EDITORIAL
Le peuple béninois vaincra, à coup sûr, l’autocratie
Par les rafles et l’emprisonnement de centaine de jeunes
combattants et d’opposants sous l’accusation de
terrorisme, le pouvoir autocratique pense terroriser et
dompter définitivement le peuple sous sa botte.
Mais, Talon oublie que la cause des révoltes populaires réside
dans sa politique de ruine et d’appauvrissement du peuple au
profit de l’accaparement des ressources pour le renforcement de
l’empire économique et financier de son clan. Alors, la répression
aveugle ne peut qu’élargir et approfondir le fossé béant, une fois
encore montré devant le monde entier par le boycott massif du
vote du 11 avril 2021.
Talon oublie que le peuple a pu combattre et vaincre des
dictateurs. Le peuple dispose par conséquent d’expériences et
de ressources morales, organisationnelles dans lesquelles il
saura puiser pour combattre et vaincre la dictature de Talon. La
jeunesse affamée, meurtrie et sans alternative, fer de lance du
combat, apprendra vite à s’organiser bien, à s’organiser mieux
pour assurer sa mission révolutionnaire, édifier une gouvernance
patriotique et de probité, gage de son propre avenir.
La Rédaction
REPRESSION AVEUGLE PAR LE POUVOIR DE TALON
LE PEUPLE, A COUP SUR, VAINCRA L’AUTOCRATIE
vant et surtout après la mascarade électorale du 11 avril,
le pouvoir de Talon se livre à une répression aveugle
contre le peuple. Des arrestations massives et arbitraires
ont cours dans un climat de violence aveugle contre les
populations et les forces politiques. Les prisons sont pleines et
chaque jour, les rafles amènent leur lot de nouveaux détenus. On
dénombre actuellement déjà, en quelques jours plus d’une
centaine de nouveaux détenus, sans compter ceux qui pour
échapper à la police politique, seraient partis en exil.
Après le rejet populaire de Patrice Talon par le boycott massif du
vote du 11 avril, le pouvoir autocratique fulmine et menace. Dès
la proclamation par la CENA le 13 avril des « résultats
provisoires » consacrant l’auto-nomination de Talon, ce dernier
a donné le ton lors de sa visite le 14 avril aux soldats blessés lors
des différentes manifestations pré-électorales. « Je crois qu'on a
atteint des proportions inacceptables dans la République, nous
allons tout faire pour que cela ne se répète plus jamais ». Ses
ministres ont suivi avec des menaces vertes.
A la suite du gouvernement, les propagandistes du Régime dit de
la Rupture révèlent et précisent les véritables intentions du
pouvoir autocratique. Agapit Napoléon Maforikan, dans un
amalgame, écrit « Nulle part au monde, on ne peut s’amuser
avec le terrorisme…on ne peut impunément appeler à
manifester contre les institutions.. » (Cf. Le Matinal n° 6063 du
15 avril 2021). Jacques Migan, lors de son passage à l’émission
" L’entretien" sur la chaîne E-télé le dimanche 18 avril, a dit « être
favorable à une suspension ou disparition du parti "Les
Démocrates" dont les responsables sont soupçonnés d’avoir
invité à la violence et à l’insurrection lors de la présidentielle du
11 avril 2021 », (Cf. Le Matinal n° 6065 du 19 avril 2021).
Ainsi, « appeler à manifester contre les institutions » est devenu
un crime, du "terrorisme" que le pouvoir ne peut par conséquent
laisser impuni. Les partis politiques dont les responsables
appellent à de telles manifestations doivent être suspendus ou
dissous de force. Voilà qui éclaire sur la volonté du Chef de l’Etat
de « tout faire pour que cela ne se répète plus jamais ».
Semer et entretenir un climat de terreur, pour qu’on ne puisse
pas appeler à manifester contre les institutions du pouvoir
autocratique, telle est donc le but visé de la répression aveugle
actuelle en cours. Et l’amalgame avec le terrorisme est un bon
alibi. Tout manifestant qui, hier (lors des protestations contre les
élections législatives exclusives d’avril 2019) était arrêté pour
participation à « attroupement non armé » est aujourd’hui tout
simplement qualifié de terroriste. C’est plus court et plus
frappant pour en fait, terroriser le peuple.
Et pour faire peur, les arrestations se font sans gants, par des
méthodes d’enlèvement sur la voie publique ou par siège
militaire des domiciles, sans mandat d’arrêt, en justifiant le tout
par le "flagrant délit" à la seule appréciation de la Cour
d’Inquisition, la fameuse Criet (Cour de répression des
infractions économiques et du terrorisme). Les milices
organisées et armées d’armes blanches sont également mises à
contribution comme cela a été le cas à Abomey-Calavi. Et alors
que l’on justifie l’appréhension des personnes par le flagrant
délit, la suite de la procédure ne suit plus. Au lieu de la plus
prochaine audience, les audiences sont renvoyées à des mois
plus tard, le temps de tortures morales et physiques dans les
geôles de l’autocratie.
Or tout cela, c’est du déjà vu dans notre pays. Les arrestations
arbitraires, les sièges des domiciles de personnes par des hordes
de militaires et de la police politique, les détentions sans
jugement, les tortures morales et physiques dans des prisons
lugubres, le remplissage des prisons, des commissariats et même
des camps militaires de détenus politiques pour avoir « appelé à
manifester contre les institutions ». Tout cela a été vu, sous la
dictature autocratique de Mathieu Kérékou-PRPB. Certains,
comme Robert Dossou, dans leur charge justifiée contre l’actuel
autocrate, Patrice Talon, déclarent que c’est la première fois que
notre peuple subit une telle terreur. C’est faux ! Il s’agit là d’une
falsification grave de l’histoire dont la conséquence mettrait le
peuple en désarroi et le priverait de puiser dans son expérience
passée, des ressources morales, organisationnelles qui lui ont
permis de combattre et de vaincre l’ancienne autocratie, celle
tout aussi tyrannique de Mathieu Kérékou.
Il est nécessaire pour le peuple et pour la jeune génération de
savoir, de se rappeler que sous Mathieu Kérékou, (de 1975 à
1989), tous les partis politiques, toutes les organisations
indépendantes de travailleurs, de jeunes, de femmes, à part le
parti unique du Chef de l’Etat et les organisations de masses
soumises à lui, étaient interdits ; que toute tentative d’en créer
conduit les auteurs soupçonnés en prison à vie et à la mort. Et
pourtant un parti, le Parti Communiste du Dahomey, aujourd’hui
Parti Communiste du Bénin, créé en 1977, a pu exister, prospérer
clandestinement, et aider aux combats populaires et à la chute
du pouvoir autocratique de Kérékou. Alors, les menaces d’un
Jacques Migan de dissoudre le parti "Les Démocrates" ne
laisserait pas les militants sans ressources. Il est nécessaire et
pour la jeune génération de savoir que sous la dictature de
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A
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Mathieu Kérékou, des officiers tortionnaires comme Pascal
Tawès encerclaient par les éléments de la garde présidentielle
les domiciles des opposants, les traquaient sur les voies
publiques pour les arrêter sans mandat d’arrêt, emprisonnaient,
torturaient et même, tuaient. Et pourtant le courage et l’esprit
de sacrifice des combattants, comme ce qu’il est permis de voir
lors des dernières manifestations, ont permis de renverser le
pouvoir autocratique de Mathieu Kérékou. Alors, la répression
aveugle et terroriste actuelle de Talon ne conduirait pas les
combattants dans le désarroi et l’abattement. Il est nécessaire et
pour la jeune génération de savoir que Mathieu Kérékou appelait
à tirer à vue et sans sommation sur tout rassemblement de plus
de deux personnes, semait la terreur et la désolation dans les
foyers, et a légalisé sa terreur dans une Constitution
autocratique, la fameuse Loi fondamentale de 1977. Et pourtant,
il a été vaincu, obligé de prononcer l’amnistie générale,
l’abrogation de sa Constitution et tout le système s’est écroulé le
11 décembre 1989. Alors, le peuple, qui a manifesté son rejet de
la nouvelle autocratie et ses tentatives de constitutionnalisation
en mars 2017 et en septembre 2018, se convaincrait davantage
et de façon plus déterminée que par son combat, les prisons
seront ouvertes, les exilés de retour, la Constitution de
novembre 2019 abrogée et, avec elle, toutes les institutions
autocratiques dissoutes. Il est nécessaire et pour la jeune
génération de savoir que Mathieu Kérékou aussi avait fait un
hold-up électoral en juin 1989 et que moins de six mois plus tard,
le 11 décembre 1989, le peuple a renversé le pouvoir
autocratique.
L’expérience passée prouve donc que notre peuple a des
ressources en son sein pour combattre et vaincre la nouvelle
autocratie. Ceci parce que le pouvoir de Talon est étranger au
peuple. Il est rejeté par le peuple, non pas par la dénonciation
des opposants, mais par ses propres actes de ruine,
d’appauvrissement, de famine et d’asservissement imposés au
peuple. Le pouvoir de Talon, comme hier celui de l’autocrate
Mathieu Kérékou, est rejeté par le peuple, non pas par les appels
à manifester lancés par des opposants, mais à cause de la
confiscation par lui des ressources nationales et la privation de
libertés élémentaires à ceux qui souffrent et se plaignent. Pire
que le pouvoir de Kérékou, celui de Talon, de façon ostentatoire,
accapare tous les secteurs rentables (le Coton avec SODECO, le
Port avec le PVI, etc.). Il pille le pays et soumet les travailleurs à
un système de type esclavagiste. Sa gestion est d’une opacité
totale à un moment où, dans le monde entier, la transparence
est une règle de bonne gouvernance.
Comme l’a encore souligné le PCB dans son communiqué en date
du 16 avril 2021 « la cause première de la violence actuelle qui
règne dans le pays, est le pouvoir de la Rupture dirigé par le
Président Talon qui, en dépit de son extrême illégitimité
constatée par le rejet massif par les masses populaires, s’obstine
et s’accroche par toutes sortes de manœuvres. » (Cf. La Flamme
n° 397 du 16 avril 2021). Les arrestations et la répression aveugle
ne constituent donc pas la solution aux problèmes des masses et
à leurs exaspérations et révoltes. Les arrestations rempliront les
prisons, mais pas les ventres des affamés ni ne créent d’emplois
pour les jeunes. Au contraire, l’arrestation de chaque
protestataire agrandit le cercle des meurtris, élargit et
approfondit le fossé entre le pouvoir de Talon et le peuple
affamé et opprimé.
Il n’y a donc pas d’issue pour le pouvoir autocratique dans la
répression aveugle. Tout le monde voit plutôt dans cette
répression aveugle, un pouvoir aux abois, qui n’a plus rien à offrir
de bien au peuple que sa disparition. Et le peuple par ses
expériences et ses combats parviendra, à coup sûr, à le renverser
pour un pouvoir patriotique, démocratique et de probité. Car
face à la terreur, le peuple apprendra plus vite qu’il s’agit pour
lui de s’organiser bien, de s’organiser mieux.
Robert.
Les mouvements insurrectionnels des 05 et 06 avril 2021
au Bénin.
La jeunesse face à sa mission révolutionnaire.
a jeunesse Béninoise comme à son habitude était audevant des mouvements populaires à caractère
insurrectionnel les 05 et 06 avril 2021 contre l’autocrate
Talon. Par sa fougue, elle a hissé le mouvement au-delà des
attentes. Partout dans le pays (du nord au sud), les jeunes ont
occupé les premières places dans les manifestations populaires.
Que ce soit à Dassa, à Savè, à Parakou, à Tchaourou, à Natitingou,
à Abomey-Calavi, à Cotonou, à Porto-Novo, à Lokossa et partout
ailleurs où les manifestations ont été vives et mémorables, ce
sont les jeunes que l’on a vu assurer l’encadrement des marches,
ériger des barricades, prendre le devant des attaques contre des
cibles et symboles du pouvoir autocratique de Talon. Ce sont
encore eux qui ont animé les réseaux sociaux pour faire vivre les
évènements à travers le monde entier. Ce sont des jeunes
déterminés et animés de bonne volonté à travers toutes les
régions du pays. Des jours durant, ils se sont montrés braves et
infatigables.
La principale motivation des jeunes combattants est d’en
découdre coûte-que-coûte avec le pouvoir pro impérialiste de
type autocratique et mafieux de Talon qui les affame, détruit leur
formation, les réduit au chômage ou à des emplois précaires
dans un système de type esclavagiste. Ces événements montrent
que la jeune génération, comme celles qui l’ont précédée et qui
ont œuvré pour l’indépendance formelle de 1960 et pour les
semis libertés de 1990, peut vaincre l’autocratie et s’ouvrir des
perspectives heureuses si elle apprend à s’organiser bien, à
s’organiser mieux. Notre peuple a connu et vaincu des dictatures
aussi tyranniques que celle de Talon (Voir dans le présent
numéro l’article intitulé « Répression aveugle par le pouvoir de
Talon : Le peuple, à coup sûr, vaincra l’autocratie »).
S’organiser bien et mieux, suppose dans un premier temps,
comprendre les causes des malheurs qui accablent la jeunesse.
Les causes des malheurs qui frappent la jeunesse consistent en
la politique des hauts-bourgeois qui maintiennent notre pays
sous la botte de l’ancienne puissance coloniale avec la
domination monétaire, la domination culturelle, l’absence de
transformation sur place de nos produits et par conséquent
l’absence d’industrialisation, la réduction de notre pays en un
entrepôt d’import-export. C’est cela le contenu du pacte
colonial. C’est pour le maintien de ce pacte que depuis 1990, les
pouvoirs du Renouveau ont instrumentalisé la jeunesse,
combattu son organisation indépendante dans les collèges, les
facultés, réprimé à cet effet ses (jeunes) représentants
révolutionnaires. C’est pour instrumentaliser la jeunesse que
l’esprit de sacrifice et de don de soi pour la patrie, mis en avant
par les générations des années avant 1990 et qui ont culminé
dans la lutte victorieuse contre la dictature de Mathieu Kérékou,
ont été violemment et systématiquement combattus. On ne met
au-devant de la jeunesse que l’individualisme, la facilité, et la
L
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jouissance immédiate, par ailleurs impossible à garantir sous les
pouvoirs néocoloniaux. La motivation par l’argent obstrue les
perspectives d’avenir et étouffe la détermination et la solidarité
aux combats. L’évolution de la situation met devant la réalité la
nécessité de nous battre ensemble et pour gagner ensemble. La
jeunesse devra se débarrasser de toutes les tares d’avilissement
et de mendicité où on veut l’enfermer.
Il apparait alors clairement que la mission actuelle de la jeunesse
est de lutter et de vaincre le pacte colonial dont le représentant
actuel est le dictateur autocrate Patrice Talon.
Comme l’a dit Frantz Fanon : « Chaque génération doit dans une
relative opacité, affronter sa mission, la remplir ou la trahir ».
La mission de notre génération est, après avoir vaincu le pouvoir
autocratique de Patrice Talon, de nous battre pour édifier un
pays épanoui, indépendant, fier de nous instruire et d’instruire
nos enfants dans les langues maternelles comme le font tous les
hommes libres de la planète, dans un pays qui prend son destin
en main en sauvegardant pour lui le patrimoine national pour un
développement rapide et harmonieux de toutes ses régions, un
pays qui, avec sa propre justice met fin à l’impunité des crimes
politiques et économiques, un pays qui met aux postes de
commande le patriotisme le plus ardent. Nos arrières grandspères et nos grands-pères ont lutté pour obtenir l’indépendance
formelle, nos grands-pères et pères se sont battus pour arracher
les semi-libertés appelées Renouveau démocratique ; nous
avons pour mission d’émanciper complètement ce pays et ses
hommes.
Pour accomplir cette mission, notre boussole, c’est la patrie
commune dont l’émancipation assure notre propre avenir. Alors,
il faut, à la jeunesse :
1°- Poursuivre les combats contre le Pouvoir de la Rupture,
actuel Représentant et Gestionnaire du Pacte Colonial sous sa
forme autocratique. On doit s’organiser pour dégager Talon et
porter l’APP et Philippe Noudjènoumè au pouvoir.
2°- Combattre tous les autres tenants du système rétrograde du
maintien du Pacte Colonial sous diverses facettes comme les
nouveaux « Gouverneurs à peau noire » en préparation dans les
arcanes de l’Elysée pour la perpétuation du système ;
3°-S’engager dans les actions révolutionnaires pour
l’instauration d’une gouvernance patriotique et de Probité.
Babayedjou
BONI YAYI APERCU A L’INVESTIURE DE « L’EMPEREUR »
DENIS SASSOU-NGUESSO : UNE HONTE POUR LE BENIN !
urnommé « l’Empereur » par ses pairs ivoirien et guinéen,
le président congolais Dénis SASSOU-NGUESSO, l’un des
doyens des chefs d’Etat africains en terme de longévité au
pouvoir, derrière son voisin camerounais Paul BIYA et l’Equatoguinéen Téodoro Obiang NGUEMA, a été proclamé vainqueur
d’une mascarade électorale organisée le 21 mars 2021,
comparable au hold-up électoral du 11 avril 2021 au Bénin. Il a
été investi à Brazzaville pour un quatrième mandat successif,
après son retour au pouvoir à la suite d’une guerre civile qu’il a
allumée pour évincer le président élu, Pascal LISSOUBA, en 1992.
Agé de plus de soixante-dix-sept (77) ans aujourd’hui, dont
trente-sept (37) ans cumulés au pouvoir, « l’Empereur » SASSOUNGUESSO a été investi pour un nouveau mandat de cinq ans à la
tête du Congo-Brazzaville, le vendredi 16 avril 2021.
C’est à l’investiture de ce monarque et autocrate controversé
que le Président d’honneur du parti « Les Démocrates », Boni
YAYI, ancien président du Bénin, a été aperçu à la mi-avril, en
pleine crise post-électorale dans son pays. Pourtant, c’est au
nom de la lutte pour la restauration de la démocratie et de l’Etat
de droit au Bénin que ce parti a été créé à la suite de l’implosion
du parti FCBE d’où il a démissionné. En allant s’afficher aux côtés
d’un dictateur impénitent, représentant de la françafrique,
quelle leçon de démocratie l’ancien Président Boni YAYI veut-il
enseigner au peuple luttant pour la liberté, la démocratie et la
bonne gouvernance et aux nombreuses victimes de cette lutte
conduites en prison, ou contraintes à la clandestinité ou à l’exil
presque tous les jours, depuis le 6 avril 2021 ? En allant soutenir
le régime dictatorial et mafieux à la tête du Congo, Boni YAYI
indique-t-il que l’on doit s’accommoder et faire allégeance au
pouvoir liberticide et autocratique de Patrice Talon ?
Au peuple béninois souverain de répondre à ces interrogations
et de tirer les leçons qui s’imposent en se méfiant des loups
revêtus de peaux d’agneau, des gouverneurs à peau noire et des
enragés de la françafrique.
Tom
Lancement de la campagne de sensibilisation sur le
renforcement de la protection des données à caractère
personnel au Bénin.
Mesdames et Messieurs les invités,
Chers amis membres de l’ODHP
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Merci d’avoir répondu promptement à notre invitation à cette
cérémonie de lancement et vous remercions par avance de la
large couverture médiatique que vous en ferez.
Nous sommes au début d’une activité importante et comme
c’est dit plus haut, il s’agit du lancement de la campagne de
sensibilisation de nos compatriotes sur le renforcement des
données à caractère personnel.
Ce lancement s’inscrit dans le cadre d’un projet en partenariat
avec l’Association des Utilisateurs des Technologies de
l’Information et de la Communication (ASUTIC), une ONG
sénégalaise qui travaille à la défense des droits humains à l’ère
du numérique pour ne pas dire à l’époque de la société de
l’information.
C’est ici le lieu de remercier ce partenaire qui a eu l’heureuse
initiative de ce projet qui s’inscrit lui-même dans un autre plus
vaste pour l’Afrique de l’Ouest.
A l’heure du numérique, la protection des données à caractère
personnel reste un enjeu stratégique dans le monde, comme on
le voit avec les conflits entre les grands groupes comme Google,
Facebook, etc. et aussi entre eux et les grands pays industrialisés.
Mais l’Afrique ne semble pas en percevoir l’importance. La
population se numérise de plus en plus (malgré l’analphabétisme
S
ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES
PEUPLES (ODHP)
2005 / 0061 / DEP - ATL -LITT / SG / SAG – Assoc-JORB N°²4 du 15 février
2005
08 BP 1114 Cotonou (Rép. du Bénin)* *Tél : (229) 97 26 36 20 /97 68 49 31/
97728065
Compte bancaire : 024097500901 Orabank Bénin
Mobile money : (00229) 61610540 / 98938989
LA FLAMME N°398 23 avril 2021
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de la grande majorité) à cette époque de l’identité numérique,
de la biométrie et de l’intelligence artificielle.
Si l’Afrique percevait bien les choses, la Convention de l’Union
Africaine sur la Cybercriminalité et les données à caractère
personnel adoptée à Malabo le 27 Juin 2014 serait déjà en
vigueur. Malheureusement, il n’en est pas encore ainsi. Le
quorum pour son entrée en vigueur n’est pas atteint. Il se fait
que le Bénin, notre pays fait partie des signataires qui n’ont pas
encore ratifié cette Convention. Pourtant le projet à cet effet a
été transmis au Parlement en Août 2018. Soit depuis bientôt 3
ans.
Néanmoins, le cadre juridique (légal et réglementaire) pour la
protection des données à caractère personnel existe : La Loi n°
2009-09 du 22 Mai 2009 portant protection des données à
caractère personnel et la Loi n° 2017-20 du 20 Avril 2018 portant
Code du numérique en plus d’une série de décrets portant
création, fonctionnement,… de l’Autorité de Protection des
Données à caractère Personnel.
Toutefois, cet arsenal juridique appréciable avec la mise en place
d’institutions de protection et de régulation, etc. n’empêche pas
qu’il y ait des insuffisances et même de graves violations des
données à caractère personnel de nos concitoyens. Par ailleurs,
il y a des craintes, d’autant que les réformes diverses concernant
la carte d’identité et le passeport biométriques, la biométrie
dans le système de santé, dans le processus électoral, etc. si elles
ne sont pas légalement bien encadrées, elles peuvent constituer
de véritables cancers pour les données à caractère personnel,
surtout que les concepteurs et opérateurs de ces cartes par
exemple sont des sociétés privées étrangères. Certaines
connaissent des conflits avec le Gouvernement pour des
ruptures de contrat.
D’où la nécessité des dispositions constitutionnelles à prendre
pour plus de sécurité pour nos données à caractère personnel et
la prise en charge des conceptions et réalisations des cartes et
autres outils biométriques par l’Etat et non par des sociétés
privées.
Ce projet tombe à point nommé si l’on sait que à l’heure où nous
échangeons ici, les libertés et la protection des données
personnelles prennent un plus grand coup : la crise politique
générale en cours dans notre pays et particulièrement électorale
depuis début Mars 2021 prend des proportions inquiétantes
voire alarmantes avec des arrestations massives et parfois
brutales. La police et la justice ne se privent pas le moins du
monde pour arracher systématiquement les portables et les
ordinateurs des détenus pour les fouiller à la recherche
d’information pour des charges contre eux en violation des
clauses des Conventions et lois sur la protection des données
personnelles.
Au regard de tout ce qui précède, il apparait que nous aurons à
travailler ensemble pour le plaidoyer en vue de la ratification de
la Convention qui permettrait à chacun de pouvoir faire
respecter la protection de ses données personnelles par la
possibilité de plaintes judiciaires en vue de sanction et de
réparation. Nous aurons également à travailler ensemble pour
que le plus grand nombre de nos compatriotes connaissent
mieux leurs droits, les textes et les institutions qui les protègent
et garantissent la jouissance de telles libertés.
La campagne s’articulera autour de sondage en ligne, de
concours graphique, d’ateliers avec les acteurs de la société
civile, des consommateurs GSM, de participation à la session en
cours de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des
Peuples pour la prise en compte de la problématique de la
protection des données personnelles etc.
Voilà dans les grandes lignes les activités et les tâches qui nous
attendent.
Merci pour votre attention et pour votre engagement à la
défense de nos droits individuels et collectifs.
Cotonou, le 20 Avril 2021
Le Président,
Me. Aboubakar BAPARAPE
Classement du Championnat National du Bénin
près l'annulation de la saison précédente, tous les clubs
de Ligue 1 et Ligue 2 sont conviés dans un championnat
unique. Les 34 équipes sont réparties dans quatre
groupes régionaux. Les trois premiers de poule se qualifient
pour la Super Ligue professionnelle qui déterminera le champion
du Bénin ainsi que les qualifications pour les compétitions
continentales.
Le tableau suivant dresse le classement du championnat à l’issue
des matchs.
Groupe A
N° de
classement
Equipes points
1
er Buffle 36
2
ème Bembèrèkè 28
3
ème Dynamo
Parakou
24
Groupe B
N° de
classement
Equipes points
1
er Hadio 24
2
ème Loto sport 23
3
ème Damissa 21
Groupe C
N° de
classement
Equipes points
1
er Requins 37
2
ème DS.CO 33
3
ème Eternel 30
Groupe D
A
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N° de
classement
Equipes points
1
er Dragon 28
2
ème Ayema 27
3
ème ASOS 19
On notera que les anciens Clubs, comme les Buffles du Borgou,
les Requins de l’Atlantique, les Dragons de l’Ouémé s’en sortent
bien.
Contre les turpitudes de la dictature naissante de
Mathieu KEREKOU, le 16 Août 1973, le Capitaine Hilaire
BADJOGOUME démissionne du Gouvernement Militaire
Révolutionnaire (GMR)
(Suite)
Politique incohérente de la Jeunesse et
dessaisissement du ministre de la Jeunesse.
La Présidence de la République a toujours une
politique de la jeunesse très soupçonneuse. Le
plus clair de cette politique a consisté à jouer sur
la prétendue division FUD Ligue. S'il en est ainsi, c'est qu'on a
pensé longtemps que j’étais partisan du FUD et adversaire de la
Ligue.
Sans vouloir m'appesantir sur toutes les rencontres organisées
par le président sans aucune concertation préalable avec le
ministre de la Jeunesse, on ne saurait passer sous silence celle du
7 mars 1973 qui est caractéristique d'un style de travail dont je
ne me suis jamais accommodé. A cette époque, La Ligue faisait
encore "officiellement" partie du FUD même si ce dernier
connaissait quelques difficultés internes. Convoquer dans ces
conditions sans en informer le Ministre de la Jeunesse, et
séparément ces deux organisations pour une même séance de
travail autour du président indique bien que l'unité souhaitée ne
l'était que du bout des lèvres. Le Refus du projet CSR sera une
confirmation de cette attitude.
Le travail de dessaisissement a trouvé un théoricien qui a ses
entrées au palais de la Présidence et dont les écrits sont repris
en compte par le Président. C'est ainsi que nous a été distribué
en Conseil des Ministres du 22 juin 1973 un document renéoté
intitulé "Un patriote inquiété" qui suggère le rattachement pur
et simple des activités de la jeunesse à la Présidence de la
République- pour estime le rédacteur anonyme du texte- tirer le
problème du désordre où il est laissé- Le tout était de savoir qui
crée le désordre: Ainsi les Comités Révolutionnaires d'Animation
Rurale et Urbaine(CRAR-CRAU) sont installés à l'initiative du
Président par le ministère de l'Intérieur mais à l'insu de tous les
membres du gouvernement. Quand j'ai posé la question en
Conseil des Ministres pour répondre aux interrogations des
enseignants qui ont été recrutés au service des CRAU-CRAR, il
m'a été répondu qu'il s'agissait simplement de rassembler des
bonnes volontés pour la distribution équitable des vivres du
programme Alimentaire Mondial. Nous savons depuis que leur
rôle s'est démesurément accru pour quelle politique et sous
quel rôle on ne sait.
Le désordre entraîne toujours des initiatives privées dans le
domaine public. Les dernières victimes seront toujours les
masses sans voix à l'ombre desquelles quelques malins et
margoulins continueront à se donner la " vie douce". Et pour la
révolution, Autant en emporte le vent ! Bien des représentants
locaux du pouvoir central à qui la révolution risque d'ôter le
surcroît de pain de la bouche veille à ce que le changement
annoncé ne dépasse pas le stade de la simple déclaration
d'intention. Campagne anti fiscale, agents de désordre, vecteurs
d'anarchie, tous les prétextes que l'imagination enfante
aisément sont appelés à la rescousse pour le maintien de
l'ancienne politique et pour briser les élans et les enthousiasmes
bénévolement novateurs. Nous ne sommes pas encore sortis de
l'auberge!
Pour en finir avec le ministère dont la responsabilité m'a été
confiée, on ne saurait négliger le grand secteur de l'éducation.
Une commission nationale largement représentative de tous les
intérêts et de toutes les couches du pays a déposé après 15 jours
de travaux l'important projet pour l'Ecole Nouvelle du Dahomey.
Les préparatifs des travaux n'ont suscité aucun enthousiasme au
sein du GMR. On a estimé qu'il y avait beaucoup de «folklore" à
associer le paysan à ces travaux et que quelques techniciens
consciencieux eussent suffi. Le résultat des travaux lui-même
que j’ai distribué le 1er juin en conseil des ministres pour que
chacun que chacun s'en empreigne avant l'introduction selon les
formes pour éviter les rapports a été comme ignoré et mis en
instance. Les quelques commentaires privés qu'on livre à propos
de la réforme sont plutôt désobligeants et méprisants.
Qu'espérer dans ces conditions quand on sait que la mise en
œuvre le succès de ce vaste projet doit être l'œuvre
symphonique de tous ou presque tous les ministères ?
Dans le cadre des commissions interministérielles, les positions
du Ministère de l'Education sont souvent attaquées sur la base
d'arguments sommaires :" ils se croient plus intelligents que tout
le monde" ; ‘’ ils veulent tout faire, s’occuper de tout’’ ... On a
même tenté de nous faire endosser la grève des élèves du Lycée
agricole de Medji à Sékou comme on a fait endosser celle de
l'ODAMAP à quelqu'un d'autre- Cette politique du bouc
émissaire qui est un refus de faire sa propre autocritique pour
s’améliorer finit toujours par perdre son homme.
Est-il utile de parler de l'affaire GUEDOU, cet ancien conseiller du
ministère de l'Éducation qui bien qu'ayant accumulé quatre
fautes lourdes a réussi à se faire défendre par le Président de la
République qui m'a envoyé et à son propos une lettre de
menace? La recherche d'une popularité trop facile conduit à
toutes les extrémités. La révolution n'y trouvera pas son compte.
II-
LA FLAMME N°398 23 avril 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
Celle du 30 novembre ne saurait être le rideau de fumée derrière
lequel on abrite ses craintes, ses peurs frayeurs et aussi -hélasles scandales.
A suivre…..
Extrait de la lettre de démission du Capitaine Hilaire
BADJOGOUME
Un exemple révélateur des effets sociaux de la
gouvernance affameuse de Patrice TALON
PORTO-NOVO
e samedi, 10 avril 2021, j’ai été témoin dans une maison à
Porto-Novo, ville capitale, d’une situation dramatique et
révélatrice que j’ai tenu à partager avec vous, lecteurs du
Journal ‘’La Flamme’’.
En effet, un artisan a été sollicité par un ami pour venir travailler
à l’entretien de sa maison, au niveau de la plomberie, le samedi,
10 avril 2021. Il est arrivé autour de 08h et n’a pu terminer les
travaux que vers 14h30. Entre temps, comme l’activité prenait
du temps, le propriétaire de la maison qui est un ami personnel
à moi, a prévu un déjeuner pour l’ouvrier. Ce déjeuner est fait de
tubercules d’ignames bouillies accompagnées de poissons frits et
de "djà". Le repas servi, l’ouvrier a préféré terminer le travail
d’abord avant de manger. Effectivement, quand il a terminé, il
s’est retrouvé avec le garçon de maison, pour prendre le repas
que ce dernier lui a servi.
Au moment de partir, il remerciait à l’infini mon ami qui n’y
comprenait rien. J’étais ensemble avec mon ami. Et quand le
propriétaire qui n’est pas un inconnu de l’artisan a voulu savoir
pourquoi il le remerciait à ne point en finir, l’ouvrier lui répond
ceci : « vous ne pouvez pas savoir que le repas que vous m’avez
fait servir n’était pas pour moi seul. J’ai dû prendre quelques
bouchées et emballer le reste pour les enfants à qui je n’avais pu
rien laisser avant de quitter la maison. Ça faisait trois jours qu’on
n’avait plus à manger. Je n’ai trouvé personne qui puisse
solliciter mes services pour avoir un peu de sous, si ce n’est vous.
» Il termine ses propos par cette phrase poignante : « chef, c’est
dur, c’est très dur. »
On avait tous les deux la chair de poule. On était à la fois
dépassés, déchirés et révoltés par ce que nous venions
d’entendre et qui est l’expression de misère aggravée à laquelle
la gouvernance mafieuse de Patrice Talon a conduit nos
concitoyens. Je parie que le cas de cet artisan n’est qu’une partie
de l’iceberg. Il doit y avoir des cas pires voire de suicides.
Beaucoup de Béninois n’arrivent plus à s’offrir un repas par jour.
C’est le cas par exemple d’un père de famille dans un village de
Dangbo qui s’est suicidé le 02 février 2021 dernier en se jetant
dans le fleuve Ouémé. Là aussi, il s’agirait d’un déflaté.
C’est donc inadmissible ! C’est intolérable ! On ne peut pas
continuer d’accepter l’inacceptable !
Le peuple doit prendre ses responsabilités pour dégager Talon et
ses suppôts que sont notamment les maires nommés, pour une
gouvernance démocratique, patriotique et de probité incarnée
par l’Alliance pour la Patrie APP et son Président Philippe
Noudjènoumé.
Lassissi
Un correspondant de la ‘’La Flamme’’ à Porto-Novo
Porto-Novo, le 12 avril 2021
CNHU-HKM
Encore une preuve de la misère aggravée du peuple
Béninois
e dimanche 18 Avril 2021 aux environs de 23h, j’ai été
témoin d’une scène aussi pitoyable que révoltante au
CNHU-HKM de Cotonou. De quoi s’agit-il ?
Au portail principal du CNHU, il y avait une dame d’à peu près 60
ans très malade visiblement et qui grelotait, accompagnée d’un
jeune homme de 25 ans apparemment, et qui s’apprêtait à sortir
lorsque les vigiles les ont interpelés pour voir leur autorisation
de sortie. Le jeune homme leur a tendu le papier et vu l’état de
la dame, les vigiles ont demandé au jeune homme pourquoi il
ramène « sa maman » à la maison dans cet état. La réponse
donnée était à la fois courte, écœurante et révoltante. On aurait
dit qu’il évitait d’éclater en sanglots car il a juste dit d’un ton sec
« C’est pour manque de moyen » et il a continué son chemin avec
la malade. Tout le monde était gêné et triste. Les rigolades
d’avant la scène ont cessé et chacun était resté silencieux et
pensif.
Cette scène montre la misère grandissante à laquelle le peuple
béninois est soumis. Le gouvernement n’a cessé de pressurer,
d’appauvrir davantage la population béninoise. Dans les
hôpitaux, il n’y a même pas un minimum de soins pour les plus
pauvres. Pire les autorités au pouvoir ont supprimé les fonds
d'indigence au service des pauvres pendant qu’elles utilisent
l'argent public pour aller se faire soigner à l'extérieur.
Combien de cas du genre, par faute de moyens, sont renvoyés à
la maison pour aller mourir ?
Babatunde
Voici des faits qui montrent que les populations du
COUFFO ont faim.
ela fait la deuxième fois que les scènes de vol de maïs par
les femmes se répètent dans le marché de Klouékanmey
dans le département du COUFFO situé au Sud-ouest du
Bénin. Le dernier cas remonte au jour du marché dernier, le
mardi 20 avril 2021. La jeune femme est venue au marché dans
le but de trouver de petits travaux à faire afin de rentrer le soir
avec au moins 1000f. Malheureusement pour elle, les bonnes
dames qui quittent le Togo, l’Ouémé, Cotonou et autres régions
L
L
C
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
du Sud-Bénin et pour lesquelles elle pouvait servir de maind’œuvre ou de démarcheuse, ne viennent plus en nombre
suffisant à cause de la mévente et de la cherté des produits
vivriers comme le maïs, le haricot et la tomate. Pour cela, les
femmes "démarcheuses" n’ont plus rien à faire les jours du
marché pour subvenir aux besoins de leur famille. Ne pouvant
plus rentrer sans apporter à la maison ce que les enfants vont
manger, la jeune dame s’est rendue chez une vendeuse de maïs
à qui elle a pris quatre mesures de maïs, ce qui vaut 1500f.
N’ayant pas de sous, elle fait semblant de prendre l’argent quand
d'autres clientes sont venues. La vendeuse s’est baissée pour
servir ces dernières et la jeune dame en a profité pour prendre
son maïs et prendre la fuite. C’est après quelques minutes que la
vendeuse a constaté qu’elle est partie sans avoir payé.
Rapidement elle est rattrapée et bastonnée par les vendeuses et
autres usagers du marché avant d’être dépossédée du maïs volé.
Bien avant cette scène, une autre femme avait volé du maïs dans
le même marché. Elle a attaché environ un kilo de sable dans
quatre sachets noirs qu’elle a déposés auprès d’une vendeuse de
maïs et a pris chez celle-ci un demi-sac de maïs en disant à cette
dernière de lui garder le sucre le temps qu’elle aille déposer le
maïs sur le parc des zémidjan. Elle n’est plus revenue. C’est le
soir, en voulant rentrer, que la vendeuse du maïs a détaché les
sachets et constate que les sachets contenaient du sable. Elle
s’est mise à crier au voleur mais c’était trop tard.
La recrudescence de vol de vivres par les femmes pauvres dans
nos marchés est la preuve que le peuple a faim.
Sossou,
Correspondant de La flamme dans le COUFFO
POUR COMPRENDRE LES EVENEMENTS EN COURS AU
TCHAD
e mardi 20 avril 2021, après des rumeurs au sujet d’une
attaque mortelle contre le Président Déby, le porte-parole
d’un groupe de militaires tchadiens annonçait à la
télévision nationale, sa mort et la mise sur pied d’un Comité
Militaire de Transition dirigé par le fils du Président défunt. Dans
la foulée, il annonce la dissolution de l’Assemblée Nationale et
des principales institutions du pays ainsi que l’instauration d’une
transition de 18 mois. Tout de suite, la France a pris acte de cette
situation et une rencontre a déjà eu lieu entre une délégation
française et les nouvelles autorités tchadiennes responsables de
ce coup de force contre la légalité existante. Il est annoncé
aussitôt le déplacement d’Emmanuel Macron à N’Djaména à
l’occasion des obsèques du Président défunt. Or, selon la
Constitution tchadienne, en cas de décès du Président, c’est le
Président de l’Assemblée Nationale qui le remplace. Le non
respect de l’ordre constitutionnel ne gêne plus la France officielle
dans le cas présent.
L’annonce de cette mort a été une grande surprise d’autant que
la veille, la commission électorale a proclamé la réélection
triomphale d’Idriss DEBY ITNO.
Comme on le sait, depuis 1990, la France a installé Idriss DEBY
ITNO au pouvoir au Tchad par un coup d’état militaire en
remplacement d’Hissen HABRE qui n’était plus en odeur de
sainteté à Paris. Comme toujours, elle va remplacer un agent par
un autre pour garder la haute main sur le pétrole et les
ressources minières du pays. Après quelques années, DEBY,
comme il l’a révélé dans une interview devenue virale sur les
réseaux sociaux, voulait quitter le pouvoir ; mais la France, pour
des raisons de sauvegarde de ses intérêts, l’en a empêché. Il faut
dire que le Tchad joue un rôle important dans le dispositif
militaire de la France en Afrique Centrale, sans compter que les
militaires de l’armée pléthorique de DEBY servent de chair à
canon à la France sur de nombreux terrains d’opération en
Afrique et notamment au Sahel dans la supposée lutte de la
France contre les groupes terroristes.
Plus les années passent, plus Idriss DEBY ITNO devient exigeant
et impertinent vis-à-vis de la France. La montée du sentiment
anti-impérialiste en Afrique et notamment contre l’impérialisme
français n’étant pas étranger à ces comportements de DEBY.
Depuis la baisse des prix du pétrole sur le marché international,
DEBY faisait monter les enchères pour mieux se vendre à ses
maitres. Il en est ainsi de ses attaques contre la monnaie
coloniale du franc CFA, de l’assassinat du colonel Kadhafi et de la
destruction de la Libye par l’OTAN etc. Tout ceci commençait à
agacer l’impérialisme français qui devait commencer à chercher
les moyens de se débarrasser de cet agent encombrant.
La rébellion en cours est peut-être l’occasion trouvée par la
France pour en finir avec Idriss DEBY ITNO. Non seulement
l’aviation française n’est pas intervenue pour bombarder les
colonnes rebelles comme elle le fait d’habitude, mais la France
s’est empressée d’avaliser le coup d’état survenu après la mort
de DEBY, indiquant que les ex-colonies françaises demeurent des
« Enclos français » et les démocraties dans ces « Enclos » ne sont
que des vernis pour couvrir les pouvoirs personnels et
dictatoriaux au service des puissances impérialistes.
Une fois encore, le Tchad est la croisée des chemins. En
annonçant sa venue prochaine au Tchad, Emmanuel Macron
vient donner sa bénédiction au nouveau dictateur. Nous sommes
dans un scénario comme au Togo, et au Gabon avec le
remplacement du dictateur défunt par son fils.
Une fois encore, la France montre que son genou est toujours sur
le coup des peuples africains. Les patriotes tchadiens, avec le
soutien des peuples africains et du monde, doivent se dresser
pour dire non à cette nouvelle imposture de la FrançAfrique.
AFIA
L
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
178 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
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