EDITORIAL

L’unicité du genre « Homo » s’affirme sur la planète.
Le placage de genou du policier raciste blanc qui étrangla George
Floyd et lui enleva le souffle ce 25 Mai 2020 était le coup de trop.
Certes avant ce coup, bien de « placages et d’étranglements », des
ratonades se produisent tous les jours sur la planète contre les
Noirs. Que ce soit aux Etats-Unis, et plus près même des Etats-Unis,
pays au racisme plus pervers, plus hypocrite parce que latin, c’est-àdire le Brésil à population majoritairement noire, que ce soit en
Europe où Adama Traoré, le Guinéen a été assassiné froidement en
France, les crimes racistes anti-noirs sont un lot quotidien des
chroniques du monde. Même en Afrique, oui, nous disons, même
en Afrique dans la proche Mauritanie où les Noirs subissent
d’horribles discriminations racistes.
Mais cet assassinat du 25 Mai vécu par l’humanité, en direct de
George Floyd a été le coup de trop. Et l’on a vu partout sur la
planète se lever les hommes notamment jeunes-sans distinction de
races- dans des manifestations immenses pour dire non au cri de
« Black Lives Matter », c’est-à-dire « Les vies noires comptent ».
Tous les symboles de racisme anti-noir sont pris pour cibles et
certains déboulonnés de leur piédestal. Suffit ! Depuis bientôt deux
siècles, malgré la proclamation de la fin de l’esclavage, en dépit de
multiples Conventions internationales et autres textes nationaux,
les Noirs sont objet d’assassinats. Suffit ! dit l’humanité consciente
et révoltée. Et l’on entend un Mickael Jordan, célèbre basketteur
noir américain déclarer « je suis profondément attristé, peiné et
tout simplement en colère. Je vois et je ressens la douleur de
chacun, l’indignation et la frustration. Je supporte tous ceux qui
dénoncent le racisme et la violence enracinés envers les personnes
de couleur dans notre pays ». Ce qui est formidable, c’est la part
prise par les foules nombreuses de Blancs écœurés et révoltés de
cette inhumanité persistante. Une Sophie TURNER, une blanche, la
célèbre actrice sur son compte Instagram fait parler son cœur « Un
pays, deux systèmes » dit-elle « Mon cœur est lourd. Je suis
solidaire de ceux qui dénoncent le racisme et luttent pour la lutte et
l’égalité. Le silence n’est pas une option »

Et même au sein de la tribu des suprématistes blancs, la propre fille
de Trump, la seule qui travaille à la maison blanche, Tiffany Trump
qui déclare en soutien aux manifestants antiracistes « Seule nous
pouvons accomplir si peu, ensemble, nous pouvons accomplir tant
de choses. Justice for george floyd ». Cette unité des « races » en
colère contre le fléau raciste est une puissante aide aux Noirs contre
le racisme à rebours, le racisme anti-blanc qui risque de naître et se
développer face aux abus et expressions racistes anti-noirs à travers
le monde. L’éthique a fait un grand progrès et l’humanité se
réconcilie avec elle-même, Blancs, Jaunes Noirs. Ainsi s’affirme
l’unicité de l’Homme, l’unicité du genre homo en une seule espèce,
que nous sommes tous, les mêmes avec comme seule genèse et
origine, l’Afrique, et que les « races » ne sont finalement que les
produits des adaptations de l’homme originellement noir, aux
différents climats sur le globe au cours des migrations et sur des
millénaires (Coppens et autres)
Et alors prend tout son sens, cette déclaration ingénue mais
combien profonde de Gianna Floyd, la petite fille de six ans de
George Floyd, orpheline manifestante, jonchée sur l’épaule de
l’ancien basketteur de NBA, Stephen Jackson lors d’une
manifestation : « Daddy changed the world » « Papa a changé le
monde ». Oui « papa a changé le monde » parce que le monde était
prêt au changement. La conscience universelle (l’éthique) en était
arrivée à ce niveau d’humanisme. Et le coup du 25 Mai 2020 n’était
que l’étincelle qui a mis le feu à la plaine. Alors vive l’Homme libéré
des Entraves artificielles pour un Destin Commun, un Patrimoine
commun. Alors l’homme « can breath » peut respirer.
La Rédaction
LES ELECTIONS COMMUNALES ET LOCALES DU 17 MAI 2020 ET LA
FIN DU SYSTEME PARTISAN DE PATRICE TALON
LES ELECTIONS COMMUNALES ET MUNICIPALES DU 17 MAI 2020
LA FIN DU SYSTEME PARTISAN DE PATRICE TALON ?
es élections communales et municipales du 17 mai 2020,
sonnent-elles la fin du système partisan de Patrice Talon ? La
question est posée au regard du spectacle qui nous a été
offert au sortir de l’échéance électorale finissante. Faut-il le
rappeler ce spectacle ? Des empoignades (dont certaines à
caractère mortel) des deux partis jumeaux, l’UP et le BR pourtant
appartenant tous à la mouvance présidentielle et répondant à des
directives du seul Maître à bord, Patrice Talon, ont révélé la
profondeur des combats. Au sein des Partis eux-mêmes, des
questions de positionnements et surtout celles de la nomination par
le Chef du Parti, des maires et autres CA, ont porté au paroxysme
les affrontements. Et pour cause ! Dans la plupart des cas, les
Conseillers arrivent dans la salle, ne savent pas qui sera maire,
premier Adjoint, deuxième Adjoint, qui sera CA. Et c’est dans la salle
qu’ils découvrent avec stupéfaction, à la lecture du Préfet, les noms
des Responsables de l’exécutif de la Commune. Il est arrivé que
certains Conseillers qui avaient reçu l’assurance d’’être ou Maire ou
CA, apprennent qu’ils ne le sont pas, provoquant des crises infinies.
Certains qui n’espéraient rien, entendent avec grande surprise,
qu’ils sont ou Maire ou CA. Cette situation, où on vous impose sans
vous consulter vos responsables, a provoqué des révoltes. Si pour la
plupart, ces révoltes sont demeurées étouffées dans les cénacles,
certaines ont pu exploser, marquant le refus d’accepter par bon
nombre de militants, l’inacceptable. Ainsi a-t-on vu à Malanville, les
dix conseillers du parti UP se sont rebellés contre la direction à
travers une protestation écrite en menaçant de quitter le Parti.
« Nous, élus communaux UP de la commune de Malanville,
protestons vivement contre cet état de chose pour n’avoir pas été
associés ni de près ni de loin à cet accord de gouvernance
communale entre le BR et l’UP pour Malanville … Nous disons haut
et fort Non à toute forme de gouvernance communale ne prenant
pas en compte les réalités de notre commune dans ce processus de
désignation des candidats aux postes de maires, ses adjoints et les
Chefs d’arrondissement »» écrivent-ils dans une déclaration
publique.
A Djougou, ce sont les rois qui protestent à Bio Tchané contre le
l’adjoint au maire en exigeant sa démission. A Houéyogbé, le choix
de Domingo a soulevé des vagues de rébellion dans les rangs du
parti. Tandis que de façon générale, les directions UP et BR
menacent d’exclure les récalcitrants et les indisciplinés, dans les
bases, c’est la colère rentrée et le mécontentement général. Les
choses s’aggravent quand on constate que la direction de l’UP
L
POLITIQUE
LA FLAMME N°353 12 juin 2020
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envoie une note pour dire qu’elle s’était trompée en désignant un
Chef d’Arrondissement et que ce dernier qui avait déjà célébré sa
désignation avec amis et parents est obligé de rendre son tablier.
Comme ce fut le cas des deux CA de Cotonou 1 et 2 déchus de leurs
postes, alors qu’ils ont été déjà installés il y a à peine quelques
jours. Cet imbroglio qui s’observe sous nos yeux ne signe-t-il au vu
et au su de tout le monde, la fin du système partisan échafaudé par
Patrice Talon ?
Dès le départ, le ver était dans le fruit. Cette histoire de revoir
le système partisan s’est heurtée dès le départ à l’opposition des
uns et des autres. Tous les Partis qui soutenaient la cause du Chef
de l’Etat, devaient se fondre dans un seul Parti. Les intérêts des uns
et des autres étant divergents, Patrice Talon a été obligé de créer
deux Partis, ce qui déjà était une anomalie. Ainsi, les Partis tels UN,
FDU, RB (aile Zinzindohoué), MAP, Force Clé, Alternative Citoyenne,
ABT, déserteurs FCBE, UDES, etc. etc. avec leurs Chefs et leur« ego »
et ambitions diverses, doivent se fondre dans ces deux Partis (UP et
BR) sans autre programme que celui du soutien au Président Talon.
Ces partis étaient de véritables carcans tissés pour enfermer des
programmes et objectifs divers et même contradictoires. Des
carcans pour étouffer toute velléité de liberté interne et
d’autonomie. Sans aucune démocratie interne ! Il se comprend dès
lors que non seulement l’harmonie ne régnait pas au sein même des
Partis, mais encore, les deux Partis jumeaux se regardaient en
chiens de faïence sans compter que le PRD a refusé de se dissoudre
dans les Blocs, ce que Patrice Talon lui fera payer très cher aussi
bien aux élections législatives qu’aux communales et locales.
C’est dans cette ambiance de méfiance réciproque entre eux
et en leur propre sein que les partis de Patrice Talon ont abordé les
élections communales et municipales où se sont croisés des intérêts
personnels, nationaux et locaux. Tant que ne se présentaient pas
des enjeux sérieux de contrôle pour soi des terrains politiques, une
unité de façade était possible. Déjà au niveau de la liste des
candidats, les choses étaient si compliqués que l’autocrate luimême a été obligé d’intervenir pour leur confection. Pendant
longtemps, beaucoup de militants ne savaient pas s’ils seraient
candidats ou pas. « On ne sait pas, c’est à la sortie de la liste qu’on
saura qui est dessus ». Ainsi parlaient les militants des deux partis
jumeaux de Patrice Talon. On voit qu’on n’a pas affaire à des partis
mais d’officines pour satisfaire les caprices du Chef de l’Etat. Avec
cette situation délétère, les choses vont se dégrader après les
élections et au moment de la mise sur pied des organes dirigeants
des communes. N’oublions pas qu’être conseiller dans les
campagnes, c’est être une autorité avec possibilité d’intervenir
auprès des policiers, des juges, des chefs de villages, toute chose
pouvant rapporter quelques revenus (argent, poulet, bouteille de
sodabi etc.). Etre maire, c’est avoir une voiture de commandement
comme ça se dit dans les campagnes, une résidence, les yeux sur la
gestion des marchés, les fonds Fadec et pleins d’autres avantages.
Le plus gros enjeu est la question du parrainage requis pour les
présidentielles de 2021, c’est-à-dire dans 8 mois. Cela décupla la
rage de Patrice Talon à nommer tous les maires et aussi certains de
ses courtisans qui dans l’ombre nourrissant l’ambition de se
présenter aux présidentielles, voudraient se constituer en sousmain des parrains à travers des maires. L’équation est, dès lors plus
complexe, les appétits se sont aiguisés et la discipline de parti
envolée lors des installations des conseils communaux. Toute
discipline de parti est quasi impossible.
Peut-on s’attendre à la résorption de cette dissolution des partis au
fur et à mesure que se rapproche l’échéance présidentielle ? Rien
n’est moins sûr. Au contraire, il est à prévoir, que plus les jours
s’approchent, plus les courtisans reprendront au sein des deux
partis, leur autonomie et plus on assistera à des mouvements
dissipatifs, négateurs de l’existence des partis présidentiels
conduisant à la mort des partis UP et BR. Comme on l’a toujours dit,
un système partisan dans un pays ne s’impose pas de force. Il est
l’émanation de la société dans laquelle il doit s’exercer. Le régime
de la Rupture l’apprendra un jour à ses dépens.
DAGUIA Blaise

Introduction de la plateforme E-learning dans l’Enseignement
supérieur au Bénin
Le pouvoir TALON entre l’amateurisme et l’incapacité.
epuis le 11 mai 2020, le gouvernement de Patrice TALON a
initié la plateforme E-learning qui est un dispositif
informatique pour le déroulement de l’enseignement en
ligne. Cette initiative serait motivée par la crise sanitaire COVID-19
dont les mesures barrières ne favorisent plus les grands
rassemblements et par conséquent le déroulement des cours en
salle à grand effectif. Après quelques semaines de la mise en
application de ce système informatique, des voix s’élèvent dans le
rang des bénéficiaires que constitue la communauté estudiantine
des universités publiques du Bénin. Ils soulèvent plusieurs
problèmes sur la forme et le fond de l’initiative. Face à cela, la
ministre en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique Eléonore YAYI et sa collègue chargée du Numérique et
de la Digitalisation Aurélie Adam Soulé ZOUMAROU ont animé une
séance internaute le jeudi 04 juin 2020. Dans un jeu de questionsréponses, les deux Ministres étaient face aux étudiants via internet.
Dans leurs interventions, les étudiants ont souligné des difficultés
telles que l’accès difficile à la plateforme et à la connexion internet,
le coût excessif des tarifs de communication, l’incapacité d’accès
aux matériels (smartphones et ordinateurs) : l’accès aux cours par
visioconférence est payant ; la plateforme n’accueille pas plus de
100 personnes alors que ce sont des milliers d’étudiants qui sont en
attente ; plus d’allocations universitaires qui permettront aux
étudiants d’acquérir les matériels informatiques et pour faire face
aux coûts excessifs des tarifs de communication. Face à ces
préoccupations, voici les réactions des deux Ministres :
Madame Aurélie Soulé Adam ZOUMAROU : « Ce que nous pouvons
vous proposer comme solutions aujourd’hui, c’est qu’il y a au niveau
des différentes communes des points numériques communautaires
équipés d’ordinateurs et de connexion internet et des centres
d’accès au Tic qui sont aussi équipés d’ordinateurs et d’accès
internet et des salles multimédia qui sont disponibles pour que les
étudiants puissent accéder à leurs cours en ligne. Donc les étudiants
D
EDUCATION
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qui, aujourd’hui n’ont pas d’équipement adéquats peuvent utiliser
ces centres prévenus et organisés pour les accueillir.»
A la question de la connexion qui ne marche pas, Madame Eléonore
YAYI répond : «Sur ce point, je crois que ma collègue a insisté sur ces
aspects et la connectivité pourrait encore être un problème pour
certaines régions…. »
Au vu de ces réactions des deux ministres, nous pouvons conclure
que le pouvoir TALON a choisi de sacrifier l’avenir des enfants du
Bénin à travers cette mesure dite de E-learning. Car, ce n’est plus un
secret pour personne que notre pays vit dans l’arriération en
matière de l’informatisation. Cela se justifie par le fait que les
gouvernants n’ont jamais pensé mettre notre pays au point des
avancées que les sciences et les technologies offrent à l’humanité.
Or, depuis 1993 déjà le PCB avait établi un programme pour
l’informatisation rapide de notre pays à travers le système des
nœuds d’informatisation pour le pays. C’est depuis ce temps que le
problème de l’informatisation de notre pays pouvait être réglé pour
permettre son développement rapide et accéléré. La réalité
aujourd’hui est que plus 60% des populations vivent au seuil de la
pauvreté. Aussi, toutes les régions du pays ne sont pas couvertes
par les réseaux GSM ni l’électricité sans lesquels la connexion
internet n’est possible. Les élèves et étudiants n’ont pas de facilité
en termes de bourse et secours conséquents. Et c’est dans ces
conditions de misère ambiante et d’enclavement informatique que
le pouvoir TALON pense instituer les cours en ligne. C’est donc un
pieu rêve qui mettra à nu l’amateurisme et l’incompétence des
dirigeants actuels de notre pays. Voilà une autre forme de sabotage
de l’instruction et de formation au rabais des apprenants.
BASSI Afia
Anti-Manuel (Suite et fin)
e grand capital a obtenu de 1989 à 1992 sa première
victoire mondiale, un «consentement» mondial avec sa
contre-révolution qui a débouché sur le rejet par les
grands bourgeois de tous les pays ainsi que par les hauts bourgeois
et la majorité des petits bourgeois du monde entier, le rejet, disonsnous, du marxisme-léninisme ; le rejet des idées révolutionnaires ; le
rejet du matérialisme militant. La théorisation de ces rejets a été
organisée par les savants à leur solde au point où, pendant près de 8
(huit) ans, jusqu’à la fin du siècle dernier, on peut noter comme une
sorte de honte chez la plupart des communistes au monde. Ils
rasaient les murs face aux quolibets des anti-communistes. Les
communistes les plus courageux persévéraient dans l’affirmation
haut et fort de leurs convictions. Il en était de même des chefs
révolutionnaires et surtout des chefs d’Etats anti-impérialistes
comme un Fidel Castro qui, tout en ayant connu beaucoup de
tortures dans ses convictions n’a pas pour autant moins persévéré
dans sa résistance et dans sa détermination à assumer avec
intelligence l’indépendance de sa patrie et la fierté de son peuple. Le
peuple cubain a beaucoup lutté sous la direction de Fidel Castro afin
d’assurer la dignité de sa patrie et des anti-impérialistes du monde
entier. Il en a été de même des peuples palestinien et libanais.
Pendant ce temps, les plus grands pays impérialistes essayaient de
consacrer leur première victoire mondiale avec le «consentement» à
leur domination par la majorité des peuples. Tout a commencé avec
la Pologne détachée du camp socialiste par l’ensemble des pays
capitalistes de l’Ouest, le Vatican et les anticommunistes et
chrétiens de ce pays. C’était le tour des autres pays de l’Europe de
l’Est avec la République Démocratique Allemande (RDA) en tête, puis
la Roumanie avec une insurrection commanditée de l’extérieur du
pays. Puis vinrent l’effondrement de l’Union Soviétique et celui de la
Yougoslavie après une campagne où les Serbes et les Albanais de
Tirana semblaient paradoxalement traités de la même manière.
C’est bien cet aspect des choses qui prouve qu’il s’agissait d’un
«consentement» au sens de «Manuel», un début de victoire des
puissances impérialistes occidentales pour des victoires ultérieures
estimées définitives au sens de «Manuel». De 1990 à 2000, on peut
dire que ces victoires ont été obtenues et l’on entendra des hommes
en déroute dans les partis communistes s’écrier qu’il s’agissait d’une
situation historique en direction de ceux qui espéraient encore que
bientôt ce sera une renaissance des travailleurs et des peuples avec
une remontée du marxisme-léninisme.
- Et pourtant, les grandes et hautes bourgeoisies au sommet de
leur gloire ne pouvaient que se mettre à dégringoler bientôt. Une
première preuve de cela réside dans ce fait que des hommes du
peuple peuvent appliquer ce principe de Rothschild qui veut que «si
l’on veut le pouvoir, il suffit d’en prendre la forme et on vous le
concèdera». Or, comme ces hommes sont les plus nombreux, la
connaissance de ce principe par une minorité s’étendra rapidement
à la majorité et à la prise du pouvoir par les travailleurs et les
peuples. Une seconde preuve d’ordre éthique et aussi démocratique
est que l’humanité dans un futur relativement proche cessera d’être
égoïste. Elle sera de plus en plus sociale et elle y travaillera dans
deux directions : la première, dans un combat théoriquement
éthique qui a produit des œuvres éthiques telles «Le principe
d’humanité» de Jean-Claude Guillebaud, les Conseils d’Ethique de
divers pays avec des œuvres et articles de leurs membres ; la
seconde, dans un combat pratique où les résultats de la lutte
consistent en l’exigence de l’instruction de tous les enfants en leurs
langues maternelles respectives entre autres, etc.….
Adopté à l’unanimité par la Conférence des cadres du PCB
tenue à Cotonou le 21 juin 2008.
DECLARATION
Et le gouvernement de la Rupture prit des mesures
sociales pour victimes de COVID.19
Enfin ! Doit-on dire, cela était demandé. Le Gouvernement de
Patrice Talon vient de prendre en Conseil des Ministres de ce
mercredi 10 Juin 2020, des « Mesures d’atténuation des effets
socio-économiques de la pandémie de COVID.19 » Evaluées à 74,12
milliards de CFA, ces mesures sociales sont déclinées « en trois
grands points » : 1°- « Un soutien d’un montant de 63,38 milliards
de FCFA au profit des entreprises ; 2°- Un appui de 4,98 milliards
de FCFA destinés aux artisans et ceux exerçant de petits métiers ;
3°- Une subvention de portée générale qui s’applique à tous les
citoyens sur les tarifs de l’électricité et de l’eau pour un montant
total de 5,76 milliards de FCFA. A tout ceci s’ajoutera une
subvention particulière au profit des pauvres et extrêmes pauvres
dès la fin de l’opération de leur identification qui est en cours »
Oui enfin doit-on répéter !
L
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1° Le peuple béninois était haletant, mourant de faim, face aux
mesures assassines prises par le Régime de Talon et ce sans
compensation. Pendant que tous les Pays aux alentours recourent à
des aides sociales de toutes sortes.
Tous les pays dignes de ce nom ont pris tout un train de mesures.
La première consiste à lancer le financement de projets de
recherche en vue de découvrir des remèdes face au CORONAVIRUS.
Le pays voisin, le Togo a ainsi débloqué immédiatement cent
millions à l’Université de Lomé en vue de la recherche du remède
anti-COVID.19.
La deuxième est la prise de budget de riposte pour faire face aux
conséquences sanitaires sociales et économiques. Le Niger a
annoncé un budget de 595 milliards, le Sénégal, 1000 milliards.
La troisième est l’appel et l’organisation de la solidarité immédiate
au profit des couches les plus vulnérables ;
La quatrième a consisté en des apports personnels des dirigeants en
réponse à l’appel à la solidarité. Le Président ghanéen a offert trois
mois de salaires, le président Burkinabè, six mois, etc.
Seul le Bénin de la Rupture où l’on nous chante des performances
économiques hors du commun et "jamais vues depuis 1960", seul le
Bénin de la Rupture n’avait pas de moyens d’atténuation. Dans
l’interview radiotélévisée donnée par Patrice Talon le 29 mars 2020,
aucune mesure d’atténuation des graves contraintes imposées aux
populations par le cordon sanitaire, par la fermeture des bars,
discothèques, restaurants, par l’interdiction de circulation des bus
et minibus, par la distanciation physique dans les taxis, par la
suspension des cérémonies.
Notre Parti, le PCB, par la voix de son Premier Secrétaire Philippe
NOUDJENOUME, a, par deux fois (les 23 et 30 mars 2020) interpellé
le Chef de l’Etat par des propositions pour la survie des hommes.
Mais rien, contrairement à ce qui s’observe dans tous les pays et
autour de nous. Le mépris de la vie des hommes du peuple ne
pouvait être plus manifeste. Depuis près de trois mois, des millions
de personnes dans un pays où la moitié de la population survit avec
moins de 2 dollars par jour, ont été du jour au lendemain jetées
dans la misère noire, confrontées à la famine voire la mort.
Et pendant ce temps, le gouvernement, sans un budget préalable
annoncé, sollicite et obtient de toutes parts, des aides des
organismes internationaux et des pays étrangers. Le 28 avril 2020,
la Banque mondiale a approuvé un financement additionnel de 10,4
millions de dollars portant à 40 millions de dollars (soit 23 milliards
de francs cfa) le montant total alloué par la Banque mondiale au
gouvernement du Bénin pour faire face aux mesures d’urgence de
Covid-19. Plus tôt, le 15 avril 2020, la Banque Islamique de
Développement (BID) a annoncé le soutien de 20 millions de dollars
(11,5 milliards de francs cfa) pour aider le gouvernement béninois à
faire face aux défis de la pandémie. Et en ce début de juin, il est
annoncé que le Fmi accorde 103 millions de dollars (soit 59 milliards
de francs cfa) pour aider le gouvernement du Bénin dans la lutte
contre la covid-19. Soit au total plus de 90 milliards de francs cfa.
N’oublions pas les mesures de moratoire sur la dette extérieure
prises par le G20 et dont le montant dans le budget 2020 équivaut à
71 milliards dont 41 milliards pour la dette multilatérale. Sans parler
de la BCEAO qui a annoncé des mesures de soutien du système
bancaire pour la facilitation des crédits au profit des entreprises
dont notamment le report d’échéances dans toute la zone, donc
pour le Bénin.
C’est donc après avoir engrangé tous ces fonds sans avoir prévu ni
annoncé un budget que le gouvernement de Talon se décide à
annoncer des mesures d’atténuation des effets socio-économiques
de la pandémie de la covid-19.
Enfin ! disons-nous. Mais regardons lesdites mesures. Sur les 74,12
milliards, 63,38 milliards vont aux entreprises soit plus de 85,5% du
montant total ; 4,98 milliards soit 6,6% aux artisans et ceux
exerçant de petits métiers et le reste, une subvention de portée
générale qui s’applique à tous les citoyens sur les tarifs de
l’électricité et de l’eau pour un montant total de 5,76 milliards de
CFA soit 7,7%.
Si l’on sait que le plus gros propriétaire des entreprises au Bénin,
c’est le Président Talon et le clan autour de lui, c’est à ce dernier
que revient enfin de compte la plus grande partie du soutien. Tout
le monde sait, et toutes les études le confirment, que l’activité au
Bénin est informelle à plus de 80 %. Mais à ces artisans et
personnes exerçant de petits métiers, Talon ne réserve que 6,6%. Et
si l’on s’en tient à l’effectif recensé et annoncé par le communiqué
du Conseil des ministres, à savoir 55.000, il ne reviendrait à chacun
d’entre eux pour ces mois sans activité ou en sous-activité que
90.000 franc cfa, moins de 1500 franc cfa par jour pour eux et leurs
familles.
Pour la grande masse, les pauvres et les extrêmes pauvres qui
vivent dans l’urgence et que la faim et la maladie tenaillent tous les
jours, on verra plus tard, dit le gouvernement de Talon, lorsque la
bureaucratie aura achevé à grand frais, son opération
d’identification. Serrez toujours la ceinture pendant que le grand
entrepreneur s’indemnise et que les dignitaires du pouvoir de la
Rupture continuent de s’engraisser de salaires et rémunérations de
rapine.
La grande majorité du peuple est toujours laissée pour compte et
doit payer les tarifs de transports qui ont doublé sur toutes les
lignes, acheter plus cher les produits de première nécessité dont les
prix ont flambé.
Les mesures annoncées enfin par le gouvernement de Talon
apparaissent ainsi sous leur vrai jour : satisfaire les plus gros
profiteurs du régime, saupoudrer avec des miettes quelques
éléments du peuple affamé afin de justifier auprès des organismes
prêteurs, FMI, Banque mondiale, BID, les dettes contractées sur
l’avenir de la jeunesse et du peuple.
Cotonou, le 11 juin 2020
Le Parti Communiste du Bénin
Le sport au service de l’éthique : l’antiracisme
’ancienne star planétaire du championnat nord-américain de
basketball, Mickael Jordan a poussé un coup de gueule face à
ce qui défraie l’actualité internationale en ce moment :
l’assassinat de George Floyd. Effondré par la mort en direct de cet
L
CULTURE ET SPORT
LA FLAMME N°353 12 juin 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 6
PAGE INTER
homme parce qu’il est noir, et épuisé de voir le racisme enraciné
aux USA, il s’est engagé à donner 100 millions de dollars à une
organisation de lutte contre les inégalités dans le pays. Preuve qu’il
en est de cette lassitude face aux actes racistes qui endeuillent les
familles afro-américaines, il déclare : « je suis profondément
attristé, peiné et tout simplement en colère. Je vois et je ressens la
douleur de chacun, l’indignation et la frustration. Je supporte tous
ceux qui dénoncent le racisme et la violence enracinés envers les
personnes de couleur dans notre pays ». D’autres stars de la NBA lui
ont emboité le pas à l’instar de Stephen Jackson et 2 autres joueurs
des Wolves de Minnesota, Karl Anthony et Josh Okojie qui ont tous
pris part aux manifestations dans la ville de Minnesota. Enfin, pour
clore le chapitre NBA, le successeur de la légende Mickael Jordan et
qui plus est, l’image de la NBA, Lebron James s’est fendu d’un léger
mais lourd de sens « pourquoi l’Amérique ne nous aime pas » ?
Outre les soutiens et dénonciations au pays de l’oncle Sam, des voix
se sont élevées de l’autre côté de l’Atlantique. C’est ainsi qu’en
Europe, des stars du football, elles-mêmes victimes du racisme
chaque week-end sur les terrains du vieux continent, ne sont pas
restées en marge et ont apporté leur pierre à l’édifice.
Collectivement d’abord avec l’équipe de Liverpool qui a rendu
hommage à George Floyd avant le démarrage de l’une des sessions
d’entrainement ; puis individuellement par la multiplication des
marques de soutien par des joueurs ou ex-joueurs. Ainsi profitant
de la reprise du championnat allemand, plusieurs joueurs ont pris
position : le milieu de terrain anglais Jadon Sancho de Borussia
Dortmund a arboré une chemise portant les inscriptions « Justice
pour George Floyd » quand il a marqué lors de la victoire contre
Paderborn, pendant que l’Américain Weston McKennie de Shalke
04 portait une bande sur son bras avec la même inscription lors du
duel cotre Brême. Des joueurs comme Yaya Touré, Samuel Eto’o,
Didier Drogba, Marcus Thuram, Paul Pogba, etc … et la liste n’est
pas exhaustive. L’attaquant brésilien du PSG, Neymar, décrié pour
avoir mis du temps à s’indigner, s’est finalement rallié à la cause
internationale de lutte contre le racisme. Il s’agit là, à coup sûr
d’une contribution formidable du monde du sport à l’avancée de
l’éthique et principalement de l’antiracisme.
Mais il faut noter que ces
levées de boucliers ne
datent pas d’aujourd’hui
même si elles ont une
caisse de résonnance et
une médiatisation à
portée plus mondiale
grâce à l’avènement des
réseaux sociaux. En effet,
déjà aux jeux olympiques
de Mexico 1968, des
athlètes noirs américains Tommie Smith et John Carlos, ont levé
leurs poings gauches en signe de désapprobation et ce, pendant
l’exécution de l’hymne américain. Mais le cas le plus retentissant est
celui de Colin Kaepernick, joueur de football américain qui en 2016,
a décidé de poser un genou au sol lors de l’exécution de l’hymne
américain qui précède les rencontres du football américain. Le tollé
fut général, sa carrière a pris du plomb dans l’aile, car il a d’abord
été remercié pour cet acte impardonnable aux yeux des bourgeois
américains et par la suite, il n’a plus été recruté par aucune autre
écurie de la NFL, le championnat de football américain. Aujourd’hui,
il est le visage et l’icône de la lutte contre le racisme aux USA. Voilà
autant de faits et de récits qui prouvent à satiété que les sportifs ne
se laissent pas compter et mouillent le maillot véritablement quand
il s’agit de défendre une cause morale d’ordre éthique : l’unicité de
l’Homme, qu’il soit blanc, noir ou jaune. Car comme on le dit, le
sport est un microcosme de la société.
Dimitri N.
MANIFESTATION DE L’UNICITE DU GENRE HOMO
SYMBOLES ESCLAVAGISTES A DETRUIRE (Partie I)
Les manifestations contre l’assassinat de George Floyd
approfondissent la révolution philosophique et culturelle en
œuvre avec la marque de l’unicité du genre Homo.
a vidéo postée sur l’assassinat de George Floyd à Minneapolis
(USA) le 25 Mai 2020 a entraîné des manifestations qui se
propagent aux Etats-Unis et dans le monde entier le même
jour comme une trainée de poudre. Et depuis lors, les manifestations
ne faiblissent pas.
C’est de déni d’humanité qui fait bondir d’indignation pour
questionner la conscience en termes de pourquoi a-t-il fait cela ?
1. Les manifestations et les contenus des mots d’ordre
Et les réponses font surgir dans les expressions imprimées aux
manifestations.
Aux Etats-Unis, les manifestants marchent et protestent sous le mot
d’ordre « les vies noires comptent ».
Au Canada, le Premier Ministre Trudeau reconnait que des actes de
racisme sont quotidiens dans son pays ; il pose le genou à terre en
soutien aux manifestations. Les manifestants eux-mêmes scandent à
côté du nom de George Floyd, celui de Regis Korchinski, une
femme noire de 29 ans, morte le 27 Mai en tombant de sa fenêtre au
24ème étage à Toronto lors d’une intervention policière. Des milliers
de manifestants dénoncent la mort de Noirs non armés aux mains de
la police.
En Suisse, les manifestants fustigent la technique du plaquage au sol,
pendant que des internautes rappellent la mémoire de Mike Pen
Peter, un Nigérian de 40 ans, décédé des suites du plaquage au sol
par la police en février 2018 à Lausanne. Dans la foulée, on indique
que George Floyd est le symbole des minorités opprimées en Israël,
en Turquie ou en Australie.
Evidemment, un jeune Kurde, Baris Cakan (20 ans) a été tué le 30
Mai à Ankara après une dispute avec 3 hommes autour d’une histoire
obscure de musique et de volume sonore.
En Australie, les manifestants se rejoignent au cri de ralliement « Les
vies aborigènes comptent » pour dénoncer les discriminations contre
les minorités autochtones (aborigènes).
En Syrie, des artistes se saisissent de la figure de George Floyd pour
rappeler la mémoire des victimes de la guerre et surtout des hommes,
femmes et enfants tuées par des attaques chimiques. Ils inscrivent
« Toutes les vies comptent ».
En Israël, on lit sur les réseaux sociaux des Hashtags « La vie des
Palestiniens comptent » faisant allusion à la mort de Eyad Al-Halaq
(32 ans), un autiste palestinien tué par la police israélienne le 29 Mai
alors qu’il se rendait à Jérusalem comme il le fait tous les jours pour
rejoindre son école.
En France, en dehors des manifestations précédentes, il y en a eu
d’autres le 9 Juin, jour des obsèques de George Floyd à Paris, à
Nantes, à Mulhouse, Colmar, Metz, etc. A Paris, les manifestations
ont eu lieu à l’appel de SOS Racisme, des leaders de la Gauche et
d’autres organisations humanitaires. A la Place de la République, les
manifestants portaient des pancartes « Je dis non au racisme »,
« George Floyd, Cédric Chouviat, même police, même racisme,
L
LA FLAMME N°353 12 juin 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
même asphyxie ». A Nantes, les rassemblements ont eu lieu au
Mémorial de l’abolition de l’esclavage à l’appel de la Ligue des
droits de l’homme, du MRAP notamment, genou à terre et point levé
pendant 8mn 46s.
Partout dans le monde les manifestants ont bravé les interdictions de
marches au nom de la pandémie du Covid.19. Cela s’est imposé
aussi en France et contraint le ministre de l’Intérieur Christophe
Castaner à reconnaître que « L’émotion mondiale qui est saine sur ce
sujet dépasse au fond les règles juridiques qui s’appliquent ». Alors
qu’en est-il des points de vue et débats autour de ces manifestations
mondiales.
2. Les prises de position et la guerre aux symboles du racisme et
de l’esclavage
Dans ce mouvement planétaire, on assiste aussi au déboulonnage des
symboles caractéristiques du racisme et de l’esclavage. A Anvers en
Belgique, la statue du Roi Léopold II a été enlevée et déposée dans
les réserves d’un musée. Il est reconnu comme auteur du pillage du
Congo dont il a fait sa propriété privée par le passé. Toujours en
Belgique, comme ailleurs en France les discussions sont en cours
pour savoir s’il faut faire disparaître tous ces symboles ou les laisser
et en écrire l’histoire pour les jeunes générations. Autrement, ce
serait effacer l’histoire de l’esclavage selon certains historiens tel
Pascal Blanchard. En Grande- Bretagne, la statue d’un ancien
esclavagiste a été déboulonnée et jeté dans le port de Bristol; une
tentative sans succès a eu lieu à Oxford pour déboulonner la statue
de Cecil Rhodes qui a fait fortune dans le pillage des mines d’or en
Afrique du Sud sous l’Apartheid. Que ce soit à Edinbourg,
Cambridge et dans d’autres universités, les débats tournent autour de
la nécessité ou non de débarrasser les musées et les rues des statues
des symboles de l’esclavagisme.
…
Suite dans le prochain numéro de votre Journal ‘’LA FLAMME’’
Tchiakpè Benjamin
RAPPORT SUR LES CONDITIONS DE VIE DES POPULATIONS DE
L'ALIBORI.
epuis le 20 août 2019 que le Nigeria a fermé ses frontières
avec le Bénin, les populations de l'Alibori vivent dans des
conditions aggravantes faites de mévente, cherté de la
vie... C'est dans ces conditions que la crise de la pandémie du
Coronavirus est intervenue. Notre pays le Bénin en général et le
département de l'Alibori en particulier n'est pas épargné. Malgré la
prise tardive de mesures par le gouvernement, l'Alibori a enregistré
jusqu'à la date du 10 mai, 16 cas confirmés de la Covid-19 dont un
décès. Lesdites mesures ont négativement impacté les conditions
de vie et de travail des masses et travailleurs. En effet, les activités
économiques ont pris un grand coup dans le département.
Beaucoup de transporteurs sont astreints au chômage technique lié
au manque de clients qui ne peuvent plus supporter la hausse
vertigineuse du tarif de transport. En voici quelques-uns : ParakouMalanville : 10000F au lieu de 4500 avant la crise; Kandi- Segbana :
5000F au lieu de 2500F; Parakou- Banikoara : 10000F au lieu de
5000F; Kandi- Parakou: 6000F au lieu de 3000F... La plupart des
véhicules étant immobilisés, bon nombre d'artisans évoluant dans
le domaine de la mécanique, la soudure, la peinture... ont vu leurs
activités économiques chuter. Dans les marchés, l'affluence n'y est
plus. Ceci a engendré une mévente généralisée dans les six
communes du département. Interrogée, une revendeuse de divers
dans le marché central de Kandi, nous a laissé entendre ce qui
suit:<< Tout est bloqué. Rien ne marche. Les prix des produits ont
monté et les clients nous fuient. Le bidon d'huile végétale de 25 L
passe de 14000F à 23000. Le sac de maïs de 100kg qui était 9000 F
est désormais acheté à 15000F dans les marchés centraux de
Gogounou, Banikoara, Kandi, Malanville. La situation est la même
au niveau de tous les produits de première nécessité. Plus grave, le
président ne nous écoute même pas. C'est seulement les taxes et
impôts qui le préoccupent. Trop c'est trop >>. A tout cela, s'ajoutent
les coupures intempestives d'énergie électrique endommageant les
appareils électroménagers et perturbent dangereusement les
activités économiques. Nonobstant la montée en flèche des cas
confirmés du Coronavirus, le gouvernement a contraint, contre
toute attente, les enseignants et élèves à la reprise des cours sans le
dépistage des enseignants du secondaire, comme promis. Pire, la
distribution de masques aux apprenants n'a été effective que plus
d'une semaine après dans les CEG de la commune de Malanville.
Face à ce combat sanitaire, le personnel soignant qui est au front,
est abandonné à lui-même, sans matériel de travail :<< Nousmêmes, agents de santé, l'État ne nous donne aucun moyen de
protection. Pas de cache-nez, pas de gel hydroalcoolique, pas de
gants, d'eau de javel, de savon solide ni liquide... Nous risquons
notre vie et la vie de nos familles de façon permanente. Malgré
toutes ces insuffisances de l'État, les autorités sanitaires ne font que
nous menacer sous pression tout juste pour sauvegarder leurs
postes. La situation est très grave>>, se désole un agent de santé
lors de nos enquêtes dans le département. En retirant le droit de
jugement à tous les commissariats de l'Alibori, le pouvoir de Talon
assomme les populations en leur créant des dépenses
supplémentaires inutiles. Car, chaque justiciable ayant une affaire
relevant même de la compétence des OPJ, est directement renvoyé
devant le Procureur à Kandi à des centaines de Kilomètres.
Poursuivant nos enquêtes, il nous a été révélé que le cadre de mise
en quarantaine/ Traitement des malades de la Covid-19 ( ENIKANDI) est inapproprié et les conditions de vie des pensionnaires ne
sont pas reluisants( et malades et non malades se côtoient
).Aussi,convient-il de remarquer que l'insécurité en général et les
affrontements en particulier entre éleveurs et agriculteurs sont
monnaie courante dans le département. Le cas le plus récent a lieu
à Goungoun, dans l'arrondissement de Guéné, commune de
Malanville où huit de nos compatriotes ont trouvé la mort sous le
regard impuissant des autorités départementales. Malgré la crise
sanitaire et les mesures que lui-même a prises, le gouvernement a
eu le plaisir de violer le droit à la santé des citoyens en organisant
les élections communales et municipales exclusives qui se sont
soldées par un imposant taux d'abstention de plus de 45% dans le
département, montrant une forte résistance à l'autocratie installée
au Bénin par le pouvoir Talon-Vlavonou.
Saliou ABOU
D
ECHOS DES REGIONS
LA FLAMME N°353 12 juin 2020
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BENIN: INTERDICTION D’UNE MARCHE PACIFIQUE CONTRE L’ASSASSINAT DE
GEORDES FLOYD
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