Annonce de la phase 2 de la répression des usagers de la route
Le pouvoir toujours dans la provocation des usagers
Le mercredi 3 avril 2024, la direction générale de la police républicaine a animé un point de presse sur la deuxième phase de la campagne de répression des infractions du code la route. A cette occasion, le porte-parole de la police, Eric Orou Yérima annonce : « La deuxième phase de cette campagne prendra en compte la répression des surcharges aussi bien pour les voitures que les conducteurs des motocyclettes. Dans cette perspective, en ce qui concerne les motocyclettes, la surcharge ne sera pas réprimée si l’âge du troisième passager est compris entre zéro et dix ans ». Cette deuxième phase commencera dès la fin du mois d’avril 2024.
Autrement dit, la police républicaine sous la conduite de Soumaïla Yaya persistera dans le harcèlement et les exactions contre les automobilistes, les motocyclistes et les autres usagers de la route.
En dépit des protestations, surtout à cause des morts et des blessés, des femmes en travail torturées et autres exactions inadmissibles qui révoltent, le pouvoir continue tête baissée et reste sourd aux cris et actes de dénonciations de ses abus par diverses couches du peuple.
Lorsque la police parle de surcharge avec les enfants de zéro à dix, on se demande comment ces fonctionnaires peuvent savoir si tel enfant ou tel autre a moins de dix ans ou plus. Ont-ils un don particulier d’identification d’âge, si l’on sait que des enfants de même âge n’ont pas nécessairement la même taille, la même morphologie, etc. On entre là encore dans des formes d’abus qui vont s’ajouter à ceux de la première phase de répression en cours qui suscite ripostes, actes de bravoure face aux vexations et abus de toutes sortes allant jusqu’à mort d’homme ou d’enfant.
En fait, le pouvoir dictatorial provoque tous azimuts au nom du port de casque. C’est ainsi que déjà avant l’annonce de la prochaine phase de répression, le même porte-parole de la police peut jeter à la figure des têtes couronnées « Tout roi, tout chef coutumier ou tout chef traditionnel est tenu de porter le casque en circulation. Autrement dit qu’il s’achète un véhicule. » Cela se dit tout froidement avec désinvolture dans un pays où aucune disposition n’est prise pour mettre en place une politique de transport en commun ; ce qui permettrait à quiconque d’avoir accès au transport qui ne nécessite pas de casque. Le pouvoir a-t-il mis quelque moyen approprié à la disposition des têtes couronnées et autres chefs traditionnels ainsi qu’il se doit depuis des années, pour leur permettre d’acheter des véhicules ?
Hodonou B.
Extrait de La Flamme N°544 du 05 Avril 2024