LES CRIMES DE L’IMPERIALISME FRANÇAIS EN AFRIQUE

ASSASSINAT DE RUBEN UM NYOBE


Il y a 64 ans, le 13 septembre 1958, tombait sous les balles des colonialistes français, le grand dirigeant de l’Union des Populations Camerounaises (UPC), Ruben Um Nyobe. Nationaliste camerounais et panafricaniste convaincu, Ruben Um Nyobe, appelé familièrement « Mpodol », celui qui porte la parole des siens en langue bassa, est né le 10 avril 1913 dans la région centre du Cameroun à environ 70 kms de la ville de Yaoundé. Faisant partie de la minorité indigène scolarisée, il devint rapidement fonctionnaire. C’est alors qu’il vécut les conditions de vie déplorables des travailleurs sous la colonisation et s’engagea dans le mouvement syndical sous l’influence d’instituteurs français antifascistes et anticolonialistes. Plus tard, il participera en 1946 au congrès de fondation du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) à Bamako où il fit la connaissance de beaucoup d’autres dirigeants panafricanistes comme Sékou Touré, Modibo Kéita, etc. De retour de ce congrès, il travaillera à la création d’une section du RDA au Cameroun. Ce sera chose faite le 10 avril 1948 avec la naissance de l’UPC. Ruben Um Nyobe en deviendra le secrétaire général quelques mois plus tard en novembre 1948. En 1952, il va plaider le cas du Cameroun à l’ONU en exigeant l’indépendance pour son pays et sa réunification. Le Cameroun ayant été divisé en deux et placé sous la tutelle de la France et des anglais à la fin de la première guerre mondiale et la défaite de l’impérialisme allemand qui était l’occupant. Après la création de l’UPC, il va en faire un grand parti de masse qui va devenir la bête noire du colonialisme français. En mai 1955 éclatent des émeutes à Douala. Une répression implacable va s’abattre sur les militants de l’UPC. Les colonialistes français avec à leur tête le gouverneur Pierre Mesmer qui deviendra plus tard le premier ministre de la France sous Georges Pompidou veulent en profiter pour en finir avec l’UPC et son dirigeant Ruben Um Nyobe qui a pris le maquis deux mois plus tôt en refusant de répondre à une convocation du tribunal des colons. Au maquis, il crée une branche armée de l’UPC avec une administration parallèle qui délivre des actes de naissances, des cartes d’identité. C’en était trop pour les colonialistes français qui ont engagé une véritable chasse à l’homme contre lui en lui accolant des étiquettes de communiste et d’agent de Moscou, etc. Il sera tué le 13 septembre 1958 par les troupes françaises qui ont réussi à localiser sa cachette. Après son assassinat, son corps sera trainé dans la boue. Ce geste cruel et inhumain le défigura profondément et déchiqueta son cadavre qui était méconnaissable. Son corps fut ensuite coulé dans un bloc massif de béton. C’est après ce meurtre et la liquidation du chef indépendantiste que les colons français accordèrent l’indépendance au Cameroun en mettant à sa tête un obscur instituteur prénommé Amadou Ahidjo.


En tuant Ruben Um Nyobe, les colonialistes ont cru éradiquer à jamais l’esprit de lutte au Cameroun et en Afrique. Ils se sont trompés. Le sang de Ruben Um Nyobe est un fertilisant qui a fait éclore des milliers et des milliers d’autres Ruben Um Nyobe qui se dressent aujourd’hui pour chasser ces criminels impérialistes français du Cameroun et de l’Afrique.
Gloire à Ruben Um Nyobe et que sa mémoire vive à jamais.


Afia

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