07 Fév. 1986 – 07 Fév. 2023
Il y a 37ans s’éteignait le grand savant Cheikh Anta Diop
HOMMAGE A UN GENIE AFRICAIN

 

Il y a 37 ans, le 7 février 1986 s’est éteint le génie panafricaniste, et grand égyptologue Cheik Anta Diop.
Né il y a un siècle, le 29 décembre 1923, à THIEYTOU au Sénégal, il a défrayé la chronique et provoqué un véritable séisme en publiant en 1954, son fameux livre, Nations nègres et culture, la thèse de doctorat pour laquelle il n’avait pu réunir un jury à la Sorbonne trois ans auparavant, car aucun professeur ne voulait prendre la responsabilité de faire partie d’un jury de thèse qui avaliserait les idées révolutionnaires et iconoclastes qu’il y défendait pour la période. En effet, dans ce livre, Cheik Anta Diop défendait le point de vue que : « L’Égypte pharaonique est une civilisation africaine, élaborée en Afrique par des Africains. »


En effet, cette affirmation prenait le contre-pied de tout ce que les égyptologues européens ont écrit jusque-là à savoir que la civilisation égyptienne était asiatique, européenne, ou sémite, en tout cas pas africaine. Plus tard, dans l’approfondissement de ses recherches et dans « le chapitre « Origine des anciens Égyptiens », qui ouvrait le tome II de l’Histoire générale de l’Afrique (éditée en 1984 par l’Unesco et Jeune Afrique deux ans avant sa mort, il résumait ses dernières conclusions, s’appuyant sur des sources européennes antiques et contemporaines, sur l’iconographie pharaonique, sur la linguistique, invoquant aussi la craniométrie, l’étude des groupes sanguins et de la pigmentation épidermique, en affirmant que « le fonds de la population égyptienne était nègre à l’époque prédynastique » et qu’il en était de même à la période dynastique (celle des pharaons), où, « partout où le type racial autochtone est rendu avec un tant soit peu de netteté, il apparaît négroïde ».


Aujourd’hui, avec les progrès de la génétique, et de la paléo génétique, beaucoup de controverses semblent de plus en plus résolues, qui apportent beaucoup d’eau aux thèses de Cheik Anta Diop.


Sur le plan politique en tant que panafricaniste et anti-impérialiste convaincu, il combattait le régime fantoche de l’agent de la FrançAfrique Léopold Sédar Senghor. Il a beaucoup insisté sur la nécessité de l’unité africaine en montrant comment les cultures, les langues avaient un même fond commun au niveau de l’Afrique. Il prônait les Ets-Unis d’Afrique, seule planche de salut pour le continent. Il combattait l’utilisation de langues étrangères dans l’enseignement en montrant à partir de ses propres recherches, comment toutes les langues peuvent être langues d’enseignement et de travail.


Né en 1923, il est mort en 1986 à un moment où il pouvait encore poursuivre ses recherches. Dans tous les cas, à voir la vitesse à laquelle ses idées parcourent le continent et le monde aujourd’hui, la manière dont le panafricanisme et la nécessité de la libération du continent sont devenus des questions posées et à résoudre, on peut considérer qu’il a combattu pour le bon combat et qu’il n’aura pas vécu pour rien.
Gloire éternelle donc à ce digne fils de l’Afrique et de l’humanité.

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