FRONT PATRIOTIQUE (FP)
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PRESENCE DE BASES MILITAIRES FRANCAISES AU BENIN
LES CONFIRMATIONS DU CHEF D’ETAT-MAJOR DES ARMEES FRANCAISES, THIERRY BURKHARD
En visite au Bénin, les 8 et 9 décembre 2023 et interrogé sur la présence de bases militaires françaises au Bénin, le général Thierry Burkhard, chef d’Etat-Major Général des armées françaises lors de la conférence de presse commune avec son homologue béninois a répondu ceci, rapporté par le journal l’Investigateur du 10 décembre 2023 : « Non, il n’y a pas de base militaire permanente française au Bénin. Il n’y a pas de mission militaire française permanente au Bénin…. Ce qu’on fait dans le cadre du partenariat militaire opérationnel, il y a des détachements opérationnels en coordination avec les forces armées béninoises qui répondent à des besoins exprimés….Et il n’y a aucune velléité de l’armée française d’installer une base ici permanente. » (Souligné par nous) De son côté, le chef d’Etat-major de l’armée béninoise Fructueux GBAGUIDI déclare : « Une base militaire, ça se décide à deux. Le Bénin n’a pas reçu de demande. Le Bénin n’a pas fait de demande. »
Ces déclarations, pourtant bien précises, ont suffi pour que la presse aux ordres ainsi que les organes de la FrançAfrique s’égosillent sur l’absence de bases militaires françaises au Bénin.
Mais que penser de toutes ces déclarations ?
1) Le général Thierry BUCKHARD qui parle sa langue maternelle et sait ce que les mots veulent dire, les pèse très bien avant de les prononcer. On remarquera qu’il prend toujours soin de dire : « base militaire permanente ». En effet, dans le dispositif militaire français, il y a deux sortes de bases militaires : les bases militaires permanentes (Ce sont les bases militaires du Sénégal, du Gabon, de la Côte-d’Ivoire et de Djibouti) et les bases militaires ad ’hoc pour des opérations spéciales.
2) Ainsi, les détachements militaires français des missions Serval et Barkhane au Mali, n’étaient pas, dans le langage militaire français, des bases permanentes. Elles sont venues pour des buts précis : Lutter soi-disant contre les groupes terroristes, et pour une durée donnée. Ce sont des bases ad ’hoc qui peuvent durer des années voire des décennies. Il en était ainsi de l’opération Sabre au Burkina Faso. Quant à l’opération Epervier qui dure depuis 1986 au Tchad, elle avait pour mission de stopper l’avancée des troupes libyennes au Tchad. Depuis là, elle sert à autre chose et n’est pourtant pas considérée dans le dispositif militaire français comme une base permanente en Afrique.
3) Ce que le discours du Chef d’Etat-major des armées a clarifié de façon définitive, c’est qu’il existe bel et bien de bases militaires françaises au Bénin, mais non considérées par l’armée française comme des bases militaires permanentes. Cela répond bien à ce que Emmanuel Macron a déclaré le lundi 28 août 2023 devant tous les diplomates français réunis, à propos de la situation des troupes françaises en Afrique: « Notre présence militaire doit en fait se structurer sur la base de partenariats demandés par les pays africains…..Il est indispensable de poursuivre avec de nouveaux partenaires, le Bénin pour ne citer qu'un seul dans la région du golfe de Guinée, le Kenya avec lequel nous bâtissons de nouvelles relations internationales. »
4) Jusque-là, le gouvernement de Patrice Talon nous a toujours dit qu’il n’y avait que des instructeurs militaires français au Bénin. Le Général Thiéry Buckhard vient apporter la précision importante que : « il y a des détachements opérationnels en coordination avec les forces armées béninoises qui répondent à des besoins exprimés ou des militaires français viennent soit à partir du Sénégal, soit quelque fois de France, et qui viennent ici conduire ce qu’on appelle les DIO, les Détachements d’Instructions Opérationnelles, pour une durée donnée ». Et actuellement, ces détachements sont bien installés dans des bases, à Tourou, à Kandi, à Liboussou, etc. Si cela est faux, ouvrez grandement les portes de ces camps cités pour le peuple. On se retrouve donc comme du temps de la conquête coloniale où la France faisait venir du Sénégal les troupes qui devaient combattre, détruire le royaume du Dahomey pour coloniser tout le pays.
5) Que sont ces instructions opérationnelles si ce n’est la lutte contre les groupes terroristes et la préparation de l’agression contre le Niger ? Or on sait que la France commence à envoyer de petits groupes militaires, puis la situation se dégradant avec l’augmentation du terrorisme qu’elle entretient, elle suggère une augmentation de ses troupes. C’est exactement comme cela qu’elle a agi au Mali, au Niger et au Burkina, au Tchad, etc.
6) Voilà pourquoi notre peuple ne veut pas de base militaire étrangère, sous quelle que forme que ce soit dans notre pays. Surtout que les dispositifs d’agression contre le Niger et les autres pays de l’AES, Mali et Burkina sont toujours d’actualité comme l’ont prouvé les menaces de Thierry Burkhard contre le Mali ainsi que les décisions de la dernière réunion de la CEDEAO le 10 décembre 2023 à Abuja.
7) Alors, peuple béninois, continuons de nous mobiliser pour chasser de notre pays toutes les bases militaires installées par la France et contre la guerre contre les peuples frères de la sous-région-africaine.
NON AU RETOUR DES TROUPES DU GENERAL DODDS SUR LA TERRE DE BEHANZIN, DE SAKA YERIMA, BIO GUERRA ET KABA !
NON A LA GUERRE D’AGRESSION CONTRE LES PEUPLES DU NIGER, BURKINA ET DU MALI*
TROUPES FRANCAISES, HORS DU BENIN!
Cotonou, le 11 décembre 2023
Le Coordonnateur Général
Laurent METONGNON