Gaza : La politique génocidaire de Netanyahu se poursuit
Depuis octobre 2023, l’armée israélienne sème le chaos dans la bande de Gaza au nom de l’extermination du Hamas, du retour des otages du 7 octobre et de la sécurité pour Israël. On sait qu’Israël est fortement appuyé par les USA et certaines puissances dont la Grande Bretagne, la France, le Canada qui lui fournissent armes et finances au nom de son droit à se défendre. C’est avec les armes, munitions et financements de ces puissances que l’armée israélienne massacre femmes et enfants, détruit tout à Gaza depuis 6 mois. Les USA et leurs alliés agissent comme si la question qui se pose n’est pas une question de colonisation et que par conséquent, la Palestine occupée a le droit de résister et d’arracher sa souveraineté et donc récupérer ses terres et former un Etat indépendant.
Il n’y aura pas la paix à Gaza si Israël ne retire pas son armée pour la seule solution qui vaille, l’avènement d’un Etat Palestinien indépendant.
Mais c’est quoi Gaza ?
Gaza est une bande de terre de 41 km de long sur 12 km de large. Soit 365 km2 où vivent 2, 23 millions d’habitants dont 1,7 millions de réfugiés avant l’invasion d’octobre 2023. Les Gazaouis comptent 40% de jeunes de 14 ans et 3% de personnes âgées de plus de 65 ans ; 60% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté et 46,4% sont au chômage. Cette masse humaine ne dispose que de 2,71 médecins et 1,3 lits d’hôpital pour 1000 personnes. 1/3 des habitants de Gaza avaient un « besoin de soutien psychosocial » en 2022 suite à des frappes de l’armée israélienne. Toujours en 2022, la CNUCED (ONU) relevait que 96,2% de l’eau à Gaza est contaminée et donc pas potable (Source ONU, OCHAN).
Humainement parlant, cet état de choses interdit toute opération militaire sur cet espace aux conditions à la limite du supportable. Et pourtant, c’est sur cette bande de terre, une prison à ciel ouvert, où 1,3 millions d’habitants dépendent de l’aide alimentaire que l’armée israélienne abat une opération de razzia sur terre, par air et mer et n’épargne rien, absolument rien depuis octobre 2023 avec le soutien des USA. Et comme pour pousser les populations à une mort certaine, elle bloque des milliers de camions d’aide humanitaire à la frontière égyptienne. Pire, pendant la distribution du peu d’aide qui arrive, elle tire sur la foule et fait des dizaines de morts. Le 1er avril 2024, elle a franchi un autre extrême en ciblant trois véhicules de l’ONG World Central Kitchen qui verra mourir 7 de ses distributeurs d’aide humanitaire. Or, tout était coordonné entre cette ONG et l’armée et les véhicules étaient distants d’1km et demi l’un de l’autre. Il ne pouvait donc s’agir d’une erreur. Les victimes étaient de nationalité australienne, britannique, polonaise, américano-canadienne et palestinienne, détaille l'Association, qui a décidé de suspendre ses activités dans l'enclave palestinienne, menacée de famine. Elle n’est d’ailleurs pas la première du genre et 196 humanitaires et autres agents de l’ONU ont déjà perdu la vie sous les balles assassinent de l’armée isrélienne.
Ce dernier acte horrible mettra une fois encore au grand jour la politique génocidaire d’Israël. François Corty, vice-président de « Médecins du monde », y voit "un message envoyé par l'armée israélienne, y compris aux Européens et aux Américains, qui au travers d'une aide étatique, essaient de limiter la catastrophe". Il précise que cette ONG, "intervient dans la distribution de nourriture", et avait été "mise en avant comme un acteur qui allait opérationnaliser les propositions de corridor maritime américaine et européenne". L'ONG "était censée utiliser la nourriture des bateaux qui commencent à arriver pour une distribution dans Gaza". Il rappelle également le contexte dans lequel "300. 000 à 500.000 personnes sont dans une situation de quasi famine dans le centre de la bande de Gaza". Voilà qui étale clairement les intentons d’Israël : Empêcher toute aide d’arriver à Gaza. Le dernier rapport conjoint de la Banque Mondiale et de l’ONU (Washington, 2 avril 2024) vient jeter, en dehors de l’étendue des dégâts infligés aux structures physiques, une lumière crue sur la situation des Gazaouis, stigmatisant la volonté destructrice de Netanyahu et ses soutiens. Lisez plutôt :
« …Le rapport se penche également sur la situation des Gazaouis. Plus de la moitié d’entre eux est proche de la famine, tandis que l’ensemble de la population souffre d’insécurité alimentaire et de malnutrition aiguë. Plus d’un million de personnes sont sans logement et 75 % de la population a été déplacée. Les effets cumulés du conflit sur la santé physique et mentale touchent plus durement les femmes, les enfants, les personnes âgées et les handicapés, avec des répercussions à vie sur le développement des plus jeunes.
Alors que 84 % des équipements de santé ont été détruits ou endommagés, et que ceux qui fonctionnent toujours manquent d’eau et d’électricité, l’accès de la population aux soins, aux médicaments et à des traitements vitaux est très restreint. Les capacités de production du système d’approvisionnement en eau et d’assainissement, en état de quasi-effondrement, sont tombées à moins de 5 % de leur niveau habituel, et les habitants ne disposent que d’une quantité d’eau limitée pour assurer leur survie. Le système éducatif s’est effondré et la totalité des enfants ne sont plus scolarisés.
Le rapport souligne également l’ampleur des dégâts causés aux réseaux électriques et aux installations solaires photovoltaïques, la bande de Gaza étant soumise à un black-out quasiment total depuis la première semaine du conflit. Avec 92 % des routes principales détruites ou endommagées et des infrastructures de communication gravement détériorées, l’acheminement de l’aide humanitaire est devenu très difficile.
Le rapport recense par ailleurs les actions prioritaires à mener dans la perspective des premiers efforts de reconstruction, à commencer par une augmentation de l’aide humanitaire et alimentaire et de la production de denrées ; la fourniture d’abris pour les personnes déplacées et de solutions de relogement rapides, relativement peu coûteuses et pouvant être déployées à grande échelle ; et la reprise des services essentiels. »
Malgré ces révélations évidentes de politique génocidaire, Netanyahu persiste et refuse d’arrêter la guerre à Gaza. Evidemment sans la guerre, il n’a plus d’existence politique. A l’intérieur d’Israël des manifestations se multiplient pour exiger la fin de la guerre pour le retour des otages et de nouvelles élections en vue de son départ. Des personnes averties aussi élèvent de plus en plus la voix comme cet ancien Général de division, Yitzhak Brick qui déclare que «.. . Nous avons déjà perdu la guerre contre le Hamas et nous perdons également nos alliés dans le monde à une vitesse vertigineuse. Si nous ne parvenons pas à ramener en vie certaines des personnes enlevées, cette guerre entrera dans la conscience publique comme le pire échec des guerres d'Israël depuis la fondation de l'État, tant en raison du coup terrible que nous a infligé le Hamas le 7 octobre 2023, que de l'échec cuisant subi lors des combats dans la Bande de Gaza ». (Cf. AA / Jérusalem / Zein Khalil 17 mars 2024).
Faut-il le rappeler, la guerre de Gaza a déjà fait plus de 32.000 morts principalement des femmes et des enfants, plus de 77.000 blessés, selon le dernier bilan du ministère de la santé. Cela ne peut pas continuer. C’est inadmissible !
Cessez-le-feu immédiat à Gaza et retrait des troupes d’occupation sionistes !
Aske M.
Extrait de La Flamme N°544 du 05 avril 2024