Flambée du prix des produits pétroliers au Bénin
Le gouvernement doit subventionner le carburant

Depuis le lundi 29 mai 2023, le nouveau Président nigérian Ahmed Bola TINUBU dans son discours d'investiture a déclaré que le gouvernement de l'Etat fédéral du Nigéria va supprimer la subvention aux produits pétroliers comme il l'avait dit dans sa campagne que la subvention profite plutôt beaucoup plus au pays voisins du Nigéria à savoir le Bénin, le Niger le Cameroun, le Tchad. Vingt-quatre heures après l'annonce, la société en charge des hydrocarbures et industrie pétrolière NNPC a augmenté le prix de l'essence à la pompe de 150 naira à 400 nairas voire 500 naira. Naturellement les conséquences de cette mesure ont rejailli sur les pays voisins dépendants du pétrole nigérian dont le Bénin.

En effet, depuis le mardi 30 mai 2023, le carburant notamment, l'essence dite Kpayo, largement utilisée par la population est passée de 450F, 500F à 600F d'abord et puis après à 700F avant de se stagner à 800F partout à Cotonou et environs. De même, dans les campagnes, c'est allé beaucoup plus vite et plus grave comme à chaque fois que le prix augmente à Cotonou ; on observe une augmentation de 50F à 100F sur le litre par rapport à Cotonou, comme c'est le cas actuellement dans les départements du Couffo, du Zou et dans beaucoup d'endroits dans le nord du Bénin. Dans le même temps, la pénurie s’est installée et on observe de longues files d’attente dans les stations où il y a le carburant.

Face à cette situation inhabituelle, les populations crient à la détresse. Les transporteurs (Zémidjans, chauffeurs) de même que les passagers sont frappés d'un grand désarroi. Les fonctionnaires qui ne s'y attendaient pas se plaignent. Les grognes se font remarquer de partout dans le pays. Comme la situation est très préoccupante de sorte que le gouvernement ne pouvait pas se taire, son porte-parole Wilfried Léandre HOUNGBEDJI dans sa sortie médiatique du vendredi 2 juin 2023 a déclaré ce qui suit : « Le gouvernement sait que d'un jour à l'autre, il sera impossible ou très compliqué de profiter du "kpayo" parce qu'il suffit qu'un jour le Nigéria change sa politique. Et pour cela, les voies qui permettent au "kpayo" de venir au Bénin vont se fermer et l’essence de contrebande n'arrivera plus ». (Cf. l'Evénement Précis du 5 juin 2023). Cette déclaration du gouvernement à travers son porte-parole sonne comme un mépris des populations dans les souffrances actuelles d'autant plus que ce n'est du bon vouloir des gens de recourir au "kpayo". Qu'il nous souvienne que jusqu'en 2005, la plupart des usagers de Kpayo d'aujourd'hui allaient s'approvisionner dans les stations et à l'époque c'était à un prix supportable. Même les revendeurs de l’essence des bords des rues allaient acheter à la pompe pour revendre avec une légère augmentation du prix d'achat. Cela voudra dire que les gens n'ont aucun problème d'aller à la station pourvu que le prix soit abordable conformément au coût de la vie.
Par ailleurs, dès l'arrivée au pouvoir de Talon, il a liquidé beaucoup de sociétés d'État de prévoyance sociale et définitivement en ce qui concerne la SONACOP. Le secteur pétrolier est remis au privé et les stations SONACOP distribués à JNP, Oryx, etc. Ces dernières ne pouvaient prévoir que des stocks habituels, correspondant au flux habituel d’achat. Et malgré, la multiplication des stations, la pénurie s’installe.

Tout le monde sait que la cherté du prix du carburant entraine automatiquement l’augmentation des prix des marchandises et des services et par conséquent sur le coût de la vie. Le gouvernement se doit donc d’agir pour amortir les effets sur la vie des populations déjà frappées par la faim.
Il est donc urgent que le gouvernement subventionne le carburant en baissant les taxes et impôts et prenne des mesures pour l’approvisionnement régulier des stations-services.

Clénon K.

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