Grève des étudiants en Lettres Modernes à l’UAC
Le système des soutenances remis en cause.
Du lundi 20 au mardi 21 mars 2023, une grève de 48 heures a été observée par les étudiants en instance de soutenance au département des Lettres Modernes de l’Université d’Abomey-Calavi. Faut-il le rappeler, les dirigeants de ce mouvement de grève ont animé une Assemblée Générale le 03 mars 2023 à l’Amphithéâtre 1000 de l’UAC et ont clairement exprimé leurs exigences à savoir la levée de la mesure de soutenance en Licence et le recrutement d’enseignants qualifiés. D’après leurs explication, trois promotions d’étudiants du Département des Lettres Modernes (2019-2020 ; 2020-2021 et 2021-2022) ayant régulièrement validé leurs Unités d’enseignement-UE sont abandonnés à eux-mêmes. «150 protocoles ont été validés » pour seulement 08 enseignants que compte le Département, ont-ils souligné. Alors, « Il est évident qu’en l’état actuel, le Département des Lettres Modernes est dans l’incapacité d’exécuter les soutenances en niveau licence comme le prévoit le LMD. C’est d’ailleurs l’une des bien nombreuses dispositions de ce système qui n’arrivent pas à être respectées », ont déclaré les étudiants. Il faut donc « L’annulation de cette mesure arbitraire qu’est la soutenance en Lettres Modernes afin de libérer plus facilement et rapidement les étudiants en fin de formation à l’instar des facultés sœurs comme la FADESP et la FAST», ont-il exigé. Aussi, souhaitent-ils « le recrutement en urgence d’enseignants qualifiés au Département des Lettres Modernes pour en finir avec l’esclavage que subissent les 08 enseignants de cette filière ».
A ces exigences formulées par les étudiants, le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, le Professeur Félicien AVLESSI réagit. A propos de la mesure de soutenance, il déclare : « La décision de suppression des dispositions relatives à la soutenance de mémoire de licence n’est pas du ressort des étudiants. Même si cette décision venait à être prise, elle ne saurait être rétroactive. » (Cf. Communiqué de presse du 16 mars signé du Recteur de l’UAC).
De tout ce qui précède, il ressort que les conditions d’encadrement des mémoires de licence ne sont pas réunies au Département des Lettres Modernes à l’Université d’Abomey-Calavi. C’est dire donc que les motifs de la grève des étudiants ne sont pas contestables. Et comme l’atteste bien la réaction du Recteur, c’est comme si en lieu et place d’arguments concrets et scientifiques, les autorités à divers niveaux de l’UAC préfèrent la diversion face à une problématique aussi claire et nette. Sinon, qu’est-ce que cela coûte d’annuler cette mesure de soutenance au Département des Lettres Modernes en attendant que les conditions soient réunies ? Or, tout le monde sait que de telles dispositions sont bien applicables comme cela se passe depuis quelques années à la FADESP, à la FAST, à la FASH et dans d’autres entités. En refusant de satisfaire aux exigences des étudiants en Lettres Modernes, c’est comme si ces autorités ont du mal à reconnaître les failles du système d’encadrement des mémoires dont sont victimes les étudiants. Cela est vraiment inadmissible !
Brieux.