BULLETIN D’INFORMATION

 

ISSN

1659-5823

N° 09 du 27 mai 2011

Directeur de Publication :        Hounkpati C. CAPO

Rédacteur en Chef           :                    Moïse SEDJRO

 

 A C T E S

de la 5ème  ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE suivie de la

10ème CONFERENCE DES INTELLECTUELS TRADITIONNELS

 Thème de la 5ème Assemblée Générale Ordinaire : « Face à la nature particulièrement agressive de l’impérialisme français contre l’indépendance des peuples africains, contre l’affirmation de leurs valeurs existentielles que sont la langue et les cultures, intensifions les combats pour le patriotisme, la dignité et le respect de l’homme africain. »

ISBA,  le 14 mai 2011.

 SOMMAIRE

 1.- EDITORIAL :                                                                                                              p. 2

2.- RAPPORT MORAL ET D’ACTIVITES DU CA SORTANT                            p. 2

3.- PROCES VERBAL : COMPOSITION DES NOUVEAUX ORGANES                     p. 9

3.- PROGRAMME DES DIGNITAIRES ET INTELLECTUELS TRADITIONNELS         p. 10

4.- RESOLUTION, MOTIONS ET DECISIONS                                                             p. 12

5.- COMMUNIQUE  FINAL                                                                                  p. 24

 

 EDITORIAL

« Face à la nature particulièrement agressive de l’impérialisme français contre l’indépendance des peuples africains, contre l’affirmation de leurs valeurs existentielles que sont la langue et les cultures, intensifions les combats pour le patriotisme, la dignité et le respect de l’homme africain », tel est le thème sous lequel s’est tenue la 5ème assemblée générale ordinaire (AGO) de l’Institut International de Recherche et de Formation (INIREF) suivie de la 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels (CIT) le samedi 14 mai 2011. Ce double évènement fait désormais date dans l’histoire de notre pays dans le sens d'un appel vibrant à une farouche résistance  aux agressions répétées de l’impérialisme français contre les peuples africains, notamment du Bénin. Le présent numéro de Bulletin d’information INIREF, en présentant les actes de cette importante assise, entend mettre à  la disposition du public des matériaux pour ce combat. En effet le « Programme des dignitaires et intellectuels traditionnels pour un Bénin émancipé » est l’un de ces matériaux qui, à l’opposé des discours fascistes sur la « refondation », indiquent sur quelles bases notre pays peut s’émanciper véritablement en alliant la science au dernier cri et les riches traditions des peuples.

 Oui, ce programme émancipateur qui, s'il est traduit dans les langues de chaque nationalité pour son assomption contribuera assurément à un plus grand approfondissement de la révolution philosophique et culturelle au Bénin, base de la révolution sociale. Alors tous au combat pour l’émancipation !

Hounkpati B. C. CAPO,

Président du CA-INIREF/Bénin.

 

 Rapport moral et d’activités du CA sortant 

RAPPORT MORAL

Introduction

Il y a  bientôt quatorze ans,  les 22, 23 et 24 Août 1997 était fondé l’Institut International de Recherche et de Formation (INIREF) par un groupe de matérialistes militants  (militants du Parti Communiste du Bénin et simples démocrates et hommes de sciences) tant du Bénin que d’autres pays africains. L’initiateur de cette création fut Pascal FANTODJI, aujourd’hui disparu. Mais ce qu’il a fait pour l’édification de cet Institut  est immense et le présent rapport  va essayer d’en rappeler les grands traits.

Dans son Discours d’ouverture à l’Assemblée Générale Constitutive de l’INIREF, Pascal Fantodji souligne les objectifs de l’Association à créer «  En nous réunissant aujourd’hui, nous avons le désir de créer une organisation qui lèvera un double défi. Cette organisation prouvera au monde entier que tous les peuples participent globalement déjà à l’édification  du legs de l’humanité entière. Cette organisation, s’appuyant sur une connaissance approfondie de ce legs prouvera que, tant en théorie qu’en pratique, les peuples des pays pauvres  au même titre que ceux des pays riches peuvent dès maintenant participer à la définition et à l’enrichissement des paradigmes nécessaires aux avancées prochaines dans tous les domaines…Elle se donne pour finalité de travailler concrètement à l’affinement des méthodes de recherche, l’amélioration des techniques et outils pour la formation de l’homme à tous les niveaux et à l’accès d’un nombre sans cesse croissant de personnes hors des distinctions de sexe, de race et d’’origine ethnique, religieuse ou philosophique, à ces méthodes, à ces techniques, à ces outils et à leurs résultats en matière de formation. » Et en effet à la tête de l’INIREF Pascal FANTODJI  a abordé, sans complexe   tous les problèmes scientifiques aigus qui se posent à l’humanité,  tous les problèmes ouverts  et qui appellent des réponses et y a proposé des réponses au regard de la science  marxiste-léniniste. Le label qui est en même temps l’expression d’un paradigme de l’Institut ainsi créé se formule ainsi qu’il suit : « Pour une recherche et une formation fondées sur : l’unicité du genre homo en une seule espèce animale sociale, ,la richesse et l’équivalence de toutes les langues naturelles et l’épistémologie sans cesse rationalisée avec l’indentification, le traitement, la représentation et le stockage de l’information et du signal. »

Quels sont les pas posés en matière théorique et pratique, en matière d’orientation de l’Institut depuis sa création ? Quelles sont ses activités depuis 2007 ? Tel est l’objet de ce Rapport.

 I-     LES DIFFERENTES ETAPES DANS L’ELABORATION ET L’AFFERMISSEMENT DE LA LIGNE DE L’INIREF.

Dès l’Assemblée Générale Constitutive les fondements théoriques comme nous le disions plus haut furent jetés : introduire d’emblée les populations analphabètes à la science au dernier cri et ce dans leurs langues maternelles et le rejet d’une Association à but lucratif. Les notions comme paradigme ont été définies. Le paradigme étant défini comme « ensemble de problèmes à étudier et des techniques propres à leur étude » ou « une sorte de conception consensuelle valable pour une époque donnée ».

La première Assemblée Générale Ordinaire tenue le 11 Mars 2000, après l’Assemblée Générale Constitutive eut à  définir  la philosophie de l’INIREF.

Dans son Rapport Moral (Voir le Bulletin d’information n° 005 avril 2000), le  Président du Conseil d’Administration de l’INIREF, Pascal FANTODJI dit tout de go que toute institution sociale s’insère toujours dans un cadre philosophique, s’insère dans « une conception du monde ». Les deux principales conceptions du monde étant d’une part les diverses variantes de l’idéalisme et d’autre part, les diverses variantes du matérialisme. Il inscrit d’emblée l’Institut dans le cadre du  matérialisme dialectique. Il écrit en effet « Il est admis de presque toute la communauté scientifique internationale que le monisme spiritualiste ou idéalisme n’est pas en adéquation avec le monde réel et devrait par conséquent être exclu de la science. Il est admis également que le matérialisme vulgaire ou mécanisme n’est pas, en tant que conception générale du monde, en adéquation avec ce dernier. Il est admis enfin que le dualisme strict ou le cartésianisme en particulier pose des problèmes jusque-là insolubles dans le réel et ne peut de ce fait soutenir une conception en accord avec la réalité scientifique et physique. Il ne resterait plus alors que les seules conceptions matérialistes du monde dont peut se réclamer sans perte du rationnel  tout scientifique ‘’ raisonnable’’ ».  Après avoir, avec l’appui de André LEROI-GOURHAN, démontré l’inéluctabilité de l’humanisme absolu ou du communisme, Pascal FANTODJI, conclut : « Nous avons là la preuve théorique que le matérialisme dialectique constitue  le seul cadre philosophique  d’une pensée ouverte non en crise ».

Compte tenu des objectifs définis pour l’INIREF, souligne le même rapport moral, celui-ci ne peut se passer de faire la politique. Car la détermination de faire passer des populations entières de l’analphabétisme à l’instruction au dernier cri ne peut se réaliser que dans le combat contre tous ceux qui ont intérêt au maintien de ces populations dans l’ignorance et l’arriération. Et ce combat est politique. La politique étant définie comme: « Ensemble des pratiques, faits, institutions, déterminations du gouvernement d’un Etat » et « toute participation aux affaires de l’Etat », tandis que la science politique, la politologie « est une science de l’actualité politique dont les éléments consistent en les faits politiques ». Pascal FANTODJI a réfléchi aux paradigmes éthiques époque après époque sur la période s’étalant depuis 1870 à nos jours. Ces paradigmes sont alors apparus comme des principes politologiques permettant d’analyser les politiques réelles des hommes, groupes d’hommes et de pays pour chaque époque. Au regard de cela, il énonce des époques historiques et leurs principes politologiques  qui « consistent en des lois globales, des lois de tendance dont la science empirique n’en a établi le fondement épistémologique qu’au début de la présente décennie avec le principe de la globalisation ».

La Deuxième Assemblée générale Ordinaire tenue le 20 Avril 2002  s’est penché sur la méthode d’émergence des paradigmes. Pascal FANTODJI esquisse les voies pour l’émergence d’un paradigme    « Ce qui est recommandé c’est l’organisation d’une école de plus ou moins longue durée pendant laquelle les spécialistes des diverses disciplines scientifiques se retrouvent en colloque où, à tour de rôle, chacun expose des problèmes ouverts dans son domaine, les difficultés qu’il rencontre, les méthodes qu’il tente de mettre en œuvre, les résultats partiels auxquels il parvient le cas échéant ». Ainsi même les chercheurs des pays arriérés peuvent participer à l’émergence de paradigme.

La troisième Assemblée Ordinaire qui s’est tenue en Juillet 2004 s’est penchée sur la question de la révolution philosophique et culturelle. En effet entre la deuxième et la troisième AGO  s’est située l’institution d’une manifestation culturelle populaire appelée « Fête des Peuples » avec l’arrivée dans les rangs de la démocratie révolutionnaire des réseaux d’intellectuels traditionnels (bokonons ou devins, Chefs de couvents et guérisseurs traditionnels, chasseurs et brigades de jeunes) avec l’ouverture des portes de couvents à l’Université Populaire. Cela constitue l’un des éléments primordiaux de la révolution philosophique et culturelle dans notre pays.

La quatrième Assemblée Générale Ordinaire tenue le 25 Août 2007 a noté les grands progrès enregistrés dans l’union patriotique des peuples du Bénin et le développement de la révolution philosophique intervenu avec la crise pouvant ouvrir la voie à l’émancipation réelle des peuples du Bénin. Le rapport moral souligne ces progrès en ces termes : « i)-Les objectifs de l’INIREF se déploient progressivement et des succès évidents sont obtenus malgré les difficultés posées par le pouvoir d’Etat ; ii) la Fête des Peuples, non seulement se consolide mais encore prend de plus en plus d’envergure ; iii) l’INIREF se prononce en faveur des peuples sur les questions d’actualité malgré les coups qu’il reçoit : il continue de se battre pour un programme d’instruction publique patriotique basé sur l’utilisation des langues maternelles comme véhicule d’enseignement ». L’’INIREF a contribué au développement d’une vie culturelle nouvelle avec les productions en les langues nationales à partir des cours des premier et deuxième cycles de l’Université populaire au label INIREF. A cette AGO, il a été adopté un Dossier comportant des projets de loi visant une nouvelle légalité constitutionnelle. Les plus récentes furent l’approfondissement de l’étude des Formations économiques et sociales au Bénin et débouchant sur la répartition de nos nationalités en Ordres et sous-ordres consacré par l’Assemblée Générale Extraordinaire  tenue le samedi 31 octobre 2009.

 II-   L’INIREF DANS LE COMBAT PATRIOTIQUE POUR L’EMANCIPATION DES PEUPLES DU BENIN.

En posant le principe de l’instruction directe des adultes analphabètes en leurs langues maternelles et de l’accès de tous à la science au dernier cri et dans les langues maternelles de chacun, conformément à son label, l’INIREF pose d’emblée la problématique de l’émancipation des peuples du Bénin et de tous les hommes vivant les conditions similaires d’oppression nationale. Et  cela lui a fait découvrir l’existence et la  détermination des forces réactionnaires révélant de manière crue l’apatridie et la perfidie de certains fils de ce pays (hauts–bourgeois) qui nous gouvernent. En se battant pour la restauration de nos cultures piétinées l’INIREF en est arrivé ainsi à la conclusion que l’obstacle à lever est d’ordre politique. Le constat est que derrière ces « fils de ce pays » se trouve l’ancienne puissance coloniale, la France. Dans son Discours d’ouverture à la  Conférence des Intellectuels Traditionnels en septembre 2010, le Premier Secrétaire du PCB, Philippe NOUDJENOUME lançait un appel aux Dignitaires de ce pays en ces termes : « : « Majestés ! Respectés Dignitaires de mon  pays ! Levez-vous pour récupérer vos pouvoirs et attributions que depuis 1894 le colonisateur français vous a arrachés ». Il déclarait notamment : « L’année 1894 est considérée comme l’année charnière de la colonisation de notre patrie le Bénin par les troupes coloniales françaises symbolisée par la défaite du roi Béhanzin et sa déportation à l’étranger. Mais cet événement ne constitue qu’un épilogue dans le long processus d’agression impérialiste contre les peuples de notre terre, contre ses Dignitaires et notamment contre ses valeurs existentielles telles la langue et les cultures. Depuis les premiers contacts européens avec les peuples d’Afrique se situant à la fin du 15è siècle jusqu’à cette date de 1894 que de crimes ont été commis sur la planète !

La colonisation de notre pays qui s’est étalée de 1885 à 1918 (qui a vu la défaite des héros nationaux que furent Gbêhanzin, Bio Guerra, et Kaba et la défaite des Sahouès) a complètement arraché aux dignitaires de notre pays leurs pouvoirs et attributions qu’ils avaient sur leurs peuples (pouvoirs d’administration et de juges et même pouvoirs religieux).  Ceux qui ont tenté de résister ont été déportés les uns après les autres. Une nouvelle administration a été installée à la solde du colonisateur ; la langue étrangère, le français a été imposée aux peuples et particulièrement aux enfants qui pour accéder à la science universelle doivent le faire dans cette langue étrangère. Nos peuples sans être déportés comme le furent les millions d’esclaves, objet de la traite négrière, sont cependant devenus esclaves sur leurs propres terres : leurs langues et cultures sont dominées. 

L’indépendance des années 1960 n’a pas fondamentalement changé les choses. Les fils des peuples dominés et dressés par l’école coloniale et néocoloniale française se sont mués en assassins de la religion, de la langue et de la culture de leurs pères. Promus Présidents de la République, ministres et autres hautes Autorités de l’administration, ils ne font qu’appliquer une politique anti-peuple, une politique dictée de l’extérieur par les puissances impérialistes, notamment la France. »

L’actualité met à l’ordre du jour l’appréciation de la nature de l’impérialisme français. En effet! Il vous arrive, vous Dignitaires,  de voyager et d’observer ce qui se passe chez vos Homologues les Majestés et Dignitaires traditionnels dans les pays limitrophes du nôtre, nous voulons citer le Ghana, le Nigeria par exemple. En comparaison avec ce qui se passe au Bénin et dans beaucoup d’autres anciennes colonies françaises, c’est le jour et la nuit.   Dans ces pays, les Rois et Dignitaires ont des pouvoirs de jugements sur leurs populations ; ils participent même d’une certaine manière à l’administration des contrées sous leur juridiction. Dans ces pays, les langues nationales connaissent une certaine reconnaissance par l’Etat dans l’instruction, à l’école formelle et dans des productions culturelles. Leur médecine traditionnelle connaît un certain essor à l’instar du cas notamment du Kenya. Mais chez nous ! La francophonie est une pieuvre marine qui étouffe toute vie culturelle et intellectuelle. Le droit enseigné à nos enfants est celui du code civil français et ceci cinquante ans après les indépendances proclamées. Dans les pays voisins colonisés par une puissance autre que la France, les pays disposent de leur monnaie et le fruit de leurs labeurs est géré dans leurs propres banques d’émission. Chez nous, la monnaie est gérée par le Trésor français qui empêche tout développement réel et toute coopération profonde avec d’autres pays. Selon des sources crédibles «  Il y a actuellement environ 8000 milliards de francs CFA venant de la BCEAO et la BEAC stockés au Trésor public, soit plus de 12 milliards d’euros…Pire, la part d’intérêts versée aux banques centrales est comptabilisée dans l’Aide Publique au Développement ! Dépouillés de la moitié de leurs recettes, les pays africains de la zone franc se retrouvent ainsi dans une situation économique et sociale très difficile, d’autant plus que la France leur impose une rigueur budgétaire (c’est-à-dire une baisse des dépenses publiques) pour que l’approvisionnement du compte d’opérations soit garanti ». Les conséquences de cette politique sont visibles. On ne peut comparer au plan économique les pays colonisés par la France et ceux colonisés par les autres puissances européennes comme l’Angleterre. Voyez l’état du pays, fleuron de la colonisation française en Afrique comme la  Côte  d’Ivoire. Voyez dans quel état les néocolonialistes français l’ont mise.

La France pour protéger ses intérêts coloniaux n’hésite pas à intervenir militairement dans nos pays. Elle bombarde la présidence de Côte d’Ivoire pour en capturer le Président. Elle se met dans une coalition parrainée par l’OTAN et l’ONU pour attaquer un pays souverain la Libye occasionnant de milliers de vies innocentes. Depuis les indépendances de 1960, aucune puissance européenne ne joue autant le gendarme contre les peuples africains. Depuis 1960, la France a effectué plus d’une vingtaine d’expédions armées sur le continent africain. La France apparaît particulièrement agressive contre notre continent. Nous ne pouvons accepter qu’à cause de nos richesses des puissances extérieures viennent tuer nos populations et semer la désolation dans nos familles. Nous tenons au respect de la dignité de l’homme africain, à la dignité de l’homme tout court. C’est pourquoi nous  condamnons énergiquement tout ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire et se  passe actuellement en Libye. Les peuples africains doivent être libres de disposer de leur sort, libres de régler leurs problèmes par eux-mêmes.

Dans la division des époques historiques  Pascal FANTODJI distingue  1°-l’époque de 1870 à 1904 ; 2°- la période de1904à 1945 ; 3°-la période de 1945 à 1992 ; 4°-l’époque actuelle. Chacune des périodes est caractérisée par des principes politologiques. La période de 1945 à 1992 a pour principe premier que « l’agression d’un peuple ou d’une  nation par une puissance quels qu’en soient les mobiles est devenue progressivement inadmissible ». La pratique des grandes puissances comme la France actuellement, est en opposition complète avec ce principe  et doit être fermement combattue.

L’époque actuelle qui a débuté depuis 1992 est celle de la remontée des révolutions de par le monde ; les peuples tunisiens et égyptiens et les peuples arabes en général nous en donnent l’exemple. L’histoire attestera que pour les peuples opprimés dans leur dignité d’homme comme les nôtres, ils devront déployer les ressources inouïes avec pour base le plus ardent patriotisme. Nous devons ardemment nous y donner.

Majestés Rois, Reines et Chefs de Terre de notre pays !

Honorables Chefs religieux, Guérisseurs, Devins et Chasseurs,

En des moments comme ceux-ci où se pose la question du pouvoir au profit du Peuple, il est normal que l’INIREF attire votre attention sur la place de choix qui est le vôtre et s’adresse à vous :

1.   Il n’est un secret pour personne, pas même pour les ennemis de la patrie, que vous êtes les dépositaires du pouvoir, des savoirs et des valeurs culturelles de ce pays et qu’aucun développement sérieux ne se conçoit sans votre contribution. A ce titre vous êtes des autorités légitimes, jouissant de la confiance des peuples dans les différentes régions de ce pays où vous jouez déjà les rôles de juges et où vous estimez devoir recouvrer vos rôles d’administrateurs. Tout cela est connu de tous malgré le mépris et l’ostracisme avec lesquels les pouvoirs coloniaux et néocoloniaux vous traitent depuis des décennies.

2.   En plus du mépris à ce que vous représentez, les pouvoirs de Kérékou, de Soglo, puis à nouveau de Kérékou et de Yayi en tant que pouvoirs apatrides ont commis et continuent de commettre contre vos autorités, vos régions, vos fils, amis, fidèles et patients des crimes abominables. Des régions entières ont été et sont aujourd’hui encore objet d’état de siège ou de surveillance, des fils et filles ont été assassinés et les auteurs n’ont jamais été punis. Pire des Hounnons sont toujours l’objet de pires sévices dans leurs activités de juges. Il en est ainsi actuellement du Hounnon de Toviklin, Alognon LATE.

Face à cela, vous devez déployer vos énergies dans le plus ardent patriotisme.

C’est pourquoi nous déclarons que le programme qui exprime aujourd’hui cet ardent patriotisme est celui mis en avant par le Candidat de la Démocratie Révolutionnaire, Philippe NOUDJENOUME lors des dernières élections présidentielles. C’est notre programme et l’ensemble des forces patriotiques et révolutionnaires se doit de se battre pour son triomphe. C’est donc avec indignation que nous avons assisté à l’exclusion de sa candidature à ces élections qui est l’incarnation de la fraude et de l’incongruité dans notre pays. Toute personne qui est élue dans ces conditions est nécessairement mal élue et devra en tirer les conséquences.

Continuant avec les questions d’actualité nous constatons que le pouvoir central, avec Boni YAYI en tête s’est engagé à détruire notre association par deux méthodes : soit par la répression, soit par la corruption. Pour illustrer la méthode de la répression, des chasseurs du Borgou et de l’Alibori sont actuellement détenus respectivement dans les prisons de Parakou et de Kandi pour avoir exercé leur mission de sécurité des biens et des personnes, tout comme des Hounnons qui ont exercé leur mission légitime de juges locaux.

Nous les soutenons et nous suggérons que la présente Assemblée Générale de l’INIREF et la 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels prennent une Motion pour exiger leur libération immédiate. Pour illustrer la méthode de la corruption, le chef chasseur du Nord avec quelques autres chasseurs seraient en train d’être reçus par le président de la république avec promesse d’argent. Mais nos militants nous ont informés et résistent ; nous tenons à les féliciter et nous continuons de les soutenir. Nous savons que des rois et dignitaires ont été expressément approchés à coup d’argent pour abandonner leur militantisme au sein de l’INIREF, mais beaucoup résistent. Nous les félicitons.

De toutes les façons les peuples n’ont d’autres alternatives que de se battre pour leur programme émancipateur, avec détermination quels que soient les sacrifices que cela  puisse coûter.

BILAN DES ACTIVITES

Comme cela transparaît dans le rapport moral, notre institution s’est engagée depuis la dernière Assemblée Générale Ordinaire de 2007 dans d’importantes activités :

-     La mise en place des ordres et sous ordres patriotiques ainsi que la constitution de l’Ordre des Ordres ;

-     La réunion de plusieurs conférences des intellectuels traditionnels ;

-     La réunion de plusieurs assemblées des Gbanhounkponon, chanceliers des ordres et sous-ordres ;

-     La mise en place d’une Cellule de Promotion des Activités de Développement Economique et Social, CPDES ;

-     L’aide à la mise en place des organisations sœurs (INIREF Côte d’Ivoire et INIREF Mali) ;

-     La mise en place d’une Ecole des sciences cognitives et de génie logiciel ;

-     L’observation des élections communales et municipales de 2008, des élections présidentielles de 2011 et des élections législatives de 2011.

-     La perpétuation de la Fête des Peuples dans la deuxième quinzaine du mois de janvier, etc.

Tout cela témoigne de progrès sensibles réalisés au niveau de notre institution. Cela appelle aussi une mise à jour des statuts de notre association pour intégrer ces évolutions positives. Ainsi il est suggéré que : - notre association se dénomme dorénavant INIREF-Bénin ; - au niveau du Conseil d’Administration, chaque ordre soit désormais représenté ainsi que la FMTA ; de même au niveau du bureau du CA, il est suggéré la création de nouveaux postes : un deuxième Vice-président, un secrétaire général adjoint et deux conseillers.

Etant donné les contributions incommensurables du président fondateur de l’INIREF qui s’est était le 05 avril 2010, l’occasion est donnée à l’Ordre des Ordres de l’élever à titre posthume au grade de Grand Maître de l’Ordre des Ordres ; par la même occasion, il est suggéré que Emile AHOSSI, pour ses éminents services à l’émancipation des peuples du Bénin et ses activités au sein du CA sortant soit élevé au grade de Grand Croix de l’Ordre des Ordres.

En avant pour l’union fraternelle des peuples contre les oppresseurs impérialistes !

Vive l’union des peuples émancipés !

Vive la révolution !

Cotonou le 14 mai 2011.

Adopté à l’unanimité et avec acclamations

 5ème ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE

PROCES VERBAL

L’an deux mil onze et le samedi quatorze mai, à l’amphithéâtre de l’ISBA, champ de foire, Cotonou, sur invitation du Conseil d’Administration (C.A.)  de l’Institut International de Recherche et de Formation (INIREF), la cinquième Assemblée Générale Ordinaire de l’Institut s’est réunie sous la direction du Prof. Hounkpati B. C. CAPO, Vice-président du C.A., et sous le thème « Face à la nature particulièrement agressive de l’impérialisme français contre l’indépendance des peuples africains, contre l’affirmation de leurs valeurs existentielles que sont la langue et les cultures, intensifions les combats pour le patriotisme, la dignité et le respect de l’homme africain ».

La cinquième Assemblée Générale Ordinaire a été organisée conjointement avec la réunion de la 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels.

L’ordre du jour suivant a été adopté :

1.   Rapport moral et Bilan des activités de l’INIREF depuis la dernière AGO

2.   Renouvellement des Organes dirigeants de l’INIREF

3.   Présentation du programme des Intellectuels Traditionnels pour un Bénin émancipé

4.   Résolution, Motions et Décisions

5.   Communiqué final.

Une minute de silence a été d’entrée de jeu observée en hommage à des membres disparus du Conseil d’Administration (C.A.), à savoir feu Pascal FANTODJI, notre président fondateur et feu Emile AHOSSI. L’Assemblée Générale a ensuite écouté, discuté et adopté le rapport moral et le bilan des activités du C.A. sortant. Elle a retenu des amendements aux  statuts de l’INIREF compte tenu des développements survenus dans l’association, puis a procédé à l’élection d’un nouveau Conseil d’Administration.

La liste des membres du nouveau Conseil d’Administration est la suivante :

1)   Hounkpati B. C. CAPO

2)   Jean Kokou ZOUNON

3)   Jérôme Oroutoui NOMA

4)   Moïse SEDJRO

5)   Melle Larissa ANATO

6)   Léon YELOME

7)   Denis SINDETE

8)   Son Exc. Dah GBANKPONON d’Agonlin, Ordre des Ressortissants de Tado

9)   Sa Maj. NOMBAGARI II, Roi de Wari Maro, Ordre des Wasangari

10) Philippe NOUDJENOUME

11) Paul KOUDOUKPO

12) Norbert HOUNKONNOU

13) Albert GANDONOU

14) Augustin Karl VOYEME-AGOSSOU, FMTA

15) Fidèle QUENUM

16) Sa Maj. Roi ATCHIBA II, Ordre des Wasangari  

17) Ladani GAFARI, Ordre des Yoruba-Nago

18) Eugène EGBAKOTAN, Ordre des Yoruba-Nago

19) Son Exc. Dah DAKO, Ordre des Ressortissants de Tado

20) Gabriel BORKOU, Ordre Gur Volta

21) Ignace SABI YERIMA,  Ordre Gur Volta

Le C. A. entrant a tenu sa première session consacrée à la désignation des membres du Bureau Exécutif dont la présidence est revenue au Professeur  Hounkpati B. C. CAPO qui était le Vice-président sortant. La composition du Bureau est la suivante :

1)   Hounkpati B. C. CAPO, Président

2)   Jean Kokou ZOUNON, 1er Vice-président

3)   Jérôme Oroutoui NOMA, 2ème Vice-président

4)   Moïse SEDJRO, Secrétaire Général

5)   Melle Larissa ANATO, Secrétaire Générale Adjointe

6)   Léon YELOME, Trésorier Général

7)   Denis SINDETE, Secrétaire à l’Organisation

8)   Son Exc. Dah GBANKPONON d’Agonlin, 1er Conseiller

9)   Sa Maj. NOMBARI II, Roi de Wari Maro, 2ème Conseiller.

Pour le Présidium de la 5ème Assemblée Générale Ordinaire,

Hounkpati B. C. CAPO, Vice-président du C. A. sortant et Président du Présidium.

                   

 DIXIEME CONFERENCE DES INTELLECTUELS TRADITIONNELS

 PROGRAMME DES DIGNITAIRES ET INTELLECTUELS TRADITIONNELS POUR UN BENIN EMANCIPE

o   Nous, Rois, Reines, Chefs de Terre, de par Dieu et la Volonté des Ancêtres,

o   Nous Chanceliers des Ordres Wassangari, Adja-Tado, Yoruba-Nago, Gur-Volta et Dirigeants légitimes reconnus par nos peuples,

o   Nous Hounnons, Bokonons, Guérisseurs, Détenteurs des cultures de nos peuples,

o   Nous, Chasseurs Traditionnels ayant depuis les temps immémoriaux assuré la sécurité de nos peuples,

o   Nous Responsables de la Faculté de Médecine Traditionnelle Alternative (FMTA),

o   Ensemble avec les Intellectuels Modernes des Clubs, Laboratoires,

o   Tous organisés au sein de l’Institut International pour la Recherche et la Formation (INIREF), réunis en 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels, le samedi 14 mai 2011 à l’Amphithéâtre de l’ISBA,

-   Constatant que par la force des armes, les colonialistes français (de 1894 à 1919) ont complètement dépouillé nos Pères des pouvoirs et attributions qu’ils détenaient par l’histoire et la tradition sur leurs peuples (pouvoirs d’administration et de juges et même pouvoirs religieux) et installé une  nouvelle administration à leur solde. 

-    Conscients que notre pays va mal parce que - par cette œuvre coloniale – certains de ses fils ont tourné dos aux valeurs existentielles héritées de nos Pères (langues et cultures) au profit de valeurs étrangères héritées de la colonisation française.

-    Que les différentes élections qui se déroulent dans notre pays enfoncent davantage notre patrie dans la mal-gouvernance.

-    Convaincus que le salut de nos peuples et par conséquent de notre pays, le Bénin, passe par une « Refondation » de la Terre de nos aïeux sur des bases propres à nos valeurs tout en prenant en compte les valeurs positives des peuples étrangers.

-    Portons à l’attention des Autorités Administratives, des Gouvernants de ce pays et des Autorités scientifiques internationales les exigences fondamentales que voici :

1°- La création au sein du Parlement de la Chambre des Nationalités composée de Représentants de ces autorités traditionnelles et qui aura pour mission de contrôler la conformité des lois votées par les députés de l’Assemblée nationale avec les coutumes positives de notre pays.

2°- La reconnaissance des Rois, Chefs de terre, chefs de couvents, devins comme  administrateurs et juges locaux et dûment rémunérés par les soins et fonds de l’Etat.

3°- La reconnaissance des groupes de chasseurs de diverses contrées du pays ainsi que les brigades de jeunes (Donkpè dans certaines contrées) comme structures légales contribuant à la sécurité publique et leur rémunération subséquente.

4°- La reconnaissance par l’Etat des cabinets et cliniques des tradithérapeutes comme établissements de soins de santé légaux et partie intégrante de la médecine officielle au Bénin ainsi que le paiement par l’Etat des activités de guérisons des guérisseurs traditionnels avec l’érection de la Faculté de Médecine Traditionnelle Alternative (FMTA) comme structure de recherche opérationnelle en santé devant bénéficier des soins et des fonds de l’Etat.

5°- L’usage obligatoire de nos langues à tous les niveaux de l’Administration de notre pays et le paiement de précepteurs pour alphabétiser les Rois, Reines, Dignitaires, Intellectuels traditionnels dans leurs langues nationales.

6°- Que chaque village et quartier de ville soit doté :

a.  D’écoles pour l’instruction dans la langue locale,

b.  De centres de santé où travaillent et coopèrent des médecins modernes et traditionnels,

c.  D’un tribunal de réconciliation pour les délits jusqu’à un certain niveau,

d.  D’un bureau de poste, muni de deux ordinateurs au moins avec liaison à internet, le tout interconnecté au niveau communal, départemental et national.

7°- La construction ou la réhabilitation des palais royaux au frais de l’Etat ainsi que la construction de musées près les royaumes de notre pays.

8°- L’arrêt des Nouveaux Programmes d’Etudes et l’instruction de nos enfants dans les langues maternelles, ainsi que des adultes.

9°- La protection du patrimoine national (économique, culturel, historique) contre le bradage à l’étranger.

Adopté à l’unanimité et par acclamations

LA CONFERENCE

 

 RESOLUTION DES SOUS-ORDRES POUR LA MISE EN APPLICATION DU PROGRAMME

 DES DIGNITAIRES, DES INTELLECTUELS TRADITIONNELS ET DE L’INIREF

 Ø   Considérant que depuis le 14 septembre 2006 toute la démocratie révolutionnaire a adopté des thèses constitutionnelles et fait la synthèse des nos revendications transmise effectivement aux autorités ;

Ø   Considérant que le 14 août 2007, les Intellectuels Traditionnels avec à leur tête de nos Rois probes ont formulé sans suite une demande d’audience en direction du Président de la République Boni YAYI ;

Ø   Considérant qu’aucune de nos revendications n’a été jusqu’ici satisfaite, à savoir :

-    suppression des NPE ;

-    reconnaissance de toutes les langues parlées au Bénin comme langues officielles

-    enseignement dans les langues maternelles

-    reconnaissance par l’Etat des cliniques des tradithérapeutes

-    reconnaissance des rois, chefs de terre et autres notables comme administrateurs et juges locaux ;

-    recrutement de précepteurs, aux frais de l’Etat, pour aider les rois à écrire leurs mémoires (les plus intimes) pour héritage à la postérité ;

-    érection dans chaque royauté de musée et de conservatoire d’arts et de métiers pour la sauvegarde du patrimoine national ;

-    reconnaissance par l’Etat de l’organisation des chasseurs et des brigades de jeunes comme forces de sécurité publique

-    reconnaissance par l’Etat et financement de la FMTA (Faculté de Médecine Traditionnelle et Alternative) ;

-    élaboration d’une nouvelle constitution avec intégration de la Chambre haute des Intellectuels Traditionnels pour la référence à la tradition positive dans le processus d’adoption des lois ;

 

La 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels tenue à l’ISBA le 14 mai 2011 :

 Ø   Exhorte les Chanceliers des Sous-ordres à prendre rendez-vous avec les Maires et les Chefs d’Arrondissement, les Chanceliers des Ordres avec les Préfets, le Bureau Exécutif de l’INIREF avec le Président de la République et le Président de l’Assemblée pour leur présenter le présent Programme ;

Ø   Préconise la mise en place d’un comité de combat pour la satisfaction de chacune de ces revendications allant jusqu’à l’exercice du pouvoir y afférant ;

Ø   Retient pour les tous prochains mois la tenue à Parakou de la 11ème Conférence des Intellectuels Traditionnels ;

Ø   Se résout à œuvrer à la mobilisation et à l’organisation des populations pour aboutir à ce que dans chaque village il puisse y avoir les institutions suivantes pour une vie moderne : i) des écoles où l’on s’instruit au moyen de la langue parlée dans le village ; ii) des centres de santé à déterminations multiples ; iii) une poste qui assure l’accès à Internet ; iv) une institution judiciaire de toute première instance.

Ø   Engage chacune de nos structures de base, notamment les sous-ordres patriotiques qui regroupent les forces vives de nos nationalités, dans la lutte pour la révolution dont l’éclatement donnera lieu à l’érection du pouvoir des Travailleurs et des Peuples.

La Conférence

 

Motion contre le caractère frauduleux

des dernières élections présidentielles et législatives au Bénin

 Considérant le caractère ouvertement frauduleux des dernières élections présidentielles ;

Considérant que Boni YAYI, obnubilé par sa réélection s’est montré incapable d’organiser des élections crédibles et transparentes et que la fraude a été multidimensionnelle mettant en cause la dignité de notre peuple;

Considérant que les puissances étrangères avec en avant l’UE (Union Européenne) et le PNUD ont couvert la fraude, sans égard à la dignité et aux intérêts des travailleurs et des peuples de notre pays, se mettant ostensiblement en position pour la réédition éventuelle des forfaitures criminelles commises ailleurs, notamment en Côte d’Ivoire ;

Considérant que  les masses populaires, dans la lutte contre la fraude orchestrée par les institutions chargées des élections, œuvrent à un nouveau processus électoral qui tire des leçons à la fois positions des élections professionnelles que du cafouillage monstre étalé par les dernières générales, 

La 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels, réunie le samedi 14 mai 2011 à l’ISBA de Cotonou,

Condamne le caractère frauduleux des dernières élections présidentielles qui suffit à établir que quiconque en serait sorti est mal-élu et illégitime ;

Condamne le hold-up électoral qui a conduit à proclamer Boni YAYI vainqueur K.O. dès le premier tour desdites élections ;

Dénonce le manteau d’organismes intègres, compétents, épris d’équité et de paix dont se sont affublées les puissances étrangères comme l’UE (Union Européenne) et le PNUD pour couvrir la fraude ;

Se réjouit de l’échec du Forum ignominieux préconisé par le Professeur Albert TEVOEDJRE et qui visait à établir une paix du brigand et à couvrir la nouvelle autocratie dont se réclame Boni YAYI avec son projet de refondation de la dictature ;

Se félicite du discrédit complet du système électoral, présidentiel comme législatif, basé sur la fraude et soutient la volonté populaire qui dit clairement :

-     Que les CENA sont disqualifiées pour organiser quelque élection que ce soit de crédible. Que ce soient les populations elles-mêmes, avec leurs Comités élus qui, à l’instar des travailleurs avec les élections professionnelles et mieux que cela, organisent les élections ;

-     Que les élections aient lieu de la base au sommet, du village au sommet de l’Etat.

-     Que chaque commune ait au moins un député ainsi que chaque regroupement de deux arrondissements dans les grandes villes ;

-     Que le scrutin soit uninominal (et non de liste) pour qu’on sache pour qui on vote et à quel poste. Révocabilité de tout élu par ses électeurs.

LA CONFERENCE

 

MOTION  CONTRE LES ACTES DE LA NOUVELLE AUTOCRATIE

 -     Considérant que la plus grosse fraude électorale qu’a connue notre peuple lors des élections présidentielles de mars 2011 et législatives d’avril 2011 et qui a abouti à une imposture par la proclamation de Boni YAYI élu au premier tour avec plus de 53%  des voix  constitue une flagrante violation des lois de la République du Bénin nécessaire pour l’installation officielle d’une nouvelle autocratie ;

-     Considérant que cette installation officiellement effectuée le 06 avril 2011 s’est minutieusement préparée depuis le 06 avril 2006 et tout au long du premier mandat de Boni YAYI par :

·     Des actes de tueries : fusillade de paisibles citoyens (Ouidah), de citoyens passant aux abords de la voie, fusillade de manifestants inermes (Natitingou) et de paysans (département du Plateau);

·     Des actes de dispersion des manifestants : Djougou, Parakou, Porto-Novo, Cotonou, Abomey, Zogbodomey ;

·     Des actes d’interdiction de manifestations publiques ;

·     Des actes d’arrestation et de détention arbitraires de citoyens : le gbankponon de Toviklin pour jugement de litiges entre ses administrés, hounnon de Guézin ;

·     Des actes de mal-gouvernance caractérisée : affaires CEN-SAD, ICC-Service et disparition non élucidée de Pierre Urbain DANGNIVO ;

·     Des actes de fraude grotesque : élections sans listes préalables des inscrits et de bureaux de vote ;

·     etc.

-     Considérant que les travailleurs et les peuples de notre pays non seulement ont dénoncé et condamné les résultats de ces élections comme illégitimes et illégaux, mais aussi ont mis en place un Comité National de Résistance pour faire face à la nouvelle autocratie ;

 La 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels, réunie à l’ISBA à Cotonou, le 14 mai 2011 :

       1.- fustige et condamne l’imposture imposée à notre peuple à l’issue d’un coup de force électoral.

      2.- appelle tous les intellectuels traditionnels ainsi que les jeunes à se mobiliser pour combattre et vaincre cette nouvelle autocratie en exigeant la satisfaction de leurs revendications.

      3.- exige la réparation des dommages et le dédommagement de toutes les victimes de la nouvelle autocratie.

Cotonou, le 14 mai 2011

La Conférence

 

 MOTION CONTRE LES AGRESSIONS IMPERIALISTES EN AFRIQUE

 Considérant que chaque peuple a droit à l’autodétermination, toute chose consacrée par la Charte des Nations Unies de 1945; la Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples adoptée en 1981 et la Constitution du Bénin du 11 décembre 1990,

 Considérant que sous le couvert d’un ‘’droit d’ingérence humanitaire’’ ou d’une ‘’responsabilité de protéger’’, l’ONU sous la direction de BAN KIMOON joue depuis peu un rôle ambigu en offrant une couverture juridique trompeuse aux puissances impérialistes, pour en fait autoriser celles-ci, l’une d’entre elles ou en coalition à agresser des États indépendants et souverains,

Considérant que c’est ce qui se passe sous nos yeux en Afrique (en Libye depuis le 19 mars et en Côte d’Ivoire dès début avril) et ailleurs où au nom de la responsabilité de protéger, on bombarde, on tue par milliers, on déloge des responsables politiques dans le seul but de mieux assurer sa domination,

Considérant qu’en Côte d’Ivoire, à partir du 4 avril 2011, l’on aura vu l’armée française participer, aux côtés de l’ONUCI, au bombardement de plusieurs quartiers d’Abidjan, puis de la résidence du président sortant pour enfin le capturer et le rendre à son rival Ouattara auquel la France prêtait ainsi une main forte en s’ingérant dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire,

Considérant qu’en voyant jusqu’à quel point les pays impérialistes, français notamment, sont prêts à aller jusqu’au bout pour soutenir leur candidat - dans ce cas Ouattara - afin de défendre leurs intérêts, le peuple béninois aura appris que les dirigeants français sont toujours dans la même disposition d’esprit, comme on l’avait déjà vu au Rwanda pour défendre leurs intérêts économiques et politiques,

Considérant qu’en Libye, les prétextes de « protection des populations civiles » sont tout à fait mensongers, puisque ce sont les services secrets français qui ont, à la demande de Sarkozy, manœuvré jusqu’à fomenter un putsch qui fut à la base de la prétendue insurrection de Benghazi qui est en réalité une rébellion d’anciens fidèles du Colonel Kadhafi à la différence des révolutions populaires en Tunisie et en Égypte,

Considérant qu’à l’initiative de Sarkozy, la coalition France/Grande Bretagne/États-Unis avec l’appui de l’OTAN a attaqué la Libye depuis le 19 mars pour garder le contrôle du pétrole et du gaz, 

Considérant que cet état de chose est une agression coloniale inadmissible, et est à la limite une tentative de recolonisation,

Considérant qu’aujourd’hui, la recolonisation est à la porte de la Côte d’Ivoire et de la Libye et que demain ce sera peut être le tour du  Bénin car pour ces prétendus maîtres du monde, il n’y a de souveraineté que pour leurs pays et tout leur est permis,

 Nous, les participants à la 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels réunie le samedi 14 mai 2011 à l’ISBA de Cotonou,

 Condamnons les interventions militaires et les agressions impérialistes.

Soutenons les peuples de Libye et de Côte d’Ivoire qui doivent déterminer eux-mêmes leur propre avenir sans interventions des impérialistes dont les intérêts leur sont étrangers.

Dénonçons et condamnons l’agression impérialiste française-britannique-américaine contre la Libye, la volonté criminelle d’assassiner Kadhafi et les autres dirigeants libyens en réaffirmant qu’il revient exclusivement au peuple libyen de choisir ses propres chefs.

Appelons les démocrates à dénoncer cette agression contre la souveraineté du peuple libyen et la complicité des dirigeants de la Ligue Arabe, du Koweït et d’Arabie saoudite.

Exigeons de la France le retrait de ses bases militaires en Afrique par le biais desquelles elle continue sa politique de recolonisation sur le continent.

Exigeons l’arrêt immédiat des bombardements de l’OTAN sur Tripoli et en Libye.

La Conférence.-

MOTION  POUR L’ABOLITION IMMEDIATE

DES NOUVEAUX PROGRAMMES D’ENSEIGNEMENT

 -     Considérant les exigences et les luttes de toutes les couches populaires (Travailleurs, Jeunes, Rois et Intellectuels traditionnels, Parents d’élèves, Femmes pauvres, etc.) pour l’arrêt des Nouveaux Programmes d’Etude ;

-     Considérant que ces exigences et luttes sont confortées par les avancées scientifiques et éthiques synthétisées par l’UNESCO et qui veulent notamment que chacun s’instruise dans sa langue maternelle d’abord pour accéder ensuite à toutes autres langues ;

-     Considérant la méthode pédagogique d’approche par compétence ne doit s’appliquer que dans la langue maternelle où l’enfant a acquis des compétences depuis sa naissance et non dans une langue étrangère ;

-     Considérant que les matériaux pour l’instruction en nos langues existent et sont mis à jour par l’INIREF ;

-     Considérant le chronogramme proposé par l’INIREF et adopté par toute la démocratie révolutionnaire pour l’instruction dans notre pays

-     Considérant que l’entêtement du pouvoir de YAYI Boni à ne pas suspendre les Nouveaux Programmes d’Etude sert la volonté de domination culturelle et linguistique de l’impérialisme français sur notre pays et ses cultures ;

-     Considérant que cet état de chose est inadmissible et provocateur vis-à-vis de notre nationalité et de tous les autres peuples du Bénin ;

  La 10ème CONFERENCE DES INTELLECTUELS TRADITIONNELS tenue à l’ISBA le 14 mai 2011,

-     Condamne l’entêtement du pouvoir de YAYI Boni qui n’écoute pas les peuples ;

-     Dénonce l’impérialisme français dans ses menées agressives contre nos langues et cultures ;

-     Exige l’arrêt immédiat par décrets des NPE et l’application du chronogramme de l’INIREF pour l’instruction en nos langues maternelles respectives ;

-     Appelle les Sous-ordres à œuvrer à réunir les conditions nécessaires à la prise de tels décrets avec l’avènement du pouvoir des travailleurs et des peuples.

 LA CONFERENCE

 

MOTION

POUR L’INSTRUCTION DE CHACUN ET DE TOUS EN SA LANGUE MATERNELLE

 -     Sachant que chaque peuple a son génie et que le génie n’éclôt que dans sa langue ;

-     Retenant que seuls ceux qui veulent amener un peuple à la perdition peuvent lui interdire l’instruction dans sa langue ;

-     Observant que l’humanité progressiste a condamné définitivement ce fait à travers les recommandations expresses de la plus haute instance en matière scientifique et culturelle dans le monde, l’UNESCO ;

-     Observant que les matériaux existent pour démarrer sans délai l’instruction dans toutes les langues nationales sans exclusive en commençant par celle des adultes ainsi que le préconise l’INIREF avec un chronogramme précis ;

-     Considérant que le Bénin a ratifié toutes les recommandations des Nations Unies, celles de l’UNESCO en particulier posant la nécessité pour chaque peuple d’accéder à la science au dernier cri à travers sa propre langue ;

  La 10ème CONFERENCE DES INTELLECTUELS TRADITIONNELS, tenue à l’ISBA le 14 mai 2011,

-     Condamne la poursuite de la politique de domination linguistique et culturelle française sur notre pays par le gouvernement de YAYI-KOUPAKI ;

-     Déclare que le seul système d’instruction valable et émancipateur sur le territoire de chaque sous-ordre est celui qui passe par l’usage de sa langue maternelle, celle de la nationalité correspondante ;

-     Exige la prise immédiate de décret par le gouvernement de Boni YAYI pour l’instruction dans nos langues maternelles selon le chronogramme de l’INIREF ;

-     Appelle les Sous-ordres à œuvrer à réunir les conditions nécessaires à la prise d’un tel décret avec l’avènement du pouvoir des travailleurs et des peuples.

LA CONFERENCE

 

Motion à propos des institutions indispensables

pour une vie épanouissante dans chaque village

 - Considérant que la plus petite unité de base administrative où s’organise la vie du citoyen est le village, le quartier de ville ou le hameau,

- Considérant les revendications pressantes d’accès rapide à l’instruction, à la santé, à la justice, à la communication pour l’épanouissement des hommes,

 LA 10ème CONFERENCE DES INTELLECTUELS TRADITIONNELS, tenue à l’ISBA le 14 mai 2011 

Exige du gouvernement et des autorités administratives locales l’aide à la mise en place et au  fonctionnement dans chaque village des instruments suivants :

1°) l’ouverture d’écoles pour l’instruction des adultes en la langue locale ;

2°) l’ouverture de cliniques à déterminations multiples dans le village associant agents de santé modernes et guérisseurs traditionnels ;

3°) l’ouverture d’un bureau de poste pour le village et dans le village comportant des installations d’accès à l’Internet ;

4°) l’érection et l’installation d’un tribunal de réconciliation du village ou du quartier de ville.

 L’Assemblée Générale Ordinaire exige l’électrification de tous les villages, leur approvisionnement en eau potable ainsi que leur désenclavement.

 LA CONFERENCE

 

MOTION DE PROTESTATION CONTRE L’ARRESTATION ET LA DETENTION DES CHASSEURS DU BORGOU ET DE L’ALIBORI AINSI QUE DU HOUNNON LATE ALOGNON DE TOVIKLIN

 Considérant que depuis le 27 Décembre 2011, Son Excellence, Hounnon LATE Allognon, Gbanhounkponon de Toviklin est arrêté et détenu à la Prison Civile de Lokossa, pour motif qu’il a jugé  les questions d’envoûtement, de sorcellerie et de terrain portés devant lui par la population.

 Considérant que depuis toujours et jusqu’aujourd’hui et ce malgré la colonisation française, les Rois, chefs de terre, Chefs de Couvent (Hounnons), Devins (Bokonons), notables divers, ont toujours exercé ce rôle de juges des litiges dans nos sociétés, conformément aux us et coutumes et ce, à la satisfaction de tous ;

 Considérant qu’en procédant à l’arrestation du Hounnon LATE Allognon, Gbanhounkponon de Toviklin pour le motif ci-dessus, le pouvoir de YAYI Boni et les juges Michel ADJAKA et Apollinaire DASSI du Tribunal de Lokossa, ont déclaré la guerre à notre pouvoir ;

 Considérant enfin que ce faisant, le pouvoir de  YAYI Boni  n’est pas à son premier forfait, puisqu’il a fait arrêter (par Son Préfet, Denis ALI YERIMA) et détenir depuis des années respectivement à Parakou et à Kandi des Chasseurs du Borgou et de l’Alibori ;

 La 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels réunie le 14 mai 2011 à l’ISBA 

 ·     Elève une vive protestation contre l’arrestation et le maintien en prison, du Hounnon LATE Alognon, Gbanhounkponon de Toviklin et des Chasseurs du Borgou et de l’Alibori.

·     Déclare solennellement que de tels actes constituent des provocations à l’encontre de nos pouvoirs traditionnels ;

·     Exige la libération immédiate des intéressés ; 

·     Exige que tels actes ne se posent plus à l’avenir.

 LA CONFERENCE

 

MOTION POUR L’INDEMNISATION IMMEDIATE DES VICTIMES DE LA REPRESSION SOUS L’AUTOCRATIE, LE RENOUVEAU DEMOCRATIQUE ET LE CHANGEMENT

 - Considérant que l’autocratie sous le Président Kérékou et le Renouveau Démocratique sous les Présidents Kérékou et Soglo ont fait et continuent de faire des victimes à cause de l’impunité des tortionnaires et des pilleurs ;

- Considérant que la répression politique a frappé des individus, des organisations politiques et sociales, des régions entières avec pour conséquence des morts d’hommes, des séquelles indélébiles pour des individus, des états de siège et leur cortège d’abus de toutes sortes (villages saccagés, populations maltraitées avec des scènes indescriptibles de vieillards qu’on fait gifler par leurs petits-fils, de gens obligés de fuir en brousse ou de se cacher dans des jarres,… ;

- Considérant que Soglo a fait une longue campagne mondiale avec l‘émotion suscitée par les tortures horribles et les assassinats politiques de révolutionnaires pour s’attirer la sympathie des hommes épris de paix et de justice de par le monde sans jamais se soucier d’honorer effectivement la mémoire des martyrs ;

- Considérant que les luttes des peuples et de la jeunesse ont contraint le pouvoir à prendre la loi d’amnistie n° 90-028 du 09 octobre 1990 et souscrit à des lois internationales comme la Convention contre la torture qui dispose que tout Etat partie doit dédommager  équitablement et de manière adéquate toute victime de torture ;

- Considérant que des commissions ad’hoc successives ont été mises en place, notamment la Commission dite Mayaba, puis finalement une commission permanente d’indemnisation a été mise sur pied par le pouvoir lui-même sans pour autant que Soglo prenne des décrets d’application pour l’indemnisation des victimes de la répression politique sous l’autocratie comme sous le renouveau en rapport avec la lutte contre la taxe civique dont la suppression en 1994 n’eut aucune retombée en matière de réparation  ;

- Considérant  le caractère ambivalent de la loi d’amnistie n° 98-028 intervenue le 22 décembre 1998 portant amnistie de certains faits commis entre le 1er janvier 1990 et le 30 juin 1996 et spécialement le Décret n° 99-310 du 22 juin 99 portant application de ladite loi, lequel décret citant les bénéficiaires de cette loi «oublie» les victimes (taxes iniques, Maurice Dansou, Sègla Kpomassi, Orou Gbéa Sianin, etc.) dans leur grande majorité et fait la part belle aux tortionnaires engagés dans différentes opérations de rébellion ;

- Considérant que c’est ainsi que les gouvernements successifs de Soglo, Kérékou avec Amoussou et Houngbédji à l’Assemblée Nationale ou au sein du Gouvernement se sont contentés de satisfaire leurs amis de classe : ainsi, les agresseurs Emile Derlin Zinsou et Pognon Gratien ont été indemnisés grassement et promus dans l’appareil d’Etat ; les tortionnaires et pilleurs tels que Martin Dohou AZONHIHO, Alexis BABALAO, Edouard ZODEHOUGAN, Moumouni ZANKARO, Pascal TAWES, Jérôme SOGLOHOUN, Irénée OGOUCHOLA, Patrice HOUNSOU, Firmin HOUNYO, Sorogui WAI BORO, Romain VILON GHEZO, Justin GNIDEHOU, Kémoko BAGNAN, Salifou ALIDOU, Issifou TAKPARA, Marcellin TESSI des CRS etc.ont été promus et certains mêmes décorés ; toutes choses constituant autant d’actes de parjures et de torture renouvelée ;

- Considérant qu’il apparaît ainsi que rien ne justifie de la part du pouvoir le refus d’indemniser les victimes, leurs ayants cause, d’immortaliser la mémoire des martyrs Luc Togbadja, Sègla Kpomassi, Mama Yari Moussa, Rémi Akpokpo Glèlè, Parfait Atchaka, Gbéa Orou Sianin, etc., de réparer les préjudices matériels et moraux des régions soumises aux états de siège, de transformer la prison de Ségbana en Centre de Culture comme le demandent les populations… ;

- Considérant que l’allégeance de Soglo à Kérékou qui l’a même conduit face à l’insécurité dans le Nord-Mono (affaire Dévi) à déclarer sans discernement  à la date du 14 octobre 99 : «C’est l’existence même de l’Etat béninois qui est en jeu (...) Gouverner, n’est pas facile et tout le monde reconnaît les éminentes qualités du Président Kérékou, notamment en matière de sécurité» (voir «Les Echos du Jour» des 15 et 16 octobre 1999) atteste qu’autant que Kérékou et à la suite de Houngbédji et Amoussou depuis longtemps dans la mouvance présidentielle et avec eux Soglo, ces quatre personnes sont effectivement les piliers du Renouveau Démocratique source des malheurs du peuple et qu’il s’agit bien ainsi pour eux de couvrir les parjures de l’un et de l’autre contre le peuple ;

- Considérant que le pouvoir du ‘changement’ de Boni YAYI a opposé un silence méprisant à toutes les exigences pressantes à lui présentées dès le 07 mai 2006 par les participants à la Célébration de la Journée Nationale de Lutte contre la Torture, puis dans le dossier du 14 septembre 2006 ;  

- Considérant qu’il apparaît ainsi que rien ne justifie de la part du pouvoir du Renouveau puis du Changement le refus d’indemniser les victimes, leurs ayants cause, d’immortaliser la mémoire des martyrs Luc Togbadja, Sègla Kpomassi, Mama Yari Moussa, Rémi Akpokpo Glèlè, Parfait Atchaka, Gbéa Orou Sianin, etc., de réparer les préjudices matériels et moraux des régions soumises aux états de siège ;

La 10ème conférence des Intellectuels Traditionnels, tenue le 14 mai 2011 :

 Exige du pouvoir la réparation sans délai des dommages matériels et moraux imposés aux hommes et femmes du peuple et à des régions entières avec les dispositions immédiates à mettre en œuvre de concert avec les représentants des victimes ;

Met en garde le pouvoir, les piliers du Renouveau Démocratique Kérékou, Soglo, Houngbédji, Amoussou et Boni Yayi contre toutes provocations et tout retard dans la satisfaction des revendications des victimes de la répression par leurs faits et leur commandement ;

Exhorte tous les sous-ordres à s’investir puissamment dans la campagne pour l’indemnisation des victimes de la répression en aidant les comités mis en place à cet effet à actualiser les listes des victimes avec l’évaluation des dommages subis, à indexer les tortionnaires et les pilleurs afin qu’ils rendent gorge.

 Non à l’impunité des criminels politiques et économiques !

Tortionnaires et criminels politiques à la barre !

Juste indemnisation pour les victimes sans discrimination ! 

Hommage aux Héros et aux Martyrs !

 LA CONFERENCE

 

MOTION   DE PROTESTATION CONTRE LA REPRESSION BARBARE QUI A ETE ABATTUE SUR  LA POPULATION DE NATITINGOU.

 -     Considérant qu’en pas cadencés au rythme des chansons et slogans patriotiques, la population de Natitingou a manifesté le 27 avril 2011 son rejet d’un 1er août 2011 bâclé à Natitingou, dans le cadre d’une marche pacifique qui a réuni plus de 2000 participants sous les mots d’ordre : «Nous exigeons les 20 milliards pour la construction immédiate d’une belle ville» ; « Natitingou, 20 milliards » ;

-     Considérant que le programme pour lequel les populations ont mis en place le CDN (Comité de Développement de Natitingou) présidé par Kassa Mampo Nagnini Gilbert est très clair :

-     La jeunesse scandait qu’elle veut de grandes infrastructures de loisirs et sports ;

-     les élèves et étudiants veulent des infrastructures didactiques adéquats, bref de meilleures conditions d’étude ;

-     les femmes, un grand marché moderne et plusieurs marchés de quartiers ;

-     les populations réclament plus de sécurité dans la circulation avec l’ouverture d’une voie de contournement de la ville pour gros porteurs, et des voies pavées ou bitumées à l’intérieur de la ville ; elles réclament l’équipement adéquat de l’hôpital de zone  et la construction d’un véritable Centre Hospitalier Départemental (CHD), un commissariat de police reconstruit et bien équipé pour offrir de meilleures conditions de sécurisation de la ville à leurs fils policiers, etc.

-     Considérant qu’avant de se disperser, rendez-vous a été pris pour un géant meeting au ciné Bopéssi le mercredi 04 mai 2011 à 09h pour la poursuite de la pression ;

-     Considérant que la marche de ce 04 mai 2011 a rassemblé davantage de monde et avait été accueillie par le SG de la Préfecture pour écouter la motion, puis s’est ébranlé pacifiquement pour aller lire une motion à la mairie,

-     Considérant que c’est contre cette évolution pacifique des manifestants que des policiers sous le commandement du Commissaire de police, YERIMA KOTO BAGUIDI organisent une provocation en saisissant la moto d’un des manifestants, se mirent à charger les manifestants qui réclamaient la restitution immédiate de la moto ; cette charge répressive se faisant à coup de grenades lacrymogènes et aussi de balles réelles avec un bilan d’un mort, ALADJI KOUABI Fawaz  et de nombreux blessés graves ;

-     Considérant que sur la même lancée, le CB de Natitingou en la personne de MADOGO TIA S. René a déclenché des opérations d’arrestation à travers la ville de Natitingou ; que le commissaire félon se bombe fièrement le torse pour affirmer avoir pris l’initiative de donner l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants ; que le maire METIKI Kassa Justin et Mr N’DAH Sékou Gervais (Préfet de l’Atacora-Donga) en firent de même ;

·     Considérant que tout cela révélait clairement qu’on avait affaire à un plan d’assassinat  et de répression dont les commanditaires ne peuvent se trouver qu’au plus haut sommet de l’Etat, c’est-à-dire SAGUI et YAYI Boni lui-même, ce que - malgré la libération entre temps de certains manifestants détenus depuis le 04 mai 2011 - la suite a vite confirmé avec la chasse à l’homme ayant visé les responsables du Comité du Développement de Natitingou, notamment avec l’arrestation de Philibert SABI YERIMA, membre du Comité, à son domicile à Natitingou le dimanche 08 mai 2011 dans la soirée ;

·     Considérant qu’à sa présentation au juge d’instruction le mardi 10 mai 2011, ce dernier constata non seulement que le dossier était vide mais qu’en plus il était hors de question pour lui d’avaliser la machination policière qui visait à faire porter le chapeau au détenu pour ce qui est de l’assassinat crapuleux de Fawaz, le libéra purement et simplement en faisant ressortir aux policiers que le CDN luttait pour l’embellissement de Natitingou mais aussi pour de meilleures conditions de travail pour les chargés de la sécurité qu’ils sont ;

 La 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels réunie le samedi 14 mai 2011 à l’ISBA

 -     Proteste avec vigueur contre la répression barbare qui a été abattue par le groupe liberticide YAYI-SAGUI-NDAH -METIKI sur des populations qui manifestent pour que leur ville soit belle et que le 1er août qu’on a vu célébrer ailleurs avec faste ne soit pas bâclé chez eux ;

-     S’incline devant la mémoire du martyr Fawaz ALADJI KOUABI et présente ses sincères condoléances à la famille éplorée et aux populations de Natitingou-Djougou

-     Exige que les criminels qui l’ont abattu soient punis à la hauteur de leur forfaiture ;

-     Met en garde les Autorités de la ville ainsi que celles au plus haut sommet de l’Etat  contre de telles dérives intolérables, au risque de se voir emportées par la furie populaire qui en résulterait.

 LA CONFERENCE

 

MOTION DE FELICITATION A LA POPULATION DE NATITINGOU

 -     Considérant qu’en pas cadencés au rythme des chansons et slogans patriotiques, le peuple de Natitingou a manifesté le 27 avril 2011 son rejet d’un 1er août 2011 bâclé à Natitingou, dans le cadre d’une marche pacifique qui a réuni plus de 2000 participants sous les mots d’ordre : «Natitingou dit non à un 1er août 2011 bâclé» ; «Nous exigeons les 20 milliards pour la construction immédiate d’une belle ville» ; « Natitingou, 20 milliards » ; 

-     Considérant que le programme pour lequel les populations ont mis en place le CDN (Comité de Développement de Natitingou) présidé par Kassa Mampo Nagnini Gilbert est très clair :

-     La jeunesse scandait qu’elle veut de grandes infrastructures de loisirs et sports ;

-     les élèves et étudiants veulent des infrastructures didactiques adéquats, bref de meilleures conditions d’étude ;

-     les femmes, un grand marché moderne et plusieurs marchés de quartiers ;

-     les populations réclament plus de sécurité dans la circulation avec l’ouverture d’une voie de contournement de la ville pour gros porteurs, et des voies pavées ou bitumées à l’intérieur de la ville ; elles réclament l’équipement adéquat de l’hôpital de zone et la construction d’un véritable Centre Hospitalier Départemental (CHD), un commissariat de police reconstruit et bien équipé pour offrir de meilleures conditions de sécurisation de la ville à leurs fils policiers, etc.

-     Considérant que la marche du 04 mai 2011 qui a fait suite à la précédente ci-dessus indiquée, a rassemblé davantage de monde et avait été accueillie par le SG de la Préfecture pour écouter la motion, puis s’est ébranlée  pacifiquement pour aller lire une motion à la mairie,

-   Commissaire de police, YERIMA KOTO BAGUIDI organisent une provocation en saisissant la moto d’un des manifestants, se mirent à charger les manifestants qui réclamaient la restitution immédiate de la moto ; cette charge répressive se faisant à coup de grenades lacrymogènes et aussi de balles réelles avec un bilan d’un mort, ALADJI KOUABI Fawaz  et de nombreux blessés graves ;

-     Considérant que sur la même lancée, le CB de Natitingou en la personne de MADOGO TIA S. René a déclenché des opérations d’arrestation à travers la ville de Natitingou ; que le commissaire félon se bombe fièrement le torse pour affirmer avoir pris l’initiative de donner l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants ; que le maire METIKI Kassa Justin et Mr N’DAH Sékou Gervais (Préfet de l’Atacora-Donga) en firent de même ;

-     Considérant que tout cela révélait clairement qu’on avait affaire à un plan d’assassinat  et de répression dont les commanditaires ne peuvent se trouver qu’au plus haut sommet de l’Etat, c’est-à-dire SAGUI  et YAYI Boni lui-même, ce que - malgré la libération entre temps de certains manifestants détenus depuis le 04 mai 2011 - la suite a vite confirmé avec la chasse à l’homme ayant visé les responsables du Comité du Développement de Natitingou, notamment avec l’arrestation  de Philibert SABI YERIMA, membre du Comité, à son domicile à Natitingou le dimanche 08 mai 2011 dans la soirée ;

-     Considérant qu’à sa présentation au juge d’instruction le mardi 10 mai 2011, ce dernier constata non seulement que le dossier était vide mais qu’en plus il était hors de question pour lui d’avaliser la machination policière qui visait à faire porter le chapeau au détenu pour ce qui est de l’assassinat crapuleux de Fawaz, le libéra purement et simplement en faisant ressortir aux policiers que le CDN luttait pour l’embellissement de Natitingou mais aussi pour de meilleures conditions de travail pour les chargés de la sécurité qu’ils sont ;

 La 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels réunie le samedi 14 mai 2011 à l’ISBA

 -     Dit BRAVO, pour leur patriotisme ardent, aux populations de Natitingou et ses environs avec à leur tête le Comité de Développement de Natitingou dirigé par KASSA MAMPO Nagnini Gilbert ;

-     S’incline devant la mémoire du martyr Fawaz ALADJI KOUABI et présente ses sincères condoléances à la famille éplorée et aux populations de Natitingou-Djougou ;

-     S’engage à ne jamais baisser les bras jusqu’à la victoire totale sur les apatrides.

 LA CONFERENCE

 

  DECISION n° 002 PORTANT DECORATION

DANS L’ORDRE DES ORDRES PATRIOTIQUES

 Vu la décision de «L’ordre des Ressortissants et Royaumes originaires de Tado» en sa session de chancellerie réunie le 11 avril 2011 à Djakotomey, de proposer à l’Ordre des Ordres d’élever à titre posthume des fils Adja devenus patrimoines de tous les peuples du Bénin ci-dessous nommés dans les différents grades de l’ordre des Ordres patriotiques pour leur sacrifice au service de la cause des travailleurs et des peuples, au service de la cause des libertés et de l’émancipation populaire :

 L’ordre des Ordres patriotiques dans le cadre solennel de la 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels tenue le 14 mai 2011 à l’Amphithéâtre de l’ISBA donne une suite favorable à cette nomination et décide d’élever à titre posthume :

 Au grade de Grand Maître

 -    Pascal FANTODJI

 Au grade de Grand Croix

 -    Emile AHOSSI.

 L’ORDRE DES ORDRES PATRIOTIQUES

      

DECISION n° 003 PORTANT DECORATION

DANS L’ORDRE DES ORDRES PATRIOTIQUES

Vu la décision de «L’ordre Gur Volta « en sa session de chancellerie réunie le 08 mai 2011 à Natitingou, de proposer à l’Ordre des Ordres d’élever à titre posthume, le martyr Fawaz ALADJI KOUABI tombé sur le champ de bataille le mercredi 04 mai 2011 lors de la marche de protestation des populations contre le 1er août bâclé à Natitingou, dans le grade de Chevalier de l’ordre des Ordres patriotiques pour son sacrifice suprême au service de la cause du peuple :

 L’ordre des Ordres patriotiques dans le cadre solennel de la 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels tenue le 14 mai 2011 à l’Amphithéâtre de l’ISBA donne une suite favorable à cette nomination et décide d’élever à titre posthume :

 

Au grade de Chevalier

 -    Fawaz ALADJI KOUABI

 L’ORDRE DES ORDRES PATRIOTIQUES

 

 

5ème ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE suivie de la

10ème CONFERENCE DES INTELLECTUELS TRADITIONNELS

 

COMMUNIQUE FINAL

 Sur invitation du Conseil d’Administration de l’Institut International de Recherche et de Formation (INIREF), la cinquième Assemblée Générale Ordinaire de l’Institut s’est réunie ce jour samedi 14 mai 2011 à l’amphithéâtre de l’ISBA, champ de foire, Cotonou sous le thème « Face à la nature particulièrement agressive de l’impérialisme français contre l’indépendance des peuples africains, contre l’affirmation de leurs valeurs existentielles que sont la langue et les cultures, intensifions les combats pour le patriotisme, la dignité et le respect de l’homme africain ».

Une minute de silence a été d’entrée de jeu observée en hommage à des membres disparus du Conseil d’Administration (C.A.), à savoir feu Pascal FANTODJI, notre président fondateur et feu Emile AHOSSI. L’Assemblée Générale a ensuite écouté, discuté et adopté le rapport moral et le bilan des activités du C.A. sortant. Elle a retenu des amendements aux  statuts de l’INIREF compte tenu des développements survenus dans l’association, puis a procédé à l’élection d’un nouveau Conseil d’Administration. Le C. A. entrant a tenu sa première session consacrée à la désignation des membres du Bureau Exécutif dont la présidence est revenue au Professeur  Hounkpati B. C. CAPO qui était le Vice-président sortant.

Avec ces importantes décisions tous les membres de l’Assemblée Générale ont activement pris part à la 10ème Conférence des Intellectuels Traditionnels. Ceux-ci qui avaient participé avantageusement aux débats autour du thème et à l’adoption du Rapport moral et d’activités ont pris les actes suivants :

  • adoption d’un « Programme des Dignitaires et Intellectuels Traditionnels pour un Bénin émancipé» et des motions :

à    contre les agressions impérialistes en Afrique ;

à    contre les actes de la nouvelle autocratie ;

à    contre la répression barbare abattue avec mort d’homme sous balles réelles par le gouvernement sur les populations de Natitingou qui s’opposent au bâclage de la célébration du 1er août dans leur ville ;

à    contre le caractère frauduleux des dernières élections présidentielles et législatives au Bénin ;

à    pour l’abolition immédiate des nouveaux programmes d’enseignement ;

à    pour l’instruction de chacun et de tous en sa langue maternelle ;

à    pour la libération immédiate des chasseurs et Hounnons encore en prison ;

à    à propos des institutions indispensables pour une vie épanouissante dans chaque village ;

à    pour l’indemnisation des victimes de la répression sous l’autocratie, le Renouveau et le Changement ;

  • Prise d’une Résolution des Sous-ordres pour la mise en application du programme des intellectuels traditionnels et de l’INIREF ;
  • Prise de décisions de l’Ordre des Ordres patriotiques d’élever à titre posthume dans le cadre solennel de la 10ème CIT aux grades de Grand-Maître : Pascal FANTODJI, de Grand-croix : Emile AHOSSI et de Chevalier : Fawaz ALADJI KOUABI, tombé au champ d’honneur à Natitingou. 

Il a été retenu que la prochaine CIT sera réunie dans les prochains mois à Parakou.

C’est avec beaucoup d’enthousiasme et en vivant déjà la révolution triomphante que les participants, à l’adoption du Communiqué Final, ont ovationné le nouveau président Hounkpati B. C. CAPO.

Adopté à l’unanimité et par acclamations par la Conférence.

Cotonou le 14 mai 2011.