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COMMUNIQUE DE PRESSE
MENACES DE RADIATION DES ENSEIGNANTS EN GREVE :
LES LIBERTES FONDAMENTALES SONT MENACEES PAR BONI YAYI
Les déclarations continûment menaçantes de radiation d’enseignants, de remplacement d’enseignants grévistes par des appelés du service militaire avant même les négociations avec les enseignants en grève ; la campagne d’intoxication et de dénigrement des enseignants en grève organisée par le Chef de l’Etat par l’envoi de ministres et autres agents en arme contre les enseignants en grève et dans les établissements scolaires constituent des actes de violation des libertés constitutionnellement protégées que sont le droit de grève, le droit de manifestation pacifique, etc. En outre, ils constituent des actes de torture contre les enseignants et les élèves. Dans le cas d’espèce, il y a violation des franchises scolaires, lesquelles franchises sont fondées sur le principe que la liberté est le privilège de l’esprit et la condition de la science. D’autre part, il y a un grand mépris pour l’instruction qui doit permettre la formation des cadres devant construire le pays.
Comme si cela ne suffisait pas, le Chef de l’Etat persiste dans les menaces de radiation en lançant que la Nation ne vous doit rien. En d’autres termes, la nation, c’est lui et lui seul et qui ne doit rien aux enseignants. Alors, la continuité de l'Etat n’existe pas et, pour lui, il est hors de question que les enseignants évoquent des engagements arrachés de hautes luttes aux gouvernements précédant ceux du Président YAYI. Les enseignants doivent considérer que c’est par son amour personnel à lui qu’ils obtiennent des satisfactions de revendications. Et alors, ils lui doivent une référence particulière.
Et fort de cette conception patrimoniale et personnelle du pouvoir, le Chef de l’Etat brandit un décret qui interdirait aux enseignants contractuels locaux de faire grève. Il s’appuie sur le fait que le contrat fait avec cette catégorie d’enseignants est annuel et renouvelable. Cela est illégal et arbitraire. Contrairement à la loi, le Président YAYI maintient arbitrairement et illégalement bon nombre de ces enseignants dans la précarité au lieu de leur reconnaître la permanence de leur statut d’agents de l’Etat. Les menaces de radiation contre les enseignants et les directeurs d’école qui sont nommés sont inadmissibles. Les directeurs nommés sont des administratifs. On peut au plus les révoquer de leur poste. Et ce serait toujours une violation de leur droit à la grève. Mais, menacer de les radier relève de la tyrannie comme pour les enseignants contractuels locaux. Ces menaces, disons-nous, violent le droit de grève et la liberté de manifester. Elles constituent un acte de terrorisme d’Etat. Elles visent à faire taire les enseignants pour poursuivre la mise en place d’un Etat de terreur. Le Président YAYI ne sourcille pas pour dire qu’il a coupé un bras à AZOUA en arrachant le droit de grève aux douaniers. Il tente alors d’en couper un autre en s’attaquant à la jouissance des libertés syndicales par les enseignants.
Le peuple doit dire non et le fait déjà avec l’échec des campagnes d’intoxication et de torture. Il doit continuer de dire non en soutenant plus fermement les enseignants en grève. Tout démocrate, tout patriote, tout parent d’élèves sérieux doivent faire honte aux parents comédiens qui s’offrent en spectacle humiliant pour le piétinement des enseignants et de l’école.
Les enseignants ont raison. Ils se sont même montrés responsables consciencieux en refusant l’année blanche et en se déclarant prêts à un réaménagement du calendrier scolaire pour sauver l’année. Il n’y a que le Chef de l’Etat YAYI qui tourne le peuple en bourrique en faisant dire qu’il n’a pas de salaire pour menacer au lieu de prendre un engagement en face du peuple vis-à-vis des enseignants pour sauver l’année.
L’ODHP dit que les enseignants ont raison. Il faut les soutenir. L’ODHP invite tous les citoyens y compris ceux en arme à les soutenir. Ils auront respecté la convention contre la torture et les libertés politiques et syndicales que le Chef de l’Etat attaque frontalement en cherchant à diviser le peuple.
Cotonou, le 14 mars 2012
Le BEN/ODHP