Editorial
Se lever contre la faim planifiée et la gouvernance de
Talon
Face aux signes manifestes de la faim du Nord au Sud, de
l’Est à l’Ouest et dans toutes les couches populaires, le
pouvoir de Talon multiplie les actes de fuite en avant et de
démission. "Le serpent de la faim mord les populations et le
pouvoir de Talon tape dans l’herbe", dirait un dicton bien de chez
nous en pays fon. Pire, il redouble de coups contre le peuple que
la faim tenaille. Comme tout dictateur, au lieu de venir au
secours des populations en détresse, il se trouve des ennemis
inférieurs, des "commerçants véreux", ainsi que les
fonctionnaires et les salariés au Smig qui attendent un
soulagement par l’augmentation des salaires bloqués et réduits
depuis plus de cinq ans. L’Adresse de Philippe NOUDJENOUME,
Premier Secrétaire du PCB et Président du Conseil de
Gouvernance Patriotique de l’Alliance pour la Patrie le 16 juin
dernier révèle davantage toute sa pertinence : « PEUPLE
BENINOIS, LEVE-TOI CONTRE LA FAIM PLANIFIEE ET LA
GOUVERNANCE DU POUVOIR DE LA RUPTURE ! ».
Effectivement, Seul le peuple en lutte peut se sauver !
La Rédaction
LES SIGNES MANIFESTES DE LA FAIM ET LA DEMISSION
DU POUVOIR DE TALON
e 16 juin 2021, dans une adresse au peuple à se lever contre
la faim planifiée par le pouvoir de Talon, Philippe
Noudjènoumè, premier Secrétaire du PCB et Président de
l’Alliance Pour la Patrie a démontré que « le Pouvoir de la
Rupture, en multipliant les impôts et taxes, en supprimant les
structures de protection collective, en faisant augmenter les prix
des produits de première nécessité, sans augmenter les revenus
aux hommes, a organisé la famine actuelle. »
Depuis cet appel, de nombreuses correspondances parviennent
à la Rédaction qui exhibent d’une part, les signes manifestes de
la faim, et d’autre part, les actes manifestes de la démission du
pouvoir de Talon face à l’urgence de mesures d’assistance aux
populations affamées.
I- Des Signes manifestes de l’aggravation de la faim au
Bénin
1- A Parakou : Voici comment la faim a pris des
proportions inquiétantes
Sous le pouvoir de TALON 1, au sein des travailleurs, vendeuses
et revendeuses, les voix s'accordaient sur la détérioration des
conditions de vie du peuple. La recrudescence de petits vols et
braquages illustraient cette ruine des activités économiques des
gens du peuple.
Courant Avril, Mai et Juin 2021, ce sont des vols de nourriture au
feu et restes de mets qui s'observent dans la ville de Parakou.
Dans des ménages de travailleurs, vendeuses, des gens qui vivent
de la débrouille, tout le monde se plaint de la montée
vertigineuse des prix des céréales, légumineuses dans les
marchés de Parakou. Les boutiquiers et vendeuses sont accusés
de faire de la surenchère. Ces plaintes de la population de
Parakou ont motivé des enquêtes sur le marché auprès des
boutiquiers et revendeuses pour s'enquérir de la vérité des faits.
La descente dans les marchés et les échanges avec les
vendeuses, boutiquiers, ont permis de constater cette
vertigineuse montée des prix des aliments qui entrent dans la
consommation quotidienne des populations de Parakou.
Dans la période d’avril jusqu’à mi-mai de l'année 2021, le panier
de tomates était à 7.000 CFA. Actuellement le même panier est
vendu à 20.000 CFA. Le tas de tomates vendu entre-temps à 25
FCFA, 50 FCFA est passé à 100 FCFA. Malgré cette augmentation
du prix, la quantité de tomate a connu de réduction.
Le panier du piment gbatakin qui coûtait 5.000 ou 6.000 FCFA
selon la qualité du piment, est passé à 15.000 FCFA. Les petites
revendeuses achetaient la mesure d'une grande boîte de tomate
importée, l’équivalent d'un kg à 250 FCFA ou 350 FCFA.
Actuellement, pour obtenir la même quantité de tomate, elles
doivent débourser une somme de 900 FCFA à 1000 FCFA.
Le panier moyen de gombo est passé de 5.000 FCFA à 7.000
FCFA. La revendeuse est contrainte de revoir à la hausse le prix
du tas et de réduire la quantité. Ainsi, le tas fait de 4 à 5 gombos
est passé de 25 FCFA à 100 FCFA.
Pour le crin-crin (gluant comme le gombo), la moyenne bassine
vendue entre-temps à 300 FCFA est passée à 700 FCFA. Le tas de
25 FCFA est non seulement quantitativement réduit mais le prix
est passé à 50 FCFA.
La bière locale appelée Tchoukoutou bien prisée à Parakou, n’a
pas été épargnée par ce vent de hausse vertigineuse des prix des
produits locaux de consommation à la portée des petites
bourses. Cette activité occupe une partie très importante des
femmes et nourrit des milliers de ménages. La descente à
TCHAKATIBAM, le plus grand marché de Tchoukoutou à Parakou,
marque de l'ingéniosité des peuples du nord de notre pays, a
permis de constater la hausse du prix de cette bière nationale :
le bidon de Possotome de 1 litre et demi antérieurement vendu
à 300 FCFA est passé à 600 FCFA. Ce qui a entraîné cette hausse
du prix du Tchoukoutou, c'est la hausse du prix du sorgho qui sert
de matière première dans la fabrication de cette bière : la
bassine du Sorgho vendue dans le mois de mars à 6500 FCFA est
passée à 8500 FCFA.
Les vivres ne font pas défaut sur le marché local mais les
consommateurs sont incapables de s'en procurer à cause des
prix qui ne sont pas à leur portée. Les ménages sont obligés de
réduire leur consommation au minimum au risque de mourir de
faim. Conséquence, les commerçants, vendeuses des marchés
de Parakou hument l'air dans les boutiques et marchés à
longueur des journées. Ils se plaignent de la mévente. La faim est
devenue endémique à Parakou. L'expression récurrente dans les
bouches des travailleurs, vendeurs et revendeuses est TALON
veut nous tuer.
Les populations de Parakou ont raison puisque la cause de cette
flambée vertigineuse des prix des produits locaux entrant dans
leur alimentation quotidienne est surtout la multiplication et la
hausse des taxes sur les vivres, l'électricité et les produits
importés. Le pouvoir de TALON 2 doit revoir en faveur des
populations sa politique économique.
(D. Zermatt, Correspondant du
journal La Flamme à Parakou.)
2- Au niveau des Etudiants: La crise sociale que traverse le Bénin
avec l’augmentation excessive du prix des produits de
consommation courante sévit plus gravement au niveau des
étudiants. Il s’observe des groupes aux aguets des diverses
soutenances de mémoires. On passe d’amphi en amphi, de
F
L
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soutenance en soutenance. La plus terrible des scènes se passe
lors du partage des sandwichs après les soutenances. On assiste
simplement à une grande bataille, une véritable lutte pour entrer
en possession de ce fameux sandwich ne serait-ce que pour
étancher sa faim momentanée. Certains s’efforcent même au
prix de leur vie d’en prendre jusqu’à six dans l’intention de
réserver pour les jours suivants.
Privés dans leur immense majorité des aides universitaires à
savoir les bourses et les secours, avec les difficultés des parents
qui aussi sont à la quête du nécessaire pour se nourrir, ils sont
laissés à leur sort et ne savent plus à quel saint se vouer. Cette
situation constitue une porte ouverte pour toutes sortes de
déviances: la mendicité, la délinquance, la prostitution, etc. Pour
ceux qui ont pu difficilement trouver les 150 frs pour le ticket
resto, un autre combat les attend. Avec un rang extrêmement
long, ils s’exposent au soleil ardent ou à la pluie pour se procurer
le seul plat du jour.
(Achille C., correspondant de La Flamme à l’UAC)
3- Aliou I. A. parle de la dégradation continue de sa vie précaire.
Depuis 2014, j’ai eu mon diplôme de Licence en Gestion à l’UAC
(Université d’Abomey-Calavi). Aucune de mes démarches pour
obtenir un emploi n’a prospéré. J’ai dû m’engager dans la vente
des tenues communément appelées friperies. Je prends les
tenues chez un fournisseur puis je me mets au bord de la voie
notamment sous le passage supérieur de Godomey. Je les
expose pour attirer l’attention des passants. En fin de journée, je
vais faire le point à mon fournisseur puis je prends mes
ristournes. Voilà comment je gagne aujourd’hui ma vie après ces
longues années d’étude. Quand j’ai commencé cette activité il y
a environ 06 ans, les recettes journalières me permettent
d’assurer au moins deux repas par jour. J’arrive même à envoyer
quelque chose aux parents au village situé à 150 kilomètre de la
ville de Cotonou. Mais aujourd’hui, non seulement la vente a
baissé mais aussi, nous sommes pourchassés d’une part par la
police et d’autre part par les collecteurs d’impôts. Vraiment, la
vie devient dure pour moi. Depuis près de 03 ans, j’ai souvent
honte de me rendre au village parce qu’incapable de satisfaire
les besoins que les parents expriment envers moi. Je n’en peux
plus !
4- La mendicité s’aggrave au Bénin.
La mendicité touche des couches insoupçonnées. Ce monsieur
d’une cinquantaine d’année qui demande en vain un demi-litre
de carburant. Cet autre qui demande, non plus l’argent mais un
peu de gari. De façon générale, de plus en plus maintenant les
mendiants ne demandent plus de l’argent mais plutôt de la
nourriture. Ça montre à quel point la faim sévit dans le pays.
(Ola G. correspondant de La Flamme à Pobè)
5- Les Artistes comédiens en parlent
Des vidéos passent sur les réseaux sociaux. Les artistes
comédiens ne cessent de montrer à travers ces vidéos simples
ou des courts métrages le niveau atteint par la pandémie de la
faim : désormais les voleurs ne seront plus à la recherche des
biens financiers et matériels mais également et surtout de la
nourriture même s’il faut la prendre avec le récipient.
(Coffi T. Correspondant à Houéyogbé).
II- Les dérobades et la démission du pouvoir de Talon
Je suis avec plus d’attention le gouvernement face à la hausse
vertigineuse des prix des produits vivriers et la faim qui gagne du
terrain. Talon ayant déclaré que son second mandat sera
hautement social. Mais je ne vois rien du tout. Pire, je n’entends
que des arguments fallacieux, des actes à la limite de la
provocation. Le Conseil des ministres du 16 juin, après avoir
reconnu que les pays voisins viennent s’approvisionner chez
nous pour constituer des réserves de sécurité, n’a parlé que d’un
Comité de surveillance des exportations ! Et comme exploits
contre la faim, on parle de la « lutte contre l’exportation
frauduleuse, de la police qui arraisonne un important lot de
produits vivriers.». C’est ce que mettent à La Une les journaux,
tels Le Matinal, La Nation du 23 juin, à la solde du pouvoir. Estce cela qui va remplir le ventre des affamés ? Que fait le pouvoir
de Talon ? Vraiment, les dictateurs sont toujours semblables :
Mathieu Kérékou aussi pourchassait les « commerçants
véreux ». Talon, un capitaliste libéral, qui lui, exporte et vend son
coton à l’extérieur sans penser même à l’approvisionnement des
usines à l’intérieur, Talon lui, pourchasse les producteurs et
commerçants qui vendent les produits viviers à l’extérieur !
Pourquoi au niveau aussi de l’Etat, ne pas aller sur le marché,
acheter chez les commerçants les produits et ouvrir des
magasins pour les revendre aux populations ? N’est-ce pas ça la
liberté de marché ; n’est-ce pas ce qui se fait partout, la
constitution de réserves stratégiques contre la faim et la
pénurie ?
Pire, son porte- parole, Wilfried Léandre Houngbédji, clame : pas
d’augmentation du Smig en vue, donc pas d’augmentation du
pouvoir d’achat des salariés face à la flambée des prix ! Il
ronronne : « Au lieu de prendre les ressources additionnelles
pour augmenter le salaire de ceux qui ont déjà un emploi, le
gouvernement a plutôt fait le choix d’injecter ces ressources
dans le développement du pays». « Les fonctionnaires ne sont
pas les seuls enfants de la République et l’option prise par le
Président Talon et son gouvernement, c’est de faire en sorte de
satisfaire le grand nombre (LE MATINAL n° 6111 du 24 juin 2021).
Je laisse de côté l’ignorance du porte-parole du gouvernement
qui parle du Smig pour les fonctionnaires. Le Smig, c’est pour les
ouvriers et salariés du secteur privé, ceux-là qui triment dans les
usines d’égrenage du coton de la SODECO, à Fludor, les dockers
du port, de la Sobébra, les manœuvres des entreprises des
Travaux publics. Pour les fonctionnaires, on parle plutôt de la
valeur du point indiciaire. Parler du Smig et indexer les
fonctionnaires, est-ce pour ne pas indexer les chefs d’entreprises
au pouvoir ?! Soit dit en passant. Mais l’essentiel est que si les
fonctionnaires ne sont pas les seuls enfants de la République,
c’est eux qui ont à charge l’assistance de la République à tous les
enfants de la République. Et ensuite, se refuser à augmenter le
pouvoir d’achat pendant que l’inflation gagne en hauteur et en
ampleur, c’est condamner les hommes à la faim et la production
nationale à la baisse !
Et pendant qu’il n’y a pas d’augmentation de Smig en vue, en
cours et en vue, il y a l’augmentation des taxes : taxe sur la
grossesse, taxe sur le mariage, taxe sur les poubelles, taxe sur
l’électricité, taxe sur les transports publics, taxe sur l’essence
"kpayo", taxe dans les marchés ; etc.
Partout, je ne vois que fuite de responsabilité et démission du
pouvoir de Talon.
Seul, le peuple en lutte peut se sauver.
Bruno A. Correspondant de La Flamme à Porto-Novo
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LA JEUNESSE BENINOISE FACE A LA FAIM.
epuis l’avènement du pouvoir dit de la rupture en 2016,
la jeunesse Béninoise est ruinée et étouffée.
En effet, la jeunesse studieuse au chômage n’a eu droit
qu’à l’institution d’un corps d’esclaves modernes appelés
ASPIRANAT. Les jeunes travailleurs opposés aux mesures et lois
arbitraires sont radiés et livrés à la vindicte médiatique. Les
jeunes artisans, commerçant et paysans sont déguerpis de leurs
boutiques et ateliers installés au bord des voies.
La jeunesse scolaire et universitaire quant à elle est privée de
bourses et secours d’études. Cela en rajoute à la souffrance des
parents ruinés et appauvris qui n’ont plus d’issue pour faire face
aux coûts élevés de formation de leurs enfants. Cela justifie le
taux élevé d’abandon et de baisse du nombre de candidats
enregistrés aux divers examens nationaux.
Tel est donc le triste sort, réservé aux jeunes artisans, paysans,
commerçants et ceux déscolarisés. Abandonnés à eux-mêmes,
ces jeunes ne savent plus à quel saint se vouer. Certains d’entre
eux ont rejoint les feux tricolores, les carrefours, les ponts péage,
etc. avec leurs articles et marchandises en mains. D’autres se
sont convertis en zémidjan et à tous les petits boulots possible
pour s’en sortir.
C’est la galère tous les jours pour s’offrir la pitance. Mais voilà,
avec la flambée des prix des produits vivriers, la pitance devient
problématique. Les parents ruinés n’arrivent plus à assurer
l’argent de poche journalier des élèves et étudiants. Très
nombreux sont les élèves qui viennent à jeun à l’école. Le riz du
bord des rues est devenu inabordable. Pour les jeunes artisans,
le gari et le "klui-klui" sont devenus trop chers et trop petits pour
satisfaire la faim. Le plat de manioc et de haricot acheté pour se
remplir le ventre et tenir toute la journée ne suffit plus. Les
jeunes gens sont d’une manière ou une autre à la recherche
désespérée de la pitance.
Dans ces conditions de lutte pour la survie, ces jeunes sont
encore accablés par des taxes à n’en point finir : Taxe sur la
grossesse, taxe sur le mariage, taxe sur la communication,
assurance moto, etc.
Tout ceci est la conséquence d’une politique qui a conduit
aujourd’hui notre pays dans une famine généralisée.
Patrice TALON a plongé le pays dans un désastre total à travers
sa politique de ruse et de rage consacrée par son célèbre mot
d’ordre: «Il faut serrer la ceinture ». Un mot d’ordre qui n’est
vécu que par le peuple et la jeunesse béninoise. En effet, le
président Talon et son entourage se sont accaparés les secteurs
stratégiques du pays. Ils ont liquidé et partagé les structures
nationales de sécurité et de prévoyance des risques et
catastrophes, telles que l’ONS, l’ONASA, la SONAPRA, la
SONACOP et autres. Ainsi par exemple, le trésor de notre pays
est confondu désormais aux poches de Patrice TALON qui
substitue Bénin-Control aux structures traditionnelles
régaliennes de recettes douanières et d’impôts du pays. Sur les
ruines de la SONACOP, poussent les stations JNP et autres
appartenant à Patrice TALON et ses collaborateurs. Le Président,
les Ministres, les Préfets, les DG, les conseillers et autres ‘’élus
du peuple’’ se sont attribués des salaires qui restent jusque-là
inconnus du contribuable béninois.
Trop c’est trop ! Il faut se lever et dire NON à l’hécatombe
planifiée et programmée par Patrice TALON. Toi jeune, lève-toi
et brise tes chaines de peur. Rejoint les rangs des patriotes en
lutte pour la libération du pays des mains de l’autocrate TALON
et alliés. Dans tous les cas, tu n’as pas d’autre choix aujourd’hui
que de te battre contre la faim et la gouvernance de Talon. C’est
la seule voie de salut, c’est celle qu’indique l’appel de Philippe
Noudjènoumè, Premier Secrétaire du PCB, Président de l’APP.
Tous ensembles, levons-nous contre la faim et la gouvernance de
Patrice TALON !
Le Président du Comité Exécutif du Conseil Général de la
Jeunesse pour la Patrie
Damien DEGBE.
PATRIOTISME ET DEMOCRATIE COLONIALE EN PAYS
FRANCOPHONE.
I- Position de la question.
a stratégie, c’est la disposition des forces en vue d’atteindre
un objectif : que ce soit politique, économique militaire et
tout simplement professionnel.
Nous avons convenu que l’impérialisme français, sous pression
des luttes des peuples à la fin des années 60, a changé de
stratégie, c’est-à-dire a changé de disposition de ses forces par
les octrois des indépendances formelles aux colonies. Cela est
une analyse juste sur laquelle nous ne saurions revenir.
L’impérialisme français a changé de stratégie et a changé le
statut à ses colonies devenues « néo-colonies ». Au lieu de
gouverneurs coloniaux blancs, on préfère pour moins de
voyance, installer des gouverneurs noirs (natifs des terroirs
coloniaux), étroitement surveillés par la puissance coloniale et
poursuivant exactement les besognes du colonisateur.
Au vu de cette analyse, le mouvement révolutionnaire antiimpérialiste africain francophone a dès 1960, défini comme
objectif stratégique des luttes des peuples, la réalisation de la
RNDP ou RNDPA (Révolution Nationale Démocratique Populaire
Anti-Impérialiste). Il a défini la contradiction principale comme
celle opposant l’impérialisme international, français en
particulier et ses suppôts aux peuples de nos pays. Et dans les
dispositions stratégiques des forces de classes pour réaliser cette
révolution, il a défini que face à l’impérialisme français, cible
principale de nos luttes, il faut une alliance des classes,
composée de la classe ouvrière, de la paysannerie (en tant que
couche), de la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale.
Nous pouvons aujourd’hui dire que la paysannerie se décompose
tous les jours en classes contradictoires que sont : la classe
ouvrière, la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale et
qu’en tant qu’expression politique, elle exprime les vues de la
bourgeoisie nationale patriotique, telle que l’on observe avec le
programme politique des Intellectuels traditionnels organisés
dans l’INIREF.
II- Le contenu réel de la définition de la stratégie et de
l’objectif stratégique.
Nous disons et affirmons que le Bénin, comme tous les pays
africains issus de la colonisation française sont des « Enclos
coloniaux », des « Bantoustans coloniaux » de la France. Le terme
de « néo-colonie » semble faible au regard de cette réalité. Car
comment distinguer la néo-colonie française qu’est le Bénin de
la néo-colonie qu’est le Ghana ? Ou faut-il appeler le Ghana pays
« dépendant » ? De toutes les façons en feuilletant l’histoire
universelle, on n’a jamais vu dans cette Histoire, le maintien
d’une colonie sous des apparences trompeuses comme on l’a vu
avec des ex-colonies françaises d’Afrique. Nous disons bien que
l’impérialisme français a eu le génie malfaisant de poursuivre le
maintien de son empire colonial sous une nouvelle forme et une
forme à peine modifiée depuis 1960. Pour l’approfondissement
du débat, la lecture des ouvrages tels : Lénine « Impérialisme
D
L
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stade suprême du colonialisme » et Nkrumah « Néocolonialisme,
stade suprême de l’impérialisme » est nécessaire.
A- Le Bénin est un « Enclos colonial français ».
Le Bénin demeure une colonie française badigeonnée sous
appellation trompeuse de pays indépendant simplement doté
d’un drapeau, un hymne et un siège à l’ONU.
Le Bénin ne dispose en fait d’aucun des attributs de souveraineté
d’un Etat : la monnaie, la défense, la langue, la diplomatie, les
leviers économiques stratégiques.
1°-Ainsi la monnaie, est maintenue aux mains de la France avec
son appellation coloniale Franc des Colonies Françaises
d’Afrique ;
2°-Pour la défense et la sécurité : Les troupes françaises, sous des
accords coloniaux de défense, stationnent dans les colonies et
surveillent étroitement, prêtes à intervenir aux moindres
secousses populaires ; les écoles de formation militaires sont aux
mains d’officiers français (ou formés dans les écoles militaires
françaises, sans oublier l’armement de nos armées. La police et
les services de renseignements sont aux mains des Officiers de
renseignement français etc. Toutes les administrations centrales
stratégiques militaires sont étroitement sous surveillance des
représentants physiques du Gouvernement Français (Etat-major
général de l’Armée, Services centraux de renseignements)
3°-la langue française est proclamée langue officielle dans les
Constitutions des Colonies dès 1960 alors qu’une telle
disposition à cette date n’existait pas dans la Constitution
française de 1958 et n’y a été insérée qu’en 1992 ;
4°-la diplomatie des nouveaux Etats se trouvait conservée aux
mains de la France dans les instances internationales ;
5°- les richesses minières stratégiques du sous-sol sont déclarées
propriétés éminente de la France ; les entreprises et les produits
français ont droit de priorité et de monopole dans les Colonies
proclamées indépendantes. Tous les secteurs stratégiques sont
aux mains de la France ou de pays alliés à la France : Bolloré,
Bouighes, Satom, Lafarge, Castels,etc. plastronnent avec des
prestations à des coûts exorbitants ; le Port, l’aéroport, les
stations de recherche agronomiques (CIRAD et l’IRD), les
industries cimentières, les brasseries, même des chaines de
télévisions telles CANAL+ amassent tous les jours les sous et
conditionnent par propagande directe toute la couche
intellectuelle du Bénin. Toutes les Régies financières sont
étroitement sous surveillance de représentants physiques des
Français blancs (Impôts Douane, Trésor etc.)
Tout cela a été l’objet d’un Traité secret, imposé aux Etats et
aujourd’hui connu, sous le nom de Pacte colonial. ».
L’école par exemple au secondaire, est étroitement quadrillée
par des organismes publics (organes de la francophonie) ou
privés français (ONG : Aide-Action ; Plan Bénin etc.) qui
formatent notre jeunesse à la sauce coloniale française.
Non, nous n’avons pas un Etat indépendant, nous avons un
« Enclos français » une « Prison française ». Oui, la comparaison
soutenable est celle d’une Prison et le peuple béninois un Peuple
prisonnier à domicile. Il suffit de savoir cela pour comprendre
1 Article 110 « Que les arrêts soient et compréhensifs afin qu’il n’y ait pas de raison de
douter sur le sens de ces arrêts, nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si
clairement qu’il ne puisse y avoir aucune ambiguïté ou incertitude, ni raison d’en
demander une explication…. »
Article 111 « Parce que de telles choses sont arrivées très souvent, à propos de la
mauvaise compréhension des mots latins utilisés dans les dits arrêts, nous voulons que
que les Gouvernements de nos pays francophones sont des
Appareils d’Administration de Prison, le Chef de l’Etat étant le
Régisseur de Prison, assisté des « Gardiens-Chefs » que sont les
ministres, le tout descendant au plan local par les « ChefsBâtiments » etc.
B- La Démocratie dans nos pays est une Démocratie de
prisonnier.
Lors que les Impérialistes français parlent de « démocratie » dans
un pays comme le Bénin et à leur suite, les fretins idéologues
béninois, politologues ou « politiques- constitutionnalistes » à
leur solde, ils ne parlent que de la démocratie compatible avec
les intérêts de domination française au Bénin et de conservation
du Bénin comme « Enclos français ». Quand RFI, France 24 et
autres TV5, parlent bien d’un régime démocratique en Afrique, il
faut toujours entendre « Régime sauvegardant les intérêts
coloniaux de la France ». D’ailleurs certains parmi les plus lucides
des Dirigeants français, n’hésitent pas à dire que « l’Afrique n’est
pas mure pour la démocratie » (Jacques Chirac). Ecoutez-les
s’exprimer au Bénin, ces éléments de la FrançAfrique, avec
l’assurance et la suffisance qui n’ont d’égal que les diplômes et
soutiens français dont ils bénéficient et qu’ils cachent
difficilement. Ils parlent de libertés démocratiques, de droits de
l’homme et tutti quanti, tous en occultant que l’un des premiers
droits de l’homme-citoyen, c’est de s’exprimer dans
l’administration de son pays en sa langue (mairie, administration
centrale), c’est de s’instruire dans sa langue maternelle, c’est
d’être jugé au tribunal dans la langue qu’il comprend et dans les
termes qu’il comprend. La première raison de l’institution par le
Roi François 1
er de France de la langue française comme langue
du peuple français en 1539 par la prise de l’Ordonnance de
Villiers-Cotterêts, c’est de devoir juger le citoyen français en
langue populaire « françoise » au lieu du latin.1
. Une démocratie
seulement pour à peine 10% de la population lettrée réellement
en français ! Voilà la réalité et on en est fier. Actuellement déjà
les prononcés des décisions de justice au Rwanda se font en
langue kinyarwanda.
Pour la faune des éléments de la FrançAfrique et leurs
idéologues, c’est la démocratie française en occultant
complètement que nous sommes dans un « Enclos français » et
qu’il faut, avant de résoudre la question de démocratie interne,
c’est-à-dire de l’organisation interne des organes de
gouvernement du pays, il faut assurer la souveraineté du peuple
sur son propre destin et la pleine souveraineté du Bénin comme
Etat Indépendant. En France, nul ne peut imaginer que la langue
de l’administration et de la justice soit le mandarin, ou l’anglais
ou que le maire, pour qu’il soit élu, doive savoir parler et écrire
l’allemand. Ces idéologues coloniaux qui paradent dans des
grands hôtels de la place pour colloque, ne parlent jamais des
questions existentielles de l’Etat béninois, telles que la
récupération de notre souveraineté monétaire, telle que le
pourquoi des pays comme la Lituanie ou l’Estonie (environ 1 à 2
millions d’habitants) parlent leurs langues dans l’administration,
la justice, instruisent leurs enfants dans leurs langues et non le
Bénin avec ces 12 millions d’habitants. Ils ne disent rien de la
mainmise des entreprises françaises et étrangères sur nos
entreprises et le chômage qui en résulte. Les exemples de ces
« démocrates », agents impérialistes sont à trouver dans des
dorénavant tous les arrêts ainsi que toutes autres procédures que ce soit de nos cours
souveraines ou autres subalternes et inférieures, ou que ce soit sur les registres,
enquêtes, contrats, commissions, sentences et tous les autres exploits de justice qui en
dépendent, soient prononcés publiés et notifiés aux parties en langue maternelle
française et pas autrement. »
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
personnes telles que « les constitutionnalistes » à l’exemple des
DOSSOU Robert, de HOLO Théodore, etc.
Quiconque parle de démocratie sans l’associer en même temps
avec la dénonciation du caractère « Enclos français » qu’est le
Bénin, n’est qu’un agent de l’étranger et particulièrement de la
France. C’est un idéologue de la démocratie de prisonnier. La
démocratie de prisonnier, c’est celle exercée dans les strictes
limites définies et imposées par l’impérialisme français et autres
et qui soit compatible avec le maintien de la domination
impérialiste française en particulier. Elle est strictement
encadrée non seulement par la Constitution qui permet
l’intervention étrangère dans nos affaires (art. 66) ; mais par de
multiples lois aussi coloniales les unes que les autres : lois sur
l’OHADA par exemple.
Vous êtes libres de vous organiser à l’interne, pourvu que cela ne
casse pas le carcan de l’enclos colonial français qu’est le Bénin.
La démocratie de prisonnier c’est la complète négation de la
souveraineté de nos pays.
Seule, une telle approche permet de comprendre les lignes
directrices de la conduite des différents gouvernements français
(la politique de deux poids deux mesures, la politique de la
démocratie à géométrie variable) dans nos affaires depuis 60
ans.
Ainsi la France soutient des gouvernements autocratiques tels
que ceux des dynasties des EYADEMA au TOGO, BONGO au
Gabon, de Sassou NGUESSO au Congo, de BIYA au Cameroun
sans que cela ne gêne nullement ses proclamations
démocratiques.
Mais dès lors que la politique d’un pays tend à remettre en cause
les intérêts hégémoniques français, on crie à la dictature, on
mobilise la « communauté internationale » et on intervient
militairement soit par assassinat (Olympio, Sankara etc), putsch
ou intervention militaire comme en en Guinée de Sékou Touré,
en Libye ou en Côte d’Ivoire.
Au regard de cela, il y a lieu d’affirmer à l’étape actuelle de la
lutte de nos peuples, le primat du patriotisme sur la
démocratie coloniale, la démocratie de prisonnier.
L’affirmation du primat du patriotisme sur la fausse démocratie
à l’étape actuelle est facile à accepter en paroles, mais pas
toujours aisée à appliquer. Et cela se comprend aisément. On est
en face d’un appareil d’Etat concret et non celui direct de la
France. Cet appareil pose de graves actes de violations
permanentes des libertés et nécessite nos réactions immédiates.
Se faisant quotidiennement, il est facile d’ignorer, derrière cet
appareil répressif en face de soi, le commanditaire de cet
appareil, le vrai auteur et bénéficiaire de ces actes et la cause
finale de vos malheurs. Et des fois, on entend des hommes et
femmes de nos pays appeler « au secours contre nos dictateurs »
cette même France, responsable de nos conditions. On est
soumis au coercitif et on ignore le rémanent.
Telles sont quelques leçons que nous donne le bilan des 60 ans
de luttes des organisations et mouvements révolutionnaires et
anti-impérialistes d’Afrique francophones.
Samson
ARRETE DE ALAIN OROUNLA :
ENCORE DES TRACASSERIES ET DE RANCONNEMENT EN
VUE
ommé à la tête de la préfecture de Cotonou le 02 juin
2021 à la faveur du Conseil des ministres, Alain Orounla
se lance brutalement dans une nouvelle aventure.
Par un arrêté pris le 16 juin 2021, Alain Orounla fait obligation
aux motocyclistes en déplacement dans le département du
Littoral du port de casque et de ne remorquer qu’un seul
passager lui aussi astreint au port de casque.
Une décision mal vue et insoutenable qui a suscité des réactions
de désapprobation générale au sein des populations. Ainsi, pour
justifier ces propos fallacieux, il déclare face à la presse avec des
arguments « bidon » que la mesure n’a pas pour objectif de
réprimer. Le but visé est de "rappeler aux usagers circulant qu’ils
doivent respecter la vie. Pour lui, tout passager doit avoir son
casque comme on a les chaussures, des habits." Faut-il un arrêté
pour le rappeler ?
La moto au Bénin (avec le Zémidjan) est un moyen de transport
public. Les populations au Bénin n’en ont pas d’autres d’accès
immédiat, disponible et facile. Décréter le port du casque par le
passager, revient à demander que presque tous les Béninois
aient chacun un casque, ou alors que le conducteur de taxi-moto
en ait un pour son passager. Dès lors, si un conducteur de taxi
moto doit avoir son casque et celui du passager, cela pose un
problème au niveau de la santé. Ce qui ne répond pas aux
normes sanitaires en vigueur, déjà que nous sommes dans un
contexte de crise sanitaire où certains dispositifs sont
nécessaires, nonobstant les risques de contamination des
maladies ordinaires. Orounla, a-t-il réfléchi à ce fait tout simple ?
Il est alors limpide que pendant que la faim sévit, le prétexte de
la vie à préserver ne fait pas le souci de Orounla ; et le but visé
est objectivement ailleurs. Il n’est rien d’autre que la suite des
politiques visant à semer la terreur et la panique au sein de la
population déjà asphyxiée. L’arrêté de Orounla vise la
multiplication des tracasseries de la police contre les
conducteurs et le rançonnement de la population, notamment
contre les conducteurs de taxis-moto qui représentent le seul
moyen de transport public au Bénin, assujettis déjà aux
obligations de plaque, au droit taxi, à la cherté d’essence et à la
souscription à l’assurance annoncée.
La question de sécurité de la vie dans les transports est liée sans
doute au moyen de transport public fiable et sécurisé. Et au lieu
de penser à cela, Orounla et le pouvoir ne pensent qu’à ruiner et
brimer les populations.
Le préfet du littoral doit revoir sa copie ; abroger purement et
simplement son arrêté de délire car le minimum pour le citoyen
béninois aujourd’hui est d’abord son quotidien.
Vignon S.
Origine du Gɛngbé faussement appelé Mina
es Gɛns sont un peuple d’origine ghanéenne, issus du
royaume GAN de la région d’Accra, installés à la fin du
17ème siècle dans le sud-est du Togo suite à une guerre
perdue après une attaque des Akwanus, leurs voisins
N
L
LA FLAMME N°407 25 juin 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
belliqueux. Après la défaite, une partie des princes vaincus, se
dirigea vers l’est où certains de leurs congénères avaient déjà
leurs habitudes. D’après le père Roberto Pazzi, les fugitifs dirigés
par le prince Foli-Bébé, son frère et son oncle, vinrent en pays
Hwela ou Pela « où ils ont achevé leur migration à la hauteur de
l’actuel Gliji, débarquant à la plage sur un site de forêt
aujourd’hui nommé Genvé où se trouve l’actuel village
Vodugbé « le bosquet du vodu. » Roberto Pazzi Les Peuples
d’Ajatado (entre Accra et Lagos) tome 4 ed. l’harmattan paris
2017 page 71. A ce moment-là, ce site était sous administration
du roi d’Agbanakin. Les nouveaux arrivants s’adressèrent donc à
lui pour avoir l’autorisation de s’installer à leur lieu de
débarquement. Ce dernier selon Roberto Pazzi, leur répondit
que lui n’avait pas autorité à lui donner ce terrain et qu’il fallait
qu’ils aillent voir le roi de Tado. C’est ainsi que : « … Foli-Bébé et
son frère Foli-Xemajro visitèrent Tado, seul royaume aja d’alors.
Le roi de Tado, accueillit gentiment ces deux princes Gɛns…et
ceux-ci pour lui témoigner leur gratitude, lui firent beaucoup de
dons. Le roi de Tado leur donna l’autorisation d’organiser leur
royaume sur la côte. Pour confirmer publiquement leur
intention de s’implanter de manière définitive en cette région,
Foli-Bébé et son frère, qui n’avaient amené de Gɛngbo aucune
autre femme que leur propre tasi (tante paternelle), choisirent à
Ajatado deux filles du pays, Dansi, (Danchi) ajouté pn (l’adepte
(asi) du vodu Dan) et Ouinsi (Ouenchi)ajouté pn, l’une et l’autre
de sang royal, pour les épouser et constituer les premières
familles de Gliji. Leurs enfants apprendront ainsi la langue de
leurs mères qui, en s’adaptant aux parlers Waci, et Ofla des
villages du secteur, va donner naissance au dialecte Gɛn. Les
pères apprendront le Gɛngbe en famille. » Op cité page 73. Il
faut dire que le terme dialecte ici ne doit pas être pris dans un
sens péjoratif mais comme une variante d’une langue-mère,
l’ajagbe. Par la suite, et pour les besoins de l’unification du
royaume, « Foli-Bébé imposera la nouvelle langue à tous les
émigrés Gans et len qui le rejoindront dans son nouveau
royaume ainsi qu’aux lignages Anlon les ayant suivis, et plus tard,
les Anes et Adjigos. « L’apprentissage de la langue n’a
évidemment rien de scolaire : c’est plutôt le parler ordinaire à la
cour royale et les discours à la population dans la cité, ainsi que
les palabres avec les délégués des villages éloignés, qui
progressivement conduit tout le monde à adopter les mêmes
tournures linguistiques dont le Gɛngbe que nous connaissons
aujourd’hui. » Op cité plus.
S’il en est ainsi, d’où vient alors que les colons ont parlé de
Mina en parlant de la langue des Gɛns ? Ecoutons ce qu’en dit
monsieur Messan Lawson dans un article publié sur les réseaux
sociaux. : « C'est un terme qui a été imposé par les colons
allemands. Leurs documents ont fait que les Français aussi l'ont
perpétué. Pour expliquer sa genèse, il faut encore donner
quelques éléments d'histoire.
Parmi les individus ou familles qui sont venus s'intégrer aux
Guins de la région d'Aného, il y a une famille anè. Les Anès sont
un sous-groupe fanti vivant dans la région d'El Mina (parfois on
les appelle Adjigos, du nom de leur vodou). Il ne s'agissait pas
d'une migration d'une fraction de peuple, mais de celle d'une
famille, conduite par le père, Ata Kwam Dessou, qui est venu
demander asile auprès du roi de Glidji (dont la côte est ce qu'on
appellera plus tard Aného). Ce dernier lui a donné l'autorisation
de s'installer sur la côte et lui a confié, au compte de Glidji, la
fonction d'Aputagah (chef de plage), dans le commerce avec les
navires européens. Ata Kwam Dessou va installer sa famille à
environ 1,5 km de Plaho (Aplèho). Sur le modèle de "Plaho", ce
nouveau quartier sera dénommé "Aného" (demeure des Anés).
Jusque-là, les choses sont claires. A partir de la colonisation, les
repères historiques sont brouillés.
En effet, après une certaine apogée, le royaume du Guenyi a
fortement décliné. Glidji, dont le trône était détenu par le clan
Gɛn appelé Tougban, a perdu l'essentiel de son pouvoir. Ce qui
fait qu'à la fin du 18è siècle et au début du 19è, d'autres groupes
de ce peuple ont cherché à s'imposer comme groupe dirigeant.
Ce sont essentiellement les clans Akangban (qui prendra plus
tard le patronyme LAWSON) et Anè (Adjigo) qui rivalisaient pour
s'imposer. En 1821, les Lawson ont réussi à s'imposer. Une partie
des Anès (Adjigos) s'est réfugiée à Agoè (Bénin), ville qui est en
fait la plage d'Agouègan. Une autre partie s'est réfugiée à Togo
(Togoville).
Dans les premiers mois de l'année 1884, les Allemands ont voulu
signer un "traité de protectorat" avec Lolan, la maison royale des
Lawson, mais ceux-ci anglophiles, comme leur patronyme
l'indique, ont refusé. Vers juillet ou août 1884, les Allemands,
ayant désespérément besoin d'un tel papier, la Conférence de
brigands de partage de l'Afrique approchant, ont bricolé quelque
chose à Baguida (localité située entre Aného et Lomé) qu'ils ont
présentée comme "traité de protectorat" à la Conférence
coloniale de Berlin (1884-1885). Leurs pairs leur ont donc
reconnu un "droit" sur le territoire qui sera désigné sous le nom
"Togoland", y compris la région d'Aného (après un échange de
territoires avec les Français : une implantation des Allemands en
Guinée-Conakry, contre la région d'Aného, qui était considérée
comme "française" à cause du trône de Glidji qui était profrançais).
A Aného, les Allemands ont constaté que les Lawson et leurs
alliés qui tenaient la ville, et qui ont refusé de traiter avec eux,
avaient des adversaires : les Anès (Adjigos). Ils sont donc devenus
les amis des Adjigos, et en ont fait voir de toutes les couleurs aux
Lawson. Comme les Anès (Adjigos), leurs amis, sont originaires
de la ville d'El Mina au Ghana, les Allemands ont désigné, dans
tous leurs documents, toute la population de la région
d'Aného/Glidji par le nom "mina". Alors que les Anès,
complètement mélangés aux Gɛns ne forment qu'une petite
partie de cette population. » Voilà comment le nom mina a été
galvaudé dans tous les documents officiels et a été imposé dans
les livres scolaires et documents officiels, ce qui est une
falsification grossière de l’histoire.
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En effet, comme son nom l’indique, le Gɛngbe fait partie
du groupe des langues GBE et signifie la langue du peuple Gɛn.
Comme le fongbe, le ajagbe, le hwalagbe, etc.
« Dans cette langue africaine, parlée sur la côte du Togo
et la partie ouest de la côte du Bénin, on dit qu'on parle "
Gɛngbé" quand on la parle. Et tous ceux qui savent comment les
langues d'origine aja nomment les langues du monde entier
(nom du peuple ou de l'ethnie suffixé de "gbé"), reconnaîtront
qu'il s'agit de la langue du peuple/ethnie Gɛn. » Lawson Messan
(Réseaux sociaux).
Gilbert Kouessi
Les artistes parlent de la faim au Bénin
n zem (Conducteur de Taxi-moto) après avoir fini son plat
de riz, le tend à la vendeuse et demande la facture.
Lisez leur conversation.
La vendeuse : 400 Francs CFA, Monsieur
Le Zem (s’exclamant et enlevant ses vers, pose la question une
nouvelle fois) : Combien ?
La vendeuse : 400 Fcfa, je dis !
Le Zem : C’est cette petite quantité de riz que tu as vendu à 400
Fcfa ?
La vendeuse : Riz 300f et un (01) œuf, ça fait 400 Fcfa.
Le Zem : Quoi ?
La vendeuse : Monsieur, je ne veux pas bavarder. Donne-moi
mon argent. Vous les conducteurs de zem c’est ce que vous faites
tout le temps.
Le Zem : Madame je n’ai pas 400 Fcfa actuellement hein ! Donc,
je te donne d’abord les 150 Fcfa que j’ai en poche. Je vais me
promener un peu voir si je vais trouver des clients et le soir tu
auras le reste.
La vendeuse : Non Monsieur, je veux mon argent.
Un autre client de la vendeuse de riz intervient et demande au
conducteur de zem de payer.
Le Zem : (Il fond en larmes) Mais papa, ce n’est pas de ma faute,
c’est le pays qui est devenu du n’importe quoi. Avant, moi je
mangeais plus que ça et je paye toujours ; mais vraiment, la
mévente a entrainé la faim et tout est dur dans le pays. L’engin
que j’utilise même n’est pas à moi. J’ai un contrat de 1500f par
jour avec le propriétaire. Mais, depuis quelques semaines, à
peine j’arrive à lui payer 700 Fcfa. La faim nous a déjà envahis
dans le pays.
2
ème Client : mais vous criez que le pays est dur, vous faites quoi
des routes construites ? Les belles routes-là.
Le Zem : Que faites-vous dans la vie, Monsieur ? Car, j’ai
l’impression que vous ne voyez pas ce que nous les jeunes nous
vivons dans le pays. C’est difficilement qu’on mange deux fois par
jour. Les histoires de casque pour passager interviennent encore
et on apprend qu’une proposition de loi sur l’assurance
obligatoire des motos est à l’Assemblé Nationale. Nous avons
faim.
La vendeuse : (s’adressant à son 2ème client) Monsieur, c’est tout
le monde qui souffre. Le bidon d’huile de 25L que je prenais à
11.000 Fcfa est passé à 28.000 Fcfa. Le maïs est passé de 150 Fcfa
à 300 Fcfa, Le riz passe de 500 Fcfa à 800 Fcfa, le haricot quitte
500 Fcfa pour 800 Fcfa.
Le Zem : Le gari (farine de manioc) que nous les pauvres trouvons
comme sauveur en ces moments de famine passe aussi à 400
Fcfa (de 150 Fcfa). Ils nous ont promis de nous pressurer et ils
l’ont déjà fait mais ça ne leur suffit pas et ils veulent nous broyer
en plus. Si le gouvernement ne fait rien, un jour viendra où tous
les Béninois mourront de faim. Monsieur, si rien n’est fait,
bientôt des braqueurs vont tuer des hommes pour leur arracher
juste une glacière de riz. On risque de retourner à la situation de
1988 au Bénin où on vole le manger au feu avec la marmite.
Actuellement, même si tu gagnes 1000 Fcfa, le gouvernement
prendra au moins 100Fcfa dedans. Ils disent ça va s’améliorer
mais ça empire.
Le 2ème client se lève et demande à partir dans la désolation.
Le Zem : Si quelqu’un connait chez le gouvernement qu’il aille lui
dire que moi ABEL-SOLO j’ai dit que s’ils ne font rien pour
arranger la situation, je mourrai au nom de la nation. Vous allez
vous réveiller un matin et trouver mon corps tué par la faim.
Il s’en va en pleurant et oublie même de prendre sa moto.
La vendeuse le rattrape pour prendre les 150 Fcfa.
(Transcrit par nous)
BILAN DE L’AN 1 DE GESTION A LA TÊTE DE LA
COMMUNE DE KLOUEKANME GBEDJEKAN DOIT CHOISIR
LA BONNE VOIE POUR LE DEVELOPPEMENT DE
L’AGRICULTURE.
agriculture de la Commune de Klouékanmè est une
agriculture à dominance de subsistance avec quelques
cultures de rente comme le coton…. Les principales
cultures saisonnières sont : le maïs, la tomate, le manioc, le
niébé, l’arachide, le coton, le piment et le gombo. Ceux qui vivent
de l’agriculture sont évalués à 63. 685, soit 91,68% de la
population de la Commune tandis que les actifs agricoles
représentent 39,40% de la population active. L’économie de la
Commune est donc tributaire de l’agriculture et devra bénéficier
d’une attention particulière de la part du conseil communal et
des structures intervenant dans ce secteur (Confère
monographie de Klouékanmè, p.13).
08 juin 2020 – 08 juin 2021, cela fait exactement 1 an que
Monsieur Coffi Dieudonné GBEDJEKAN, a été installé dans ses
fonctions de Maire à la tête de la Commune de Klouékanmè pour
un mandat de six (06) ans. Sa vision à sa prise de fonction est :
« D’une Communauté Rurale à une Communauté Urbaine ». Je
suis intéressé au bilan d’un(1) an présenté par le président du
conseil communal. Puisque notre Commune est essentiellement
rurale, le bilan du secteur agriculture a attiré mon attention.
TENEZ : je cite “Conformément à la vision de la Commune de
Klouékanmè ci-dessus énoncée, le volet de l’agriculture a aussi
occupé une bonne partie de nos interventions prioritaires. Les
actions menées dans le secteur se présentent comme suit :
• acquisition des outillages agricoles constitués de trois cent
soixante-trois (363) binettes, trois cent soixante-trois (363)
râteaux, trois cent soixante-trois(363) houes, trois cent soixantetrois (363) coupe-coupe au profit des bénéficiaires du projet
PADMAR.
• travaux d’aménagement hydro-agricole en cours ……
• remise des semences et intrants aux bénéficiaires du projet
PADA Nutrition (1700g de tomate, 8500g de gombo, 1700g de
pastèque, 1700g de piment, 8500g de crincrin, 8500g de
gboman, 100g de poivron, 550g de choux, 34L de Pacha, 34L
U
L’
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
d'Acarius, 570g d'Emacot, 27980g de Cabodan et 5420g d'Idéfix)
;
• Aménagement hydro-agricole de deux sites communautaires
alimentés par deux groupes électrogènes au niveau de Sawamè
Houéyiho et de Godohou pour la production maraichère”.
Où se trouve la bonne place occupée par l’agriculture dans les
interventions prioritaires ? La population des paysans a bénéficié
de quoi concrètement durant l’an 1? Peut-il y avoir de
développement avec ce bilan d’un an ? La réponse: c’est NON !
1° Les actions menées par le maire Coffi D. GBEDJEKAN durant 1
an n’ont impacté que quelques-uns de la population bénéficiaire
des projets PADMAR et PADA nutrition oubliant la grande
majorité des producteurs.
2° L’Outillage apporté par le maire à ces bénéficiaires des projets
n’est constitué que de la houe et du coupe-coupe que les
ancêtres fondateurs de Klouékanmè utilisaient pour
l’agriculture ; quelques graines de tomate, de gombo, de cricrin,
de piment…
Cette action dans le domaine de l’agriculture ne peut pas faire
développer la production agricole dans notre commune. C’est du
sur place. Les expériences à travers les projets depuis
l’avènement de la décentralisation n’ont pas changé notre
agriculture. Ce bilan est loin de combler les attentes des
populations. En plein 21ème siècle, on ne peut pas continuer par
donner de la houe aux producteurs. C’est une honte. Les besoins
des producteurs agricoles à Klouékanmè sont clairs :
- La modernisation de l’outillage pour mieux remuer le sol,
emblaver de grandes superficies en peu de temps.
- L’accès facile aux intrants agricoles à moindre coût.
- La construction de barrages, de retenues d’eaux de
ruissellement pour la production en contre saison de
tomate, de gombo et de piment.
- La construction par la mairie des points de ventes
d’intrants agricoles surtout l’engrais.
- Mise à disposition des producteurs des crédits agricoles à
taux promotionnel.
- L’aide à la coopérativisation des producteurs.
Sans ce minimum à nos producteurs, notre commune ne va pas
décoller et restera toujours une communauté rurale. Le maire
GBEDJEKAN D. Coffi doit revoir sa politique agricole en
choisissant la bonne voie, celle des populations.
Albert
Correspondant La FLAMME dans la Commune de Klouékanmè.
Échecs massifs des apprenants dans nos écoles au Bénin :
les parents s'inquiètent du système d'aspiranat.
epuis quelques jours, les collèges ont tenu leur conseil
de fin d'année 2021. Dans la plupart des collèges, les
résultats de fin d'année se révèlent catastrophiques. Le
CEG le Méridien n’échappe pas à ces échecs massifs qui
foisonnent. A en croire la présentation des rapports de résultats
de fin d'année par les autorités dudit établissement, en dehors
de quelques rares classes dont les résultats ne sont pas
désastreux, en 4eM2 par exemple, sur 64 élèves inscrits, seuls 7
élèves ont la moyenne et 57 élèves doivent redoubler la classe ;
en Tle A2-2, sur 33 élèves inscrits, seuls trois (03) apprenants ont
la moyenne avec un cas d'abandon. C'est inquiétant ! s'exclame
un parent d'élève, moi parent d'élève, je me demande en quoi
l'aspiranat a été utile. Car les aspirants au métier d'enseignant
déployés tardivement, certains même en janvier, sans aucune
formation avec un quota horaire de 26 heures et plus par
semaine avec 7 à 8 classes par enseignant face à un effectif allant
jusqu'à 75 par salle de classe, cette situation a impacté
négativement le rendement de fin d'année. Voilà comment l'Etat
fuit ses responsabilités et organise ce génocide culturel dans
l'enseignement.
Ce 23/062021.
Par Simplice Correspondant de La Flamme à Calavi/ Atlantique.
Retour de Laurent Gbagbo : Fatou Bensouda ou l’esclave
de maison des puissances impérialistes.
ancien Président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, est
revenu dans son pays le 17 Juin dernier après un long
procès de 10 ans devant la Cour Pénale Internationale à
La Haye. Il revient après les tribulations à lui imposées par la
Procureure Générale Fatou Bensouda qui est admise d’ailleurs à
prendre sa retraite quelques jours plus tôt, le 15 Juin 2021.
Elle a été faite Commandeur de l’Ordre national du Lion par le
Président Macky Sall du Sénégal, le 21 mai 2021, « pour son
service dévoué à la CPI et la cause de la justice internationale ».
Le Président sénégalais ne sait pas si bien dire. En effet, « Fatou
Bensouda a rendu des services dévoués aux puissances
impérialistes, la France en tête ».
Sans revenir sur la longue procédure qui a conduit à l’
acquittement de Gbagbo, le 15 janvier 2019 suivi de l’appel par
la Procureure Fatou Bensouda contre cette décision puis son
acquittement définitif le 31 mars 2021, on connait aujourd’hui
une série de révélations qui confirment que la CPI est une
machine judiciaire à géométrie variable conduite par des
hommes et femmes de main telle Fatou Bensouda au service des
puissances impérialistes et de leurs protégés. Certaines comme
les USA n’y sont même pas membres, mais l’influencent par le
bais du Conseil de sécurité. Par contre, la France y joue un grand
rôle. Il en est ainsi dans le cas de Gbagbo, Blé Goudé et autres
justiciables africains qui sont d’ailleurs les plus nombreux au rang
de ceux que cette cour juge jusqu’à nouvel ordre.
Pour mémoire, Gbagbo a été enlevé et séquestré par les forces
de l’ONU (Onuci), l’armée française (Licorne) et les troupes de
Ouattara-Soro, le 11 avril 2011. C’était dans la même période
que le Conseil de sécurité couvrait l’élimination de Khadafi par la
France de Sarkozy. L’Onu se mêlait encore une fois des
opérations d’enlèvement et /ou de renversement par les armes
d’un Chef d’Etat en exercice (Cf. Fanny Pigeaud, France-Côte
d’Ivoire une histoire tronquée). Et cela se passe dans un enclos
colonial français, la Côte d’Ivoire. Gbagbo sera déporté à La Haye
en novembre 2011 pour répondre des accusations de crime de
guerre et de crime contre l’humanité. Il est connu que dès le 11
Avril 2011, alors qu’aucune plainte n’est portée contre Gbagbo,
le Procureur général de l’époque, Luis Moreno Ocampo (2003-
2012) a été démarché pour demander aux forces pro-Ouattara
de le garder prisonnier jusqu’à ce qu’un pays demande son
transfert à la CPI (Mediapart, 2017). Ce juge censé être
indépendantsera découvert plus tard comme un pion aux ordres
avec des comptes au Panama et aux îles Vierges. Dans la même
période, Ouattara menait des tractations avec la diplomatie
française sous la présidence de Sarkozy. Quand il est installé à la
D
L’
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tête de la Côte d’Ivoire par la France, Ouattara se charge de la
plainte contre Gbagbo devant la CPI.
Ocampo finissait son mandat en 2012 et Fatou Bensouda (alors
adjointe) prend la relève en tant que Procureure. Déjà sous
Ocampo, les ordres pour délivrer un mandat d’arrêt contre
Khadafi sont exécutés, préparant ainsi l’opinion pour
l’intervention militaire de l’Otan et l’élimination peu après du
Président libyen. Fatou Bensouda, africaine mise en première
ligne pour tenter de couvrir la déportation à la CPI contre les
dirigeants africains, poursuivra avec zèle la sale besogne dans le
Dossier Gbagbo avec la farouche volonté de le condamner coûte
que coûte pendant que Ouattara, cet autre grand acteur de la
crise ivoirienne, joue dans l’ombre au service de la France qui
veut « sécuriser son président (Ouattara) et éviter une
déstabilisation du pays ». L’avocate gambienne, ancienne
conseillère puis ministre de la justice du dictateur Yaya Jammeh
(qui a des comptes à rendre au peuple gambien) se révèle
davantage ainsi comme l’esclave de maison au service des
maîtres esclavagistes modernes, les puissances impérialistes, la
France, dans le cas d’espèce. Comme les gouverneurs à peau
noire fabriqués pour remplacer les colons à la tête de nos pays
ou qui se battent par tous les moyens pour y accéder et
empêcher leur développement, les esclaves de maison à l’instar
de Fatou Bensouda constituent cette faune d’agents ou de
« Klébé » (garçon de course dans le jargon de la douane au Bénin)
dont se sert la France, qui manipule pour tenter de couvrir la CPI,
une cour esclavagiste pour la déportation de dirigeants ou de
personnalités en disgrâce par rapport à ses intérêts dans leur
propre pays.
Dans ce contexte, que signifie la distinction de Macky Sall à Fatou
Bensouda? Gouverneur à peau noire et esclave de maison se
congratulent, dirait-on, pour afficher leur loyauté aux maîtres?!
Servilisme quand tu les tiens!
L’Afrique a plutôt besoin que ses pays se forgent une justice
autonome devant laquelle les justiciables, simples citoyens ou
dirigeants au plus haut sommet de l’Etat, répondent, dans leurs
pays, de leurs actes en cas de besoin. Sans injonction ni
ingérence extérieure! Pour la souveraineté des peuples et même
la dignité des justiciables. N’en déplaise aux apatrides et agents
impénitents.
Aské
Information
Le 23 Juin 2021, a eu lieu un vote à l’Assemblée Générale de
l’ONU au sujet de la résolution de Cuba contre le blocus que lui
impose les USA. Sur les 193 pays membres, 189 ont pris part au
vote. 184 ont voté pour, 3 se sont abstenus. Et comme toujours,
deux autres bien connus, à savoir les Etats-Unis et Israël ont voté
contre. Si le ridicule tuait !
Mais il est clair que l’humanité entière rejette la politique
assassine des USA
CONTRE LE BLOCUS CRIMINEL DES USA CONTRE CUBA
Le 23 juin 2021, les Nations Unies discutent encore une fois de la
question du blocus qu’impose les USA au peuple cubain depuis
la révolution de 1959 qui l’a libéré des jougs de l’impérialisme
américain et de la dictature de Fulgencio Batista. Encore une fois,
les USA et ses laquais au sein des Nations Unies se démèneront
pour défendre l’indéfendable à savoir la continuation de ce
blocus criminel. Depuis ce temps, les peuples épris de paix et de
justice dénoncent cet acte indéfendable et exigent la fin de cette
provocation permanente vis-à-vis des peuples du monde et de
Cuba en particulier. A l’occasion de ce débat aux Nations Unies,
Le Parti Communiste du Bénin apporte son soutien plein et entier
au peuple cubain et proteste contre le blocus criminel qu’impose
l’impérialisme américain au valeureux peuple cubain.
Cotonou le 22 juin 2021
Le Parti Communiste du Bénin
Justice pour ABIB DODO
3 juin 2004 - 23 juin 2021, cela fait exactement 17 ans que
notre camarade Abid Boris DODO, 1er Secrétaire Général
de l’Organisation de la Jeunesse du Parti Communiste
Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (JCOCI) a été assassiné. Ce crime
a été perpétré au campus universitaire de Cocody à Abidjan à la
suite de son enlèvement à son domicile par une bande
d’hommes envoyés par feu Kuyo Serge alors Secrétaire Général
de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI)
et Semi Bi Guillaume, collaborateur de Charles Blé GOUDE.
En effet, le 14 février 2004, le congrès constitutif de
l’Organisation de la Jeunesse du Parti Communiste
Révolutionnaire de Côte d’Ivoire auquel l’Union de la Jeunesse
Communiste du Bénin a pris part à titre d’invitée s’est réuni. A
l’issue de ce congrès le Camarade Abib DODO a été élu Secrétaire
Général. Des recommandations du congrès ont conduit à la
naissance le 20 juin 2024 de l’Association Générale des Elèves et
Etudiants de Côte d’Ivoire(AGEECI) assortie d’une ligne
révolutionnaire et patriotique. Mécontents de cette ligne de
l’AGEECI au sein du mouvement scolaire et universitaire, les
dirigeants de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte
d’Ivoire (FESCI) décident d’en découdre avec les membres
fondateurs.
Le 23 juin 2004 au terme d’une Assemblée Générale, les
responsables de la FESCI au plus haut niveau de la hiérarchie ont
préparé et lancé un escadron de la mort contre la jeunesse du
Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire et les
responsables et militants de l’AGEECI. Dans ces circonstances le
camarade Abib DODO sera arrêté chez lui puis poignardé par les
hommes de l’escadron avant d’être conduit manu-militari à la
barbe de la police malgré les alertes vers une destination
inconnue. Des jours plus tard, le corps de Abib Dodo sera
retrouvé découpé en morceaux dans un sac de riz. Les auteurs et
les commanditaires connus se pavanent sans être inquiétés
malgré les saisines faites à l’endroit de la justice depuis des
années.
C’est en 2003 que j’ai rencontré le camarade Abib DODO
à Cotonou, à l’occasion de la Fête des Peuples du Bénin. Le peu
de temps que j’ai eu à passer avec lui, m’a permis de découvrir
que le camarade Abib est doué de beaucoup de talent
d’organisateur, d’agitateur. Il sait galvaniser les troupes pour des
causes nobles. Sa disparition par assassinat crapuleux et horrible
par des dirigeants de la FESCI ne restera jamais impunie.
Que justice soit faite à Abib Dodo !
ASSE André
1
er Secrétaire de l’UJCB
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 –
Site :www.la-flamme.org
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LA FLAMME N°407 25 juin 2021
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