EDITORIAL

S'organiser bien, s'organiser mieux pour dégager Talon.

Talon, par une élection frauduleuse s’impose au peuple qui
l'a rejeté dans les mouvements à caractère
insurrectionnel. Après un véritable hold-up, il se lance
dans les répressions arbitraires pour tenter de terroriser le
peuple. L'ampleur de cette pression indique plutôt l'isolement du
pouvoir de Talon ainsi que sa faiblesse. Il montre qu'il n'est pas
invincible. Le peuple dispose de ressources physiques,
matérielles, culturelles et psychologiques pour le dégager. Le
seul problème posé et la clé, c'est l'organisation. Notre peuple a
pu combattre et vaincre un autocrate autrement plus fort que
Talon. La victoire est certaine. S'instruire de ses expériences pour
s'organiser bien, s'organiser mieux, telle est la tâche qui revient
aux combattants.
La Rédaction


FACE AU HOLD-UP ELECTORAL,
S’ORGANISER BIEN, S’ORGANISER MIEUX POUR DEGAGER
TALON
e dimanche 11 Avril 2021, les élections scabreuses
présidentielles devant consacrer l’auto-nomination de
Patrice Talon ont finalement eu lieu. Elections réalisées
sous état de siège dans tout le pays et conséquemment avec le
rejet massif par les masses populaires. Elections faites de
bourrages d’urnes, de falsifications de toutes sortes. Dès le 13
Avril, la CENA aux ordres a annoncé les « résultats provisoires »
et comme chacun pouvait s’y attendre, Talon a été réélu avec
plus de 86% de voix pour 50,17% de participation. La Cour
Constitutionnelle valide les mêmes résultats, le 15 avril sans
surprise. Ainsi, en dépit de toute évidence, malgré le rejet massif
par la population, constaté par tout le monde, (et relevé en
partie par des Observateurs telle la plate-forme des OSC), cette
véritable mascarade et hold-up qui a enregistré à peine 15% de
participation au vote, est validée et par les structures
d’organisations internes du scrutin (CENA, Cour
Constitutionnelle), et les Organisations régionales
internationales, telles la CEDEAO, Cen-SAD, l’UA.
Ainsi, la bataille lancée contre un second mandat à Patrice Talon
et pour son dégagement avant le scrutin a échoué. Le pouvoir
autocratique de son côté, en réponse à son rejet par le peuple,
multiplie la répression, des arrestations arbitraires de
manifestants et de responsables politiques, sous le prétexte du
terrorisme, crée en fait un climat de terreur comme pour
prévenir toute révolte ultérieure contre lui. Talon veut se
montrer invincible, "Agbonon". Les masses combattantes se
posent la question du ‘’que faire ?’’
Contrairement à ce que Talon et son groupe veulent laisser
croire, leur pouvoir n’est pas invincible. Le peuple béninois a
connu avant lui, des dictateurs, Emile Derlin Zinsou et ensuite et
surtout Mathieu Kérékou, un commandant puis général de
l’armée. Il a été combattu et vaincu. Le peuple dispose donc
d’expérience propres, en plus des expériences des autres
peuples, pour combattre et vaincre les autocrates. L’autocrate
Talon sera lui aussi vaincu, tant son système autocratique et de
pillage est étranger au peuple, d’où son isolement et son rejet.
Pour trouver des pistes de solutions à la question de comment
poursuivre le combat, il s’agit alors d’une part, d’examiner les
insuffisances et fautes qui ont occasionné l’échec de la bataille
des 5-6 avril, et d’autre part de puiser dans l’expérience passée,
ce qui a permis la victoire finale, inéluctable.
A- Fautes et Insuffisances ayant occasionné l’échec de la
bataille des 5 et 6 avril.
La bataille des 5 et 6 avril, conçue et lancée par des hautsbourgeois non au pouvoir est truffée d’insuffisances graves dès
le départ. On peut distinguer deux séries d’insuffisances, sinon
de fautes.
1°- la fixation du plan sur des facteurs extérieurs. L’argumentaire
massu, c’est les décisions de la CADHP, la Cour Africaine des
droits de l’Homme et des peuples, fixant la fin du mandat de
Talon au 5 avril 2021 à minuit. Le plan de l’assaut final, fixé au 6
avril, ne s’est pas appuyé sur l’évolution naturelle observée des
luttes des masses à l’intérieur du pays et n’a pas pris en compte
le fait qu’il n’y a pas d’échéance fixe pour le peuple souverain. Le
peuple combat tous les jours et va à l’assaut final dès qu’il est
prêt, avant ou après le 6 avril.
2°- La fixation de la date de l’assaut final sur un seul jour : le 6
avril. Cette date est publiée depuis plus de quatre mois
auparavant, répétée tout le temps. Or en stratégie, l’une des
règles est l’effet de surprise. Il n’apparaissait aucun effet de
surprise au pouvoir de Talon, prévenu longtemps à l’avance
qu’on viendra le chasser à partir du 5 avril à minuit et lui prendre
« les clés de la Marina ». L’adage populaire ne dit-il pas que
même à un chien, on ne montre pas le bâton avec lequel on va
le frapper. Et à supposer que cette date ait été avancée comme
un leurre, quel plan alternatif est avancé aux masses ? Cela
n’apparaissait pas.
3°- La dispersion des centres de commandement et la lutte de
leadership étaient évidentes. On recense au moins quatre
centres de commandement. Chacun aligne ses hommes, sur le
terrain sans apparemment une coordination des actions entre
les différents groupes.
4°- Il s’en est suivi, une dispersion des attitudes et mots d’ordre :
Ainsi, longtemps avant les élections, il était question de lutter
pour « faire sauter le parrainage ». Le combat était donc
électoraliste. Méprisant le fait qu’on ne défait pas un autocrate
à travers les urnes, Aïvo et consorts se sont lancés à fond dans la
campagne pour la participation aux élections. Lui et le parti "Les
Démocrates" n’ont pas craint l’incohérence, voire le ridicule,
pour se porter candidats à une élection régie par une
constitution qu’ils n’ont eu de cesse de caractériser d’illégale.
L’objectif est ainsi brouillé dans la préparation des actions.
Ensuite, lorsque les candidatures ont été rejetées, les directives
lancées par les dirigeants de l’extérieur aux combattants étaient
contradictoires : Pendant que certains disaient que les
manifestations doivent démarrer le 5 à minuit et durer jusqu’à la
démission de Talon, d’autres disaient de siffler de 0 heure à 1
heure le 06 avril, et de reprendre les combats le matin à 08
heures. Pendant que certains demandaient que les manifestants
sortent habillés en rouge, d’autres disaient qu’il faut porter le
blanc.
T
L
LA FLAMME N°397 16 avril 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
5°- Un plan, non basé sur l’évolution des luttes ouvertes des
masses ne fait pas recours à la conscience des combattants.
L’activation du mécontentement en manifestation se fait alors
par l’argent que l’on distribue, ce qui donne plus l’air de
mercenaires que de militants au combat pour une cause.
B- Leçons des expériences de luttes victorieuses contre
l’autocratie.
La proclamation de résultats frauduleux par le pouvoir
autocratique, au mépris du verdict de rejet populaire, souligne à
contrario que la voie inaugurée par les mouvements
insurrectionnels, demeure la seule voie de salut. On ne défait pas
une autocratie par la voie des urnes et l’insurrection est un droit
reconnu au peuple face à une dictature autocratique. Il n’y a pas
d’échéance pour le peuple qui veut affirmer sa souveraineté. Les
dernières manifestations ont montré des combattants
enthousiastes, pleins de détermination et de courage. Notre
peuple dispose de ressources internes pour se battre et vaincre.
Il s’agit alors de bien s’organiser, de s’organiser mieux. Et
l’organisation du peuple pour sa propre prise en charge et sa
libération du joug oppresseur répond à des règles qui ont fait
partout leur preuve.
1°- Cette organisation doit s’appuyer essentiellement et
fondamentalement sur la mobilisation du peuple et de ses
ressources. L’appui extérieur, à rechercher, doit être celui de
solidarité militante et non d’ingérence.
2-°- Cette organisation du peuple doit se baser sur la mobilisation
des masses autour de leurs problèmes et intérêts. Elle doit
prendre en compte que le système autocratique, s’il pressure,
opprime, exploite et affame le peuple, gouverne à l’aide et à
travers des démembrements dans les secteurs et les territoires.
Les problèmes que vivent les masses ne s’expriment pas toujours
au départ de la même façon et une organisation large, profonde,
diversifiée et embrassant tous les secteurs doit en tenir compte.
Alors, chaque unité du peuple rejetant l’inacceptable que lui
imposent l’autocrate et ses hommes, alimentera le torrent qui
balayera le système autocratique.
3°- Cette organisation demande un minimum de circonspection.
Il faut, comme dans tout combat, tout en méprisant l’adversaire
sur le plan stratégique, le prendre au sérieux sur le plan tactique.
Les déclarations bravaches, découvrant prématurément des
actions, des acteurs et des résistants sont à proscrire. Notre
peuple connaît dans sa culture, des organisations de couvents
qui savent protéger les hommes et les décisions avant leur mise
en œuvre.
L’application de ces règles a permis d’unir et de soulever tout le
peuple comme un seul homme en 1989. Elle a permis de
combattre et de vaincre l’autocrate Kérékou. Ce dernier aussi, en
juin 1989, s’était proclamé président élu par un hold-up
électoral. Mais le peuple, organisé et déterminé, a renversé son
pouvoir autocratique en décembre 1989.
Alors, la principale et essentielle leçon à tirer par le peuple
est celle-ci : s’organiser bien, s’organiser mieux pour dégager
Patrice Talon.
Robert
INTERVIEW DU PRESIDENT PHILIPPE NOUDJENOUME
***************
Proposé pour être le Président par intérim de la
République du Bénin
Philippe NOUDJENOUME éclaire sur les accusations
d’anti-français portées contre sa personne
ournal La Flamme :
Monsieur le Président de l’Alliance Pour la Patrie, Pr
Philippe NOUDJÈNOUMÈ
Depuis ces derniers jours, sur certains réseaux sociaux,
Votre nom a été avancé comme Chef d’Etat, « Président par
Intérim de la République du Bénin » pour assurer la gestion du
pays après le départ constaté du Président actuel Patrice Talon
et pour convoquer les Etats Généraux. Il a été dit que vous auriez
donné votre accord à une telle proposition ; qu’en est-il
exactement ?
Le Président de l’Alliance Pour la Patrie, Philippe Noudjènoumè
Merci M. le Journaliste, j’ai en effet été joint et informé de ce que
l’on me propose comme Président par intérim de la République
du Bénin après le départ du président Patrice Talon.
Une telle démarche, quelle que soit la source et l’origine, ne peut
avoir naturellement que mon accord ; car il faut souligner que
c’est la première fois que des gens, en dehors des rangs de la
démocratie révolutionnaire, avancent de telles choses. C’est dire
que l’idée de faire l’expérience d’un membre de la démocratie
révolutionnaire et plus particulièrement du Parti Communiste du
Bénin au pouvoir a fait du chemin et a connu un développement
rapide particulièrement depuis notre campagne dans le pays et
le mot d’ordre de « APP au pouvoir ! Philippe NOUDJÈNOUMÈ au
pouvoir ! » Cela dit, je l’ai déclaré à la Jeunesse le 28 mars
dernier, réunie en Forum au CODIAM que nous sommes les
mieux placés, nous les membres du Parti Communiste du Bénin,
les mieux préparés pour gouverner ce pays dans l’intérêt du
peuple.
Le Journaliste :
Mr le Président, Vous y allez un peu trop fort ; « les mieux
préparés pour gouverner ce pays » ; Vous ne voyez pas que cela
est un peu présomptueux ?
Philippe Noudjènoumè
C’est la vérité même, M. le Journaliste. Je n’ai pas l’habitude
d’être présomptueux. Voyons ! Depuis plus de (40) quarante ans,
nous avons étudié ce pays dans tous ses compartiments,
politique, économique, culturel, éducationnel, social et suivons
son évolution à chaque instant ; moi personnellement, j’ai
parcouru le pays à un double titre : en tant que membre du PCB,
ensuite en tant que spécialiste des questions frontalières, j’ai
enseigné l’administration de ce pays, j’ai enseigné pendant des
années à des générations d’étudiants en provenance de tout le
pays, j’ai proposé des schémas constitutionnels de ce pays etc…
J’’ai étudié et connu tous les peuples du Bénin, j’ai vécu et vibré
au rythme de leurs différentes pulsions, j’ai souffert avec eux ;
depuis plus de quarante ans le Parti a avancé des programmes
de développement et s’est toujours heurté aux obstacles de la
domination de type colonial. Je ne vois pas en dehors des
J
LA FLAMME N°397 16 avril 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 4
membres du Parti Communiste du Bénin, et de l’Alliance pour la
Patrie qui d’un autre parti peut présenter de telles dispositions
pour gouverner ce pays dans l’intérêt du peuple ?
Le Journaliste :
Mais des gens disent que vous seriez « anti-Français », que vous
n’aimez pas la France et qu’aucune personne ne peut prétendre
gouverner ce pays sans l’aide de la France. Qu’en dites-vous ?
Philippe Noudjènoumè : Moi aussi j’entends de tels propos. L’on
m’a, à maintes reprises, posé la question. Quiconque connaît
mon parcours de vie, mon parcours scolaire et académique,
quiconque regarde et lit bien ma biographie, répondra par la
négative à cette accusation « d’anti-Français » que l’on veut me
coller. Ayant été depuis la tendre enfance, moulé à l’école
française, ayant fait les grands Instituts et universités français, il
serait pour le moins bizarre que je sois anti-Français. Ce qui est
réel, ce n’est pas que je suis contre la France, ce qui est réel, c’est
que (et je le dis de toutes mes forces) je suis résolument contre
les rapports inégaux de type colonial établis par la France avec
nos pays dont le Bénin depuis 1960. Je suis contre le pacte
colonial poursuivi contre mon pays: que la France confisque le
produit du travail de mon peuple par le biais du mécanisme de la
monnaie CFA, qu’elle confisque notre droit au développement
en entretenant un système d’enseignement archaïque et
complètement inadapté à nos besoins, basé sur la langue
française et l’exclusion de nos langues comme langue
d’instruction, que la France officielle garde par-devers elle le
droit de contrôle et de direction de toute notre économie,
qu’elle confisque le droit souverain de notre peuple sur nos
ressources naturelles, tout cela est inacceptable. Un exemple :
quel citoyen français accepterait que l’on institue que la langue
officielle de la France est le mandarin ou que le maire pour être
élu en France doit « savoir lire et écrire « l’allemand » ? Et
pourtant voilà des choses que l’on impose à nos pays. La France
mène tous les jours, des guerres coloniales dans nos pays
africains sous divers prétextes, comme cela se voit au Sahel : elle
se fait le gendarme de nos Etats et se livre tous les jours à des
assassinats, à des massacres de citoyens africains. Elle a détruit
la Libye etc. Qui peut accepter cela ?
Du reste, je voudrais préciser que la France officielle représente
les intérêts des grands bourgeois français qui exploitent le
peuple français ainsi que les colonies et néo-colonies. Je ne suis
nullement contre le peuple français, au contraire !. Depuis mes
années d’études et mon militantisme dans le mouvement
étudiant et révolutionnaire en France, j’ai connu et travaillé avec
beaucoup de démocrates et anti-impérialistes français avec
lesquels j’ai toujours des liens de solidarité. Mon parti le PCB
entretient des relations étroites avec beaucoup d’organisations
révolutionnaires français et moi avec leurs responsables qui
condamnent et dénoncent la politique du pacte colonial français
en Afrique. Moi et mon parti soutenons les luttes du peuple
français contre la grande bourgeoisie française, exemple, la lutte
des gilets jaunes.
Que demain ces rapports inégaux et franchement esclavagistes
cessent et nous retrouverons (le peuple de France et le peuple
du Bénin) la grande amitié des peuples égaux, en assumant ce
passé commun, tissé par l’histoire de la colonisation et que nous
ne saurions effacer d’un coup de plume. En résumé, je suis
contre les rapports inégaux connus sous l’appellation du Pacte
colonial et non contre la France, non contre le peuple de France
et contre la culture française. Plus vite ces rapports coloniaux
cesseront, plus vite les peuples retrouveront leur amitié. C’est ce
que nous souhaitons. De toutes les façons, cela se réalisera tôt
ou tard ; et il vaut mieux tôt que tard. D’ailleurs depuis quelque
temps, le peuple de France, tenu longtemps dans l’ignorance des
réalités coloniales de la politique officielle et officieuse de ses
gouvernements vis-à-vis des pays africains francophones,
s’indigne et élève de vives protestations contre cette situation.
Le Journaliste : Il y a des propos tenus par le Président Talon
selon lesquels seuls les Fons pourraient gouverner ce pays, qu’en
pensez-vous ?
Philippe Noudjènoumè
Je ne sais pas si c’est exactement cela que le Président Patrice
Talon a déclaré. Ce que j’ai pu entendre, c’est qu’il a déclaré que
le « peuple fon au pouvoir ne le lâchera pas pendant
longtemps ». Une telle déclaration est d’une gravité extrême
émanant surtout d’un chef d’Etat en exercice. Et je la condamne
fermement. Car elle est grave pour plusieurs raisons :
La première elle déplace et place le débat politique non sur la
base des programmes et des intérêts de tous les peuples
composant le territoire national, mais sur la base des ethnies. Et
puisque chaque ethnie a légitimement le droit de gouverner ce
pays, on pourrait rentrer ainsi dans un cycle de conflits ethniques
aux conséquences incalculables.
La deuxième raison : Patrice Talon veut ainsi assimiler ses
intérêts et de classe et de clan à ceux de l’ensemble du peuple
fon. Ce qui est totalement faux et grave. Parmi les milliers de
femmes et autres petites gens déguerpies du sud au nord, des
espaces publics sans alternative et dont plusieurs sont allées
mourir dans les chaumières n’y a-t-il pas des Fons ? Des milliers
de gens licenciés des entreprises publiques liquidées, ou radiés
de la fonction publique, n’y a-t-il pas des Fons ?? Et Dame
Amoussou assassinée les 1
er et 2 mai 2019 ? Du reste, le rejet de
Patrice Talon est le fait de tout le pays, de toutes les régions et
ethnies ; même à Ouidah, Allada etc.il y a eu des manifestations
contre lui le 06 Avril dernier.
La troisième raison : Elle ouvre la voie à une exacerbation de
conflits inter-ethniques, à une guerre fratricide, et donc à une
déchirure du ciment d’unité nationale en construction. Elle ouvre
la voie à l’installation des troupes d’occupation étrangères
(notamment françaises) sur notre sol sous le prétexte tout
trouvé de venir au secours d’une partie contre l’autre. Car
comme on dit « c’est dans le mur fendillé que pénètre le
margouillat ». Or, l’on sait que depuis des années, le désir ardent
des colonialistes français est de revenir réoccuper la terre des
Béhanzin, Saka Yérima, Bio Guera, Kaba qu’ils ont vaincu il y a
cent ans. Leur désir ardent est de revenir sur cette terre d’où les
a chassés feu Président Ahomadégbé en 1964.
La quatrième raison : De tels propos sont souvent le fait de
pouvoirs aux abois ayant perdu complètement toute légitimité
et qui tentent de se réfugier dans une réserve, un « bantoustan »
ethnique pour se protéger de la colère populaire. On l’a vu ainsi
avec YAYI Boni qui complètement illégitime avait déclaré vouloir
« faire appel aux siens » du Bénin profond pour le sauver en
2012. C’est le cas actuellement de Patrice Talon et ils révèlent le
degré d’isolement de son pouvoir.
Il devient un danger public pour la paix et l’unité nationale des
fils et filles de ce terroir que l’on appelle Bénin. Il faut en tirer les
conséquences et dégager Patrice Talon du poste qu’il occupe
illégitimement.
LA FLAMME N°397 16 avril 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 5
Le Journaliste : M. le Président, de tels propos s’entendent aussi
de la part d’autres citoyens tant du nord que du sud !
Philippe Noudjènoumè. Oui absolument ; des propos du genre
s’entendent. On entend dire dans les coulisses « que le pouvoir
de Talon est du sud ; car le nord l’a exercé pendant quarante ans
sur les soixante ans d’indépendance ». Ce que vient de déclarer
le Président Talon n’est que l’officialisation de tels propos. En
retour depuis le 6 avril dernier, au vu de l’inégalité des luttes
anti-Talon au sud par rapport au nord, des discours s’entendent
dans le genre de la partition, de la division en Nord et Sud du
territoire national. De tels propos (régionalistes) sont à
combattre mêmement avec une extrême rigueur. Depuis 1960,
on n’a jamais eu un pouvoir qui soit ou purement du nord ou
purement du sud. Le cas le plus clair fut le pouvoir de Kérékou
(I,II,III) . Tous ces gouvernements de Kérékou ont toujours eu
comme piliers les plus solides, des dignitaires du sud. Les
Azonhiho, Barthémy Ohouens, Vilon Guézo, Zodéhougan
Edouard, Ahoyo Roger et puis Bruno Amoussou, Adrien
Houngbédji, Albert Tévoédjrè, etc. n’étaient pas du nord. Et c’est
ensemble, sans distinction de région qu’en 1989 le peuple s’est
levé pour dégager Kérékou. L’actuel pouvoir peut-il fonctionner
sans les Sacca Lafia, Abdoulaye Bio Tchané et autres Gbian
Robert ?
La politique de diviser le Bénin en Nord et Sud, rappelle celle
tristement faite en Côte-d’Ivoire sous la direction de
l’impérialisme français et le soutien de ses troupes.
Je dis ici et solennellement et de la manière la plus ferme. Les
propos et autres actes régionalistes ne sont pas dans les intérêts
des peuples et régions du Bénin. Ils servent les intérêts des
hauts-bourgeois au service de l’étranger en particulier le
colonialisme français ; ce n’est pas pour rien que déjà les grands
mass media français tels RFI font la gorge chaude sur les derniers
événements au Bénin. Je dis que quiconque se livre à de telles
manœuvres de division pour ouvrir objectivement des voies pour
les guerres meurtrières et l’occupation de notre territoire par les
forces étrangères, trouverait les patriotes, les descendants de
Béhanzin, Saka Yérima, Bio Guerra, Kaba debout sur leurs
chemins.
Dans l’unité des peuples et ethnies, dans l’unité des régions
poursuivons les combats pour dégager le pouvoir de Patrice
Talon, un fléau pour tout le pays et les peuples.
Le Journaliste : Dans quelques heures, se termine la campagne
électorale, quel mot d’ordre donnez-vous au peuple ?
Philippe Noudjènoumè : Mes directives dérivent de l’adresse
XXXVI en date de 25 mars 2021 intitulé « PEUPLE BENINOIS,
LEVE-TOI POUR DIRE NON A UN NOUVEAU MANDAT A PATRICE
TALON ! »
Je disais : « Tout cela se déroule pendant que la faim tenaille tous
les foyers du Bénin, à l’exception du petit clan accapareur au
pouvoir ; pendant que des milliers de citoyens meurent de
misère ou sont en prison ou poursuivis, contraints à l’exil. Nous
assistons encore une fois, comme en 2019 et en 2020, à une
nouvelle élection exclusive où c’est Talon lui-même qui veut se
nommer pour un second mandat, un véritable cauchemar ».
Tout le processus en cours est étranger au peuple et constitue
une nouvelle mascarade. Les combats à caractère
insurrectionnel, les soulèvements populaires des 6, 7, 8 avril
dans tout le pays expriment bien à suffisance l’illégitimité du
pouvoir de Patrice Talon et le comportement à avoir le dimanche
prochain.
Tous, poursuivez les combats contre la farce électorale en
déroulement du 11 avril 2021.
Cotonou, le 09 Avril 2021
ALLIANCE POUR LA PATRIE (APP)
01BP 2582 Cotonou, recette principale. Rép. du Bénin ; Tel :
(+229) 61 92 63 84/66 16 01 69
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Facebook : Alliance Pour la Patrie - APP
DECLARATION A PROPOS DU VOTE DU 11 AVRIL 2021
BRAVO ! LE PEUPLE BENINOIS A EXPRIME SON REJET DE
TALON
e dimanche 11 avril 2021, le peuple béninois a montré qu’il
ne se sentait nullement concerné par la mascarade
électorale mise en œuvre par l’autocrate Talon. Le boycott
était partout massif.
En effet, les bureaux de vote étaient vides. Nulle part, il n’y avait
file devant les salles de vote. Les reportages montraient les
agents électoraux en train de dormir ou de jouer avec leur
téléphone. Les appels dans les medias, les démarches des agents
du pouvoir de maison en maison, les messages des crieurs
publics n’ont rien changé. Officiellement le pouvoir reconnait
qu’il a été impossible d’organiser le vote dans 16
arrondissements et dans une commune. Partout ailleurs où le
scrutin a eu lieu, c’est le rejet massif. Ainsi, à Cotonou, à l’Ecole
primaire publique Mènontin sud, au poste de vote n° 6, sur 443
inscrits, on a 53 votants, au poste n° 7, on a 87 votants sur 443
inscrits, 78 votants sur 442 inscrits. Et ceci après bourrages
massifs des urnes.
Les agents des bureaux de vote sans scrupule, ont voté partout
à la place des populations. Les scènes étaient si grotesques et si
massives que même la Plate-forme des Organisations de la
Société Civile dans un communiqué signale que « les incidents
reçus sont relatifs aux cas de bourrages des urnes, de votes
multiples, de séquestration d’observateurs, d’intimidation
d’électeurs et d’agents électoraux ». Comme répondant à une
consigne, les maires, CA et les agents électoraux voués au
pouvoir ont agi : « comme vous, au niveau des populations, ne
voulez pas sortir pour voter, nous, on vote à votre place ».
Ainsi, alors que le taux de participation réel ne peut excéder 10%,
le pouvoir sort par endroit des taux de plus de 50 %. Et la CENA
et la Cour Constitutionnelle proclameront, comme de coutume,
des taux pour tenter de légitimer ce que le peuple a massivement
rejeté.
Mais, le peuple est habitué à la ruse d’un pouvoir qui a encore
sévi par la rage avec une répression sauvage et criminelle des
manifestants à Parakou, Savè, Bantè, Tchaourou, à Cotonou,
Porto-Novo, etc. avec de nombreux blessés et décès et
l’arrestation de dizaines de jeunes combattants et de
responsables politiques de l’opposition.
Le peuple a rejeté, mais Talon, après avoir nommé les députés,
puis les maires et chefs d’arrondissement s’est nommé et les
institutions à son service proclameront des résultats déjà
programmés à l’avance. Le peuple en a vu d’autres dans ses
luttes. L’autocrate Kérékou avait aussi organisé une mascarade
en juin 1989 et s’est proclamé Président élu. Mais six mois plus
tard, l’autocratie sera renversée. Par des élections truquées,
L
LA FLAMME N°397 16 avril 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
l’autocratie en rajoute aux griefs déjà lourds du peuple à son
encontre. La mascarade électorale de Talon accroîtra
nécessairement la détermination dans les combats pour dégager
le pouvoir autocratique et instaurer un pouvoir patriotique,
démocratique et de probité.
Cotonou, le 12 avril 2021
Alliance Pour la Patrie

COMMUNIQUÉ
A PROPOS DES ARRESTATIONS EN COURS, CONSÉCUTIVES
À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE MARS-AVRIL 2021.
vant et actuellement après la mascarade du 11 Avril
2021, des arrestations massives et arbitraires sont en
cours dans un climat de violence aveugle, contre les
populations et les forces politiques de l’opposition.
On dénombre dans les prisons, plus d’une centaine de détenus
politiques et d’opinion qui viennent s’ajouter à la centaine et
plus qui y étaient déjà avant la période électorale. Les nouvelles
arrestations touchent des jeunes, des activistes, des femmes, des
personnalités politiques, des éléments des forces de défense et
de sécurité et même des étrangers. Parmi elles, on peut citer
Sacca Mounirath Garya, Djènontin Elie, Koudjo Emile (tous à la
prison civile de Ouidah), Hountondji Alexandre (prison civile de
Cotonou), Joseph Tamègnon (prison civile de Calavi),
Amoussouga Jules (prison civile d’Abomey), Thibaut Ogou, etc.
Bref, les personnes arrêtées sont éparpillées dans les prisons à
travers tout le pays dans des conditions inhumaines et sous
torture, parfois même avec le refus d’assistance de leur avocat,
malgré le permis de communiquer délivré par la Cour de
Répression des Infractions Economiques et le Terrorisme
(CRIET), une juridiction d’exception. Il en a été ainsi avec Elie
Djènontin.
La liste des arrestations n’est pas près de s’arrêter. Dans la
journée du 15 Avril 2021, le Pr. AÏVO a été placé en garde-à-vue
et sera probablement déposé ce jour 16 Avril. D’autres
personnes sont activement recherchées. Il se crée une psychose
de peur et de violence dans le pays.
Pour justifier cette atmosphère, nous avons eu, coup sur coup, le
spectacle de nos policiers et militaires blessés et en soins à
l’Hôpital des Armées de Cotonou, renforcé par le Communiqué
du Ministre de l’Intérieur et les déclarations menaçantes du
Président Talon.
Le motif général d’accusation est le « terrorisme ».
Le Parti Communiste du Bénin déclare :
1°- Le terme « terrorisme » est trop sérieux pour que l’on
s’amuse à le galvauder dans un pays traditionnellement connu
pour ses traditions pacifiques. Il faut à cela beaucoup de
précautions. Il s’établit à ce propos et pour les événements en
cours, un amalgame regrettable et pour le moins dangereux pour
notre pays; une assimilation entre manifestation politique
d’opposition et terrorisme. Beaucoup de personnes pour avoir
simplement appelé à protester contre l’illégitimité du pouvoir de
Talon et le hold-up électoral en commission directe, sont
aujourd’hui arrêtées ou objet de poursuites. Le Parti
Communiste du Bénin a ainsi enregistré des militants arrêtés
et/ou poursuivis dans ce cadre (Abomey, Mono, Natitingou etc.).
Ainsi tout manifestant est taxé de terroriste. Ce qui est d’une
extrême gravité pour le pays.
2°- Le Parti Communiste a noté lors des opérations électorales,
des milices (du pouvoir) armées d’armes blanches et d’autres qui
ont terrorisé la population innocente à maints endroits du
territoire national faisant de nombreux morts et blessés dont
personne jusque-là ne parle au niveau du pouvoir.
3°- Le Parti Communiste souligne que la cause première de la
violence actuelle qui règne dans le pays, est le pouvoir de la
Rupture dirigé par le Président Talon qui, en dépit de son
extrême illégitimité constatée par le rejet massif par les masses
populaires, s’obstine et s’accroche par toutes sortes de
manœuvres.
4°- Le Parti Communiste déplore des morts et blessés de tous
bords tant des populations civiles que des forces de défense et
de sécurité et s’incline devant les sacrifices consentis.
5°- Le Parti Communiste du Bénin s’oppose au terrorisme tel qu’il
se développe dans le monde et dans la sous-région et affirme
que les soutiens et animateurs du terrorisme, en tous cas pour la
sous-région ouest-africaine, c’est le colonialisme français qui
utilise toutes sortes de subterfuges pour assujettir nos peuples.
Dans ces conditions, le PCB s’opposera toujours résolument à
l’intervention des forces extérieures (d’où qu’elles viennent et
quels que soient les prétextes) pour résoudre les problèmes
internes de ce pays, nôtre.
6°- Le Parti Communiste du Bénin soutient le droit de notre
peuple à choisir ses dirigeants, à manifester par toutes sortes de
moyens légitimes contre un pouvoir impopulaire, le droit de
s’organiser pour le renverser, « le dégager » et ce, à tout
moment, sans fixation de date-échéance.
7°- Enfin le Parti Communiste déclare que l’intérêt du Bénin et
de son peuple, ne réside point dans la poursuite de l’escalade de
violence caractérisée par les arrestations et poursuites policières
et judiciaires de toutes sortes, mais dans la réunion de tous les
fils et filles de ce pays autour d’un programme patriotique
d’édification du pays qui assure notre souveraineté et son
développement harmonieux.
Le Parti Communiste du Bénin exige en conséquence, l’arrêt de
toutes arrestations et poursuites, la libération des détenus
politiques et le retour au pays de tous les exilés politiques.
Cotonou, le 16 Avril 2021.
Le Parti Communiste du Bénin
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.laflamme.org
A
LA FLAMME N°397 16 avril 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7

Contre les turpitudes de la dictature naissante de
Mathieu KEREKOU, le 16 Août 1973, le Capitaine Hilaire
BADJOGOUME démissionne du Gouvernement Militaire
Révolutionnaire (GMR)
a Révolution française a eu son thermidor. Celle du
Dahomey vient d'amorcer sa pente Thermidorienne.
Napoléon avait réussi à faire oublier Robespierre en
détournant l'attention de ses compatriotes sur ses conquêtes
extérieures qui, à part le Code civil était devenue la seule
justification de sa légitimité. On peut se demander si le discourt
historique du 30 Novembre 1972 survivra au nouveau virage
qu'on imprime à notre révolution. La chose est à craindre.
Il y a dix mois que nous sommes sortis de la bouffonnerie, mais
c’est pour cette confusion qui est une tentative de confiscation
du pouvoir par le Président Kérékou et à son seul profit. Notre
Révolution en sort défigurée et de plus en plus méconnaissable
est récupérée. Dans ces conditions, ceux qui croient à la
Révolution intégrale inscrite dans le discours programme du 30
Novembre 1972 n’ont plus qu'une alternative: se battre pourson
application ou partir.
La bataille pour l'application a été livrée dix mois durant avec les
armes de la loyauté sans succès et sans espoir de succès, car ce
n'était pas une bataille contre l'ignorance, les malentendus,
l'incompréhension, mais une bataille minoritaire contre le rejet
délibéré du contenu qualitativement neuf de la Révolution.
Tonneau de Danaïdes, expérience épuisante! Pour sauver une
intégrité morale et politique et se démarquer par rapport aux
compromissions qui conquièrent le terrain vague sur lequel
évolue sans obstacle le pouvoir personnel, il ne reste que l'autre
terme de l'alternative: Partir. C'est cet acte que j'ai posé par ma
lettre de démission du 16 - 8 - 73 déposée le même jour et qui
s'est heurtée pendant quelques temps à un silence officiel. Ce
temps de silence a été mis à profit pour intoxiquer l'opinion
publique qui mérite plus que des informations tronquées à
dessein et utilisées à des fins des provocation et de justification
de la répression stupide actuelle qui ira en s'aggravant . Les
jugements et condamnations sommaires que visent ces
méthodes qui dénotent un mépris des masses et n'honorent pas
leurs auteurs appellent une riposte. Les faits troublants, graves
et inquiétants que je livre ici à l'opinion publique contribueront
à la démystification dont on a beaucoup parlé et qu'on ne réalise
pas et sont autant de munitions pour les combattants de bonne
foi et qui sont nombreux quoi qu'on dise.
De quoi s'agit-il ?
I- Au niveau de la politique générale;
tout l'apport nouveau du 30 Novembre, se trouve
résumé et concentré dans la phrase suivante: " il s'agit
de liquider définitivement l'ancienne politique à
travers les hommes, les structures et l'idéologie qui la
portent". Cette phrase limpide et sans ambiguïté a été
jusqu'à ce jour dénaturée dans son application.
C'est ainsi que le meeting de Cotonou du 28 Février qui,
dépassant la conjoncture a été une des plus
impressionnantes démonstrations de masses contre
tous les ennemis de la Nouvelle Politique
d'Indépendance Nationale n'a donné lieu qu'à des
réactions où seuls n'ont été retenus que les quelques
troubles qui s'en sont suivis. L'ancienne politique qui, à
travers ses hommes et son idéologie avait commencé à
se taire et à se cacher, s'est trouvée ainsi partiellement
réhabilitée et a timidement retrouvé sa hardiesse. Elle
retrouvera ses lettres de noblesse quand, après le
meeting du FUD à Porto-Novo un communiqué de la
Présidence déclare le FUD ennemi principal dont les
jours ‘’sont comptés’’. La politique nouvelle ne peut
pas ainsi se retourner contre elle-même sans chercher
à flirter avec l'ancienne.
En effet, et curieusement, on semble tenir en réserve
l'URD qui a toujours été épargné dans tous les discours
officiels du Président Kérekou alors que le PDU, le PDD,
le RDD, le PRD, l'UDD et même les Jeunes cadres
militaires ont été dénoncés et fustigés dans le cadre
des meetings aux six Chefs-lieux des Départements. La
chose s'annonçait déjà par l'irruption en Conseil des
Ministres quelques jours après le 26 octobre 1972 de
deux représentants de l'URD pour défendre la
nécessité et la possibilité du voyage de M. POMPIDOU
au Dahomey compromis par le 26 Octobre. Projet de
lettre à l'appui, ces deux représentants n'ont pas fait
mystère de l'identité de la personne, facile à deviner au
profit de qui la démarche était tentée -Que de mystère
dans les antres du pouvoir! Certaines nominations ou
tentatives de nominations récentes à des postes de
responsabilité vont dans le même sens. On ne peut que
s'inquiéter et redoubler de vigilance.
L'interprétation donnée par le Président KEREKOU de
la nécessaire liquidation de l'ancienne politique à
Parakou et qui est une sorte d'union sacrée de tous les
intérêts en présence, le prédisposait à réserver ses
faveurs et même son enthousiasme aux propositions
du Dr. AMLON pour la constitution d'un Front National
Révolutionnaire. Dans son esprit sinon dans sa lettre (il
fallait se mettre au goût du jour) ce FNR était une
tentative pas le sommet pour réintroduire les
expériences passées et combien malheureuses du parti
unique.
L'accueil réservé à ce projet contraste- et pour causeavec celui réservé un autre projet qui, dans sa dernière
phase d'élaboration était commun non seulement aux
organisations de femmes, de travailleurs, de jeunes
mais aussi au GMR eu au CMR. En effet, le 19 juillet
1973, une rencontre réunissant ces deux dernières
institutions a abouti à l'adoption du texte proposé par
les organisations et une délégation CMR-GMR après
quelques amendements. Le Président à une autre
rencontre du 2 Août 1973 a opposé un NON sec au
projet de constitution d'un Conseil Suprême de la
Révolution. Je me souviendrai toujours de la colère "
majuscule" dans laquelle est entré le Président lorsque
L
LA FLAMME N°397 16 avril 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
le capitaine BEHETON a donné une explication
irréfutable à ce NON Présidentiel. Cette ‘’témérité" du
capitaine BEHETON aura pesé beaucoup plus lourd que
l'affaire de l'ODAMAP dans son départ du 10 Août 1973
. J'y reviendrai. Les nombreuses audiences accordées
aux différents mouvements ‘’révolutionnaires’’ des
femmes à cette époque n'ont d'autres buts que celui
de créer et d'entretenir la confusion et celui de vider
son contenu méthodologique et organisationnel le
projet du CSR.
Dès lors, il n'est plus surprenant que ceux qui, de
l'extérieur comme de l'intérieur des instances actuelles
du pouvoir tentent de ramener tous les débats à une
juste interprétation et à une correcte application du
discours programme soient considérés et dénoncés
comme des "anarchistes" ou des "intellectuels tarés"
n'ayant que des "photocopies de diplômes" ou des
"Ministres farfelus".
Dans tout ce climat d'incertitude, la politique de la
Jeunesse n'a pas été épargnée.
Extrait de la lettre de démission du Capitaine Hilaire
BADJOGOUNME
Point du scrutin du dimanche 11 Avril
2021 dans les régions
POINT DE LA JOURNÉE DE VOTE DANS L’ALIBORI.
e pouvoir illégitime de TALON Patrice a réussi par la
terreur à imposer son maintien au pouvoir à travers le
vote de ce dimanche 11 avril 2021. Dans l’Alibori,
beaucoup de bureaux de vote ont ouvert après 7 h. Le
constat est général et montre que les populations ont rejeté
l’autocrate. Partout, les bureaux de vote sont déserts. Dans la
matinée, on observait zéro ou un électeur par-ci, deux ou trois
par-là devant les bureaux de vote à chaque passage de nos
équipes de supervision.
Dans nos tournées, une de nos équipes a surpris deux jeunes
du pouvoir en train de distribuer des billets de 2000F aux
femmes non loin d’un centre de vote dans le premier
arrondissement de Kandi. Le temps de s’approcher d’eux, ils ont
pris la fuite. Dans l’après-midi, c’est le comble. Au total on peut
estimer le taux de participation à 15% environ.
Moussa
Correspondant du journal ‘’LA FLAMME’’ dans l’Alibori

En panne d’électeurs dans le COUFFO, les soutiens locaux
de TALON Patrice ont procédé au bourrage des urnes
pour se sortir d’affaire.
es élections présidentielles se sont déroulées le dimanche
11 avril 2021 sur toute l’étendue du territoire national
dans un climat de campagne sous tension. Dans le couffo,
la plupart des bureaux de vote ont été ouverts à 7 heures
comme d’habitude. Mais jusqu’à 11 heures, les bureaux de vote
sont encore vides. Les électeurs sortent à compte-gouttes. Les
grands centres urbains comme Azovè, Klouékanmè, Dogbo …
présentaient l’allure de villes mortes. C’est clair, sans une
consigne de boycott général du vote, les populations ont dans
leur grande majorité choisi le boycott. A 11h 30, le commissaire
de la ville de Klouékanmè avec ses hommes sont sortis pour
fermer de forces les quelques magasins de commerce qui ont
ouvert. On renvoie jusqu’à la petite vendeuse de boules
d’akassa au bord de la rue avec des consignes claires, « aller
voter d’abord ». Ailleurs les crieurs publics sont mis à
contribution. Malgré tout, rien ne bouge.
Donc les soutiens de l’autocrate (klébés, chefs du village,
conseils communaux et autres directeurs ou chefs services)
sont sortis pour donner des ordres de bourrages des urnes. Le
vote multiple, le pré cachetage des bulletins de vote en faveur
du duo TALON-TALATA, les méthodes varient d’un centre de
vote à un autre. Les agents des bureaux de vote sont pour la
plupart des élèves à qui on a promis chacun une somme de
5000F au plus. Ses derniers ont raconté dans les cours de
récréation comment ils ont rempli les urnes des bulletins
estampillés au nom du duo TALON –TALATA. A Lanta par
exemple, une électrice est venue en retard au poste de vote
dans le village de Dékandji et a constaté que quelqu’un d’autre
a déjà voté à sa place. Les agents lui ont dit de venir prendre
l’encre indélébile au doigt car ils savaient que c’est le duo
TALON TALATA qu’elle allait voter. La même chose est
constatée un peu partout dans les communes. A Toviklin
quartier, des klébés viennent pour mettre plusieurs bulletins
dans les urnes, les curieux qui ont protesté sont
automatiquement chassés du centre de vote par les agents de
la police républicaine sous le fallacieux prétexte qu’ils veulent
perturber le déroulement du vote. A 16 H le dépouillement est
fait entre les agents des bureaux de vote, pas de curieux pour
vérifier quelque chose. C’est du jamais dans le Couffo. Voilà ce
qu’ont été les élections présidentielles dans notre
département.
SOSSOU
LPV
Témoignage d'un compatriote béninois vivant à
Houéyogbé dans le Mono.
onjour chers frères tous. Chaque citoyen béninois qui
aime son pays ne devait pas être muselé face aux dérives
que nous vivons avec le régime actuel. Il paraîtrait qu'ils
ont organisé des élections présidentielles le dimanche 11 Avril
dernier. Si le ridicule pouvait tuer? Voici ce que moi j'ai vécu dans
mon village natal ZINDJIHOUÉ un des 08 villages que compte
l'arrondissement Central de la COMMUNE de HOUEYOGBE: je
me présentais vers 11h au poste de vote no 2 pour accomplir
mon devoir civique; toutes les formalités d'usage étant
accomplies, il restait la signature dans le registre électoral; je suis
au no 109 et c'était effectivement mon nom; au no110 se
trouvait inscrit le nom de mon jeune frère LAWANI Épiphane qui
L
L
B
LA FLAMME N°397 16 avril 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
malheureusement n'était pas au pays et voici que devant son
nom se trouve apposée une signature digitale débordant même
sur l'espace qui m'était réservé pour signature. J'ai dû interpeler
les agents du bureau de vote pour comprendre depuis quand
mon jeune frère Épiphane est revenu du TOGO pour voter?
Quand ils ont su que je venais ainsi de mettre à nu leur plan de
bourrage des urnes, ils ont invité le Maire DOMINGO Cyriaque à
la rescousse car le village n'était qu'à 1km 200 du centre
HOUEYOGBE. A l'arrivée de Mr le Maire c'est avec des injures
qu'il m'arrosait: "c'est où ce LAWANI? il peut affronter TALON?
ne sait-il pas que c'est nous aux affaires? C'est dans cet état que
tu vas rester" J'ai répliqué en ces thermes : "voilà la réaction
d'une autorité; je suis désolé; vos dérives dictatoriales se
mettent progressivement à nu et c'est dommage pour notre
démocratie" c'est alors que les militaires qui l'accompagnaient
l'ont tiré vers son véhicule et ils ont démarré vers le village voisin
qui est KÉDJI environ 1km de ZINDJIHOUÉ. Tout ceci se passait au
vu et su des observateurs présents sur les lieux. Voilà comment
on s'acharne à terroriser le peuple. Ce que je viens de vous
révéler n'est qu'à l'échelle de mon petit village d'environ 500
habitants. Qu'en serait-il à l'échelle nationales? Voilà ce que les
observateurs de la CEDEAO qualifient d'élections parfaites.
J'aimerais que cela se sache. Votre citoyen LAWANI Bouraïma
vétérinaire à la retraite; je vous remercie et vous confirme que
tous les morts et tous ceux qui sont à l'extérieur ont voté au
BENIN.
Pour être complet sur l'information que je viens de servir
retenons que les deux bureaux de vote ont pour présidents
respectifs Mr NOUMONVI Paul et AGBODRA Clément des soit
disants étudiants en année de maîtrise. C'est eux qui seraient
financés pour le bourrage des urnes.
Victore N.
A propos du scrutin du 11 avril
Les observations dans le Zou.
De façon générale ce dimanche 11 avril 2021 il n'y a pas eu
affluence. Les bureaux de vote dans toutes les communes sont
restés vides. Sur les 400 inscrits environ par bureau de vote, nulle
part on n'a obtenu 50 % de votants. Que ce soit à Abomey ou
Bohicon, Djidja, Zakpota, Covè, Zagnannado ou Ouinhi la
population n'est pas sortie. Les bureaux ayant connu les plus
importantes participationssont à 160 votants sur les 400 inscrits.
La plus faible participation est enregistrée dans un virage de Covè
( Tainta) où seulement 25 personnes sont allées voter sur les 400
inscrits.
Cette situation de désaveu a poussé les hommes du pouvoir à
solliciter les services de crieurs publics (portevoix à Abomey et
Bohicon notamment, les gongonneurs ailleurs) pour supplier la
population de sortir pour aller voter avant la fermeture des
bureaux de vote mais rien n'y fit. Ainsi les responsables des
bureaux de vote, surtout à Covè, se sont vus distribuer 2000f par
personne pour voter et signer à la place des votants absents, en
fait un bourrage d'urnes. Et c'est un magistrat haut placé qui s'est
chargé de la distribution des sous aux agents des bureaux de
vote. C’est avec tout cela qu'on a obtenu les 160 votants parfois.
Ce 12 avril 2021
RETRAIT DES MILITAIRES AMERICAINS D’AFGHANISTAN
UNE GRANDE DEFAITE DE L’IMPERIALISME AMERICAIN
Le président américain Joe Biden a annoncé le 14 avril 2021 que,
« l’heure est venue de mettre fin à la plus longue guerre de
l'Amérique". Ainsi, les troupes américaines débuteraient le 1er
mai leur retrait définitif d'Afghanistan, qui sera finalisé d'ici le 11
septembre prochain.
Les Américains sont intervenus en Afghanistan dans la foulée des
attaques de 2001 contre les tours jumelles de New York et le
Pentagone. L’objectif était de détruire le pouvoir des Talibans
responsable d’avoir hébergé Ben Laden jugé responsable des
attentats de 2001 aux USA pour instaurer à sa place un pouvoir
soi-disant démocratique dans le pays. Notons que Ben Laden a
été une création des mêmes USA dans leur lutte contre la
présence russe en Afghanistan, une création qui s’est retournée
contre ses maitres.
Pour atteindre cet objectif, les Américains ont mobilisé plus de
100.000 militaires, sans compter ceux de leurs alliés et obligés de
l’OTAN. Au cours de cette intervention qui a duré 20 ans, les
Américains ont dépensé près de 1000 milliards de dollars, ont eu
2400 morts et plus de 20.000 blessés.
Non seulement la démocratie à l’occidentale telle qu’envisagée
n’a pas pu être imposée en Afghanistan, mais les Talibans sont
revenus en puissance sur la scène politique. Pire, la nébuleuse
terroriste au début confinée en Afghanistan, s’est aujourd’hui
répandue dans le monde entier.
Comme l’évoque un commentateur, "La grande lacune de cette
opération américaine est d’avoir imaginé qu’il suffisait d’arriver
et d’infliger une défaite aux Talibans pour que comme par magie
la démocratie pousse et qu’elle soit vertueuse. Cela n’a pas
marché. Ce qu’on entend aujourd’hui, aussi bien aux États-Unis
qu’ailleurs, c’est que ce n’était pas la peine d’y aller, de dépenser
1 000 milliards de dollars et d’avoir autant de pertes en vies
humaines. Tout cela n’a été que vent et poussière".
Après sa cinglante défaite au Viêt-Nam en 1975, l’impérialisme
américain vient de subir un cuisant échec en Afghanistan. Ce que
ne comprennent pas les impérialistes et particulièrement leur
chef de file, c’est que l’heure des diktats, des humiliations est
terminée. Les peuples n’acceptent plus d’être piétinés. Cette
défaite de l’impérialisme américain en Afghanistan en est une
preuve vivante et une autre leçon pour les impérialistes et leurs
laquais.
Afia
LA FLAMME N°397 16 avril 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 10
Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
177 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Cliquer ici pour télécharger l'intégralité de LA FLAMME N°397