Editorial
L’union sacrée Pour La Patrie contre le pouvoir de Talon et les troupes françaises au Bénin.
Les faits et actes posés par Talon indiquent clairement qu’il a accepté le redéploiement au Bénin des troupes françaises Barkhane chassées du Mali. Ainsi, les troupes de DODDS sont de retour. Les troupes de Dodds reviennent pour contrer la volonté d’indépendance réelle de notre pays et consolider la main basse de la France sur nos ressources comme on le voit pour les pays du Sahel. Qu’on ne s’y méprenne donc pas. Il ne s’agit nullement et pas seulement d’une guerre des djihadistes contre notre pays. Comme le montre l’exemple du Mali et au Sahel, les troupes françaises servent d'éclaireurs et de protecteurs des djihadistes. Il s’agit par conséquent d’une guerre de la France coloniale par djihadistes interposés. Et l’impérialisme français, les dirigeants africains de la FrançAfrique et les djihadistes sont dans un même camp contre les peuples. Talon Patrice fait partie désormais du camp des agresseurs français contre notre peuple. Son pouvoir, en plus de la faim et des carcans imposés au peuple, a trahi les aspirations patriotiques de ce dernier ainsi que la mémoire de nos Héros, Béhanzin, Saka Yérima, Bio Guerra et Kaba. L’union sacrée du peuple Pour La Patrie doit se faire contre ce pouvoir, contre les troupes françaises et leur maître, l’impérialisme français. La Rédaction
Communiqué
A l’attention des lecteurs et sympathisants,
A propos de la célébration du 2ème anniversaire de la
parution hebdomadaire de La Flamme.
Dans les dernières parutions de votre Journal, il y a
eu un appel de la Rédaction en votre direction pour
la célébration de cet anniversaire le samedi 5 février
2022.
Un Comité d’organisation a été mis en place à cet
effet. Après évaluation des contributions et de la
faisabilité de la célébration, le Comité d’Organisation
a décidé qu’elle soit reportée au 05 Mars. La
célébration sera redimensionnée pour y intégrer une
série d’activités dont des expositions sur des
époques marquantes de La Flamme avec le 1er
Numéro édité en 1976, des spéciaux caractéristiques
qui ont influencé les luttes populaires pour la liberté
et le pain contre l’autocratie et les dictatures
diverses dans notre pays.
Le Comité d’Organisation tient à remercier tous ceux
qui souscrivent généreusement pour le succès de la
célébration, ainsi que tous ceux qui prodiguent de
précieux conseils pour que la célébration soit belle,
très belle!
Vos dons et contributions sont attendus aux
numéros Mobile et Moov Money du Rédacteur en
Chef, Denis Yao SINDETE : (Mobile Money : +229 97
26 36 20. Moov Money : +229 68 52 33 16), ou au
contact direct de personnes connues en liaison avec
La Flamme.
Vos dons et contributions sont également attendus
par toutes autres modalités de votre choix.
Cotonou, le 28 janvier 2022
Pour le Comité d’Organisation,
Gilbert KOUESSI
LA FLAMME N°442 25 février 2022
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concepteur et pion de la recolonisation française de l’Afrique
plastronner devant les trésors royaux de Béhanzin.
Désormais, le peuple sait que notre pays est livré jusqu’à
son occupation militaire par les troupes françaises. Les troupes
de DODDS sont de retour pour une recolonisation du Bénin par
la France coloniale dans sa guerre pour la consolidation de son
empire en déliquescence et pour la pérennité du pacte colonial
aujourd’hui partout contesté et rejeté. Les troupes de Dodds
reviennent pour contrer la volonté d’indépendance réelle de
notre pays et consolider sa main basse sur nos ressources
comme on le voit pour les pays du Sahel.
Qu’on ne s’y méprenne donc pas. Il ne s’agit nullement et
pas seulement d’une guerre des djihadistes contre notre pays.
Comme le montre l’exemple du Mali et au Sahel et comme a su
le dire un politologue béninois, les djihadistes suivent les
troupes françaises. Celles-ci servent par conséquent d'éclaireurs
et de protecteurs des djihadistes. Il s’agit par conséquent d’une
guerre de la France coloniale par djihadistes interposés. Et
l’impérialisme français, les dirigeants africains de la FrançAfrque
et les djihadistes sont dans un même camp contre les peuples.
Il en est ainsi également pour notre pays. Talon Patrice
fait partie désormais du camp des agresseurs français contre
notre peuple. L’union du peuple contre la guerre coloniale et
contre le retour des troupes de Dodds dans notre pays doit se
faire, mais pas autour du pouvoir de la Rupture et son Chef,
Patrice Talon. Ce pouvoir, en plus de la faim et des carcans
imposés au peuple, a trahi les aspirations patriotiques de ce
dernier ainsi que la mémoire de nos Héros, Béhanzin, Saka
Yérima, Bio Guerra et Kaba. L’union sacrée du peuple Pour La
Patrie doit se faire contre ce pouvoir, contre les troupes
françaises et leur maître, l’impérialisme français.
NON AU RETOUR DES TROUPES DE DODDS AU BENIN !
NON A LA RECOLONISATION !
Cotonou, le 22 février 2022
Le Parti Communiste du Bénin
Retour de Lionel ZINSOU dans les bagages de Talon
Portée et signification
De son retour du sommet Europe-Afrique à Bruxelles le 18
février 2022, le Président Patrice Talon est rentré à Cotonou
accompagné de Lionel Zinsou à bord de l’avion présidentiel. Le
lendemain 19 février, les deux hommes seront encore
ensemble au Palais de la Marina dans le cadre du Vernissage de
l’exposition « Art du Bénin, d’hier et d’aujourd’hui : de la
restitution à la révélation ». Interviewé sur le retour de Lionel
Zinsou et sa présence à l’exposition des trésors royaux, Patrice
Talon déclare : « On était ensemble, nous avons compéti lors
des élections, j’ai gagné. Il n’est plus revenu dans les élections
et puis bon, on a l’occasion de nous parler, de nous voir ». Cette
situation a alimenté beaucoup de réactions et commentaires au
sein de l’opinion publique et a suscité beaucoup
d’interrogations. Pourquoi c’est à la suite du sommet EuropeAfrique que Patrice Talon embarque à Cotonou avec Lionel
Zinsou ? Pourquoi ce rapprochement spectacle entre Patrice
Talon et Lionel Zinsou en ce moment où la France livre la guerre
aux peuples d’Afrique et à notre pays?
Justement, Lionel Zinsou n’est pas un inconnu dans l’arène de la
FrançAfrique. Co-auteur du rapport « Védrine » pour dominer
et piller l’Afrique entre autre et animateur des milieux
financiers de l’impérialisme Français, Lionel Zinsou n’a jamais
raté une seule occasion pour théoriser et démontrer comment
l’Afrique et ses richesses n’appartiendraient qu’à l’Europe et
surtout à la France. Et c’est à juste titre qu’en 2016, sa
candidature pour la présidentielle avait été combattue et une
campagne intense organisée et conduite contre son élection
par le peuple Béninois sous la direction des patriotes et autres
démocrates autour de la Convention Patriotique des Forces de
Gauche (CPFG).
Le retour au Bénin d’un tel personnage de l’establishment
français hier battu et indésirable pour le peuple puis condamné
par la justice de Talon, ce retour dans les bagages du président
Talon en ce moment-ci où l’impérialisme français chassé et
humilié au Mali cherche un refuge pour ses troupes en errance,
est la preuve même de la livraison du pays aux troupes
françaises. Le prétexte de l’exposition des trésors royaux dont
des pièces précieuses hier volées au palais royal d’Abomey sous
Béhanzin est un signe qui ne peut tromper les dignes héritiers
de Béhanzin, Saka Yérima, Bio Guèra, Kaba…Un néo-colon,
héritier de Dodds revient piétiner la Mémoire des Héros pour
préparer le terrain au retour des troupes de Dodds.
Telle est la signification du retour de Talon avec Lionel Zinsou
dans ses bagages et du vernissage pour couvrir l’acte de
reddition de Talon.
Dans un contexte national où Talon est vomi et isolé, où par le
pillage légalisé il ruine l’économie nationale, assèche les
ressources du pays et affame le pays à travers des taxes iniques
insupportables pour le peuple qui crie son ras-le-bol, il s’aplatit
devant l’impérialisme français et naturellement devant Lionel
Zinsou.
Dès lors, tous les discours sur la réconciliation, sur l’union
sacrée du peuple contre les djihadistes ne sont que des
mensonges grotesques pour penser endormir et prendre de
revers les dignes héritiers de Béhanzin, Bio Guèra, Saka Yérima
et Kaba qui voyaient revenir l’assassin sur le lieu du crime et qui
appellent au rassemblement de tous les patriotes contre la
guerre ouverte de la France sur le sol national. Il n’y a donc pas
d’union sacrée possible avec Talon, Lionel Zinsou et autres
contre les djihadistes. Eux sont en mission pour la France en
vue de préparer et de couvrir les attaques djihadistes par la
présence des troupes françaises chez nous. L’union sacrée
véritable c’est contre l’impérialisme français aux abois, ses
pions découverts Talon, Lionel Zinsou et Cie.
Brieux
Manifestation contre la faim, la cherté de la vie et
l’insécurité au Bénin
Gigantesque Meeting de la CSTB ce vendredi 25 Février
À l'appel de la Confédération Syndicale des Travailleurs du
Bénin (CSTB) ce vendredi 25 février 2022, les travailleurs
salariés, les ouvriers, la jeunesse, les diplômés sans emploi, les
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femmes des marchés et autres ont massivement répondu
présents au meeting pour exprimer leurs colère et ras-le-bol
contre le pouvoir Talon. Toutes ces couches sus citées à tour de
rôle sont passées exprimer leur colère contre la gouvernance de
la rupture qui leur impose la faim, la privation des libertés et
l'insécurité. À la fin du meeting, le Secrétaire Général
confédéral de la CSTB Nagnini KASSA MAMPO a lu la motion qui
suit (adoptée par tous les participants) :
MOTION A L’OCCASION DU MEETING DU 25 FEVRIER
2022 A LA BOURSE DU TRAVAIL DE COTONOU
A
Monsieur le Ministre d’Etat Chargé du Plan
et du Développement.
A
Madame le Ministre du Travail et de la
Fonction Publique.
Les travailleurs provenant de toutes catégories socioprofessionnelles, les femmes et hommes des marchés, la
jeunesse estudiantine et artisane, la jeunesse sans emploi, ont
répondu à l’appel de la CSTB ce jour vendredi 25 février 2022
pour exprimer leur ras-le-bol face à la faim, la privation des
libertés et la guerre imposée à nos peuples.
- Considérant que la gouvernance économique, politique et
sociale du pouvoir de la rupture a renforcé et généralisé la
faim au niveau des travailleurs de toutes les catégories, le
chômage de la jeunesse chercheuse d’emploi ;
- Considérant la destruction et la privatisation déguisée des
entreprises publiques, parapubliques, privées (Bénin
télécom SA, Libercom, SONAPRA, SONACOP, CARDER, SHB,
Port Autonome, SBEE, etc.), la remise en cause des droits
sociaux et économiques acquis des travailleurs et des
peuples, la non augmentation des salaires depuis 2014, le
non remboursement intégral des dettes sociales dues aux
salariés, aux retraités du public, les déguerpissements
sauvages sans alternative des vendeuses et vendeurs, les
radiations arbitraires des travailleurs (enseignants, hommes
en uniformes, etc), l’augmentation des taxes et impôts, la
hausse des tarifs et la multiplication des ponts de péage et
pesage, ont engendré ce renforcement et cette
généralisation de la faim ;
- Considérant qu’avec le PAG2, le gouvernement poursuit et
corse cette gouvernance de faim généralisée avec
l’abattement des salaires, la kyrielle de taxes sur les produits
de première nécessité, la hausse des prix des produits
pétroliers, de l’électricité, de l’eau et les licenciements
massifs programmés déguisés parfois en « départs
volontaires », comme c’est le cas à la SBEE, le maintien et
l’élargissement du mode esclavagiste d’emploi des
travailleurs sous le statut d’aspirant, les salariés ruinés sont
confrontés aux brimades de tout genre de la part des
autorités hiérarchiques et vivent dans la hantise de
radiations injustes par des Commissions Administratives
Paritaires (CAP) à la solde du gouvernement ;
- Considérant les différentes lois arbitraires fabriquées pour
restreindre les libertés syndicales, politiques, d’association
de manifestation et de presse : Exemples : la loi restreignant
le droit de grève, la loi sur l’embauche, etc…
- Considérant qu’à l’insécurité alimentaire et démocratique,
vient s’ajouter l’insécurité des personnes et des biens,
causée par la guerre déclarée à notre pays par les
“djihadistes“ qui crée déjà des morts de nos citoyens civiles
et militaires ;
- Considérant que le rôle joué par la France impérialiste dont
les troupes militaires sont chassées du Mali paraît très
suspect dans cette guerre ;
Les participants au meeting, provenant de toutes les
couches socioprofessionnelles et de tous les départements du
pays, ont exprimé leur ras-le-bol et exigent :
1- la suppression des taxes et impôts injustes sur les produits
de première nécessité et la diminution d’autres impôts et
taxes ;
2- la concrétisation de la revalorisation des salaires des
travailleurs promise par le Chef de l’Etat, de 60 % au moins,
(SMIG, point indiciaire, hiérarchisation des salaires) et de
façon subséquente, celle des pensions de retraite qui devra
prendre effet pour compter du 1er janvier 2022 ;
3- l’indexation des salaires et rémunérations au coût de la vie ;
4- le paiement des diverses dettes sociales aux travailleurs et à
ceux qui sont à la retraite ;
5- la reprise de l’abattement sur nombre d’enfants à charge
dans le calcul de l’IPTS devenu ITS ;
6- le retour dans le giron de l’Etat de l’Office National de
Sécurité Alimentaire (ONASA) qui est indispensable et qui
existe presque dans tous les pays du monde ou la création
d’une structure jouant le même rôle contre la faim ;
7- le recrutement de tous les aspirants comme agents de l’Etat
bénéficiant des mêmes droits que les autres enseignants de
l’Etat ;
8- le règlement des divers problèmes administratifs des
travailleurs de tous les secteurs ; santé, éducation,
développement rural, finances, administration, transport,
sécurité, sport, commerce, industrie, culture, eau, énergie,
communication, télécommunication, collectivités
territoriales, etc… ;
9- le règlement des problèmes administratifs des agents de la
police républicaine liés à la fusion de la gendarmerie et de la
police ;
10- l’établissement de la convention collective des dockers, le
règlement des problèmes des releveurs du Port et de la ville;
11- la sortie sans délai des contrats et le payement immédiat
des arriérés de salaire des agents de santé et des
enseignants du primaire, de la maternelle et du secondaire
CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)
03 B.P. 932 Cotonou
Tél. : (00229) 67-08-61-14 (00229) 67-40-68-00 (00229) 64-58-00-86
Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / Siteweb : www.cstb.bj
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en fonction depuis 2008 et qui ont fait plus de 14 ans sans
salaire ;
12- la réintégration des travailleurs arbitrairement radiés de
la fonction publique notamment les 305 enseignants, les 27
policiers, le syndicaliste forestier Patrice TREKPO, les
enseignants aspirants radiés pour fait de grève et tous les
autres ;
13 - le respect des libertés syndicales et des conventions
internationales de travail ;
14 - l’abrogation des lois scélérates, liberticides notamment
celles restreignant le droit de grève, celles qui suppriment
les contrats à durée indéterminée et celle qui hypothèquent
les libertés d’association, de manifestation et de presse ;
15 - la libération des travailleurs arbitrairement emprisonnés
comme le camarade Laurent METONGNON et ses coaccusés, la libération de tous les prisonniers politiques, le
retour au pays des exilés politiques et l’arrêt des poursuites
judiciaires et administratives pour délit d’opinion ;
16 - la non implantation des troupes militaires françaises au
Bénin car il est de notoriété publique comme l’a dit un
politologue africain “lorsque les troupes françaises vont
quelque part, les barkhanes suivent et les djihadistes suivent
et prospèrent“.
Ce sont là quelques exigences des manifestants parmi
tant d’autres qui justifient l’organisation du présent meeting
qui n’est qu’un lancement des meetings que les travailleurs, la
jeunesse et les femmes s’engagent à organiser sur toute
l’étendue du territoire et dans tous les secteurs d’activité pour
lutter contre la faim, le manque de libertés et contre
l’insécurité dans notre pays.
Cotonou, le 25 février 2022
Pour les participants au meeting,
Le Secrétaire Général Confédéral de la CSTB
Nagnini M. KASSA MAMPO
Journée Internationale de la Langue Maternelle du 21
Février 2022
Déclaration de l’INIREF
Journée Internationale de la langue Maternelle , 21 février
2022
DECLARATION DE L’IN.I.RE.F
Comme de coutume, l’UNESCO a invité les Etats membres à
célébrer la journée du 21 février, Journée Internationale de
la Langue Maternelle sous le thème : « L’emploi de la
technologie pour l’apprentissage multinlingue : défis et
opportunités. » Ce thème, selon l’UNESCO, « discutera du
rôle potentiel de la technologie pour faire progresser
l’éducation multilingue et soutenir le développement d’un
enseignement et d’un aprentissage de qualité pour tous ».
Le développement de ce thème se fait dans un contexte de
révolution philosophique et culturelle mondiale où :
1- Le Monde Afrique, dans son article « Au nom du savoir et de
la démocratie, enseignons dans les langues africaines », publié
le 02 novembre 2016, écrit :
« Les langues internationales compliquent la diffusion du savoir.
En délaissant ces langues maternelles au profit exclusif des
langues internationales (français, anglais, arabe), les pays
africains ne facilitent ni la diffusion du savoir au sein de leurs
sociétés, ni l’intégration de leur intelligentsia à la communauté
académique mondiale. Il est important de rappeler, pour
convaincre les sceptiques, ce chiffre issu du rapport de l’Unesco
sur la science : sur les 20 pays effectuant le plus de publications
académiques dans le monde, l’on retrouve une majorité de
pays (douze) où la langue officielle n’est parlée que dans ledit
pays et ses zones frontalières. Ces douze pays sont : la Chine
(mandarin), le Japon (japonais), la Corée du Sud (coréen), l’Inde
(hindi), la Russie (russe), l’Italie (italien), les Pays-Bas
(néerlandais), la Turquie (turc), l’Iran (persan), la Norvège
(norvégien) et Israël (hébreu) ».
« ...la vitalité académique de ces pays démontre qu’il n’est pas
nécessaire d’avoir une langue parlée sur trois continents pour
trouver des solutions originales aux problématiques endogènes
ou pour contribuer à l’amélioration du savoir mondial. Les pays
asiatiques ont fait le choix d’une éducation basée sur la langue
maternelle. Leur réussite académique et économique montre
qu’il existe une différence significative entre la langue
d’acquisition du savoir, c’est-à-dire la langue d’enseignement,
et la langue de communication qui correspond à une langue de
portée internationale utilisée pour partager ce savoir en dehors
de ses frontières. Ceux qui en doutent pourront répondre à
cette question : qui parle le coréen à part les Coréens ?
En Afrique, il ne s’agira pas de remplacer le français ou l’anglais
par une seule autre langue, fût-elle africaine. Il apparaît plus
judicieux de se diriger vers un enseignement multilingue basé
sur la langue maternelle comme le recommande l’Unesco et ses
nombreuses études de cas pratiques depuis 1953. …. ».
2- Le mouvement humaniste mondial qui s’est accéléré après
l’image de l’assassinat du noir américain Georges Floyd mort
étouffé sous le genou d’un policier blanc posé et maintenu sur
son cou, fait tomber les barrières racistes et discriminations de
toutes sortes. Le maintien du genou d’un pays sur le cou d’un
autre n’est plus admissible dans quelque domaine que ce soit.
3- Le patriotisme africain rejette toutes formes de
discriminations et de dominations étrangères, envahit non
seulement tout le continent africain, mais encore toute la
diaspora africaine avec des exigences ouvertes de
reconnaissance de l’égalité des cultures mais aussi de
l’antériorité de la culture africaine. Bien plus, il exige et obtient
la restitution des objets d’art et autres trésors volés par
l’Europe pendant les guerres de colonisation du continent.
4- Ce patriotisme africain s’exprime dans une plus forte
exigence de la souveraineté linguistique, voire de sa mise en
œuvre concrète : le yoruba décrété langue officielle de l’Etat de
INSTITUT INTERNATIONAL DE RECHERCHE
ET DE FORMATION (INIREF)
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
Lagos au Nigéria, l’exigence de l’instruction et de
l’administration dans les langues nationales au cours de la
révolution anti-françAfrique au Mali, etc…
En dépit et contrairement à ce mouvement massif positif et
impétueux ci-dessus, les gouvernements du Bénin dont celui de
Patrice TALON continuent non seulement de garder un
mutisme méprisant mais surtout d’escamoter ces
revendications justes incontournables à travers des
programmes d’alphabétisation confiés à des ONG avec pour
finalité la préparation des apprenants à leur introduction à la
langue française. En d’autres termes, ces programmes
d’alphabétisation sont conçus pour l’amplification et la
pérennisation de la domination de la langue française sur les
langues nationales. Quel cynisme !
Voilà pourquoi, à l’occasion de la Journée Internationale de la
Langue Maternelle du 21 février 2022, l’IN.I.RE.F réaffirme sa
détermination dans la lutte débutée depuis août 1997 pour la
reconnaissance de toutes les langues nationales sans
exceptions comme langues officielles ainsi que leur usage
comme langues d‘instruction, d’administration et de jugement
sur leurs territoires respectifs. Par conséquent, il lance un appel
pressant à toutes les nationalités de notre pays à se lever à
travers des actions diverses efficaces pour la reconnaissance
immédiate de leur langue comme langue officielle d’instruction,
d’administration et de jugement.
IL N’Y A PAS DE DEMOCRATIE DANS UN SYSTEME
D’OPPRESSION LINGUISTIQUE !
NON A LA DOMINATION LINGUISTIQUE FRANÇAISE SUR NOS
LANGUES NATIONALES !
EN AVANT POUR L’INSTRUCTION DANS NOS LANGUES
NATIONALES !
Cotonou, le 21 février 2022
Pr CAPO B.C. Hounkpati
LU POUR VOUS
SOUROU MIGAN APITHY ET LE PARTI REPUBLICAIN
DAHOMEEN (P.R.D.), Instruments de mise en œuvre du
Pacte colonial.
(Suite et fin)
Place dans l’Histoire du Dahomey-Bénin du Personnage de
Sourou Migan Apithy, de son Parti le PRD et Comparaison avec
le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) de Houngbédji
Adrien.
On fera l’exercice en deux Parties : 1°- Les caractéristiques du
Parti Républicain Dahoméen (PRD) d’Apithy et ensuite 2°- les
traits de similitude avec le Parti du Renouveau démocratique
d’Adrien Houngbédji.
I- - Les caractéristiques du Parti Républicain Dahoméen
(PRD) et de Son Fondateur S.M. Apithy
1°-- Apithy, un instable qui dit oui aujourd’hui demain il dit non
et/ou vice-versa.
2°- Le PRD, un Parti Colonial.
Suscité et entretenu par le Pouvoir colonial français au
Dahomey en vue de maintien de ce Pays comme « Enclos
français » sous dénomination République du Dahomey. Le
personnage Apithy est un produit des Colonialistes français à
travers l’école qui l’a formé et le Révérend Père Aupiais qui l’a
adoubé comme parrain de son ascension politique en tant que
Député.
« Rentré au Dahomey, sur intervention personnelle du
Gouverneur de Coppet et à la demande de l’Administration
coloniale, il put retourner à Paris en 1939 et y fut incorporé
comme tirailleur. C’est grâce au R.P. Aupiais que Apithy dut sa
popularité… Mais pourquoi le Père Aupiais a-t-il choisi M.
Apithy ? Il fut son élève à la Mission catholique de Porto-Novo ».
« Le programme électoral du PRD coïncidait toujours avec le
programme préparé et prôné par l’Administration Coloniale. Il
était le reflet du plan quadriennal du développement préparé
par les services de la rue Oudinot. Ce programme comportait
notamment : Régénération de la palmeraie, modernisation de la
culture, Réhabilitation du programme agricole ; Accélération
des travaux d’aménagement du delta de l’Ouémé… En adoptant
un tel programme, le PRD souscrivait tout simplement à la
politique de l’Administration … Il eût été indiqué et
certainement révolutionnaire de mettre en cause l’ordre
politico-économique établi par le colonisateur. Mais est-ce
possible ? Certainement pas quand on sait que M. Apithy
s’appuyait entièrement sur l’Administration coloniale : le
Gouverneur, les Commandants de cercle et leurs auxiliaires,
chefs de cantons et de villages ».
3°- C’est un Parti à base ethnique : les Aïnonvis de Porto-Novo
et environs.
4°- C’est un Parti qui a saboté l’émergence d’un Etat
indépendant et Souverain. Et par rapport au référendum de
1958 (A savoir, Oui ou Non à l’Indépendance immédiate !).
« Après l’euphorie du Congrès constitutif du PRA à Cotonou, en
juillet 1858, il fallait se prononcer sur le référendum
constitutionnel du 28 septembre 1958. Le mot- d’ordre était
Indépendance Immédiate et inconditionnelle. A la Conférence de
Parakou constitutive de la Section locale du PRA, alors qu’il
venait d’effectuer un court séjour en France, Apithy, au grand
étonnement de tous, changea de position ; voyant qu’il risquait
d’être éliminé s’il faisait voter Non, il décida de voter Oui »
5°- C’est un Parti qui a œuvré à la réussite du Plan colonial
français de balkanisation de la fédération du Mali. Il a
activement saboté cette grande Initiative panafricaniste et
Patriotique.
« Entraîné par le Parti Progressiste Dahoméen (PPD), section
dahoméenne du PRA, il participait aux côtés de MM. Zinsou,
Adandé, Maga, le mardi 30 décembre 1958 à Bamako, à la
création de la fédération du Mali qui devait regrouper le
Sénégal, le Soudan, le Dahomey et la Haute-Volta. Il fut désigné
comme Président du bureau du Congrès. Au cours des travaux,
LES PEUPLES ONT DE LA MEMOIRE
LA FLAMME N°442 25 février 2022
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M. Apithy se prononça pour une Fédération sans exclusive, qui
disait-il, permettrait à son pays de conclure des accords avec les
Etats voisins de la Côte du Bénin ; il signa la proclamation
portant création d’une Fédération primaire. Mais à peine était-il
rentré au Dahomey qu’il avait changé de position ; il prétexta
de la construction du Port de Cotonou. De toute façon, il fallait
ratifier la constitution fédérale. Au cours d’une réunion du
Comité Directeur du PPD-PRA, élargi aux députés, dans la nuit
du 29 au30 Janvier 1959, M. Apithy battu, refusa de suivre la
majorité favorable à la ratification de la constitution
fédérale ».
II- Les traits de similitude avec le Parti du Renouveau
Démocratique d’Adrien Houngbédji.
1°- Houngbédji Adrien, instable qui dit oui aujourd’hui demain il
dit non et/ou vice-versa. Le parcours du personnage
Houngbédji Adrien en dit long sur cette caractéristique.
2°- Le Parti du Renouveau Démocratique, un Parti à base
ethnique, Parti des Aïnonvis de Porto-Novo et environs, il n’y a
pas lieu de le démontrer. C’est exactement la même chose que
le PRD de Sourou Migan Apithy.
3°-Le PRD de Houngbédji Adrien, un Parti pro-colonial français.
Le passage de l’appréciation de Houngbédji par Foccart dans
son fameux livre « Jacques Foccart parle » en dit long sur cette
caractéristique « Le ticket Kérékou- Houngbédji est bon pour la
France. »
L’intérêt actuel de la France coloniale pour la Commune de
Porto-Novo avec le fameux Festival International Culturel de
Porto-Novo, pour faire pièce à la fête nationale des Cultes
Endogènes est-ce un hasard ? Nullement.
Alors le PRD-Apithy et le PRD-Houngédji, un atavisme perpétré
à travers l’histoire ? Il faut en juger.
La Rédaction
L’HISTOIRE A DE LA MEMOIRE
« L’Histoire éclaire le présent et Oriente le futur »
NOTE DE LA REDACTION
Depuis le 17 février 2022 dernier, le Président Talon a accepté
de faire installer les forces Barkhane sur notre Territoire,
pratiquement cent ans et quelques années des cruautés des
troupes françaises de Dodds et suivants sur notre Terre sacrée.
On assiste de nouveau à une occupation militaire de notre
Patrie par l’Armée française. La zone du Nord du Bénin et
particulièrement l’Atacora, la terre de Kaba dont les restes
demeurent encore dans les Grottes de l’Atacora sont pour le
moment les plus concernés.
C’est pour cette raison que la Rédaction de votre Journal « La
Flamme » publiera désormais en « Lu Pour Vous » des passages
des Ecrits – témoignages des Crimes commis par la France
coloniale contre Notre Patrie ainsi que les vives résistances
conduites par nos Héros nationaux que sont Béhanzin, Saka
Yérima, Bio Guèra, Kaba et ceux des peuples Holli, Sahouè,
Basantché (Sèmèrè), etc. Nous commencerons par Kaba, vu que
le point névralgique de l’Agression coloniale française actuelle
est dans l’Atakora. Nous publions des extraits de l’ouvrage
magnifique du Patriote Colonel Kouandété Maurice intitulé
« KABA, un aspect de l’Insurrection Nationaliste au Dahomey »,
édité en 1971, retraçant les héroïques exploits du Héros Kaba
en résistance aux troupes françaises et leurs crimes perpétrés
en 1917.
Colonel KOUANDETE Iropa Maurice « KABA, un aspect de
l’Insurrection Nationaliste au Dahomey ».
« Introduction
La Guerre est l’expression la plus haute de la lutte.
1917 : Une année de la « Grande Guerre ». La tragédie des
tranchées, de la boue et du sang. La France a fait appel à ses
plus lointaines ressources pour alimenter encore et toujours
des combats sanglants, meurtriers, inexorables. Un chaos…
Des positions vingt fois conquises, perdues plus reprises. Des
morts par dizaines, par milliers, par centaines de milliers.
Très loin de ce heurt gigantesque sous le soleil d’Afrique, dans
les Montagnes Dahoméennes de l’Atakora, un autre drame se
joue. D’autres armes tirent. D’autres hommes tombent.
Mais l’écho de cette lutte se perd dans l’immense configuration
mondiale…
Et pourtant, on devait être, tant par la nature et les origines des
combats que par certaines conséquences du conflit, tout à la
fois la dernière des guerres de conquête coloniale et le premier
des mouvements armés d’insurrection nationaliste au
Dahomey.
Il convenait de sortir de l’ombre les aspects entremêlés des
différents faits d’armes en soulignant les différences quant aux
armements et aux méthodes utilisés de part et d’autre : bref,
nous tenterons une synthèse en suivant les traces de Kaba,
héros de l’Atakora.
L’épopée de Kaba est à la fois histoire et légende. Les griots,
hommes ou femmes, l’ont tellement romancée dans les
dialectes les plus divers, dans les chansons les plus variées et les
plus émouvantes que l’esprit est souvent tenté de passer sans
transition de l’une à l’autre.
Et pourtant Kaba a vécu, animé d’un tempérament fougueux et
magnanime. L’abime de WOORY a existé et existe toujours,
profondément imprimé dans le sol montagneux dans les esprits
et les cœurs. Kaba-Taabou a bien eu lieu, meurtrière et unique
en son genre dans l’histoire de l’Atakora.
Nous allons donc suivre la trace laissée dans l’histoire par la
flèche de ce héros légendaire : c’est dire que nous partons pour
un dialogue avec les témoins authentiques de cette épopée…
Tous ont apprécié son (Kaba) sens élevé de l’honneur et de la
responsabilité et ont admiré ses qualités humaines et son sens
d’efficacité. Tous ont exprimé cette même opinion en des
termes frappants, souvent difficiles à traduire dans le langage
courant. Tous ont dit le dynamisme de Kaba, le courage
exceptionnel de son armée. Notre enquête a été menée dans
les milieux les plus divers et l’on peut prêter créance aux
relations consignées dans cette étude, car elles ont été faites
avec grande compétence et objectivité. Il nous est possible de
ce fait, en parcourant un demi-siècle plus tard, les lieux mêmes
des combats et en écoutant les témoins, de dire : nous aussi
nous étions à Woorkou-Tambou, à Kuwetena, à Fiwta et à
Woory.
Nous nous appliquerons à mettre en ordre avec un respect
scrupuleux des faits des matériaux rassemblés… » Nous nous
devons de travailler avec objectivité.
« Objectivité oui : dans l’exposé sommaire des causes
profondes de la révolte de 1917. Par ces temps-là, l’étau
colonial se resserrait de plus en plus sur les masses paisibles et
laborieuses : exactions de toutes sortes, prestations excessives,
suppression quasi-totale des libertés. Autant de mobiles qui
déclencheront la rébellion contre les nouveaux maîtres.
Objectivité : dans la peinture du principal instigateur de
l’insurrection. Qui dira les mérites de Kaba, cet homme d’action
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à la silhouette d’oiseau de proie ? De nos jours, il ne se passe de
cérémonies sans qu’on n’évoque dans les chants et des danses,
le souvenir de cet immortel, volant de position de sonde en
position de combat, bousculant les règles du jeu et que rien ne
pouvait arrêter. Et le peuple se demande toujours avec un émoi
mêlé de stupeur et de fierté quel avait pu être le secret de
demi-dieu, de ce vaillant chef de guerre qui, à la veille même de
la bataille décisive de Woory, paraissait capable de contenir les
colonnes agressives de l’ennemi et de repousser l’envahisseur
français ».
Kouandété Iropa Maurice « KABA, un aspect de l’Insurrection
Nationaliste au Dahomey, Editions Silva, Cotonou, 1971 -
Introduction pp. 7 et 8.
Vivi l’Internationale, belle voix, belle mélodie et apôtre de
‘’la paix’’…
Vivi l’Internationale, de son vrai nom Victorine Agbato, native
de Toffo dans le département de l’Atlantique, grande et belle
voix de la musique béninoise s’est éteinte en plein sommeil
dans la nuit du 15 au 16 février 2022. Elle avait 75 ans.
L’annonce de son décès entraine naturellement et à juste titre
une pluie de condoléances et d’éloges pour la belle voix qui
disparait subitement : Rossignole de la paix, icône artistique
majeure, femme de paix et d’amour, etc. font partie des
messages à son endroit par des artistes comme des hommes
politiques.
Elle démarre sa carrière dans les années 70. Très tôt, elle est
reconnue Vivi la Révélation avant d’être couronnée Vivi
l’Internationale à Lomé en 1973 (actubénin.com, 17/2/2022).
Elle milite aussi au sein de l’organisation des femmes
révolutionnaires du Bénin (OFRB, proche du parti-Etat PRPB).
Cela donne une idée de son engagement politique et dans quel
camp.
Elle a été célèbre surtout par sa chanson « Un do kolidji » (Je
suis à genoux..devant Dieu) lors de la Conférence nationale des
forces vives où elle prêche la paix; Et par la suite, à toutes les
échéances électorales pratiquement, elle apparaissait avec
d’autres artistes plus jeunes toujours pour appeler à la paix.
Mais, on ne l’entendait presque jamais chanter la faim qui
assaillait le peuple, le chômage qui frappait les jeunes, la
destruction de l’École, la répression des populations, la
corruption endémique des dirigeants, les tripatouillages et
fraudes électoraux. Donc en réalité, Vivi l’Internationale
chantait la paix à laisser aux gouvernants pour piller et
opprimer ainsi qu’aux hauts bourgeois entre eux-mêmes.
Consciemment ou inconsciemment, cette icône incontestable
de la musique, s’est fait l’apôtre de la paix des hauts bourgeois
contre le peuple. On voit aujourd’hui l’état de notre pays et des
autres de l’enclos français, à la suite de ces marchés de dupes
baptisés conférences nationales concocté par l’impérialisme
français pour continuer sa politique d’exploitation et de pillage
par des régimes dictatoriaux ou autocratiques.
Vivi l’Internationale, belle voix, belle mélodie mais apôtre de la
paix des hauts bourgeois contre le peuple.
Comme quoi la musique, elle non plus, n’est pas neutre!
Isdine M.
Oubli des héros sportifs béninois: Cas de Inoussa
DANGOU, recordman du javelot
Inoussa Dangou détient le record national du javelot (63,56m)
jamais égalé depuis 1980. Cet ancien élève des Lycées Mathieu
Bouké de Parakou et Béhanzin de Porto-Novo devenu
professeur de sport, passe la retraite dans son Djougou natal et
dans l’anonymat alors qu’une bonne politique sportive aurait
sans doute permis de mettre cet immense talent au service de
la jeune génération et former des centaines voire des milliers
de compétiteurs, nés ou pas, mais bien performants dans le
domaine du javelot ou de l’athlétisme en général.
Qui est Dangou Inoussa ?
Dans son jeune âge, Inoussa DANGOU, un vaillant fils de
Djougou a combiné le rêve et la passion pour réaliser des
permanences jusqu'à ce jour inégalées dans le monde de
l'athlétisme plus précisément au lancer du javelot au Dahomey
actuel Bénin.
En effet, en 1971 au cours d'une compétition nationale entre le
Lycée Mathieu Bouké et le Lycée Béhanzin qui a eu lieu à
Parakou, Inoussa DANGOU surnommé le jeune éléphant ou
éléphanteau par des milliers de fans qui aimaient ardemment
son talent s'est très vite révélé comme un acteur remarquable
dans le lancer du javelot avec une performance de plus de 40
mètres, ce qui était très important à l'époque. C'est d’ailleurs ce
qui a justifié qu'il soit désigné un mois après pour aller
représenter son pays à une compétition internationale contre le
Togo.
L'année scolaire suivante, il sera inscrit au Lycée Béhanzin à
Porto-Novo où les conditions de travail étaient meilleures pour
la carrière qu’il embrassait. Dans la capitale, il trouva plus de
matériels et de techniciens pour sa discipline, tout au moins.
C'est justement cela qui lui permit d'élever son niveau pour
cette fois-ci se retrouver à un record de 59 mètres en 1972. Il
devenait un talent légendaire qui écrivait de belles pages de
l'histoire de l'athlétisme au Dahomey en remportant presque
toutes les compétitions tant scolaires que nationales de javelot.
Mais malheureusement, il dut retourner dans son
établissement d'origine le Lycée Mathieu Bouké moins équipé
que Béhanzin. Il ne fit donc pas d'autres progrès.
En juin 1974, le championnat national d'athlétisme était
organisé à Porto-Novo. Y ayant pris part, Eléphanteau lance son
javelot qui atterrit au-delà des 60 mètres. Un nouvel exploit
réalisé pulvérisant du coup le record national qui était détenu
par un militaire avec une performance de 58 mètres.
Après son Bac, Inoussa DANGOU s'inscrivit à l'Institut National
des Sports (INS) où il continuait ses entraînements. Il achetait
lui-même son équipement de travail. Il eut l'occasion de
participer à diverses compétitions à l'international: premiers
jeux ouest-africains à Lagos, jeux universitaires ouest-africains à
Ilé Ifè, jeux africains d'Alger, jeux universitaires mondiaux à
Mexico. N'étant pas dans les conditions requises, Éléphanteau
n'a pu améliorer ses performances jusqu'aux jeux olympiques
de Moscou en 1980. A cette occasion, et malgré les misères que
lui créaient les nombreux encadreurs et responsables de la
délégation béninoise, lui seul a pu tirer son épingle du jeu en
lançant son javelot à 63,56 mètres. Il battait ainsi un nouveau
record national devenu historique et gravé en lettres d'or dans
l'histoire de cette discipline. Ce record est resté inégalé et non
battu jusqu'aujourd'hui.
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Par ailleurs, Inoussa DANGOU était un grand sportif, plutôt
polyvalent. Outre le javelot, il lançait le poids puis faisait le
triple-saut, le Basket, le volley-ball, le football et surtout le
hand-ball où il excella dans la fameuse équipe nationale des
années 1975-1980.
Bref, on pourrait dire que c'est un briscard sportif complet.
Voilà quelqu’un qui est doté d’énormes compétences, un
monument des sports chez nous, qui a aidé à rehausser son
record personnel de 60m à 63,56 mètres battant ainsi le record
national sans infrastructures adéquates, sans équipement et
autres subventions de l'État. Voilà que sans un soutien digne du
nom, Inoussa DANGOU a émergé pour réaliser ces records qui
restent non battus jusqu'à présent.
Pourtant, à ce jour, Inoussa DANGOU n'a bénéficié d'aucune
reconnaissance de la nation. Il vit encore et devrait bénéficier
de la considération due à son rang pour incarner un modèle
pour la jeune génération.
Une politique sportive bien pensée aurait permis de mettre en
place des structures d’encadrement dans les diverses
disciplines, de récupération et de prise en charge des vétérans
ou des anciens talents à verser au service des jeunes pour les
exploits ultérieurs. Malheureusement, avec la navigation à vue,
le pillage et le gaspillage dans une gouvernance hasardeuse, on
est loin d’espérer que les vampires de la rupture puissent
améliorer quoi que ce soit en la matière.
On est loin d’espérer une politique sensée de soutien aux
anciens qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes dans des efforts
constants et inlassables pour la visibilité du sport et en plus
conquis des records importants. Le constat amer c’est que
plutôt, il y a comme un mépris pour ces activités qui forment et
forgent les jeunes générations dans l’émulation pour être utiles
au pays à tous les niveaux. Tant qu’il n’y aura pas un
renversement de cet état de choses, les anciennes gloires ou
celles d’actualité ne bénéficieront pas de la reconnaissance de
la nation tant pour leur talent que pour leur bien-être social. Et
le cas Inoussa Dangou, recordman inégalé de javelot depuis
1980 restera dans l’oubli coupable des dirigeants sportifs
comme de l’Etat alors qu’Il devrait bénéficier rapidement d'une
prise en charge médicale pour refaire sa santé fortement
dégradée par son intense activité sportive passée.
Du reste, le cas Dangou n’est pas unique, ils sont une bonne
moisson (comme on dit) qui sont ignorés par la bande de ces
gens qui n’ont de sensibilité que pour ce qui peut rapporter de
l’argent frais ici et maintenant ; peu importe que le pays n’y
gagne rien.
Rapt R.
Une idée des résultats du 1er
semestre à Ouidah
Les résultats des devoirs du 1er semestre sont donnés de façon
générale le vendredi 18 février avant le départ pour les congés
de détente. Dans les collèges de Ouidah, les résultats sont dans
l’ensemble mauvais. Pour en avoir une idée, on peut signaler
que dans certaines classes d’examen comme les terminales
avec des effectifs de 50 apprenants, seulement une dizaine ont
la moyenne. Et encore, la plus forte moyenne dépasse à peine
10. Parfois, ce sont les notes de conduite allant de 16 à 18 qui
permettent d’approcher la moyenne de 10.
L’école à l’ère de la rupture, c’est la catastrophe.
(A suivre)
Davodji Paul, Correspondant
Le peuple malien a fêté le départ des troupes Barkhane
et Takuba
C’était le samedi 22 février dernier à Bamako et de tout le pays.
De grandes manifestations prestigieuses qui ont suite à
l’annonce du départ des troupes françaises et européennes par
Macron. A l’initiative du mouvement Yérèwolo et de beaucoup
d’autres associations de la société civile malienne, des milliers
de manifestants Vuvuzela à la bouche arpentent les rues de
Bamako, la capitale. Dans une atmosphère festive faite de
ferveur révolutionnaire et d’enthousiasme débordant, les
manifestants lancent des slogans hostiles à la France officielle
coloniale et à Macron en langues maliennes notamment le
Bambara. Des banderoles du même genre sont déployées sur
lesquelles on peut lire « Vive l’armée malienne », « Macron
dégage du Mali », « France Dégage ».
Le clou de la manifestation centrale à Bamako s’est déroulé à la
place de l’indépendance avec cette scène symbolique d’une
grande portée spirituelle consistant au balayage du drapeau
français par des groupes de manifestants arborant les couleurs
nationales. Des drapeaux européens ont été brûlés. Pour les
manifestants, il fallait balayer toutes ces ordures du sol malien.
On découvre ici, une tradition séculaire propre à plusieurs
peuples de la sous-région pour signifier la purification du pays
de toutes les souillures, de toutes les horreurs commises sur le
pays par la France dans le contexte actuel. Le Mali affichait là
l’image d’un peuple majestueux, fier et jaloux de sa
souveraineté. L’Agence France Presse dans son micro trottoir a
récolté les impressions suivantes : « On est sorti pour chasser la
France. On n’a pas besoin de la France. Qu’elle s’en aille » (Issa
Diarra), « La France a été chassée. Si elle reste, elle devient une
force d’occupation » (Siriki Kouyaté, membre de Yérèwolo
Debout sur les remparts). Mais les représentants des agresseurs
très dépités comme l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire,
Jean-Christophe Belliard crachent : « Quand on voit les
manifestations qui sont organisées, il suffit d’un Sandwich, d’un
Coca-cola, et puis vous avez 2000 manifestants (sur NCI 360 du
20 février 2022) estimant que les manifestations populaires
contre la présence française sont de la « manipulation de
l’opinion publique » souvent avec des sommes minables de
100F à 2000F. L’ancien PR François Hollande, lui ne voit pas
dans ces manifestations populaires le peuple malien mais
seulement une partie du peuple. Il affirme même que le retrait
militaire français ne signifie pas que la France va « s’effacer »
mais qu’elle va « s’organiser différemment » dans la région
(entendre Sahel).
Ces insultes grossières contre le peuple malien mais humiliantes
pour leurs auteurs, indiquent que les manifestations-là font mal
et très mal aux officiels français et montrent à profusion que les
Maliens sont sur la bonne voie. Avec les messages on ne peut
plus clairs de rejet ferme de la part des manifestants à l’endroit
de la France et de ses alliés. Ce qui ne peut pas ne pas donner
envie aux autres peuples de l’enclos français.
Monguinin A.
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Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
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Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
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