E ditorial
Editorial
Des sorties médiatiques du pouvoir pour se moquer du
peuple qui a faim
N'ayant rien à offrir au peuple qui a faim et qui croule
sous la cherté de la vie, Talon a organisé l’exhibition
de ses principaux piliers, le président de l’Assemblée
nationale, le ministre d’Etat chargé de l’Economie et des
finances sur les plateaux de télévision pour dire que les causes
de ces malheurs qui accablent le peuple viennent de la Covid19, de la guerre en Ukraine ou des pays voisins. Au fond, une
moquerie et une provocation de plus contre le peuple affamé.
Car tout le peuple sait, car le vivant douloureusement dans sa
chair que ni la Covid-19, ni la guerre en Ukraine, ni les pays
voisins, encore moins des "commerçants véreux" ne sont
responsables, mais que c’est Talon qui a programmé depuis
son arrivée au pouvoir et créé la faim pour le peuple au Bénin.
Par ailleurs, nul ne peut oublier que par ses déclarations
publiques, le président Talon lui-même a toujours indiqué que
le sort du peuple ne constitue pas le premier et principal souci
du pouvoir de la Rupture.
Le peuple qui a faim comprend qu’il ne peut avoir gain de cause
qu’en poursuivant le combat contre la faim planifiée et
entretenue par Talon, pour la suppression des taxes et impôts
injustes, la reconstitution des structures de prévoyance sociale
et la libération du pays du joug du pouvoir de la Rupture.
La Rédaction
,
05 Avril 2010 – 05 Avril 2022
Il y a 12 ans disparaissait Pascal FANTODJI
Déjà 12 ans que le peuple
béninois et l'ensemble des
peuples opprimés du monde
ont perdu un de leurs chefs.
Il s'appelle Pascal FANTODJI,
membre fondateur du Parti
Communiste du Dahomey
(PCD) aujourd'hui (PCB) en
1977. Il est resté le principal
dirigeant du Parti dans son
édification sur ses bases
idéologiques, théoriques, politiques (stratégique et tactiques)
et organisationnelles jusqu’à sa mort en 2010. Comme cela, il a
dirigé la Convention du Peuple, la vaste organisation autour du
Parti, ayant conduit le mouvement insurrectionnel du 11
décembre 1989 qui a sonné le glas de l'autocratie de KérékouPRPB. Voici en réalité le vrai et principal acteur de l'avènement
de la démocratie au Bénin en 1990.
L'histoire de ce grand homme est cachée à la jeune génération.
Au lieu de son histoire, c'est plutôt celle des tortionnaires et
comploteurs qui est enseignée. Ce sont plutôt les récupérateurs
du mouvement insurrectionnel et libérateur du peuple Béninois
de 1989, les serviteurs de l'impérialisme français qui sont
célébrés et présentés à la jeune génération comme acteurs de
la démocratie. Et c'est cela le vrai objectif de la conférence dite
nationale de 1990: Effacer l'histoire du mouvement populaire
au Bénin et nier ses victoires. Cela, Pascal FANTODJI l’a perçu et
a caractérisé la Conférence de Marché de Dupes.
Trente ans après, le marché de dupes qu'incarnait cette
conférence dite nationale comme l'indiquait déjà Pascal
FANTODJI s'est révélé. Les coups d’Etat constitutionnels
restaurant les autocraties (Togo, Bénin, Côte d’Ivoire) et les
putschs (Mali, Guinée, Burkina Faso) balayant les régimes issus
de ces conférences ont sonné leur mort. L’écart est devenu trop
grand entre la conscience montante des peuples et ces régimes
corrompus et asservis à l’impérialisme français.
Cette conscience montante, patriotique comble l’insuffisance
observée par Pascal FANTODJI à propos des mouvements
populaires de 1990 : « A regarder les choses de près, la
révolution sociale au Bénin de Décembre 1989 à février 1990
s'est arrêtée à mi-chemin parce que la conscience antiimpérialiste a été insuffisante », affirmait-il, indiquant ainsi la
ligne de l’effort principal pour la victoire.
Partout aujourd’hui en Afrique, la conscience anti-impérialiste
monte et particulièrement le pacte colonial est rejeté. Cette
conscience marque ses premières victoires, comme le rejet de
la tentative de recolonisation au Bénin en 2016 ou le renvoi en
cours des troupes d’occupation françaises du Mali. Et la
détermination au combat sur cette voie apportera à coup sûr le
triomphe du patriotisme au pouvoir pour l’émancipation de
notre peuple et des peuples afriains.
ALORS, GLOIRE IMMORTELLE A PASCAL FANTODJI !
Déclaration du PCB à propos des causes de la faim et de
la vie chère au Bénin
DECLARATION
A PROPOS DES CAUSES DE LA FAIM ET DE LA VIE CHERE
AU BENIN :
NI LA COVID-19, NI LA GUERRE EN UKRAINE, NI LES PAYS
VOISINS NE SONT RESPONSABLES
C’EST LE POUVOIR DE TALON QUI A PLANIFIE ET CREE LA
FAIM POUR LE PEUPLE.
ace aux protestations qui s’amplifient dans les couches
populaires et à la résistance des commerçants à appliquer
les mesures incongrues du Gouvernement contre la vie
chère, le pouvoir de Talon a lancé ses grands dignitaires dans
une guerre de communication pour se disculper de toute
responsabilité. Ainsi on aura eu droit le dimanche 03 avril
dernier à des émissions organisées pour Louis Vlavonou, le
N’
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 –
Site : www.la-flamme.org
F
LA FLAMME N°448 08 avril 2022
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président de l’Assemblée nationale sur E-télé et pour Romuald
Wadagni, ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances
sur l’ORTB. Pour ces deux piliers du pouvoir de Talon, c’est la
Covid-19 intervenue en 2020, et ensuite la guerre russoukrainienne en 2022 et enfin le terrorisme dans les pays du
Sahel avec la baisse de la production agricole qu’il entraine qui
sont responsables de la vie chère et de la faim au Bénin.
Comme en mission commandée, tous avec le porte-parole du
gouvernement récitent comme une leçon les mêmes
rengaines : C’est la situation mondiale et les causes extérieures;
la politique de Talon n’est pas responsable.
Mais, pour tout observateur de la vie sociale, si la Covid19 et la guerre en Ukraine ont eu des impacts importants dans
des pays, il ressort clairement qu’au Bénin, c’est Talon qui a
planifié et créé la faim et la vie chère, et ce méthodiquement
depuis 2016. Et quelques éléments parmi tant d’autres suffisent
à le montrer.
1- Dès son arrivée au pouvoir et à sa première sortie publique à
Parakou le 15 novembre 2016, il annonce à la suite des grandes
lignes de son Programme de Gouvernement, que le peuple doit
se serrer la ceinture.
2- Le 30 novembre 2016, en Conseil des Ministres, Talon dissout
toutes les structures d’Etat dans le secteur agricole, y compris
l’ONASA (Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire).
Désormais, il n’y a plus de structure de prévoyance d’Etat,
constituant des stocks stratégiques pour intervenir en temps
opportun afin d’atténuer les envolées des prix des produits
alimentaires de base sur le marché.
3- Début janvier 2017, le pouvoir se lance dans la destruction
des entreprises de survie des petits vendeurs et vendeuses, des
artisans des bords des rues et des marchés. L’opération de
déguerpissement sauvage programmée pour les huit grandes
villes du pays sera exécutée toute l’année dans presque toutes
les villes et ceci sans aucune alternative, sans aucune mesure
de compensation ni d’accompagnement de centaines de
milliers de petites gens et leurs familles précipitées ainsi du jour
au lendemain dans la misère et condamnées à la faim. Et ceci,
aucun des griots du pouvoir n’ose jamais l’évoquer. Et pour
cause : La destruction de la petite production sans création
d’emplois, entraine toujours et irrémédiablement la faim et la
détresse des petits producteurs ruinés.
4- En exécution de la politique de serrement de la ceinture au
peuple, Talon, pendant qu’il a procédé à des augmentations des
rémunérations des personnels politiques, s’est refusé à la
moindre augmentation des revenus des salariés, tant du public
que du privé. Pire, dans sa logique, il a procédé
systématiquement à la précarisation générale de l’emploi
salarié, public et privé et par conséquent, à la détérioration
extrême des revenus. Voici ce que lui-même en dit à Berlin le 30
octobre 2018 devant les patrons des multinationales : « Mon
Gouvernement a, depuis avril 2016, mis en œuvre des réformes
majeures…Une nouvelle loi sur les conditions d’embauche
dérégule désormais le recrutement et simplifie la rupture du
contrat de travail. Aujourd'hui, les entreprises ont la possibilité
de recruter sur contrat de travail à durée déterminée
renouvelable quasi indéfiniment. Le montant des indemnités à
payer en cas de licenciement est plafonné à neuf mois de
salaire, quel que soit le motif du licenciement. Nous venons
également de mettre en vigueur une réforme du droit de grève
qui limite la durée totale des grèves à 02 jours maximum dans
un même mois et à 10 jours maximum par an. » Le Président
fait ainsi ouvertement la publicité des conditions esclavagistes
faites aux salariés béninois. Voilà le "solide" que Talon a voulu
et veut pour les travailleurs ! C’est ce sort, réfléchi, planifié et
programmé qui est appliqué en particulier à des dizaines de
milliers d’enseignants dits aspirants payés à des salaires
dérisoires et 9 mois sur 12 et qui doivent, le ventre affamé,
s’occuper de l’instruction des enfants du peuple.
5- Sur ces revenus dégradés, le pouvoir de Talon a opéré de
façon systématique la multiplication et la hausse des taxes et
impôts. Les tracasseries sur les opérateurs économiques se
répercutent naturellement sur le coût de leurs prestations ou
produits. Le 29 juin 2018, un arrêté du ministre des transports
multiplie par deux les tarifs de pesage et de péage/pesage et
ce, pour compter du 1er juillet 2018. Une taxe supplémentaire
sur les transports ne peut qu’accroitre le coût à la vente des
marchandises. Un mois plus tard, le 28 juillet 2018, il est décidé
la hausse des tarifs de communication électronique. Malgré la
reculade temporaire suite aux vives protestations des
internautes, les prix des communications ont plus que doublé.
La hausse se poursuit avec les taxes de 5% sur les transactions
financières Mobile Money. Les taxes prélevées sur les revenus
des citoyens pour la délivrance de tous les actes administratifs
ont été multipliées (taxe sur la grossesse !) et augmentées. Le
pouvoir vient d’opérer un abattement sur les salaires avec la
suppression de l’abattement fiscal pour charge familiale, et a
décidé des taxes sur tous les produits vivriers venant dans les
marchés. Des millions de petits paysans subiront des ponctions
sur leur maigre revenu de travail.
6- En plus des revenus du travail, le pouvoir s’est attaqué au
patrimoine foncier des populations. La terre constitue un
patrimoine de secours pour les paysans, un refuge pour les
salariés et travailleurs indépendants. Le pouvoir de Talon a
décidé l’expropriation sans dédommagement conséquent. Le
cas de la zone économique spéciale de Glo-djigbé en est un
exemple des plus illustratifs. En 2017, le dédommagement des
populations pour l’expropriation de leurs domaines est fixé
entre 75 frs et 2500 frs le m2, soit entre 37.500 frs et 1.250.000
frs une parcelle de 500 m2. Une véritable spoliation ! Où peuton se reloger et se refaire la vie avec cela ? Et pourtant, les
manifestants contre cette spoliation ont été réprimés le 18
janvier 2018. Ailleurs, comme au quartier Fiyégnon Djako, des
centaines de foyers ont été déguerpis sans ménagement, en
septembre 2021, à une semaine de la rentrée scolaire, en
pleine saison des pluies et sans accompagnement ; et le site est
désormais planté de cocotiers !
7- Pendant que les revenus des populations sont
systématiquement attaqués à la baisse, la politique agricole est
orientée principalement sur le tout coton, dont la filière est
privatisée et accaparée, dès les premiers jours de son règne par
Talon. Depuis lors, le ministère de l’agriculture est d’abord et
avant tout, le ministère du coton. Le clan au pouvoir et ses
soutiens du pacte colonial se glorifient chaque saison, des
performances du coton au Bénin sur le plan régional et
continental. Par contre, on n’entend jamais parler des
performances et rang dans la production du maïs, du mil, de
l’igname ou du manioc, etc., produits de base de
l’alimentation. Et pour cause, ces produits n’intéressent pas les
hommes d’affaires au pouvoir, gérant du pacte colonial. Et par
conséquent les producteurs ne bénéficient de presque pas de
concours, technique, financier, de l’Etat.
Si l’on ajoute au peu d’intérêt effectif pour les cultures
vivrières, l’absence totale d’une politique de prévoyance après
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la dissolution et la liquidation de l’ONASA, le pays est livré au
risque accru d’insécurité alimentaire et de cherté de la vie en
cette époque reconnue par tous de changement climatique.
8- Au total, le pouvoir de Talon a programmé et mis en œuvre,
depuis son arrivée au pouvoir, avant la Covid-19 et la guerre en
Ukraine, la ruine et l’appauvrissement des masses populaires. Il
ne peut convaincre personne qu’il n’est pas responsable de la
faim et de la vie chère au Bénin. Le président Talon lui-même a
dit qu’en toute chose, il ne pense qu’à lui-même ; qu’un
président n’a pas besoin d’un bon bilan pour être réélu, mais
plutôt de comment il tient ses concurrents et qu’enfin, en ce
qui concerne les travailleurs, « vous en souffrirez, mais vous ne
pouvez rien ». Toutes ses déclarations indiquent que le sort du
peuple ne constitue pas le premier et principal souci du
pouvoir.
Aujourd’hui, c’est la crainte de la montée des protestations
populaires dans un contexte international et sous régional de
révolution humaniste et patriotique qui fait sortir les griots et
dignitaires du pouvoir dans la négation de leurs responsabilités.
Le pouvoir affameur et pilleur mis à nu veut divertir et
détourner l’attention du peuple vers une situation mondiale et
les "commerçants véreux".
Mais, c’est peine perdue. Le peuple qui a faim comprend qu’il
ne peut avoir gain de cause qu’en poursuivant le combat contre
la faim planifiée et entretenue par Talon, pour la suppression
des taxes et impôts injustes, la reconstitution des structures de
prévoyance sociale et la libération du pays du joug du pouvoir
de la Rupture.
Cotonou, le 07 avril 2022
Le Parti Communiste du Bénin
Nomination de quatre généraux dans l'Armée Béninoise
Une prime aux criminels
e Conseil des ministres du mercredi 30 mars 2022 a
promu quatre officiers supérieurs des Forces Armées
Béninoises (FAB) au Grade de Général. Il s’agit du
Contrôleur Général de Police, Soumaïla Allabi YAYA, nommé au
Grade d’Inspecteur Général de Police de Deuxième Classe
(l’équivalent du Général de Brigade de l’Armée) pour compter
du 1
er mars 2022 ; le Colonel Fructueux Candide Ahodégnon
GBAGUIDI, nommé Général de Brigade de l’Armée de terre
pour compter du 1er janvier 2022, le Colonel Abou ISSA, nommé
Général de Brigade de l’Armée pour compter du 1er avril 2022 ;
et le Colonel Bertin BADA, nommé Général de Brigade Aérienne
pour compter du 1er janvier 2022. Ces quatre nouveaux
Généraux des Forces de Défense et de Sécurité Béninoises
occupaient respectivement les postes de Directeur Général de
la Police Républicaine, Chef d’Etat-Major de l’Armée de terre
des FAB, Commandant de la Garde Nationale, et Directeur du
Cabinet Militaire du Président de la République.
A leurs différents postes de commandement, ces nouveaux
impétrants se sont illustrés avec un zèle débordant dans la
répression sanglante des événements post-électoraux, suivie
d’états de siège des villes de Savè, Bantè et Tchaourou (au
Centre du Bénin), et sur de longues périodes de l’année en
2019, 2020 et 2021. Les nouveaux galons étoilés qu’ils portent
aujourd’hui sont gantées du sang de leurs victimes. Examinons
les faits d’armes, au plan national, qui justifient la promotion
octroyée à ces quatre mousquetaires de Patrice Talon pour
comprendre qu’il s’agit tout simplement d’une promotion pour
services rendus à un autocrate.
1.- Le Colonel Soumaïla Allabi YAYA est nommé Directeur
Général de la Police Républicaine en juillet 2019, en
remplacement de l’ex-Directeur Général Nazaire HOUNNONKPE
qui lâcha sa troupe en plein vol pour ne pas se faire complice de
la rage de Talon dans la répression aveugle et meurtrière des
manifestations pacifiques. Avant cette nomination, le Colonel
YAYA était l’adjoint au Commandant de l’ex-Gendarmerie
Nationale et il aurait joué un rôle capital, selon ses collègues,
dans la fusion des deux corps de la Gendarmerie Nationale et
de la Police Nationale pour créer la Police dite Républicaine
dont il devient immédiatement le Directeur Général-Adjoint.
Sous son commandement, la Police dite Républicaine s’est
muée en une police politique, prompte dans la répression
systématique des manifestations publiques et la traque des
opposants au pouvoir de la rupture. Sa promotion au Grade de
Général de Brigade n’est qu’une prime pour la destruction des
libertés publiques et la démocratie.
2.- Le Colonel Fructueux GBAGUIDI a pris le commandement de
l’Armée de terre des Forces Armées Béninoises en novembre
2016, sept mois seulement après l’investiture du Président
Talon pour son premier mandat, et il est resté à ce poste
jusqu’au 30 mars 2022. Sous son commandement, l’armée s’est
détournée de sa mission régalienne (la défense du territoire
national) pour se mettre au service des velléités autocratiques
du Président Talon. Les engins de guerre sortent régulièrement
des garnisons pour mater les insurrections populaires. Les états
de sièges des villes de Savè, Bantè, Tchaourou sont de triste
mémoire. En tant que donneur d’ordre, il est le responsable des
nombreux massacres des populations civiles insurgées lors des
événements post-électoraux de 2019, 2020 et 2021, ainsi que
des nombreux blessés et disparus militaires. Il avait comme
adjoint un certain Abou ISSA qui était souvent sur le théâtre des
opérations.
3.- Le Colonel Abou ISSA s’est tristement illustré dans la
répression des manifestations populaires et pacifiques des 1er
et 2 mai 2020 à Cadjèhoun, devant le domicile de l’ex-président
de la République Boni YAYI. C’est à juste titre qu’il a été rendu
responsable de l’assassinat de dame Prudence AMOUSSOU,
mère de sept enfants orphelins, et d’un jeune zémidjan gisant
dans le sang. Car, ces deux victimes ont été lâchement et
froidement tués par balles. Le Colonel Abou ISSA était à la tête
du contingent militaire qui avait posé un container devant le
domicile de l’ex-président Boni YAYI, l’empêchant de sortir
pendant plus d’un mois. Ce qui lui a valu d’abord d’être nommé
en juin 2021 à la tête d’une unité spéciale, la Garde Nationale,
nouvellement créée pour appuyer la Police Républicaine dans la
L
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répression des manifestations publiques des opposants au
pouvoir liberticide de Talon.
4.- Le Colonel Bertin BADA est le très discret Directeur de
Cabinet du Président de la République. Il a sous ses ordres le
patron des Services de Renseignements (Petit Palais) d’où
partent tous les coups fourrés contre les opposants au pouvoir
de Talon. C’est un secret de polichinelle que de dire qu’il serait
le concepteur des nombreuses affaires de drogues retrouvées
dans les containers au Port Autonome de Cotonou, ainsi que les
trafics de stupéfiants interceptés à l’extérieur et en direction du
Bénin. Si l’on rappelle des déclarations du Capitaine Tchilao
avec ses 18 kg de cocaïne pure dans l’Affaire Ajavon, vous
saurez les experts commis pour concevoir et mettre à exécution
les complots fomentés contre les opposants politiques, mais
aussi contre les opérateurs économiques concurrents
indésirables.
Comme on voit, la promotion de ces quatre Colonels au Grade
de Général n’est pas fortuite. Elle n’est même pas une
distinction liée à la défense du territoire, conformément au
statut militaire. C’est juste une récompense pour des services
rendus à un homme, un autocrate qui a pris en otage tout le
pays qu’il pille à son compte et avec son clan. Ce sont donc des
grades octroyés aux chefs militaires les plus zélés dans le
massacre des insurrections populaires post-électorales de ces
trois dernières années. Ils doivent rendre compte de leurs
forfaitures un jour, au même titre que leur maître, Patrice
Talon.
Honte à eux !
Habib B.
Tirage au sort des Secrétaires Exécutifs des mairies au
Bénin
L’acte qui achève la destruction de la décentralisation
territoriale.
epuis le 31 mars 2022, la liste des 77 Secrétaires
Exécutifs des Mairies du Bénin est connue. C’est par
tirage au sort que les désignations ont été faites. Ce
nouveau mode de désignation des Secrétaires Exécutifs des
Mairies est une disposition de la loi N°2021-14 portant code de
l’administration territoriale adopté au parlement le jeudi 21
Octobre 2021. C’est donc la base légale sur laquelle repose la
politique de destruction de la décentralisation territoriale par le
régime de la rupture. Voici en réalité les vraies motivations
cachées derrière cette politique.
1- Vider le pouvoir décentralisé de son contenu et en avoir
le contrôle pour son profit.
Selon les normes du pouvoir décentralisé, le Maire est investi
d’un pouvoir délégué des populations à la base. Ce dernier non
seulement organise et coordonne la gestion des ressources de
la Commune mais aussi, assure l’intermédiaire entre ses
populations et le pouvoir central pour la gestion des questions
courantes et administratives. En dehors de ses conseillers qui
sont aussi élus au même titre que lui, tous ses autres
collaborateurs sont admis à l’administration communale soit
par nomination, soit par concours. Voilà les normes en matière
de l’administration décentralisée que le pouvoir Talon foule aux
pieds en initiant le jeu de tirage au sort pour désigner les
Secrétaires Exécutifs des Communes du Bénin. Autrement dit,
le jeu de hasard institué pour désigner les SE n’est conforme à
aucune norme administrative du pouvoir décentralisé. Par cette
pratique, Talon laisse voir qu’il n’a aucune confiance aux
maires, qu’il les soupçonne à priori d’être des prévaricateurs et
il organise à cet effet un climat de méfiance entre le Maire et
son collaborateur immédiat qu’est le SE et pour cause. En effet,
Patrice Talon arrache aux Maires leurs pouvoirs de
gestionnaires des ressources de la Commune en accordant aux
SE les pouvoirs d’ordonnateurs du budget et de chargés de
l’administration et du personnel. Ainsi, Talon signifie aux Maires
la fin de leur pouvoir. Désormais c’est en étroite complicité
entre les SE et Talon que les ressources des Communes seront
gérées.
Mais, s’il faut organiser de concours pour recruter les nouveaux
SE, les risques de tricheries et d’arrangement au niveau des
Maires pour faire passer leurs complices comme SE ne sont pas
à négliger. Il n’est donc pas certain que par concours, l’objectif
de désignation des SE entièrement soumis à Talon, non
influençables et non en accointance avec des Maires. Le jeu de
hasard est mieux indiqué pour non seulement contourner les
Maires mais aussi, pour masquer sa main cachée derrière les
choix des SE sous son contrôle. TALON instaure ainsi la
méfiance entre le Maire et son SE en vue d’avoir le contrôle sur
ce dernier et pour le contrôle et l’accaparement des ressources
des Communes. Tel est donc le but visé par TALON en initiant le
soit disant jeu de hasard.
2- Un tirage au sort orienté par Patrice Talon.
Des sources crédibles renseignent que la plupart des SE
désignés seraient des partisans des principaux partis affidés au
pouvoir de la rupture : « 52 secrétaires exécutifs des mairies
seraient membres du parti politique Union Progressiste (UP)…,
21 secrétaires exécutifs des mairies seraient membres du parti
politique Bloc Républicain (BR)…, 4 secrétaires exécutifs
seraient membres du parti politique UDBN ». En plus de ces
révélations, il y a eu entre autres cas, celui spécifique
notamment au niveau de la Commune de Toviklin qui illustre
les mains invisibles derrières les jeux de hasard. En effet "par
pure coïncidence", dira-t-on, le Maire de Toviklin se trouve être
celui dont le tirage a abouti au choix d’un fils de sa Commune.
Or, la réalité dans cette Commune est qu’il y a un conflit de clan
entre ce Maire et d’autres ténors du pouvoir dans la Commune.
Et c’est curieusement l’un des frères d’un membre du camp
adverse au maire qui est désigné SE après tirage. Quel hasard ?
Ce qui est clair, c’est que le choix des SE a révélé que ce sont
seulement les partisans du pouvoir de la rupture qui ont été
désignés. Voilà comment Patrice Talon a fait montre de la ruse
D
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
pour placer ses hommes de mains au niveau des
administrations territoriales contre les normes administratives.
Le tirage est donc orienté. C’est un placement orienté pour
favoriser la mainmise de Patrice Talon sur les ressources des
Communes du Bénin.
Brieux.
07 Avril 1917 – 07 Avril 2022 : 105 ans déjà
KABA et la bataille historique de Datawori
NOTE DE LA REDACTION
histoire de la résistance à la pénétration française et
les crimes des agresseurs français contre nos peuples
est peu connue. Ou bien, elle est très peu enseignée,
ou elle est mal enseignée ou même pas du tout. Pire, les
gouvernants apatrides et vendus ne s’en préoccupent pas du
tout pour les faire inscrire en bonne place dans les programmes
d’instruction. Et si préoccupation il peut y avoir de leur part,
c’est plutôt comment aider à effacer ou ternir les hauts faits
d’arme des héros et héroïnes qui ont donné toutes leurs
énergies et au besoin leur vie pour défendre la terre de leurs
aïeux faisant ainsi montre de leur esprit patriotique et
humaniste.
Les écrits comme ceux que nous relayons doivent être
encouragés pour non seulement faire mieux connaître aux
jeunes générations la bravoure de leurs ancêtres mais aussi
susciter en eux l’envie d’en savoir davantage et le désir de
recherches pour approfondir et restituer la vérité de ce qui a
été. Histoire de se rendre capables de faire autant, sinon mieux
qu’eux dans le combat difficile mais nécessairement victorieux
contre les dictateurs et leurs maîtres colons d’hier et
d’aujourd’hui, en vue de construire un pays radieux et
admirable.
Lu pour Vous
« UNE DATE A RETENIR DANS NOTRE MÉMOIRE COLLECTIVE :
07/04/1917 - 07/04/2022
Cent cinq années se sont écoulées depuis la répression, la
suppression brutale de l'insurrection armée déclenchée et
dirigée par le paysan okoma Bio Tchayeba alias KABA, sous une
pluie d'obus français, le leader et le noyau de ses partisans (plus
de quatre cents femmes, hommes et enfants) ont été ensevelis
dans les décombres de la grotte désormais historique de
Datawori, dans l'Atacora.
Combien de jeunes Béninois, nés après la Conférence des forces
vives de la Nation ont entendu parler de KABA?
Très peu ou pas du tout dans le monde scolaire voire
universitaire.
Il y a là, un des paradoxes problèmatiques du mouvement
démocratique disons moderne de notre pays. Aucun des
précurseurs de ce mouvement n'est honoré, encore moins
étudiés. Les résistants à la pénétration coloniale violente, puis
aux violences et à l'arbitraire criminel des administrateurs de
l'Etat colonial (travaux forcés, portage, impôts, recrutement
force de jeunes pour former des bataillons de tirailleurs
sénégalais, efforts de guerre, construction par corvées des
infrastructures coloniales, etc.) avaient commencé à être
recensés dès les premières années de l'indépendance, avec les
chants populaires y compris ceux les concernant. La période
dite révolutionnaire a accéléré ces collectes et la
reconnaissance dans l'espace publique de héros nationaux.
Ainsi Dada Gbéhanzin (Béhanzin), DèTofa ( Toffa 1er), Saka
Yerima puis pour la seconde phase, Bio Guerra, Kaba ont eu
droit d'avoir un édifice public à leur nom ou / et une statue
érigée en mémoire d'un mais les Sahouè du Mono et les Holli
sont juste cités sans visibilité dans l'espace public
contemporain.
Bref, se pose la construction de notre mémoire collective de
façon consciente pour éviter des amnésies dommageables pour
la construction de l'idée nationale à l'échelle du Bénin.
Pour les patriotes comme pour les panafricanistes d'origine
béninoise, il est important de connaître aussi l'histoire des
résistances à la colonisation comme à la françafrique.
Pour ceux qui voudraient approfondir l'histoire du soulèvement
armé conduit par KABA, ils peuvent consulter, entre autres:
KOUANDETE I. M. 1971 KABA, un aspect de l'insurrection
nationaliste au Dahomey, Porto-Novo, Edit. Silva, 96p.
TIANDO E. 2017 KABA. De l'histoire à la légende, Cotonou,
Imprimerie Gutenberg, 140p. ».
…
Mondial Qatar 2022
Coupe du Monde ou coupe Européo-sud-américaine ?
L'Afrique et l'Asie toujours lésées.
e tirage au sort des poules à la coupe du monde Qatar
2022 s'est déroulé le vendredi 1er avril 2022 à Doha au
Qatar. Cette compétition internationale et mondiale qui
réunit les continents, lèse toujours certains continents au profit
d'autres.
L’
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En effet, l'Europe qui compte au total 27 pays avec une
population de 744.747.000 habitants soit 9,5 % de l’effectif
mondial présente 13 pays sur les 32 participants à la
compétition dont l'Allemagne, le Danemark, la France, la
Belgique, la Suisse, l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Espagne, la
Croatie, la Pologne, la Serbie, le Portugal sont déjà qualifiés et
le treizième sortira entre l'Ukraine/Ecosse/ Pays de Galles. Il
faut noter que la Grande Bretagne donne trois pays participants
(l’Angleterre, l'Écosse et le Pays de Galles) dans la même
Europe. Toute l'Amérique (Amérique latine et Caraïbes, ÉtatsUnis et Canada en plus de l'Océanie, la Nouvelle Zélande) avec
une démographie de 1.074.072.000 soit 13,3% de la population
mondiale qui fait dans son ensemble 35 pays présente 10
représentants dont les USA, le Brésil, l'Argentine, le Canada, le
Mexique l'Equateur, le Pérou, le Costa Rica, la Nouvelle Zélande
et l’Uruguay.
Mais l'Asie qui fait 4.679.601.000 en démographie soit 59,4% de
la population mondiale et composée de 47 pays ne sera
représentée que par 5 pays : Le Japon, la Corée du Sud, l'Arabie
Saoudite et le vainqueur entre les deux barragistes l'Australie et
les Emirats Arabes Unis plus le pays hôte, le Qatar donc 6 au
total. De même, l'Afrique qui fait une démographie de
1.373.486.000 soit 17,4% de la population mondiale, 54 pays
avec de brillantes équipes nationales comme on l'a tous
observé à la dernière CAN dont la plupart des joueurs font
briller le championnat européen ne pourra être représentée
que par 5 pays à savoir le Sénégal, le Ghana, le Cameroun, le
Maroc et la Tunisie. Chose curieuse ! Si l'Europe et l'Amérique
content moins de pays et donnent plus de représentants à la
compétition mondiale comme celle-ci, il n'est pas étonnant que
ça soit eux qui remportent régulièrement la coupe. Car, on a
tous vu comment en 1990, le Cameroun de Roger Mila a
éliminé l'Argentine, la Roumanie, la Colombie et même menait
en quart de finale (2-1) contre l'Angleterre avant de subir, avec
la partialité de l'arbitre, l'expulsion du capitaine Roger Mila sur
carton rouge et de perdre finalement au score de 2-3.
En 1994 et en 1998, le Nigéria de Rachidi Yèkini a fait fureur
face aux grandes équipes de l'Europe comme l'Espagne, l’Italie
et autres. Le Sénégal de Bouba Diop et de El Hadji Diouf en
2022 avait éliminé au premier tour le tenant du titre, la France,
et est allé jusqu'en quart de finale avant d'être battu par
l'arbitre au profit de la Turquie. En 2010, le Ghana a battu la
Serbie en match de poule, éliminé les USA en huitième de finale
mais malheureusement et difficilement vaincu en quart de
finale aux séances de tirs au but par l'Uruguay. Si la chance était
donnée à tous les continents de présenter des représentants à
part égale ou si compte était tenu de la démographie de
chaque continent pour déterminer les quotas, les pays de
l'Afrique et de l'Asie auraient aussi la chance de remporter la
coupe du monde. Mais malheureusement, c'est la mafia des
grandes puissances impérialistes qui décide notamment celle
d'Europe et de l'Amérique du Sud.
De tout ce qui précède, on peut conclure que la politique du
football notamment de la coupe du monde est détenue par les
puissances impérialistes d'Europe et d'Amérique du Sud. Les
autres pays sont présents juste pour meubler la compétition
aux fins de la voir mondiale. La coupe du monde demeure,
encore et avant tout, européo-sud-américaine.
Rapt R.
La faim chasse des enfants de l’école
ans certaines classes de collèges d’Abomey-Calavi, on
assiste à des scènes insolites et tristes. On trouve des
élèves qui viennent à l’école le matin, puis les soirs,
ils sont absents. Ce n’était pas habituel. Mais le phénomène a
commencé par se répéter. Lorsqu’on a cherché à comprendre
en interrogeant certains des élèves intéressés. Ils ont répondu :
Les temps sont très chauds pour nous ; lorsque tu as mangé
difficilement un peu de gari le matin et le soir, tu n’as rien
trouvé à manger, comment tu vas faire ?
Sossa Louis, Correspondant à Calavi
Burkina Faso : Fin du procès sur l'assassinat de Thomas
SANKARA
La pression des peuples a payé
l y a 35 ans, soit le 15 octobre 1987, le Capitaine Thomas
Sankara, alors Président de la République tombait sous les
balles d’un commando dirigé par le Commandant de la
Garde de Blaise Compaoré, Hyacinthe Kafando. Le 11 octobre
2021, s’ouvre enfin le procès tant attendu pour faire la lumière
sur l’ignoble assassinat du Président Thomas Sankara (il a été
abattu alors même qu’il se rendait à ses assaillants les mains en
l’air); ce procès prend fin le 06 2022. Du moins en ce qui
concerne la partie pénale; elle a eu lieu sous la conduite du
tribunal militaire de Ouagadougou. Il est entendu que la partie
civile du procès, pour déterminer les dommages et intérêts et
qui (de l’Etat ou des accusés) doit les payer, s’ouvrira le 13 avril
prochain.
A la barre, il y avait 22 personnes au départ et 14 accusés à
l’arrivée. Parmi eux, Blaise Compaoré (ancien Président, en exil
en Côte d’Ivoire), le Général Gilbert Diendéré (en prison) et le
Commandant Hyacinthe Kafando (en fuite en Côte d’Ivoire). A
l’annonce du verdict surtout en ce qui concerne les principaux
accusés à savoir le Président Blaise Compaoré, Hyacinthe
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Kafando et le Général Gilbert Diendéré, la salle d’audience
explose en applaudissements nourris. Preuve de ce que ce
procès était très attendu. Ils sont condamnés à vie parce que
coupables d’atteinte à la sûreté de l’État et de complicité
d’assassinat. Trois accusés sont relaxés. Les autres accusés
écopent de 2 ou 5 ans avec sursis ou 20 ans de prison.
Il faut dire que Diendéré reste en prison où il purgeait déjà 20
ans pour son rôle dans le coup d’État de 2015. Blaise Compaoré
et Hyacinthe Kafando sont en Côte d’Ivoire sous la protection
du Président Ouattara bien connu comme suppôt de la France.
Le premier y a trouvé refuge après son exfiltration par les
éléments de l’armée française et l’ambassadeur de France à
Ouaga le 31 octobre 2014 quand les jeunes Burkinabé insurgés
tentaient de le prendre vif pour qu’il réponde de ses crimes
contre le peuple.
Il aura fallu 35 ans de luttes et de pressions diverses avant que
ne s’ouvre le procès contre Blaise Compaoré, l’instigateur
principal de l’assassinat de Thomas Sankara sous les ordres de
l’Élysée. Beaucoup d’observateurs regrettent d’ailleurs que la
France n’ait pas accédé à la demande des plaignants (Veuve
Sankara et nombre de victimes) qui exigeaient la déclassification de documents secrets de l’époque qui auraient pu
permettre de voir clair dans le rôle joué par la puissance
impérialiste dans l’assassinat du Président Sankara.
On sait qu’au moment de l’assassinat de Sankara, les relations
avec la Côte d’Ivoire sous le Président Hophouet-Boigny et avec
la France sous le Président François Mitterrand (ancien ministre
des colonies, commanditaire des marchés de dupes baptisés
conférences nationales dans les années 90) étaient des plus
tumultueuses. En effet, dans un relent patriotique affirmé,
Thomas Sankara dénonçait l’impérialisme international,
notamment français et sa mainmise sur les ressources du pays.
Il revendiquait entre autres, l’annulation des dettes abjectes, un
juste prix pour les produits exportés, la transformation des
produits locaux sur place avant toute exportation et la
consommation des produits du terroir avec le slogan
« Consommons local ». En un mot, il rejetait le pacte colonial.
Sous son règne, le pays a connu la promotion d’une certaine
dignité nationale fondée sur la fierté d’être burkinabé comptant
sur ses propres forces d’abord avec sa marque de fabrique le
Faso anfaani, etc.
Cela ne pouvait pas plaire aux tenants de la FrançAfrique et aux
gouverneurs à peau noire. Il fallait en finir avec ce Capitaine
« turbulent » qui empêche l’impérialisme de tourner en rond.
La suite on la connait.
Après l’assassinat, Compaoré dira que Sankara a « trahit l’esprit
de la révolution », etc. « En septembre 2008, le sénateur et exseigneur de guerre libérien, Prince Johnson affirmera que ses
hommes avaient participé à l’assassinat de Thomas Sankara et
cela sous l’instigation de Blaise Compaoré » (Wikipedia).
Face à cette situation révoltante, les luttes au Burkina Faso
depuis lors, portent pratiquement la marque du combat entre
les suppôts du colon français et ceux qui, forts du patriotisme
anti-impérialiste surtout français veulent voir la fin de la
domination française au Burkina et en Afrique. Avec l’exigence
de la fin de l’impunité des crimes politiques, du jugement des
assassins et de la réparation pour les victimes et le peuple. Les
forfaits qui ont suivi au cours des années notamment ceux sous
Compaoré et sous Diendéré puis sous Kaboré qui sera renversé
le 24 janvier 2022 par des putschistes à la solde de la France,
remettent à l’ordre du jour les exigences de la fin de l’impunité,
de l’immortalisation de la mémoire des victimes (Sankara et ses
compagnons) mais aussi celles des insurrections populaires
pour les libertés et la justice.
On n’oubliera pas que peu avant le début du procès, le
Président Kaboré n’avait à la bouche que « la réconciliation »
avec la possibilité pour Compaoré de revenir au pays. Ce qui
était inacceptable pour le peuple sauf à l’y voir jugé et puni.
Entretemps, la crise du terrorisme entretenue par la France
avec ses forces Barkhane et Cie s’est exacerbée au point
qu’elles ont été chassées du Mali. Et au Burkina, un putsch a eu
lieu qui emporte le Président Kaboré. Les nouveaux maîtres du
pays laissent entendre que le Burkina n’est pas le Mali et sont
prêts à accueillir comme Talon du Bénin, une partie des troupes
Barkhane en errance. Signe de leur alignement sur les positions
de la France au contraire de la volonté populaire. Que feront-ils
désormais après ce procès? On entendait des voix estimer que
les éléments de Compaoré tels les Diendéré et autres et
Compaoré lui-même seraient efficaces pour combattre les
djihadistes et d’autres sornettes du genre. Le peuple lui ne
l’entend certainement pas de cette oreille, qui avait déjà
soutenu les luttes pour le départ des forces françaises du Sahel,
et donc du Mali, du Niger et du Burkina. Lui qui a manifesté
contre la traversée du Faso pour le transfert du matériel
militaire français de la Côte d’Ivoire vers Gao au Mali. Et des
voix s’élèvent en son sein pour aucune caution aux putschistes
autour de Damiba dont les propos et les pratiques sentent
l’odeur de la FrançAfrique opposée au vent du patriotisme
ardent anti-impérialiste qui balaie l’Afrique à partir du Mali. Ce
qui est certain c’est que, avec le verdict du 06 avril, les peuples
du Burkina Faso peuvent considérer avec raison que leurs
pressions ont payé, qu’ils ont gagné une manche de la lutte
contre l’impunité et aussi contre les agents de la FrançAfrique,
en attendant la suite que tous les patriotes conséquents
souhaitent : Que les peuples boutent définitivement hors du
Faso et de l’Afrique les forces d’occupation françaises et
étrangères avec leurs maîtres et leurs nuisances.
Aské M.
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Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
228 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
TROUPES FRANÇAISES HORS DU BENIN !!!
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