ALERTE A L’OPINION PUBLIQUE POUR ARRETER LA DUPERIE ET LE MENSONGE A PROPOS DU RATISSAGE POUR LA LEPI !
Tous les analystes sérieux et les acteurs politiques savent que depuis que notre pays le Bénin existe en tant qu’Etat indépendant et particulièrement depuis les vingt dernières années, les élections qui s’y sont déroulées ont toujours été contestées. La recherche de solution pour des élections crédibles a conduit l’Assemblée à penser à l’établissement d’une Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) et l’a inscrit dans la loi N° 2005-14 du 28 juillet 2005 portant règles générales pour les élections présidentielles au Bénin.
Sa mise en œuvre à partir de 2009 par le gouvernement a fait l’objet de beaucoup d’inquiétudes, de contestations des populations et des acteurs politiques en raison de ce que sa réalisation ne répond ni aux normes méthodologiques en la matière, ni aux exigences techniques.
La première phase s’est soldée par une grande incohérence et des doutes sur la fiabilité des résultats ; la deuxième phase, celle du recensement porte à porte est venu enfoncer les inquiétudes exprimées. Au niveau des chiffres, on assiste ça et là à des inflations. Les résultats obtenus sont si incohérents que les observateurs des Nations Unies ont corroboré les doutes sur le travail fait. La phase de l’enregistrement biométrique a été organisée avec des kits constamment en panne, des données perdues et autres. A toutes les étapes, c’est des centaines de milliers de personnes qui n’ont pas pu s’inscrire et les protestations ne cessent de grandir. A ceux là, il faut ajouter les milliers de personnes qui, pour une raison ou une autre (affectation), ont changé de domicile entre les trois phases, de même que les milliers de personnes qui se sont fait inscrire et qui ne retrouvent plus leur trace dans la base des données. Il y a à noter le cas de ceux qui sont régulièrement inscrits et dont les noms sont déplacés sur des listes de quartiers autres que les leurs situés parfois à plus de 5 km de leur domicile.
Au total, avec cette LEPI, c’est plus de un million (1.000.000) de personnes qui sont privées du droit de vote dans un pays de 4..000.000 d’électeurs potentiels. C’est là un scandale politique, mais, le faire de façon consciente et planifiée, c’est dangereux et alarmant.
Devant ce constat, il a été finalement admis de corriger les ratés par le ratissage qui prendra en compte les non inscrits qui devront se présenter, à l’instar des inscriptions volontaires de naguère.
Un calendrier de ratissage a été annoncé et chaque jour, c’est des milliers de personnes qui se présentent aux chefs-lieux d’arrondissement ou aux postes retenus pour se faire inscrire. Mais là surgit un problème. En effet, pour vérifier l’effectivité du ratissage, l’ODHP a dépêché les samedi 29 et dimanche 30 janvier dernier à Cotonou, des missions aux postes ouverts à cet effet et a interpellé des Chefs d’Arrondissement, des Adjoints et des responsables de la CPS/LEPI. Nos constats ainsi que les déclarations recueillies sont hallucinants :
- Sur le terrain et partout où nos équipes sont passées, seuls ceux qui ont leur carte de ménage, ont fait l’enregistrement porte à porte, ont leur récépissé et dont les noms se trouvent dans la base de données sont autorisés à faire l’enregistrement biométrique. Les autres, l’écrasante majorité, sont invités à s’inscrire dans un cahier déposé négligemment quelque part dans la cour et à retourner chez eux. Il leur est demandé de revenir une semaine ou deux plus tard pour la suite.
- Les autorités locales interpellées nous ont dit que d’après la CPS/LEPI les noms inscrits dans les cahiers ne seront pas pris en compte et d’exprimer leur indignation d’avoir été abusées par la CPS/LEPI. De façon précise, elles nous ont confié qu’à la Mairie de Cotonou le jeudi 27 janvier, BAKO Nassirou, le Président de la CPS/LEPI, répondant aux inquiétudes des élus locaux aurait déclaré que le vote n’est pas obligatoire et que ceux qui voulaient voter sont déjà inscrits et qu’ils ne prendront effectivement en compte que ceux qui ont leur carte de ménage, ont fait l’enregistrement porte à porte, ont leur récépissé et dont les noms se trouvent dans la base de données.
Pourquoi demander aux populations d’aller s’inscrire, alors que tout est mis en place pour qu’ils ne le soient pas ? Pourquoi parler de ratissage alors qu’on sait pertinemment qu’il n’en sera pas question ?
On apprend par ailleurs qu’une autorité de la MIRENA avait déclaré sur les ondes que, c’est les gens de l’opposition qui ne sont pas allés s’inscrire et qu’ils sont pris à leur propre jeu. Est-ce parce que c’est les gens de l’opposition qu’on se refuserait alors de faire le ratissage et de priver ainsi des citoyens de leur droit parce que soupçonnés de ne pas être dans le camp du pouvoir en place ? Le ratissage serait-il un bluff pour cacher l’exclusion et la fraude ? Car aucun justificatif lié à la Loi, au délai ou au coût du ratissage ne saurait justifier l’imposture.
L’ODHP tire sur la sonnette d’alarme. Le Bénin appartient à tous et nul ne sera privé de son droit de vote. La privation et l’exclusion délibérées de centaines de milliers de citoyens du droit de vote avec la LEPI contestée dès le début et non améliorée avec le ratissage n’augurent pas d’une élection transparente, crédible et apaisée. L’ODHP appelle alors tout le peuple et en particulier tous les démocrates pour qu’ils exigent par tous les moyens, la prise en compte effective de tous ceux qui se présentent lors du ratissage.
NON A LA DUPERIE ! NON A LA CONFISCATION DU DROIT DE VOTE !
NON A LA LEPI TRUQUEE !
Cotonou le 31 janvier 2011
Pour Le Bureau Exécutif de L’ODHP
Le Président
Gustave ANATO