriotes. Voilà pourquoi
Ousmane SONKO exige : « Réparations des familles des victimes
et Indemnisations des blessés civils et militaires - Enquête
indépendante pour identifier les auteurs des crimes et les
traduire en justice - Libération immédiate et inconditionnelle
de tous les prisonniers politiques - Arrêt immédiat des
P
L
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espionnages malsains d’opposants - Arrêt et traduction en
justice des milices de Macky SALL et leurs commanditaires ».
Pour les autres peuples africains et le peuple béninois en
particulier, le soulèvement du peuple sénégalais contre le
pouvoir de Macky Sall et ses maitres impérialistes constitue une
leçon de chose et la preuve de la vitalité de cette arme que
constitue l’insurrection générale pour espérer en finir avec
l’impérialisme et ses agents.
En la matière, il n’est pas besoin de menaces, de dates ni
d’ultimatum. Il s’agit de continuer à observer attentivement
l’évolution de la situation dans le pays, de voir les grandes
contradictions qui traversent la société, les classes qui souffrent
et celles qui profitent de la situation, d’expliquer aux catégories
exploitées et brimées l’origine de leurs maux, les aider à
s’organiser pour dénoncer régulièrement cette situation et se
préparer quotidiennement contre les brimades et les
provocations du pouvoir jusqu’au jour où, exaspérés et n’en
pouvant plus, les masses puissent se dresser comme un seul
homme pour en finir avec leurs exploiteurs.
Quant au peuple sénégalais, nous lui disons bravo. Bravo pour
avoir infligé cette gifle à Macky SALL et à ses maitres
impérialistes français. Mais ceci n’est qu’une première victoire.
Continuez vos combats, pour la libération de tous les otages antiimpérialistes aux mains du dictateur autocrate. Mais sachez que
c’est seulement lorsque vous aurez fait du pouvoir votre chose,
lorsque vous aurez brisé le pacte colonial, que vous pouvez
espérer vous acheminer vers l’édification d’un Sénégal
indépendant, démocratique, moderne, libre et prospère.
Gilbert KOUESSI
ADRESSE A LA FEMME BENINOISE A L’OCCASION DE LA
JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME 2021.
Chère Epouse, Mère, Sœur, Fille
Chère Compatriote béninoise !
e 8 Mars, c’est la Journée Internationale de la Femme. Cette
date a été célébrée de diverses manières par toutes les
femmes du monde entier. Et naturellement aussi dans
notre pays. Nous avons entendu des discours du genre
« Femmes, vous êtes nos vies, nos joies, notre bonheur ». Oui
c’est très bien. Mais au-delà de ces propos idylliques, la
caractéristique de cette fête, cette année chez nous, est qu’elle
est passée presque sous silence. Aucune manifestation
d’envergure et le message insipide et hypocrite du Chef de l’Etat,
Patrice Talon aux femmes, n’a reçu que raillerie et mépris de la
part des femmes béninoises, toutes classes ou conditions
sociales confondues. Et pour cause ! Dame Amoussou tuée le
1er Mai 2019 n’est-elle pas femme ? Et des dames Amoussou
assassinées tous les jours par la situation misérable, à la limite de
la déchéance qui est celle faite aux femmes dans leur grande
majorité, depuis 5 ans par la politique du pouvoir de la Rupture
n’autorisent nullement une «réjouissance », car ne dit-on pas
chez nous que « ce sont deux personnes rassasiées qui peuvent
rire ensemble » ?
1°- Béninoise, chère compatriote !
Le 8 Mars, Journée internationale de la Femme, qu’est-ce que
c’est ? Pour beaucoup d’elles, analphabètes dans leur ensemble,
cette date est inconnue. La Journée Internationale de la Femme
a dû sa naissance aux grands mouvements révolutionnaires des
femmes pour leur émancipation ; mais en particulier cette date
est due à l’action déterminante des dirigeants communistes du
monde, tels l’Allemande Clara Zetkin et ensuire Lénine qui en
hommage aux grandes manifestations ouvrières à St-Petersburg
le 8 mars 1917, annonçant la révolution bolchevique, désigna ce
jour comme date de célébration de la femme.
2°- Béninoise, chère compatriote !
Quelles sont les fondamentaux des conditions de la femme
béninoise ?
La femme béninoise est à plus de 75% analphabète ; encore objet
de rapt, c’est-à-dire donnée en mariage de force, et excisée dans
certains endroits du territoire ; la femme béninoise, c’est la
femme dans nos villages, soumises aux tâches ardues et non
reconnues, d’aller puiser de l’eau à des kilomètres de chez elle,
aller chercher du fagot de feu pour faire la cuisine, aller travailler
le champ du mari ou lui apporter à manger, sans oublier les
devoirs conjugaux dépendants auxquels sa vie la conditionne.
La femme béninoise, c’est celle dans les villes et cités périurbaines, soumise à un fort taux de chômage ou de sous-emploi.
Il suffit de regarder dans nos villes, le nombre de femmes qui se
trouvent assises derrière de petits étals à longueur de journées
dans les marchés ou devant leurs maisons, pour vendre de petits
« divers » ; il suffit de regarder dans nos gares routières, nos
pont-péages, nos carrefours etc. le nombre effroyable de
femmes courant après les passagers, sous les roues des taxis, au
risque de leur vie, pour offrir qui du pain, qui de « ablo » et
poisson, qui du « pure water », qui des cacahuètes et autres
bricoles importés ; au total, un nombre effroyable de très petites
et petites activités de production (commerciales, artisanales, et
de services) logées au formel à plus de 90% ; il suffit de regarder
les conditions des nombreuses serveuses des bars, de
restaurants et débits de boissons, des domestiques de
« maisons » dites « bonnes », de nombreuses femmes
contraintes de vendre leur corps pour survivre pour comprendre
que le chômage au Bénin, la faim, la misère au Bénin ont, surtout
en ville, un visage féminin.
Voilà la femme béninoise, celle qui se bat tous les jours pour la
vie, la survie et le développement de ce pays contre des
politiques assassines des gouvernants à la solde de l’étranger
tels les TALON, YAYI Boni et autres, des politiques qui chassent
les femmes des voies publiques sans autre alternative, chassent
leurs enfants et maris des emplois, les obligent à se prostituer,
les obligent à accoucher dans des conditions déplorables, parfois
au péril de leur vie.
Vous posez alors la question. Et les genres de femmes telles ZIME
TALATA CHABI et autres Réckya MADOUGOU, qui roulent
carrosse dans toute cette description des conditions de la
femme ?
Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du Parti
Communiste du Bénin (PCB),
Président de l’Alliance Pour
la Patrie (A.P.P.)
ADRESSE XXXV
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3°- Béninoise, chère compatriote ! Il y a deux grandes catégories
de femmes ; il y a les femmes pauvres et semi-pauvres exploitées
(paysannes, artisanes, ouvrières, fonctionnaires etc.) et qui font
plus de 90% de la population et celles de la petite minorité qui
exploitent les premières. Nous avons ainsi actuellement des
femmes des partis UP, BR, UDBN (dont la Présidente,
PRUDENCIO Claudine, est même une femme), ZINZINDOHOUE
DE DRAVO, Présidente de la Haute Cour de Justice, nous avons la
colistière Vice-Présidente de Talon, Mme ZIME TALATA CHABI
(qui est une femme) qui approuvent, soutiennent et propagent
la politique anti-femme de Patrice Talon. C’est dire qu’il ne suffit
pas d’être femme, c’est-à-dire de sexe féminin pour vouloir du
bien pour les femmes.
Par exemple Réckya était du gouvernement de YAYI Boni (et
même ministre de la Justice) qui a connu de l’assassinat de dame
SOHOUDJI sans qu’elle n’ait pipé mot ; elle a participé à la
politique du pays voisin, le Togo avec assassinat des citoyens
togolais dont des femmes et des enfants ; pendant que l’on
évacuait des femmes des voies publiques en 2017 au Bénin et qui
allaient mourir dans leurs maisons, on n’a pas entendu broncher
Rékyath etc. C’est une question de classe sociale et les femmes
pauvres qui souffrent et se plaignent ne doivent pas se laisser
aller à des rêveries.
Cela dit, l’arrestation et la détention actuellement de Rékya
MADOUGOU depuis le 5 mars 2021 rentre dans le cadre
politique, c’est-à-dire le droit de la citoyenne béninoise d’être
candidate à une élection présidentielle et nous devons tous la
défendre et exiger sa libération immédiate.
4°- Béninoise, chère compatriote !
Les Réckya MADOUGOU, Dames TALATA, ZINZINDOHOUE DE
DRAVO, PRUDENCIO Claudine etc, les femmes UP, BR etc.
suscitées font partie de ceux qui (à l’instar des Macky SALL,
OUATTARA, GNASSINGBE, TALON, YAYI Boni etc.) maintiennent
ou ont intérêt à maintenir le système actuel, système qui est à la
base des conditions actuelles de la femme béninoise. Il s’agit du
système du pacte colonial.
Avec le pacte colonial qui impose que nos matières premières
soient exportées brutes et que l’on importe des produits finis des
métropoles, et donc pas d’industrie, avec l’arnaque que
constitue la zone franc où sur 100 francs CFA en mains au Bénin,
la France en détient en réalité 80% et nous 20% ; avec la langue
française dans l’instruction qui entretient l’analphabétisme et
notamment celui des filles, avec tout cela, pas de
développement économique de notre pays ; et s’il n’y a pas
développement économique, les vues patriarcales et les
pratiques de survivances subséquentes ne peuvent disparaitre.
La société, béninoise est encore une société patriarco- capitaliste
sous domination française. Ce qui fait supporter à la femme
béninoise, une double exploitation patriarcale et capitaliste.
C’est dire qu’un franc développement du capitalisme, consécutif
à la suppression du pacte colonial, libérerait les forces
productives et ferait tomber bien d’aspects de pratiques
patriarcales ainsi que certains aspects aliénants des corvées
domestiques.
5°-Que Faire ?
Béninoise, ma chère compatriote !
A cette étape de notre combat émancipateur, le combat n’est
pas de la femme contre l’homme dans le langage féministe, non.
L’homme tout comme la femme souffre d’un même système, le
système colonial rénové.
Tant que subsistera la petite production marchande comme celle
dominante au Bénin, tant que le Bénin demeurera un pays
arriéré économiquement et sous la botte du pacte colonial, il n’y
a aura pas d’épanouissement de la femme, il n’y aura pas
d’égalité pour la femme. La femme doit œuvrer immédiatement
à un Bénin indépendant, développé et patriotique ; elle doit se
ceindre les reins pour l’instauration d’une Gouvernance
démocratique, patriotique et de probité.
. C’est pourquoi, je vous dis que la femme doit à cette étape, en
union étroite avec les hommes, se battre ensemble pour la
suppression du joug de type colonial français qui pèse sur le
Bénin et empêche son plein développement à travers ses
instruments (monnaie CFA, non transformation de nos produits
sur place, non contrôle sur nos richesses naturelles et nos
entreprises stratégiques) ; pour dans un deuxième temps,
ensemble avec les hommes émancipés, éradiquer les pratiques
patriarcales aliénantes pour la femme. En prenant part
activement à la lutte patriotique de libération, elle participe du
coup à sa propre libération
Pour l’heure, la femme béninoise doit :
1°- Se battre contre le pouvoir autocratique et assassin
de Patrice Talon. Et pour cela, elle doit se lever tout de
suite pour se battre contre la faim et la mort lente
programmée par la politique assassine de Patrice
Talon.
2°- Se démarquer des illusionnistes telles les Rékya
Madougou qui sont de la même classe et de la même
veine que Patrice Talon et éviter de tomber dans leurs
pièges.
3°-Venir hardiment dans les Organisations
composantes de l’Alliance Pour la Patrie(APP)
ensemble avec les hommes pour la libération
patriotique, le développement et la démocratie pour
porter cette Alliance au pouvoir.
Cotonou, le 11 Mars 2021.
FORUM DES FEMMES POUR LA PATRIE
Cotonou, Bourse du Travail, 12 mars 2021
DECLARATION POUR UNE GOUVERNANCE PATRIOTIQUE
AU BENIN.
Nous femmes venues de toutes les contrées du pays,
des montagnes de l’Atacora aux grandes plaines du
Borgou en passant par les collines de Dassa-Zounmè
jusqu’aux lacs, vallées et rivage de la mer au sud ;
- Nous femmes de différentes couches sociales (paysannes,
artisanes, vendeuses des marchés, fonctionnaires et employées,
etc.) réunies en Forum ce jour 12 Mars 2021 à la Bourse du
Travail ;
- Nous, Héritières des Fières Amazones, et en premier lieu de la
Reine Tassi HANGBE, Première Reine de nos terroirs et
fondatrice des « Minon »(Amazones) qui ont fait du Danxomè la
forteresse que l’on connaît ;
- Nous, héritières des Braves Femmes combattantes de GrandPopo, des Gnon Kogui de l’empire de Nikki ;
-
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Nous rendons hommages à vous Toutes en ce jour mémorable !
Et faisons par la présente, la Déclaration que voici sur la
gouvernance du Bénin.
1°- La Femme béninoise souffre de tous les maux.
La femme béninoise est à plus de 75° analphabète, supportant le
poids des traditions patriarcales. A la campagne, elle est
astreinte à de durs labeurs dans des petites exploitations
agricoles familiales ainsi que dans ses travaux domestiques. Dans
les villes, c’est elle qui est frappée surtout par le chômage et le
sous-emploi, contrainte de se livrer à de très petites activités de
production (commerciales, artisanales et de services) dites de
l’informel à plus de 90% ; c’est celle qui en désespoir de cause
pour certaines, vendent leur corps pour survivre. Enfin la femme
béninoise, c’est la petite fonctionnaire ou ouvrière qui souffre de
salaires insuffisants, mal payée ou abusivement licenciée ; c’est
aussi les vendeuses d’un certain niveau, de nos marchés,
frappées par la mévente généralisée.
La femme béninoise souffre du manque de moyens financiers
pour se soigner et meurt de maladies même bénignes.
Cette condition qui est celle de la femme béninoise, s’est
particulièrement aggravée avec la venue au pouvoir du Président
Patrice Talon en 2016. Avec lui se sont ajoutés des
déguerpissements sauvages (et sans compensation ni
alternative) des femmes et petites revendeuses des bords des
voies, causant de nombreuses morts, la multiplication et
l’augmentation des impôts et taxes qui ruinent les pauvres. Avec
Talon, ce sont particulièrement les liquidations et privatisations
d’entreprises avec le lot de suppressions d’emplois frappant les
femmes, les époux et leurs enfants.
Bref, la femme béninoise souffre de maux de plusieurs niveaux :
d’abord elle-même en tant que productrice et reproductrice de
la vie, ensuite, en tant qu’épouse supportant le poids du foyer
quand le mari est au chômage, et enfin en tant que mère quand
un malheur frappe ses enfants. Mais elle souffre aussi dans sa
famille des survivances des rapports patriarcaux subsistant
encore dans notre société.
2°- La femme béninoise souffre du système du pacte colonial et
de la mal-gouvernance.
La femme béninoise souffre particulièrement parce que notre
pays, le Bénin depuis 1960 piétine du point de vue économique,
du point de vue social. Notre pays souffre à la fois d’un système
et d’une gouvernance.
Le système, c’est celui du pacte colonial. C’est-à-dire que les
colons français tout en prétendant nous accorder
l’indépendance, nous tiennent toujours enchaînés par beaucoup
de liens coloniaux tels la monnaie, la langue et le fait que nous
ne devons pas transformer nos matières premières chez nous.
L’argent que nous traînons tous les jours dans nos poches ne
nous appartient pas et le fruit du travail de notre sueur est
accaparé par le biais de cet argent, par la France.
Par ailleurs la France a placé à la tête du Bénin avant de partir
officiellement, des hommes et femmes citoyens béninois, pour
continuer cette œuvre. Les gouvernants comme Talon, Yayi Boni
etc. sont entre autres les piliers de ce système. Il n’y a pas que
les hommes ; il y a aussi des femmes. Dans notre pays il y a deux
grandes catégories de femmes : il y a les femmes pauvres et
semi-pauvres exploitées (paysannes, artisanes, ouvrières,
fonctionnaires, etc.) et qui font plus de 90% de la population ; et
celles de la petite minorité qui participe à l’exploitation des
premières. Parmi cette minorité exploiteuse et du système
colonial, nous pouvons citer des femmes des partis UP, BR (avec
Adidjath MATHYS), de l’UDBN (dont la Présidente, PRUDENCIO
Claudine), ZINZINDOHOUE DE DRAVO, Présidente de la Haute
Cour de Justice, la colistière Vice-Présidente de TALON, Mme
ZIME TALATA CHABI, qui toutes approuvent, soutiennent et
propagent la politique anti-peuple de Patrice TALON. Nous avons
également des Rékya MADOUGOU, ancienne ministre de YAYI
Boni et conseillère du Président Faure du Togo (où on assassine
femmes, enfants et hommes) qui appartiennent au système.
C’est dire qu’il ne suffit pas d’être femme, c’est-à-dire de sexe
féminin pour vouloir du bien pour les femmes.
La gouvernance en cours consiste à piller ou à laisser piller nos
ressources par la France, à continuer à maintenir le Bénin comme
« Enclos français » par l’appauvrissement de la population et la
corruption généralisée. Le système du pacte colonial empêche le
développement de notre pays. Sans lever ce système, cette
barrière, il n’y a pas de développement pour le pays et sans
développement du Bénin, aucun épanouissement de la femme
n’est possible. Des trois choses dont souffre la femme béninoise,
à savoir le système du pacte colonial ; le peu de développement
du pays et des préjugés patriarcaux, le premier obstacle à lever
c’est celui du pacte colonial.
3° Que Faire ?
A cette étape, il ne s’agit pas d’une lutte contre l’homme, mais
ensemble avec les hommes pour supprimer le pacte colonial, et
libérer les forces productives de la richesse sociale à notre profit.
C’est le Contenu du programme de l’Alliance pour la Patrie pour
réaliser les aspirations des femmes et celles du peuple tout
entier.
Pour cela les femmes doivent dans l’immédiat se lever :
1°- Contre la faim qu’impose au peuple béninois le pouvoir de
Patrice Talon ; les femmes ont faim, les Béninois ont faim, les
maris ont faim, les enfants ont faim.
2°- Pour libérer nos enfants, nos frères, nos époux, Laurent
METONGNON, Rékya MADOUGOU, etc. des griffes de Talon ;
3°- Pour faire revenir nos enfants, nos sœurs, frères, époux,
(Fatoumata Djibril, Sébastien Adjavon, Valentin Djènontin,
Léhady Soglo, Komi Houtché, Léonce Houngbadji, etc.)
contraints par le pouvoir de TALON à l’exil ;
4° Les femmes doivent se lever contre l’analphabétisme. Le mot
d’ordre « Toutes les filles à l’école » doit cesser d’être un simple
slogan pour passer à la réalité. En ce sens elles doivent se battre
pour l’instruction, l’administration dans nos langues ;
5°- les femmes doivent se lever pour que la monnaie qui est dans
nos poches soit nôtre et non celle des Français.
Pour réaliser ces objectifs, les femmes doivent :
1°- Combattre le Pouvoir de la Rupture, actuel Représentant et
Gestionnaire du Pacte Colonial sous sa forme autocratique.
2° Combattre tous les autres tenants du système rétrograde du
maintien du Pacte Colonial sous diverses facettes dont entre
autres ce que préconisent les femmes de la haute société ;
3°- S’engager résolument dans le combat pour porter au pouvoir
l’Alliance pour la Patrie avec en tête l’Amazone Thérèse
WAOUNWA et Philippe NOUDJENOUME.
Femme béninoise, fière et altière comme les Amazones dont tu
dois être héritière, Tu dois te lever pour l’instauration d’une
gouvernance démocratique, patriotique et de probité pour un
Bénin indépendant, développé et prospère.
Que vive la Patrie de nos Aïeux !
Cotonou, le 12 Mars 2021
LE FORUM DES FEMMES POUR LA PATRIE
Une fois encore, non au vaccin criminel !
e 10 mars 2021, le ministre de la Santé, Benjamin
Hounkpatin, a accueilli à l’aéroport de Cotonou, en Lprésence des représentants de l’Unicef et de l’OMS, « la
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première dotation en vaccin dans le cadre de l’initiative Covax de
144.000 doses avec du matériel d’inoculation ». Il s’agit du vaccin
contre la Covid-19 AstraZeneca/Oxford. La représentante de
l’Unicef au Bénin complète qu’un total de « 792.000 doses du
vaccin seront acheminées au Bénin dans le cadre de l’initiative
Covax d’ici à mai 2021 ». De son côté, le ministre de la Santé
complète « en plus des 792.000 doses offertes grâce à l’initiative
Covax, le Bénin a acquis d’autres doses de vaccin sur le budget
national », afin de couvrir « à terme au moins 60 % de la
population pour prétendre à l’immunité collective » (Cf le journal
"La Nation" du 11 mars 2021).
Ainsi, le gouvernement de Talon veut soumettre 60% la
population au vaccin du Covid-19. Or ce vaccin, prématurément
fabriqué pour des surprofits par les grandes firmes
pharmaceutiques qui dominent l’OMS, est, selon des milieux
scientifiques sérieux et humanistes (mais que les puissances au
pouvoir répriment et marginalisent), dangereux, presqu’un
poison dont les conséquences sur l’homme et même sur
l’immunité face à la maladie, ne sont pas appréhendées.
Mais, quelle est l’incidence (l’ampleur) du Covid au Bénin depuis
un an ?
Les chiffres relatifs à l’évolution du Covid-19 publiés par le
gouvernement sont :
Du 03 mai 2020 au 1er mars 2021 : nombre de test : test PCR,
504 305 ; test TDR, 36 276 soit au total 540 581. Cas positifs,
6071 soit 1,12% du nombre des tests effectués. Nombre de
décès 75 soit 1,23% des cas positifs.
Du 03 mai 2020 au 10 mars 2021, on a les chiffres ci-après : test
PCR, 520466, test TDR, 36276, soit au total 556742. Cas positifs,
6501 ; nombre de décès, 81. Soit toujours 1,17 % de cas positifs
et 1,24 % de décès des cas positifs.
Maintenant, si l’on se réfère à la période allant du 1er mars au 10
mars 2021, sur 430 nouveaux cas positifs (6501-6071), le nombre
de décès est de 6 (81-75), soit un taux de létalité de 1,4 %. Sur
l’ensemble des tests PCR effectués, soit 520466, le nombre de
décès de 81représente 0,015 %, soit 1,5 décès pour dix mille
personnes.
Pour déclarer qu’une maladie est une épidémie, il faut un certain
seuil dans le temps. Est-ce qu’avec 1,2% de cas positifs, le seuil
épidémique est déjà atteint ? Avec un taux de létalité de 1,2 %,
le seuil critique est-il déjà atteint, au point de vouloir soumettre
60% de la population à un vaccin dont les conséquences sont non
connues ? Le pouvoir de Talon qui ne met pas à la disposition des
populations dans les centres de santé la chloroquine contre le
paludisme qui fait cent fois plus de morts, se montre "généreux"
pour faire acquérir par le budget national l’acquisition de vaccin
pour 60% de la population. Soumission à la politique des grandes
firmes pharmaceutiques et à quelles fins ?
Dans une adresse en date du 21 avril 2020, Philippe
NOUDJENOUME, déclarait : « Tout vaccin avant d’être injecté à
la population, doit subir un contrôle par un Comité Scientifique
et de Bioéthique (indépendant) constitué de biochimistes, de
virologues, de médecins etc. chargé de contrôler tous les vaccins
et d’en publier les résultats avant toute inoculation au Bénin.
Sans cette précaution, toute personne aura le droit de
s’opposer à de telles opérations de vaccinations non
contrôlées ».
Aucun Comité scientifique et bioéthique de ce genre, ne s’est
déclaré dans la transparence et responsabilité devant le peuple.
Pire, le vaccin généreusement offert au Bénin est le vaccin
AstraZeneca que des pays européens ( Autriche, Norvège,
Islande, Danemark, Bulgarie, Estonie, Lituanie, Lettonie,
Luxembourg), après des mois de vaccination ont stoppé et
suspendu l’inoculation de ce vaccin maintenant à leurs
populations, à cause des cas de thrombose (trouble de la
coagulation du sang) observés après vaccination. Ça, c’est en
Europe. Nul ne sait vraiment ce que contiennent ces vaccins
envoyés en Afrique et chez nous. Le gouvernement veut-il
sacrifier la population du Bénin ? En tous cas, il soumet les
populations à de gros risques. Alors, toute personne a le droit de
s’opposer à ce vaccin au Bénin.
Simon
COMMUNIQUE DE PRESSE
A PROPOS DE L’ARRESTATION DE MADAME RECKYA
MADOUGOU
’ODHP condamne et exige sa libération immédiate
Le 03 Mars dans la soirée, Reckya Madougou a été
arrêtée au pont de Porto-Novo après un meeting du FRD
(Front pour la Restauration de la Démocratie) dans la ville
capitale du Bénin. Elle retournait à Cotonou quand elle a
été enlevée avec sa voiture par la police. Elle a été aussitôt
conduite à la Brigade criminelle où siège également (dans le
même domaine) la Brigade économique et financière à
Agblangandan dans la Commune de Sèmè-Kpodji.
On apprendra plus tard qu’elle était sous le coup d’un mandat
d’amener du Procureur Spécial de la Criet (Cour de répression
des infractions économiques et du terrorisme) ; mandat à elle
jamais notifiée avant son arrestation.
Dans la matinée du 04 Mars, le Procureur Spécial, Elonm Mario
Mètonou anime un point de presse pour informer l’opinion
publique. Il en ressort substantiellement que c’est dans le cadre
d’une enquête en cours et sur l’aveu du colonel de gendarmerie
à la retraite, Mama Touré que Reckya Madougou a été
interpellée hier. Le Procureur dit entre autres
que : « …Disqualifiée de la course à l’élection présidentielle
d’avril 2011, madame Reckya Madougou et certains membres de
sa formation politique ont, formé le destin de perturber le
déroulement du prochain scrutin en perpétrant des actes de
terreurs de grande ampleur ». Il poursuivra en évoquant « Cette
mission prévue pour se dérouler en plusieurs étapes devrait
commencer par le meurtre d’une autorité influente de la ville de
Parakou sur un axe routier emprunté régulièrement par cette
dernière ... Le 24 Février 2021, Georges Saka, un des chargés de
la mission entre en contact avec Mama Touré et conviennent des
modalités de la première mission et s’accordent sur le coût. »
Aux dires du Procureur qui se réfère à un aveu de Mama Touré,
la somme versée pour la première mission a été envoyée par
madame Madougou.
Les questions que cette interpellation soulève sont nombreuses.
Pourquoi n’avoir pas convoqué madame Reckya Madougou à la
Criet depuis les premières dépositions de Messieurs Saka et
Touré pour l’entendre sur convocation si l’enquête doit
durer longtemps? Pourquoi tout ce déploiement armé policier
ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES
(ODHP)
2005 / 0061 / DEP - ATL -LITT / SG / SAG – Assoc-JORB N°²4 du 15 février 2005
08 BP 1114 Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél : (229) 21 03 23 98 /97 26 36 20 /97 68 49 31
Mobile money : 61610540/98938989
L
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
pour son arrestation et l’état de siège de Porto-Novo et de
plusieurs villes du pays ?
Les conditions d’arrestation de Madame Madougou à la sortie
d’un meeting semblent indiquer que le pouvoir s’attaque à sa
liberté d’expression. Et puis, tout se passe comme s’il faut semer
la terreur dans les esprits en vue d’empêcher les gens de
s’exprimer et même de dénoncer une arrestation aussi cavalière.
Il s’agit donc manifestement d’une arrestation politique, dans un
contexte éminemment politique. L’ODHP dénonce. Alors, il faut
libérer madame Madougou ainsi que tous les détenus politiques
et libérer la justice pour qu’elle ne soit pas le bras armé de
l’Exécutif.
Cotonou, le 04 Mars 2021
Le Bureau Exécutif National
ACTION URGENTE
Le Dr. Brice Enagnon SOHOU doit être libéré
immédiatement et sans condition.
rice Sohou est spécialiste de l’Environnement. Il est bien
connu du Gouvernement Talon notamment pour ses
investigations et alertes contre la pollution des sols et des
eaux par des pesticides et herbicides (à base de glyphosate), etc.
Le 29 Janvier dernier, il a envoyé une lettre au président Talon
pour dénoncer la volonté de la France via son ambassadeur Marc
Vizy à Cotonou de faire don de vaccins anti-Covid au Bénin. C’est
ce spécialiste qui est déposé à la prison civile de Cotonou depuis
le 04 Mars dernier. Il sera jugé le 16 prochain.
Arrêté le 03 Mars, il est entendu le lendemain par le Procureur
de la République du Tribunal de 1ère Instance de Cotonou. Il lui
est reproché les allégations que les bavettes bleues vendues en
pharmacie contiendraient des substances toxiques dangereuses
pour la santé, d’une part, et d’autre part, on l’accuse de faits
d’exercice illégal en pharmacie. Il a écrit sur les réseaux sociaux
qu’il produit des remèdes qui guérissent le Covid.19.
Sur le site du Gouvernement, on lit certains posts du Dr. Brice
Sohou qui sont indexés comme des éléments de charge contre
lui. Or, ce qu’il dénonce est suffisamment grave et inquiétant
pour qu’on n’y accorde pas la plus grande importance et que des
mesures de recherches et d’investigations soient ordonnées à
des équipes de chercheurs pour confirmer ou infirmer les
allégations supposées.
En effet, il écrit entre autres que « 30 secondes d’inhalation
suffisent pour vous exposer au cancer de la gorge, du cerveau,
du sinus, et du sang. La prochaine crise après celle du Covid.19,
c’est la crise du cancer de la gorge et du cerveau… »
Si on n’y croit pas, il faut investiguer. Si on y croit, il faut
davantage investiguer. On ne saurait ignorer ces allégations du
Dr. Brice Sohou. A moins de le prendre pour un fou. Et même là
encore, c’est suffisamment grave de mettre en prison un fou,
sans vérifier qu’il s’agit d’un véritable fou au regard de son
curriculum vitae. Et dans ce cas, il doit être soigné et non mis en
prison.
Pour toutes ces raisons, l’interpellation et l’incarcération du Dr.
Brice Sohou, faute des précautions indiquées plus haut,
procèdent à notre avis du mépris pour la vie du peuple béninois
et du mépris pour l’opinion de sachant. Il alerte sur un danger
qui menace la santé publique de 12 millions de Béninois (si l’on
reste uniquement dans les frontières du Bénin), sinon de
milliards d’hommes et de femmes à qui on impose les bavettes
en cause dans le monde.
A moins de prendre fait et cause pour les multinationales
pharmaceutiques au détriment de la vie des hommes, le
Gouvernement doit prendre en considération les allégations
supposées et libérer le Dr. Brice Sohou. Autrement, il s’agit de la
répression d’une opinion qui ne se comprend pas du tout.
L’ODHP invite l’opinion nationale, les défenseurs des droits de
l’Homme et des peuples, les scientifiques, les chercheurs, les
médecins et toutes les bonnes volontés d’ici et d’ailleurs à se
mobiliser pour faire pression sur le Gouvernement du président
Talon en vue de la libération immédiate et sans condition du Dr.
Brice Sohou.
Cotonou, le 10 Mars 2021.
Le Bureau Exécutif National
Un milliard cent-cinquante-trois millions de francs CFA de
subventions de l’Etat béninois aux formations sportives :
Un piétinement sur place.
e gouvernement de Talon alloue aux formations sportives
au titre de l’année 2021 dessubventions d’un montant d’un
milliard cent-cinquante-trois millions de francs CFA
(1.153.000.000FCFA). Le vendredi 05 mars 2021, le Ministre des
Sports, monsieur Oswald Homeky, procède à la remise des
subventions aux différentes disciplines et mouvements sportifs
au cours d’une cérémonie qu’il a organisée et relayée par les
presses et les réseaux sociaux. Il répartit le montant des
subventions entre les différentes catégories sportives. Pour ne
citer quelques exemples :
Handball : 50 millions
Athlétisme : 45millions
Ligue Professionnelle : 10 millions etc.
On constate que c’est plus d’une trentaine d’associations et
mouvements sportifs auxquels les subventions sont distribuées.
Il ressort de la répartition du montant des subventions qu’il y a
des catégories sportives qui se retrouvent avec un million,
certaines deux millions, d’autres moins de 10 millions etc.
Prenons le cas de l’appui financier à l’athlétisme qui s’élève à 45
millions de francs FCFA sur toute l’étendue du territoire de la
part du gouvernement. L’athlétisme se pratique dans les
établissements scolaires. A l’heure actuelle, les douze
départements du Bénin abritent sans compter les
établissements secondaires privés, les lycées techniques, les
écoles primaires publiques, les écoles primaires privées, huit
cent soixante-seize (876) établissements secondaires publics. Il
suffit de faire le rapport des subventions de l’athlétisme par le
nombre d’établissements secondaires publics pour se rendre
compte qu’il revient à chaque établissement secondaire une
subvention annuelle d’un montant d’environ cinquante-un mille
francs CFA. On se demande si le montant de ces subventions de
l’Etat béninois c’est pour l’achat de l’équipement pour le
développement de l’athlétisme. La course de vitesse, la course
de fond, la course de relai, le saut en hauteur, le saut en longueur
etc. font partie de l’athlétisme. Toutes ces composantes de la
discipline athlétique ont besoin d’équipement nécessaire. Ce
n’est pas avec cinquante-un mille de francs CFA l’an à chaque
collège qu’on peut espérer le décollage de l’athlétisme au Bénin.
B
L
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Or, il n’y a pas de génération spontanée dit-on ? Les athlètes de
demain c’est dans des établissements scolaires qu’ils sortiront.
C’est depuis la base, le cours primaire, le cours secondaire qu’il
faut détecter les talentueux, leur offrir les conditions adéquates
en vue de les amener à exceller. Par ailleurs, en matière de
football, il est inscrit dans les contrats des équipes et clubs
professionnels un minimum de salaire mensuel de 100.000FCFA
à chaque joueur. Les subventions du gouvernement aux clubs de
football de la ligue professionnelle s’évaluent à 10 millions de
francs CFA. Aujourd’hui, il existe trente-quatre équipes de ligue
professionnelle constituées de vingt-quatre joueurs chacune.
L’effectif total desjoueurs des clubs de la ligue s’élève 816. Il faut
quatre-vingt et un millions six cents mille francs CFA pour faire
face à leur salaire mensuel. Les 10 millions de subventions
annuelles du gouvernement sont huit fois plus petites que ce
qu’il faut pour payer les joueurs sans compter leur encadrement
technique et les médecins qui s’occupent de leur santé. Ce qu’on
accorde à un club est vingt fois moins que ce qu’un ministre de
Talon gagne.
Si les jeux sportifs doivent changer de l’environnement, cesser
d’être celui des amateurs pour devenir professionnel en vue de
leur modernisation, il faut un salaire décent qui réponde aux
besoins de la vie, de prime d’entretien, de soin en cas de maladie
pour les professionnels. On se rend compte qu’avec les réformes
du gouvernement et le montant des subventions allouées aux
différentes formations sportives, on est loin d’être à la hauteur
des exigences de l’heure en matière sportive. Le mépris du sport
béninois et le traitement qui lui est réservé de la part des
dirigeants ont des répercussions sur les performances de nos
équipes, nos clubs dans les compétitions internationales. Pour
remédier à ces tares le budget national doit prendre en compte
le financement des jeux sportifs. Cela fait partie des conditions à
créer pour l’amélioration de la qualité des prestations des
formations sportives. Les compétitions nationales et
internationales des catégories sportives nécessitent beaucoup
de soins financiers. Les maigres subventions de l’Etat, en deçà de
ce qu’il faut pour le transport même des formations et
mouvements sportifs sont ridicules. Aujourd’hui, les activités
sportives se modernisent et continuent de se moderniser. C’est
pour cela qu’il est inadmissible que nos joueurs continuent de
délayer du gari au beignet d’arachide avant d’aller compétir. Le
sport béninois dans toute sa diversité doit cesser de végéter dans
l’archaïsme. Il doit inexorablement emprunter le chemin de la
modernité. C’est pourquoi le Président Talon et son Ministre des
Sports Oswald Homeky devrait avoir honte d’organiser des
cérémonies pour la remise de maigres subventions aux
formations et mouvements sportifs. Si nous pensons qu’on doit
relever le défi en matière de sport, cesser de piétiner aux mêmes
lieux, le sport dans sa grande diversité doit être soigné, budgétisé
et financé à la hauteur des besoins actuels. C’est à ce seul prix
qu’on peut gagner le pari. Toute autre chose contraire à cela ne
sera qu’un pas en avant deux pas en arrière.
Abla Adan
Elections législatives en Côte d’Ivoire : Confirmation de la
prise en otage du peuple ivoirien par les éléments de la
FrançAfrique.
es élections Législatives viennent de se terminer en Côte
d’Ivoire avec une participation dérisoire au scrutin. Il faut
dire qu’après les élections présidentielles et depuis
l’implication de la France pour rassembler tous ses agents afin de
protéger ses intérêts, les élections législatives avait peu
d’intérêts pour les masses populaires. Après l’annonce de
l’enclenchement du processus de réconciliation nationale,
l’objectif de ces élections était de bien se positionner pour le
partage du gâteau qui arrive. La preuve en est, les embrassades
et les félicitations Dans le n° 374 du 6 novembre 2020 de la
Flamme, nous écrivions que le peuple ivoirien est pris en otage
par les fractions impérialistes. Nous en avons là une
démonstration vivante après ces élections législatives.
Situation en Côte-d’Ivoire : Le peuple ivoirien pris
en otage par les fractions pro-impérialistes
Les élections présidentielles se sont déroulées le 31 octobre
2020. Le scrutin contesté dès le départ à cause de la candidature
à un troisième mandat illégal d’Alassane Ouatttara, a été
boycotté dans une large mesure à l’appel d’une coalition dirigée
par une frange de la haute bourgeoisie comprenant les
Guillaume Soro et sous la présidence de Konan Bédié. Malgré ce
large boycott et la dénonciation de la fraude massive, les
résultats officiels avancent un taux de participation de 53 %
(comparable au taux de 2015 !) et l’élection de Ouattara avec un
taux de 94,27%.
Le peuple en lutte est scandalisé par une telle machination. Le
clan Bédié-Affi N’guesssan- Soro, naturellement rejette les
élections ainsi que les résultats ; il ne reconnait pas l’élection de
Ouattara en tant que président de la Côte-d’Ivoire, proclame un
Conseil National de Transition sous la présidence de Bédié et
annonce la formation d’un gouvernement.
Ouattara qui détient les forces armées et entretient des milices
civiles a fait séquestrer ses opposants et les maintient en
résidence surveillée.
Les masses populaires poursuivent de leurs côtés, la résistance
au pouvoir fascisant de Ouattara et la contestation de sa
réélection frauduleuse.
Deux clans de la haute bourgeoisie pro-impérialiste française
s’affrontent : D’un côté Ouattara qui avec Soro et le soutien de
Bédié avait cautionné et soutenu la guerre allumée de 2002 à
2011 par l’impérialisme français en Côte-d’Ivoire pour contrer et
renverser par les armes, Laurent Gbagbo quelque peu rebelle à
la FrançAfrique. Et de l’autre, Bédié, Soro et Affi N’guessan celuilà qui a torpillé Gbagbo dès le renversement de ce dernier
jusqu’à sa déportation à la Haye.
Les troupes qui ont fait la guerre à savoir le 43ème BIMA de
l’armée française, continuent l’occupation de la Côte-d’Ivoire, à
savoir le 43ème BIMA de l’armée française
Au total, les clans en conflits en Côte-Ivoire sont deux fractions
de l’impérialisme français qui est le metteur en scène de tout ce
scénario criminel, occasionnant des morts et des sacrifices
inutiles au sein de la population. D’un côté comme de l’autre, le
mal est infini. Le peuple ivoirien est aujourd’hui pris en étau et
en otage. Mais de ses immenses sacrifices en pertes humaines et
matérielles sortira renforcée une consciente patriotique,
émancipatrice.
P. LOGBO
L
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Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
172 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
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