,
Editorial
Des faits qui confortent la nécessité de se lever contre la
faim, la vie chère et le pouvoir pilleur de la Rupture.
Le 23 mars 2022, le pouvoir de la Rupture a pris en Conseil
des Ministres des mesures soi-disant de soulagement
contre la flambée des prix. Mais, ces mesures concernent
seulement certains produits avec des prix de 2021,
maintiennent toujours les nombreux impôts et taxes injustes
qui frappent les pauvres et ne prennent pas en compte les
produits vivriers de base. La question de la faim et de la vie
chère ne préoccupe pas réellement le pouvoir en place. Alors la
tentative de Talon de jeter la poudre aux yeux des masses
affamées par des mesures qui n’entament pas la résolution des
problèmes de la faim conforte le bien-fondé de la nécessité que
« tous les Béninois et Béninoises quels qu’ils soient de se lever
pour lutter contre la faim, contre la vie chère et pour la liberté
en constituant partout des brigades de lutte contre les impôts
et taxes injustes …. ; en se constituant en brigades d’autoalimentation communautaire de lutte contre la faim pour la
reconstitution des structures de prévoyance sociales dissoutes
par le régime de Talon ».
La victoire est au bout des luttes comme le confirment les
défaites infligées par le peuple malien à l’impérialisme français
et aux Chefs d’Etats de la CEDEAO à sa solde.
Alors, au combat pour la vie et la survie ! Au combat pour
nous libérer du pouvoir affameur et pilleur de la Rupture.
La Rédaction
A propos des mesures du gouvernement contre la vie
chère
Communiqué du Parti Communiste du Bénin
___________________________
Communiqué
A propos des mesures du gouvernement contre la vie
chère :
Des décisions en-deçà des problèmes de la faim des
masses
près avoir fait la sourde oreille face aux cris de détresse
des masses affamées, le Gouvernement de Patrice
Talon a décidé en Conseil des ministres du 23 mars
2022 des mesures dites " de soutien aux populations face à la
flambée des prix des produits de grande consommation". Ces
mesures ont consisté en la diminution ou l’exonération de la
TVA sur le riz importé, sur les huiles végétales importées ou
produites localement, la farine de blé, l’abattement de 50% sur
le prix des frets maritimes ou des 2/3 des frets aériens pour le
calcul des droits de douanes, au maintien des tarifs d’électricité
à leur niveau de 2021, la constitution d’un stock de gas-oil et du
maintien de son prix, et enfin du prix de sortie d’usine du
ciment. Toutes ces mesures sont temporaires : la diminution ou
l’exonération de la TVA ou de l’abattement des prix des frets
pour le calcul des droits de douanes couvre une période de 3
mois ; la mesure concernant le gas-oil va jusqu’au 30 juin, celle
concernant l’électricité va jusqu’à la fin de l’année 2022 et celle
relative au prix du ciment court jusqu’à fin juin 2022 soit 3 mois
également. .
Les résultats concrets sur les prix, tels publiés par le
Conseil des ministres indiquent que le prix du sac de 50 kg du
riz ordinaire importé passe de 20.500 à 18.450 frs, le litre
d’huile de coton de 1.200 à 1.017 frs, de 1.100 à 932 frs pour
l’huile de palme raffinée, le maintien du prix de la baguette du
pain à 125 frs et le prix de la tonne de ciment de 74.000 frs dans
l’Ouémé/Plateau (zone de production) à 82.000 à Parakou et
85.000 à Natitingou et Kandi..
Les journaux et les zélateurs du pouvoir, à la suite du
Gouvernement clament à qui veut les entendre que ce sont là
des mesures de « soutien aux populations face à la flambée des
prix des produits de grande consommation ». Mais que valent
ces décisions face aux problèmes de la faim, face à l’étendue et
à la profondeur de la faim qui tenaille le peuple ?
1- Ces mesures ne concernent que certains produits
importés ou industriels à savoir le riz, l’huile végétale, le ciment,
l’électricité. Ces mesures sont de courte durée, trois mois pour
la plupart et consistent à maintenir les prix, à l’instar des tarifs
d’électricité, à leurs niveaux de 2021. En effet, le prix du litre
d’huile à 930 ou 950 francs correspond au niveau du prix moyen
en 2021 ; le prix du sac de riz ordinaire de 50 kg à 18.450
donnerait au détail au moins 500 Frs le kg, le niveau des prix en
novembre 2021.
2- Parmi les produits importés, le pouvoir n’a pas opéré à
la baisse des prix des produits pétroliers dont l’impact sur le
niveau général des prix est toujours important. Le gas-oil ainsi
que l’essence à la pompe demeurent aux prix fixés à 600 frs le
litre. Plus grave, le pouvoir multiplie les tracasseries contre les
petits revendeurs afin de maintenir élevés les prix de l’essence
"kpayo" proches de ceux à la pompe pour rentabiliser les
investissements des hommes du clan au pouvoir dans la
construction des stations d’essence.
3- Le prix de la tonne de ciment qui était entre 66.000 et
70.000 francs a été porté entre 74.000 frs (à Porto-Novo) et
90.000 frs (à Malanville) soit une fourchette de plus de 25.000
frs. Le pouvoir a donc légalisé la hausse. L’option du capitalisme
sauvage et le rejet de tout système de péréquation qui permet
de faire supporter les frais de distribution au plus grand
nombre, amène à ces écarts frustrants de prix entre les régions
dans un même pays. Les populations de Natitingou et de
Malanville achèteront le ciment 15 à 20% plus cher que celles
de Cotonou.
4- Mais là où l’on voit que le pouvoir ne veut pas
s’attaquer au problème de la faim, c’est qu’il passe
complètement sous silence les produits vivriers, les produits
L
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site : www.la -flamme.org
A
LA FLAMME N°446 25 mars 2022
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vivriers de base de l’alimentation : le maïs et le mil, le manioc et
le gari, l’igname et les cossettes, le haricot, tout ce qui permet
de lutter contre la faim et dont les prix ont flambé depuis plus
de deux ans à cause de la politique du tout coton, du non
soutien au paysan producteur et de la dissolution de toute
structure de prévoyance alimentaire. Aujourd’hui, au marché
d’Azovè, dans le Couffo, la bassine de maïs qui se vendait entre
3000-5000 frs en 2018-2019 est à 7500 frs ; la bassine de gari
est passée de 5000 frs en 2019 à 20.000 actuellement, le prix au
détail tourne autour de 350 à 400 frs le kg. A Kandi, le tas de
trois tubercules d’igname se négocie entre 3500 et 4000 frs au
lieu de 1500 à 2000 frs un an plus tôt. Voilà la réalité qui cause
la faim et que le pouvoir de Talon tait.
5- Le troisième point de la politique de cherté de la vie et
de la famine, c’est la multitude des impôts et taxes injustes qui
d’une part dépouillent et appauvrissent les producteurs,
notamment les plus petits et d’autre part contribuent à la
flambée des prix à la production et à la distribution :
augmentation allant du simple au double des frais de péagepesage, des frais de communication, doublement sinon
triplement des frais des actes administratifs dans toutes les
administrations du pays, des frais des places dans les marchés,
et puis, les dernières dispositions du Code des Impôts et qui
plongent la population dans l’abîme. Talon et son pouvoir ont
décidé de dépouiller les citoyens et les pauvres paysans par des
taxes sur tous les produits vivriers allant au marché : sur 1 kg de
gari arrivant au marché, d’igname, de cossette, de tomate,
d’orange ou de poisson, le pouvoir veut prélever 5 frs sans
compter les frais de places ; 100 frs sur un poulet, 500 frs sur le
porc. Même les autorisations de battre tam-tam lors des
cérémonies familiales, coutumières ou religieuses sont
assujetties à des taxes. Le pouvoir de Talon, dans ses décisions
du 23 mars contre la flambée des prix n’a pas supprimé ces
impôts et taxes qui sont de nature à renchérir le coût de la vie,
à appauvrir les pauvres paysans et commerçants. Pire en criant
que les mesures prises reviennent à 80 milliards de francs, le
pouvoir peut-il nous dire combien lui ont déjà rapporté depuis
janvier 2022 les taxes et impôts nouveaux ?
6- Au total les mesures annoncées à grand renfort de
publicité par le pouvoir sont largement en-deçà des problèmes
réels de la faim qui tenaille les foyers et de la cherté de la vie
qui les dépouille. Le pouvoir de Talon est resté sourd à tous les
cris de détresse des victimes de sa politique de destruction et
d’exclusion des petits producteurs et d’accaparement des
ressources publiques. Il a impitoyablement chassé et détruit
des emplois de survie des dizaines de milliers de vendeuses des
bords de rue, des salariés des entreprises privatisées au profit
de son clan, observé sans aucun secours les salariés sinistrés
des mesures du Covid-19. Il a prôné le serrement de la ceinture,
refusé la moindre augmentation de salaire pour les
fonctionnaires et employés depuis 2016. Alors pourquoi ces
mesures de saut de puce ?
7- C’est que le pouvoir de Talon est isolé et est dans
l’impasse. Il a réprimé et tué. Il a emprisonné et chassé à l’exil.
Il a ruiné et appauvri. Et après ? Il craint que le peuple se
réveille. Même les syndicats blancs ne peuvent plus tenir et
contenir les travailleurs sans faire semblant de revendiquer. La
livraison totale du pays à la France coloniale avec l’accord de
l’installation dans notre pays des troupes françaises de
Barkhane chassées du Mali finit de rendre caduque l’affiche
des postures de dignité et de montrer que le pouvoir ne
travaille pas pour la patrie mais uniquement pour ses propres
intérêts. Désormais, le pouvoir de Talon et la France coloniale
ne font qu’un et le sentiment patriotique et anti-pacte colonial
et celui de rejet du pouvoir de Talon se nourrissent. Alors Talon
tente de jeter la poudre aux yeux des masses affamées par des
mesures qui n’entament pas la résolution des problèmes de la
faim qui tenaille.
8-Le Parti Communiste du Bénin n’a eu de cesse de
dénoncer cette politique de rapine et d’appauvrissement du
peuple de même que la politique de trahison de la mémoire de
nos héros. Il a dans une adresse, en date du 15 mars 2022
appelé les travailleurs et le peuple béninois à libérer notre
patrie des troupes d’occupation de la France coloniale ainsi que
du pouvoir affameur et pilleur de la Rupture. Il a notamment
demandé à « tous les Béninois et Béninoises quels qu’ils soient
de se lever pour lutter contre la faim, contre la vie chère et
pour la liberté en constituant partout des brigades de luttes
contre les impôts et taxes injustes …. ; en se constituant en
brigades d’auto-alimentation communautaire de lutte contre
la faim pour la reconstitution des structures de prévoyance
sociales dissoutes par le régime de Talon ».
C’est le combat pour la vie et la survie ! Et les mesures du
pouvoir complètement en deçà des problèmes de la faim qui
tenaille montre que seule la lutte peut sauver le peuple !
Alors, au combat pour la vie et la survie ! Au combat pour nous
libérer du pouvoir affameur et pilleur de la Rupture.
Cotonou, le 25 mars 2022
Le Parti Communiste du Bénin
La lutte contre la corruption en Afrique
Sans intervention directe des masses, pas de succès
e manière générale aujourd’hui en Afrique, la lutte
contre la corruption est devenue comme une exigence
populaire et incontournable. En tout cas, c’est le
constat qui ressort des exigences aujourd’hui affichées à travers
les feuilles de routes ou programmes de gouvernement des
pouvoirs publics et autres plates-formes revendicatives des
masses populaires. Cela va jusqu’au niveau des programmes
officiels d’enseignement où le phénomène de corruption figure
parmi les lignes à franchir pour que l’Afrique amorce son
développement. Partout où les coups d’Etat ont eu lieu, l’une
des raisons majeures invoquée par les putschistes, c’est qu’ils
sont venus lutter contre la corruption et que pour cela, il faut
en finir avec ce fléau avant de rendre le pouvoir. Même au
niveau des pouvoirs néolibéraux de type autocratique comme
celui dit de la rupture au Bénin, la lutte contre la corruption est
agitée à coût de tintamarres. Le porte-parole du Gouvernement
et son chef répètent à qui veut les entendre, que la situation est
D
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si pourrie qu’il faut une génération pour en venir à bout. Au
niveau des masses populaires, la lutte contre la corruption est
toujours posée comme une exigence pour la bonne
gouvernance et pour l’effectivité de la prospérité partagée.
Elles ne ratent aucune occasion pour brandir cela comme une
revendication incontournable pour leur mieux être. Lors des
récentes insurrections qui ont occasionné la chute des pouvoirs
impopulaire et pro-impérialistes au Mali, en Guinée et au
Burkina Faso, on a vu les masses insurgées brandir cette
revendication comme l’une des causes de leur malheur. Si cette
notion de lutte contre la corruption est à toutes les sauces, c’est
qu’elle reflète incontestablement une réalité, à savoir qu’il
existe une corruption généralisée dans nos pays.
Cela révèle en fait qu’en réalité, il n’y a jamais eu de luttes
sérieuses ou du moins efficaces contre la corruption sous les
pouvoirs précédents contrairement aux fanfaronnades des
dignitaires du renouveau démocratique. En effet depuis les
années 1990, après les Conférences Nationales, on a proclamé
orbi et urbi qu’on a vaincu la fatalité, que c’est à partir de là que
nos pays allaient connaître un vrai décollage et patati patata.
C’est alors qu’on a installé dans nos pays, des régimes dits
démocratiques avec des élections régulières à bonne date. C’est
cette période qui a ouvert ce qu’on a appelé l’ère du
Renouveau démocratique. Mais le constat fait durant ces
renouveaux démocratiques, c’est que ces élections étaient des
foires de distribution d’argent, d’achat des votes chez des
populations analphabètes et abêties qu’on a paupérisées et à
qui on va distribuer quelques miettes lors d’élections où la
force de persuasion ce n’est pas les idées et le programme,
mais la force de frappe financière. En réalité, cet argent qu’on
distribue lors de ces élections ne provient que de la corruption
et des détournements de fonds publics par les politiciens gérant
les affaires de l’Etat à coup de surfacturations diverses. Des
politiciens jouissant de passeports diplomatiques pour eux et
leur famille et qui leur servent à faire des trafics de toutes
sortes, de l’argent public pillé alors qu’il est destiné à la
construction d’édifices publics, ou alors ce sont des largesses
accordées à leurs donateurs compradores qui se soustraient
ainsi à leurs obligations vis-à-vis de l’Etat au moment de
l’importation de leurs produits. Ainsi, les trente ans de soidisant Renouveau Démocratique ont été trente ans de gabegie
et de corruption généralisée dans tous les pays d’Afrique. La
corruption est le moyen par lequel une minorité à la tête de
l’Etat accapare les richesses du pays au détriment des masses
populaires marginalisées.
Combien d’organismes de lutte contre la corruption n’a-t-on
pas créés dans la période ? Au Bénin, une pléthore,
budgétivores et plus inefficaces les uns que les autres au
sommet sans aucune liberté d’intervention directe des
travailleurs, sans la liberté de contrôle par les citoyens. Au
Bénin par exemple, on a eu les commissions AHOUANSOUAMOUSSOU KPAKPA- AHANHANZO Adrien- ADJAÏ Cica, le
FONAC, l’ALNC, l’IGE, l’IGF, l’IGA, la CRIET puis aujourd’hui la
cellule de dénonciation siégeant à la présidence et présidée par
Pascal Iréné KOUPAKI. Une cellule instituée avec pour rôle de
recueillir les plaintes et autres dénonciations des faits et actes
de corruption. L’on se demande alors pourquoi la lutte doit-elle
être réduite aux dénonciations. Elle aurait pu accorder la
possibilité aux possibilités aux masses de dénoncer directement
les pilleurs et autres corrompus et porter plainte devant la
justice ? A quel résultat peut-on s’attendre avec une telle
structure dont le dirigeant (KOUPAKI) est lui-même plusieurs
fois impliqué dans des scandales dont les plus rocambolesques
sont affaires ICC/Service, SONACOP, etc. C’est donc clair que
cela n’aboutira qu’au pire des cas à colporter des informations
et en faire de chantage aux éléments incontrôlés ou isolés du
clan au pouvoir. Voilà comment Patrice Talon conçoit sa lutte
contre la corruption à la suite infructueuse de sa CRIET. Le
silence observé par ce pouvoir dit de la rupture au Bénin face
aux anciens scandales est assez illustratif de l’inefficacité de
cette politique. Les affaires dites de machines agricoles, siège
de l’Assemblée Nationale, Marie Gléta, ICC/service, PPEAII, etc.,
ces grands scandales connus sous le pouvoir YAYI avec des
acteurs bien connus n’ont jamais été éclairés malgré tous les
tintamarres orchestrés par le pouvoir dit de la rupture. Depuis
son avènement, les scandales se multiplient de jour en jour
avec presque les mêmes acteurs. Ainsi comme ses
prédécesseurs, le pouvoir Talon a opté pour une lutte factice
contre la corruption, une lutte qui écarte toute implication
directe des masses populaires. C’est dire donc que les limites de
cette politique haute bourgeoise en matière de lutte contre la
corruption développée jusque-là ne sont plus à démontrer.
Malheureusement, c’est encore cette voie choisie jusque-là
qu’empruntent aussi les divers putschistes d’aujourd’hui. Celle
de Commissions au sommet sans liberté de contrôle de la
gestion des biens publics par les citoyens à la base. Les mêmes
causes produisant toujours les mêmes effets, la lutte contre la
corruption que prônent ces putschistes n’aboutira qu’à une
impasse. Or tout le monde est d’avis que cela cesse.
Comme l’a toujours dit et défendu le Parti Communiste du
Bénin dans son programme, seule une gouvernance à livre
ouvert avec l’élection et la révocabilité des dirigeants (du
sommet jusqu’à la base) peut garantir une lutte efficace contre
la corruption. Autrement dit, il faut instaurer le contrôle
populaire de la gestion du bien public, l’élection et la
révocabilité des responsables. Lorsque le DG est élu par les
agents (toutes catégories confondues), ces derniers doivent le
contrôler et le démettre au cas où il aurait trahit leur volonté.
Prenons l’exemple d’un maire qui est élu par les populations
pour cinq ans. Si au bout d’un an les populations constatent
qu’il ne fait pas l’affaire, pourquoi le laisser là continuer à
détruire la commune ? Ainsi prendront fin les jeux de
parrainage, de clientélisme, de copinage et autre favoritisme
qui dressent le lit à la corruption. Tant que la lutte contre la
corruption sera vue comme une lutte au sommet et qui écarte
toute implication des masses populaires, elle ne saurait être
efficace et n’aboutira toujours qu’à l’échec.
Dans tous les cas, l’Afrique s’éveille et les peuples africains
commencent à explorer les voies qui peuvent les conduire vers
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 5
une véritable libération et une prise en mains de leur destin. Ils
doivent sortir des sentiers battus et explorer des solutions
hardies et non continuer à plaquer des solutions imposées par
les impérialistes qui jusqu’ici les ont conduits dans l’impasse.
Brieux.
La propagande en période de guerre
Le rasoir de Hitchens et la propagande ukrainienne
Publié en Italien ici
https://www.lantidiplomatico.it/amp/45289_45677/dettnews
-
il_rasoio_di_hitchens_e_la_pericolosa_propaganda_ucraina_i
n_vista_del_vertice_nato.html
Le rasoir de Hitchens est le principe méthodologique selon
lequel "ce qui est soutenu sans preuve peut être réfuté
sans preuve". En réalité, les Latins avaient déjà dit que la
charge de la preuve incombe à ceux qui affirment quelque
chose. Bertrand Russell affirme le même principe avec sa
métaphore de la théière (Russell's teapot).
En temps de guerre, il est certainement difficile de vérifier ce
qui se passe réellement et les coupables. Mais il faut garder à
l'esprit les principes ci-dessus. Notamment parce que les
mensonges et la diabolisation des opposants alimentent les
guerres au lieu de favoriser les solutions négociées.
Dans le crescendo de lourdes accusations du côté ukrainien, en
vue du sommet extraordinaire de l'OTAN (24 mars prochain) qui
pourrait décider une intervention militaire directe contre la
Russie, voici que le vice-premier ministre du pays, le maire de la
ville de Brovary et quelques parlementaires en visite à Londres
accusent: les forces russes attaquent, violent et pendent même
de nombreuses femmes qui ne peuvent s'échapper.
De nombreux médias rapportent l'accusation. Le maire
explique : "Mais les victimes ne peuvent pas en témoigner,
après les violences, ils les ont tués, peut-être pendus ou
découpés en morceaux pour cacher les preuves" et ajoute que
ce sont les commandants eux-mêmes qui incitent les soldats.
C'est ce que nous lisons dans le Corriere della sera
https://www.corriere.it/esteri/22_marzo_20/stupri-di-guerraucraina-57596d5a-a7c9-11ec-ab9e-1f46da6d580e.shtml.
Le même article rappelle pourtant, en référence à la Libye de
2011, la propagande utilisée pour criminaliser Kadhafi et son
armée, qui ont été visés par les bombes de l'OTAN pendant sept
mois. Le même journal a couvert cette affaire à l'époque
(https://lepersoneeladignita.corriere.it/2011/06/25/stupri-dimassa-in-libia-verita-o-propaganda/ ).
La dénonciation contre les "mercenaires noirs" de Kadhafi (une
accusations qui a aussi favorisé une honteuse chasse aux
Africains en Liye par les "rebelles" libyens alliés à l'OTAN sur le
terrain) a été menée principalement par une psychiatre ou
psychologue libyenne (Siham Sergiwa) : interrogeant des
personnes déplacées dans des camps de réfugiés à la frontière
avec la Tunisie, elle avait recensé 295 cas de viols pour 140
d'entre eux dont elle prétendait avoir des preuves, des photos,
etc. Il est dommage que Sergiwa, contactée par Amnesty
International (certainement pas tendre avec Kadhafi et ses
partisans), ait déclaré avoir perdu les questionnaires et ne plus
être en contact avec les victimes Amnesty (qui était devenue
plus prudente, étant donné qu'en 1991 elle avait cru pendant
des mois à l'histoire des couveuses au Koweït
https://www.washingtonpost.com/archive/politics/1990/12/19/
amnesty-international-accuses-iraq-of-atrocities-inkuwait/78f4f740-dc16-4386-976e-21f54007e7ee/ mais avait
ensuite déclaré qu'il n'y avait aucune preuve
https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1992-03-06-mn3337-story.html ) dans son enquête sur la Libye s'était rendue
dans des camps de réfugiés "où de nombreuses femmes disent
être arrivées par crainte d'abus sexuels, mais lorsque nous leur
avons demandé si elles avaient été violées ou si elles avaient été
témoins de telles violences, elles ont toutes répondu par la
négative.
..."
ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS DE
L’HOMME ET DES PEUPLES (ODHP)
2005 / 0061 / DEP - ATL -LITT / SG / SAG – Assoc-JORB N°4 du 15 février 2005
08 BP 1114 Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél : (229) 21 38 02 75 / 21 32 68 42 / 97 98 82 18 / 21 30 92 68
A propos de la désignation du successeur du Roi Bagana
Sorou 2 de Kouandé
Appel du Bureau Exécutif National au respect de la
coutume
ans une adresse en date à Kouandé du 09 Mars 2022, à
l’attention des populations de Kouandé, Kérou et
Péhunco, le Bureau Exécutif de la Section Communale
de l’ODHP invitait les sages au respect de la coutume dans la
désignation du nouveau roi de Kouandé.
L’adresse soulignait : « En effet il nous est revenu que des gens
mal intentionnés manipuleraient les sages pour leur imposer
une liste pirate du collège électoral où figureraient des
personnes qui n'y ont pas qualité pour être membre.
Si ces informations étaient vérifiées elles risqueraient
d'occasionner des troubles à l'ordre public dans la ville de
Kouandé ».
Après un bref rappel historique du mode de désignation et des
tractations en cours et sans occulter les manipulations qui
avaient déjà entrainé des troubles à l’ordre public à l’occasion
de la désignation du roi défunt, l’adresse insistait sur
l’indispensable tranquillité, quiétude et sécurité pour les
populations en tout temps, et lance cet appel : « C'est pourquoi
l'ODHP invite le Préfet, le Maire et la Police Républicaine à
veiller strictement au respect des règles coutumières régissant
la procédure de désignation du nouveau roi afin de prévenir
d'éventuels troubles à l'ordre public ».
Vu la sensibilité et l’importance de la question, la présidente du
Bureau Exécutif Communal de Kouandé, Mme IMOROU Adama,
a pris la responsabilité de traduire et de diffuser en audio, au
nom du Bureau, l’adresse en Batonnou à l’endroit des
populations des 2KP.
Des échos qui nous parviennent, force est de constater que les
fauteurs de troubles potentiels ne sembleraient pas reculer. Cet
état de choses oblige les garants du collège électoral que sont
les Yérima et les Gobi à repréciser ce 15 mars 2022, la
composition du collège électoral habilité à la désignation du
nouveau roi qui sera le successeur de Bagana Sorou 2. Soit cinq
princes. Il s’agit des princes suivants : Fô-Sounon, KpandéSounon, Séko-Sounon, Yarari-Sounon, Sina-Dôh Gui. Et cette
“
D
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précision constitue une sorte de mise en garde contre les
manœuvres frauduleuses et certaines personnes non indiquées
qui tenteraient de s’infiltrer dans le collège électoral ci-dessus.
L’ODHP étant ampliataire du procès-verbal de réunion des
princes dénonçant ces manœuvres attentatoires aussi bien aux
droits des communautés à la base, aux droits des chefferies
traditionnelles, qu’aux droits des citoyens à la tranquillité, à la
quiétude et à la sécurité, ne peut rester indifférente.
C’est pourquoi, le Bureau Exécutif National (BEN) soutient les
bons offices du Bureau Exécutif Communal de Kouandé pour
que la désignation du nouveau roi se fasse dans le respect des
coutumes de la Cour royale de Kouandé. Ce qui sera aussi un
hommage mérité à la mémoire de feu Bagana Sorou 2 dont
l’intronisation a été un combat pour le rétablissement du
respect de la procédure de désignation des rois.
Il soutient l’initiative des princes et les droits des populations
des 2KP (Kouandé, Kérou, Péhunco) à vivre en paix et
qu’aucune tractation frauduleuse pour la succession au trône
de Kouandé ne vienne troubler leur tranquillité et sécurité.
Il est à souligner qu’à l’approche des élections, certaines
autorités politiques aiment semer du trouble dans les chefferies
traditionnelles en faisant fouler aux pieds les coutumes pour se
donner des hommes de main au sein des chefferies
traditionnelles. Toute chose qui constitue une violation des
droits non seulement des communautés concernées mais aussi
une atteinte à la cohésion nationale. Il urge que toutes les
parties concernées fassent preuve de retenue et laissent les
candidats légitimes de la dynastie appelée à compétir dans le
respect des règles coutumières du royaume de Kouandé. Ce
sera pour la dignité et l’honneur de tous !
Halte aux ingérences dans les affaires des chefferies
traditionnelles !
Cotonou, le 24 mars 2022
Le Bureau Exécutif National
Un citoyen échappe à la tentative de racket par la police
républicaine
e 18 février 2022, je me rendais à mon poste de garde de
vigile. Il était 18h passées de quelques minutes et je me
pressais. Ma moto commençait à rater alors que j’ai de
l’essence. Arrivé à la pisciculture Godomey je me suis arrêté
pour voir ce qui se passait. Pour être à l’aise, j’ai enlevé le
casque à la longue mâchoire que j’ai porté. Fini, j’ai démarré.
Trois à quatre rotations de ma moto, la police m’intercepte.
Mais qu’est-ce que j’ai fait Chef ! Quand tu comprendras, tu
partiras. Mais je suis vigile et je suis en retard. Tu es vigile, et
quand on est vigile on ne porte pas son casque ? Eh ! Du casque
vous parlez ? C’est ma moto qui me dérangeait et je me suis
arrêté là, arranger la moto. Tu as combien ? Mais je n’ai pas
d’argent et suis déjà en retard. Impatient que j’étais, je parlais
tellement fort que les riverains commençaient à nous regarder.
Notre policier s’éloigne de moi ; ma moto qui n’avait pas de clé
contact, je l’ai allumée et suis parti aussitôt que le malheureux
s’éloigne. Voilà comment, face à la maigreur du salaire et aux
multiples impôts qui frappent le peuple, la police républicaine
se débrouille.
Le 19/03/2022
Zimé Monsè
Correspondant à Calavi
Invitation de Assimi GOÏTA au sommet extraordinaire du
25 Mars 2022
La CEDEAO dans l’impasse
e 21 mars 2022, l’Afrique apprenait avec surprise,
l’invitation du Président de la transition malienne à la
conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO qui se tient à
Accra Ce vendredi 25 mars 2022. Spontanément, la réaction des
masses a été unanime. Le Président de la transition malienne
n’a rien à faire au Ghana avec ces chefs d’Etat vendus à Macron
et traitres à l’Afrique ; ou alors s’il y va, il faut qu’il apporte l’eau
qu’il doit boire, le fauteuil dans lequel il doit s’asseoir et la
nourriture qu’il doit manger. On en était là quand, les avocats
que le Mali a commis pour défendre ses intérêts devant la cour
de justice de l’UEMOA dans la plainte qu’il a déposée contre cet
organisme suite aux décisions illégales de blocage de ses avoirs,
annoncent que la cour vient de suspendre les mesures illégales
prises par les Chefs d’Etat de l’UEMOA contre le Mali.
Le 24 mars, le Ministère des Affaires Etrangères du Mali
annonce que le Chef de la transition ne peut participer
physiquement au sommet d’Accra tout en se disant disposé à
discuter en visio-conférence avec ses homologues. Dans ce
cadre, le Mali serait prêt à envoyer une délégation ministérielle
à Accra ; la CEDEAO rejette cette offre et déclare qu’il s’agit
d’une réunion à huis-clos des Chefs d’Etat dont les ministres
sont exclus.
Par leurs agissements de syndicat de Chefs d’Etats corrompus
et au service de l’étranger et notamment de la France,
Allassane OUATARA, Nana AKUFO ADO, Macky SALL, Patrice
TALON, etc… ont poussé la CEDEAO dans l’impasse. Cette
organisation qui avait soulevé l’espoir au sein des peuples
d’Afrique de l’Ouest a été transformée en une officine au
service de la France et par laquelle passe l’impérialisme français
pour punir les mauvais élèves de son pré-carré. Mais ces Chefs
d’Etat vont à contre-courant de l’histoire. Les peuples d’Afrique
s’éveillent, ils sauront créer et entretenir de véritables cadres
pour leur émancipation et leur développement. Ils sauront
ranger dans la poubelle de l’histoire ces OUATATARA, MACKY
SALL, AKUFO ADO, Patrice Talon qui ne sont que de vils
coursiers de l’impérialisme français en Afrique.
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L
L
LA FLAMME N°446 25 mars 2022
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
226 SEMAINES
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LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
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Secrétariat de la CSTB
TROUPES FRANÇAISES HORS DU BENIN !!!
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